Le souffle épique du film de Tom Cruise < Le dernier Somouroï
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Le souffle épique du film de Tom Cruise < Le dernier Somouroï
O 0 q0 al aKam0rl Éternier SafiiôTfra <Ledernier Lesouffle épique >,sorti dufilmdeTom Cruise Somouroï nossolles dons decinémo encedébut d'onnée, provient sons doute dufoitquedons cette æuvre esthétique etpuissonte loréolité rejoint lofiction, Les spectoteurs sesonten effetpossionnés pourl'hi$oire uledernier decehéros >.Voicilerécitdudêfiqui outhentique quifutvroiment desSomouroï luifitperdre sesrêves etsovie...PorRolond Hobersetzer Il y a dansle Parcd'Ueno à Tokyo, à quelquc pasdesboulevardsoil sepressela foule, sur une petite éminenccappelée n la colline desfleurs de cerisier> (Sakuragaoka), une imposantestatuedebronze.Ellerepr&enteun hommeapprochantla cinquantained'une carrureencore,deboutdansses sandales de pailles,serrantun Katanacontreson flancgauche et tenant la laissede son chien de la main droite. Ses yeux semblentanimésd'une énergiefarouche.Elle représenteSaigoTâkamori,générald'arméede l'empereurMutsuhito,hommed'étatà I'aubedela RwolutionMeiii ( 1868) qui dlait bouleverser le Japontradirionnel. ROIAND HÂBERSETZER Rolond Hobersetrer est prcfesseur d'histoirc et 8èDondeKorulÉ et tEGÉAilT DEIGGOSHIfilA (Jopnf,ildhige SaigoTâkamoriétaitoriginairede la grandeprovincede SatShihon len Centrc de suma,dansl'île de Kyushu.On s'y rrouvaitloin du pouvoir u Recherche Budo oinsi central,quecefut celuidu Shogun(t ) àEdo (parla suircTokyo) r que< lJlnsfitut Tengu ou celuide I'Empereurà Kyoro,et le clan desShimazu,qui (Site: ô Shosbourg en étaientlesmaîtres,était largementconnu pour son sens www.korote-crb.com). de I'indépendance.Le fiefétait peupléd'environ 600000 ll o consocÉ un habitants,dont 40 o/ode Samourar(uneproportion qui s'érhopitre desonlivre levajusqu'à 70 o/odansla ville même de Kagoshima,oir <hs Polodins duSoleil naquitSaigo),dont beaucoupvivaientpauvrement,dansdes Levont, Ronin el conditionsmatériellespasplusenviablesquecellesde la masse n Somourui cêlèbres paysanne écrasée parlestaxes.SaigonaquitdansI'unede ces (Amphoro, 1988)ô famillesde Hizasamurar(ranginférieurdansla hiérarchiede Soigo lokomori intitulé la castesamourar)où lesvertusde courageer d'indépendance rrh dernier des étaientassociées à cellesde frugalitéet d'intégrité. Il était n. Somouroi l'aînéde 7 enfantset héritade sonpèred'une nille et d'une corpulencehors du commun à certeépoque:il pesairplus de 120 kg quil mobilisaitavecune incroyableénergie,un cou de taureauet desépaulesimmenses!Sousdessourcils broussailleux dardaitun regardde feu. A l'école,on l'avait surnomméu grand dadaiso (udo), ou ( grosyeux n (omedama).En fait, malgrédesjambesépaisses commedespiliers, il étaitencorecapabledanslesdernièresannéesde savie de grimper allègrementlespentesde la montagneen compagnie de seschiens.Jeune,il firt remarquépour son esprit d'entrepriscet devinttout naturellementle chefd'un groupe dejeunesgensissuscommelui de famillessamourar.Caractère fon, indépendant,batailleur,doué d'un magnérisme attestépar les nombreux témoignagesde ceuxqui eurent affaireà lui, Saigoétonnait aussipar de grandesqualités humaines,incluant une ioie de vivreet un solidebon sens. Bref,un hommeu entiero,d'unegrandegentillesse à l'égard t..