Dossier pédagogique - Théâtre de la Maison du Peuple
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Dossier pédagogique - Théâtre de la Maison du Peuple
DOSSIER PEDAGOGIQUE Sommaire L'histoire .................................................................... 3 Le projet ..................................................................... 5 Un travail cinématographique ................................................... 7 Un travail plastique .......................................................... 10 Magritte ................................................................... 10 Gilbert Garcin .............................................................. 11 Le cinéma hollywoodien de la période art déco ................................ 11 Maquettes .................................................................. 12 L'incrustation................................................................ 13 Les différentes étapes ...................................................... 13 La couleur du fond .......................................................... 13 L’incrustation des acteurs dans les images de synthèse ...................... 14 L'utilisation de l'incrustation dans Vision .................................. 14 Pierre Megos et les mythes .................................................... 16 Biographie ................................................................. 16 Fiches pédagogiques...............................................................19 L'art du montage. ............................................................. 19 Application à l'art du montage: créer sa propre fin du monde....................21 2 L'histoire Mister John (nom qui fait référence à John Doe : expression américaine qui désigne une personne non identifiée) est un héros qui nous ressemble : un homme ordinaire en costume gris, mais qui devient extraordinaire © Herbert Schüller au fil de l’histoire. Les spectateurs suivent les aventures de ce personnage dans un monde qui a des allures de rêves. Tout d'abord Mr John erre seul dans une ville déserte et étrange où il cherche à comprendre ce qui lui arrive. Bien vite l’histoire se transforme en cauchemar vertigineux rendant le personnage fou et incapable d’assumer sa solitude. Dans Vision, le personnage voyage dans les méandres d’un futur fantasmé, ou tout simplement dans son esprit. Il n’arrive pas à comprendre vraiment où il est, il a l’impression qu’on le manipule. À la fin de la première partie, l’homme est face à son futur proche, sorte de représentation de la fin du monde qui avec des archétypes reconnaissables (éruptions volcaniques, tsunamis...). Ensuite, la deuxième partie présente l’après fin du monde. Cet acte central met en scène un monde souterrain peuplé d’enfants (en costumes noirs, chauves et barbus) aux comportements d’adultes, essayant de construire un nouveau monde sur les © Florence Minder ruines du passé. Dans ce chaos mélangeant mythes ancestraux et modernité, Mister John vient interrompre la monoparentalité : il est d’abord considéré comme l’étranger puis comme l’élu attendu pour sauver Miss Jane et ses enfants de la guerre qui se prépare. Le héros devient une sorte de père du nouveau monde dont le but est de défendre les générations futures. Cette deuxième partie contient une réflexion faisant écho à l’allégorie de la caverne. Celle-ci questionne la connaissance de la réalité et sa transmission en posant une réflexion sur le conditionnement des esprits. L’allégorie est 3 contemporaine dans la mesure où elle questionne le pouvoir établi dans une société et l’aveuglement de ses citoyens. Le dernier acte du spectacle nous conduit à une sorte de réveil, une sorte de retour à la réalité. Le personnage est face à la maquette utilisée dans les parties précédentes et tente de poser un regard et une pensée sur le temps. Dans Vision, Pierre Megos n'a pas peur de reposer des questions traitées dans le cinéma hollywoodien comme : si la terre doit faire l’objet de changements radicaux et que notre civilisation, telle que nous la connaissons, doit subir des transformations majeures, quelle serait l’image de ce nouveau monde ? Qui en seraient les survivants ? Comment une nouvelle société est-elle capable de se reconstruire ? 4 Le projet Vision est un spectacle poétique questionnant la notion de réalité au sens large ainsi que la solitude inhérente à notre condition humaine. Pierre Megos choisit pour ce projet d’entrer dans un monde aussi vaste que l’infini où le théâtre se confronte au cinéma, l’inconscient au conscient et le réel à l’imaginaire, le tout soutenu par un concept scénique fort. Dans ce spectacle, le passé se mélangera au présent tandis que le présent tentera de se rapprocher du futur. L’envie de mettre en scène une prémonition est née d’abord du constat que le discours théâtral sur notre société de consommation capitaliste n’avait plus aucun poids politique aujourd’hui, qu’il fallait proposer une vision plus vaste et qu’il serait peut-être mieux de parler du futur à la plade du présent déjà connu. Ce discours à contretemps est peut-être une manière d’établir une sorte d’éthique du futur, prenant en compte les générations à venir en essayant de trouver un fondement ontologique dans nos responsabilités humaines présentes. Loin de vouloir se lancer dans une futurologie du monde, Vision propose une conception personnelle d’un futur fantasmé, une intuition au monde et une conception poétique de ce à quoi l’homme pourrait être confronté dans un avenir proche. Comme le titre l’indique, l’artiste veut prémonition apocalyptique donner une jubilatoire. Il perception veut et proposer non une pas une vision futuriste de manière subtile sans rien imposer aux spectateurs, une sorte de fenêtre représentative des angoisses humaines mettant en scène un avenir qui questionne le présent. Vision est un projet qui questionne en temps réel les relations étroites du théâtre avec le cinéma. Cette confrontation est visible à l’œil nu. Les