Avril - Club Québécois du Bouvier Bernois

Transcription

Avril - Club Québécois du Bouvier Bernois
Volume 9
Avril 2010
Mot du Président
Dans cette édition
Vous êtes invités à la réunion extraordinaire ci-dessous,
que vous soyez membres du RECCQ ou non.
Page Chronique
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Mot du Président
Un mot de l’éditeur
Demandes d’adhésion –
nouveaux membres
L’action - réaction
Votre Conseil
d’Administration
Mot de science Épigénome
Message du CKC
Le coin du grincheux
Activité canine pour tous Samedi le 8 mai
Races susceptibles au
problème de surdité
Formulaire d’inscription –
journée Pro-santé
Formulaire d’inscription –
Visite Village d’Antan
PennHIP – 2ème partie
Sport d’hiver – En
raquettes avec votre chien
Le CQBB se fait voir
Les Suisses prennent le
taureau par les cornes !
Santé de nos finances
Le Bouvier Bernois –
Chien de chasse ?
Lucy !
Recette pour enlever
l’odeur de moufette
Gare aux produits
antiparasites
Le chien … cause de
déforestation ? 
Les livres de la jungle
Vous trouverez en page 4 le texte du CCC nous faisant part de ses
difficultés financières.
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Un mot de l’éditeur
Quelle surprise ! Le CCC en difficulté financière.
Quelle surprise ! Les dirigeants nous demandent une aide
substantielle.
Pas de surprise... je n'ai pas pitié !
Plus de CCC, plus d'enregistrement, plus de concours,
plus de structure... un beau casse-tête ! Trouvera-t-on
dans la communauté canine le profond désir d'aider
l'organisme, de le restructurer et de lui donner un nouvel
élan? Quelques-uns pourraient désirer le saborder et
recommencer à neuf, mais 600,000 $ de dettes ne
s'effacent pas en criant : ciseau ! Des créanciers doivent
bien suivre le tout de très près
Déjà des idées foisonnent. Pourquoi ne pas donner aux
clubs de races la responsabilité des enregistrements,
apport d'argent, mais arrivée de responsabilités?
Pourquoi les provinces ne s'occuperaient pas du mandat
du CCC avec enfin un service dans notre langue !
C'est la quadrature du cercle et il faudra du sérieux, car
il faut absolument être reconnus par les autres
fédérations canines.
Quand je dis que je n'ai pas pitié, c'est que les services
que j'obtiens du CCC ne me satisfont guère et les mots
sont gentils. Constance, rapidité et efficacité, ces
principes ne sont pas souvent inclus dans leurs façons de
faire.
Refinancer l'organisme, le relancer, peut-être? Mais pas
tel qu'il est, ceci étant mon opinion toute personnelle.
Vous désirez émettre vos opinions, le Regroupement des
Éleveurs de Chiens Champions vous offre la possibilité
de vous joindre à eux dans une réunion ouverte à nos
membres. (Voir notre page couverture.)
Nicole Racine
Demandes d’adhésion
Nouveaux membres
Nouvelles adhésions
La constitution du CQBB prévoit la procédure suivante lors d’une nouvelle demande d’adhésion :
La publication du nom des nouveaux membres dans le prochain bulletin «Edelweiss». Un mois après la publication, si le conseil
d’administration ou le comité «code d’éthique» ne reçoit aucune opposition, les nouveaux membres deviendront officiellement membres
associés.
Nouvelles demandes d’adhésions
1) Myriam Verge
85, chemin Lay
Melbourne, Qc
2)
J0B 2B0
Lise Blais & André Larose
8, rue du Verger
Ste-Julie, Qc
J3E 2X6
Bienvenue à nos nouveaux membres associés :
Marie Lahssen
Kim Richarson
Olivier Chagnon
Raymonde Roussel
Anick Chabot
Wendy Dann
Manon Gélinas
Nicole Michaud
Marie-Hélène Bourget
Pierre Tétrault
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L’EDELWEISS
L’action – réaction
VOLUME 9 AVRIL 2010
Votre Conseil d’Administration
Le courrier des lecteurs
Chers membres,
Vos responsables de L’Edelweiss croient à la
liberté de penser et de s’exprimer, de dire
tout haut ce qu’on pense tout bas. C’est
pourquoi cet espace vous sera réservé pour y
exprimer vos opinions, commenter ou réagir
aux articles et chroniques, critiquer, suggérer
ou féliciter si le cœur vous en dit. Quelque
chose vous dérange, vous désirez l’exprimer,
prenez le temps de nous écrire!
Vos commentaires, idées, suggestions,
critiques, jugés utiles à l’ensemble des
membres, seront publiés par le comité du
journal dans le bulletin suivant. Ils devront
être écrit en termes respectueux, sans
dénigrer ni viser de façon personnelle les
membres du Club et devront porter la
signature de leur auteur.
Pour nous rejoindre, par courrier :
CQBB
122, Chevalier de Chaumont
Carignan, Québec
J3L 5S8
Ou par courriel :
Président
Simon Verge
85, ch. Lay
Melbourne, Qc,
J0B 2B0
819 826-6407
[email protected]
1ère Vice-président
Olivier Chagnon
985, 5ème Avenue
Acton Vale, Qc
J0H 1A0
450 546-4470
[email protected]
2ième Vice-président
Michèle Caumartin
619, St-Pierre
L’Assomption, Qc
J5W 2C8
450 589-7029
[email protected]
Trésorière
Julie Simard
300, St-Paul Ouest
Ste-Mélanie, Qc
J0K 2Y0
450 883-2367
[email protected]
Directrice
Françoise Lavallée
122, Chevalier Chaumont
Carignan, Qc
J3L 5S8
450 447-4875
franç[email protected]
Directrice
Véronique Matte-Paquet
2525, RANG 10
Aston Jonction, Qc
G0Z 1A0
450 226-8413
[email protected]
Secrétaire
Nicole Racine
7950, Nicolas-Perrot
Bécancourt, Qc
G9H 3C3
819 294-2424
[email protected]
franç[email protected]
Mot de science: Épigénome
L'ADN, constitué de l'ensemble du matériel génétique d'un individu, est rigoureusement identique dans
toutes ses cellules.
Mais les gènes ne s'expriment pas de la même façon et on sait maintenant que l'environnement joue un
rôle important dans le devenir d'un être humain. L'Épigénome, c'est le bagage génétique déterminé par
les expériences de la vie. Il est constitué de petites molécules qui se juxtaposent à l'ADN et qui ont le
pouvoir d'activer ou d'inactiver les gènes. Ce code épigénétique serait réversible; il est modifié autant par
l'alimentation et la pollution que par les émotions, et il peut, croit-on, être transmis à la descendance.
Québec Science, numéro spécial février 2010
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
IMPORTANT ! Message du CCC
(Veuillez voir aussi la convocation à l'assemblée du Regroupement des éleveurs de chiens champions du Québec,
que vous trouvez en première page de ce bulletin)
Cher membre de l'exécutif du Club,
Comme beaucoup d'entre vous le savent, le Club Canin Canadien se trouve confronté à un défi financier
considérable - un défi qui doit être surmonté si l'organisme doit continuer d'aller au-delà de ce que
commande son mandat de simple bureau d'enregistrement des chiens de race pure. Nous faisons face à
un sérieux défi immédiat de rentrée de fonds auquel il faut remédier pour stabiliser la position financière
du Club.
Les états financiers fournis lors de la réunion du Conseil de décembre étaient à jour pour la période se
terminant le 30 septembre 2009. À ce moment-là, le président du Comité de vérification avait prévu pour
la fin de l'exercice, un déficit dont le montant aurait pu être absorbé par les excédents accumulés les
années précédentes. Le dernier trimestre de l'année - généralement lucratif étant donné les revenus
provenant du renouvellement des adhésions, des expositions et concours continus et de nombreux
enregistrements - offrait l'espoir que la position s'améliorerait, en dépit des tendances inquiétantes des
trois premiers trimestres. Cependant, les tendances ne se sont améliorées. En effet, elles ont empiré avec
un déficit atteignant plus du double des prévisions de septembre, et ce, malgré les restrictions
budgétaires. Lors de la réunion du Conseil de mars 2010, les membres du Conseil ont reçu des états
financiers pour l'année 2009 qui indiquaient un déficit inquiétant de 601 000,00 $, plus que le double des
prévisions présentées lors de notre réunion de décembre 2009.
La réunion de mars a été consacrée en grande partie à ce problème, et cela a donné lieu à un certain
nombre de motions en vue de soutenir les revenus à moyen terme. Les conversations avec le personnel
aussi bien qu'avec les membres du CCC présents ont eu pour résultat des décisions pour le changement.
Les motions incluaient l'augmentation des droits pour l'enregistrement des résultats, l'autorisation
accordée au chef de la direction d'examiner la possibilité d'une ligne de crédit ou d'autres options de
financement provisoires, ainsi que des directives quant à l'examen d'autres revenus potentiels, y compris
la restructuration du système d'enregistrement en vue de faciliter l'enregistrement de tous les chiots dans
chaque portée. Notre plus grand flux de rentrées non-réalisé a été dans la Division de l'enregistrement,
où nous accusons un déficit de 30% sur les prévisions budgétaires et de 17% sur les revenus de 2008.
Cela devient inquiétant vu que les chiens ne peuvent pas être vendus comme étant de race pure à moins
qu'ils ne soient enregistrés.
En tant qu'association mutuelle avec des flux de rentrées limités (surtout l'enregistrement de chiens, les
événements et les adhésions), nos choix sont limités pour ce qui est du côté revenus du bilan à court
terme. Le chef de la direction et son équipe de gestion poursuivent le travail du côté dépenses du
problème, selon les indications du Conseil. Préalablement à la réunion, l'équipe de gestion avait établi un
gel des salaires du personnel pour la deuxième année consécutive, les nouvelles embauches avaient été
annulées, le mandat des employés à terme avait été terminé et la mise à pied des employés avait été
effectuée. Le travail se poursuit dans ce domaine avec le réexamen des contrats et la réduction des
services non essentiels.
(Suite à la page 5)
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L’EDELWEISS
VOLUME 9 AVRIL 2010
IMPORTANT ! Message du CCC (suite)
Le secteur des services poursuit actuellement une analyse coûts-avantages en vue de déterminer où des
économies peuvent être réalisées afin de faire avancer les difficiles décisions immédiates qu'il faudra
prendre.
Nous vous assurons que l'enregistrement de chiens par le CCC n'est pas compromis et que nous
sommes amplement capables de remplir notre mandat de bureau d'enregistrement des chiens de race
pure au Canada. En dehors de cela, les décisions doivent être arrêtées pour déterminer comment les
opérations supplémentaires seront maintenues et lesquelles desdites opérations, le cas échéant, seront
maintenues.
Le chef de la direction a reçu l'ordre de prendre des mesures immédiates et agressives pour réduire les
dépenses.
Des mesures draconiennes doivent être prises au fur et à mesure que nous avançons afin de sauver
notre passe-temps et notre passion pour les chiens de race pure dans l'enceinte ainsi que sur le terrain.