-l'i% de tous,absolumentpascalculareur. En 1851, alorsque Saigoeut 24 ans,ShimazuNariakira prit la direction du clan Sarsumaaprèsdeux annéesdedisputespour la succession. SaigoTâkamori en fut très heureux,car il était rout à fait en accordavecle nouveauDaimyo 1ry,un homme qui affichaitson indépendancepar rapporr au ShogunTokugawaet proclamaitson inrention de moderniserson fief, Il conçuren réalitéune vériable admirationpour sonDaimyo, qui I'emmenadanssasuitejusquà Edo,dansun périple qui dura plusieursmois. Parla suire,Tâkamori firt souventchargépar son maîtrede missions secrètesconcernantsesmanoeuvresdansla successionshogundeannoncée.Ainsi, à I'aubede satrentaine, le géantde Kagoshimaeut de nombreusesoccasions de fréquenteraussibien la capitale impérialede Kyoro que lesquartiersgénérauxdu Bakufu(t) à Edo. Il étaitdwenu I'agenr de confiancede son Daimyo, lorsquecelui-ci mourut brutalement.Choqué,il voulut le suivredansla mort, suivantl'anciennepratiquedu Junshi(t).Maisle prêtreGessho,un ami deKyoto, l'endissuada. Ironiedu son: peudetempsaprès, Gesshodut fuir la policedu Shogunqui I'avair condamnéà mon. Tàkamorile recueillità Kagoshima, et lesdetx amisdécidèrentde sesuicider ensemble. Ils embarquèrent surun bareau traversantla baiede Kagoshima,écrivirent leurspoèmesd'adieu,et... sautèrentpardessusbord.Alené par le bruit, on lesrécupéra,rop mrd cependanrpour Gesshoque I'on ne put ramenerà la vie (2).Toute sa vie Saigocélèbreraen larmesI'anniversaire de la noyadedesonami. Er il écrivit,vingt ansplus tard,dansune sortede brouillard mystiqueà basede Zen er de néo-confilcianisme,que lui aussiéraitbien mort au coursde cettenuit terrible... fæ nouveauchef du clan Satsuma,Hisamitsu, le condamnaà l'exil dansune île loin au sudde Kyushu,pour avoirététrop prèsde ShimazuNariakiraet avoirtrempé dansdesmenéesanti Bakufu. Il fut pardonnéen 1862mais... repartitsix mois plustardpour un nouvelexilsurl'îled'Oshima pour avoir à nouveaucontrariéle Daimyo conservateur de Satsuma!Il profita de cesannéesd'inactivité,avecbeaucoup de stoïcismeet de maîtrisede soi, pour lire, faire despoèmeset progresser dansl'art de la calligraphie.Une nouvelle fois Hisamitsu,sollicitépar les amisde I'espritrebelle,pardonnaen I 864.Saigose Stotuedebronre lançâalorsouvertemenrdansune acriviré célôbrunt le grcnd politiqueintensedirigéecontrele pouvoir SoigoTokcnori, expo:êe ouporr du Shogun.C'estlui qui arrangea, en 1866, d'Ueno ù lokyo. la réceptionà lkgoshima du PremierMinisue britannique,Sir Harry Parka,le gagnanr à sesvuesen faveurd'un seulpouvoirdans sonpays,celuide I'empereur.læJaponétaitalorsentrédans une phasetout à fait décisivede sonhistoire. RESïAURAI|O]{ MEIJI: [EIflOllDE $A]lcE 3 janvier 1868. Après de nombreusestractarionser pressions,TokugawaKeiki, quinzièmeShogunde la lignée, acceptad'annoncerofficiellementà sesDaimyo assemblés qu'il abandonnaitsachargepour la remettreentrelesmains du nouveauet trèsjeuneempereur,Mutsuhiro,quinzeans. Celui-ci annonçeaussitôtqu il se passeraitdésormaisde Shogun.Aprèsprèsde seprsièclesde pouvoir monopolisé par le Shogun,remisantl'empereurà une fonction purement honorifique,c'éraitlà une révolurion! Celle-cipassa dansl'Histoire sousle nom de o ResraurationMeili , (l'ère desLumières),qui mettait fin à une longue hisroirejaponaisefigée(l). Un nouveauJapon,moderne,allait en sordt dèsla fin du XIX. siècle.Cela ne pouvait passefairesans heurts.PourtantSaigo,confianten I'empereur,commença à croireau renouveaude son pays: c'esrlui qui en I 868, à la têtede 5 000 Samouraïloyalistesde Satsuma,de Choshu et deTosa,mit fin au soulèvementde 20 000 guerriersfidèles au seul pouvoir shogunal,et qui aurait pu changerla suitede I'Histoire.Un formidabletrain de réformesbalaya alorsI'ancienJapon,économiquementet socialement,sur b le rhème( un étar prospèreer une arméeforte , (Fukoku Kyohei),en