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SABLE FIN, COCOTIER, BANANAZE LE PASSAGER CLANDESTIN JANE ON THE DUNE VOYAGE À LA NAGE C’EST SUR SI T’ASSURES, C’EST PAS DUR UN JAMAÏCAIN À PARIS DES PANNEAUX, DES TRAVAUX HÉ DIS DONC MON MEC TU POURRIS L’ATMOSPHÈRE SABLE FIN, COCOTIER, BANANAZE Sable fin, cocotiers, bananaz, Super-chic maillot d’bain en alpagaz, J’me ballade sur la piscine de l’hotêl , Je bicepse discrètement la clientèle. Direction le plongeoir à sensations, Mesdemoiselles matez la démonstration : Oh chérie ! Regarde ce beau garçon, oui, et bien ? Franchement, est-ce qu’il n’est pas formidable Avec son maillot de bain en panthère ? Oh oui chérie, qu’est ce qu’il est chou ! ! Je suis extrêmement beau, beau, beau, beau. Il s’avance le beau mec, le sourire jusqu’aux dents Et dans le bassin à sec, il s’écrase comme un flan. Intestins, cervelas et mare de sang, tout cela est bien excitant. Mesdemoiselles, lunettes noires et peau bronzée, Dites-moi quel effet çà vous a fait ! Les rombières, face au spectacle écoeurant, Se roulent par terre en s’écriant :" au suivant " . Cocotiers et bananaze, maillot de bain en alpagas Eclaté sur la faïence, c’est la fin des vacances. LE PASSAGER CLANDESTIN Tapi dans la soute derrière les caisses dans un cargo, Discret je surveille les agissements des matelots J’en vois un qui monte dans la cabine du capitaine, Le bateau s’est fait couper en 12 par une big baleine Le temps de comprendre les conséquences de l’incident. Je suis tout surpris de faire des bulles, virgule, en respirant. Mes poumons éclatent, hé hé….pas un problème. Tous mes vaisseaux pètent, assurément. Ah bon là ! alors, c’est pas prévu, soudainement un ange m’apparaît En voyageant sans payer, tu arnaques les marins, Pour te faire pardonner, dis-moi ce qui te pousse à voyager Loin de ta contrée, loin de ta contrée, aussi loin de ta contrée, Aussi loin de ta contrée. Mais au fait, d’où viens-tu exactement ? Je viens du pays du camembert, Et j’en suis très, très fier, con ! ! ! Et sous l’aspect d’un prospectus Vantant ces voyages aux tropiques Satan s’est immiscé dans mon cortex Avec ces images exotiques : La rumba, samba, chili con carne, couscous, cassoulet, bananier Sable fin et tout l’ratatamier, la choucroute à la crème, les chaussettes en papier Et tout l’bazar, et tout, et tous les plans, même les plumes d’oie, du cannabis, De la vodka, de la cour de ma mère qu’est coincée dans la portière…… Et maintenant que je suis mort, Je reconnais toutes mes faiblesses Je veux aller au paradis Et chanter avec allégresse JANE ON THE DUNE Seul le temps devrait pouvoir, devrait savoir effacer Le souvenir de ton corps parfumé sur la dune, jane on the dune L’océan roulait ses rouleaux, plein de z’oursins Avec des p’tits piquants sur la dune, jane on the dune La blessure est restée dans mon cœur Comme un couteau planté dans une porte cochère Même que l’concierge veut pas la r’tirer Des fois qu’çà laisse une marque Seul le temps devrait pouvoir, devrait savoir enseigner Combien l’amour est sans pitié, combien l’amour est sans pitié Sur la dune, jane on the dune VOYAGE À LA NAGE Le regard fixé à l’avant du bateau, un léger embrun vient lécher mes cheveux Un gros nuage noir au-dessus d’nos têtes a laissé choir un paquet de gouttelettes Le regard fixé à l’avant du bateau, soleil pâlot fond dans la mer en éclairant les oiseaux Ce sont des mouettes, au-dessus d’nos têtes et qui raffolent de tout ce qu’on jette à l’eau Les mains crispées sur le col de mon manteau pour me défendre, j’ai dans la poche un couteau Tombe le soir au-dessus d’nos têtes quand il fait noir, vaut mieux défendre sa peau La main crispée sur le manche de mon couteau, je sens sur moi le regard des matelots Les éclairages au-dessus d’nos têtes donnent à l’image la couleur du froid dans l’dos Je crois sentir le souffle chaud de leur haleine sur ma peau Le vent du large pousse l’orage juste au-dessus du bateau Tout l’équipage se rue sur moi, je dois sortir mon couteau Fais ta prière, c’est la dernière. Faute de cimetière, nous allons te mettre à l’eau Et sous ma lame, c’est l’hécatombe, mais sous le nombre je succombe Je pique une tête dans les flots Le gros nuage noir au-dessus d’sa tête reste avec elle pour voir s’éloigner le raffiot Le regard fixé à l’arrière du bateau, je fais le voyage à la nage, à l’arrière du bateau C’EST SUR SI T’ASSURES, C’EST PAS DUR 8 heures moins le quart, près du métro barbès-rochechouart, Une bonne femme foldingue se balade toute seule en peignoir. Sa beauté