Votre Conseil d'administration fait appel à vous en tant que clubs accrédités par le CCC pour venir en
aide au club de base. Un don de 1 000 $ de la part de chaque club au Canada remettrait le Club sur une
fondation solide. Cela nous permettra alors d'avancer dans l'analyse de l'organisme tel qu'il est
actuellement, en réduisant les coûts et les services non essentiels dans ce climat d'instabilité
économique, ce qui nous permettrait de maintenir nos expositions et concours. Si ce montant n'est pas
abordable pour votre club, nous apprécierons tout montant que vous pouvez vous permettre d'envoyer.
Sans une importante infusion des fonds, le CCC se trouve à un carrefour, incapable de ne payer
personne autre que le personnel impliqué au service essentiel d'enregistrement. Et la diligence
s'impose. Nous devons trouver des fonds suffisants pour nous acquitter de nos obligations pour les
mois d'avril et de mai, afin de sauver notre saison des expositions 2010. Il nous faut immédiatement
toute contribution que votre club peut faire.
En évaluant la situation, on a l'impression qu'avec un soutien unique de la part des clubs et les sévères
mesures de réduction des frais qui sont présentement en cours, il y aura des moyens de répondre à ce
grave défi qui soutiendront le retour de notre Club à la stabilité financière. Il s'agit d'un climat
économique extrêmement difficile pour tous les organismes sans but lucratif. Cependant, nous avons
un effectif varié et nous avons les capacités d'œuvrer jusqu'à relever le défi actuel.
Il s'agit de notre passe-temps et de notre passion, et pour certains, c'est votre gagne-pain. Nous faisons
appel à vous en tant que membres, clubs et associations au service des chiens de race pure, pour votre
compréhension, votre soutien et votre aide.
Le Conseil d'administration
VEUILLEZ ENVOYER VOS CONTRIBUTIONS AUX BUREAUX DU CCC AVEC LA MENTION
«DON POUR LA RELANCE DU CCC» ET «À L'ATTENTION DE : LITA PLAZA,
CONTRÔLEUSE».
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Le coin du grincheux
Ce texte n’engage que son auteure et ne reflète pas nécessairement les opinions du CQBB.
Ben voilà, j’ai évité le sujet jusqu’à maintenant. Comme mes textes intitulés « Le coin du grincheux » ne m’ont
jamais valu de plainte, je prends cela comme une forme d’encouragement. Alors osez vous plaindre !
J’ose donc aborder aujourd’hui le sujet au terrain très glissant : l’argent ! Autrement dit le « cash » !
Je sais que faire l’élevage d’animaux en général n’est guère payant. Parlez-en aux éleveurs d’animaux de
boucherie qui enrichissent les intermédiaires et qui peinent à survivre. L’élevage des chiens, bien fait, ne fait pas
exception.
Par contre j’en ai contre le discours miséreux. Celui qui circule trop souvent et qui sous-entend qu’il faut perdre
de l’argent pour être un bon éleveur. Pourquoi l’un serait inévitablement relié à l’autre ? Pourquoi l’idée semble
ancrée que misère est synonyme d’élevage respectable ? Pourquoi cela rassureraient-ils les clients de savoir
qu’on perd de l’argent ?
Filons dans l’esprit tordu de l’humain. J’y vais à mes risques, car je n’ai aucune formation dans le domaine,
juste le goût de gratter le bobo.
L’éducation religieuse au Québec ne prônait pas la réussite financière. Le genre de phrase « on est né pour un
petit pain » est plutôt significative. On échappe tranquillement à cette époque, mais la crainte de la jalousie nous
fait aussi affirmer qu’on ne réussit pas tant que cela. C’est un peu avoir la paix, ne pas déranger personne, ne
pas bousculer les idées reçues, garder ses amis, éviter les questions et ne rien avoir à expliquer. Bref t’as la paix
quand tu ne sembles pas trop bien réussir. Ça c’était l’aspect psychologique.
D’un autre point de vue, qui a l’idée de déclarer le petit revenu d’une ou plusieurs portées alors qu’il y consacre
tant d’heures et d’énergie ? Pourquoi aller se vanter de faire un peu d’argent et éveiller des soupçons?
Connaissez-vous beaucoup de travailleurs autonomes qui se vantent de faire du « cash » ? La discrétion est de
mise, ça se comprend. De plus les clients sont ravis, ils ne se sentent pas exploités, puisque l’éleveur ne fait pas
de profits. Comme si déficit allait de paire avec amour des chiens ou bénéfice serait inversement proportionnel
aux soins donnés?
On aime mieux se vanter d’importer des animaux aux « gros » pedigrees, à grands frais ou de se présenter en
expositions et ne pas s’avouer quelles dépenses cela implique. On va payer un prix fou pour un accouplement,
pour du sperme congelé, pour nourrir nos compagnons avec le supposé meilleur aliment ou on se paie des
installations tip top.
Pour être sûr qu’on ne fait pas d’argent, on le dépense. Finalement on fait tout pour avoir raison et ainsi prouver
qu’on est un ÉLEVEUR RESPECTABLE …
Pourquoi faudrait-il avoir honte de gagner sa vie, même modestement, à être présent 365 jours par année et
passer des nuits blanches à surveiller les mise-bas?
Pourquoi gagner de l’argent ne serait pas aussi synonyme de bien faire les choses, comme veiller à une bonne
santé générale des chiens et ainsi avoir le moins de réclamation de garantie possible. Pourquoi un éleveur qui
couvre ses frais ou accumule un surplus ne serait-il pas un ÉLEVEUR RESPECTABLE ?
J’en ai contre l’hypocrisie, le fait qu’on se cache d’abord à soi-même pas mal de vérités.
Ben oui, je le sais, parfois on est dans le trou (rarement le vétérinaire, soit dit en passant) mais quelques fois on
fait des bons coups et je réclame d’avoir le droit pour chacun de le dire sans se faire enlever le qualificatif de
« RESPECTABLE ».
Nicole Racine
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L’EDELWEISS
VOLUME 9 AVRIL 2010
Activités Canines Pour Tous
Au « Village Québécois d’Antan » à Drummondville
Le samedi 8 mai 2010 de 10h 30 à 15h30, l’activité a lieu beau temps ou
mauvais temps.
Ouvert aux chiens de toutes races et croisés
Marche sur le site et « Bon Voisin Canin »
Accès au site : prix d’entrée 5$ par adulte - enfant gratuit
Marche sur le site, visite des maisons (extérieur seulement), accès à une grande salle, toilettes,
tables de pique-nique (apportez votre lunch), aire de jeux, chemins et sentiers.
S.V.P, complétez le formulaire d'inscription ci-joint
Plus
J’aimerais vous présenter deux jeunes
qui allient
tête et corps. Elles sont belles, elles ont un corps
: femmes
Grande
journée
d’athlète et sont intelligentes. Vous y ajoutez de la vaillance et voilà qu’elles réalisent leurs idées
Louise Chevalier
« caninesques ».
Photographe
Pro-Santé
Anilou
St-Denis
animalier
Présente sur le site
pour les éleveurs
Mme Anilou St-Denis, est l’associée de Mme Simard dans le beau projet de la boutique « Mon Maître et
Info (àdernière
Moi » située à Joliette. Anilou
mon avis,minute:
il manqueDr
un Angelika
P à la fin de Stock,
son prénom) est la propriétaire de
www.focuscanin.ca
trois chiens, par ordre de grandeur
: un chihuahua,
un braque et
un afghan.sera
Elle asur
un bon
sens! de l’humour,
spécialiste
en reproduction
animale,
place
ne craint pas l’ouvrage et ne semble pas manquer d’idée :
toute la journée
Anilou désire faire bouger les propriétaires de chien, pas seulement par la petite marche quotidienne, mais
en faisant
des
activitésaux
motivantes
en groupe.
Elle désire
le cani-cross,
des sessions
Aussi
ouverte
personnes
intéressées
à faire
faireconnaître
tester leur
chien deorganise
compagnie
d’initiation et conquit une clientèle
qui
se
fidélise.
Elle
vous
invite
à
faire
de
l’exercice
avec
votre
chien et
Prix d’entrée pour l’accès au site : 5$ par adulte - enfant gratuit
ensuite à socialiser à la boutique dans le petit coin café-pitou ! Voici son idée et la façon qu’elle la
Voyez
ci-dessous les tests possibles offerts sur place. Pour réserver votre place,
présente
:
s.v.p, complétezFORMULAIRE
le formulaire ci-joint.
Votre paiement
votre inscription.
D’ADHÉSION
2010 confirmera
- ÉLEVEURS
Infos : www.cqbb.org ou [email protected]
CLUB QUÉBÉCOIS
DU BOUVIER BERNOIS
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Examens
BAER
Examens
Cardiaques OFA
Test de surdité
Préinscription payable avant le 30 avril, places
Préinscription payable avant le 30 avril, places
limitées, horaire prévu.
limitées, horaire prévu.
65$ 1er chien – 60$/ch. deux chien et plus
55$ 1er chien – 50$/ch. deux chiens et plus
Pré requis : Voir formulaire d’inscription
Pré requis : Voir formulaire d’inscription
Spécialiste : Dre Manon L'Écuyer
Spécialiste : Dr. Ellis Loew
Test homologué pour les races suivantes:
Voir la liste des races en annexe
____________ infos : www.cqbb.org ____________
Ou au http://www.lsu.edu/deafness/breeds.htm
______ infos : www.cqbb.org ________
Test génétique
vWd de VetGen
Facteur von Willebrand
- Type I
Achat de groupe, commandez à l’avance
Examens
avant le 30 avril, nombre limité
CERF
120 $canadien
Canine Eye Registration Foundation
Préinscription payable avant le 30 avril, places
Test homologué pour les races suivantes:
limitées, horaire prévu.
Bouvier Bernois, Coton de Tuléar, Doberman,
30$ 1er chien – 28$/ch. deux chiens et plus
German Pinscher, Kerry Blue Terrier, Papillon,
Pré requis : Voir formulaire d’inscription
Pemb. Welsh Corgi, Caniche, Manchester Terrier.
Spécialiste : Dr Michel Carrier
Test
Bon Voisin Canin (CGN)
Préinscription payable avant le 30 avril, places limitées, horaire prévu.
28$ premier chien – 25$/ch. deux chiens et plus
Pré requis : Voir formulaire d’inscription
Juge : Michel Roy
Informations supplémentaires :
www.cqbb.org
Une activité organisée par le Club Québécois du Bouvier Bernois dans le but
de promouvoir une meilleure santé des chiens d’élevage et d’encourager
des activités de plein air et d’éducation en compagnie de votre chien.