copiantle modèleétranger. [r tournantde Meiji fut brutal pour quantitéd'esprits,qui n avaientrien demandé, et qui désiraientque I'on ne touchepasaux coutumeset à l'éthiqueanciennes. Le statutde Samouraifut supprimé,ce qui précipitadansle chômagedeux millions de Samouraï, l'élite de la nation, dansune gênetrèsvite visible.On leur proposaitbien de s'enrôlerdansla nouvellearmée,en échange d'unesolde...MaislaTiaditionétaitbafouée. le mondes'écroulait.Le nouveauJaponcréaitI'amerume et trèsvite la révolte.La nouvelleéquipegouvernementale qui conseillait jeune le empereurvoulait aller très vite dans les changements.Dès 1869 Omura Masajirofut chargéde poserles fondementsd'unenouvellearméejaponaisedotéed'un équipement moderneachetéà l'étranger,et entraînéedansun premier temps par des instructeurseuropéensrichement payés(notammentprussiens).Omura fut peu aprèsassassiné, maisYamanagafuitomo reprit la même idée d'une arméede conscriptionnationale.Que devenaitSaigo?Après avoirtriomphé du soulèvementhostileà I'empereur,il était retournévivreà Kagoshima,longtempssourdà tousleshonneursenvoyéspar la cour impériale,conscientede cequ'elle lui devait.Il finit cependantpar accepterune chargedans le nouveaugouvernement.Il avait alors43 ans,et setrouvait être le plus vieux de l'équipe.On le mit à la t&e des 7 Ae 100000hommesde la GardeImpériale,qui éraitencore Le statut de samourai' su??rimé, dansle chômage deux .|| . mXUt0nS exclusivement recrutée dans I'ancienne classemilitaire des samourax' Samourar.Une concessionà laTiadition, qui pouvait encore tout arrânger. Saigo fut nommé en 1872 général en chef de toutes les forces armées du pays et on pouvait alors croire encore que l'esprit samouraï, farouchement défendu par Saigo, s'était fondu dans cette nouvelle armée sansles heurts que I'on avait eu tout lieu de craindre. Mais leschosesallaient vite évoluer. Lorsque Saigofut élevéI'année suivante au rang suprême de Maréchal, il savaitdéjà que les Samouraï étaient définitivement condamnésen tant qu'élite militaire, et il se sentit plus que mal à I'aisedans la position ofiicielle qu'il occupait à Tokyo. YamanagaAritomo était revenu d'un voyage en Europe avec I'idée bien arrêtée de la supériorité d'une arméenouvelle,baséesur la conscription, et son projet fut adopté par le gouvernement en janvier 1873. Désormais tous les hommes de 21 ans, indiftremment de leur origine sociale, seraient tenus d'effectuer un service militaire de 3 ans, puis de 6 ans dans la réserve. I.ARUPÏURT Laffront aux Samouraï, et à I'idée que ces derniers se faisaient depuis des sièclesde la notion de u servir ,, était donc consommé! On vit peu aprèsle vietx Shimazu Saburo faire une entrée remarquée à ToLyo, entouré de seshommes en équipement traditionnel de Samouraï, armés de pied en cap... læ messagese voulait clair. Saigo Tâkamori ne pouvait pas ne pasI'avoir saisi.A I'approchede la cinquantaine, il était à un tournant de sa vie. Arrêté à une philosophie de la vie définitivement marquée par le néo-confucianisme de 'WangYang-ming, conquis par les écrits du Samouraï Oshio Heihachiro qui avait dû commettre Seppuku (3)pour échapper à la traque lancée par la police, Saigo était persuadéque la puretéd'une démarche vaudrait à un individu. même inconnu de son vivant, I'estimede la postérité. Il était habité par cenevolontéd'engagement pour les autres,fut-ce au prix desonpropresacrifice, qui allait le précipiter vers une fin dramatique.Saigo éait un vrai Samourar.dans un environnementqu il ne comprenait décidément plus et pour lequelil était ... devenuunebêtecurier.rse