spectateurs peuvent simultanément regarder un film et sa fabrication où se posent 5 les questions suivantes: qu’est-il possible ou impossible de montrer aujourd’hui au théâtre? Est-ce qu’une symbolisation théâtrale est plus forte qu’une réalité montrée ? Qu’est-ce qui permet au jeu d’acteur d’exister ? Est-ce que ce dernier a besoin d’éléments réels pour être crédible ou peut-il tout interpréter en utilisant uniquement le pouvoir de son imagination ? Le projet Vision dépasse les impossibilités représentatives propres au théâtre car il arrive à dégager une certaine réalité visuelle généralement difficile à atteindre. Il est capable de représenter, grâce à l’incrustation, une infinité de possibles. Mais parallèlement à cela, les spectateurs assistent à la fabrication de cette réalité en temps réel. Il y a donc un rapport ambigu qui s’installe entre imagination et réalité, souligné par une histoire réellement vécue par l’acteur mais symboliquement rêvée par celui-ci. L’acteur, en utilisant son imagination émotionnelle, incarne véritablement l’histoire. Mais, puisque tout est visible, il développe un jeu brut, passant d’un état de jeu à un état de nonjeu sans transition aucune. Il joue les situations et les émotions nécessaires à la narration de l’histoire tout en étant attentif à suivre minutieusement le parcours de marques au sol nécessaires aux contraintes cinématographiques. Par conséquent, les spectateurs assistent donc à une performance d’acteur mélangeant mouvements chorégraphiques et états émotionnels. Ils suivent d’une part les aventures du protagoniste et d’autre part le travail performatif de l’acteur qui « essaye à tout prix » de jouer dans un film en temps réel. Le dispositif induit par essence le sens du spectacle. 6 Un travail cinématographique Seul, un homme en costume et chapeau melon erre à travers un paysage imaginaire où règne le vide dans un décor surréaliste. Au gré des rencontres improbables et d'un temps qui semble n'avoir de loi que son libre-arbitre, Pierre Megos revisite les mythes futuristes hollywoodiens qui questionnent la société et ses peurs afin de proposer sa conception personnelle d'un futur fantasmé. Avec son propre mythe, le metteur en scène propose une vision futuriste du monde, mais sans rien imposer au spectateur. N'hésitant pas à user de référents cinématographiques, parfois explicites, à d'autres moments plus subtils, le metteur en scène, en réactivant chez le spectateur les souvenirs de scènes cultes, aborde les thèmes universaux traités par le cinéma hollywoodien (le chaos lié aux origines, le héros, la guerre, le temps et la transmission) et emmène les spectateurs d'un film à l'autre. En trois actes, Pierre Megos arrive à entrecroiser de façon improbable les références à des films aussi vieux que récents, qui font rêver comme ils font peur, mais qui ont ce point commun d'être le support de l'imaginaire et de la rêverie de la masse populaire. Quand le personnage, Mr John, s'approche d'un mannequin assis sur sa chaise, on ne peut que se remémorer la fin du film Psychose, d'Alfred Hitchcock, où le squelette de la veille dame assise, en se retournant, l'actrice, alors effraie au au comble plus de haut point l'horreur (http://www.youtube.com/watch?v=xWHYmNrAFlI). C'est aussi ce moment là que le personnage de Vision est La quatrième dimension : scène où le héros dialogue avec ce qu'il croit être une femme perturbé et se perd dans les décors d'un monde changeant. L'originalité tient ici au fait que la scène y mêle un autre référent, celui du premier épisode de la non moins célèbre série La quatrième dimension. 7 On y retrouve l'arrivée d'un homme dans un paysage désertique, le dialogue avec ce qu'il croit être une femme, la panique résultant de sa solitude, qui l'amène à Dans La planète des singes 2, c'est en sous-sol que des créatures à l'aspect humain, communiquant seulement par la pensée, ont recréé une société. parler à son reflet (http://www.youtube.com/watch?v=2_55IJZIRo). Autre référence, plus récente cette fois-ci, les paysages désertiques voire chaotiques, où évoluent des êtres mutés, évoquent le film I am a Legend, où Will Smith lutte pour sa survie. Comme le héros du film, Mr John parle seul en explorant les lieux de son univers fantasmé. On notera également cette allusion à La planète des singes 2 lorsque Mr John se retrouve face à des êtres qui ont recréé une société dans un monde souterrain et dont la ressemblance est troublante, avec leur peau très blanche et leur silence. Des questions philosophiques et sociétales sont aussi posées. Reprenant l'allégorie de la caverne de Platon, Pierre Megos fait par la même occasion un clin d'œil à la scène de la grotte de Métropolis, à la fois au niveau visuel, par la manipulation de machines par des enfants dans une ville souterraine, mais aussi au niveau scénaristique, rendant les acteurs muets (http://www.youtube.com/watch?v=v7z9zpjk3xU). On retrouve dans Vision les principaux éléments des films d'anticipation comme THX de George Lucas ou encore Matrix : monde aseptisé qui s'est développé sous terre, la survie après l'apocalypse, les mutations, etc. Comme dans Matrix, le monde dans lequel évolue Mr John semble cacher une autre réalité, dont va se rendre compte le personnage. La fin du spectacle nous conduit à une sorte de réveil, une sorte de retour à la réalité. Le personnage est face à la maquette utilisée dans les parties précédentes et tente de poser un regard et une pensée sur le temps. Une prise de conscience qui amènera la fin prématurée d'un film qu'il fantasmait et dans lequel il ne peut continuer à jouer. Tout comme dans Lost in La Mancha, le documentaire sur le film jamais réalisé de Terry Gilliam, le personnage arrête de tourner son film et revient à la construction 8 théâtrale. Une fin dans laquelle Pierre Megos se questionne sur le besoin qu'a l'homme de vouloir créer des histoires aussi immenses et qui sont, en fin de compte, impossibles à réaliser. Au final, Pierre Megos