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Les studios Shaw Brothers Rétrospective 133 Rétrospective___La mémoire vivante Grandeur et décadence de l’empire Shaw L’histoire de la famille Shaw est intimement liée aux aléas de la vie politique de Hong Kong, ancienne colonie britannique, dont la rétrocession à la Chine, en 1997, influença, économiquement autant que thématiquement et esthétiquement, la production cinématographique (les Shaw firent beaucoup pour l’âge d’or qu’elle connut dans les années 60 et 70). On peut parler d’une saga familiale, du moins d’une fratrie irrésistible qui imprima sa marque au cinéma chinois. Photo page précédente : Le Justicier de Shanghai © Licenced by Celestial Pictures Ltd. (a company incorporated in Hong Kong SAR) All rights reserved Fondée par un riche homme d’affaires originaire de Shanghai, la famille « Shao » compte quatre fils : Shao Zuiweng, Shao Cunren, Shao Renmei et Shao Yifu. Son épopée cinématographique commence avec l’aîné, Zuiweng, qui fonde en 1925 la Tianyi Film Company, profitant du relatif amateurisme de l’industrie chinoise d’alors. La compagnie se spécialise déjà dans le film d’arts martiaux en costumes, popularisant au passage les personnages de dames d’épée (dont Kill Bill est de bien des manières le dernier avatar), genre inauguré par l’Héroïne Li Feifei. En 1928, Renmei et Yifu quittent Shanghai pour Singapour où, associés au propriétaire d’un cinéma, ils importent les films produits par la Tianyi. C’est alors qu’ils prennent des noms malais, Runme Shaw (pour Renmei) et Run Run Shaw (pour Yi Fu). La famille Shaw étend sa domination au sud-est asiatique durant les années trente, développant un (1) Sources : P. Quévillart, « L’histoire des frères Shaw », http://cine-hk.chez.tiscali.fr 24e Festival international du film d’Amiens (c)Celestial Pictures Ltd. Généalogies d’un règne1 © Celestial Pictures Ltd. La mémoire vivante___Rétrospective marché filmographique sans concurrence ni précédent : on peut commencer à parler de l’Empire Shaw. C’est en 1934 que Shao Cunren, sous le nom de Runde Shaw, part pour Hong Kong où il va imposer le cinéma parlant cantonais. Mais dès 1937, Shanghai tombant aux mains des Japonais, bien des maisons de production vont péricliter ; toutes sauf la Tanyi qui, forte de son hégémonie économique, sut se maintenir à flots. Et lorsque, en 1940, la guerre civile entraîne un transfert des capitaux depuis Shanghai jusqu’à Hong Kong, le cinéma va largement en profiter. C’est ainsi que, en 1946, Runde Shaw fonde la Great China, dont la première originalité fut de proposer des films parlés en mandarin. Mais la Great China disparaît assez vite, puisque deux ans plus tard, revenue à Shanghai, la compagnie fait faillite. Runde Shaw ne baisse pas les bras pour autant, puisqu’il fonde en 1950 la Shaws and Sons Ltd., dont la principale activité était de produire des films en mandarin. La concurrence étant rude, la Shaws and Sons Ltd. souffre devant sa principale rivale, la Motion Picture & General Industry. Face à l’adversité, Runde Shaw fait l’acquisition d’un immense terrain, à Clearwater Bay, dans l’intention d’y construire des studios. C’est en 1958 que Run Run Shaw reprend les choses en main, venant s’installer à Hong Kong. Il fonde alors la Shaw Brothers. The Kingdom and The Beauty, au titre tout à fait symbolique, signe l’acte de naissance de la compagnie. Le film réalisé par une figure de proue du Studio, Li Han-hsiang, marque l’histoire du cinéma hongkongais en ceci qu’il est le premier film en couleurs tourné à Hong Kong. Run Run Shaw entreprend donc un chantier pharaonique, la construction d’un immense stu- 24e Festival international du film d’Amiens Rétrospective___La mémoire vivante dio, d’une ville dans la ville, sur