Rapport d`enquête sur le phénomène des microbes

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Rapport d`enquête sur le phénomène des microbes
People’s Movement for Human Rights Education – Côte d’Ivoire
Mouvement des Peuples pour l’Apprentissage des Droits Humains
"La Promotion des Droits Humains, un impératif pour le Développement durable "
E-mail : [email protected]
RAPPORT D’ENQUETE SUR LE
PHENOMENE DES MICROBES DANS LE
DISTRICT D’ABIDJAN
Du 11 au 26 Septembre 2015
ABOBO - ATTECOUBE - ADJAME - YOPOUGON
Tél. /Fax : 22522428710, Cél. : 225 – 07 45 10 42 / 77 36 41 16/ 08 64 17 83
01 BP 5768 ABIDJAN 01.
Siège : Abobo-Dokui, derrière la CIE
1
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Mouvement des Peuples pour l’Apprentissage des Droits Humains
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I. SOMMAIRE
I. SOMMAIRE ....................................................................................................................................... 2
II.AVANT PROPOS................................................................................................................................. 3
III. INTRODUCTION ............................................................................................................................... 4
1. Présentation générale ................................................................................................................. 4
2. Cadre Methodologique ................................................................................................................ 4
2. a. Cadre théorique..................................................................................................................... 4
2. b. Cadre pratique ...................................................................................................................... 6
IV. RESULTATS DES ENQUETES .......................................................................................................... 10
1. Cause du phénomène ................................................................................................................. 10
2. Présumés commanditaires ......................................................................................................... 10
3. Mode opératoire ........................................................................................................................ 12
4. Violations et abus des Droits de l’Homme .................................................................................. 13
5. Réaction des populations face au phénomène ........................................................................... 13
6. Réponses aux questionnaires .................................................................................................... 17
7. Fréquence des attaques par commune ....................................................................................... 21
8. Abstention des enquêtés ............................................................................................................ 22
9. Mesures sécuritaires et de réinsertion ....................................................................................... 22
10. Avancement des devant la justice ............................................................................................ 24
V.RECOMMANDATIONS .................................................................................................................... 24
1. Intensifier les mesures sécuritaires........................................................................................ 25
2. Apporter aide et soutiens aux structures de sensibilisation ................................................. 25
3. S’inscrire plus dans la prévention .......................................................................................... 25
4. Mettre en lumière le programme de réinsertion ................................................................... 26
VI.CONCLUSIONS ................................................................................................................................ 26
VII.ANNXES......................................................................................................................................... 27
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I- AVANT PROPOS
L’indice de sécurité de la Côte d’ivoire au sortir de la crise post-électorale était au
plus bas de son histoire 1. En effet, les affrontements relatifs aux résultats des
élections avaient mobilisés une multitude d’armes circulant à la fin de la crise au
marché noir2. La résultante immédiate de cet état de fait a été la hausse de
l’insécurité sur toute l’étendue du territoire. Cependant, les efforts du
gouvernement visant à ramener la quiétude ont été payants 3. Toutefois, si les
braquages intempestifs et le grand banditisme semble avoir perdu de leur verve, il
n’en est pas de même du phénomène des microbes.
A l’origine un microbe est un organisme vivant, invisible à l'œil nu, responsable
de diverses maladies chez l’être humain. Cependant, en Côte d’Ivoire, le
phénomène « des microbes » désigne une nouvelle sorte de criminalité. Face à la
brutalité des crimes et délits, les populations sont apeurées et s’interrogent sur
l’action gouvernementale qui leur semble insuffisante face à une menace
constante. Fort de ce constat, l’ONG Pdhre-ci a diligenté une enquête sur le
phénomène des microbes. Dix enquêteurs « tous issus de l’ONG PDHRE-CI »,
répartis en cellules, ont investi le district d’Abidjan pendant deux semaines afin
de mettre en lumière la situation des droits de l’Homme relativement au
phénomène des microbes.
Entres rumeurs, ouï-dire et la multitude des crimes qu’on leur attribue, que
savons-nous
nous réellement des microbes ? D’où viennent-ils ? Sont-ils
organisés? Que font-ils de leurs funestes butins ? Les mesures des forces de
sécurité sont-elles effectives ? Ces mesures ont-elles impactées sur le
phénomène ? Face à ces nombreuses interrogations, une enquête transversale très
approfondi de constats, d’évaluations et de prospectives nous a permis de nous
saisir de l’état du phénomène, dans toute son épaisseur.
Bonne lecture,
Dr. Yeo Adama.
1
Il était à 1.4
Pendant, la crise post-électorale plusieurs milices ont été enregistrées, la circulation d’armes était prolifique,
des prisonniers se sont évadés. Toutes ces conditions ont entrainées une hausse de l’insécurité spectaculaire à
Abidjan.
3
L’indice de sécurité aujourd’hui est aujourd’hui à 1.1
2
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II- INTRODUCTION
Elle est forte de deux éléments : la présentation générale du phénomène (1) et le
cadre méthodologique (2) de l’enquête.
1. Présentation générale du phénomène
Le phénomène des microbes a débuté à dans la commune d’Abobo à la fin de la
crise post-électorale. Drogués, occasionnels ou dépendants, les microbes sont de
jeunes délinquants qui attaquent en nombre des personnes en vue de les
dépouiller de leurs biens. Il est difficile, voire impossible de dater avec précision
le commencement du phénomène. Cependant la commune d’Abobo, précisément
le quartier de Marley, a été la première sujette aux attaques des microbes. En
effet, parti de la commune d’Abobo, les attaques des microbes se sont signalées
dans trois autres communes du district d’Abidjan. Il s’agit, respectivement dans
l’ordre d’apparition, des communes d’Attécoubé, Adjamé et Yopougon.
Face à ce phénomène, une stratégie de lutte a été mise en œuvre par les forces de
sécurité dans les communes touchées par le phénomène afin de l’éradiquer. Si le
phénomène est en nette régression, dans certains quartiers la fréquence des
attaques est toujours relativement élevée.
2. Cadre méthodologique
Le cadre méthodologique est composé des cadres théorique (1) et pratique (2).