bizarre me fait vite changer de trottoir, Je suis là, je glisse, je la mate en douce avec délice. Je marche dans la purée, elle se balade sans se presser. Presse-purée. Si j’étais plus gonflé, j’irai tout simplement lui proposer un café.... Mimile, ringard, mate la meuf . Micheteau, super, quel look d’enfer ! Tu l’accostes par derrière et tu lui dis : " oh baby " . Y’t’manques plus qu’les gants à la ceinture et le torchon autour du cou, Et alors là, je craque. Ah bon, tu crois ? Et son noirpé, nickel d’acier ! Là, elle comprendra qu’t’es branché sur son trip et qu’t’as pigé son truc. De quoi ? chuis pigé sur son truc et j’ai compris son flip ? Ok mon collègue, c’est sûr, si t’assures, c’est pas dur. 8 heures moins le quart, près du métro barbès-rochechouart, Comme un vieux calbard elle me balance au dépotoir. Son genre ménagère, c’était pas d’ la frime mais d’ l’ordinaire, Et sous son peignoir elle avait planqué son gros clébard. 8 heures moins le quart, c’est l’heure du caca sur le trottoir. UN JAMAÏCAIN À PARIS Gare du nord sur le quai b, j’ai pris le train pour marly-le-roi " les voyageurs pour marly-le-roi…… attachez vos ceintures " Les hamacs étaient de très bonne qualité " sûrement du cocotier …….. ou plutôt du bananier " J’ai dormi comme un loir dans les filets " où çà yé ?… billets siouplaît " Au péage de fontainebleau “ papiers siouplaît……combien t’as payé ? " J’ai fait du stop pour casablanca “ planté longtemps. hachis parmentier” Les toilettes étaient d’une très grande propreté “ajax ammoniaqué ou plutôt ajax wc “ J’ai pas eu besoin de les déboucher " papier siouplaît, çà va craigner…. Ou plutôt vraiment çà va chier, papier siouplaît ……maman… oh….aïe, çà y est " DES PANNEAUX, DES TRAVAUX Depuis le temps que je roule sur cette route, je ne vois pas de travaux J’ai pourtant l’impression qu’au début d’la route, il y avait un panneau Tandis qu’je circule à vitesse limitée sur la voie matérialisée Contorsionné, aux limites des courbatures, je me penche pour mieux regarder Je roule et je regarde par le carreau, pourtant, il m’a semblé voir le panneau Surgissant des profondeurs de la route dans des vapeurs de goudron Bulldozers, carterpillars et rouleaux compresseurs ont fait leur apparition Les ouvriers appuyés sur leurs pelles regardent passer mon auto La route est belle et je leur dis bravo, la vie est belle, j’allume la radio Ma femme est belle et je me dis bravo et je gifle les marmots C’est pas moi, c’est ma sœur qu’a d’mandé si c’était loin la mer Il a vraiment une belle auto, il a vraiment une belle auto Çà me rassure de savoir que sur les routes, les routes de France évidemment Un peu avant il y a un panneau, un peu plus loin il y a des travaux Y’a des travaux, y’a des pianos, ce serait absurde autrement Il y a des panneaux, y’a des travaux, des panneaux, des travaux HÉ DIS DONC MON MEC I love you, yes i really do, do you know that ? La force d’expansion naturelle qui pousse le mâle vers la femelle a investi mon calebard, Ce soir je vais au discobar. Pour garantir toute ma prestige, j’enfile mes plus beaux ramages, Ma rigidité me dirige, je me dois d’agir car çà urge Dans sa robe en strass, elle n’a pas l’air trop atroce, il n’y a pas foule ce soir, je me la file, c’est sûr Je lui fais…..elle m’répond…..de la bouche, je ne suis pas du genre blanc-bec, j’attaque en bloc Plus je m’approche, plus nos regards se scotchent et je sens monter en moi des caresses verbales, Des mots adéquats qui vont la rendre prête à l’emploi, je prépare déjà quelques flatteries géniales : " mad’moiselle sans mentir, j’ai déjà vu pire " À présent, je suis sûr de moi, c’est un coup à ne pas manquer Je m’approche d’elle et j’ouvre la bouche pour parler Elle pâlit soudain, fait 3 pas en arrière et vomit sa bière Hé dis donc mon mec, t’a-t-on déjà dit que tu puais du bec ? Croyais-tu avoir affaire à un aspirateur de mauvais air ? Parle dans l’hygiaphone, tu empuantises notre atmosphère Fais-toi décalaminer le filtre à air Parle dans l’hygiaphone, tu pourris l’atmosphère Fais-toi décalaminer le filtre à……… air TU POURRIS L’ATMOSPHÈRE J’ai consulté tous les plus grands spécialistes Afin qu’ils détectassent ce qui déconne dans mon pharynx Et qu’ils me prescrivissent le traitement thérapeutique Qui me guérira de cette terrible maladie Mais c’est absolument irrémédiable, le mal est tout à fait incurable Je sens mauvais de la bouche Mon haleine est fétide, mes relents nauséabonds Parle dans l’hygiaphone, tu pourris l’atmosphère Fais-toi décalaminer le filtre à air