ses terres de Clearwater Bay. Cet empire hollywoodien propose bien évidemment des studios de tournage, mais encore des écoles de comédie, des magasins de costumes et divers ateliers. On parle désormais du « dinosaure Shaw Brothers ». Run Run Shaw était passé maître dans l’art délicat de la publicité : comme tout grand producteur, il savait ce que désirait le public, mais il savait encore provoquer ses désirs. Il fut assisté dans cette tâche par Raymond Chow, ancien journaliste qui devint le directeur de la publicité du studio. Il sera même promu chef de production en 1962. Quoi qu’il en soit, l’hégémonie de la Shaw est impressionnante, une hégémonie qui profite surtout de la faillite de plusieurs autres compagnies. Leurs films dépassent bientôt les productions américaines au box-office. Le premier de cette longue série de triomphes fut Dragon Gate Inn de King Hu, réalisé en 1967. Toute médaille a son revers. S’endormant sur des lauriers certes mérités, la Shaw Brothers produit vite les films à la chaîne, sans souci de renouvellement ni de qualité. C’est pourquoi Raymond Chow va quitter la compagnie pour créer la Golden Harvest (reprenant feue la Cathay). La concurrence naît naturellement entre les deux compagnies. Non seulement la Golden Harvest débauche la grande star Wang Yu, mais elle souffle encore Bruce Lee au nez et à la barbe des frères Shaw, qui lui proposaient apparemment un contrat indigne de son statut2. Evènement contrariant pour l’empire Shaw, puisqu’il eut un effet boule de neige, tous les insatisfaits de la Shaw allant voir du côté de la Golden (tels King Hu, Lo Wei). Un chiffre parle de lui-même : au faîte de sa gloire, vers le début 135 © Celestial Pictures Ltd. 134 Le Justicier de Shanghai (2) Pour l’anecdote, il est intéressant de noter que Bruce Lee rentrait alors des Etats-Unis, où il joua dans la série Le Frelon vert, réglant aussi quelques scènes de combat dans des films hollywoodiens. Sterling Silliphant lui donna régulièrement du travail, Silliphant, scénariste qui reçut un Oscar pour Dans la chaleur de la nuit (In the Heat of the Night, 1967), film présenté au Festival dans le cadre de l’hommage à Haskell Wexler. 24e Festival international du film d’Amiens Rétrospective___La mémoire vivante La mémoire vivante___Rétrospective © Celestial Pictures Ltd. des années 70, la Shaw Brothers produisait une quarantaine de films par an ; au début des années 80, sa production a chuté à moins de vingt films. Golden Swallow Dès 1979, avec l’essor de la Nouvelle Vague hongkongaise (constituée de réalisateurs venus de la télévision, tel le grand Tsui Hark), le dinosaure pose un genou à terre. Les films tentent de renouer avec leur inspiration passée, mais ne font généralement que se répéter, dépassés par la fougue et l’originalité de ces nouveaux auteurs. Seul Li Chia-liang (ancien chorégraphe de Chang Cheh) parvenait à maintenir la compagnie à flots. Pour éviter sa disparition, la compagnie dut se décider à produire des réalisateurs de la Nouvelle Vague, comme Ann Hui ou Alex Cheung, sachant qu’ils ne garantissaient pas nécessairement un succès commercial. Depuis lors, la Shaw Brothers n’est plus que l’ombre d’elle-même, bien qu’elle bénéficie aujourd’hui du revival de son âge d’or. Si la compagnie se manifeste de loin en loin, tentant plus que jamais de voguer sur des succès révolus (produisant bien entendu des remakes de films désormais classiques, comme Hero (Corey Yuen, 1997), remake peu inspiré d’un film de Chang Cheh présenté au Festival d’Amiens, Le Justicier de Shanghai), son paradis semble bel et bien perdu. Dernièrement, l’inusable Liu Chia-liang est revenu aux affaires pour réaliser un bon film de kung-fu à l’ancienne, Drunken Monkey (2002). 