2.1- Le cadre théorique
Il s’agit d’éléments indispensables facilitant la compréhension de l’ensemble
du rapport. Il comprend la définition des mots clefs, la justification du choix
et les objectifs de l’étude.
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a - Définition des mots clés
Microbes : Jeunes délinquants (Enfants et/ou adolescents) dont l’âge varie
entre 8 et 22 ans commettant vols, agressions en réunion à main armé dans le
district d’Abidjan, suivant un mode opératoire préalablement défini.
Attaques : agressions physiques, vols et meurtres des microbes.
Gbaka : Minicars de transport en commun dans le district d’Abidjan
Gnambro : Personnes aidants les chauffeurs des transports en commun dans
les gares routières, à attirer et orienter les éventuels passagers contre une
redevance appelée « chargement ».
CCDO : Centre de Coordination des Décisions des Opérations
Syndicat : Personnes assurant la sécurité dans les gares routières, et recevant
les taxes journalières des chauffeurs des transports en commun
Winzin : Personnes aux abords des bars et maquis aidant les éventuels clients
à se renseigner et à garer leurs véhicules.
Ex-Frci : Personne ayant combattu pendant la crise post-électorale/et ou
pendant la guerre ‘’2002-2010’’n’ayant pas été retenu dans l’armée régulière
Groupes d’auto-défense : Groupe de personnes d’un quartier, effectuant des
rondes de surveillance à des heures tardives, au vu des parer à d’éventuelles
agressions au sein dudit quartier.
Foyer de microbes : Bases de repli où les jeunes délinquants trouvent refuge,
zones déterminées abritant une forte concentration de « microbes ».
b – La justification du choix de l’étude
Deux raisons militent en faveur du choix du sujet du rapport : la première est
objective et la seconde est attachée aux exigences du contexte sociopolitique
de la Côte d’Ivoire.
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L’objectivité de la première tient aux objectifs que s’est assignée l’ONG
PDHRE-CI. L’article 4 des Statuts de l’ONG, par exemple, pose qu’elle a
pour missions entre autres de
« Promouvoir l’apprentissage des droits
humains et la démocratie ».
Cette volonté d’apporter sa contribution
l’enrichissement des valeurs à caractère universel tels que le droit à
l’éducation, à l’intégrité physique, à la présomption d’innocence. Le
phénomène des microbes ayant pour conséquences entre autres la violation
grave des droits de l’Homme et la menace à la paix, cette étude évaluative
(enquête – Mission de sensibilisation) coule dans le moule des missions de
l’ONG PDHRE-CI.
La côte d’ivoire a vécu une crise postélectorale qui a mis à mal le tissu social.
L’organisation d’une élection présidentielle de 2015, transparente et sans
violence est perçu comme l’aboutissement de tous les efforts visant à
réconcilier les ivoiriens. Néanmoins, face aux troubles des acteurs politiques
face ce challenge, l’aspect sécuritaire dans certains quartiers constitue un
risque non considérable d’échec. En effet, les attaques des microbes dans les
différentes communes peuvent entrainer une implosion d’une situation déjà
sous-tension.
c - Les objectifs de l’étude
De façon générale, l’étude vise à établir un diagnostic de la situation
sécuritaire ainsi que celui des droits l’Homme relativement au phénomène des
microbes dans le district d’Abidjan, plus précisément dans les quatre
communes touchées par le phénomène.
Le constat est que les mesures sécuritaires peinent à assurer aux populations
la quiétude escomptée dans certaines communes, mais aussi les populations
affichent de plus en plus une sorte de résignation. De cette résignation nait le
besoin d’assurer sa propre sécurité. De sorte que, cette atmosphère constitue
aujourd’hui une menace certaine à la sécurité dans le district d’Abidjan et par
extension à la tranquillité pendant les élections présidentielles.
De façon spécifique, l’étude vise à :
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 L’état des lieux de la situation sécuritaire relativement au phénomène des
microbes dans les quatre communes ;
 Identifier les cas de violations et abus des droits de l’Homme lors de la
chasse aux microbes et ceux commis par les microbes ;
 Sensibiliser sur l’ampleur du phénomène ;
L’étude devra aboutir à l’élaboration d’un projet de sensibilisation des
populations sur les droits de l’Homme, plus précisément les droits des
enfants. Ce volet sensibilisation devra être couplé d’un appui technique aux
victimes bien que trop souvent laissées pour compte, ainsi qu’au processus de
réinsertion des microbes.
2.2 - Le cadre pratique
Pour atteindre ces objectifs, l’ONG PDHRE-CI a effectué une mission de
sensibilisation d’une durée de quatorze (14) jours dans le district d’Abidjan
allant du 11 septembre au 26 septembre 2015. Pour sacrifier aux exigences de
l’objectivité de l’étude, des outils de collecte des informations ont été élaborés
« questionnaires, guide de discussions et autres »
La démarche méthodologique a consisté en une recherche qualitative 4 mieux
adaptée aux réalités du terrain. En effet, fondée sur des entrevues semi-structurées
ou même non structurées, l'enquêteur travaille avec un guide de discussion ou un
guide d'entrevue élaboré selon le sujet et la cible de l’étude. Il permet aux
locuteurs de s’exprimer assez librement.
Ainsi, notre démarche a reposé sur des témoignages, des récits censés mettre en
exergue les frustrations, les craintes mais aussi les espoirs des populations. Nous
4
La recherche qualitative est un ensemble de techniques d’investigation dont l’usage est très répandu. Elle donne
un aperçu du comportement et des perceptions des gens et permet d'étudier leurs opinions sur un sujet particulier,
de façon plus approfondie que dans un sondage. Les discussions en groupe et les entrevues individuelles en
profondeur représentent les techniques qualitatives les plus fréquentes. Par opposition, la recherche quantitative est
basée sur une approche systématique de collecte et d'analyse de l'information obtenue à partir d'un échantillon de
la population, afin de fournir des résultats valides sur le plan statistique, généralement utilisés à titre de
pourcentages. Lire Becker, H.-S, Les Ficelles du métier. Comment conduire sa recherche en sciences sociales,
Paris : La Découverte, 2002 ; ALPE (Y), ABEITONE (A), DOLLO (C) et al. , Lexique de sociologie, op ; cit. p.
