Dossier pédagogique - Théâtre de la Maison du Peuple

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Dossier pédagogique - Théâtre de la Maison du Peuple
DOSSIER
PEDAGOGIQUE
Sommaire
L'histoire .................................................................... 3
Le projet ..................................................................... 5
Un travail cinématographique ................................................... 7
Un travail plastique .......................................................... 10
Magritte ................................................................... 10
Gilbert Garcin .............................................................. 11
Le cinéma hollywoodien de la période art déco ................................ 11
Maquettes .................................................................. 12
L'incrustation................................................................ 13
Les différentes étapes ...................................................... 13
La couleur du fond .......................................................... 13
L’incrustation des acteurs dans les images de synthèse ...................... 14
L'utilisation de l'incrustation dans Vision .................................. 14
Pierre Megos et les mythes .................................................... 16
Biographie ................................................................. 16
Fiches pédagogiques...............................................................19
L'art du montage. ............................................................. 19
Application à l'art du montage: créer sa propre fin du monde....................21
2
L'histoire
Mister John (nom qui fait référence à John Doe :
expression américaine qui désigne une personne non
identifiée) est un héros qui nous ressemble : un
homme ordinaire en costume gris, mais qui devient
extraordinaire
© Herbert Schüller
au
fil
de
l’histoire.
Les
spectateurs suivent les aventures de ce personnage
dans un monde qui a des allures de rêves.
Tout d'abord Mr John erre seul dans une ville déserte et étrange où il cherche à
comprendre ce qui lui arrive. Bien vite l’histoire se transforme en cauchemar
vertigineux rendant le personnage fou et incapable d’assumer sa solitude.
Dans Vision, le personnage voyage dans les méandres d’un futur fantasmé, ou tout
simplement dans son esprit. Il n’arrive pas à comprendre vraiment où il est, il a
l’impression qu’on le manipule. À la fin de la première partie, l’homme est
face à son futur proche, sorte de représentation de la fin du monde qui avec des
archétypes reconnaissables (éruptions volcaniques, tsunamis...).
Ensuite, la deuxième partie présente l’après fin
du monde. Cet acte central met en scène un monde
souterrain peuplé d’enfants (en costumes noirs,
chauves et barbus) aux comportements d’adultes,
essayant de construire un nouveau monde sur les
© Florence Minder
ruines du passé. Dans ce chaos mélangeant mythes ancestraux et modernité, Mister
John vient interrompre la monoparentalité : il est d’abord considéré comme
l’étranger puis comme l’élu attendu pour sauver Miss Jane et ses enfants de la
guerre qui se prépare. Le héros devient une sorte de père du nouveau monde dont le
but est de défendre les générations futures.
Cette deuxième partie contient une réflexion faisant écho à l’allégorie de la
caverne. Celle-ci questionne la connaissance de la réalité et sa transmission en
posant
une
réflexion
sur
le
conditionnement
des
esprits.
L’allégorie
est
3
contemporaine dans la mesure où elle questionne le pouvoir établi dans une société
et l’aveuglement de ses citoyens.
Le dernier acte du spectacle nous conduit à une sorte de réveil, une sorte de
retour à la réalité. Le personnage est face à la maquette utilisée dans les
parties précédentes et tente de poser un regard et une pensée sur le temps.
Dans Vision, Pierre Megos n'a pas peur de reposer des questions traitées dans le
cinéma hollywoodien comme : si la terre doit faire l’objet de changements
radicaux et que notre civilisation, telle que nous la connaissons, doit subir des
transformations majeures, quelle serait l’image de ce nouveau monde ? Qui en
seraient les survivants ? Comment une nouvelle société est-elle capable de se
reconstruire ?
4
Le projet
Vision est un spectacle poétique questionnant la notion de réalité au sens
large ainsi que la solitude inhérente à notre condition humaine. Pierre
Megos choisit pour ce projet d’entrer dans un monde aussi vaste que
l’infini où le théâtre se confronte au cinéma, l’inconscient au conscient
et le réel à l’imaginaire, le tout soutenu par un concept scénique fort.
Dans ce spectacle, le passé se mélangera au présent tandis que le présent
tentera de se rapprocher du futur.
L’envie de mettre en scène une prémonition est née d’abord du constat que
le discours théâtral sur notre société de consommation capitaliste n’avait
plus aucun poids politique aujourd’hui, qu’il fallait proposer une vision
plus vaste et qu’il serait peut-être mieux de parler du futur à la plade
du présent déjà connu. Ce discours à contretemps est peut-être une manière
d’établir une sorte d’éthique du futur, prenant en compte les générations
à
venir
en
essayant
de
trouver
un
fondement
ontologique
dans
nos
responsabilités humaines présentes. Loin de vouloir se lancer dans une
futurologie du monde, Vision propose une conception personnelle d’un futur
fantasmé, une intuition au monde et une conception poétique de ce à quoi
l’homme pourrait être confronté dans un avenir proche. Comme le titre
l’indique,
l’artiste
veut
prémonition
apocalyptique
donner
une
jubilatoire.
Il
perception
veut
et
proposer
non
une
pas
une
vision
futuriste de manière subtile sans rien imposer aux spectateurs, une sorte
de fenêtre représentative des angoisses humaines mettant en scène un avenir
qui questionne le présent.
Vision est un projet qui questionne en temps réel les relations étroites du
théâtre avec le cinéma. Cette confrontation est visible à l’œil nu. Les
spectateurs peuvent simultanément regarder un film et sa fabrication où se posent
5
les questions suivantes: qu’est-il possible ou impossible de montrer aujourd’hui
au théâtre? Est-ce qu’une symbolisation théâtrale est plus forte qu’une réalité
montrée ? Qu’est-ce qui permet au jeu d’acteur d’exister ? Est-ce que ce
dernier a besoin d’éléments réels pour être crédible ou peut-il tout interpréter
en utilisant uniquement le pouvoir de son imagination ?