24e Festival international du film d’Amiens 137 L’Ogre Chang Cheh Au cœur de cet Empire se trouvent quelques artistes marquants, tels l’acteur Ti Lung (peut-être la star la plus emblématique des studios) ou le cinéaste Chang Cheh, dont le Festival présente dix films. Disparu en 2002, « l’Ogre de Hong Kong3 » est l’un des plus grands cinéastes de cette époque bénie, au point d’être devenu une source d’inspiration pour une large frange du cinéma contemporain. Son style est reconnaissable entre tous : inimitable, il est pourtant devenu la monnaie courante d’une certaine conception du film d’action. Parrain du wu xia pian (film de sabre), il renouvelle le genre en profondeur, y introduisant « une brutalité et un érotisme sans précédent4 ». Sa collaboration avec Ti Lung fut d’une incroyable originalité, jouant du corps de la star pour créer des œuvres charnelles et cruelles (au sens premier de cruor : le sang qui gicle). Les films de Chang Cheh sont, à la lettre, incarnés ; ce sont des corps sensibles, couturés des cicatrices de leur intrigue, couverts des blessures de leurs passions. « Ce qui le taraude, c’est moins le sens de l’univers que ce que cache la peau5 ». Cheh éventre l’image. Elle est une seconde peau qui fait écran, se crevant bientôt pour déverser sur le spectateur les flots d’un sang digne des tragédies grecques et des pièces shakespeariennes. Ses personnages sont dévorés par leurs démons intérieurs, la pellicule devenant leur fragile enveloppe. D’où son intérêt pour ce que l’on a nommé la « violence graphique », s’attardant sur les souffrances et l’agonie de ses personnages comme on médite sur la fin de toutes choses. La mise en © Celestial Pictures Ltd. 136 Cinq venins mortels (3) Olivier Assayas, « Chang Cheh, l’ogre de Hong Kong », in Cahiers du cinéma, « Made in Hong Kong », n° 362-363, septembre 1984. (4) Patrice Blouin, « Chang Cheh, le sabre et la rose », in Cahiers du cinéma, n° 574, décembre 2002, p. 36. (5) op. cit., p. 37. 24e Festival international du film d’Amiens Les Disciples de Shaolin scène de Cheh, inspirée par exemple du western italien ou encore du cinéma japonais, use de figures de style d’une incroyable poésie, de celles dont la beauté est d’abord tranchante : le ralenti, le travail sur les sons (le film se déploie parfois à partir d’un seul son : le déchirement des vêtements dans Have Sword, Will Travel ou la résonance des pas dans Vengeance !) et les couleurs primaires. Les génériques de ses films, tels ceux des westerns italiens ou de Saul Bass, sont des condensés esthétiques, des programmes figuratifs de la fiction à venir. Qui plus est, ses films regorgent de soudaines trouées oniriques, comme ces sublimes ralentis qui sont une manière de prémonition de la mort à venir de David Chiang, dans Have Sword.... Chang Cheh, à l’aide de son acolyte et chorégraphe Liu Chia-liang, créa le genre du Shaolin kung-fu, dont on perçoit aujourd’hui encore les avancées esthétiques (le Festival propose, dans cette veine, les Disciples de Shaolin). Ainsi Chang Cheh représente-t-il le meilleur de ce que fut la Shaw Brothers : une imagination vive et iconoclaste au service de l’efficacité narrative. Malheureusement, « il fut dévoré par son étrange boulimie autodestructrice autant que par l’amnésie inhérente à la nature même du cinéma de Hong Kong6. » Il inspire désormais les plus grands cinéastes, tel John Woo qui fut son assistant sur deux films (Frères de sang et le Justicier de Shanghai), et reconduit bien de ses figures de style favorites, réalisant notamment, avec Une balle dans la tête (Bullet in the Head, 1990), un lointain remake de Frères de sang. Tel Tsui Hark aussi, qui produit le Syndicat du crime (A Better Tomorrow, 1986) de Woo, signant la renaissance de Ti Lung. Tsui Hark, qui reprend le genre du