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L’EDELWEISS
VOLUME 9 AVRIL 2010
Races susceptibles aux problèmes de surdité - Recommandé test BAER *
Akita
Dappled Dachshund
Papillon
American Bulldog
Doberman Pinscher
Perro de Carea Leonés
American-Canadian Shepherd
Dogo Argentino
Pit Bull Terrier
American Eskimo
English Bulldog
Pointer/English Pointer
American Hairless Terrier
English Cocker Spaniel
Presa Canario
American Staffordshire Terrier
English Setter
Puli
Anatolian Shepherd
Foxhound
Rhodesian Ridgeback
Australian Cattle Dog
Fox Terrier
Rat Terrier
Australian Shepherd
French Bulldog
Rottweiler
Beagle
German Shepherd
Saint Bernard
Bichon Frise
German Shorthaired Pointer
Samoyed
Border Collie
Great Dane
Schnauzer
Borzoi
Great Pyrenees
Scottish Terrier
Boston Terrier
Greyhound
Sealyham Terrier
Boxer
Havanese
Shetland Sheepdog
Brittney Spaniel
Ibizan Hound
Shih Tzû
Bulldog
Italian Greyhound
Shropshire Terrier
Bull Terrier
Jack/Parson Russell Terrier
Siberian Husky
Canaan Dog
Japanese Chin
Soft Coated Wheaten Terrier
Cardigan Welsh Corgi
Kuvasz
Springer Spaniel
Catahoula Leopard Dog
Labrador Retriever
Sussex Spaniel
Catalan Shepherd
Löwchen
Tibetan Spaniel
Cavalier King Charles Spaniel
Maltese
Tibetan Terrier
Chihuahua
Miniature Pinscher
Toy Fox Terrier
Chinese Crested
Miniature Poodle
Toy Poodle
Chow Chow
mongrel
Walker American Foxhound
Cocker Spaniel
Newfoundland Landseer
West Highland White Terrier
Collie
Norwegian Dunkerhound
Whippet
Coton de Tulear
Nova Scotia Duck Tolling Retriever
Yorkshire Terrier
Dalmatian
Old English Sheepdog
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Formulaire d’inscription journée Pro-Santé
8 mai 2010 au Village d’Antan à Drummondville
L’activité a lieu beau temps ou mauvais temps.
Chèque non remboursable, votre paiement confirmera votre inscription.
Pour marche et pique-nique : voir formulaire ci-dessous
Nom du propriétaire des chiens :
Adresse :
Couriel
Tél. :
Nombre de personnes qui vous accompagnent :
Je, soussigné, serai responsable de mes chiens, je les garderai en laisse et sous surveillance en tout temps. Je m’engage
à ramasser leurs crottes et à garder le site propre. Signature :
Accès général au site: 5$ par adulte, payable à l’entrée (gratuit pour les enfants)
Horaire prévu pour tous les
tests
CERF - certification yeux
1 chien
30$
2 chiens
3 chiens
4 chiens
56$
84$
112$
Total
Obligatoire: Joindre une copie du certificat d’enregistrement de chaque chien. Une heure de rendez-vous vous sera
assignée
Nom du chien et race :
No d’enregistrement
Date naissance
1
2
3
Cardiaque - certification coeur
65$
120$
180$
240$
NB : Chien de plus de 12 mois. Obligatoire: Joindre une copie du certificat d’enregistrement de chaque chien. Une heure
de rendez-vous vous sera assignée
Nom du chien et race :
No d’enregistrement
Date naissance
1
2
3
BAER test de problèmes de
55$
105$
155$
205$
surdité.
Obligatoire: Joindre une copie du certificat d’enregistrement de chaque chien. Une heure de rendez-vous vous sera
assignée
Nom du chien et race :
No d’enregistrement
Date naissance
1
2
3
Bon Voisin Canin (CGN)
28$
53$
78$
103$
Sont admissibles : Chiens croisés ou de race de plus de 6 mois. Une heure de rendez-vous vous sera assignée
Requis : Preuve ou certificat de vaccination - Licence du chien (si disponible) – Numéro d’enregistrement CCC (si
enregistré) - Une laisse d'au moins 75cm (2 pi) et d'au plus deux mètres (6 pi) de long - Un collier adéquat, soit un
collier ajustable coulissant (slip), à boucle ou de type martingale en tissus, cuir ou mailles de chaîne. Tous les autres
types de colliers sont inacceptables - Une trousse de toilettage (brosse ou peigne).
Nom du chien et race :
No d’enregistrement
1
2
3
Von Willebrand test génétique VetGen
Nombre de kits désirés : _________ X 120$ =
SVP, Faire votre chèque (non remboursable) au nom de : Club Québécois du
Bouvier Bernois et l’envoyer avec formulaire et copies des enregistrements
avant le 30 avril à :
CQBB, a/s Mme Caumartin, 619, St-Pierre, L’Assomption, Qc, J5W 2C8
Grand Total :
Date naissance
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L’EDELWEISS
VOLUME 9 AVRIL 2010
Formulaire d’inscription
marche et visite du site
Village d’Antan
Le 8 mai 2010 à Drummondville
L’activité a lieu beau temps ou mauvais temps.
Voir autre formulaire pour BAER - BVC – CERFCardiaque – vWd
_______________________________________________________________
Veuillez vous inscrire à l’avance en envoyant ce formulaire à :
CQBB, a/s Mme Michèle Caumartin
619, St-Pierre,
L’Assomption, Qc,
J5W 2C8
Par courriel ou téléphone à: [email protected] 450-589-7029
Le prix d’entrée de 5$ par adulte sera payable à l’entrée du site.
(Gratuit pour les enfants)
Le site sera exclusivement réservé aux personnes inscrites aux activités du CQBB :
Marche sur le site et pique-nique – Bon Voisin Canin et
Journée Pro-Santé (CERF/ BAER / Cardiaque / vWd)
________________________________________________________________________________________
Je, soussigné, m’engage à être responsable de mon (mes) chien(s) en tout temps.
Je le(s) garderai en laisse et sous surveillance.
Je m’engage à ramasser les crottes et à garder le site propre.
Nom du propriétaire :
Nombre de personne qui vous accompagnent :
Nombre de chiens :
Adresse :
Courriel :
Tél. :
Signature :
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
PennHIP – Est-ce pour les bernois ? (2ème partie)
Dans la première partie de cette série (publiée dans The Alpenhorn, édition de juin 2009), les
causes de la dysplasie de la hanche furent discutées alors que la laxité coxo-fémorale comme
indicateur précis de la susceptibilité à cette maladie fut étayée. Nous nous étions également
attardés aux limitations des techniques traditionnelles et aux solutions apportées par la
technique PennHIP dont l’héritabilité plus élevée devient un avantage indéniable.
Cette deuxième partie sera consacrée à l’interprétation des résultats émis par PennHIP et à
l’intégration de cette technique dans un programme de sélection génétique, tel que vécu par
l’auteur au cours de ses treize dernières années d’élevage.
Expression de l’indice de laxité (DI)
L’indice de laxité (DI) est établi en divisant, sur la radiographie prise en distraction, la
distance qui sépare le centre de la tête du fémur du centre de l’acétabulum par le rayon de la tête
fémorale. Dans la plupart des cas, il variera un peu d’une hanche à l’autre et oscillera généralement
entre 0.1 et 1. Cet indice est donc fourni indépendamment pour chacune des deux hanches mais
seul le résultat le plus élevé sera considéré pour comparer un individu à d’autres de la même race.
Le DI étant un quotient, cela signifie qu’un DI de 0.6 représente le double de laxité passive d’un
DI de 0.3. Cette échelle est aussi intuitive signifiant qu’une hanche avec un DI de 0.6 présente une
tête fémorale subluxée à 60% de l’acetabulum. Un indice faible et des hanches serrées sont l’effet
recherché.
Contenu du rapport PennHIP
Le rapport expédié au propriétaire inclut évidemment la valeur de l’indice de laxité pour
chacune des hanches mais aussi une évaluation subjective de la présence et de la sévérité de
l’Ostéoarthrose s’il y a lieu et une classification percentile du chien en question (basée sur la pire
des deux hanches) par rapport à l’ensemble des chiens de sa race. Ce registre ne comporte pas de
point de réussite ou d’échec. Pour optimiser la sélection génétique, PennHIP recommande, de
façon générale, l’utilisation de reproducteurs dont l’indice de laxité (DI) est inférieur à la
moyenne de la race.
Variations de l’indice de laxité (DI) d’une race à l’autre
Dès 1994, Dr Gail Smith annonçait que les races reconnues pour avoir un risque de
dysplasie de la hanche très bas (<1%) avaient uniformément des hanches très serrées et des indices
de laxité très bas7. En fait, 98% des Greyhounds et des Borzois avaient un indice de laxité inférieur
à 0.3, certains d’entre eux étant aussi bas que 0.08. Cela venait supporter l’idée que le chiffre de
0.3 était à retenir comme une valeur cible qui séparait biologiquement les hanches absolument
saines de celles qui pouvaient présenter un risque de dysplasie.
Le DI moyen pour 80746 chiens de toutes races était de 0.50, la médiane (50e percentile) se
situant à 0.48. le 75e percentile se situant à 0.38 et le 25e percentile à 0.61. Voici à titre comparatif
un tableau des indices de laxité (DI) moyens pour les races où plus de 200 examens furent
effectués.
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L’EDELWEISS
Race
Belgian Malinois
Rhodesian Ridgeback
Doberman Pinscher
German Shorthaired Pointer
Dalmatian
Great Dane
German Wirehaired Pointer
Old German Shepherd
Shiloh Shepherd
Weimaraner
Wirehaired Pointing Griffon
German Shepherd
Vizsla
Boxer
Irish Setter
Australian Shepherd
Border Collie
Flat-coated Retriever
Giant Schnauzer
Great Pyrenees
Bullmastiff
Labrador Retriever
Leonberger
Standard Poodle
English Mastiff
English Springer Spaniel
Spinone Italiano
Australian Cattle Dog
Gorden Setter
Alaskan Malamute
Chesapeake Bay Retriever
Greater Swiss Mountain
Bouvier des Flandres
Brittany
Shetland Sheepdog
American Bulldog
Bernese Mountain Dog
Samoyed
Soft-coated Wheaten Terrier
South African Boerboel Mastiff
American Pit Bull Terrier
Golden Retriever
Rottweiler
Airedale Terrier
American Staffordshire Terrier
Portugese Water Dog
Akita
English Setter
Newfoundland
Cane Corso
Cardigan Welsh Corgi
Saint Bernard
Pembroke Welsh Corgi
Dogue De Bordeaux
Nombre
561
432
383
594
213
728
302
522
544
418
338
8650
463
506
217
802
1156
280
211
247
1137
18627
224
1612
646
669
202
250
222
268
447
460
352
418
306
2211
1482
217
276
737
539
12177
2080
697
317
288
303
679
1473
799
251
267
402
591
DI moyen
0.35
0.37
0.40
0.41
0.42
0.43
0.46
0.47
0.48
0.49
0.50
0.51
0.52
0.53
0.54
0.55
0.56
0.58
0.60
0.64
0.66
0.67
50e percentile
0.32
0.33
0.36
0.35
0.39
0.38
0.38
0.38
0.39
0.39
0.39
0.40
0.39
0.44
0.44
0.44
0.45
0.46
0.46
0.46
0.48
0.46
0.47
0.48
0.50
0.50
0.48
0.50
0.50
0.50
0.52
0.52
0.52
0.52
0.50
0.54
0.54
0.50
0.53
0.54
0.55
0.54
0.54
0.55
0.57
0.55
0.58
0.58
0.59
0.61
0.61
0.66
0.65
0.68
VOLUME 9 AVRIL 2010
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Liens entre l’indice de laxité (DI) et la maladie articulaire dégénérative (DJD) selon la race .