Le projet Vision dépasse les impossibilités représentatives propres au théâtre car
il arrive à dégager une certaine réalité visuelle généralement difficile à
atteindre. Il est capable de représenter, grâce à l’incrustation, une infinité de
possibles. Mais parallèlement à cela, les spectateurs assistent à la fabrication
de cette réalité en temps réel. Il y a donc un rapport ambigu qui s’installe
entre imagination et réalité, souligné par une histoire réellement vécue par
l’acteur mais symboliquement rêvée par celui-ci. L’acteur, en utilisant son
imagination émotionnelle, incarne véritablement l’histoire. Mais, puisque tout
est visible, il développe un jeu brut, passant d’un état de jeu à un état de nonjeu sans transition aucune. Il joue les situations et les émotions nécessaires à
la narration de l’histoire tout en étant attentif à suivre minutieusement le
parcours de marques au sol nécessaires aux contraintes cinématographiques. Par
conséquent, les spectateurs assistent donc à une performance d’acteur mélangeant
mouvements chorégraphiques et états émotionnels. Ils suivent d’une part les
aventures du protagoniste et d’autre part le travail performatif de l’acteur qui
« essaye à tout prix » de jouer dans un film en temps réel. Le dispositif induit
par essence le sens du spectacle.
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Un travail cinématographique
Seul, un homme en costume et chapeau melon erre à travers un paysage imaginaire où
règne le vide dans un décor surréaliste. Au gré des rencontres improbables et d'un
temps qui semble n'avoir de loi que son libre-arbitre, Pierre Megos revisite les
mythes futuristes hollywoodiens qui questionnent la société et ses peurs afin de
proposer sa conception personnelle d'un futur fantasmé. Avec son propre mythe, le
metteur en scène propose une vision futuriste du monde, mais sans rien imposer au
spectateur.
N'hésitant pas à user de référents cinématographiques, parfois explicites, à
d'autres moments plus subtils, le metteur en scène, en réactivant chez le
spectateur les souvenirs de scènes cultes, aborde les thèmes universaux traités
par le cinéma hollywoodien (le chaos lié aux origines, le héros, la guerre, le
temps et la transmission) et emmène les spectateurs d'un film à l'autre.
En trois actes, Pierre Megos arrive à entrecroiser de façon improbable les
références à des films aussi vieux que récents, qui font rêver comme ils font peur,
mais qui ont ce point commun
d'être le support de l'imaginaire et de la rêverie
de la masse populaire.
Quand
le
personnage, Mr
John,
s'approche
d'un
mannequin assis sur sa chaise, on ne peut que se
remémorer
la
fin
du
film
Psychose,
d'Alfred
Hitchcock, où le squelette de la veille dame assise,
en
se
retournant,
l'actrice,
alors
effraie
au
au
comble
plus
de
haut point
l'horreur
(http://www.youtube.com/watch?v=xWHYmNrAFlI). C'est
aussi ce moment là que le personnage de Vision est
La quatrième dimension : scène où le
héros dialogue avec ce qu'il croit être une
femme
perturbé et se perd dans les décors d'un monde changeant. L'originalité tient ici
au fait que la scène y mêle un autre référent, celui du premier épisode de la non
moins célèbre série La quatrième dimension.
7
On y retrouve l'arrivée d'un homme dans
un paysage désertique, le dialogue avec
ce qu'il croit être une femme, la panique
résultant de sa solitude, qui l'amène à
Dans La planète des singes 2, c'est en sous-sol que des
créatures à l'aspect humain, communiquant seulement par la
pensée, ont recréé une société.
parler
à
son
reflet
(http://www.youtube.com/watch?v=2_55IJZIRo).
Autre référence, plus récente cette fois-ci, les paysages désertiques voire
chaotiques, où évoluent des êtres mutés, évoquent le film I am a Legend, où Will
Smith lutte pour sa survie. Comme le héros du film, Mr John parle seul en
explorant les lieux de son univers fantasmé. On notera également cette allusion à
La planète des singes 2 lorsque Mr John se retrouve face à des êtres qui ont
recréé une société dans un monde souterrain et dont la ressemblance est troublante,
avec leur peau très blanche et leur silence.
Des
questions
philosophiques
et
sociétales
sont
aussi
posées.
Reprenant
l'allégorie de la caverne de Platon, Pierre Megos fait par la même occasion un
clin d'œil à la scène de la grotte de Métropolis, à la fois au niveau visuel, par
la manipulation de machines par des enfants dans une ville souterraine, mais aussi
au
niveau
scénaristique,
rendant
les
acteurs
muets
(http://www.youtube.com/watch?v=v7z9zpjk3xU).
On retrouve dans Vision les principaux éléments des films d'anticipation comme THX
de George Lucas ou encore Matrix : monde aseptisé qui s'est développé sous terre,
la survie après l'apocalypse, les mutations, etc.
Comme dans Matrix, le monde dans lequel évolue Mr John semble cacher une autre
réalité, dont va se rendre compte le personnage. La fin du spectacle nous conduit
à une sorte de réveil, une sorte de retour à la réalité. Le personnage est face à
la maquette utilisée dans les parties précédentes et tente de poser un regard et
une pensée sur le temps. Une prise de conscience qui amènera la fin prématurée
d'un film qu'il fantasmait et dans lequel il ne peut continuer à jouer. Tout comme
dans
Lost in La Mancha, le documentaire sur le film jamais réalisé de Terry
Gilliam, le personnage arrête de tourner son film et revient à la construction
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théâtrale. Une fin dans laquelle Pierre Megos se questionne sur le besoin qu'a
l'homme de vouloir créer des histoires aussi immenses et qui sont, en fin de
compte, impossibles à réaliser.
Au final, Pierre Megos entraÎne le spectateur dans un univers surréaliste tout en
lui
faisant
effectuer
un
parcours
en
zone
connue
avec
des
références
cinématographiques qui se croisent et s'entrecroisent et qui permettent de se
réinterroger sur les peurs de la société et la vision qu'a l'homme de lui-même.
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Un travail plastique
Il y a cet homme, Mr John, quelconque avec son costume gris mais possédant cette
part de mystère que l'on retrouve dans les hommes au chapeau melon de Magritte.
Alors que le peintre remettait en question le statut de la réalité à travers la
peinture et le langage, Pierre Megos lui, se sert des décors surréalistes de son
spectacle
pour
déconstruire
les
mythes
hollywoodiens
et
mettre
en
scène
l'obsession qu'a l'homme à vouloir anticiper son futur à travers le cinéma.