Shaolin kung fu (avec, par exemple, la série des Il était une fois en Chine). Tsui Hark, qui réalise l’un des plus beaux films des années 90, The Blade, directement inspiré de One-Armed Swordman (Chang Cheh, 1967). « Du modèle commun, le premier aurait gardé la force symbolique et l’homosexualité latente, le second, la violence iconoclaste et le raffinement cruel7 ».Un autre cinéaste a récemment rendu un hommage appuyé à Chang Cheh (et plus généralement à la Shaw Brothers), c’est Quentin Tarantino, dont le récent Kill Bill est le décalque maniériste et enthousiaste de l’œuvre immense de l’auteur des 13 fils du dragon d’or. « Les deux sociétés de production pour lesquelles j’ai une affection particulière sont la New World de Roger Corman dans les années 70 et la Sir Run Run Shaw des Frères Shaw. Et, pour moi, l’as des réalisateurs de cette dernière fut Chang Cheh. Il occupe au sein de la vieille école du film de kung-fu la place de John Ford dans celle du western. C’est lui qui signa en 1967 le premier vrai film d’arts martiaux : One-armed Swordman, avec Jimmy Wang Yu. Cet authentique pionnier est mort en 2002 durant les prises de vues de Kill Bill et j’ai parfois senti son esprit planer sur nous8. » L’auteur de Jackie Brown avoue même s’être inspiré d’une bonne vieille méthode inventée par Chang Cheh pour faire gicler le sang (où il s’agit de remplir un préservatif de sang, que va presser l’acteur au moment de l’impact). Autrement dit, sans la Shaw Brothers, Chang Cheh ou Ti Lung, le cinéma d’aujourd’hui n’aurait certainement pas la même saveur. Le Festival propose une sélection de films qui rappelleront de bons souvenirs à certains, et apprendront aux autres que les films d’aujourd’hui ne sont certainement pas nés de la dernière pluie. Il offre en tout cas l’occasion de maintenir vivante, plus que jamais, la mémoire du cinéma. (6) Christophe Champclaux, Tigres et Dragons. Les arts martiaux au cinéma, Paris, Guy Trédaniel Editeur, 2000, p. 182. (7) P. Blouin, op. cit., p. 36. (8) Q. Tarantino, Dossier de presse de Kill Bill, volume 2, p. 18. 24e Festival international du film d’Amiens 139 © Celestial Pictures Ltd. Rétrospective___La mémoire vivante La mémoire vivante___Rétrospective © Celestial Pictures Ltd. 138 Have Sword, Will Travel Fabien Qui 24e Festival international du film d’Amiens 140 Rétrospective___La mémoire vivante La mémoire vivante___Rétrospective Les studios Shaw Brothers Les studios Shaw Brothers Golden Swallow Hong Kong - 1967 Hong Kong - 1968 © Celestial Pictures Ltd. © Celestial Pictures Ltd. La même année, Chang Cheh et la star Jimmy Wang Yu révolutionnaient le cinéma de kung-fu avec One-Armed Swordsman (film qui inspirera The Blade à Tsui Hark, son chef-d’œuvre, et l’un des tous meilleurs films des années 90, qui est au wu xia pian (film de sabre) ce que Impitoyable est au western). Ils collaborent de nouveau sur The Assassin qui, s’il s’ouvre et se clôt dans le sang des combats, fait preuve d’un goût affirmé pour les personnages tragiques. R/D : Chang Cheh • Sc : Chang Cheh • Ph/C : Yuan Tseng-shan, Kuang Han-le • M/Ed : Chiang Hsing loong • S : Wang Yung-hua • Mus : Wang Fookling • Ch : Lau Kar Leung, Tang Chia • Dec/AD : Chen Ching-sheng • P : Run Run Shaw • 112’ • 35mm • F • Coul/Col • Int/Cast : Jimmy Wang Yu, Chiao Chiao, Huang Tsung-shun, Chao Hsin-yen, Chang Pei-shan, Tien Feng, Cheng Lei, Fang Mien, Ma Ying, Hu Tung, Wang Ching-ho, Chin Tung, Lin Ching, Li Hsiang-chun • Contact : Celestial Pictures 24e Festival international du film d’Amiens Famous swordswoman Golden Swallow and swordsman Han Tao are in love and lead quiet lives. They learn that a former colleague of Swallow’s called Hsiao Peng is now the most feared of bandit killers, hating them for having killed his