3 septembre 2014 - CE des Cheminots du Nord Pas de Calais
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3 septembre 2014 - CE des Cheminots du Nord Pas de Calais
3 septembre 2014 SNCF - La SNCF présente sa nouvelle organisation TER - Les billets TER et Intercités ne sont plus valables que 7 jours au lieu de deux mois SNCF - La SNCF va lancer Idvroom, sa nouvelle offre de covoiturage SNCF: préavis de grève pour le 08 septembre sur la ligne Paris/Beauvais SNCF - toujours plus de trains sans contrôleur SNCF - Le TGV Nord va (enfin) avoir droit à des rames Duplex TRANSPORT - Adoption du Versement transport interstitiel: le GART salue une décision historique FERROVIAIRE - Ce qu'il faut retenir du nouveau modèle ferroviaire français SNCF - Sur le chemin de Calais, de plus en plus de migrants transitent par la gare d’Hazebrouck TRANSPORT - Le covoiturage, le contre-pied aux trains trop chers et pas à l’heure SNCF - La SNCF réprime la dernière grève pour empêcher la suivante SNCF - La SNCF utilise des jeunes en insertion pour nettoyer les voies et retirer les graffitis SNCF - TGV Paris - Arras: Frédéric Leturque dénonce «l’enfumage» de la SNCF SNCF - Les trois scénarios de la SNCF pour sauver le TGV 2 septembre 2014 – Le Figaro SNCF - La SNCF présente sa nouvelle organisation SNCF et RFF, qui seront réunis à partir du 1er janvier au sein d'une même entreprise publique ferroviaire, ont présenté mardi l'organisation de leurs futures instances de direction, marquées par l'arrivée de nombreux quadragénaires. Le nouveau groupe, issu de la réforme ferroviaire votée par le Parlement fin juillet, sera composé de trois établissements publics à caractère industriel et commercial: SNCF, qui chapeautera les deux autres, SNCF Réseau et SNCF Mobilités. Un poste d'inspecteur général de la sécurité est créé. Il a été confié à l'ancien inspecteur général auprès du chef d'Etat-Major des armées, où il était chargé de la sécurité nucléaire. Le Général Frédéric Castay aura pour mission de vérifier la réalité de la sécurité sur le terrain. Le directeur de l'actuelle SNCF, Guillaume Pepy, interrogé par l'AFP, a expliqué sa nomination par la "primauté absolue de la sécurité". Par ailleurs, une direction voyageurs est créée, qui devra superviser les offres TER, Transilien, Intercités et TGV, et "prendre de l'avance sur le service client", selon Guillaume Pepy. Elle sera dirigée par Barbara Dalibard, actuellement en charge du TGV. Un poste de directeur général du numérique voit également le jour, confié à l'actuel directeur général de voyages-sncf.com, Yves Tyrode. Enfin, se réjouit le patron de la SNCF, "on fait le pari raisonné d'une nouvelle génération", avec la nomination d'une petite dizaine de quadragénaires au sein des comités exécutifs. Les présidents du directoire de SNCF Réseau et SNCF Mobilités, et le président du conseil de surveillance de SNCF, seront nommés par le gouvernement. 2 septembre 2014 – La Voix du Nord TER - Les billets TER et Intercités ne sont plus valables que 7 jours au lieu de deux mois PAR TANGUY PALLAVER La mesure est effective depuis ce mardi. Dans un communiqué, la SNCF annonce que la durée de validité des titres TER et Intercités, sans réservation obligatoire, passe de 61 jours à 7 jours. Raison invoquée : la lutte contre la fraude. « Pour SNCF, cette mesure réduit les opportunités de fraude liées à la multi-utilisation des billets », détaille le transporteur. Sont donc explicitement visés les petits malins qui utilisent leur billet plusieurs fois dans les deux mois, en oubliant – malencontreusement bien sûr – de le composter… La mesure choisie a ceci de cocasse que les « multi-utilisateurs » pourront toujours frauder avec la même technique, mais moins longtemps ! Que les autres utilisateurs se rassurent, la SNCF a pensé à eux : la mesure « est également un signe de considération vis-à-vis des voyageurs en règle » poursuit l’entreprise, qui en fait « un des leviers pour la préservation des recettes et le développement du service public ». Contrainte supplémentaire pour les voyageurs La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) ne l’entend pas de cette oreille. Pour son porte-parole Fabrice Michel, il s’agit d’une contrainte de plus susceptible de pénaliser les non fraudeurs. Elle les obligerait par exemple à devoir racheter des billets plus régulièrement, empêchant une planification des voyages au long cours. Elle pourrait aussi faire perdre de l’argent à un voyageur soumis à un imprévu et qui n’utiliserait plus son titre dans la semaine, puisqu’une retenue de 10 % sur le billet en cours de validité est prélevée en cas d’échange ou de remboursement. « Pour la grande majorité des voyageurs, cette évolution sera sans impact, répond la SNCF. En effet, 80 % des clients concernés achètent leur billet moins d’une semaine avant leur voyage. Les clients qui préfèrent anticiper leur achat peuvent toujours acheter leur billet au moins deux mois à l’avance, en indiquant la date de début de validité souhaitée. » Un peu plus d’un million de voyageurs, chaque jour, est concerné. 2 septembre 2014 – Les Echos SNCF - La SNCF va lancer Idvroom, sa nouvelle offre de covoiturage LIONEL STEINMANN Le site sera principalement axé sur les déplacements domicile-travail. Mais il pourra également concurrencer les TGV et Blablacar sur la longue distance. Un an après avoir racheté le site 123envoiture.com , la SNCF s’apprête enfin à lancer son offre de covoiturage, et celle-ci, centrée sur les allers-retours domicile-travail, ne s’interdira pas de concurrencer les TGV de l’entreprise publique en proposant des trajets longue distance. Le nouveau service devrait être officiellement dévoilé dans une dizaine de jours, mais le site Mobilicites.com a déjà vendu la mèche. Son nom : Idvroom, une trouvaille qui ravit le président Guillaume Pepy, et qui marque le cousinage avec les IdTGV et les Idbus du groupe. Avec comme slogan « le covoiturage au quotidien ! », Idvroom.com affiche comme priorité la mise en