161.
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présenterons des extraits de discours, qui seront analysés et interprétés . Les
investigations sur le terrain, faut-il le préciser, ont été précédées d’une étude
documentaire.
a- L’orientation de l’étude
Cette étude a eu pour axe principal les droits de l’Homme relativement au
phénomène des microbes. En effet, l’ONG PDHRE-CI étant une ONG de défense
et promotion des droits de l’Homme, toutes les informations recueillies avaient
pour fil conducteur les droits Humains des victimes et ceux des microbes.
Néanmoins, pour une meilleure compréhension du sujet et une analyse
pragmatique du contexte dans lequel s’inscrit le phénomène, les enquêteurs n’ont
pas cloisonné leur prospection qu’aux droits Humains. Les causes, les sources et
les moyens mis en œuvre pour freiner le phénomène ont eux aussi été passés au
peigne fin.
b- L’échantillonnage
L’échantillonnage des personnes enquêtées s’est fait sur la base d’informations
prises dans les foyers des ‘’microbes’’ et dans les zones d’attaques avérées. Pour
l’ensemble des sites visités, ce sont les commerces, les cafés, les maquis, les
gérants de cabines téléphoniques, les résidents qui ont été enquêtés
indépendamment des autorités de police et administrative. Les enquêtés ont
répondu à nos préoccupations à des endroits où les commentaires ne souffrent
d’aucune contestation. Pour la plus part, ils ont été pris à titre individuel. En tant
que victimes ou témoins oculaires, ces personnes interrogées sur le phénomène
ont pu fournir des informations suffisantes qui nous ont permis de mieux
appréhender les contours de la question.
Nos équipes ont pu enquêtés 1000 personnes réparties comme suit :




Adjamé : 200 enquêtés (Chicane-Dallas-Bracodi-StMichel-Liberté- Ebrié)
Yopougon : 100 (Niangon-Maroc-Wassakara-Kouté-Sel Mer)
Attécoubé : 300 (Abras- Mosquée -St. Joseph – Opéra – Agoua)
Abobo : 400 (Derrière rails- Kennedy- Avocatier- Marley-Gare)
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Cette répartition s’est faite en fonction de l’intensité des attaques dans les
communes, les zones d’attaques où ils opèrent ou ils ont déjà opéré.
Nos équipes ont conduit l’enquête en mettant l’accent sur la commune d’Abobo,
précisément dans les quartiers d’Avocatier, derrière rails, Kennedy, Marley, où ce
phénomène tarde à se dissiper. Les enquêteurs ont été menacés maintes fois de
quitter certaines zones à Abobo. A Yopougon, Adjamé, Attécoubé c’est sans
véritable pression que les enquêtes se sont déroulées montrant ainsi l’exaspération
des populations de continuer à vivre dans la terreur de ces jeunes gens.
3. Difficultés rencontrées
Si l’actualité d’une telle étude est certaine eu égards aux impératifs de sécurité
aux abords de l’élection présidentielle, il n’en demeure pas moins que sa
réalisation a été difficile.
L’une des difficultés majeures réside dans le fait que certains de nos enquêtés tels
que les autorités administratives et plusieurs résidents ont décidé de s’abstenir de
tout propos. En fait, nos investigations ont trait à un sujet sensible; et ceux dans
des quartiers abritant des fiefs des présumés microbes. Plusieurs résidents de ces
quartiers ont donc beaucoup souffert et souffrent d’insécurité. La tension était
donc perceptible et la méfiance de mise.
Pour surmonter ces obstacles, nous avons d’utilisé la loi du silence qui consiste à
interroger un groupe neutre n’ayant pas de liens direct avec les présumés auteurs,
donc supposé impartial. Aussi, pour diversifier les sources de données et avoir un
éclairage complet de l’ampleur du phénomène, les enquêteurs ont effectué des
entretiens avec notamment des Autorités administratives, des groupes d’autodéfense, des syndicats de transport routier, des journalistes ayant étudiés la
question.
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IV. RESULTATS DES INVESTIGATIONS
Les résultats de l’enquête mettent en lumière divers points importants pour la
lutte contre le phénomène, dans presque tous les domaines. Cependant l’ossature
des résultats des investigations peut être résumée en dix points successivement
passés en revue ci-dessous.
10
1- Les causes du phénomène
Les causes indirectes (1.a) sont sujettes aux conditions dans lesquelles
s’inscrivent les microbes facilitant la commission des attaques et les
légitimant ; tandis que les causes directes (1.b) sont les facteurs à l’origine des
attaques des microbes.
1. a – Causes indirectes
 La consommation de substances fortement toxiques, drogues et les
mauvaises fréquentations.
 Le rejet social du fait de leur statut d’enfants de la rue, ou enfants
déscolarisés
 L’extrême pauvreté et leur fainéantise
1. b – Causes directes
 La démission de la structure familiale, cellule de base de l’éducation
sociale
 La déscolarisation, l’absence d’un encadrement formel ou informel
 La Manipulation par des personnes adultes
2- Les présumés commanditaires
A chacune des attaques des microbes, un leader présent parmi eux dirige, et
oriente5. Toutefois, si le leader a l’initiative des attaques, le butin est reversé et
partagé entre les microbes par le commanditaire. Les investigations ne
peuvent pas à elles seules nous permettre d’affirmer sans réserve l’identité des
5
Le leader est en générale plus âgés que les autres qui lui obéissent au doigt et à l’œil sur le terrain. A titre
d’illustration Zama a Attécoubé, Yacou « Ecomog » et Abou « tonneau» à Abobo, tous mis hors d’état de nuire.
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présumés investigateurs. Cependant, de forts soupçons pèsent sur les dealers
de drogue et Ex- Frci. En effet, plusieurs sources sont concordantes sur le fait
que les agresseurs reversent une part importante de leurs butins à des dealers.