family. He leaves a hairpin shaped like a swallow on his victims... The indomitable martial arts team of director Chang Cheh and stunt choreographer Liu Chia-liang continues the compelling saga of Golden Swallow from King Hu’s Come Drink With Me in this sequel of heartbreaking romance, jianghu intrigue and stunning action. Nieh Chen, un patriote ayant appris le maniement du sabre auprès de Wu Gee. Servante de Wu, Hsia Ying s’entiche de Nieh. Ce qui provoque le ressentiment de son collègue, Hsu Shih, qui conçoit un amour malheureux pour la jeune fille. Lors d’une séance d’entraînement d’escrime, Hsu Shih, dans un accès de jalousie, frappe Nieh en traître. Furieux devant cette mascarade, Wu renvoie Hsu, qui aura désormais soif de vengeance… © Celestial Pictures Ltd. © Celestial Pictures Ltd. The Assassin Pendant l’ère des Six Royaumes, l’Empire Chun domine la Chine et lance de constants assauts contre les régions voisines. Le roi de l’empire Han, de faible caractère, a délégué les pleins pouvoirs à son oncle, Han Kuei. Ce dernier désire placer le royaume sous le joug de l’Empire Chun, mais Yen Sui, un fidèle officier, s’y oppose. Dans le royaume Wei se trouve During the Six Kingdoms era the Chun Empire is stronger than all others in China and launches constant attacks on neighboring areas. The king of the Han Empire, a weak character, has allowed his uncle Han Kuei to assume full power. Han Kuei wants his empire to come under the rule of the Chun Empire, but loyal officer Yen Sui opposes this. In the same year Chang Cheh and Jimmy Wang Yu revolutionized Hong Kong cinema with OneArmed Swordsman, they also collaborated on this epic of bloody, brutal vengeance during the fascinating Six Kingdoms era. 141 La célèbre Hirondelle d’or (Golden Swallow) s’est retirée dans une verte vallée aux côtés de Han Tao, avec qui elle coule des jours paisibles dans la pratique sereine des arts martiaux. Cette paix se trouve vite troublée par Hsiao Pong, ancien frère d’armes secrètement amoureux d’elle. Les amants apprennent qu’il décime un gang criminel, signant ses meurtres d’une épingle à cheveux dorée en forme d’hirondelle... Reprenant le personnage de l’Hirondelle d’or créé par King Hu (Come Drink With Me, 1966), Chang Cheh pose avec ce film les bases du wu xia pian moderne, genre qui va marquer le cinéma d’action contemporain, de Tsui Hark à John Woo, en passant par Tarantino dont Kill Bill est largement inspiré par le style tranchant de Chang Cheh. Les gerbes de sang sont à la fois signe de passions violentes et signature graphique. Le cinéaste y affine encore sa griffe, ouvrant le cinéma chinois aux modernités européennes. Golden Swallow est un film en or ! R/D : Chang Cheh • Sc : Chang Cheh • Ph/C : Pao Hsueh-li • M/Ed : Chiang Hsing-loong • S : Wang Yung-hua • Mus : Wang Fook-ling • Ch : Liu Chialiang, Tang Chia • Dec/AD : Chen Chi-jui, Chen Ching-shen • P : Runme Shaw • 108’ • 35mm • F • Coul/Col • Int/Cast : Jimmy Wang Yu, Cheng Pei-pei, Lo Lieh, Chao Hsin-yen, Yang Chih-ching, Ching Miao, Wu Ma, Lin Chiao, Tang Dee, Ho Pin, Ku Feng • Contact : Celestial Pictures 24e Festival international du film d’Amiens 142 Rétrospective___La mémoire vivante La mémoire vivante___Rétrospective 143 Les studios Shaw Brothers Les studios Shaw Brothers Le justicier de Shanghai Les Disciples de Shaolin The Boxer from Shantung Disciples of Shaolin Hong Kong - 1972 Hong Kong - 1975 © Celestial Pictures Ltd. combat qui les oppose aux voyous de Yang Shuang. Mais de la rue au ring, il semble n’y avoir qu’un pas. Ma Yung Cheng, a modest young patriot, leaves Shantung to seek his fortune in Shanghai. On arrival he is befriended by Hsiao Chiang Pei. When the two are involved in a fight, underworld leader, Tan Wei, sees and notes Ma’s