Les influences de Pierre Megos pour la construction des décors de Vision sont
aussi diverses que variées et ceux-ci sont inspirés à la fois de la peinture
surréaliste, des films hollywoodiens de la période art déco ou encore du travail
du photographe Gilbert Garcin.
Magritte
René Magritte naît à Lessines, dans le Hainaut, le 21
novembre 1898. S'il est évident que Magritte a une activité
de peintre, sa peinture doit surtout être vue comme une
image poétique. C’est une peinture poétique qui s’inscrit
dans une logique de remise en question de la réalité ou
plus
exactement
d'une
remise
en
question
de
la
représentation de la réalité, que ce soit par l’image ou
par le langage.
L'homme au chapeau melon
Dans Vision, Pierre Megos revisite les mythes futuristes du cinéma hollywoodien
avec le parcours de Mr John que l'on voit tout au long du spectacle comme un
personnage issu tout droit des tableaux de Magritte, dans un décor tout aussi
surréaliste.
10
Gilbert Garcin
Photographe originaire de Provence, et plus précisément
de La Ciotat (il y est né en 1929), il a commencé à
réaliser des photographies à l'âge de la retraite. Il
laisse
libre
cours
à
sa
créativité
grâce
au
photomontage en noir et blanc, où il se met en scène,
© Gilbert Garcin – Le choix décisif The decisive choice
seul ou avec sa femme, dans différentes situations,
dans des paysages irréels pour la plupart. Ses montages montrent différentes
situations qui ont en commun la dérision, l'absurdité de la condition humaine et
un humour qui s'apparente parfois à celui du théâtre de l'absurde d'Eugène Ionesco.
Alors que les photographies de Gilbert Garcin nous
présentent un univers figé, Pierre Megos y apporte sa
propre poésie en y insufflant la vie, en se mettant
lui-même en scène dans des décors librement inspirés
du travail du photographe. Vision, c'est aussi ranimer
la vie qui s'est figée sur la pellicule et l'on y
retrouve,
comme
dans
le
travail
de
Garcin,
le
© Caroline De Decker
surréalisme,
l'humour,
les
questionnements sur la condition humaine mais aussi un personnage, ici Mr John,
qui ne reste jamais dans un même lieu tout en étant en course contre le temps.
Le cinéma hollywoodien de la période art déco
Les années 30 à Hollywood sont marquées par une grande
influence art déco que l'on retrouve, entre autres,
dans les films de la Warner Bros. Les aspects de cette
période ont été mis en scène dans les décors crées par
des décorateurs de l'avant-garde allemande (comme
La sérialité dans Gold Diggers
of 1933
Anton Grot), qui créa les décors du film Gold Diggers
(1933). Les principales caractéristiques esthétiques
de l'art déco sont également présentes dans Vision : géométrie monumentale, plans
vides, architecture qui génère du sens.
11
On
notera
omniprésente
aussi
dans
une
autre
influence,
Vision,
celle
du
cinéma
expressionniste : par l'effet d'étrangeté, les
contrastes, la couleur noire et la sérialité.
© Caroline De Decker
Une scène dans Vision où la sérialité et les
formes géométriques sont porteuses de sens
Maquettes
Les décors du film sont créés à partir de maquettes réalisées sur base de
matériaux réels.
“Ce qui m’intéresse dans la construction d’un monde miniaturisé, c’est la
possibilité de détourner l’usage d’objets quotidiens au profit d’une esthétique
surréaliste. Les spectateurs découvrent alors une nouvelle réalité plastique de
l’objet. La scénographie des maquettes s’inspire de photographes surréalistes
tels que Gilbert Garcin, Rodney smith, Dariusz Klimczak ainsi que des décors de
films hollywoodiens."
Réaliser un film de science-fiction demande des efforts considérables en termes de
décors. Vision n’a pas dérogé à
l’exigence du genre, sauf que tout a été
utilisé à échelle réduite. Les matériaux utilisés sont tantôt des éléments bruts,
kidnappés du quotidien pour assumer une dimension nouvelle (un rouleau de caisse
enregistreuse devient une route interminable…), tantôt de véritables décors de
films futuristes réalisés… à partir de papier. Ainsi, les dédales des couloirs du
monde souterrain de l’acte 2 ont d’abord été réalisés numériquement, puis
imprimés sur des patrons en papier pour être ensuite assemblés en maquettes
proprement dites.
Ces deux logiques, l’une plus brute et empirique, l’autre plus fine et
numérique, se côtoient, se répondent et créent une poésie propre qui vient à
chaque fois surprendre le spectateur.
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L'incrustation
L'incrustation (ou encore bluekey) est une technique utilisée au cinéma et qui
consiste à filmer séparément un acteur ou un objet en studio devant un fond vert
ou bleu, et une scène en extérieur, une maquette ou un décor de synthèse, pour
ensuite superposer les deux séquences et ainsi recréer un décor derrière l'acteur
ou l'objet de façon artificielle.
Les différentes étapes :
La couleur du fond :
Le bleu est utilisé car il se rapproche de la couleur complémentaire de la
chair, donc le contraste de chrominance est optimal. Cependant, avec la
vidéo numérique, le vert est de plus en plus utilisé car c'est la couleur
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primaire la plus lumineuse en vidéo, donnant ainsi un meilleur contraste
vis-à-vis de l'objet à incruster.
L’incrustation des acteurs dans les images de synthèse :
On peut aussi incruster des acteurs dans un décor tridimensionnel mouvant,
par image de synthèse. L'incrustation d'un fond tridimensionnel, plus
complexe, s’effectue en trois temps :
1) Tout d’abord, l’acteur interprète son rôle devant un fond vert
pendant que l’on prélève des données telles que la position de la
caméra, la focale, diverses distances, la direction de l’éclairage,
etc.
2) Ensuite, les graphistes fabriquent le décor à l’aide d’un logiciel
et reconstituent la scène grâce à ces données. Un modèle numérique du
comédien est créé afin de le faire évoluer dans l’environnement du
décor et de « récupérer » l’ombre portée de celui-ci sur les objets
virtuels.