Aussi, la libération des microbes se fait en majorité sur l’intervention des ExFRCI. Plusieurs microbes ont servi d’indicateurs, de coursiers aux ex-Frci
pendant la crise post-électorale. Les affinités entre ces jeunes délinquants et
les ex-Frci est flagrante. Cet état de fait est conforté par les moyens de
locomotion mis à la disposition des microbes. En effet, plusieurs ex-Frci sont
aujourd’hui syndicat ou Gnambro. Une position facilitant l’accès au Gbaka et
autres transports en commun.
3- Le mode opératoire des agressions
Rapides, brèves, concises et précises les attaques des microbes ne laissent aucune
chance à leurs victimes. Elles sont pensées et planifiées même si à première vue,
le citoyen lambda n’y voit qu’un cafouillage. Les microbes procédaient par des
barrages sur les voies publiques au tout début du phénomène pour racketter les
passants à Abobo. Toutefois, le mode opératoire des microbes a considérablement
évolué avec le temps. Désormais plus rapide, plus brutal et extrêmement violent,
le mode opératoire des microbes reste intrinsèquement identique dans toutes les
communes, même si de petites divergences sont à noter. La similitude du mode
opératoire avec celui des Kaluna6 au Congo est frappante. Toutefois l’inspiration
du mode opératoire provient d’un film brésilien à succès7 mettant en scène un
gang d’enfants dans les favelas 8.
Combattus par l’Etat, et par des groupes d’auto-défense, les attaques des microbes
sont désormais de nuit. Dans les quartiers des communes d’Attécoubé et Abobo
(base arrière et foyers des microbes) ils agressent en majorité des personnes
étrangères aux quartiers dans lesquels ils vivent. Plusieurs aspects définissent les
attaques des délinquants :
6
Les kaluna sont des enfants de la rue au RDC agissant principalement à Kinshasa formant des gangs de jeunes
délinquants.
7
Le film en question se nomme la Cité de Dieu, film brésilien, coréalisé par Fernando Meirelles et Kátia Lund sorti
en 2002. Il est adapté du roman du même nom écrit par l'auteur brésilien Paulo Lins en 1997, retraçant l’histoire
de ZEPEKIGNO, enfant de la rue jusqu’à son ascension comme redoutable chef de gangs et narcotrafiquant.
8
Ghettos des villes brésiliennes.
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- La circonscription de l’espace
La Zone d’attaque des microbes est toujours définie. Principalement, une rue
ou un quartier indépendamment du quartier d’origine où les attaques se font
continuellement.
- Les moyens de locomotion
Les microbes se déplaçant toujours en groupe, ils sont pour la plus part à pied.
Toutefois, dans les communes d’Adjamé et de Yopougon, plusieurs
témoignages font état « Gbaka » comme moyen de transport. Aussi, Les
agressions se font par des individus à moto qui opèrent dans les mêmes
conditions. Force est de constater que ces communes n’abritent pas de foyers
de microbes. Nous pouvons en déduire qu’ils proviennent d’autres communes.
- La durée approximative des attaques
La durée estimative des agressions varie de 15 à 30 minutes. La durée des
attaques dépendent de plusieurs facteurs. En effet, d’abord les attaques de nuit
sont plus longues que les attaques de jours et cela indépendamment de la
commune. Cependant, les attaques des communes d’Attécoubé et d’Abobo
abritant les foyers des microbes, durent encore plus longtemps. Autres
éléments, les liens qui pourraient exister entre les agresseurs et leurs victimes.
Les personnes le plus souvent agressées dans un foyer des microbes sont
étrangères à la zone dans laquelle elles se font agresser. Ces agressions durent
plus longtemps, car ils ne se connaissent pas. Seulement lorsqu’un individu se
fait dépouiller dans sa zone d’habitation, foyer des microbes, l’attaque est plus
brève car la victime résiste rarement. Généralement dans ce cas, l’agresseur
qui reconnait sa victime se met en retrait et laisse ses compagnons agir. Les
scenarii influent aussi sur la durée des agressions.
- Les scenarii
Plusieurs scenarii sont à noter. Cependant les principaux sont les suivants :
 L’agression systématique dans la rue : Les assaillants investissent de
manière soudaine une rue ou une ruelle et dépouillent les piétons,
commerces et automobilistes
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 La simulation de bagarres de rue, de mendicité : Attrouper autour de
plusieurs d’entre eux, s’injuriant et se menaçant, une tierce personne
venant à la rescousse est dépouillé et agressé. L’entourage croit en
majorité à un règlement de compte. Encore, vous encerclant avec
l’allure de mendiants, les assaillants vous agressent une fois en nombre
suffisant (10 voire 15 personnes)
 Les braquages tard dans la nuit : Ils investissent principalement les
maquis ou d’autres commerces et s’évaporent dans la nature.
 Attaques lors des célébrations : Les mariages coutumiers Malinké
constituent une cible de prédilection des Microbes. Après le départ de la
mariée, les microbes font irruption pour attaquer les invités.
Ces différents modes opératoires peuvent être cumulatifs ou pas. Ceux-ci
diffèrent en fonction de la zone d’action. En effet, dans des communes abritant les
foyers des agresseurs comme Attécoubé et Adjamé, les assaillants arrivent sur les
lieux de l’attaque à pieds et repartent à pied.
4- Les violations et abus des droits de l’Homme
Les violations et abus ont été signalés de toutes parts. Si la part belle est faite
pendant les attaques des microbes, les auteurs des violations se retrouvent de
tous les côtés.
 Les attaques des microbes
ATTAQUES DES MICROBES
13%
Coups et blessures armes
blanches
21%
blessures par balles
64%
2%
Meurtres
victimes idem
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 Abus et violations des droits de l’Homme dans la chasse aux microbes
Plusieurs cas de violations et d’abus des droits de l’Homme ont pu être
enregistrés. Ces cas constatés font suite pour la plus part, à une réaction
immédiate des populations relativement à une attaque. Cependant, certaines
fois les abus sont commis par la population sur la base de simples
indications. Il s’agit en majorité d’une atteinte à l’intégrité physique.
