La fontaine de la Rotonde : séquence descriptive écrite pour un

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La fontaine de la Rotonde : séquence descriptive écrite pour un
La fontaine de la Rotonde : séquence descriptive écrite pour un guide touristique.
C’est en plein cœur de la ville d’Aix-en-Provence qu’est située la fontaine de la Rotonde, symbole d’une
ville réputée capitale de l’eau depuis la période romaine. Cette fontaine est composée d’un premier
bassin qui en englobe un second, au milieu duquel une vasque en fonte est posée sur un piédestal.
Le premier bassin, d’une circonférence de trente-deux mètres, contient six paires de lions en fonte,
fixés sur des socles en marbre. Aux pieds de ces félins métalliques, des coquilles Saint-Jacques laissent
s’écouler l’eau du second bassin. Ce dernier, d’une surface de quinze mètres de diamètre, est orné de
six chérubins chevauchant des cygnes qui projettent de l’eau par leurs becs. Ces sculptures, réalisées
par François Truphème, entourent un piédestal hexagonal qui, orné de douze dauphins crachant de
puissants jets d’eau par leurs bouches, soutient la vasque de huit mètres de diamètre, sur les bords de
laquelle douze têtes de guépards permettent à son contenu de s’échapper par leurs gueules ouvertes.
Au milieu de cette vasque, trois statues de femmes, allégoriques, se dressent majestueusement sur un
socle de marbre. D’abord, la statue qui symbolise la justice, œuvre de Joseph Marius Ramus, est située
dans le prolongement du cours Mirabeau, et dirige son regard vers le palais de justice. Ensuite, celle
qui représente les beaux-arts, réalisée par Hippolyte Ferrat, est orientée vers la route d’Avignon. Enfin,
la dernière qui, exécutée par Louis-Félix Chabaud, matérialise le commerce et l’agriculture, darde ses
mortes prunelles vers la ville de Marseille.
La fontaine de la Rotonde : séquence descriptive à la façon de Marcel Proust.
Le regard abîmé dans la contemplation d’horizons lointains, hautaines, marmoréennes et presque
dédaigneuses, les trois Grâces dressées au sommet de la fontaine de la Rotonde semblaient régner, du
haut de leur vasque de fonte ornée sur les bords de têtes de guépards dont les gueules écumantes
vomissaient de l’eau vers le gouffre translucide d’un bassin inférieur et circulaire, sur un monde
aquatique peuplé de créatures irréelles ; et, à ce moment si particulier où le soleil couchant
ensanglante tout ce qui brille, on avait l’impression, tant les dauphins tordaient leurs longs corps
écailleux le long du piédestal qui soutenait la coupole et crachaient des torrents pourpres vers les
cieux, tant les chérubins juchés sur des cygnes, immobiles et véloces, tiraient sur les rênes de leurs
montures qui se cabraient en soufflant l’onde rougie par leurs becs féroces, tant les lions accouplés
deux à deux sur leurs socles de marbre montaient une garde diligente, la crinière majestueusement
rejetée en arrière, la mine fière et incorruptible et le dos couverts d’une brume cramoisie, que ce
bestiaire fantastique soutenait, défendait, se battait dans un tumulte de particules liquides contre un
ennemi invisible, afin de protéger le repos pétrifié du triptyque de statues allégoriques dont la noble
fixité contrastait avec toute cette faune agitée.

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