relation de covoitureurs réguliers, principalement pour les trajets domicile-travail. Le site se positionne toutefois aussi sur les trajets uniques, « pour partir en week-end », ce qui en fera un concurrent direct du leader incontesté du secteur Blablacar, mais aussi... du TGV. La courte distance comme point d’ancrage Cet aspect de l’offre fera sans doute grincer des dents chez les cheminots. La fréquentation des trains à grande vitesse de la SNCF est en effet en recul depuis deux ans, du fait de la crise économique, mais aussi de l’essor du covoiturage. Frédéric Mazzella, le PDG de Blablacar, ne se prive pas de le rappeler en comparant le nombre de clients mensuels de son site (plus de 1 million par mois) à 2.000 rames de TGV pleines. Il y a un an, la SNCF avait présenté son initiative dans le covoiturage comme une opportunité de « faire venir de nouveaux utilisateurs aux transports collectifs », en assurant les « trajets avant et après le train. » Un outil pour rabattre les clients vers les gares, en somme. Le marché des longs trajets n’était pas évoqué. Depuis, la réflexion a évolué. La courte distance va sans doute rester le point d’ancrage du nouveau site, mais en proposant également des « trajets uniques », la SNCF acte que la demande du public pour le covoiturage longue distance est trop forte pour que le groupe se permette de rester à l’écart. Atteindre une masse critique d’utilisateurs C’est une nouvelle illustration de la stratégie mise en place par Guillaume Pepy, qui ambitionne de faire du groupe une référence pour les « services de mobilités », et non plus simplement une compagnie ferroviaire. Quitte à ce que la SNCF, au grand dam de certains cheminots, investisse dans des services parfois en concurrence directe avec ses trains, comme c’est déjà le cas par exemple avec IdBus, qui propose des Paris-Lyon ou des Paris-Lille en car. Avec Idvroom, il faudra sans doute beaucoup de doigté au groupe pour éviter de cannibaliser son activité historique, ne serait-ce qu’à la marge. Mais avant de faire de l’ombre au TGV, le site devra déjà se faire une place au soleil face à Blablacar. Pour se distinguer du leader du secteur, Idvroom annonce une politique de prix agressive, avec « les frais de gestion (prélevés en contrepartie de la mise en relation) les moins chers du marché sur les courtes distance et en dernière minute ». L’objectif sera d’atteindre le plus rapidement possible une masse critique d’utilisateurs : sur ce marché, les usagers se découragent si ils ne trouvent aucune proposition correspondant à leur demande lorsqu’ils se connectent. Raison pour laquelle 123envoiture.com, l’ancêtre d’Idvroom, n’a jamais réussi à décoller. 28 aout 2014 - France 3 Picardie SNCF: préavis de grève pour le 08 septembre sur la ligne Paris/Beauvais Jennifer Alberts avec Stanislas Madej Depuis 2 mois, les cheminots de la ligne Paris/Beauvais exercent chaque jour leur droit de retrait contre la mise en place de l'Accompagnement Non Systématique. Pour résoudre la situation, la direction a fait des propositions aux syndicats qui ont déposé un préavis de grève pour le 8 septembre. L'Accompagnement Non Systématique (ANS) est un système d'organisation des contrôleurs dans les trains: désormais, les agents de contrôle ne sont plus programmés seuls sur tous les trains mais uniquement en équipe et de façon aléatoire sur la ligne Paris/Beauvais. Selon la SNCF Picardie, "le dispositif existe depuis de nombreuses années sur d’autres lignes. Chaque jour, 6000 trains de voyageurs circulent en France (Ile-de-France et province) selon ce mode d’exploitation." Mardi 26 août, une réunion s'est tenue entre la direction et les différentes organisations syndicales. La direction a proposé de rajouter 4 contrôleurs et de porter à 75% (contre 50% actuellement) le nombre de trains accompagnés. Après examen de cette proposition, les syndicats de Paris-Nord doivent rendre leur avis à la direction après consultation des agents. A cette heure la réponse n’a pas été transmise. Ces 3 syndicats dénoncent "la volonté clairement affichée de la direction de faire des économies sur le dos du personnel". Ce que confirme la SNCF : l'entreprise publique doit faire des économies, notamment sur la masse salariale, ainsi qu'améliorer ses recettes, par exemple en réduisant de 30% le taux de fraude au billet. Quant à la somme allouée par le Conseil régional dans le cadre de la convention signée avec la SNCF, elle est en hausse régulière mais elle est contrainte, explique la direction picarde de la SNCF. Un préavis de grève a été déposé pour le 8/09 par les agents de Paris Nord, préavis suivi par les agents de Picardie. Un rassemblement devant le Conseil régional de Picardie à Amiens est prévu le jour-même. Seront présents des cheminots de Paris-Nord et de Picardie. Par ailleurs, seuls 24 trains par jour circulent actuellement alors qu'il y en a 35 en temps normal. A l'approche de la rentrée, la direction de la SCNF Picardie a donc décidé de faire appel à des conducteurs de toute la France pour remplacer les personnels exerçant leur droit de retrait et tenter d'améliorer le plan de circulation dès le début de la semaine prochaine en raison de la rentrée scolaire. 