Il vivait simplement,pratiquant le Zn, faisantfi de I'argent,s'entraînantà I'an du sabre(Ken-juau). Il faisaitache darul'.quip. gouvernementde,lui qui, le seulde tous, n avaitjamais quitté son pays,peu intéresséDar les coutumes étrangères.IJun despremiershérosde la Restaurationimpériale n avait décidémentplus rien en commun avecsescollèguesde la premièreheure,désormaistous étroitement liés au capitalismedesgroupesindustriels(Zaibatsu).Saigoafficha d'ailleursouvertementson désaccordet sa diftrence, allant jusquà fréquenterle palaisimpérial vêtu du simple Kimono traditionnel et chausséde sandales,lorsqu il n allait pas pieds nus au milieu de la nouvelle aristocratievêtue à I'occidentale...Un tel hommeétaitdevenuintolérable,une ombresur I'oligarchieMeiji!Au cæur du gouvernement,il représentait I'ancienneclasseSamourar,dont la disparition était décidéemais qui s'accrochait et luttait contrela nouvellestructurebureaucratique et capitaliste. I^adétérioration des relationsdu Japonavecla Coréeprovoquala rupture définitive: la Coréerefi.rsant de recevoirlesmissionsdiplomatiquesenvoyéespar le Japon,celui-ci choisit de ne pas répondreà ce qui était bien là une provocationcoréenne. Eroeurédu manquede râction de sonpap faceàsonennemi de toujours,Saigodémissionnade toussespostes,saufcelui de généralde l'armée, et repanit pour Kagoshimaavecses panisans.Tout le mondepressentaitmaintenantune fin pénible dansce conflit ouvert entreancienset modernes,pour lesquelsle problèmecoréenn avaitétéqu un préterceanendu. SaigoTâkamoris'étaitostensiblementretiréde tout. Pendant des mois, il composadespoèmes,vécut au contac de la nature,faisantde longuespromenadesevecseschiens,Mais il ouvraitausside nombreuxDojo, écolesprMes oir il enseignait atx jeunesdela provincede Satsumalesartsdu Bujutsu et l'éthiquedu Samourarraditionnel (4).A remarquerque danscetenseignement voisinaientla voie classiquedu Kaana et... lestechniquesdu tir moderne,avecfi.rsilset carabines dont leJaponcommençaità êtredoté,preuvequeI'idéeque Saigoavaitde nl'espritsamouraro n était pasforcementrétro- On envoyaencoredes gradeI Il eutplusieursmilliersd'élèves. émissairesde Tolcyopour essayerde le convaincred'y revenir, maisla situationétait bien bloquée. (SAÏSUfIIA.IIO.RA}I) tAREVOTTE DUSUD Malgré les résistances de toutes sortesfaceaux nouvelles taxesdestinées à payerlesréformes,le gouvernementpoursuivaitson programmede modernisation.Pourtantl'étincellequi mettrait le feu arx poudresne pouvait venir que des Samouraï,qui pensaienten avoir encoreles moyens. Ellevint. La premièrerébellionouverteéclatadès1874,stupefiantla cour impérialepar sonaudace.Elle fut l'æuvred'Eto Shimpei,ancienvice-premierministrede l'éducationdu nouveeugouvernement, qui en avaitdémissionnéen même temps que Saigo.Le soulèvementqu'il provoquadans la provincede Saga,dansle nord de Kyushu, était une protestationouvertecontrele laxismedont avaitfait preuvele gouvernementdansl'affairede Corée.A la têtede quelques 2000 Samouraï,il tint un moment têteauxforcesde police locales,mais Eto dut rapidements'enfuir en bateau.Son ami Saigotentaencorede le convaincrede mettrefin à une actionsansavenir.Mais il était déjàtrop tard: Eto fut capturé à Shimodaet condamnéà la peine,infâmantepour un Samourar,de la décapitation.Et non seulementsatête fut aupilori, pour I'exemple, maisellefut photographiée exposee et figurasurdesmilliers d'affichesapposées à traversle pap. . . le mouvement reprit, toujours sur Kyushu, Deux ansaprès, cettefois à Kumamoto. Quelques200 Samouraiy avaient formé la n Ligue du Vent Divin , et