3) Enfin, les images de synthèse correspondantes sont calculées, puis le
comédien y est intégré à la place du modèle.1
L'utilisation de l'incrustation dans Vision :
Soit à Jardin
Un
tissu
bleu
tendu
sur
pied
représente
l’aire du jeu théâtral. L’éclairage est
visible.
L’acteur
décors,
les
joue
situations
en
imaginant
ainsi
que
les
les
personnages de l’histoire. Sur le plateau,
1
© Herbert Schüller
http://jcinema.wordpress.com/technique-cinema/incrustation/
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une caméra reliée à un ordinateur capte en temps réel ce qui se passe sur
l’aire de jeu et permet l’incrustation de l’acteur dans les décors. Une
bande sonore l’accompagne et lui sert de repère pour interagir avec les
événements narratifs et dramatiques qui existent dans le film qu’il côtoie
mais qu’il ne peut pourtant pas voir.
Soit à Cour
Un écran suspendu représente le Septième Art. Les spectateurs peuvent voir
le résultat des déplacements de l’acteur dans un film en noir et blanc
projeté sur la toile. Les plans ont été choisis et tournés préalablement
dans des décors miniaturisés, mais dont le rendu final est à taille humaine.
Les dialogues anglais sont soustitrés en français et/ou néerlandais.
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Pierre Megos et les mythes
Dans 12 Works déjà, comme dans Fucking Boy Pierre Megos interprétait des
héros qui devaient sauver le monde. Dans Vision, la catastrophe a déjà eu
lieu, le monde semble être fini et c'est aux mythes du cinéma qu'il
s'attèle ici. " Dans mes spectacles, je regarde comment je peux envahir
l'architecture d'un lieu, et, avec l'équipe, on l'investit pour créer un
monde onirique, un monde de la mythologie".
Ce qui est intéressant dans les mythes pour Pierre Megos, c'est qu'il
s'agit d'"actes universels, de peurs humaines que tout le monde a. Tout
comme les mythes, les films de science-fiction sont les supports de
l’imaginaire. Ils sont à la base de la rêverie de la masse populaire. Au
moment où elles ont été générées, ces histoires représentaient les
questions et peurs de la société d’une époque. L’universalité de ces
nouveaux mythes réside dans le sentiment d’appartenance à une même espèce
et par conséquent elle nous apporte une vision métaphorique de l’homme.
Celui-ci a toujours voulu connaître son avenir. En effet, il est tentant de
savoir à l’avance ce qui nous arrivera demain. Certains verront en cette
tentation une simple curiosité, d’autres le besoin de contrôler le présent
en influant sur l’apparition d’événements déjà connus. La question de
l’avenir sous-tend celle du destin, du hasard et de sa fatalité mais aussi
celle du sens même de la vie et du pouvoir d’action dont nous disposons
sur celle-ci".
Biographie
Curriculum Vitae en ligne:
http://www.pierremegos.com/CV%20FRENCH.pdf
Site: www.pierremegos.com
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Trailer d’une étape de travail sur Vision:
http://www.youtube.com/watch?v=wJRcUTHa7t4&fmt=18
Pierre Megos est un artiste gréco-belge, né à Bruxelles en 1980. En 2006,
il termine ses études en interprétation dramatique à l'INSAS (Bruxelles).
Après avoir travaillé en tant que comédien pour le metteur en scène Armel
Roussel (Pop ?, Fucking Boy), Sophie Kokaj (This is not a love song), la
compagnie Mexicaine Pocha Nosta, il décide de devenir indépendant en
s’auto-dirigeant
dans
des
histoires
qu’il
écrit,
met
en
scène
et
interprète. En observant son travail, le spectateur est invité à prendre en
compte le fait qu'il se considère comme étant un artiste pluridisciplinaire
(acteur, performeur, metteur en scène, auteur et réalisateur), utilisant
différents vecteurs de création. En 2010, il réalise deux performances (12
works, première expérience regardée et 12 works, deuxième expérience
narrative) ainsi qu’une exposition photographique à la Maison du spectacle
La Bellone. Ce travail de recherche, confrontant le théâtre, la performance
et les arts plastiques à la mythologie grecque, aboutira à la création de
son premier spectacle 12 Works au Théâtre de la Place à Liège. En 20112012, il devient l’habitant de la Balsamine (www.balsamine.be). Au cours
de cette résidence annuelle, il met en place une série de performances et
d’installations servant de bases à de son nouveau spectacle Vision créé en
janvier 2013 à la Balsamine.
Sa démarche
Son travail de création et de recherche se base essentiellement sur le
désir, les fantasmes que le théâtre lui procure. Ce sont purement des
projections personnelles de désir brut. Celui-ci est multiple, il peut se
porter sur un objet, un costume, une œuvre d’art, une performance, une
pièce, un lieu, un thème....
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Le geste créatif est purement instinctif, comme les tentacules d’une
pieuvre qui capte tout ce qui lui plaît ou comme un satellite.
Vient ensuite un travail associatif d’idées et de dramaturgie pour
permettre de faire apparaître le sens profond d’un éventuel spectacle. La
force de l’image et sa force esthétique sont généralement utilisées comme
techniques de narration de l’histoire. Le travail sur l’image, qu’il
soit plastique ou cinématographique, a toujours été au centre de ses
questionnements. Celui-ci est lié à la notion de beau, à la notion de réel.
La narration de l’histoire à proprement dite se fait de manière visuelle
et symbolique comme un film dont on a coupé le son puis les dialogues s’y
insèrent pour permettre de faire avancer le récit.
L’inspiration du travail de Pierre Megos est tirée des mythologies
antiques ou contemporaines qu’il analyse puis s’approprie en imaginant un
récit au théâtre.
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Fiche pédagogique
L’art du montage
Reprenons la définition du mot ‘montage’ présenté dans un dictionnaire usuel, Le
Larousse :
Action de mettre ensemble, par des techniques appropriées, des éléments (textes,
sons, images, photos, etc.) de diverses origines pour obtenir un effet
particulier.
le montage
consisterait alors à sélectionner différentes séquences travaillées, différentes
images créées, ou moments sonores et à les assembler dans un ordre choisi, ceci
dans le but de donner du sens et d'aboutir à une œuvre singulière.