1er septembre 2014 - Le Parisien SNCF - toujours plus de trains sans contrôleur Vincent Verier Alors que la SNCF prône le développement des TER sans contrôleur, les syndicats dénoncent les risques éventuels et la baisse des effectifs. De nouvelles rames disposent de caméras et d’un système de fermeture des portes qui permettent au conducteur de se substituer au contrôleur. | (LP/Jean-Nicholas Guillo.) Faut-il un contrôleur dans chaque train ? Selon la SNCF, 6 500 trains sur les 15 000 qui circulent chaque jour en France, roulent sans contrôleur à bord. Le résultat d'une organisation apparue dès les années 1980 en Ile-de-France. Les Franciliens ont donc l'habitude des contrôles aléatoires de validité des billets effectués, dans les rames ou sur les quais, par des brigades de trois ou quatre contrôleurs. Aujourd'hui, la compagnie ferroviaire souhaite étendre cette organisation en province. Une volonté assumée, mais qui ne fait pas l'unanimité auprès des syndicats. « Cela ne concerne que les TER, prévient un porte-parole de la SNCF. Ni les TGV ni les Corail ne sont concernés. » Toujours selon la SNCF, dix régions pour le moment, et notamment les Pays de la Loire, le Centre, l'Alsace ou encore la Bourgogne, possèdent au moins une ligne ferroviaire où les trains circulent sans contrôleur. Soit environ 500 trains par jour. Mais les abcès de fixation avec les syndicats se sont multipliés ces derniers mois un peu partout en France. Un conducteur et le système d'équipement agent seul En région Paca, du côté d'Avignon mais aussi en Côte-d'Or près de Dijon, ou encore en Auvergne, des cheminots ont refusé cette organisation et se sont mis en grève. Actuellement, c'est une expérimentation menée en Picardie, sur la ligne Paris-Beauvais, qui coince. « La direction veut transformer les conducteurs en hommes à tout faire, un oeil sur les voies et un autre dans le train. C'est de l'inconscience. Les missions d'un contrôleur ne se limitent pas à vérifier les billets. Il a aussi des fonctions de sécurité ferroviaire, d'information et d'assistance aux voyageurs », dénonce Kevin Quehen, secrétaire général CGT du secteur Paris-Nord. Des missions qui, selon la SNCF, peuvent parfaitement être remplies par le conducteur grâce aux nouveaux trains équipés du système EAS. Un acronyme pour équipement agent seul. Ces nouvelles rames disposent de caméras mais aussi d'un système de fermeture des portes qui permettent au conducteur de se substituer au contrôleur. « Aujourd'hui, 40 % des nouveaux trains sont équipés du système EAS. Si le conducteur est formé, on peut l'utiliser. On a commencé en province en 2003 par des petits trains. Ensuite, c'est au cas par cas. On le propose aux régions et on en discute ensemble », affirme Alain Le Vern, le directeur général régions, Intercités et Monsieur Antifraudes à la SNCF. Selon lui, le système EAS combiné aux contrôles par des brigades permet à la fois d'améliorer la ponctualité des trains et de mieux lutter contre la fraude. Un discours que n'achètent pas les organisations syndicales, qui y voient plutôt une mesure d'économies. « Pour la première fois, le nombre de contrôleurs va diminuer de 300 personnes en 2013, alors qu'il était stable, autour de 10 500 agents, ces dernières années », assure Eric Fernandez, secrétaire national à la CFDT-Cheminot. Et de soupçonner la SNCF de vouloir faire baisser la facture pour les régions, qui sont les autorités organisatrices des TER. « Là, ce sont les contrôleurs, mais on peut aussi parler des commerciaux en gare dont plusieurs centaines de postes vont disparaître, prévient le syndicaliste CFDT. On déshumanise le réseau. Quel service public ferroviaire les Français veulent-ils ? » 20 minutes - 1er septembre 2014 SNCF - Le TGV Nord va (enfin) avoir droit à des rames Duplex Le XXIe siècle va enfin entrer en gare de Lille. La SNCF vient d'annoncer, ce lundi matin, la mise en circulation de rames TGV Duplex sur la ligne Paris-Lille. Ce matériel, qui permet de transporter 45% de passagers en plus qu'un TGV classique, équipera un tiers des 22 TGV Paris-Lille dès le 7 septembre. «Plus spacieuses, ces rames TGV à deux niveaux apportent plus de confort par rapport aux rames de type Eurostar qui circulent actuellement sur le réseau», assure le transporteur. La SNCF répond ainsi en partie aux plaintes récurrentes des usagers nordistes, relayées notamment par Daniel Percheron, le président du conseil régional, et par sa camarade Martine Aubry. «Nous avons toujours droit à de vieux TGV, s'était agacée la maire de Lille en mars 2013. A ce prix, nous pourrions au moins avoir un matériel rénové.» De fait, rapporté au prix du km parcouru, le tarif des billets SNCF Paris-Lille excède de 20% celui de la liaison Paris-Lyon alors que le transporteur y paie une redevance comparable au gestionnaire du réseau (RFF). Plus confortables... et plus rentables Logiquement, en augmentant la capacité des rames, la SNCF devrait pouvoir mieux rentabiliser la liaison Nord, pénalisée par des arrêts en gare plus fréquents (à cause du faible temps de parcours). De là à attendre une baisse des prix, mieux vaut rester prudent. Le transporteur rappelle plutôt que les rames duplex «bénéficient d'un intérieur convivial, plus moderne et plus confortable, et proposent notamment des prises électriques en 1ère classe». En outre, une rame TGV classique rénovée circule déjà sur Paris-Lille depuis mars 2014, et deux nouvelles seront mises en route en janvier 2015. «D'ici 2017, toutes les rames TGV classiques circulant sur l'Axe Nord verront leur intérieur rénové», promet le transporteur. La ligne TGV ParisLille a été mise en service en 1993 GART - 01/09/2014 TRANSPORT - Adoption du Versement transport interstitiel: le GART salue une décision historique des parlementaires d'attribuer une ressource dédiée aux régions A l'occasion du vote définitif de la réforme ferroviaire, les parlementaires ont adopté, à l'initiative du Sénat, une mesure majeure destinée à conférer aux régions une ressource financière dédiée aux politiques de mobilité : le versement transport interstitiel (VTI). Ce VTI, qui sera prélevé hors des périmètres de transport urbain, contribuera à résoudre la difficile équation pour les régions s'agissant du financement des transports régionaux de voyageurs. Une ressource financière dédiée aux politiques de mobilité apparaît d'autant plus bienvenue que les régions ont considérablement développé l'offre de transport avec des dotations de l'Etat figées depuis 2009 et qu'elles devront subir, à l'image de toutes les collectivités territoriales, une baisse significative de la dotation globale de fonctionnement à compter de 2015. C'est une mesure qui participera d'une plus grande responsabilisation du secteur ferroviaire en ce qu'il permettra un assainissement