fighting techniques and tries to entice him into evil ways. Ma Yung Cheng, un jeune et modeste patriote, quitte Shantung pour aller faire fortune à Shangai, où il va se lier d’amitié avec Hsiao Chiang Pei. Les deux amis sont bientôt mêlés à une rixe, durant laquelle Tan Wei, un chef de la pègre, s’intéresse aux techniques de combat de Ma, et tente de le détourner du droit chemin. Impressionné, Ma, d’abord sceptique, va bientôt se joindre aux hommes de Tan Wei dans un © Celestial Pictures Ltd. A much lauded and analyzed top ten hit, it made superstars of its lead and director, who packed so much blood-soaked symbolism and dramatic power into it that then assistant director John Woo now openly acknowledges its influence. Le Justicier de Shanghai, qui fut un gros succès à Hong Kong, et fit de Chen Kuan-tai une superstar du kung-fu, est aujourd’hui considéré comme un classique du film d’arts martiaux. Avec l’aide des chorégraphes Liu Chia-liang et son frère Liu Chia-jung, Chen fait montre d’une incroyable virtuosité martiale, secondée par la mise en scène énergique de Chang Cheh. Hong Kong Action Cinema cite d’ailleurs ce film comme l’un des dix meilleurs du cinéaste. Notons qu’il s’agit de l’un des premiers films où John Woo travaille comme assistant réalisateur, subissant l’influence des Shaw Brothers que l’on retrouvera notamment dans son chef-d’œuvre américain, Volte-Face (Face/Off, 1997), mais encore dans M:I-2 (Mission : Impossible II, 2000). R/D : Chang Cheh, Pao Hsueh-li • Sc : Ni Kuang, Chang Cheh • Ph/C : Kung Mu-to, Juan Ting-pang • M/Ed : Kuo Ting-hung • S : Wang Yung-hua • Mus : Chen Yung-yu • Ch : Tang Chia, Liu Chia-liang, Liu chia-jung, Chan Chuan • Dec/AD : Johnson Tsao • P : Runme Shaw • 126’ • 35mm • F • Coul/Col • Int/Cast : Chen Kuan-tai, Chin Li, Tien Ching, Ku Feng, Chiang Nan, Feng I, Milano, Cheng Kang-yeh, Chen Hao, Liang Shang-yun, Tang Yen-tsan, David Chiang, Wang Chung, Wang Kuang-yu • Contact : Celestial Pictures 24e Festival international du film d’Amiens A young countryboy goes to a cloth factory to visit a friend and is finally hired by the compagny. In the meantime, the workshop faces the competition of another workshop trying to steal the employees by making use of persuasion, but most of the time violence. It does not take much time to our young hero to use his kung-fu skills to defend his fellows successfully. This is considered one of the most notable films in Chang Cheh’s career. Featuring Alexander Fu Sheng in the role that secured his stardom, and choreographed by the mighty Liu Chia-liang, it is one of the highlights in kung-fu film history. Rendant visite à un ami (Chi Kuan-chun) qui travaille dans une fabrique de tissu, un jeune campagnard (Fu Sheng) va s’y faire embaucher. Chi Kuan-chun conseille à Fu Sheng de ne jamais montrer ni utiliser son kung-fu, tout en faisant mystère sur cette mise en garde… Cependant, le chef hargneux d’une fabrique rivale va chercher, par tous les moyens, à récupérer tous les ouvriers afin d’avoir la mainmise sur le marché. Cette rivalité économique va bientôt tourner à la bataille rangée, donnant lieu à bien des combats de kung fu, Fu Sheng ne tardant pas à s’interposer pour défendre avec succès ses collègues. Nouveau favori du patron, il grimpe vite l’échelle sociale, sans se douter un instant que toute cette gloire n’est qu’illusoire… Les Disciples de Shaolin est l’un des films les plus connus de Chang Cheh, dont la légende s’est pourtant construite au long de plus de 70 films entre 1960 et 1975. Il est vrai que l’on peut tenir les Disciples... pour l’un des sommets de sa riche filmographie, tant il s’attarde et s’attache, plus qu’à son habitude, aux motivations et aux états d’âme de ses personnages. On retrouve toutefois la signature