Essayons
d’appliquer
cette
définition
à
l’œuvre
scénique :
« Le montage est l'art d'exprimer ou de signifier par le rapport de deux plans
juxtaposés de telle sorte que cette juxtaposition fasse naître l'idée ou exprime
quelque chose qui n'est contenu dans aucun des deux plans pris séparément.
L'ensemble est supérieur à la somme des parties »
Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein
Il est évident que si tel extrait est associé à cet autre, il ne racontera pas la
même chose que s’il est associé à tel autre.
Le montage permet alors de donner un regard sur un sujet particulier. Il peut se
décliner à l’infini et il a son rythme propre. Il est même possible de choisir de
répéter une même séquence ou de la raccourcir, pour qu’elle raconte autre chose
que ce qu’elle racontait initialement.
A. Laissons-nous comprendre pratiquement ce procédé en étudiant la différence
qu’il existe entre les montages suivants de séquences similaires :
Prenons 4 actions :
Elle pleure
Elle sourit
Il lui prend la main
Il part
Montage 1
1) Il part
2) Elle pleure
3) Il lui prend la main
4) Elle sourit
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Montage 2
1) Il lui prend la main
2) Elle sourit
3) Il part
4) Elle pleure
Montage 3
1) Elle sourit
2) Il lui prend la main
3) Elle pleure
4) Il part
Que pouvons-nous imaginer comme histoire à la lecture de chacun de ces montages ?
L’ordre des séquences est-elle significatif ?
B. Nous vous proposons suite à cet exemple de proposer à vos élèves d’établir un
montage personnel à partir d’un groupe de textes donné (par exemple des
interviews récoltées autour d’un sujet, voir la fiche 3, ou d’un corpus de
textes autour d’une thématique, de petits dialogues écrits en classe). Il leur
est possible aussi de couper dans les textes, d’accoler une partie à une autre,
de répéter une séquence.
Pour affiner le travail, il serait intéressant de proposer aux élèves de choisir,
indépendamment du choix général, des textes personnels, ou d’auteurs divers, des
musiques (à écouter en lisant le travail) ou paroles de musique, des images, afin
de singulariser leur travail.
Le montage doit raconter quelque chose de clair qui pourrait être défini par une
phrase.
Exemples :
- J’aimerais avec ce montage raconter le parcours intérieur d’une femme qui
vient de se séparer de son compagnon.
- Ce montage raconte le parcours d’un adolescent et son émancipation
- Je voulais raconter la réflexion d’un homme suite à différentes expériences
autour de la tolérance et du racisme : de l’intolérance, il passe à une forme
d’ouverture d’esprit... Ou inversement je voudrais raconter le parcours d’une
femme, à la base ouverte, qui se referme peu à peu...
Reste à mettre en scène les projets les plus aboutis… Mais il est évident que
cette dernière étape ne se fait pas en un jour...
C. Cet exercice peut être également
décliné avec une série d’images dont
l’ordre changerait significativement le sens du tableau d’images proposé.
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Fiche pédagogique
Application à l’art du montage
Comment représenterais-tu la fin du monde ?
Tel des créateurs omnipotents, je propose aux élèves de réaliser leur propre fin du
monde. De nombreux films en parlent, et présentent différentes issues, plus
catastrophiques les unes que les autres. Evidemment ici, il s’agirait, par le biais
de plusieurs outils, de créer une sensation de fin du monde, de ne pas chercher
l’illustration, mais plutôt la suggestion…
Différentes étapes du travail :
1. Répertorier tous ensemble les différentes fins du monde qu’ils
connaissent, telles qu’elles sont représentées : par quelles
musiques, quelles images, quels sons ? Sont-elles originales ou
correspondent-elles plutôt à des stéréotypes, ou une forme de réalité
scientifique ?
2. Fermer les yeux, et par un exercice de visualisation, essayer de se
projeter dans sa propre fin du monde. L’enseignant ou l’animateur
peut poser des questions précises afin de stimuler l’imagination du
participant.
3. A l’élève de jouer : il se compose un ensemble d’images, de vidéos,
de sons, de musiques, de gestes (actions de jeu) qui correspondent,
de manière indirecte ou directe, à l’expérience de visualisation
vécue.
4. Dernière étape, très agréable : comment monter ces différents
matériaux ensemble ? Dans quel ordre ? Simultanément ou
successivement ?
5. Présenter son travail au reste du groupe
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Annexes
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Principales références cinématographiques dans Vision
La quatrième dimension :
La Quatrième Dimension (The Twilight Zone) est une série télévisée américaine de
science-fiction, en 138 épisodes de 25 minutes et 18 épisodes de 50 minutes, créée
par Rod Serling et diffusée entre le 2 octobre 1959 et le 19 juin 1964 sur le
réseau CBS.
Cette série est une anthologie d'histoires fantastiques, étranges, énigmatiques
dont le but était, comme le disait son créateur Rod Serling, « de frapper le
téléspectateur, de le choquer par la chute toujours inattendue, surprenante et
singulière de chacune de ces histoires ». Chaque épisode est indépendant et la
série ne compte aucun personnage récurrent.
Psychose :
Psychose (Psycho) est un film américain d'horreur et un thriller tourné en noir et
blanc. Réalisé par Alfred Hitchcock, dont c'est le 47e long-métrage, Psychose est
sorti en novembre 1960, et lui a été inspiré par le roman éponyme de Robert Bloch,
Psycho. Le scénario a été écrit par le jeune scénariste Joseph Stefano.
Ce film majeur dans la filmographie d'Alfred Hitchcock est considéré comme
un chef-d'œuvre1 du suspense et a élevé Anthony Perkins au rang de célébrité
du cinéma. Il y interprète Norman Bates, un jeune homme perturbé,
propriétaire d'une vieille demeure surplombant le motel dont il est
également propriétaire, et où Marion Crane (Janet Leigh), une automobiliste
de passage, connaîtra un destin tragique. Un détective privé (Martin
Balsam), puis l'amant et la sœur de Marion (Vera Miles), se lanceront à sa
recherche.
Suspense et horreur se conjuguent pour atteindre leur paroxysme au moment
où le mystérieux meurtrier est finalement démasqué.