Cependant, quelques cas de meurtres 9 sont à relever. Concernant les forces
de l’ordre, ils peuvent être considérés comme auteurs passifs, car les abus
commis par la population ont été dans bien des cas sous leurs regards.
Aussi, certaines interpellations dans la commune d’Abobo ont été l’objet
de mesures disproportionnées
face
à des microbes désarmés.
17⁰/ₒ
5- Réaction des populations face au phénomène des microbes
Les populations ont des réactions mitigées en fonction des communes. En
effet, il faut souligner que le sentiment est différent selon que la commune
abrite une base arrière des microbes ou non. Néanmoins, les investigations ont
9
Une quarantaine de meurtres ont été signalés aux enquêteurs. Cependant, les enquêteurs n’ont pas eu
confirmation de l’effectivité de 25 crimes.
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permis de regrouper des réactions, situations et impressions admis à
l’unanimité par les enquêtés. Celles-ci sont les suivantes :
 Une résignation de plus en plus affirmée à Attécoubé et Abobo
Les résidents de la commune d’Attécoubé et Abobo en majorité expriment un
sentiment de résignation face à ce phénomène. Après nos investigations, il
ressort que la population n’a d’autres choix que prendre la fuite pour éviter les
agressions des microbes comme le témoigne Traoré Bintou, résidente au
quartier Saint Joseph : « on va faire comment, on est obligé de fuir quand ils
arrivent ». Les patrouilles se font de façon irrégulière par les agents de police
et le CCDO. A partir de 20 heures, les résidents se barricadent chez eux à
domicile et évitent de sortir. Les attaques des microbes sont désormais
fréquentes les nuits depuis la vague de répressions qu’il y a eu dans les
communes. Dans les quartiers de Marley, Derrières Rails, Kennedy et BC il
est fortement déconseillé à une personne étrangère au quartier de s’y aventurer
après 19 heures. Plusieurs résidents laissent entendre que les microbes
jouissent d’une protection à divers niveaux. Ils sont donc obligés de faire avec,
de plus ceux-ci les attaquent rarement. Finalement, ils sont habitués, les
attaques n’émeuvent plus personnes. Cependant, de ce dépit est né plusieurs
groupes d’autodéfense.
 La légitimation des groupes d’auto-défense à Abobo
Plusieurs groupes d’autodéfense ont été enregistrés dans les communes d’Abobo
et ils sont encouragés par les populations. Ceux-ci sont présents principalement
dans les quartiers d’Avocatier, Klotcha, Houphouët Boigny, derrière rails. Pour
illustrer ce fait, les habitants du sous quartier de derrière rail, dénommé derrière
fil ont décidé d’assurer eux-mêmes leur sécurité munis de sifflets et de gourdins.
Ils expliquent que les patrouilles des agents du CCDO et des policiers se limitent
à la seule artère principale. Les microbes ont donc tout le loisir d’opérer à
l’intérieur du quartier et aux alentours des garages. Un comité bien organisé avec
à sa tête un chef veille sur ce quartier. Yacou Koné, gérant de cabine à derrière
rails, explique «…. d’où la baisse de la fréquence des attaques car le comité
menace de tuer tous microbes capturés afin que cela serve d’exemple pour les
autres ». L’autodéfense n’existe pas de manière formelle dans les communes
d’Adjamé, Yopougon et Attécoubé. Il s’agit plutôt de soulèvement populaire,
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d’actions de masse visant à réprimer un présumé microbe identifié et localisé. A
Attécoubé par exemple, des annonces sont passées régulièrement par les jeunes
dans les mosquées pour sensibiliser les parents sur l’éducation des enfants parce
que la sanction serait sévère pour les personnes qui s’adonnent à ces pratiques.
Ainsi lorsqu’un cas d’agression des microbes est jugé impardonnable, les jeunes
de façon unanime sortent avec des machettes pour infliger généralement la peine
de mort au coupable. Dans le quartier CFI, un microbe a été tué par les jeunes
pour avoir agresser un vieux alors qu’il se rendait à la prière du jour en début du
mois de Septembre. Dans le quartier St Michel d’Adjamé également les jeunes
opposent systématiquement une résistance aux microbes. Les attaques ont
quasiment disparu dans ce secteur depuis que les résidents ont capturé et tué un
microbe.
 La connivence passive des parents des microbes
A Abobo, plusieurs habitants de ces quartiers estiment qu’il s’agit de leurs
enfants, frères et amis. Ils restent donc de marbre sur la question. Les
investigations ont pu mettre en lumière la connivence passive des parents qui
s’illustrent en majorité par l’inaction. Bon nombre des résidents estiment que les
parents des microbes, pour ceux qui en ont, n’ignorent pas les activités de leurs
enfants. Cependant, par peur ou d’autres motivations ils n’interviennent pas.
« L’argent qu’ils rapportent, ils donnent ça chez eux à la maison, je connais des
personnes qui court les avertir quand on vient les chercher » affirme Jean
Kouamé, couturier à Abobo Kennedy. En effet, le questionnement de l’argent
pose problème. La pauvreté incite les parents à l’inaction malgré la connaissance
des activités des enfants. Mohamed Kouyaté, gérant de Maquis nous confie que
« … les parents des microbes ont démissionné, ils ne savent plus quoi faire,
certains attendent juste qu’on vienne annoncer la mort des enfants ». La
coopération avec les forces de police pour localiser, interpeller les microbes est
limité. De plus, « les parents délivrent de fortes sommes d’argent pour qu’on
libère les microbes qu’on attrape, ce qui nous met en danger » renchérit
Mohamed.
 La négation du phénomène à Adjamé et Yopougon
Yopougon reste l’une des rares communes de la ville d’Abidjan où le phénomène
n’a pas véritablement prospéré. Suite au meurtre de mademoiselle Abogny Marie
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Claude10 et aux meurtres de présumés microbes les jours suivants à Yopougon
Niangon11, les résidents semblent affirmer d’une seule voix l’éradication du
phénomène. Pour bon nombre des populations les autorités sécuritaires tiennent
un langage loi de la réalité. Les microbes il en existe, mais pas de foyer dans la
commune. Les populations se sentent en sécurité relativement aux microbes.