Il convient d’abord de préciser que la relation entre l’indice de laxité (DI) et la maladie
articulaire dégénérative (DJD) suit une courbe qui est spécifique à chaque race. Une étude
comparative entre le Rottweiler et le Berger allemand12 mettait notamment en évidence qu’un
même indice de laxité amenait un risque différent de maladie articulaire dégénérative d’une race à
l’autre. Par exemple, un indice de laxité de 0.4 représentait moins de 10% de chances de DJD chez
le Rottweiler et plus de 40 % chez le Berger allemand. L’hypothèse avancée était notamment la
plus importante musculature des Rottweilers et leur moins grande angulation qui limitait le risque
qu’une laxité passive devienne une laxité fonctionnelle qui conduirait éventuellement à la DJD. Il
devenait donc important d’exprimer les résultats obtenus dans une cohorte de chiens de la même
race. Dans l’exemple précis du Rottweiler et du berger allemand, chaque augmentation de 0.1 du
DI d’un chien à l’autre augmentait de 2.9 x et de 4.1x respectivement le risque de développer la
maladie (DJD). En 2001, Smith publiait une autre étude qui intégrait le berger allemand, le golden
retriever, le labrador retriever et le Rottweiler25. Ainsi, un DI de 0.6 amenait un risque de DJD de
15% chez le Labrador et de 60% chez le Berger allemand. Plus globalement, PennHIP considère
qu’un DI supérieur à 0.7 représente un risque élevé de maladie articulaire dégénérative (DJD).
Variations de l’indice de laxité (DI) chez le bouvier bernois
PennHIP publie un rapport semi-annuel de ses données. Au 11 mai 2009, cette base de
données comptait les résultats de 1482 bouviers bernois. Les DI variaient entre 0.22 et 1.16 avec
une moyenne à 0.54. Le 25e percentile se situait à 0.65, le 50e à 0.54, le 60e à 0.50 et le 75e à 0.43.
Cela signifie qu’un bernois dont le DI le plus élevé correspond à 0.43 a des hanches plus serrées
que 75% des chiens de la même race qui figurent à ce registre. Bien qu’un des biais statistiques
des registres traditionnels a été enlevé par la soumission obligatoire de toutes les radiographies
prises directement par les établissements vétérinaires accrédités, il en demeure un : la majorité des
chiens qui figurent à ce registre appartiennent à des éleveurs qui faisaient déjà une sélection de
longue date avec les registres traditionnels tels l’OFA. Ils proviennent donc d’une population
sélectionnée. Si les examens étaient faits au hasard de tous les bouviers bernois, la moyenne de
l’indice de laxité (DI) serait probablement supérieure.
Liens entre l’indice de laxité et la classification finale avec les méthodes traditionnelles
Dans une étude qui mettait en parallèle la classification finale de l’OFA et l’indice de laxité
(DI) PennHIP pour 260 chiens de grande race, une grande proportion de chiens officiellement
certifiés comme étant exempts de dysplasie de la hanche avaient un DI supérieur à 0.3 et étaient
donc à risque de développer de l’ostéoarthrose. Etaient dans cette situation 53% des chiens
classifiés Excellent, 77% des chiens classifiés Good et 93% des chiens classifiés Fair. Cela
confirme que la radiographie traditionnelle de type OFA certifie malheureusement comme
normaux (en vue de la reproduction) un grand nombre de chiens qui demeurent à risque de
développer de l’ostéoarthrose et de transmettre génétiquement la dysplasie de la hanche.29
En juillet 2009, le registre Berner-Garde comportait les indices de laxité pour 239 des 1482
bouviers bernois (16.1%) figurant au registre PennHIP. L’indice de laxité moyen calculé pour ce
groupe était de 0.48 en comparaison d’un indice moyen de 0.54 pour l’ensemble des bernois
enregistrés à PennHIP. Les données soumises au Berner-Garde sont donc davantage orientées vers
les chiens normaux. Parmi eux, voici une répartition des 125 bernois qui avaient éventuellement
fait l’objet d’un diagnostic de dysplasie de la hanche ou qui avaient reçu une certification officielle
finale après l’âge de 24 mois (OFA ou GDC).
Classification
Nombre de
Moyenne des DI
Ecart des DI
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finale
Excellent
Good
Fair
Borderline
Mild
Moderate
Severe
L’EDELWEISS
chiens
18
63
22
2
15
3
2
0.39
0.44
0.48
0.68
0.63
0.72
0.77
VOLUME 9 AVRIL 2010
(Range)
0.27-0.58
0.25-0.74
0.30-0.70
0.59-0.78
0.45-0.96
0.45-0.88
0.65-0.89
Malgré le nombre restreint de chiens (125 sur 239) dont la correspondance a pu être établie,
on peut remarquer les quatre tendances suivantes :
1- Les indices de laxité (DI) moyens suivent les classifications finales et ont à peu près
doublé entre les chiens dont la conformation des hanches est considérée excellente et les
chiens qui sont modérément à sévèrement dysplasiques.
2- Tous les chiens jugés « excellent » avaient un DI inférieur à la moyenne de 0.54 pour la
race.
3- Les chiens jugés dysplasiques avaient tous un DI supérieur ou égal à 0.45.
4- Certains chiens dont l’indice de laxité pourrait atteindre 0.75 pourraient malheureusement
être déclarés normaux par des registres traditionnels, s’il n’y a pas d’ostéo-arthrose au
moment de l’examen et que le manque de sédation du chien arrive à dissimuler la laxité.
Point de vue du vétérinaire, éleveur et utilisateur de PennHIP
Après avoir fait effectuer près de 60 examens PennHIP à la Faculté de médecine vétérinaire
de l’Université de Montréal depuis 1996, je suis personnellement convaincu non seulement de la
valeur prédictive de ceux-ci lorsque faits en bas âge (4-6 mois) mais surtout de la valeur ajoutée
au processus décisionnel d’une sélection génétique rigoureuse contre la dysplasie de la hanche. La
méthode traditionnelle de radiographie en extension des hanches telle que supportée par l’OFA
présente, de l’avis de plusieurs, tout simplement trop de faux-négatifs pour être utilisée seule.
PennHIP présente l’avantage de fournir une interprétation subjective de la radiographie prise en
extension selon la méthode traditionnelle à laquelle s’ajoute l’information fournie par le calcul de
l’indice de laxité (DI) et la classification percentile du chien en question par rapport aux autres
individus de la même race.
Les coûts de cette technique étant uniformément plus élevés que celles des méthodes
traditionnelles, il est utopique de penser qu’un éleveur puisse l’utiliser pour une étude complète de
progéniture sur l’ensemble de ses portées mais il m’apparaît difficile de défendre que cette dépense
ne puisse être amortie sur la vie reproductrice de chacun de nos reproducteurs mâle et femelle.
Quant à savoir l’âge ou cet examen devrait être effectué, mon opinion demeure un peu
partagée. Plus tôt l’examen sera réalisé (4-6 mois), plus rapidement on pourra se faire une opinion
de la qualité orthopédique d’un chien qu’on voudrait éventuellement présenter en expositions de
championnat mais la précision de la mesure de la laxité y perd et il serait aussi prématuré d’évaluer
les coudes. Plus tard on le fera, plus précise sera la mesure de laxité et il pourrait au mieux
permettre d’y jumeler les radiographies pour les registres traditionnels si on attend l’âge de 24
mois. Un compromis que je trouve intéressant, fiable et que j’ai de plus en plus tendance à utiliser
est de procéder entre 12 et 18 mois pour demander en même temps une opinion préliminaire de
l’OFA sur les hanches et les coudes.
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Il est certain que la dysplasie de la hanche est loin d’être et ne doit surtout pas être le seul
critère génétique de sélection dans cette race mais force est de conclure que près de 40 années de
sélection avec les registres traditionnels ne nous ont pas permis de l’éradiquer. Il est grand temps
de bonifier nos méthodes de sélection. La laxité des hanches étant le principal facteur conduisant
au développement de la dysplasie, il convient d’optimiser les méthodes pour la mesurer. Tant
qu’aucune méthode ne permettra de mesurer objectivement la laxité fonctionnelle, la mesure de la
laxité passive (PennHIP) demeure, loin devant les registres traditionnels, la technique de choix
pour ce faire. L’objectivité de cette mesure et l’héritabilité qui y est associée suffisent à elles
seules à justifier ces propos. Celle-ci fut originalement estimée à 0.45 pour le berger allemand et
le labrador18, puis à 0.64 chez le Golden retriever23 en comparaison de 0.22 pour une classification
subjective. L’OFA aurait en effet une héritabilité de seulement 0.30 chez le bouvier bernois21. La
lutte contre la dysplasie de la hanche passe par l’utilisation d’une méthode de mesure précise liée à
une héritabilité élevée.
Une héritabilité élevée est importante pour optimiser le changement génétique attendu sur
la génération suivante lorsque deux chiens sont accouplés. Ce changement est le produit de
l’héritabilité et de la pression de sélection appliquée, cette dernière étant définie comme la
déviation de la moyenne des DI des parents par rapport à celle de la population dont ils sont issus.
Kapatkin publiait l’exemple de l’accouplement de deux bergers allemands avec des
hanches très serrées, issus du 5e percentile de leur race pour exercer une pression de sélection
extrême26. Le DI moyen de la race était de 0.39 alors que la moyenne de ceux des deux parents
était de 0.2 d’où une pression de sélection de 0.19. La moyenne des DI des 9 chiots issus de cet
accouplement fut de 0.27. On peut ainsi calculer l’héritabilité obtenue pour cet accouplement
comme suit : (0.39-0.27)/(0.39-0.20)=0.63
De l’expérience vécue dans d’autres races, je pense qu’on devrait viser à sélectionner des
bouviers bernois dont le DI serait inférieur à 0.45 car ce chiffre représente pour l’instant la valeur
inférieure du DI pour qu’un bouvier bernois soit éventuellement déclaré dysplasique. C’est là
qu’on réalise qu’un nombre impressionnant de chiens dont l’indice de laxité est nettement plus
élevé sont faussement déclarés négatifs par des registres traditionnels, tels l’OFA, qui les
certifieront avec une cote « Fair » et parfois même « Good ». Pour y arriver et être capables
d’optimiser la pression de sélection exercée en première génération dans une race ou la moyenne
des DI est présentement de 0.54, il nous faut aussi départager les vrais « Excellent » pour lesquels
je m’attendrais à un voir un indice de laxité (DI) inférieur à 0.35.
J’espère simplement que nos éleveurs en arriveront graduellement à démystifier la
technique PennHIP et à l’utiliser davantage et que les plus hautes instances de nos clubs nationaux
nord-américains lui accorderont rapidement toute la reconnaissance nécessaire en l’appuyant de
leur crédibilité. Nous avons l’exemple de plus de 71 clubs de races nationaux membres du AKC
qui ont déjà inclus le PennHIP dans les normes d’acceptation de leur programme CHIC et nous ne
devons pas être la dernière à s’en convaincre !
Simon Verge, dmv
Partage d’expériences et d’opinions à propos de PennHIP
Pour partager votre expérience PennHIP avec d’autres éleveurs de bouviers bernois,
joignez vous au groupe de discussion Yahoo qui suit :
http://pets.groups.yahoo.com/group/pennhipberners
ou envoyez un courriel à: [email protected]
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L’EDELWEISS
VOLUME 9 AVRIL 2010
References
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L’EDELWEISS
VOLUME 9 AVRIL 2010
OUI ! L'hiver a été court, si vous ne l'avez pas encore
essayé, donnez-vous le goût pour l'hiver prochain !