I am a legend :
Je suis une légende (I Am Legend) est un film d'anticipation postapocalyptique américain réalisé par Francis Lawrence, sorti le 14 décembre
2007.
Ce film est adapté du roman éponyme de l'auteur américain Richard Matheson
paru en 1954 et est un remake du film de 1971 Le Survivant.
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En 2009, une scientifique trouve ce qui semblerait être le vaccin contre le
cancer. Cependant, la joie est de courte durée, car ce vaccin tue les
humains les moins résistants et fait muter les autres. L'évacuation des
survivants sur des bateaux est un échec, personne ne trouvant de remède au
nouveau virus qui décime l'humanité.
Cependant, un dernier espoir subsiste, le docteur Robert Neville (Will
Smith), officier de l'armée des États-Unis et médecin. Il deviendra la
légende. En plus de ses grandes connaissances en médecine, il est immunisé
contre le virus et possède un laboratoire très équipé dans sa maison et est
chargé d'enrayer la maladie en trouvant un vaccin. Dernier New-Yorkais, il
occupe ses journées, entre ses différentes expérimentations, à chasser les
animaux s'étant installés dans la ville, à jouer au golf depuis un porteavion ou encore à écumer les appartements vides à la recherche de
nourriture. Il diffuse de plus, tous les jours, un message exhortant
d'éventuels rescapés à venir le rejoindre, sans vraiment y croire.
Un jour, il tombe dans un piège tendu par un des humains mutés
The world, the flesh and the devil (le monde, la chair et le diable) :
Le Monde, la chair et le diable (The World, The Flesh and the Devil) est un film
de science-fiction américain réalisé par Ranald MacDougall en 1959.
Après un éboulement au fond d'une mine en Pennsylvanie, Ralph Burton attend des
secours qui n'arrivent pas et finit par se libérer seul des décombres. De retour à
la surface, il découvre que toute trace de vie humaine semble avoir disparu après
le passage d'un nuage radioactif. En route pour New York, il traverse des avenues
désertes, s'organise et récupère ce dont il a besoin dans les magasins, tirant
derrière lui un chariot au pied des gratte-ciels abandonnés... Est-il vraiment le
seul survivant de l'humanité ?
Les dents de la mer :
Les Dents de la mer (Jaws1) est un film à suspense américain réalisé par Steven
Spielberg, sorti en 1975.
A quelques jours du début de la saison estivale, les habitants de la petite
station balnéaire d'Amity sont mis en émoi par la découverte sur le littoral du
corps atrocement mutilé d'une jeune vacancière. Pour Martin Brody, le chef de la
police, il ne fait aucun doute que la jeune fille a été victime d'un requin. Il
décide alors d'interdire l'accès des plages mais se heurte à l'hostilité du maire
uniquement intéressé par l'afflux des touristes. Pendant ce temps, le requin
continue à semer la terreur le long des côtes et à dévorer les baigneurs...
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The day after tomorrow:
Le Jour d'après (The Day After Tomorrow) est un film catastrophe de Roland
Emmerich sorti en 2004.
Le climatologue Jack Hall avait prédit l'arrivée d'un autre âge de glace, mais
n'avait jamais pensé que cela se produirait de son vivant.
Un changement climatique imprévu et violent à l'échelle mondiale entraîne à
travers toute la planète de gigantesques ravages : inondations, grêle, tornades et
températures d'une magnitude inédite. Jack a peu de temps pour convaincre le
Président des Etats-Unis d'évacuer le pays pour sauver des millions de personnes
en danger, dont son fils Sam.
A New York où la température est inférieure à - 20° C, Jack entreprend une
périlleuse course contre la montre pour sauver son fils.
THX 1138 :
THX 1138 est un film américain de science-fiction réalisé par George Lucas (1971)
et produit par Francis Ford Coppola.
Dans une société souterraine du futur, les hommes vivent sous sédatifs. Ils sont
socialement brimés par un pouvoir totalitaire et invisible au sein d'un univers
blanc monochrome. Sous l'impulsion de sa compagne LUH 3417, l'ouvrier THX 1138
accepte de fuir avec elle. En conflit avec le chef de LUH 3417 (SEN 5241) qu'il
dénonce, THX 1138 se retrouve finalement aussi en prison. THX 1138 est inculpé
d'avoir enfreint la règle du sexe interdit avec LUH 3417 et pour n'avoir pas pris
certaines des drogues obligatoires (que LUH 3417 lui remplaçait pour le sortir de
son état robotique). Les deux hommes s'enfuient de prison à l'aide d'un hologramme
humain. Mais SEN 5241 renonce à quitter la cité. THX 1138 y parvient après avoir
découvert que LUH 3417 a été exécutée.
Matrix :
Matrix (en France) ou La Matrice (au Québec et au Nouveau-Brunswick), (The Matrix)
est un film de science-fiction réalisé par Andy et Larry Wachowski et sorti en
1999. Il est le premier volet d'une trilogie qui se poursuivra avec les films
Matrix Reloaded et Matrix Revolutions.
Thomas A. Anderson, un jeune informaticien connu dans le monde du hacking
sous le pseudonyme de Néo (préfixe grec signifiant « nouveau » et anagramme
de (The) One en anglais, signifiant « l'Élu » ), est contacté via son
ordinateur par ce qu’il pense être un groupe de hackers informatiques. Ils
lui font découvrir que le monde dans lequel il vit n’est qu’un monde
virtuel dans lequel les êtres humains sont gardés sous contrôle.
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Morpheus, le capitaine du Nébuchadnézzar, contacte Néo et pense que celuici est l’Élu qui peut libérer les êtres humains du joug des machines et
prendre le contrôle de la matrice (selon ses croyances).
Brazil :
Brazil est un film d'anticipation britannique réalisé par Terry Gilliam, sorti en
1985.
Sam Lowry, un bureaucrate d'un monde rétro-futuriste totalitaire, essaye de
corriger une erreur administrative, et va lui-même devenir un ennemi de
l'État.