attaquèrentla garnison impérialedu châteaude la ville. Ils partirent à I'assaut,à maisfurent aussitôtbalayes l'ancienne,aveclanceset sabres, par lessalvesde fusils.læsdernierssurvivantss'ouvrirentle ventre.Dansle Choshuégalement, dansla ville de Hagi, une révoltesimilairefit long feu et son che[,MaebaraIssei,fut pris et exécuté.Le sudentierbougeaitmaintenant,exaspéré par l'édit de 1876 (Haïtorei) qui interdisaitdésormaisle port du sabre,le signed'autoritémême de la classedes c lurhlwalfuwmedo Samourar.Ilatmosphèreà Kyushuétait devenueexplosive. foloyogl du 4 (logloiro Somouroi domunehonorobleLesDojo de Saigoétaientdevenusdescentresde contestapowretÉl : l'èrelleilimorque tion ouverte,surveilléspar les espionsdu gouvernement. lsdédin delormtedcs gueriors f odilionneh, rendus CependantSaigon avaittoujourspaspris de position dans inuliles. cetterévoltesamourarqui nesecachaitplus.Ce fut le 30 janvier 1877 que le drameseprécipita.Iæ gouvernement,de plus en plus inquiet devant la tournure des évènements, avaittenté,de nuit, de fairemain bassesur desdépôtsd'armeset de munitions à Kagoshima.Mais, prévenus,lesélèvesde Saigoprirent les devants,attaquèrentles arsenaux impériaux,et sesaisirenterx-mêmesdesstocla! C'était la rébellionouverte,impardonnable.Saigo,qui ignorait tout puisquil était alorsà la chasseavecseschiens,venaitd'être placépar sesélèvesà la têtede la granderévoltede Satsuma! #sffiffiiËF TTREBELLE SAIGO n Shimatta!, (damnation),aurait-il simplementdit à son retour.Puisil écoun le rapportde sesSamourar,encoretrès excitésaprèsleur audace.Il explosadansune colèreterrible et hurlacommeon ne I'avaitjamaisentenduhurler,rappona son fils qui avait l7 ans lors de cet instant historique. Car I'irresponsabilitéet I'irréversibilitéd'un tel acte lui étaient rrppilruesde suite. Mais c'était fait. Pour Tokyo, Saigo était devenuI'homrne à abattre.Il ftrt déclaréu ennemi de la cour, sansplacc entre le ciel et la terre ,. Mis au ban, Saigon'avait pourtant pas le ser-rtimentd'être entré en rébellion contre son empereur,plutôt persuadéde son loyalismeà son égard, tel celui qu'il avait manifèstéen écrasanren 1868 lestroupes du ShogLrn,son rival. Il ne s'en prenait qu'aux mauvais conseillersqui, ii son avis, entouraient le jeune Mutsuhito. Mais l'auroritébafbuéele comprenaitaurremenr:le prince ArisugarvaTirruhiro et le généralYamagataAritomo furent désignéspour remettre le clan Satsuma,er rout le sud, au pas.Ironie du destin: le premier avaitcombattu aux côtésde Saigoen 1868 et le second:rvaitétéson compagnon d'armes dans les forcesimpériales.Et ils allaientdiriger conrre Saigo les troupesque ce dernicr avait lui-même forméesdu temps de son maréchalat.. . Une armée de 60 000 hommes, équipéeà I'européenne,enrraînéepar desinstructeurseuropéens, de I'artillerie lourde et onze bareauxde guerre, firent roure vers Kagoshima. Lessentielde cetre armée impériale était composéede conscritsd'origine pavsanne, et c'étaitlà encore une moquerie du destin: cesjeunescombattants,issusd'un nrilieu socialpor.rrlequel le monde des SamouraTavait toujours été un monde de dieux invincibleset tout puissanrs, lllaient trouver en faced'eux des ardvcrsaires dont ils avaient toujours entendu parler dar-rsleur enfancecomme étant des héros...Aujourd'hui, leur empereurlui-mêmeleur demandrrit d'aller tuer un rêve... Dans leurs uniformes bleu-roi galonnésde rougeet leurschaussures cloutéesà I'européenne, beaucoupde soldatset d'ollciers de la nouvellearméeallaient se trouver confrontés à un problème de conscience.Saigo Tâkamori ne pouvait aligner que 14000 