Sport d’hiver : En raquette avec notre chien!
Les plaisirs de l’hiver !
La tranquillité, dans une forêt voilée d’une belle couche blanche, est devenue un paysage de toute
beauté qu’on peut parcourir en raquette. Nul besoin d'un équipement onéreux et pas de dépenses en
remontées mécaniques non plus. Une simple tenue chaude, des chaussures de randonneur, une paire de
raquettes qui se sanglent le temps de le dire et c’est parti ! Du plus petit au plus âgé, quelle que soit votre
condition physique et votre niveau sportif, faire de la raquette est à la portée de tous. Cette activité se
pratique aussi bien en famille qu'en solo ou en compagnie de notre chien. On ne glisse pas, on ne
tombe pas, on garde son équilibre et on savoure le bonheur de notre chien qui gambade dans la neige.
En montée comme en descente, Il suffit d'avancer en soulevant les talons en traînant la raquette dans la
neige. Pour garder l'équilibre et la cadence, on balance les bras.Quoi de plus simple ?
D’autant plus, on se retrouve loin de la pollution, au calme, pour profiter de la nature, de sa faune et de
sa flore, de la beauté du paysage à respirer un plein bol d'oxygène. La raquette est une activité sportive
relativement douce ; à vous d'adapter votre vitesse selon vos aptitudes. C’est une activité d'endurance
qui permet d'améliorer son souffle et de muscler son cœur. Ce sport galbe la silhouette en sollicitant
tous les muscles des pieds à la tête. Notamment, à un rythme soutenu dans le grand froid de la
montagne, c'est une dépense énergétique tout près de 500 kcal/heure.
Votre chien, va avoir autant de plaisir que vous, il va sauter dans la neige et exercer tous les parties de
son corps. Néanmoins, il y a certaines précautions à prendre lors des balades de longue durée en hiver.
Tout d’abord, la neige est synonyme d'humidité ce qui peut favoriser l'apparition de coups de froid. Il
sera important de vérifier votre ami après chaque balade, des zones spécifiques devront faire l'objet
d'une attention particulière de votre part, comme entre les doigts et les coussinets. En outre, quelques
jours avant des activités intenses dans la neige, il est parfois utile d'appliquer une lotion sur les
coussinets afin de les protéger. Et finalement, une dernière petite chose à surveiller, c’est d’éviter que
notre chien mange de la neige. L’ingestion d'une grande quantité de neige peut provoquer une
inflammation de l'estomac et des intestins et se traduire par de la diarrhée et des vomissements.
Quoi qu’il en soit, en arrivant à la maison, vous et votre toutou allez dormir comme des bébés et bien
sûr vous allez éprouver une sensation de joie et de calme à la fin d’une bonne journée en raquette!
Angelica Kozak | Kinésiologue
[email protected] | www.kinovie.com
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Le CQBB se fait voir !
Deux membres du conseil d'administration sont allés représenter le club au Salon
Info Canin de Trois-Rivières en février dernier. Deux journées intenses et bien
occupées à informer les visiteurs. Nous avons distribué notre beau dépliant, répondu
aux nombreuses questions et surtout suggéré aux gens d'aller naviguer sur le site
internet du club pour trouver beaucoup d'information et surtout une liste d'éleveurs
recommandés.
Véronique et Nicole ont décoré le kiosque et mis en évidence la jolie bannière
verticale que le club avait fait imprimer pour pouvoir l'utiliser à diverses occasions.
Véronique, Nicole et leurs adorables
et surtout bien patients boubous!
La bannière du club et les photos des
"rescues" à adopter.
Merci à Linda Lamontagne qui est venue nous saluer et nous donner un petit coup de
main.
??
Nous serions curieux de savoir si nos efforts ont eu un impact sur le
nombre de demande de renseignements chez nos éleveurs ??
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L’EDELWEISS
VOLUME 9 AVRIL 2010
Les Suisses prennent le taureau par les cornes !
Voici en exemple une des mesures que les Suisses ont prises en 2009: une carte envoyée aux
propriétaires de bernois, à compléter par le vétérinaire et donnant ainsi la preuve que le chien est
toujours en vie.
Le club suisse du bouvier bernois (KBS) a décidé de voir sérieusement à la santé de sa race. Il
semblerait que de moins en moins de chiens se seraient qualifiés. La qualité des animaux se serait
amoindrie et voilà l'orgueil suisse mis à l'épreuve. Peut-être était-il temps, se reposer sur ses
lauriers n'est pas une solution à long terme. Comme partout, problèmes de dysplasie, problèmes de
cancer et de longévité des individus ont été constatés.
Des études sur de nombreux chiens sont entreprises, les éleveurs sont encouragés à participer à ces
études et demandant aux familles adoptives de bien vouloir s'impliquer, elles aussi, en faisant
radiographier leur chiens et en acceptant de faire signer cette carte par un vétérinaire.
Qu'arrive-t-il à nos compagnon à quatre pattes, pourquoi ne vivent-ils pas aussi longtemps que leur
espérance de vie? Notre milieu est-il tout aussi malsain pour eux que pour nous? Ou avons-nous,
en tant qu'éleveur, pas toujours fait les bons choix ou n'avons-nous pas toujours adopté les bons
critères de sélection? La réaction des Suisses suit celle des Américains inquiets, eux aussi.
Obtiendrons-nous des réponses à toutes ces questions? Le premier pas semble se faire, en prendre
conscience, ensuite essayer d'y voir clair, espérons que les réponses viendront elles aussi.
Nicole Racine
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Des nouvelles des finances du CQBB
Notre trésorière nous annonce l'état financier du club au 31 décembre 2009 : 6,405.72 $
Nous sommes heureux de voir que les finances du club se portent bien. Merci à nos gestionnaires !
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Le Bouvier Bernois – Chien de chasse ?
Description du Bouvier Bernois : Chien qui vient de Suisse et qui vivait sur la ferme. Il était habitué de
côtoyer d’autres animaux, il aidait aussi le fermier à transporter son lait. (Voici ce qui manque dans cette
description : Le Bouvier Bernois, «chien de chasse».) Par Julie Simard.
Première expérience «…léger couinement?…»
Au début de l’automne, je reste davantage à l’intérieur de la maison le soir. Mes deux bernoises dorment du
sommeil du juste tout près de moi. Tout est calme. Mais tout à coup, j’entends un léger couinement. Je
regarde mes bernoises. Aucun mouvement. Elles n’entendent rien. Je me remets en question. Ai-je bien
entendu? Je tends l’oreille et le couinement revient. Je réveille les filles et leur demande de bien écouter.
Elles sont bien contentes de l’attention et ne comprennent rien à ma demande. Que faire? Je suis seule
avec elles. Personne pour m’aider à retrouver l’intrus. Je me résous à téléphoner à ma fille (une vraie,
celle-là). Stéphanie accoure pour sauver sa mère. Quand elle arrive, il n’y a plus rien. Mais avec le calme
qui revient, le couinement revient aussi. Stéphanie retrace le bruit et c’est vers le sous-sol que nous allons.
Les filles nous suivent, bien excitées de tout ce branle-bas. Et…dans la boîte à bois, Stéphanie découvre un
bébé mulot. Au moins, moi, j’ai tout vu. Mes bernoises ne savent pas du tout ce qui s’est passé ce soirlà…! Comme l’appât était petit, j’ai pensé qu’en prenant plus gros, j’arriverais à faire réagir mes bernoises!!
Deuxième expérience «…l’intrus?… »
Les filles dorment (encore et toujours) sur la galerie, au soleil. Dans les mangeoires à oiseaux, un intrus
arrive. Il fait tout basculer. Les oiseaux disparaissent. Quand j’ouvre la porte, les filles lèvent la tête et
regardent passer un gros écureuil noir. Aucune amorce de mouvement pour suivre cet écureuil. Je leur crie
de le chercher. Toutes les deux se lèvent et viennent vers moi. Je suis bien heureuse de constater que je
suis plus attirante que cet intrus. Mais je veux que mes filles l’arrêtent. Il ne doit plus venir vider mes
mangeoires et apeurer mes oiseaux. Ça prend quelques jours et beaucoup de persévérance de ma part, ainsi
que de l’écureuil, pour que Kierra, enfin comprenne qu’elle doit chasser cette vilaine bibitte.
Mission réussie. Aujourd’hui, les bernoises jappent après l’écureuil dès qu’il tente de s’approcher de la
galerie, des mangeoires. À moins, évidemment, que ce soit l’heure de la sieste au soleil!
Troisième expérience «…un animal …bien noir…»
Nous vivons dans les bois. Pas d’habitation visible de chez nous. Nous avons beaucoup d’animaux
sauvages qui passent près de la maison.
Par un beau matin ensoleillé du début de l’automne, les bernoises se mettent à japper en regardant toutes les
deux, et oui les deux, dans la même direction... Malgré le fait que je sois un peu pressée par le temps, je
vais voir sur la galerie ce qui se passe. Pas de mulot… Pas d’écureuil noir… Rien. Je respire à fond. Je
voudrais les féliciter mais je ne vois rien. C’est à ce moment que j’entends bouger dans les bois. Curieuse
de nature, je fais entrer les filles dans la maison afin de ne pas effrayer notre visiteur. Tout se déroule
désormais au ralenti. J’imagine maman ourse avec son ourson qui passeront dans le sentier en bas du
terrain. Le bruit semble trop léger. Je révise ma pensée. Ça pourrait être une maman chevreuil et son petit
daim qui vagabondent dans la clairière.
Plus rien. Aucun bruit. Je suis découragée. Je sors donc mes bernoises. Je me dis que si elles se remettent
à japper peut-être que ça fera sortir l’animal de sa cachette. De fait, elles jappent. Ça semble très énervant
pour elles… Elles ne comprennent rien car je les fais entrer aussi vite. Et là, j’entends, tout près de la
maison, un animal se déplacer. Adieu ourse, ourson, chevreuil et daim. Je vois apparaître un animal avec
une tête bien noire et les pattes avant tout aussi sombre. Je pense à mon écureuil. Trop lent... Ce n’est pas
cela. Il continue à avancer et commence à grimper dans le bouleau. Il doit faire au moins 52 livres!!! Il est
gros, rond, foncé et lent. Vous aurez deviné que mes bernoises venaient de m’avertir qu’un énorme porc-etpic se promenait tout près. Quel bel investissement qu’une galerie complètement fermée! Vous imaginez
qu’elles aient été libres et soient revenues avec des souvenirs de chasse... C’est plus petit qu’un panache
mais pas aussi impressionnant sur un mur!
Sachez que je ne désespère pas. Je continue à encourager mes filles à m’avertir des déplacements des
animaux sauvages près de chez moi. Je me demande encore si je pourrais en faire des « pointers »?…
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L’EDELWEISS
VOLUME 9 AVRIL 2010
Lucy !
Oh non, pas Lucy qui revient!!
Qui vit avec un bernois connaît son caractère doux, calme, aimant, bonasse…. Mais vous ne
connaissez pas Lucy.