entraÎne le spectateur dans un univers surréaliste tout en lui faisant effectuer un parcours en zone connue avec des références cinématographiques qui se croisent et s'entrecroisent et qui permettent de se réinterroger sur les peurs de la société et la vision qu'a l'homme de lui-même. 9 Un travail plastique Il y a cet homme, Mr John, quelconque avec son costume gris mais possédant cette part de mystère que l'on retrouve dans les hommes au chapeau melon de Magritte. Alors que le peintre remettait en question le statut de la réalité à travers la peinture et le langage, Pierre Megos lui, se sert des décors surréalistes de son spectacle pour déconstruire les mythes hollywoodiens et mettre en scène l'obsession qu'a l'homme à vouloir anticiper son futur à travers le cinéma. Les influences de Pierre Megos pour la construction des décors de Vision sont aussi diverses que variées et ceux-ci sont inspirés à la fois de la peinture surréaliste, des films hollywoodiens de la période art déco ou encore du travail du photographe Gilbert Garcin. Magritte René Magritte naît à Lessines, dans le Hainaut, le 21 novembre 1898. S'il est évident que Magritte a une activité de peintre, sa peinture doit surtout être vue comme une image poétique. C’est une peinture poétique qui s’inscrit dans une logique de remise en question de la réalité ou plus exactement d'une remise en question de la représentation de la réalité, que ce soit par l’image ou par le langage. L'homme au chapeau melon Dans Vision, Pierre Megos revisite les mythes futuristes du cinéma hollywoodien avec le parcours de Mr John que l'on voit tout au long du spectacle comme un personnage issu tout droit des tableaux de Magritte, dans un décor tout aussi surréaliste. 10 Gilbert Garcin Photographe originaire de Provence, et plus précisément de La Ciotat (il y est né en 1929), il a commencé à réaliser des photographies à l'âge de la retraite. Il laisse libre cours à sa créativité grâce au photomontage en noir et blanc, où il se met en scène, © Gilbert Garcin – Le choix décisif The decisive choice seul ou avec sa femme, dans différentes situations, dans des paysages irréels pour la plupart. Ses montages montrent différentes situations qui ont en commun la dérision, l'absurdité de la condition humaine et un humour qui s'apparente parfois à celui du théâtre de l'absurde d'Eugène Ionesco. Alors que les photographies de Gilbert Garcin nous présentent un univers figé, Pierre Megos y apporte sa propre poésie en y insufflant la vie, en se mettant lui-même en scène dans des décors librement inspirés du travail du photographe. Vision, c'est aussi ranimer la vie qui s'est figée sur la pellicule et l'on y retrouve, comme dans le travail de Garcin, le © Caroline De Decker surréalisme, l'humour, les questionnements sur la condition humaine mais aussi un personnage, ici Mr John, qui ne reste jamais dans un même lieu tout en étant en course contre le temps. Le cinéma hollywoodien de la période art déco Les années 30 à Hollywood sont marquées par une grande influence art déco que l'on retrouve, entre autres, dans les films de la Warner Bros. Les aspects de cette période ont été mis en scène dans les décors crées par des décorateurs de l'avant-garde allemande (comme La sérialité dans Gold Diggers of 1933 Anton Grot), qui créa les décors du film Gold Diggers (1933). Les principales caractéristiques esthétiques de l'art déco sont également présentes dans Vision : géométrie monumentale, plans vides, architecture qui génère du sens. 11 On notera omniprésente aussi dans une autre influence, Vision, celle du cinéma expressionniste : par l'effet d'étrangeté, les contrastes, la couleur noire et la sérialité. © Caroline De Decker Une scène dans Vision où la sérialité et les formes géométriques sont porteuses de sens Maquettes Les décors du film sont créés à partir de maquettes réalisées sur base de matériaux réels. “Ce qui m’intéresse dans la construction d’un monde miniaturisé, c’est la possibilité de détourner l’usage d’objets quotidiens au profit d’une esthétique surréaliste. Les spectateurs découvrent alors une nouvelle réalité plastique de l’objet. La scénographie des maquettes s’inspire de photographes surréalistes tels que Gilbert Garcin, Rodney smith, Dariusz Klimczak ainsi que des décors de films hollywoodiens." Réaliser un film de science-fiction demande des efforts considérables en termes de décors. Vision n’a pas dérogé à l’exigence du genre, sauf que tout a été utilisé à échelle réduite. Les matériaux utilisés sont tantôt des éléments bruts, kidnappés du quotidien pour assumer une dimension nouvelle (un rouleau de caisse enregistreuse devient une route interminable…), tantôt de véritables décors de films futuristes réalisés… à partir de papier. Ainsi, les dédales des couloirs du monde souterrain de l’acte 2 ont d’abord été réalisés numériquement, puis imprimés sur des patrons en papier pour être ensuite assemblés en maquettes proprement dites. Ces deux logiques, l’une plus brute et empirique, l’autre plus fine et numérique, se côtoient, se répondent et créent une poésie propre qui vient à chaque fois surprendre le spectateur. 12 L'incrustation L'incrustation (ou encore bluekey) est une technique utilisée au cinéma et qui consiste à filmer séparément un acteur ou un objet en studio devant un fond vert ou bleu, et une scène en extérieur, une maquette ou un décor de synthèse, pour ensuite superposer les deux séquences et ainsi recréer un décor derrière l'acteur ou l'objet de façon artificielle. Les différentes étapes : La couleur du fond : Le bleu est utilisé car il se rapproche de la couleur complémentaire de la chair, donc le contraste de chrominance est optimal. Cependant, avec la vidéo numérique, le vert est de plus en plus utilisé car c'est la couleur 13 primaire la plus lumineuse en vidéo, donnant ainsi un meilleur contraste vis-à-vis de l'objet à incruster. L’incrustation des acteurs dans les images de synthèse : On peut aussi incruster des acteurs dans un décor tridimensionnel mouvant, par image de synthèse. L'incrustation d'un fond tridimensionnel, plus complexe, s’effectue en trois temps : 1) Tout d’abord, l’acteur interprète son rôle devant un fond vert pendant que l’on prélève des données telles que la position de la caméra, la focale, diverses distances, la direction de l’éclairage, etc. 2) Ensuite, les graphistes fabriquent le décor à l’aide d’un logiciel et reconstituent la scène grâce à ces données. Un modèle numérique du comédien est créé afin de le faire évoluer dans l’environnement du décor et de « récupérer » l’ombre portée de celui-ci sur les objets virtuels. 