Cependant, les attaques sont à noter. Ils sont du fait des Winzin. En effet, dans les
quartiers de wassakara, Maroc et Niangon, les populations ne semblent pas
réellement préoccuper par les microbes. « … Les Winzins essaient de faire comme
les microbes maintenant mais on les maitrise vite… » Selon Serges Gaussé,
étudiant en grande école à Yopougon. Une vague d’attaques moins violente et
moins brutale a été enregistrée à Yopougon mais les populations estiment qu’il
ne s’agit plus de microbes mais des Winzin, et de proxénètes agressant les
potentiels clients de filles de joie.
A Adjamé, dans les quartiers de Dallas, Saint Michel, Chicane, Ebrié des
soulèvements de masse pour faire barrage aux attaques ont dissuadé toute
récidive des microbes. Ousmane Salif, un gérant de cabine au quartier Banfora,
Saint Michel, nous confiait que lui – même à plusieurs reprises participé à des
rassemblements pareils. Depuis quelques semaines, les signes des microbes à
Adjamé s’accentuent seulement au quartier Bracodi. Cependant les attaques sont
principalement de nuit.
6- Réponses aux questionnaires
Les individus auprès de qui les informations ont été collectées, ont été soumis à
un questionnaire en cinq étapes, élaboré selon les orientations données à notre
étude. Pour l’essentiel, il s’agissait d’avoir la vision, non seulement des
opérations sécuritaires mais également la perception des populations sur le sujet.
Sur le terrain, les équipes devaient avoir les renseignements concernant :
L’observation des cas de violations ou d’abus des droits de l’homme ;
10
Candidate au Brevet de Technicien Supérieur, Abogny Claude Larissa, 23 ans a été tué à coup de poignards
dans la nuit du 12 au 13 Août dernier à Yopougon Maroc, carrefour Lubrafrique. Ce meurtre a été le déclencheur
d’une riposte musclée des forces de sécurité suite à une vaste campagne d’indignation sur les réseaux sociaux.
11
Une Traque de présumés microbes au quartier Niangon (Yopougon) qui s’est soldée par la mort de plusieurs
d’entre eux au quartier Sylla deux jours après le meurtre de Abogny Larissa.
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La réaction des populations face aux présumés cas d’agressions ;
L’intervention ou non des forces de l’ordre ;
Le degré de sécurité des populations ;
Et la persistance de ce phénomène ;
18
 Réponses aux questions par communes
Ci-dessous, cinq diagrammes mettant en exergue les réponses et les silences
des populations relativement aux cinq questions formant le questionnaire.
Précisons qu’aucune des deux dernières questions n’a souffert d’abstention
dans l’ensemble des quatre communes, d’où l’absence de taux abstention. Les
questions sont présentées telles que posées aux populations.
6.1 Avez-vous été victimes des microbes ou connaissez-vous une personne
victimes des microbes ?
80
70
60
O N
50
ADJAME
ATTECOUBE
YOPOUGON
ABOBO
40
30
20
10
0
OUI
NON
ABSTENTION
Réponses des populations en pourcentage
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A
70 25 5 - %
77
5
35 65
a
A
00 -%
a
10- %
56 10 33- %
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6.2 La population a-t-elle déjà attrapé microbes dans le quartier ?
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
O N A
20
ADJAME
a
ATTECOUBE 95
A
YOPOUGON a64
98
ABOBO
OUI
NON
19
60 20 -%
a
A
02a%
00 05-%
32
00 02-%
ABSTENTION
6.3 Les forces de sécurité ont-elles déjà fait des descentes ? Avez-vous déjà
assisté à une arrestation ou interpellation des microbes ?
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
ON A
ADJAME
17 83 01
ATTECOUBE
9
ABOBO
54 13 33
a a a
84 7
AA A
YOPOUGON 12a 85
a a03
OUI
NON
ABSTENTION
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6.4 Vous vous sentez vous en sécurité dans le quartier ?
YOPOUGON
68% -32%
20
ATTECOUBE
OUI
35% -76%
NON
ADJAME
60 %-40%
ABOBO
17% -83%
0%
20%
aAa
40%
60%
80%
100%
Réponses des populations en pourcentage
6.5 - Pensez-vous que le phénomène des microbes a disparu ?
YOPOUGON
69%-31 %
ATTECOUBE
OUI
100%
NON
ADJAME
27%-63%
aAa
ABOBO
100%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
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7- Fréquence des attaques par commune
La fréquence des attaques est très différente d’une commune à l’autre. En
effet, les communes abritant ces foyers des microbes recensent plus d’attaques
que les autres communes. Les attaques sont principalement de nuit. Le
baromètre en l’espèce est la fréquence des attaques par semaine. La période
couverte est celle des deux derniers mois12 :
- Septembre : 35 attaques, répartis comme suit
Abobo 24 – Adjamé 5 - Attécoubé 10 - Yopougon 1.
- Aout : 115 attaques, répartis comme suit
Abobo 65 – Adjamé 19 - Attécoubé 6 – Yopougon 25.
Soit 145 attaques enregistrées à travers les quatre communes sur 02 mois
FREQUENCES DES ATTAQUES PAR SEMAINE
100,00%
90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Adjamé
Attécoubé
Yopougon
Abobo
12
Il s’agit de l’évaluation de sept semaines car, la dernière semaine du mois de septembre a coïncidé avec la fin
de l’enquête.
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8- Abstention des enquêtés
Plusieurs personnes ont choisi volontairement de ne pas répondre à certaines
questions. Sur les 1000 personnes enquêtées, 420 n’ont pas répondu à une ou
plusieurs questions. Ce silence est criard, évocateur à tout point de vue.
Rappelons que les enquêtés ont été pris en majorité individuellement. La peur, la
complicité, la méfiance sont des éléments justifiant cette posture. A tout le moins,
le silence met en lumière soit l’insécurité soit le désintérêt des populations.