Je suis Kierra, j’ai 6 ans et j’ai une sœur, Pookie, qui elle a 5 ½ ans. Notre maitresse a adopté une
troisième fille et croyez-moi, c’est tout un numéro! Je crois que, malgré qu’elle soit enregistrée,
qu’elle a été croisée avec un kangourou! Elle saute, elle court partout, elle est voleuse, elle nous
empêche de nous reposer le jour… Un os pour chacune de nous, mais non, ce n’est pas possible,
elle les veut tous…
Chère Lucy, quand elle partait pour la compétition, ça nous donnait un petit répit. Quand elle est
partie pour l’accouplement, ce fut aussi une autre belle vacance. Mais là, c’est fini. Elle revient.
Elle a un drôle de caractère mais là… elle pourrait être gestante. Pookie et moi appréhendons son
retour. Aura-t-elle ses montées d’hormones? Qu’est-ce que ça donnera une Lucy gestante…?
De retour vers la mi-octobre, ça prendra environ 40 jours avant la radiographie et ensuite on saura
davantage ce qui se passe. Mais encore faut-il les passer ces 40 jours. En autant que maitresse ne
catine pas trop avec Lucy gestante. Ce n’est pas une maladie après tout. Elle devrait avoir le
même traitement que nous. Maitresse nous a dit que Lucy mettrait bas chez Mylène. Au moins,
on nous épargne les petits. Vous savez, on l’aime bien notre Lucy malgré toutes ses différences.
Elle est attachante et pleine de vie. Quand on aime le bouvier bernois, on aime aussi les surprises.
Je vous donnerai des nouvelles de notre Lucy dans une prochaine parution!
Julie Simard
Recette pour enlever l’odeur de moufette
Différents remèdes ont la réputation de supprimer l’odeur que dégagent les
vêtements ou les chiens aspergés par une moufette, mais certains sont presque
aussi désagréables que le mal. Du vinaigre, seul ou mélangé à un détersif,
constitue un traitement simple et assez efficace. Le ministère des Richesses
naturelles de l’Ontario suggère la recette suivante :
1 litre de peroxyde d’hydrogène 50 ml de bicarbonate de soude
5 ml de détergent à vaisselle
Rincer beaucoup, beaucoup… Sur certains sites, on recommande de laisser agir le produit 5
minutes, d’autres parlent plutôt de 15 minutes.
On retrouve cette recette sur plein de sites Internet, dont celui de la Fédération canadienne de la
faune http://www.hww.ca/hww2_f.asp?cid=8&id=104
Ce n’est pas miraculeux, mais ça marche mieux que les produits en vente dans les animaleries….
Recette trouvée et testée avec succès par Ginette Boudrias.
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Gare aux produits antiparasites pour chats et chiens !
Par Rémi Maillard
(Protégez-vous, bulletin internet du 18 mars 2010)
L’Agence américaine de la protection de l’environnement (EPA) et Santé Canada ont
annoncé des mesures pour améliorer la sécurité des produits antiparasites pour les animaux
domestiques.
Photo : iStockphoto
C’est la multiplication du nombre de cas
d’animaux intoxiqués qui a poussé mercredi
les deux agences de santé publique à agir.
Au cours des cinq dernières années, plus de
1600 chiens et chats sont morts aux ÉtatsUnis après avoir reçu un traitement contre
les puces ou les tiques, affirme l’EPA.
De son côté, l’Agence de réglementation de
la lutte antiparasitaire de Santé Canada a
recensé 453 incidents concernant des
produits antipuces et antitiques appliqués par traitement localisé sur des animaux de compagnie
entre avril 2007 et mai 2009.
Selon Santé Canada, les effets indésirables signalés varient de bénins (irritation cutanée) à plus
graves, comme des crises épileptiques, voire la mort dans certains cas. Les symptômes les plus
courants sont l’apparition de problèmes cutanés, neuromusculaires (tremblements) ou gastrointestinaux (vomissements).
Permétrhine et cie
Certaines des matières actives présentes dans les produits antipuces et antitiques seraient à
l’origine de ces effets indésirables, en particulier la perméthrine.
Dans un rapport publié en 2000, l’organisme américain Natural Resources Defense Council
pointait également d’autres substances potentiellement nocives pour les animaux domestiques
présentes dans de nombreux produits contre les tiques et les puces, comme les organophosphates et
les carbamates.
En attendant les résultats d’analyses plus poussées, Santé Canada suggère que «la définition de la
dose recommandée pour différentes catégories de poids pourrait être trop large, de sorte qu’un petit
animal pourrait recevoir une dose trop forte et subir des effets plus graves».
Autre problème récurrent noté par le ministère: «l’application d’un produit pour chien à un chat,
notamment en ce qui concerne l’ingrédient actif perméthrine», un produit chimique souvent
présent dans les pesticides.
(Suite à la page 25)
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L’EDELWEISS
VOLUME 9 AVRIL 2010
Gare aux produits antiparasites pour chats et chiens ! (suite)
«Il ne faut jamais appliquer un produit antipuces pour chien sur le pelage d’un chat, entre autres
parce qu’ils n’ont pas le même métabolisme ni le même poids. Et le chat doit être gardé hors de la
portée du chien pour le cas où il lui prendrait l’envie de le lécher», met en garde Elyse Rémy,
porte-parole de l’Institut national d’information en santé environnementale.
Dans un avis publié le 17 mars, Santé Canada affirme qu’il «collabore avec les fabricants» pour
s’assurer qu’ils respectent les exigences suivantes «d’ici un an»:

L’étiquette des produits devra contenir une mise en garde pour empêcher l’application
d’une dose trop forte sur un petit animal.

L’étiquette des produits à application locale contenant de la perméthrine devra comprendre
un pictogramme et un énoncé plus clairs pour prévenir l’exposition féline aux produits canins.

La notice de sécurité de ces produits devra être améliorée afin d’éviter toute utilisation
abusive.
Les conseils de Santé Canada et de l’EPA
Si vous êtes inquiet pour votre compagnon à quatre pattes:

Lisez attentivement le mode d’emploi sur l’étiquette des produits. En cas de doute quant à
leur utilisation, consultez un vétérinaire pour vous assurer qu’ils sont sécuritaires.

Réservez l’usage de produits antipuces et antitiques à l’animal indiqué sur l’étiquette (le
produit pour chien sur un chien et le produit pour chat sur un chat).

Veillez à ne pas dépasser la quantité indiquée dans le mode d’emploi pour la taille et le
poids de l’animal traité.

Consultez un vétérinaire si votre animal est malade, âgé, s’il s’agit d’une femelle qui
allaite, s’il prend des médicaments ou s’il risque d’être exposé à d’autres pesticides, car il
pourrait être plus sensible au produit.

Observez de près votre animal durant et après le traitement, et soyez à l’affût de tout signe
d’effet indésirable, surtout lors d’une première utilisation.

Ne traitez pas les chatons ou les chiots, à moins que l’étiquette du produit n’indique qu’il
leur est aussi destiné.

En cas de réaction allergique de votre animal, baignez-le immédiatement dans de l’eau
tiède en le frottant avec un savon doux et en le rinçant abondamment.

Signalez tout incident au fabricant (ses coordonnées doivent figurer sur l’étiquette du
produit), qui est légalement tenu de le déclarer à Santé Canada. Ou signalez-le directement au
ministère en remplissant un formulaire.
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Enfin, les responsables sont découverts !
Vous cherchiez la cause de la déforestation...?
Est-ce que les bouviers bernois auraient un meilleur "retient bien" et seraient plus écolos ?
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L’EDELWEISS
VOLUME 9 AVRIL 2010
Les livres de la jungle
Économie: Les leçons des animaux
Fraudes, scandales financiers, tricheries et spéculations …..
Le comportement économique des singes, des oiseaux et des poissons en dit long sur le nôtre. Nous
aurions intérêt à les regarder de plus près.
Par Noémi Mercier
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Texte gracieusement offert par l'auteure, exclusivement réservé aux membres de notre club, aucun
droit de reproduction sans l'accord de l'auteur. Texte publié dans Québec Science, novembre 2009.
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Keith Chen est probablement le seul économiste au monde qui étudie le comportement des singes. Dans un
laboratoire de l’université Yale, aux États-Unis, il a entraîné une colonie de huit capucins à échanger des
jetons contre de la nourriture. Plus il les regarde troquer leur monnaie contre des cubes de pommes ou de
Jell-O, plus il est convaincu que ces créatures ont beaucoup à nous apprendre sur les affaires humaines.
«Nos recherches montrent que notre manière de concevoir la valeur, le risque et l’échange pourrait
remonter à au moins 40 millions d’années, dit-il. Ces façons de penser ne sont pas apprises; elles sont
profondément ancrées dans notre cerveau de primate.»
Ce qu’il a observé chez ses capucins, de nombreux économistes l’avaient déjà constaté chez les humains.
Par exemple, que nous sommes beaucoup plus sensibles à la crainte d’une perte qu’à la promesse d’un
bénéfice; on préfère éviter une surtaxe de 5 $ qu’obtenir un rabais du même montant. C’est ce qu’on appelle
l’«aversion à la perte», un travers qui nous fait prendre toutes sortes de décisions économiques
irrationnelles. Si tant de gens ont du mal à investir une fraction de leurs revenus dans un régime de retraite,
c’est parce que la dépense immédiate est plus frappante que les bénéfices pourtant considérables qu’on
pourrait en retirer. Les investisseurs aussi ont horreur de subir un déficit; ils hésitent longuement avant de
vendre des actions qui ont perdu de la valeur, même s’il serait plus sage de s’en départir avant que le prix
dégringole davantage. Pareil pour les propriétaires: pour une maison achetée 100 000 $ qui n’en vaut plus
que 95 000 $, par exemple, ils seront prêts à attendre bien plus longtemps dans l’espoir de récupérer leurs
5 000 $ qu’ils ne patienteraient pour récolter 105 000 $. Absurde!
Les économistes ont calculé qu’une perte a 2,5 fois plus d’importance à nos yeux qu’un gain (s’appauvrir
de 10 $ est aussi terrible pour nous qu’il est agréable de s’enrichir de 25 $). Les singes sont pareils. Quand
on «commerce» avec eux en laboratoire, ils détestent qu’on leur enlève une portion de fruit bien davantage
qu’ils apprécient recevoir un morceau en prime. «Sur le plan statistique, il n’y a aucune différence entre un
capucin, un propriétaire de condo ou un investisseur boursier moyen!» résume Keith Chen. Une façon de
voir les choses qui s’est développée au fil de millions d’années pour répondre au même besoin dans
l’évolution d’Homo sapiens que dans celle des singes. «L’humain devait être constamment au bord de la
famine, autrefois, soutient le jeune professeur. Dans un tel contexte, si vous avez un surplus de 500 calories,
c’est bien, mais si vous êtes à court de 500 calories, vous êtes mort. D’un point de vue évolutif, ça peut être
très utile d’avoir le réflexe d’éviter les pertes.»
Cette aversion n’est pas la seule tendance économique que nous partageons avec les animaux. En scrutant
les agissements des bêtes, les scientifiques découvrent que plusieurs de nos comportements en la matière
reposent sur des émotions très anciennes, façonnées par les exigences de la vie en groupe chez nos ancêtres
primates. Du coup, ils remettent en question de larges pans des modèles économiques classiques, à
commencer par le concept d’Homo economicus, cette idée que l’être humain est un agent rationnel et
égocentrique qui agit toujours de manière à maximiser son profit.