de « l’Ogre de Hong Kong », dans les combats à mains nues (chorégraphiés, pour la dernière fois, par Liu Chia-liang) ou les giclées de sang, mais encore dans ce fameux thème de l’amitié virile (aux soubassements homosexuels) que John Woo reprendra à son compte. Notons que Chang Cheh réalisera un remake nettement moins inspiré des Disciples de Shaolin en 1983. R/D : Chang Cheh • Sc : Chang Cheh, Ni Kuang • Ph/C : Kung Mu To, Hsu Te-li • M/Ed : Kuo Ting-hung • Mus : Chen Yung-yu • Ch : Lau Kar Leung, Liu Chia-liang • P Run Run Shaw • 97’ • 35mm • F • Coul/Col • Int/Cast : Alexander Fu Sheng, Chi Kwan-chun, Chiang Tao, Wang Ching-ping • Contact : Celestial Pictures 24e Festival international du film d’Amiens 144 La mémoire vivante___Rétrospective Les studios Shaw Brothers D’autres films de la Shaw Brothers sont présentés au Festival d’Amiens dans le cadre de l’hommage à Ti Lung, son acteur emblématique. Cinq Venins mortels The Five Venoms © Celestial Pictures Ltd. « Le Lézard » et « Le Crapaud », tous doués d’une technique spéciale, sont les venimeux membres de ce Clan Poison. Chacun porte un masque qui empêche quiconque de l’identifier. Or, leur vieux maître craint qu’ils n’utilisent leur savoir à mauvais escient. Avant de mourir, il charge son plus jeune élève de mettre fin aux activités de ses cinq derniers disciples, qui en effet répandent le mal et la terreur dans leur sillage... L’école d’arts martiaux des 5 Venins est réputée pour les techniques de combat mortelles qu’elle enseigne. Le fondateur de l’école s’est retiré de cet univers depuis longtemps. « Le Mille-pattes », « Le Serpent », « Le Scorpion », The Five Venoms est tout simplement un film culte, notamment dans le milieu du hip-hop (pour le Wu-Tang clan par exemple); et si Chang Cheh a largement inspiré Tarantino pour Kill Bill, ce film en a dicté le final. Le succès international de Cinq Venins mortels propulse au rang de star cinq acteurs et maîtres du kung-fu, qui seront désormais surnommés les Venoms. Avec eux, Chang Cheh signera douze autres films jusqu’en 1982. Have Sword, Will Travel (Chang Cheh, 1969) Vengeance ! (Kung-Fu Vengeance, Chang Cheh, 1970) Les 13 fils du dragon d’or (The Heroic Ones, Chang Cheh, 1970) The Anonymous Heroes (Chang Cheh, 1971) Frères de sang (The Blood Brothers, Chang Cheh, 1973) The Empress Dowager (Li Han-hsiang, 1975) The Last Tempest (Li Han-hsiang, 1975) © Celestial Pictures Ltd. Le Complot des clans (Clans of Intrigue, Chu Yuan, 1977) © Celestial Pictures Ltd. The School of Five Venoms is notorious among martial artists for the evil deeds of its disciples. The master of the school Huang Yen has retired from the martial world for years. Before he dies, he feels so guilty about all the evils associated with the name of their school that he orders his youngest disciple Yang Te to go and stop the other disciples from carrying on with their wicked ways eliminating them if necessary. Chang Cheh’s super-heroic, grand guignol-flavored thriller proved hugely popular in America, inspiring a U.S. soft drink commercial, and even an entire rap music act’s world tour. It also spawned a film series featuring more amazing, high-flying, blade-juggling, fleshstabbing mayhem. © Celestial Pictures Ltd. Hong Kong - 1978 R/D : Chang Cheh • Sc : Ni Kang, Chang Cheh • Ph/C : Hung Mu-to, Tsao Hui-chi • M/Ed : Chiang Hsing-lung • S : Wong Yung-hua • Mus : Chen Yungyu • Ch : Liang Ting, Tai Chi-hsien, Chu Lu-feng • Dec/AD : Tsao Johnson • Cost : Lia Chi Yu • P Runme Shaw • 97’ • 35mm • F • Coul/Col • Int/Cast : Chiang Sheng, Sun Chien, Kuo Chue, Lo Meng, Wei Pai, Lu Feng, Wang Lung-wei, Ku Feng, Tu Lung • Contact : Celestial Pictures > Voir Hommage à Ti Lung, pages précédentes. 24e Festival international du film d’Amiens