3) Enfin, les images de synthèse correspondantes sont calculées, puis le comédien y est intégré à la place du modèle.1 L'utilisation de l'incrustation dans Vision : Soit à Jardin Un tissu bleu tendu sur pied représente l’aire du jeu théâtral. L’éclairage est visible. L’acteur décors, les joue situations en imaginant ainsi que les les personnages de l’histoire. Sur le plateau, 1 © Herbert Schüller http://jcinema.wordpress.com/technique-cinema/incrustation/ 14 une caméra reliée à un ordinateur capte en temps réel ce qui se passe sur l’aire de jeu et permet l’incrustation de l’acteur dans les décors. Une bande sonore l’accompagne et lui sert de repère pour interagir avec les événements narratifs et dramatiques qui existent dans le film qu’il côtoie mais qu’il ne peut pourtant pas voir. Soit à Cour Un écran suspendu représente le Septième Art. Les spectateurs peuvent voir le résultat des déplacements de l’acteur dans un film en noir et blanc projeté sur la toile. Les plans ont été choisis et tournés préalablement dans des décors miniaturisés, mais dont le rendu final est à taille humaine. Les dialogues anglais sont soustitrés en français et/ou néerlandais. 15 Pierre Megos et les mythes Dans 12 Works déjà, comme dans Fucking Boy Pierre Megos interprétait des héros qui devaient sauver le monde. Dans Vision, la catastrophe a déjà eu lieu, le monde semble être fini et c'est aux mythes du cinéma qu'il s'attèle ici. " Dans mes spectacles, je regarde comment je peux envahir l'architecture d'un lieu, et, avec l'équipe, on l'investit pour créer un monde onirique, un monde de la mythologie". Ce qui est intéressant dans les mythes pour Pierre Megos, c'est qu'il s'agit d'"actes universels, de peurs humaines que tout le monde a. Tout comme les mythes, les films de science-fiction sont les supports de l’imaginaire. Ils sont à la base de la rêverie de la masse populaire. Au moment où elles ont été générées, ces histoires représentaient les questions et peurs de la société d’une époque. L’universalité de ces nouveaux mythes réside dans le sentiment d’appartenance à une même espèce et par conséquent elle nous apporte une vision métaphorique de l’homme. Celui-ci a toujours voulu connaître son avenir. En effet, il est tentant de savoir à l’avance ce qui nous arrivera demain. Certains verront en cette tentation une simple curiosité, d’autres le besoin de contrôler le présent en influant sur l’apparition d’événements déjà connus. La question de l’avenir sous-tend celle du destin, du hasard et de sa fatalité mais aussi celle du sens même de la vie et du pouvoir d’action dont nous disposons sur celle-ci". Biographie Curriculum Vitae en ligne: http://www.pierremegos.com/CV%20FRENCH.pdf Site: www.pierremegos.com 16 Trailer d’une étape de travail sur Vision: http://www.youtube.com/watch?v=wJRcUTHa7t4&fmt=18 Pierre Megos est un artiste gréco-belge, né à Bruxelles en 1980. En 2006, il termine ses études en interprétation dramatique à l'INSAS (Bruxelles). Après avoir travaillé en tant que comédien pour le metteur en scène Armel Roussel (Pop ?, Fucking Boy), Sophie Kokaj (This is not a love song), la compagnie Mexicaine Pocha Nosta, il décide de devenir indépendant en s’auto-dirigeant dans des histoires qu’il écrit, met en scène et interprète. En observant son travail, le spectateur est invité à prendre en compte le fait qu'il se considère comme étant un artiste pluridisciplinaire (acteur, performeur, metteur en scène, auteur et réalisateur), utilisant différents vecteurs de création. En 2010, il réalise deux performances (12 works, première expérience regardée et 12 works, deuxième expérience narrative) ainsi qu’une exposition photographique à la Maison du spectacle La Bellone. Ce travail de recherche, confrontant le théâtre, la performance et les arts plastiques à la mythologie grecque, aboutira à la création de son premier spectacle 12 Works au Théâtre de la Place à Liège. En 20112012, il devient l’habitant de la Balsamine (www.balsamine.be). Au cours de cette résidence annuelle, il met en place une série de performances et d’installations servant de bases à de son nouveau spectacle Vision créé en janvier 2013 à la Balsamine. Sa démarche Son travail de création et de recherche se base essentiellement sur le désir, les fantasmes que le théâtre lui procure. Ce sont purement des projections personnelles de désir brut. Celui-ci est multiple, il peut se porter sur un objet, un costume, une œuvre d’art, une performance, une pièce, un lieu, un thème.... 17 Le geste créatif est purement instinctif, comme les tentacules d’une pieuvre qui capte tout ce qui lui plaît ou comme un satellite. Vient ensuite un travail associatif d’idées et de dramaturgie pour permettre de faire apparaître le sens profond d’un éventuel spectacle. La force de l’image et sa force esthétique sont généralement utilisées comme techniques de narration de l’histoire. Le travail sur l’image, qu’il soit plastique ou cinématographique, a toujours été au centre de ses questionnements. Celui-ci est lié à la notion de beau, à la notion de réel. La narration de l’histoire à proprement dite se fait de manière visuelle et symbolique comme un film dont on a coupé le son puis les dialogues s’y insèrent pour permettre de faire avancer le récit. L’inspiration du travail de Pierre Megos est tirée des mythologies antiques ou contemporaines qu’il analyse puis s’approprie en imaginant un récit au théâtre. 