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Partout dans la nature, les animaux brassent des affaires; ils échangent des biens et des services; ils
se font concurrence pour contrôler un territoire et des ressources; ils forment des partenariats
lucratifs et partagent les profits. Dans les forêts africaines, les chimpanzés ont plus de chances de
capturer un singe colobus s’ils se mettent à plusieurs pour le cerner. Celui qui finit par mettre le
grappin sur la proie s’empresse d’en faire profiter les autres chasseurs. Même le mâle dominant
n’aura pas forcément droit à une portion s’il n’a pas contribué à l’effort collectif. C’est donnantdonnant.
Le réputé primatologue néerlandais Frans de Waal étudie ce phénomène depuis 20 ans au centre de
recherche sur les primates de l’université Emory, à Atlanta. Pour les besoins de l’une de ses
expériences, il dépose des branches feuillues et des melons d’eau dans l’enclos de chimpanzés afin
d’observer comment ils se répartissent les victuailles. Les individus qui réussissent à accaparer une
part du butin voient vite s’agglutiner autour d’eux des congénères avides de nourriture. Or, le
chercheur a constaté que les singes sont plus enclins à partager avec ceux qui les ont épouillés le
matin même. «Je fais quelque chose pour toi, tu fais quelque chose pour moi, et nous en retirons
tous les deux un bénéfice, explique Frans de Waal. Les chimpanzés sont capables de se souvenir
des faveurs qu’ils ont reçues et de les rendre quelques heures ou quelques jours plus tard.» Cette
étude, parue en 1997 dans Evolution and Human Behavior, a été l’une des premières à démontrer
l’existence d’une réciprocité aussi directe chez un animal: une véritable économie de services!
Les chauves-souris vampires de l’Amérique latine échangent des faveurs, elles aussi. Ces
mammifères se nourrissent du sang des animaux de ferme dont ils entaillent la peau avec leurs
dents acérées. Deux jours sans manger et c’est la mort! Si une chauve-souris rentre bredouille
d’une nuit de chasse, une compagne accepte généralement de régurgiter pour elle un peu de sang.
Mais pour consentir à un tel sacrifice, elle doit être certaine que l’autre lui rendra la pareille en cas
de besoin. Ces créatures tissent donc des partenariats durables avec certaines «amies» en guise de
police d’assurance. Elles passent plus de temps ensemble, elles se toilettent mutuellement
davantage et, en temps de crise, elles se donnent plus volontiers du sang régurgité.
Ce genre de coopération réciproque est cependant loin d’être universel dans le monde animal. Elle
ne peut émerger que dans certaines conditions bien particulières, précise Luc-Alain Giraldeau,
directeur du département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal: «Il faut
que les individus s’attendent à interagir de nouveau dans l’avenir un nombre indéfini de fois. Ils
doivent avoir la capacité cognitive de se rappeler de leurs interactions précédentes. Et la
composition du groupe doit être assez stable pour leur permettre de se reconnaître.» La même
chose s’applique aux sociétés humaines, dit le biologiste. C’est ce qu’il explique aux gens
d’affaires à qui il donne des conférences sur le comportement animal. «S’il y a un grand roulement
d’employés dans leurs équipes, il leur sera extrêmement difficile de mettre en place de la
coopération. Si les gens n’ont pas l’espoir de retravailler ensemble, ils ne seront pas portés à aider
un collègue qui ne sera plus là pour leur renvoyer l’ascenseur.»
Les animaux échangent des biens et des services, d’accord. Mais comment déterminent-ils la
valeur de ces produits, comme il se doit dans n’importe quel marché? Les babouins femelles, par
exemple, aiment tellement les bébés qu’elles sont prêtes à cajoler une mère pour obtenir la
permission de contempler ou de tenir son petit. Combien de minutes d’épouillage doivent-elles
«débourser» pour ce privilège? Cela n’a rien d’arbitraire. Les «marchés biologiques» obéissent à la
loi de l’offre et de la demande: plus une marchandise se fait rare, plus son prix augmente. C’est le
primatologue néerlandais Ronald Noë qui, il y a une quinzaine d’années, a proposé cette
hypothèse, maintes fois confirmée depuis. Ainsi, lorsque les nouveau-nés sont peu nombreux dans
le groupe, les mamans babouins exigent un tarif plus élevé – une séance de toilettage plus longue –
pour prêter leur bébé.
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L’EDELWEISS
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Même le commerce du sexe répond aux lois du marché, du moins chez les macaques indonésiens.
Quand il y a beaucoup de femelles dans les parages, un mâle peut se contenter de toiletter sa
compagne pendant huit minutes avant qu’elle lui accorde ses faveurs. Mais quand les dames sont
en moins grand nombre, le «prix» peut monter jusqu’à 16 minutes d’épouillage. (Ces deux études
sont parues récemment dans la revue Animal Behaviour.)
«Les singes n’ont pas de temps à perdre dans la nature. Pendant qu’ils épouillent un camarade, ils
ne peuvent pas chercher de nourriture, guetter les prédateurs ou dormir. Si quelque chose vaut une
minute d’épouillage, ils n’en donneront pas une seconde de plus», explique Ronald Noë,
aujourd’hui professeur à l’Université de Strasbourg, en France. Lors d’une étude auprès des singes
vervets, en Afrique du Sud, il est allé jusqu’à introduire des fluctuations artificielles sur le marché.
On a d’abord placé sur leur territoire un coffre rempli de morceaux de pommes. Une seule femelle
avait été entraînée à toucher le couvercle pour l’ouvrir. Elle contrôlait donc à elle seule l’accès de
son groupe à un festin. Dans l’heure suivant l’ouverture du contenant, ses congénères la
récompensaient en passant plus de temps à l’épouiller qu’à leur habitude, tandis qu’elle pouvait se
permettre de les épouiller moins. Au bout de quelques semaines, les chercheurs ont permis à une
autre guenon d’ouvrir une seconde boîte, remplaçant le monopole par un duopole. Les singes se
sont adaptés en conséquence, réduisant le temps de toilettage qu’ils accordaient à la première
femelle au profit de la seconde, selon l’article publié cette année dans Proceedings of the National
Academy of Sciences.
Et ils n’ont même pas eu besoin de calculer quoi que ce soit! L’économie, chez les vervets, ce
n’est pas mathématique; c’est une affaire d’émotion, d’affinité, de confiance entre deux individus
qui s’aiment bien. «Les vervets ne comptabilisent pas tout ce qu’ils donnent et reçoivent, estime
Ronald Noë. Quand la femelle leur donne de la nourriture, ils se mettent juste à la trouver plus
sympathique, à l’aimer plus que les autres. Ils développent alors une attitude plus positive à son
égard, sans nécessairement savoir pourquoi.» Des mécanismes biologiques facilitent sans doute la
création de ces liens d’attachement. On pense en particulier à l’ocytocine, une hormone connue
pour son rôle dans l’accouchement et l’allaitement, qui est aussi impliquée dans les comportements
d’«approche» chez les animaux. Elle favorise les gestes maternels des femelles envers leur
nouveau-né, par exemple, et elle contribue à la formation des couples chez les espèces
monogames. Ronald Noë soupçonne qu’elle intervient également quand les singes vervets
échangent des pommes contre des câlins.
Et qu’en est-il chez nous, les humains? La même hormone «huilerait» les transactions
économiques en aidant les partenaires à s’«approcher»; à se faire confiance. Des chercheurs
suisses et états-uniens l’ont démontré dans un jeu de laboratoire dont les résultats ont été publiés
en 2005 par la revue Nature. Des «investisseurs» devaient risquer une somme d’argent en la
transférant à un «dépositaire», qui pouvait alors partager les profits avec l’investisseur ou garder
tous les fonds pour lui. Les investisseurs qui venaient de respirer une dose d’ocytocine (à l’aide
d’un vaporisateur nasal) se sont montrés beaucoup plus confiants envers le dépositaire, lui versant
davantage d’argent que ceux qui avaient reniflé un placebo.
Comme chez les vervets, c’est la confiance, bien plus que le froid calcul, qui est à la base de nos
échanges économiques. C’est elle qui détermine le choix de notre cordonnier, de notre coiffeur, de
notre courtier; qui incite les banquiers à prêter et les consommateurs à dépenser; qui fait gonfler les
bulles financières à Wall Street. Quand cette confiance s’effondre – celle des banquiers envers les
emprunteurs, celle des investisseurs dans le marché, celle des consommateurs dans l’économie –,
c’est le système tout entier qui s’écroule, comme la récente crise financière l’a spectaculairement
illustré.
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Pourtant, on devrait toujours se méfier. Car tout système fondé sur la coopération est un terreau
fertile pour les tricheurs et les parasites. «Dès qu’on place des individus ensemble, la première
chose qu’on remarque, c’est qu’ils cherchent à exploiter le travail des autres. C’est impossible d’y
échapper», dit le biologiste Luc-Alain Giraldeau. Il l’a constaté chez les capucins damiers, une
sorte de petit pinson au plumage roux originaire de l’Asie du Sud-Est.
Dans une volière de l’UQAM, les oiseaux sautillent, tête baissée, sur une table percée de trous,
cherchant frénétiquement dans quelles ouvertures ont été cachées des graines. Quand on regarde de
près, on remarque que certains damiers ne contribuent pas à l’effort de recherche, mais qu’ils
s’approprient les trouvailles de leurs congénères. Comme dans toute communauté, il y a des
«producteurs» et des «chapardeurs», pour reprendre la terminologie des biologistes. Les uns ne
vont pas sans les autres.
«Imaginons une population où tout le monde cherche, explique Luc-Alain Giraldeau. Le premier
chapardeur qui arrive va être très avantagé parce qu’il peut profiter de toute une armée de
producteurs. Il va donc avoir plus de descendants, qui seront, comme lui, des chapardeurs. Ceux-ci
vont se répandre dans la population, remplaçant peu à peu les producteurs, jusqu’à un point
d’équilibre où il y a juste assez de producteurs pour nourrir tout le monde. Au-delà de cette limite,
il n’est plus avantageux de chaparder parce qu’il y a trop peu de producteurs à exploiter.» Bien sûr,
le groupe récolterait davantage de graines si tous les oiseaux mettaient le «bec à la pâte»; et tous
s’en porteraient mieux. Mais cette situation ne peut pas persister parce que la sélection naturelle
confère un avantage énorme aux premiers chapardeurs qui apparaissent dans un groupe, ce qui leur
permet inévitablement de se multiplier, au détriment de tous. Earl Jones, Vincent Lacroix, Bernard
Madoff et les fraudeurs de leur espèce ne sont peut-être pas, après tout, des aberrations de la
nature!
Malheureusement pour les profiteurs, l’idée d’être exploité nous inspire une telle indignation que
nous sommes prêts à payer pour punir ceux qui nous traitent injustement. Dans le «jeu de
l’ultimatum», une expérience classique inventée en 1982 par un économiste allemand, on confie
100 $ à un joueur (Robert) à la condition qu’il en verse une partie à quelqu’un d’autre (Alain).