financier du système que le GART appelle de ses voeux, comme les régions. Le VTI permettra par ailleurs d'assurer une plus grande équité territoriale, dans la mesure où l'ensemble du territoire national sera désormais concerné par le versement transport, et non plus seulement les périmètres de transport urbain et la seule région Île-de-France - une mesure qui permettra de lutter contre certaines stratégies d'optimisation fiscale. En conférant aux régions une ressource dédiée au transport, les parlementaires ont tenu à réaffirmer la nécessité de continuer les politiques volontaristes de mobilité durable. Mobilicités - 26 août 2014 FERROVIAIRE - Ce qu'il faut retenir du nouveau modèle ferroviaire français par Marc Fressoz Destiné à corriger les défauts de la réforme de 1997 qui avait bâti un système imparfaitement séparé entre RFF et SNCF, le texte établit un modèle intégré tout en séparant - sur le papier - la gestion du réseau, des services ferroviaires. Voici une présentation des points-clés de la réforme ferroviaire promulguée le 4 août 2014. Création de l'EPIC de tête SNCF La loi sur la réforme ferroviaire crée un troisième établissement public industriel et commercial ( EPIC), SNCF. Celui-ci va coiffer l’actuelle SNCF, qui sera rebaptisée SNCF Mobilités (100 000 personnes), et l’actuel RFF qui s’appellera désormais SNCF Réseau (50 000 personnes). Ce dernier sera constitué du gestionnaire actuel du réseau auxquels s’ajouteront la Direction de la circulation ferroviaire (DCF) et SNCF Infra. Instauration d'une gouvernance du ferroviaire nouvelle système L'EPIC SNCF pilotera les deux établissements publics filiales, SNCF Réseau et SNCF Mobilités. Il sera doté d’un conseil de surveillance où l’Etat sera majoritaire, les régions ayant au moins deux sièges. Le rôle du conseil de surveillance ? “Arrêter les grandes orientations stratégiques, économiques, sociales et techniques du groupe public ferroviaire“ et s'assurer de la mise en œuvre des missions de la SNCF par le directoire. Resserré, ce directoire sera composé de deux membres. Le président du directoire sera le président de SNCF Mobilités, Guillaume Pepy et le président délégué en sera le président de SNCF Réseau, Jacques Rapoport. Par ailleurs, le nouvel établissement assurera des fonctions transversales (RH, services informatique, surveillance générale etc ) qu’il reste à définir par voie réglementaire. Il pourrait employer jusqu’à un millier de personnes. Sur le plan financier les dividendes de SNCF Mobilités remonteront à SNCF. SNCF employeur des trois EPIC Les salariés des trois établissements (SNCF, SNCF Mobilités, SNCF Réseau) seront employés par SNCF, l’ensemble étant doté notamment d’un comité central d'entreprise et d’un comité central du groupe public ferroviaire commun à la SNCF, à SNCF Réseau et à SNCF Mobilités. Création d'un Haut comité du système de transport ferroviaire L'organisme rassemble “des représentants des gestionnaires d'infrastructure, des entreprises ferroviaires, des exploitants d'infrastructures de service, des autorités organisatrices de transport ferroviaire, des grands ports maritimes, des opérateurs de transport combiné de marchandises, des partenaires sociaux, des chargeurs, des voyageurs, des associations de protection de l'environnement agréées (…), ainsi que deux députés et deux sénateurs et des personnalités choisies en raison de leur connaissance du système de transport ferroviaire national.“ Le Haut comité du système de transport ferroviaire sera présidé par le ministre chargé des transports. Le rôle de cette Instance de concertation et de régulation est très large. Il peut créer des commissions sur des sujets divers. Création du comité des opérateurs du réseau Placé sous l’égide de SNCF réseau, ce second organisme plus restreint sera composé pour l’essentiel de “représentants des entreprises ferroviaires, des exploitants d'infrastructures de service reliées au réseau ferré national, des autorités organisatrices de transport ferroviaire, des personnes autorisées à demander des capacités d'infrastructure ferroviaire. Sa fonction ? Favoriser la concertation de ses membres avec le gestionnaire d’infrastructure (notamment par le biais d’une charte) et régler à l’amiable les différends liés à l’application de cette charte. Renforcement des pouvoirs de l'Araf L’Autorité de régulation des activités ferroviaires (Araf) sera plus encadrée. Son président Pierre Cardo va être flanqué de deux vice-présidents, nommés respectivement par le président de l’Assemblée et par celui du Sénat. Par ailleurs, l’arrivée du Haut comité du système ferroviaire peut le priver d’avoir à régler certains différends qui seront traités à l’amiable par celui-ci. Autre nouveauté, un comité des sanctions est instauré au sein de l’Araf, indépendant du collège qui gardera le pouvoir de mise en demeure. Ce comité des sanctions sera composé de trois magistrats (Conseil d'État, Cour de cassation, Cour des comptes). Néanmoins, l’Araf voit ses pouvoirs renforcés. Tout en conservant son avis conforme sur la fixation des redevances d'infrastructure, elle en émettra également un sur “la fixation des redevances relatives à l'accès aux gares de voyageurs et aux autres infrastructures de service ainsi qu'aux prestations régulées qui y sont fournies“. Par ailleurs, elle aura un rôle élargi dans la problématique de maîtrise de l'endettement ferroviaire. L'Araf émettra un avis motivé sur le projet de budget de SNCF Réseau. “Cet avis porte notamment sur le respect de la trajectoire financière définie par le contrat conclu entre l'Etat et SNCF Réseau“. De nouveaux moyens pour les régions Les régions, autorités organisatrices des TER, gagnent deux leviers pour augmenter leurs ressources financières.D’une part, la réforme instaure une nouvelle ressource financière avec l’instauration d’un versement transport interstitiel. “Hors Île-de-France et régions d'outre-mer, le taux du versement est fixé ou modifié par délibération du conseil régional, dans la