18 Fiche pédagogique L’art du montage Reprenons la définition du mot ‘montage’ présenté dans un dictionnaire usuel, Le Larousse : Action de mettre ensemble, par des techniques appropriées, des éléments (textes, sons, images, photos, etc.) de diverses origines pour obtenir un effet particulier. le montage consisterait alors à sélectionner différentes séquences travaillées, différentes images créées, ou moments sonores et à les assembler dans un ordre choisi, ceci dans le but de donner du sens et d'aboutir à une œuvre singulière. Essayons d’appliquer cette définition à l’œuvre scénique : « Le montage est l'art d'exprimer ou de signifier par le rapport de deux plans juxtaposés de telle sorte que cette juxtaposition fasse naître l'idée ou exprime quelque chose qui n'est contenu dans aucun des deux plans pris séparément. L'ensemble est supérieur à la somme des parties » Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein Il est évident que si tel extrait est associé à cet autre, il ne racontera pas la même chose que s’il est associé à tel autre. Le montage permet alors de donner un regard sur un sujet particulier. Il peut se décliner à l’infini et il a son rythme propre. Il est même possible de choisir de répéter une même séquence ou de la raccourcir, pour qu’elle raconte autre chose que ce qu’elle racontait initialement. A. Laissons-nous comprendre pratiquement ce procédé en étudiant la différence qu’il existe entre les montages suivants de séquences similaires : Prenons 4 actions : Elle pleure Elle sourit Il lui prend la main Il part Montage 1 1) Il part 2) Elle pleure 3) Il lui prend la main 4) Elle sourit 19 Montage 2 1) Il lui prend la main 2) Elle sourit 3) Il part 4) Elle pleure Montage 3 1) Elle sourit 2) Il lui prend la main 3) Elle pleure 4) Il part Que pouvons-nous imaginer comme histoire à la lecture de chacun de ces montages ? L’ordre des séquences est-elle significatif ? B. Nous vous proposons suite à cet exemple de proposer à vos élèves d’établir un montage personnel à partir d’un groupe de textes donné (par exemple des interviews récoltées autour d’un sujet, voir la fiche 3, ou d’un corpus de textes autour d’une thématique, de petits dialogues écrits en classe). Il leur est possible aussi de couper dans les textes, d’accoler une partie à une autre, de répéter une séquence. Pour affiner le travail, il serait intéressant de proposer aux élèves de choisir, indépendamment du choix général, des textes personnels, ou d’auteurs divers, des musiques (à écouter en lisant le travail) ou paroles de musique, des images, afin de singulariser leur travail. Le montage doit raconter quelque chose de clair qui pourrait être défini par une phrase. Exemples : - J’aimerais avec ce montage raconter le parcours intérieur d’une femme qui vient de se séparer de son compagnon. - Ce montage raconte le parcours d’un adolescent et son émancipation - Je voulais raconter la réflexion d’un homme suite à différentes expériences autour de la tolérance et du racisme : de l’intolérance, il passe à une forme d’ouverture d’esprit... Ou inversement je voudrais raconter le parcours d’une femme, à la base ouverte, qui se referme peu à peu... Reste à mettre en scène les projets les plus aboutis… Mais il est évident que cette dernière étape ne se fait pas en un jour... C. Cet exercice peut être également décliné avec une série d’images dont l’ordre changerait significativement le sens du tableau d’images proposé. 20 Fiche pédagogique Application à l’art du montage Comment représenterais-tu la fin du monde ? Tel des créateurs omnipotents, je propose aux élèves de réaliser leur propre fin du monde. De nombreux films en parlent, et présentent différentes issues, plus catastrophiques les unes que les autres. Evidemment ici, il s’agirait, par le biais de plusieurs outils, de créer une sensation de fin du monde, de ne pas chercher l’illustration, mais plutôt la suggestion… Différentes étapes du travail : 1. Répertorier tous ensemble les différentes fins du monde qu’ils connaissent, telles qu’elles sont représentées : par quelles musiques, quelles images, quels sons ? Sont-elles originales ou correspondent-elles plutôt à des stéréotypes, ou une forme de réalité scientifique ? 2. Fermer les yeux, et par un exercice de visualisation, essayer de se projeter dans sa propre fin du monde. L’enseignant ou l’animateur peut poser des questions précises afin de stimuler l’imagination du participant. 3. A l’élève de jouer : il se compose un ensemble d’images, de vidéos, de sons, de musiques, de gestes (actions de jeu) qui correspondent, de manière indirecte ou directe, à l’expérience de visualisation vécue. 4. Dernière étape, très agréable : comment monter ces différents matériaux ensemble ? Dans quel ordre ? Simultanément ou successivement ? 5. Présenter son travail au reste du groupe 21 Annexes 22 Principales références cinématographiques dans Vision La quatrième dimension : La Quatrième Dimension (The Twilight Zone) est une série télévisée américaine de science-fiction, en 138 épisodes de 25 minutes et 18 épisodes de 50 minutes, créée par Rod Serling et diffusée entre le 2 octobre 1959 et le 19 juin 1964 sur le réseau CBS. Cette série est une anthologie d'histoires fantastiques, étranges, énigmatiques dont le but était, comme le disait son créateur Rod Serling, « de frapper le téléspectateur, de le choquer par la chute toujours inattendue, surprenante et singulière de chacune de ces histoires ». Chaque épisode est indépendant et la série ne compte aucun personnage récurrent. Psychose : Psychose (Psycho) est un film américain d'horreur et un thriller tourné en noir et blanc. Réalisé par Alfred Hitchcock, dont c'est le 47e long-métrage, Psychose est sorti en novembre 1960, et lui a été inspiré par le roman éponyme de Robert Bloch, Psycho. Le scénario a été écrit par le jeune scénariste Joseph Stefano. Ce film majeur dans la filmographie d'Alfred Hitchcock est considéré comme un chef-d'œuvre1 du suspense et a élevé Anthony Perkins au rang de célébrité du cinéma. Il y interprète Norman Bates, un jeune homme perturbé, propriétaire d'une vieille demeure surplombant le motel dont il est également propriétaire, et où Marion Crane (Janet Leigh), une automobiliste de passage, connaîtra un destin tragique. Un détective privé (Martin Balsam), puis l'amant et la sœur de Marion (Vera Miles), se lanceront à sa recherche. Suspense et horreur se conjuguent pour atteindre leur paroxysme au moment où le mystérieux meurtrier est finalement démasqué. I am a legend : Je suis une légende (I Am Legend) est un film d'anticipation postapocalyptique américain réalisé par Francis Lawrence, sorti le 14 décembre 2007. Ce film est adapté du roman éponyme de l'auteur américain Richard Matheson paru en 1954 et est un remake du film de 1971 Le Survivant. 