combarranrs,mars il les avirit aussiéquipé, en plus du Katana traditionnel, de firsils modernesEnfield et Snider, ainsi que de pistolets.Il leur avaitappris:\man<ruvrerer,surrour,leur moral étaitélevé. Le 17 Fevrieril quittir Kagoshimasousune tempêtede neige, avecpour objecrif le châteaucle Kurnamoto défendu par le généralTirni et 4 000 homrnes.Le siègedura vingt jours, en vain: Saigolançavagued':rss:rur sur vagued'assaut,sesSamouraï cscaladèrentles murs sous le fèu meurtrier des canons impériar-rx,or-rsc bnttit au corps à corps, mais les municions vinrent à nranquer.Môrne les chevauxdurent être abattus, cirr la nourriturc vint à manquer également.Le 14 avril la garnisor-r vit apparaîtreI'irvant-gardedes troupes impériales accouruesdu nord, qui la dégagea.Le siègeavait été un désastrepour Saieo,et irussiune erreurstratégiquecolossale,qui Le siège de I{unamoto AUdxt étéun condamnait la suitedesopérationsà ne plus êtrequ'une lirite de seshornmes à traverstout Kyushu. Les révoltésde Satsumir tentèrent alors de fuir, poursuivis par les impériaux, désastre accrochés ct décimésd:rnsde furieuxcombatsà Kobayashi, à Miyazaki, i\ Sadoharir, à Nobeoka, à Kumada...Darr,l'r. POUf méedu PrinceArisugirwa aussilesmortssecomptaienrpar milliers. I-e 1'' septembreSaigon'avaitplus que quelques centainesde gr-rerriers aveclesquelsil retournaà Kagoshima. Sesrneilleursélémentsavaienrdéjà disparu, victimes d'un héroïsmeclésespéré et dépassé.ll ftrt alorscernédans la ville Saigo par les30 000 soldatsrestantde I'arméeimpériale.Le piège serefermait.La fin étaitproche.Saigobattit en retraiteavec une poignéede bravesjusquà une cavernede Shiroyama, dansla partiemontagneuse au nord de la ville. Le coup de grâce,prochain,ne faisaitaucundoute.læssurvivantspassèrentleursderniersjoursdansunedoucesérénité,le regard perdusur la baiede Kagoshimaet l'île volcaniquede Sakurajima,jouantdu Go, faisantdespoèmes. Etaitvenule temps de mourir, et le tempsavaitune autresaveur...læ 23 septembrearrivaun porteur avecune lettre du généralYamagataqui offrait à Saigoune dernièrechance:quil accepte de serendre,au nom de leur amitié.Saigolut, plia le document et ne réponditpas.Il passala dernièrenuit à compouSij'émisunegoutte sersesderniersvers,qui ont étéconservés: je pounais meréfugiersurlz bordd'unfeuillage.Mais dz rosée, je ne suisquun homme,etje n'ai nulleplacedanscemondz entier.Quellzjoie dt mourir commelzsfeuillzscobrées qui nmbentà Tiztsuta,auant qu'ellzsne soientabîmées par lts pluies dbunmne!". Puison échangea lesdernièrescoupesde Saké, et on sedit adieu.Lattaquefinaleeut lieule 24 septembre à quatreheuresdu matin.Sousunepluiedeprojectiles, Saigo et sesderniersSamouraïchargèrent,défiant une dernière fois la mort. læ géantde Kagoshimas'abattitsoudain,touchéd'une balleà l'aine.Il ne pouvaitplus marcher.Alors le fidèleBeppuShinsukele chargeasursesépauleset sereplia, cherchantrefugedansunevieilledemeurede campagne. Là, Saigoréussità se mettre en Zazen,saluaen direction du palaisimpérialde Tolcyo,puis s'ouvrit le ventreavantque Beppune lui tranchela tête,selonla coutume.Celui-cirejoignit alorssesdernierscompagnonset ils sejetèrenttousaudevantdessalvesennemies.A neuf heuresdu matin tout était consommé. ( SAIGO ', (DAlSA|GO tEGRAND Stl{StD Le généralYamagata donnaI'ordrede rechercher le corpsde Saigoet de le traiter avecle plus grandrespect.On déterra satête,que Beppuavaitpris soin d'enterrerafin quelle ne tombepasentrelesmainsde I'ennemi,et on la lavaavecle plus grandsoin.AlorsYamagata l'élevadanssesmainset la présentaà sesofficiers,le visagedécomposépar