limite de 0,55 %, dans les territoires situés hors périmètre de transport urbain“ précise la loi. L’Association des régions de France chiffre potentiellement cette nouvelle ressource à un maximum de 450 millions d’euros par an. D’autre part, les élus régionaux acquièrent une certaine liberté tarifaire qui leur permettra éventuellement d’améliorer le ratio recettes/dépenses qui tourne autour de 33% pour les TER. “La région définit la politique tarifaire des services d'intérêt régional en vue d'obtenir la meilleure utilisation sur le plan économique et social du système de transport“ précise en effet la loi. 22 aout 2014 – La Voix du Nord SNCF - Sur le chemin de Calais, de plus en plus de migrants transitent par la gare d’Hazebrouck PAR CHRISTOPHE LE-BAS La gare SNCF d’Hazebrouck voit passer, chaque jour, des dizaines de migrants à destination de Calais. Vendredi dernier, situation exceptionnelle : 150 migrants sont descendus sur le quai. Une première, même si les migrants sont de plus en plus visibles. Gare d’Hazebrouck, ce vendredi 22. 11 h 24. Un train entre en gare, en provenance de Calais. Un jeune migrant descend tranquillement et attend sa correspondance. Une scène devenue familière pour les agents de la SNCF, autant que pour les voyageurs. À tel point que, vendredi de la semaine dernière, 150 migrants sont descendus sur le quai. « C’était exceptionnel. On n’avait jamais vu ça », commentent, entre eux, des agents. « Ils ne sont jamais agressifs et n’abîment rien » Cette exception confirme une règle bien connue à Hazebrouck. « Les migrants font le trajet Calais Hazebrouck - Isbergues ou Lillers tous les jours. Dans les deux sens, et à toute heure », selon les agents. Généralement, par groupe de dix. « Jusqu’en mai, c’était anodin et discret. Depuis, c’est beaucoup plus voyant. Mais ils ne sont jamais agressifs et n’abîment rien. Ils montent, restent entre eux et voilà. » Parfois, ils payent même leur billet. Sur le quai, ce vendredi, un jeune migrant âgé de 26 ans est érythréen. Bon nombre de ces passagers inattendus seraient originaires de ce pays d’Afrique de l’est. Une dictature. « Je prends le train deux à trois fois par semaine, entre Isbergues et Calais. De là, j’essaie de passer en Angleterre », explique le jeune homme, sous couvert d’anonymat. Il est en France depuis un mois et vit, la plupart du temps, dans le camp de migrants de Norrent-Fontes, à proximité d’Isbergues. « Parfois, on va à Béthune. On s’arrête dans ces villes car il y a des camps et des associations qui offrent un peu à manger. » « On voyage à six, on reste entre nous » Il décrit son rituel : « On prend les trains de voyageurs car ce serait trop dangereux de grimper dans un train de fret. Mais, je ne paye pas mon ticket de train. C’est trop cher. On voyage à six, on reste entre nous. Beaucoup de migrants montent dans le train le lundi. Les meilleurs jours pour passer en Angleterre, c’est du mardi au vendredi, car il y a beaucoup de voitures qui passent la frontière. » « La bataille du rail », une nouvelle étape sur le chemin de l’Angleterre. La sécurité prime La SNCF a également constaté une augmentation du nombre de migrants, entre Calais et Hazebrouck, sans constater d’incivilités ou de dégradations à bord des trains. Si les agents de sécurité de la SNCF sont mobilisés, le groupe affirme qu’aucune directive particulière n’a été transmise aux contrôleurs. La société assure avoir distribué des tracts, en français et en arabe, afin de sensibiliser les migrants à la sécurité ferroviaire. Dans le but d’éviter les accidents sur les voies. Elle rappelle qu’en l’absence de dégradation de ses installations, c’est à la police aux frontières qu’il revient de gérer les migrants. Un chaînon sur la route L’arrière-pays de Calais, et donc Hazebrouck, devient une étape de plus avant l’Angleterre. Un constat qui n’étonne pas Nan Suel, co-présidente de l’association Terre d’errance qui intervient, entre autres, auprès du camp de Norrent-Fontes. « Depuis le démantèlement du camp de Calais, en mai, il y a une hausse du nombre de migrants ici. À Calais, les CRS et la police aux frontières sont très actifs, avec beaucoup de contrôles. Les migrants viennent donc à Norrent-Fontes, Steenvoorde et Angres (près de Liévin), des camps situés le long de l’A 26. Puis, ils se regroupent par communautés. » Le rail comme nouveau mode de déplacement n’est, là encore, pas une surprise, et Hazebrouck est un goulet d’étranglement. « Tous les migrants passent par la gare d’Hazebrouck, sauf ceux de Dunkerque, car ils sont tout proches de Calais. La surveillance à Calais étant forte, il peut arriver qu’ils montent tous dans un même train. » D’où, peut-être, les 150 migrants sur le quai, vendredi dernier. « Les camps ne sont qu’un chaînon intermédiaire. Nous, on ne donne qu’un peu d’aide, mais l’arrivée des migrants ne dépend pas de nous. Les conditions climatiques en Méditerranée sont propices à la traversée en ce moment », explique Nan Suel. 18 août 2014 - La Voix du Nord TRANSPORT - Le covoiturage, le contre-pied aux trains trop chers et pas à l’heure AÏCHA NOUI Suppressions de trains et inflation des tarifs, devenus prohibitifs pour une bonne partie des voyageurs, sont autant de raisons qui poussent les Béthunois à opter pour le covoiturage, convivial et surtout moins cher. Sac à dos, tenue décontractée et sourire aux lèvres, allez ! Tous en voiture… 1. Économique L’argent, c’est le nerf de la guerre pour les voyageurs et les sites de covoiturage l’ont bien compris. Les prix mettent hors jeu la concurrence : « Les prix pratiqués par la SNCF sont scandaleux : un aller Béthune - Paris, c’est 60 €. Qui a les moyens de mettre ces sommes-là ? », s’insurge Stéphane, covoitureur entre Béthune et Paris depuis 2008. Pour Morgan Coupet, infirmier à Paris qui rentre visiter sa famille deux fois par mois à Béthune, il n’y a pas photo : « Le covoit’ est accessible à tous, aux étudiants comme aux retraités. Le prix, c’est notre motivation première. » Le « covoit’ », c’est aussi un moyen pour les plus jeunes de glisser vers l’indépendance : « Quand je prenais le train, ma mère était obligée de me payer le billet. Avec le covoit’, j’ai les moyens de me payer le voyage », raconte Malick, 19 ans, étudiant à Béthune. 