23 En 2009, une scientifique trouve ce qui semblerait être le vaccin contre le cancer. Cependant, la joie est de courte durée, car ce vaccin tue les humains les moins résistants et fait muter les autres. L'évacuation des survivants sur des bateaux est un échec, personne ne trouvant de remède au nouveau virus qui décime l'humanité. Cependant, un dernier espoir subsiste, le docteur Robert Neville (Will Smith), officier de l'armée des États-Unis et médecin. Il deviendra la légende. En plus de ses grandes connaissances en médecine, il est immunisé contre le virus et possède un laboratoire très équipé dans sa maison et est chargé d'enrayer la maladie en trouvant un vaccin. Dernier New-Yorkais, il occupe ses journées, entre ses différentes expérimentations, à chasser les animaux s'étant installés dans la ville, à jouer au golf depuis un porteavion ou encore à écumer les appartements vides à la recherche de nourriture. Il diffuse de plus, tous les jours, un message exhortant d'éventuels rescapés à venir le rejoindre, sans vraiment y croire. Un jour, il tombe dans un piège tendu par un des humains mutés The world, the flesh and the devil (le monde, la chair et le diable) : Le Monde, la chair et le diable (The World, The Flesh and the Devil) est un film de science-fiction américain réalisé par Ranald MacDougall en 1959. Après un éboulement au fond d'une mine en Pennsylvanie, Ralph Burton attend des secours qui n'arrivent pas et finit par se libérer seul des décombres. De retour à la surface, il découvre que toute trace de vie humaine semble avoir disparu après le passage d'un nuage radioactif. En route pour New York, il traverse des avenues désertes, s'organise et récupère ce dont il a besoin dans les magasins, tirant derrière lui un chariot au pied des gratte-ciels abandonnés... Est-il vraiment le seul survivant de l'humanité ? Les dents de la mer : Les Dents de la mer (Jaws1) est un film à suspense américain réalisé par Steven Spielberg, sorti en 1975. A quelques jours du début de la saison estivale, les habitants de la petite station balnéaire d'Amity sont mis en émoi par la découverte sur le littoral du corps atrocement mutilé d'une jeune vacancière. Pour Martin Brody, le chef de la police, il ne fait aucun doute que la jeune fille a été victime d'un requin. Il décide alors d'interdire l'accès des plages mais se heurte à l'hostilité du maire uniquement intéressé par l'afflux des touristes. Pendant ce temps, le requin continue à semer la terreur le long des côtes et à dévorer les baigneurs... 24 The day after tomorrow: Le Jour d'après (The Day After Tomorrow) est un film catastrophe de Roland Emmerich sorti en 2004. Le climatologue Jack Hall avait prédit l'arrivée d'un autre âge de glace, mais n'avait jamais pensé que cela se produirait de son vivant. Un changement climatique imprévu et violent à l'échelle mondiale entraîne à travers toute la planète de gigantesques ravages : inondations, grêle, tornades et températures d'une magnitude inédite. Jack a peu de temps pour convaincre le Président des Etats-Unis d'évacuer le pays pour sauver des millions de personnes en danger, dont son fils Sam. A New York où la température est inférieure à - 20° C, Jack entreprend une périlleuse course contre la montre pour sauver son fils. THX 1138 : THX 1138 est un film américain de science-fiction réalisé par George Lucas (1971) et produit par Francis Ford Coppola. Dans une société souterraine du futur, les hommes vivent sous sédatifs. Ils sont socialement brimés par un pouvoir totalitaire et invisible au sein d'un univers blanc monochrome. Sous l'impulsion de sa compagne LUH 3417, l'ouvrier THX 1138 accepte de fuir avec elle. En conflit avec le chef de LUH 3417 (SEN 5241) qu'il dénonce, THX 1138 se retrouve finalement aussi en prison. THX 1138 est inculpé d'avoir enfreint la règle du sexe interdit avec LUH 3417 et pour n'avoir pas pris certaines des drogues obligatoires (que LUH 3417 lui remplaçait pour le sortir de son état robotique). Les deux hommes s'enfuient de prison à l'aide d'un hologramme humain. Mais SEN 5241 renonce à quitter la cité. THX 1138 y parvient après avoir découvert que LUH 3417 a été exécutée. Matrix : Matrix (en France) ou La Matrice (au Québec et au Nouveau-Brunswick), (The Matrix) est un film de science-fiction réalisé par Andy et Larry Wachowski et sorti en 1999. Il est le premier volet d'une trilogie qui se poursuivra avec les films Matrix Reloaded et Matrix Revolutions. Thomas A. Anderson, un jeune informaticien connu dans le monde du hacking sous le pseudonyme de Néo (préfixe grec signifiant « nouveau » et anagramme de (The) One en anglais, signifiant « l'Élu » ), est contacté via son ordinateur par ce qu’il pense être un groupe de hackers informatiques. Ils lui font découvrir que le monde dans lequel il vit n’est qu’un monde virtuel dans lequel les êtres humains sont gardés sous contrôle. 