Sam se contente de son travail et de sa petite vie tranquille tout en
s'échappant en rêve dans un monde de héros romantiques. Son existence
satisfaite, mais solitaire, est compliquée par l'arrestation brutale d'un
certain Archibald Buttle, en raison d'une erreur administrative. Il tente
de réparer cette injustice et doit lutter contre un système extrêmement
contrôlé qui le considère de plus en plus comme un dissident. Les
tentatives de sa mère de lui obtenir une promotion, l'intrusion d'un
chauffagiste rebelle au système, Harry Tuttle, et la survenue en chair et
en os de la femme de ses rêves sont les autres éléments de l'intrigue.
Lost in La Mancha :
Lost in La Mancha est un film britannique de Keith Fulton et Louis Pepe tourné en
2000 et sorti en 2002 (2003 en France).
Pendant l'été 2000 à Madrid, Fulton et Pepe suivaient le tournage du film
de Terry Gilliam pour réaliser le making of du film L'Homme qui a tué Don
Quichotte (The Man Who Killed Don Quixote). Jean Rochefort, Johnny Depp et
Vanessa Paradis auraient dû avoir les rôles principaux. Le tournage du film
tourna à la catastrophe : problèmes d'organisation, conflits personnels,
vols intempestifs de F16 de l'armée de l'air américaine basée en Espagne
sur le site de tournage, pluie diluvienne dans un lieu désertique qui
dégrade le matériel du tournage et altère le décor (le désert servant de
lieu de tournage devenant verdoyant le lendemain du déluge), maladie de
Jean Rochefort qui l'écarte du tournage et l'empêchera pour toujours de
remonter sur un cheval : la nature de la maladie dépend des sources, une
double hernie discale1, une infection de la prostate2, ou les deux3.
L'assureur du film a ensuite acquis les droits du scénario et toutes les
scènes déjà tournées, en contre-partie du remboursement des producteurs.
Lost in La Mancha se transforma vite en un documentaire, chronique du
naufrage d'un film.
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Metropolis :
Metropolis est un film expressionniste de science-fiction allemand produit pendant
la courte période de la République de Weimar. Réalisé en 1927 par le réalisateur
autrichien Fritz Lang, le film est muet et en noir et blanc. Le scénario est écrit
par Lang et sa femme, Thea Von Harbou avec comme acteurs Brigitte Helm, Gustav
Fröhlich, Alfred Abel and Rudolf Klein-Rogge. Le film est produit dans les Studios
Babelsberg par UFA (Universum-Film AG).
En 2026, Metropolis est une mégapole dans une société dystopique divisée en
une ville haute, où vivent les familles intellectuelles dirigeantes, dans
l'oisiveté, le luxe et le divertissement, et une ville basse, où les
travailleurs font fonctionner la ville et sont opprimés par la classe
dirigeante.
Maria (Brigitte Helm), une femme de la ville basse, essaie de promouvoir
l'entente entre les classes, et emmène clandestinement des enfants
d'ouvriers visiter la ville haute ; le groupe se fait repousser par les
forces de l'ordre, mais Freder Fredersen (Gustav Fröhlich), le fils du
dirigeant de Metropolis, tombe amoureux d'elle. En descendant dans la ville
basse pour la retrouver, il voit un ouvrier épuisé défaillir à son poste de
travail, le rythme imposé par les machines étant trop élevé, une violente
explosion se produit sur la « machine M », tuant des dizaines de
travailleurs. Dans la fumée, Freder voit la machine M se transformer en
Moloch, une divinité monstrueuse à laquelle les travailleurs infortunés
sont sacrifiés.
Freder se rend chez son père, Johhan « Joh » Fredersen (Alfred Abel), pour
le mettre au courant des conditions extrêmement pénibles dans lesquelles
travaillent les ouvriers et lui demande d'améliorer cela. Voyant qu'il ne
peut convaincre son fils des bienfaits de cette société ségrégatrice,
Johhan le fait suivre par un espion.
Freder retourne dans la ville basse où, voyant un ouvrier au bord de
l'épuisement, il persuade celui-ci d'échanger leurs vêtements et de le
remplacer à la machine, tandis que l'ouvrier, Georgy, matricule 11811,
monte à la ville haute où il goûtera aux plaisirs de la vie. Après une
pénible journée de travail, Freder se rend dans des catacombes à une
réunion secrète en suivant un plan trouvé dans une poche des vêtements de
l'ouvrier qu'il a remplacé. Là, il découvre Maria en train de s'adresser
aux ouvriers et d'annoncer l'arrivée d'un médiateur qui apportera l'égalité
entre les habitants des villes haute et basse.
Entre-temps, Joh reçoit des plans trouvés dans les poches d'ouvriers morts
au travail et se rend chez Rotwang, l'inventeur du monstre machine qui fait
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fonctionner toute la ville, qui lui indique qu'il s'agit du plan qui mène
aux catacombes où se tient la réunion secrète. Joh épie la réunion sans
reconnaître son fils parmi la foule. Craignant la menace, Joh ordonne à
Rotwang de façonner un robot à l'image de Maria afin de semer le chaos
parmi les ouvriers. Mais ce que Joh ignore, c'est que Rotwang a d'autres
plans…
Buffalo '66 :
Buffalo '66 est un film américain réalisé par Vincent Gallo, sorti en 1998.
Billy Brown sort tout juste de cinq ans de prison et doit aller voir ses
parents à qui il n'a pas voulu avouer qu'il était en prison, préférant leur
dire qu'il était parti se marier. Il kidnappe alors une jeune femme en
chemin, Layla, qu'il oblige à se faire passer pour sa femme devant ses
parents.
Gerry :
Gerry est un film américano-argentino-jordanien réalisé par Gus Van Sant et
sorti en 2002.
Deux jeunes hommes nommés tous les deux Gerry s’enfoncent dans le désert
californien, tout d’abord en voiture puis à pied. Au fur et à mesure que
se poursuit leur errance et que s’amenuise l’espoir de retrouver leur
chemin, leur amitié subit les premières difficultés...
The Truman show :
The Truman Show est un film américain de Peter Weir sorti en 1998. Il met
en scène Jim Carrey dans le rôle principal, aux côtés de Laura Linney, Noah
Emmerich, Ed Harris et Natascha McElhone. Le film raconte la vie d'un homme,
Truman Burbank, star d'une télé-réalité à son insu. Depuis sa naissance,
son monde n'est qu'un gigantesque plateau de tournage, tous ceux qui
l'entourent sont des acteurs, lui seul ignore la réalité. Le film explore
ses premiers doutes et sa quête pour découvrir la vérité.