2. Convivial Vous ne voyagerez pas la fleur dans les cheveux en écoutant du John Lennon à l’arrière d’un van couvert de fleurs mais le covoit’ est la promesse d’un voyage chaleureux. « On rencontre des gens très sympas de tous horizons. Je croyais qu’il y avait surtout des étudiants mais il y a un beau mélange. J’ai même voyagé avec des retraités », se souvient Morgan. C’est aussi l’ambiance qui règne dans les voitures qui pousse les covoitureurs à préférer cette façon de voyager. « Le covoit’, c’est partager une expérience avec d’autres, ça apporte un petit plus au quotidien. Échanger, rendre service, c’est l’esprit du covoit’. Et les trajets passent plus vite », note Michael Oszachowski, 41 ans, qui covoiture quotidiennement entre Béthune et Lille. 3. Écologique « Protéger l’environnement c’est l’esprit du covoit’ », lâche fièrement Michael Oszachowski. Le covoiturage s’ancre dans la tendance actuelle. « En 2008, je me suis inscrit sur le site covoiturage.fr (aujourd’hui Blablacar) à la demande de mon employeur, le conseil général, qui souhaitait promouvoir le covoit’ pour des questions environnementales. » 4. Pas parfait À chaque mode de transport ses inconvénients. Le covoit’ n’y échappe pas et peut aussi réserver de mauvaises surprises. « Je suis montée en voiture avec des gens qui n’arrêtaient pas de se disputer, témoigne ainsi Mélissa Bacquet. Une autre fois, j’étais très serrée dans la voiture, il y avait un basketteur à mes côtés et des bagages juste sous mes pieds. ». Le covoit’ permet de partager les frais mais gare aux mauvais payeurs : « Une fois à destination, des gens me disaient qu’ils n’avaient pas d’argent. La deuxième fois, j’ai gardé la valise du gars jusqu’à ce qu’il revienne payer », confie Stéphane. Pour d’autres, c’est la sécurité qui est mise à mal : « Un jour je suis parti avec un gars qui faisait du rodéo sur le périph’ parisien ! » Mais pas de quoi descendre de voiture ! La SNCF met le covoiturage sur les rails Aux grands maux les grands remèdes. Sans vouloir l’annoncer clairement mais parce que, selon le porte-parole de la SNCF, « il faut diversifier les offres de mobilité », l’entreprise ferroviaire veut aussi surfer sur la vague du « covoit’ ». Dès fin 2013, la SNCF a racheté le site de covoiturage Ecolutis. « Le covoiturage est un marché en pleine évolution. On veut s’insérer dans ce secteur. » L’objectif : talonner le site Blablacar.fr, premier du marché en France avec un million de voyages par an. Pour cela, pas de recette miracle mais la guerre des prix, grief des covoitureurs envers le train. Pour un trajet Paris - Béthune, il faut compter entre 12 et 15 €, contre 50 € en TGV. Pour un Béthune - Lille c’est 7,50 € en train et 3 € en covoiturage. « La SNCF s’est aussi engagée sur une politique de petits prix » mais reconnaît ne pas pouvoir lutter avec les mêmes moyens que les covoitureurs : « La circulation des trains a un coût, il faut payer les contrôleurs et les péages à Réseau ferré de France pour emprunter les voies. » Le covoiturage à Béthune Les principaux sites. En France, il existe plusieurs sites de covoiturage. Le principal d’entre eux est blablacar.fr (ex-covoiturage.fr). Les autres : ecolutis (SNCF), carpooling, 123 en voiture, easycovoiturage. Les trajets les plus demandés. Béthune - Paris : environ 85 voyages sur trois à quatre jours, tarif entre 13 et 15 €. Béthune - Lille est également très bien desservi, notamment pour les travailleurs : environ 25 voyages proposés tous les deux jours, entre 3 et 5 €. Dans le bassin d’emploi. La ville de Béthune demeure le point névralgique pour les trajets locaux comme Béthune - Chocques - Lillers ou Sains - Béthune - Locon - Lestrem. Des trajets quotidiens domicile - travail, entre 1 et 2 €. Et ailleurs. Il y en a pour tous les goûts : sur la côte (Merlimont, Calais, Boulogne-sur-Mer…) et partout en France (Rouen, Compiègne, Orléans, Colmar, Barcarès…). Le Béthunois manque d’aires. Pour les adeptes du covoiturage à l’ancienne, sans passer par internet, sachez qu’aucune aire de covoiturage n’est recensée officiellement dans le Béthunois selon l’office de tourisme de Béthune. Mais les communes mettent à disposition des parkings gratuits pour laisser sa voiture toute la journée et partir avec ses collègues en toute tranquillité. 18 aout 2014 - L’Humanité SNCF - La SNCF réprime la dernière grève pour empêcher la suivante Bruno Vincens La SNCF accuse dix-neuf cheminots grévistes de Midi-Pyrénées d’avoir dégradé du matériel. Trois d’entre eux ont été mis hors de cause et l’accusation semble bien fragile. Pour la CGT et SUD rail, la direction veut les dissuader d’une nouvelle grève. Toulouse (Haute-Garonne), correspondance. La grève contre la réforme ferroviaire était terminée depuis plus d’un mois. Aussi dix-neuf cheminots de Midi-Pyrénées ont été abasourdis d’apprendre, fin juillet, qu’ils faisaient l’objet d’une procédure disciplinaire de la part de la direction régionale de la SNCF. Une procédure doublée d’une plainte au pénal. Ces dix-neuf cheminots grévistes risquent des sanctions pouvant aller de la mise à pied avec sursis jusqu’à la révocation pure et simple. La direction de la SNCF n’a pas admis cette grève de deux semaines, plutôt bien suivie en Midi-Pyrénées, et en particulier la journée du 18 juin où le conflit social tendait à se durcir. Les dix-neuf agents se retrouvent accusés de « dégradation de matériel », « entrave à la circulation des trains », « entrave à la liberté du travail ». « Des agents ciblés ! C’est de la répression pure et dure » Les cheminots dans le collimateur de la direction n’ont pas été choisis au hasard. La plupart sont des militants actifs de SUD rail et de la CGT, les deux syndicats qui conduisaient la grève de juin. « Il