25 Morpheus, le capitaine du Nébuchadnézzar, contacte Néo et pense que celuici est l’Élu qui peut libérer les êtres humains du joug des machines et prendre le contrôle de la matrice (selon ses croyances). Brazil : Brazil est un film d'anticipation britannique réalisé par Terry Gilliam, sorti en 1985. Sam Lowry, un bureaucrate d'un monde rétro-futuriste totalitaire, essaye de corriger une erreur administrative, et va lui-même devenir un ennemi de l'État. Sam se contente de son travail et de sa petite vie tranquille tout en s'échappant en rêve dans un monde de héros romantiques. Son existence satisfaite, mais solitaire, est compliquée par l'arrestation brutale d'un certain Archibald Buttle, en raison d'une erreur administrative. Il tente de réparer cette injustice et doit lutter contre un système extrêmement contrôlé qui le considère de plus en plus comme un dissident. Les tentatives de sa mère de lui obtenir une promotion, l'intrusion d'un chauffagiste rebelle au système, Harry Tuttle, et la survenue en chair et en os de la femme de ses rêves sont les autres éléments de l'intrigue. Lost in La Mancha : Lost in La Mancha est un film britannique de Keith Fulton et Louis Pepe tourné en 2000 et sorti en 2002 (2003 en France). Pendant l'été 2000 à Madrid, Fulton et Pepe suivaient le tournage du film de Terry Gilliam pour réaliser le making of du film L'Homme qui a tué Don Quichotte (The Man Who Killed Don Quixote). Jean Rochefort, Johnny Depp et Vanessa Paradis auraient dû avoir les rôles principaux. Le tournage du film tourna à la catastrophe : problèmes d'organisation, conflits personnels, vols intempestifs de F16 de l'armée de l'air américaine basée en Espagne sur le site de tournage, pluie diluvienne dans un lieu désertique qui dégrade le matériel du tournage et altère le décor (le désert servant de lieu de tournage devenant verdoyant le lendemain du déluge), maladie de Jean Rochefort qui l'écarte du tournage et l'empêchera pour toujours de remonter sur un cheval : la nature de la maladie dépend des sources, une double hernie discale1, une infection de la prostate2, ou les deux3. L'assureur du film a ensuite acquis les droits du scénario et toutes les scènes déjà tournées, en contre-partie du remboursement des producteurs. Lost in La Mancha se transforma vite en un documentaire, chronique du naufrage d'un film. 26 Metropolis : Metropolis est un film expressionniste de science-fiction allemand produit pendant la courte période de la République de Weimar. Réalisé en 1927 par le réalisateur autrichien Fritz Lang, le film est muet et en noir et blanc. Le scénario est écrit par Lang et sa femme, Thea Von Harbou avec comme acteurs Brigitte Helm, Gustav Fröhlich, Alfred Abel and Rudolf Klein-Rogge. Le film est produit dans les Studios Babelsberg par UFA (Universum-Film AG). En 2026, Metropolis est une mégapole dans une société dystopique divisée en une ville haute, où vivent les familles intellectuelles dirigeantes, dans l'oisiveté, le luxe et le divertissement, et une ville basse, où les travailleurs font fonctionner la ville et sont opprimés par la classe dirigeante. Maria (Brigitte Helm), une femme de la ville basse, essaie de promouvoir l'entente entre les classes, et emmène clandestinement des enfants d'ouvriers visiter la ville haute ; le groupe se fait repousser par les forces de l'ordre, mais Freder Fredersen (Gustav Fröhlich), le fils du dirigeant de Metropolis, tombe amoureux d'elle. En descendant dans la ville basse pour la retrouver, il voit un ouvrier épuisé défaillir à son poste de travail, le rythme imposé par les machines étant trop élevé, une violente explosion se produit sur la « machine M », tuant des dizaines de travailleurs. Dans la fumée, Freder voit la machine M se transformer en Moloch, une divinité monstrueuse à laquelle les travailleurs infortunés sont sacrifiés. Freder se rend chez son père, Johhan « Joh » Fredersen (Alfred Abel), pour le mettre au courant des conditions extrêmement pénibles dans lesquelles travaillent les ouvriers et lui demande d'améliorer cela. Voyant qu'il ne peut convaincre son fils des bienfaits de cette société ségrégatrice, Johhan le fait suivre par un espion. Freder retourne dans la ville basse où, voyant un ouvrier au bord de l'épuisement, il persuade celui-ci d'échanger leurs vêtements et de le remplacer à la machine, tandis que l'ouvrier, Georgy, matricule 11811, monte à la ville haute où il goûtera aux plaisirs de la vie. Après une pénible journée de travail, Freder se rend dans des catacombes à une réunion secrète en suivant un plan trouvé dans une poche des vêtements de l'ouvrier qu'il a remplacé. Là, il découvre Maria en train de s'adresser aux ouvriers et d'annoncer l'arrivée d'un médiateur qui apportera l'égalité entre les habitants des villes haute et basse. Entre-temps, Joh reçoit des plans trouvés dans les poches d'ouvriers morts au travail et se rend chez Rotwang, l'inventeur du monstre machine qui fait 27 fonctionner toute la ville, qui lui indique qu'il s'agit du plan qui mène aux catacombes où se tient la réunion secrète. Joh épie la réunion sans reconnaître son fils parmi la foule. Craignant la menace, Joh ordonne à Rotwang de façonner un robot à l'image de Maria afin de semer le chaos parmi les ouvriers. Mais ce que Joh ignore, c'est que Rotwang a d'autres plans… Buffalo '66 : Buffalo '66 est un film américain réalisé par Vincent Gallo, sorti en 1998. Billy Brown sort tout juste de cinq ans de prison et doit aller voir ses parents à qui il n'a pas voulu avouer qu'il était en prison, préférant leur dire qu'il était parti se marier. Il kidnappe alors une jeune femme en chemin, Layla, qu'il oblige à se faire passer pour sa femme devant ses parents. Gerry : Gerry est un film américano-argentino-jordanien réalisé par Gus Van Sant et sorti en 2002. Deux jeunes hommes nommés tous les deux Gerry s’enfoncent dans le désert californien, tout d’abord en voiture puis à pied. Au fur et à mesure que se poursuit leur errance et que s’amenuise l’espoir de retrouver leur chemin, leur amitié subit les premières difficultés... The Truman show : The Truman Show est un film américain de Peter Weir sorti en 1998. Il met en scène Jim Carrey dans le rôle principal, aux côtés de Laura Linney, Noah Emmerich, Ed Harris et Natascha McElhone. Le film raconte la vie d'un homme, Truman Burbank, star d'une télé-réalité à son insu. Depuis sa naissance, son monde n'est qu'un gigantesque plateau de tournage, tous ceux qui l'entourent sont des acteurs, lui seul ignore la réalité. Le film explore ses premiers doutes et sa quête pour découvrir la vérité. Truman Burbank vit paisiblement. Marié à Meryl, infirmière, il vit dans la ville paradisiaque de Seahaven, remplie de gens sympathiques et de jardins bien entretenus. Et néanmoins Truman a envie de voyage à l'étranger, de découvrir de nouvelles choses, et surtout de retrouver une fille, Sylvia, dont le regard l'a envoûté dans sa jeunesse. Cependant, tout semble contraindre Truman à rester dans la ville. 