TAUX D'ABSTENTION DES ENQUETES
13.00
6.00
Abobo
15.00
Attécoubé
65.00
Yopougon
Adjamé
9 – Les mesures sécuritaires et de réinsertion des autorités
Dès le départ, les mesures sécuritaires ont été prises pour faire face à
l’ampleur du phénomène. En effet, une stratégie nationale a été mise sur
pied pour contrer le phénomène basée essentiellement sur les opérations
des forces de sécurité et la réinsertion des microbes. Les mesures sont
manifestes à travers les mesures et dispositions suivantes :
 Le Centre de rééducation et réinsertion de Dabou : Il a débuté ses
activités le 10 décembre 2014 avec 43 pensionnaires dont l’âge varie
entre 11 et 17 ans. Sur ce site, ces enfants qui viennent d’Abidjan et
de certaines villes de l’intérieur du pays "bénéficient de formation
civique et morale, d’appui psycho-social et de protection de la part
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d’éducateurs spécialisés du ministère de la Solidarité, de la Famille,
de la Femme et de l’Enfant, du ministère de la Justice, des droits de
l’Homme et des Libertés publiques, et d’autres partenaires 13. En
outre, les apprenants se forment, sous la supervision de maîtresartisans et selon leur choix, à la mécanique auto, à la menuiserie et à
la couture. Ancienne base des Forces républicaines de Côte d’Ivoire
(FRCI), le centre a été totalement réhabilité pour abriter ce
programme de resocialisation des mineurs délinquants.
 Des patrouilles des forces de l’ordre dans les zones d’actions des
microbes : Plusieurs patrouilles du CCDO et de la police ont été
effectuées dans ces différentes communes de manière continuelle14
dans le cadre de la lutte contre le phénomène. En effet, au-delà de la
répression, les forces de sécurité ont pris des initiatives dans le cadre
de la prévention. Cette prévention s’illustre à travers une présence
dissuasive des forces de l’ordre dans les rues, sur les grands axes et
carrefours stratégiques des différentes communes.
 La destruction de fumoirs et repères des drogués : La drogue
constitue un élément clé justifiant les attaques. Ceci étant, une des
stratégies des forces de police consistent en la destruction des
fumoirs, points de repères des microbes. L’ONG a pu recenser une
cinquantaines de fumoirs effectivement détruits dans les quatre
communes.
 L’éradication des passe-droits : leur statut de mineurs jouaient
beaucoup en leur faveur lorsque arrêtés. En effet, sur intervention de
parents et de tiers, certains microbes ont pu être libérés après avoir
été saisis par la police. Plusieurs témoignages font état de la liberté
de microbes, ayant préalablement été interpellés. Cependant, cette
pratique tend à disparaitre. Les attaques des microbes recensent de
plus en plus de majeurs. Il s’agit donc de bandits. Cette situation et la
13
Il s’agit de la croix Bleue et de la Gendarmerie. Cependant, nous n’avons pas pu avoir une confirmation.
Ces patrouilles ont été régulières, matin et soir, pendant trois mois Juin-juillet-Aout. Elles continuent toujours
mais elles sont beaucoup plus discrètes, et en général de nuit.
14
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mobilisation des forces pour éradiquer le phénomène ont freiné les
« arrangements ». Les passe-droits sont en nette régression de telle
sorte qu’une personne prise répond de ces actions devant la loi.
10. L’avancement des affaires « microbes » devant la justice
La répression des microbes a dès le départ posé problème car en majorité ils
sont mineurs. Ils ne peuvent recevoir le même traitement qu’avec les
personnes majeures, d’où la mise sur pied du centre de rééducation et
réinsertion de Dabou. Les enquêteurs n’ont pas eu vent de mesures imputées
spécialement aux dossiers des microbes. Les crimes et infractions commis sont
traités comme tous les autres. Ceci étant, les peines encourues sont celles
requises par la loi sans mesures dérogatoires. Ci-dessous, le récapitulatif des
dossiers des microbes reçu par le 1er cabinet d’instruction, juge des enfants du
plateau15.
Totalité des dossiers16 : 15
Nombre de dossiers bouclés : 02
Sentence : 12 mois d’emprisonnement – 50 mille francs d’amandes
Tranche d’âge : 14 -17 ans
Délits et crimes : Vols avec violences, vol en réunion, association de
malfaiteurs, complicité de meurtres.
V. RECOMMANDATIONS
Ces recommandations s’adressent à principalement à l’Etat de Côte d’Ivoire.
Elles s’articulent autour de 4 points.
15
L’enquête ayant eu lieu pendant la période de vacance judiciaire, les enquêteurs ont pu receuillir uniquement
er
les données du 1 cabinet, assurant le service minimum. Les données recueillies couvrent la période de Janvier à
Septembre 2015.
16
Un dossier n’équivaut pas à un microbe. Chaque dossier récence en majorité 5 à 10 personnes minimum.
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1. Intensifier les mesures sécuritaires contre le phénomène dans les
foyers des microbes et renforcer les capacités des forces de police.
Les mesures sécuritaires entreprises portent déjà leurs fruits. Cependant,
l’efficacité de celles-ci peut être maximisée. En effet, les commissariats dans
les foyers des microbes doivent bénéficier d’un renforcement de logistique et
de moyens leur permettant d’intervenir promptement. Basée essentiellement
sur le renseignement, les opérations des forces de police ne peuvent réellement
éradiquer le phénomène que si la réaction suite à l’information est
immédiate. Dans bien des cas, les populations ont souligné l’arrivée tardive
des forces de l’ordre. Dans certains quartiers, les commissariats ne servent aux
yeux des populations qu’à délivrer des pièces administratives. Les patrouilles
effectuées ne sont qu’en véhicule et en générale sur les grandes artères. Les
microbes agissant sur indications ont toute la latitude d’éviter les
déplacements des forces de l’ordre. Les foyers des microbes étant identifiés,
une forte présence quasi journalière dissuadera les délinquants à entreprendre
toute attaque.