s’agit d’élus ou anciens élus du personnel », complète Christophe Marre, secrétaire CGT du comité d’établissement. « Des agents ciblés ! C’est de la répression pure et dure », s’insurge Youssef El Akermi (SUD rail). Mardi 12 août, quatre de ces cheminots sont convoqués pour un entretien préalable à des sanctions disciplinaires. Le lendemain, deux autres connaissent le même sort. Jeudi 14 août, c’est au tour de Christophe, un conducteur de train non syndiqué, d’être convoqué. Ce matin-là SUD rail et la CGT organisent un rassemblement de soutien aux « dix-neuf ». Le syndicat Unsa cheminots, qui ne participait pas à la grève de juin, a rejoint les deux autres organisations par solidarité. Environ quatre-vingts cheminots sont regroupés devant les fenêtres du bâtiment où doit avoir lieu l’entretien, sur le site de la gare Raynal, la gare de marchandises de Toulouse. Les dix-neuf cheminots contestent formellement les faits qui leur sont reprochés. Dégradation de matériel ? « Les cheminots préservent leur outil de travail », rappelle Laurent Brun (CGT). Les grévistes admettent avoir mis le feu à « quatre palettes et deux pneus », rien de plus. Entrave à la liberté du travail ? Pressions sur les non-grévistes ? « Nous n’avons jamais empêché personne d’aller travailler », se défend Youssef El Akermi. Sur le site de Toulouse, ce 18 juin, « l’accès piétons (aux postes de travail – NDLR) était libre », précise Christophe Marre. Les « dix-neuf » ont été désignés, semble-t-il, sur la base de témoignages de cadres. Des témoignages peut-être pas très fiables : « Deux d’entre nous n’étaient pas présents sur le site ce jour-là et l’ont prouvé », argumente Youssef El Akermi. Ce qui fragilise l’accusation. Quant à la plainte au pénal, elle n’est pour le moment pas instruite : aucun cheminot n’a été à ce jour entendu par la police. Au cours de ce rassemblement arrive Dominique Damid, chargé de communication de la direction régionale de la SNCF. Il se tient un peu en retrait. « Nous avions dit au moment de la grève que les actions illicites ne seraient pas acceptées, assure-t-il. Les faits ne sont pas anodins. » Mais le chargé de communication se montre assez imprécis dans sa description des événements. Combien de trains ont-ils été bloqués en gare ? « Je n’ai pas le chiffre exact. » Au bout de quarante minutes, Christophe sort du bâtiment. L’entretien préalable a été de courte durée. Et pour cause : « Ils n’ont rien contre moi. Eux-mêmes ne comprennent pas que je sois convoqué alors qu’ils n’ont rien à me reprocher : je n’étais pas là. » D’autres grévistes sont convoqués cette semaine. Pourquoi la direction régionale de Midi-Pyrénées a-t-elle lancé cette charge contre dix-neuf cheminots ? « La direction veut faire des exemples avant les négociations collectives de septembre, analyse Youssef El Akermi. Elle ne veut pas d’un mouvement social à la rentrée. » Il s’agirait ainsi d’une manœuvre dissuasive. Le syndicaliste CGT Christophe Marre est persuadé que la direction régionale a reçu des consignes de la direction nationale : « Le but est de casser les mouvements syndicaux. Mais ça ne marche pas ! » La SNCF refuse le cas par cas La direction de la SNCF dispose de deux mois pour prendre sa décision concernant les cheminots contre lesquels elle a engagé une procédure disciplinaire. Selon les syndicats, la direction régionale de Midi-Pyrénées veut des sanctions uniformes et refuse donc d’examiner les faits au cas par cas. Pour l’heure, trois des dix-neuf cheminots ont déjà été mis hors de cause. 18/08/2014 – La Voix du Nord SNCF - La SNCF utilise des jeunes en insertion pour nettoyer les voies et retirer les graffitis CARINE DI MATTEO Ils vont pouvoir rouler sur des rails si propres qu’ils ne verront plus les kilomètres défiler. En 2012, la SNCF avait investi 440 000 euros pour assurer l’entretien, le nettoyage, la maintenance de ses sites. Cette année, elle a décidé d’en ajouter 200 000, dont 40 000 pour Garolille, une base arrière située à Ronchin. Visite de chantier. Avant, sur les dix-huit hectares de cette base arrière de la SNCF, on apercevait des traverses en béton, des bouts de bois, des ballasts usés, des bouteilles, des déchets ménagers. Désormais, on y voit une dizaine de personnes effectuant des travaux d’intérêt général (TIG), une douzaine de membres de l’association La Sauvegarde du Nord et cinq entreprises. Ensemble, ils ont fait sortir du site 190 camions remplis de déchets. Soit quatre mille cent tonnes. « Quand les gens qui utilisent les lignes Lille - Douai ou Lille - Lens passent, ils doivent voir que c’est beau », explique Christophe Tredez, le correspondant local environnement de la SNCF. « La propreté est pour nous une préoccupation de fond, ajoute Jacky Lion, le directeur régional, car il y a une attente forte de nos clients. » Il veut montrer à ses clients que sa société s’occupe « tous les jours » à nettoyer, mais aussi que cela donne envie à ses employés de s’impliquer encore plus en ce sens. « Que ce soit un coup de boost, que nos collègues soient dynamisés par la question. » Déchets et graffitis nettoyés À Garolille, c’est Kévin, 19 ans, et Anthony, 21 ans, qui s’y collent. Ils sont membres de La Sauvegarde du Nord. « On a signé un contrat de six mois, renouvelable jusqu’à vingt-quatre mois, avec cette association, dit Kévin. D’habitude, on s’occupe des espaces verts des particuliers. » Il sait que c’est un secteur d’emploi rude, mais c’est ce qu’il veut faire depuis qu’il a quatorze ans. Alors, il s’accroche. « Ce ne sont pas que des contrats aidés, ce sont aussi des moments qui peuvent nous permettre d’identifier ce qui empêche nos membres de trouver un travail », explique Frédéric Rouvière, le directeur de pôle de l’association. « Ça affiche notre volonté de réhabiliter le site tout en marquant notre engagement sociétal », nous glisse un des membres du service communication. C’est aussi une manière de baisser les coûts. Pendant qu’Anthony, Kévin et leurs collègues s’activaient à