28 The Island : The Island, ou L'île au Québec, est un film américain de science-fiction réalisé par Michael Bay, sorti en 2005. En 2019, Lincoln 6-Echo (Ewan McGregor) et son amie Jordan 2-Delta (Scarlett Johansson) font partie des centaines de pensionnaires d'un gigantesque complexe fermé, un espace confiné, aseptisé, mais dit idyllique. À en croire le docteur Merrick et ses agents, une terrible contamination a ravagé la Terre quelques années auparavant. Heureusement, des survivants sont régulièrement retrouvés pour être ramenés dans le complexe dont le but est de préserver les résidents de la contamination. La vie y est encadrée et étroitement surveillée. Aussi, pour illuminer l’existence morne de cet univers stérile et totalitaire, chaque personne place ses espoirs dans « la Loterie », un générateur numérique aléatoire qui appelle régulièrement quelques noms. Les heureux gagnants reçoivent le privilège de quitter le complexe pour un transfert sur « l'Île », censée être le dernier territoire à avoir échappé à la contamination, et ce afin d'y être les Adam et Ève d'une nouvelle humanité. Lincoln remet en question les restrictions faites à sa liberté. Lié d'amitié avec McCord, un des techniciens qui travaillent dans la salle des machines du complexe, il découvre un jour dans ce secteur un insecte venu de l'extérieur. Comment a-t-il pu échapper à la contamination ? Poussé par la curiosité, il découvre bientôt que les choix de « La Loterie » ne seraient pas dus au hasard car « l'Île » cache une terrifiante vérité. Que lui et les centaines de « survivants » sont des clones de personnalités riches et célèbres et qu'ils sont des « police d’assurance » et s'ils sont tirés au sort, les gagnants meurent pour se faire prélever leurs organes. La planète des singes 2 – Les origines : La Planète des singes : Les Origines, ou La Montée de la planète des singes au Québec 2 (Rise of the Planet of the Apes) est un film de science-fiction américain réalisé par Rupert Wyatt, mettant en scène James Franco et Andy Serkis, sorti en 2011. Cette préquelle (ou antépisode) à la saga adaptée du roman La Planète des singes de Pierre Boulle se penche sur l'origine de l'intelligence des singes. Bien que le sujet soit similaire au quatrième volet de la série La Conquête de la planète des singes (1972), ce film n'en constitue cependant pas un remake 3. Will Rodman (James Franco) est un scientifique de San Francisco, travaillant chez la compagnie Gen-Sys, qui tente de développer un remède (ALZ-112) contre la maladie d'Alzheimer en testant génétiquement un 29 rétrovirus sur des cobayes chimpanzés. Après des années d'études, il parvient à élaborer une solution qui semblerait fournir aux chimpanzés une intelligence cognitive dépassant l'imagination. Pourtant, lors de la présentation de ce virus novateur, "Beaux Yeux", le cobaye principal, s'évade, sème la panique dans la compagnie et est finalement abattu dans la salle de réunion. Le directeur de la compagnie Steven Jacobs (David Oyelowo) ordonne alors à Robert Franklin (Tyler Labine) d'euthanasier tous les autres sujets. Mais Beaux Yeux avait secrètement accouché dans sa cellule d'un petit mâle, que Will recueille dans son propre foyer. Rapidement, César développe une intelligence hors du commun transmise génétiquement par sa mère. Trois ans plus tard, Will décide d'injecter un échantillon du même virus ALZ-112 à son père Charles (John Lithgow) qui souffre de la maladie d'Alzheimer. Du jour au lendemain, l'état de ce dernier s'améliore au delà de toute attente, mais au bout de cinq ans, son système immunitaire commence à combattre le rétrovirus. Un jour, pris de démence, Charles entre en conflit avec l'un de ses voisins. Témoin de la scène, César se précipite alors sur l'agresseur, le propulse au sol et le mord. Capturé par les autorités, le singe est forcé de rejoindre un refuge pour primates, à San Bruno, où il découvre bientôt ses semblables, maltraités par des gardiens sans scrupules. César parviendra à s'échapper de sa cage et à assurer son autorité sur le mâle dominant de la bande, grâce à l'aide d'un gorille nommé Buck. Pendant ce temps, Will crée une forme plus puissante de rétrovirus, le ALZ-113, et obtient l'autorisation d'effectuer de nouvelles expériences sur des chimpanzés. Cependant, son collègue Franklin (Tyler Labine) découvrira à ses dépens la toxicité du virus pour les hommes. Avant sa mort, et en tentant d'avertir Will, il contaminera malgré lui le voisin de ce dernier. César s'échappe du refuge et pénètre dans la maison de son ancienne famille. Il y vole deux flacons du virus (ALZ-112) pour contaminer ses compagnons du refuge. Doués d'intelligence, les primates se réunissent pour établir le plan de leur libération, ce qui alertera un gardien. Après une courte lutte, les singes s'échappent et envahissent la ville afin de libérer tous leurs semblables du zoo de San Francisco et les nouveaux cobayes entretemps arrivés à la compagnie Gen-Sys. Après avoir combattu les policiers sur le Golden Gate Bridge, les singes fuient dans la forêt du monument national Muir Woods. Pendant ce temps, le virus se répand rapidement sur la planète, contaminant les humains... 30