Truman Burbank vit paisiblement. Marié à Meryl, infirmière, il vit dans la
ville paradisiaque de Seahaven, remplie de gens sympathiques et de jardins
bien entretenus. Et néanmoins Truman a envie de voyage à l'étranger, de
découvrir de nouvelles choses, et surtout de retrouver une fille, Sylvia,
dont le regard l'a envoûté dans sa jeunesse. Cependant, tout semble
contraindre Truman à rester dans la ville.
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The Island :
The Island, ou L'île au Québec, est un film américain de science-fiction
réalisé par Michael Bay, sorti en 2005.
En 2019, Lincoln 6-Echo (Ewan McGregor) et son amie Jordan 2-Delta
(Scarlett Johansson) font partie des centaines de pensionnaires d'un
gigantesque complexe fermé, un espace confiné, aseptisé, mais dit idyllique.
À en croire le docteur Merrick et ses agents, une terrible contamination a
ravagé la Terre quelques années auparavant. Heureusement, des survivants
sont régulièrement retrouvés pour être ramenés dans le complexe dont le but
est de préserver les résidents de la contamination. La vie y est encadrée
et étroitement surveillée. Aussi, pour illuminer l’existence morne de cet
univers stérile et totalitaire, chaque personne place ses espoirs dans « la
Loterie », un générateur numérique aléatoire qui appelle régulièrement
quelques noms. Les heureux gagnants reçoivent le privilège de quitter le
complexe pour un transfert sur « l'Île », censée être le dernier territoire
à avoir échappé à la contamination, et ce afin d'y être les Adam et Ève
d'une nouvelle humanité. Lincoln remet en question les restrictions faites
à sa liberté. Lié d'amitié avec McCord, un des techniciens qui travaillent
dans la salle des machines du complexe, il découvre un jour dans ce secteur
un insecte venu de l'extérieur. Comment a-t-il pu échapper à la
contamination ? Poussé par la curiosité, il découvre bientôt que les choix
de « La Loterie » ne seraient pas dus au hasard car « l'Île » cache une
terrifiante vérité. Que lui et les centaines de « survivants » sont des
clones de personnalités riches et célèbres et qu'ils sont des « police
d’assurance » et s'ils sont tirés au sort, les gagnants meurent pour se
faire prélever leurs organes.
La planète des singes 2 – Les origines :
La Planète des singes : Les Origines, ou La Montée de la planète des singes
au Québec 2 (Rise of the Planet of the Apes) est un film de science-fiction
américain réalisé par Rupert Wyatt, mettant en scène James Franco et Andy
Serkis, sorti en 2011.
Cette préquelle (ou antépisode) à la saga adaptée du roman La Planète des
singes de Pierre Boulle se penche sur l'origine de l'intelligence des
singes. Bien que le sujet soit similaire au quatrième volet de la série La
Conquête de la planète des singes (1972), ce film n'en constitue cependant
pas un remake 3.
Will Rodman (James Franco) est un scientifique de San Francisco,
travaillant chez la compagnie Gen-Sys, qui tente de développer un remède
(ALZ-112) contre la maladie d'Alzheimer en testant génétiquement un
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rétrovirus sur des cobayes chimpanzés. Après des années d'études, il
parvient à élaborer une solution qui semblerait fournir aux chimpanzés une
intelligence cognitive dépassant l'imagination. Pourtant, lors de la
présentation de ce virus novateur, "Beaux Yeux", le cobaye principal,
s'évade, sème la panique dans la compagnie et est finalement abattu dans la
salle de réunion. Le directeur de la compagnie Steven Jacobs (David Oyelowo)
ordonne alors à Robert Franklin (Tyler Labine) d'euthanasier tous les
autres sujets. Mais Beaux Yeux avait secrètement accouché dans sa cellule
d'un petit mâle, que Will recueille dans son propre foyer.
Rapidement, César développe une intelligence hors du commun transmise
génétiquement par sa mère. Trois ans plus tard, Will décide d'injecter un
échantillon du même virus ALZ-112 à son père Charles (John Lithgow) qui
souffre de la maladie d'Alzheimer. Du jour au lendemain, l'état de ce
dernier s'améliore au delà de toute attente, mais au bout de cinq ans, son
système immunitaire commence à combattre le rétrovirus. Un jour, pris de
démence, Charles entre en conflit avec l'un de ses voisins. Témoin de la
scène, César se précipite alors sur l'agresseur, le propulse au sol et le
mord.
Capturé par les autorités, le singe est forcé de rejoindre un refuge pour
primates, à San Bruno, où il découvre bientôt ses semblables, maltraités
par des gardiens sans scrupules. César parviendra à s'échapper de sa cage
et à assurer son autorité sur le mâle dominant de la bande, grâce à l'aide
d'un gorille nommé Buck. Pendant ce temps, Will crée une forme plus
puissante de rétrovirus, le ALZ-113, et obtient l'autorisation d'effectuer
de nouvelles expériences sur des chimpanzés. Cependant, son collègue
Franklin (Tyler Labine) découvrira à ses dépens la toxicité du virus pour
les hommes. Avant sa mort, et en tentant d'avertir Will, il contaminera
malgré lui le voisin de ce dernier.
César s'échappe du refuge et pénètre dans la maison de son ancienne famille.
Il y vole deux flacons du virus (ALZ-112) pour contaminer ses compagnons du
refuge. Doués d'intelligence, les primates se réunissent pour établir le
plan de leur libération, ce qui alertera un gardien. Après une courte lutte,
les singes s'échappent et envahissent la ville afin de libérer tous leurs
semblables du zoo de San Francisco et les nouveaux cobayes entretemps
arrivés à la compagnie Gen-Sys.
Après avoir combattu les policiers sur le Golden Gate Bridge, les singes
fuient dans la forêt du monument national Muir Woods. Pendant ce temps, le
virus se répand rapidement sur la planète, contaminant les humains...
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