l'émotion. On dit quetousleshommesqui s'étaienttrouvésà l'endroit d'où avaitpu êtretiréela ballefatalesemirent à pleurer.Plus de 2000 Samouraïfurent enterrésavecleur chefet avecles honneursà NanshuBochi, la grandenécropolede Kagoshima.Forcerestaità la toi... MaisSaigoTâkamori entratout de suiteau panthéondeshéros.Symbolede la résistance à l'injustice,hérosincompris,il devint I'idole de la période. Dès 1878savie firt relatéedansune pièceà ToLyo,dont le succès frrt si rapidequele producteurput remettresonthéâtre à neuf... Aprèsquelquesannéesseulement,sonnom firt réhabilitépar le gouvernement,en tant qu'exemplemême de dévouementet de loyauté...Retournementde I'Histoire... En 1899fut érigéeà Ueno, à Tolryo,la statuede bronzede Saigo,payeepar desmilliersde donateurs,et en 1902le gouvernementMeiji lui conferamêmele titre posthume de Marquis.En ce début de siècle,le culte de Saigo battait son plein. Il fut n Saigole Grand ,, et mêmel'évidencede sadéfaitefinalene le diminua auxyeuxdepersonne. Au contrairesansdoute. Il y eut mêmecerreu Balladede japonaisentre Shiroyama,, qui inspiranombredeloyalistes lesdeux guerresmondiales.ta rébellionde Satsumaavait fait 35000 morts. Elle sonnale glasdesguerriersd'antan. Ellefut aussile premierfait d'armesdela nouvellearmeeimpériale et elle avaitmis en évidence,contretoute attente,les qualitéscombativesdesnouveauxconscrits.Quant à Saigo Tâkamori,I'inévitablelégendequ il a laissée prometque lui aussireviendraun jour pour semettreà la têted'autresopprimés,puisquà Shirayamail a bel et bien réussià échapperà la mort... Maiscommentfairepour le reconnaître cejour i l l D ô ^ , ( / l ô ( r , À r l o <o n n , * n r étoilbicépho e ouJopon, enlre Empereur elsonShogun, sorle de Premier Ministre, mois c'e$ce demerquigouvemoil enréolile: nn r inr toc roc rÀ{Àronroc cuhureiles indispensobles, onse repoflero ô . f Encyclopédie des 'Extême-Or' ArlsMortioux de ent deGobrie e etRoond Hoberselzer, Edit onsAmphoro. molion eutieudons {2)lo réon unehuïedurivoge. ferdrot o été nrÀrorv nrÀc À r]"no,no nô ^ l^r^ ilô ôt lonôo arr'oLo< oi rocro 'n lo' Ào nÀlor;nnna 'ouverlure de. du l3lCérémonie ', venlrepusconnue sous e nom deHoro'kiri. étot deSotsumo l4)lesSomouroi r ô n r L t ô cn n ' r l o ' r ^ôn-i' Kenjulzu, unelechnique redoulobe encombol 0n pense , t. t " , , . " , " " " 1 , . - " . puis trovers Mohumuro Sokon AzotoAnko,1'Okinowo'le pus e Korolé duvieux Sholokon... là, puisquecetétrangeSamouraravaittoujoursrefirsé,alors quil était encoreprochede I'empereurMeiji, et malgréla demandede ce dernier,de selaisserphotographier,à une époqueoir I'engouementpour la photographiesubmergeait déjàle nouveauJapon. . . ?[æsvraishérosn ont pasdevisage. .. et personnen'arrêtele temps...! Laissons à Kotoku Shusui, un auteurde la fin du )OX. siècle,le jugementfinal devant cedestinde hérossolitairequi finit traquécommeune bête fauve:Saigofut, dit-il, " unechandtllequi éckirebs aunes "... enseconsumont elle-même I STAGE pouruneTrodition En2004... reioignez Rolond Hqbersetrer donssontrovoilpionnier vivonte... ll orgonise son4GShgedeprinlemps, unrender-yous onnuel ethoditionnel (llleek-end 1964, depuis ô Shosbourg lessomedi 29etdimqnche delo 30moiprorhoins Penhcô|e). CeshgedeKorotefo efKobudo, lorgemenl ouverlsursonconcept dealengun,n'estposrêservé no-mithi deRæherche 3u{6},,moisunniveou ouxmembres dua Cenhe Renseignemenls dedeuxonsdeprotique minimum enKorolé clossique eslrerommondê. el inscripiions, Iengu,7bChemin donslo limitedesploces disponibles, ouprès duCRB-lnstitut (Site dulooch, 67530Soinl-Nobor : www.korole-crb.com].