Alain peut accepter l’offre ou la rejeter, auquel cas ils repartent tous deux les mains vides. Robert a
donc intérêt à se montrer juste, s’il veut éviter qu’Alain se retourne contre lui. Et en effet, la
plupart du temps, Robert offre environ la moitié. S’il ose offrir moins de 20 $, gardant plus de 80 $
pour lui, Alain refuse presque toujours – même si, pour priver l’autre d’un gain qu’il juge injuste,
il se punit lui-même.
Le ressentiment face à l’injustice – l’«aversion à l’iniquité», comme disent les spécialistes –
conditionne plusieurs de nos décisions économiques. Et il n’est pas unique à l’espèce humaine. Les
singes capucins piquent une crise quand on leur donne une simple tranche de concombre en
échange d’un caillou si le singe d’à côté obtient un alléchant raisin pour le même prix. Ils refusent
de poursuivre le troc et vont jusqu’à balancer les concombres à bout de bras, alors qu’ils ne lèvent
jamais le nez sur une telle friandise en temps normal, raconte Frans de Waal dans son plus récent
ouvrage, The Age of Empathy.
Les capucins ont l’habitude de chasser en groupe dans la nature, et ils ne supportent pas d’être
privés de leur juste part. Le primatologue a reproduit ce scénario en laboratoire en entraînant deux
singes – un «PDG» et un «ouvrier» – à tirer une barre pour amener vers eux un plateau de
nourriture. Seul le PDG obtenait une récompense, un bol rempli de morceaux de pommes. Le chef
était plus enclin à partager son plat avec son partenaire si celui-ci l’avait aidé à tirer – autrement
dit, il le rétribuait pour son travail. Et s’il négligeait de le payer, l’ouvrier cessait de collaborer: il
faisait la grève!
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Personne n’aime se faire avoir, pas plus les capucins que les humains. Lorsqu’un singe se fâche
d’avoir travaillé pour le bénéfice de son voisin sans rien recevoir en retour, et quand on s’enrage
de voir les Earl Jones de ce monde faire fortune sur le dos des autres, c’est la même émotion
ancestrale qui se manifeste. «Quand on parle de justice et d’égalité, on pense à de grands idéaux
formulés par des philosophes, dit Frans de Waal. Mais ces notions reposent sur des émotions
fondamentales très simples, qui ont évolué pour les mêmes raisons chez l’humain, le capucin et le
chimpanzé. Si vous coopérez, vous devez en récolter les bénéfices, sinon il n’y a aucune raison de
vous investir. L’aversion à l’iniquité est une façon de vous assurer que vous ne recevez pas moins
que les autres.» C’est un garde-fou naturel contre l’exploitation pour les espèces sociales qui,
comme nous, dépendent de la coopération et de l’échange pour survivre.
Or, on néglige facilement cet instinct de justice dans un marché où les échanges en face-à-face ont
largement fait place à des transactions virtuelles au cœur d’un système financier impersonnel. Les
courtiers et les investisseurs peu scrupuleux qui se sont enrichis grâce à des prêts hypothécaires
«toxiques», aux États-Unis, n’ont jamais vu en face les emprunteurs ruinés. Les êtres humains,
comme les autres primates, ont beaucoup de mal à faire preuve d’équité quand ils se savent
anonymes.
Car ce n’est pas tant l’éthique qui nous tient à cœur, mais de bien paraître aux yeux des autres – de
soigner notre image de marque, estime l’économiste Paul Seabright, professeur à l’Université de
Toulouse, en France, et auteur du livre The Company of Strangers: A Natural History of Economic
Life. «Les primates passent leur vie à former, défaire et reformer des sous-groupes et des
coalitions. Ils doivent montrer qu’ils sont dignes de confiance pour que les autres les recrutent
comme partenaires dans leurs alliances. Mais il faut que ces comportements soient observables», at-il expliqué lors d’un symposium sur les origines de l’éthique tenu l’an dernier à l’Université
McGill, à Montréal.
Quand on permet à un capucin de choisir entre deux types de jetons échangeables contre de la
nourriture – un jeton «égoïste» qui ne nourrit que lui, et un jeton «altruiste» qui nourrit également
son compagnon dans la cage d’à côté – il choisit presque toujours l’option généreuse. Mais si on
l’empêche de voir son camarade en glissant un panneau opaque entre eux, le singe ne pense plus
qu’à lui-même et il opte désormais pour le jeton «égoïste». Loin des yeux, loin du cœur.
Nous sommes à peine plus subtils. Dans le «jeu de l’ultimatum», les offres descendent sous la
barre des 50% quand l’autre joueur (Alain) n’a pas son mot à dire sur le montant qu’il reçoit – une
variante appelée le «jeu du dictateur». Si Robert croit que son vis-à-vis ne connaît pas son identité,
il sera encore moins généreux. Et s’il pense que l’expérimentateur non plus ne peut pas l’identifier,
dans 70% des cas, il n’offrira pas un sou.
Homo sapiens n’est peut-être pas un ange. Mais il n’est pas non plus un apôtre de la concurrence
sauvage motivé uniquement par le profit, proteste Frans de Waal: «Quand on invoque la loi du plus
fort dans la nature pour justifier une société fondée sur la compétition et l’individualisme purs,
c’est une déformation de la réalité. Il y a beaucoup d’animaux qui, comme nous, sont égoïstes mais
dépendent des autres pour survivre.»
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L’EDELWEISS VOLUME 9 AVRIL 2010
Cervelles d’oiseaux et de moutons
Il n’y a pas qu’Homo sapiens qui soit sensible aux modes et à la publicité. Les
animaux aussi!
En biologie, on appelle ça l’«information sociale». Lorsqu’ils doivent juger de la qualité d’un
habitat, d’un aliment ou d’un partenaire, les animaux recueillent souvent plus d’informations en
observant leurs congénères qu’en tentant d’évaluer eux-mêmes toutes les options. «Plus les autres
individus sont nombreux à avoir pris une décision, alors que notre information sur le sujet est peu
claire, plus on va porter attention à cette information sociale», précise Luc-Alain Giraldeau,
directeur du département des sciences biologiques de l’UQAM.
Les résultats sont parfois… contre nature. Le professeur en a eu la preuve lorsqu’il a joué un tour à
des diamants mandarins, de petits oiseaux australiens. Dans son laboratoire, il a placé une jeune
femelle devant deux mâles. Celui de droite avait une compagne, et on l’avait affublé d’une plume
rouge sur la tête – un attribut anormal pour un mandarin. Celui de gauche était tout à fait normal,
mais seul. Après avoir répété l’exercice quelques fois, on a donné le choix à la jeune femelle
d’approcher le mâle à plume ou le mâle ordinaire; elle a choisi le premier. «Normalement, les
femelles détestent ces plumes. Elles trouvent ça laid, précise le chercheur. Mais on a réussi à
renverser cette préférence biologique simplement en leur montrant que ces oiseaux étaient
appréciés des autres femelles.» On avait créé une mode.
Si nombre d’oiseaux affluent au même endroit pour pondre leurs œufs ou faire leur nid, ce n’est
pas forcément parce qu’il s’agit du meilleur site. C’est parfois à cause de «traditions arbitraires»
qui se maintiennent parce que tout le monde se copie l’un l’autre, soutient Luc-Alain Giraldeau.
C’est ce que suggère une expérience menée avec des collègues de l’Université du NouveauBrunswick auprès du goglu des prés. À la fin de l’été, les chercheurs ont fait jouer des
enregistrements de chants dans des terrains agricoles, faisant croire aux oiseaux que des mâles de
leur espèce y étaient établis. Le printemps d’après, on a vu des jeunes venir s’installer dans ces
mêmes endroits et y rester pendant au moins deux semaines. «C’étaient pourtant des lieux
totalement inappropriés, sans femelle, dont la végétation n’était pas propice à la reproduction.
L’équivalent pour nous de s’installer dans un stationnement!»
On répond à la même impulsion quand on consulte le palmarès des livres les plus vendus; quand
on choisit un restaurant en fonction du nombre de clients qui y font la queue; quand on se laisse
convaincre par une pub affirmant que «15 000 acheteurs ne peuvent pas se tromper». «Ça nous
laisse croire que 15 000 de nos congénères ont pesé le pour et le contre, comparé les autres
marques et conclu indépendamment que ce produit était le meilleur achat», souligne Luc-Alain
Giraldeau. C’est l’exemple parfait de l’information sociale au service du marketing.
Le marché boursier est aussi particulièrement sensible à cette contagion parfois malsaine. On y
observe régulièrement des mouvements de masse qui peuvent alimenter une bulle spéculative –
lorsque tout le monde se dépêche d’investir – ou précipiter un crash – quand tout le monde se met
à vendre en même temps. De vrais moutons… à cervelle d’oiseau.
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L’EDELWEISS
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Lave-auto sous les mers
Les entreprises ont moins d’égards envers leur clientèle si elle est captive. Même les
poissons appliquent cette formule à la lettre!
Le labre nettoyeur (Labroides dimidiatus) est un maître du marketing et du service à la clientèle.
Ce petit poisson se nourrit des parasites et du tissu mort ou infecté qu’il recueille sur le corps de
plus gros poissons. Chaque labre possède sa «station» au creux d’un récif, où ses «clients»
s’arrêtent pour une cure de nettoyage, comme on passerait au lave-auto. Le nettoyeur est parfois si
occupé qu’il faut faire la queue! Mais ce ne sont pas tous les poissons qu’on fait attendre; certains
ont droit à un traitement de faveur.
C’est ce qu’a constaté Redouan Bshary, de l’Université de Neuchâtel, en Suisse, dans une série
d’études. Parmi la clientèle, il y a des poissons «résidants» qui ne nagent jamais très loin et qui
fréquentent toujours leur nettoyeur de quartier. On trouve aussi des «itinérants» qui possèdent un
vaste territoire et qui ont le loisir de choisir entre plusieurs lave-autos; ils peuvent donc se
permettre d’être difficiles. Le chercheur a remarqué que les itinérants retournent rarement chez un
nettoyeur qui les a fait poireauter trop longtemps lors de leur visite précédente ou qui les a mordus
(les labres préfèrent nettement le mucus sain de leurs clients aux parasites, et ils se risquent parfois
à en prendre une bouchée).
Labroides dimidiatus est un entrepreneur judicieux. Il a beaucoup plus d’égards envers les
itinérants, qui sont susceptibles d’aller voir ailleurs, qu’envers les résidants, qui sont des clients
captifs. Lorsqu’un itinérant et un résidant se pointent en même temps chez lui, par exemple,
l’itinérant passe presque toujours en premier.
Les nettoyeurs sont aussi très soucieux de leur image de marque. Lorsqu’ils se savent observés par
un témoin (un client potentiel), ils sont moins enclins à prendre une bouchée de leur client actuel
que s’ils sont seuls avec lui. Le labre a tout intérêt à soigner sa réputation: il a besoin de faire des
centaines de nettoyages par jour pour obtenir sa ration de parasites!
Je remercie l'auteur, Mme Mercier, et j'espère que vous avez trouvé de l'intérêt à cette lecture.
Nicole Racine
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Tous nos remerciements à nos précieux collaborateurs, tous bénévoles, sans qui ce bulletin
n'existerait pas.

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