2. Apporter aide et soutiens aux structures sensibilisant les populations
contre le phénomène des microbes
Des personnes de bonne volonté ainsi que des ONG agissent tous les jours
dans le but de resocialiser les microbes, notamment dans la commune
d’Abobo. Cependant, le manque de moyens et de ressources limitent
considérablement leurs actions. Vivant au jour le jour avec les microbes ces
personnes et ONG, ces personnes arrivent de par leur proximité à conscientiser
les microbes. Une action d’envergure de par leur biais est possible, cependant
ils agissent pour beaucoup dans la clandestinité, sans véritable appui ni
soutien. Une attention particulière de la part de l’Etat dans leurs quêtes
pourrait encourager d’autres personnes et ONG à entreprendre à répéter ces
initiatives à Attécoubé, autre foyer des microbes.
3. S’inscrire plus dans la prévention
La répression du phénomène des microbes est un fait indéniable dans le
district d’Abidjan, cependant la prévention n’est pas encore acquise. En effet,
les mesures préventives doivent faire l’objet d’une vaste campagne, à l’instar
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des mesures sécuritaires afin de garantir l’éradication définitive du
phénomène. Cette prévention pourrait mettre en cause les facteurs facilitant
l’activité criminelle des microbes à savoir la drogue, la déscolarisation et
l’absence du suivi familiale. La cible étant les populations des foyers des
jeunes délinquants, ces campagnes devront accompagnées les actions des
forces de police dans les quartiers précaires, le temps nécessaire à
l’élimination définitive du phénomène.
4. Mettre en lumière le programme de réinsertion des microbes
Le programme de réinsertion des microbes est piloté par le CSSR, ex- ADDR.
Pour bien des populations, aucune mesure n’est prise pour resocialiser les
microbes mineurs. Ceci étant, les populations s’adonnent à la vindicte
populaire sous cette croyance. Une large publicité du programme pourrait
interpellée plus d’un à œuvrer pour une resocialisation des microbes mineurs.
En effet, plusieurs parents et connaissances ont peur de collaborer avec les
forces de l’ordre de peur que leurs enfants, amis et connaissances se retrouvent
à la MACA ou subissent des sévices lors de leur incarcération. Effacer ces
préjugés facilitera la collaboration entre populations et les forces de sécurité.
VI – CONCLUSION
Le phénomène des microbes n’est malheureusement pas une affaire classée en
Côte d’ivoire et plus particulièrement dans le district d’Abidjan. Cependant,
l’impact des mesures du gouvernement pour freiner le phénomène est perceptible.
La fréquence des attaques est en nette régression. Néanmoins, le constat est que
ces efforts ont juste permis de résorber le phénomène aux lieux d’habitation des
microbes sans toutefois l’éradiquer. Face à la menace d’une attaque quotidienne,
les commissariats ne peuvent pas réellement s’interposer. Les moyens mis à leur
disposition ne le leur permettant pas. L’effet de groupe a joué un rôle
fondamental dans la montée en puissance du phénomène. Les microbes sont en
majorité des enfants, plus des trois quarts ont moins de dix-huit ans. Beaucoup
d’entre eux suivent les autres dans le but d’imiter, sous l’effet de la drogue. Tous
ces enfants, ces « microbes » malgré leurs différentes cultures, origines se
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01 BP 5768 ABIDJAN 01.
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Mouvement des Peuples pour l’Apprentissage des Droits Humains
"La Promotion des Droits Humains, un impératif pour le Développement durable "
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retrouvent dans le même décor : ils n’ont bénéficiez d’aucun encadrement quel
qu’il soit. Plusieurs ONG locales 17, personnes individuelles œuvrent à offrir de
meilleures perspectives aux microbes. Une synergie d’actions entre eux et les
autorités et aussi une plus large publicité du centre de Dabou, pourraient
encourager d’autres microbes à abandonner cette activité.
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VII. ANNEXES
1. Liste des enquêteurs et zone couverte
KEKE SAKRE GUY-DONALD - Yopougon/Adjamé/Attécoubé/Abobo
EDDY ZAKRI DEKA- Abobo/Adjamé/Attécoubé
KIPRE BAILLY DONALD- Adjamé/Abobo/Attécoubé
YEDO ANGE STEPHANIE- Adjamé/ Attécoubé
KOUAKOU INNOCENT- Abobo/ Adjamé/ Attécoubé
SERI SULAMITE IBO –Abobo /Attécoubé
JEAN JACQUES AGO - Abobo
N’GUESSAN CHRISTIAN ADRIEN -Yopougon
DALEBA GUY MAXIMILIEN – Yopougon
YOUSSOUF TRAORE – Yopougon/Adjamé
2. Courriers et personnes enquêtés
 Courriers
•
Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme
•
Ministère de l’intérieur et de la sécurité
•
Gouverneur du district d’Abidjan
17
L’ONG Vivre ensemble basé à ABOBO, dirigé par KONE MASSANDJE, a réussi à sensibiliser et resocialiser plus
d’une centaine de microbes sans véritable fond. Par ailleurs, plusieurs microbes ont intégrés le centre de Dabou.
L’ONG SOS village à ABOBO a aussi travaillé sur la question des microbes à l’instar d’autres ONG
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•
1 er Cabinet d’instruction des mineurs du plateau
•
Commission Nationale des Droits de l’Homme
•
Mairie ABOBO
•
Mairie ADJAME
•
Mairie YOPOUGON
•
Mairie ATTECOUBE
•
Préfecture de police d’Abidjan
•
14e arrondissement de police d’Abobo
•
10e arrondissement de police Attécoubé
•
16e et 17e arrondissement de police Yopougon
•
District de police d’Adjamé
•
District de police de Yopougon
•
District de police d’Abobo
 Enquêtés
Enquêtes auprès des communautés religieuses
•
Imams d’Abobo (quartiers Colombie-avocatier-derrière rails- 14 e
arrondissement)
Enquêtes auprès des groupes d’auto-défense
•
Abobo avocatier
•
Abobo derrière rails
•
Abobo Kennedy
Enquêtes auprès des journalistes ayant approchés les microbes
Enquêtes auprès des résidents et commerces.
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