Ronchin, on retirait les graffitis à Armentières. « C’est une opération qu’on va mener dans une vingtaine de gares », indique Muriel Delfosse, responsable régionale environnement de la SNCF. Ça va coûter 1,8 million d’euros, « dont 500 000 pour le chantier d’insertion ». Tout cela augmentera-t-il le prix ? « Non », assure Jacky Lion avant de glisser quelques mots sur l’élargissement des voies rendu nécessaire pour l’achat de trains trop grands. « On a 127 quais concernés. On vient de profiter des travaux de mise en accessibilité de Douai pour mettre aux nouvelles normes. Dans 98 % des cas, nous pourrons faire ces travaux pendant des chantiers de maintenance. Dans les autres cas, nous le ferons aux heures creuses. Une chose est sûre, c’est que s’il y a du retard dans la mise en œuvre des nouveaux trains, ce ne sera pas du fait de ces quais. »23/07/2014 – La voix du Nord La Voix du Nord – 16 aout 2014 SNCF - TGV Paris - Arras: Frédéric Leturque dénonce «l’enfumage» de la SNCF La mobilisation pour la défense de la desserte TGV d’Arras et des villes de l’Artois-Douaisis est loin d’être terminée. C’est le message que le maire d’Arras a souhaité adresser à la SNCF, quelques jours après la publication dans nos pages des propos de Jacky Lion, nouveau directeur régional de l’établissement. « Des études complémentaires sont en cours » avait-il alors précisé concernant le devenir des TGV Paris – Arras de 17h22 et de 18h22. Une remarque qui n’a pas manqué de faire réagir le maire d’Arras. « Une fois de plus, la SNCF nous enfume avec des annonces qui n’en sont pas, c’est toujours reculer pour mieux sauter, analyse-t-il. Nous n’avons pas rendu les armes, loin de là. Si la SNCF pense que cette pseudo-annonce va freiner nos ardeurs, elle se trompe. » Frédéric Leturque indique par ailleurs que de nouvelles « opérations d’envergure » sont en préparation pour le mois de septembre, auxquelles seront associés les citoyens, pour protester contre « une décision qui n’a aucun sens ». 23 juillet 2014 – Les Echos SNCF - Les trois scénarios de la SNCF pour sauver le TGV LIONEL STEINMANN Le conseil d’administration a étudié trois scénarios prospectifs à dix ans pour pérenniser l’économie du TGV. Le cas de figure le plus probable ne permet toujours pas de financer le renouvellement du parc de rames. La SNCF est en pleine réflexion pour inventer un avenir au TGV, dont la rentabilité s’érode d’année en année. Les membres du conseil d’administration de l’entreprise publique étaient réunis lundi dernier en séminaire pour plancher sur le sujet. Selon nos informations, la direction leur a soumis trois scénarios pour le futur de l’activité grande vitesse, un exercice de prospective qui a sans doute également vocation à interpeller les pouvoirs publics. Le moteur traditionnel des profits de la SNCF souffre en effet d’une fréquentation orientée à la baisse en France depuis plus de deux ans, mais aussi et surtout de la forte hausse ces dernières années des péages acquittés à Réseau Ferré de France (RFF), le gestionnaire du réseau. Ces péages représentent désormais près de 40 % du prix du billet. Ils ont entraîné un recul de la marge opérationnelle de l’activité TGV de 14,2 % en 2011 à 11,4 % l’an dernier, ce qui a eu comme conséquence une dépréciation de 1,4 milliard d’euros de la valeur du parc TGV dans les comptes 2013. Pour la SNCF, toutefois, ce n’est pas le modèle économique du TGV qui est en crise, mais celui de l’ensemble du système ferroviaire : au prétexte qu’elle est profitable, l’activité grande vitesse n’a cessé de voir sa contribution grandir afin de financer l’entretien du réseau (via les péages), celui des gares ou encore l’exploitation des trains Intercités, chroniquement déficitaires. Au total, 40 % des recettes commerciales du TGV serviraient à financer le reste du système ferroviaire, ce qui devient de moins en moins soutenable, estime la SNCF. Face à cette situation, la direction a présenté aux membres du conseil d’administration trois scénarios exploratoires basés sur un horizon à dix ans, dont deux scénarios extrêmes. Le repli sur le noyau dur du réseau Ce premier scénario consisterait à réduire de manière drastique l’activité grande vitesse, pour la recentrer sur les 40 principales gares du réseau. Aujourd’hui, la SNCF assure 180 « origines/destinations » par TGV, selon le jargon maison, c’est-à-dire 180 combinaisons différentes de gares de départ et d’arrivée. Dans ce schéma, leur nombre serait réduit à 80 d’ici à dix ans. Les autres villes seraient desservies par des trains Intercités ou des TER régionaux, dans une organisation où les principales gares régionales joueraient le rôle de « hubs » où se feraient les correspondances. L’exploitation du TGV Rhin-Rhône serait elle aussi abandonnée. Le nombre de trains en circulation diminuerait de moitié, avec une priorité donnée aux rames duplex, ce qui ne réduirait « que » de 20 % le nombre de places disponibles. L’augmentation du taux de remplissage permettrait de contenir également la baisse du chiffre d’affaires à –20 %. Avec ce repli sur le cœur de métier, la SNCF se délesterait des dessertes déficitaires pour se concentrer sur les liaisons rentables. Ce scénario est toutefois irréaliste pour de nombreuses raisons. Il est inacceptable pour le gouvernement comme pour les élus locaux qui se verraient privés de « leur » gare TGV. Il serait également vécu comme intolérable pour Alstom, qui n’aurait plus aucune commande de rame à grande vitesse à se mettre sous la dent de la part de l’entreprise publique pour au moins quinze ans. Par ailleurs, comme le souligne la SNCF elle-même, appliquer ce scénario supposerait de très lourds travaux dans les grandes gares régionales, qui n’ont pas été conçues pour jouer le rôle de hub. Le TGV « champion de la mobilité durable » Le deuxième scénario propose à l’inverse de développer l’offre, en misant sur une augmentation sensible de l'utilisation des 400 rames TGV dont dispose la SNCF, qui ne sont aujourd’hui utilisées que 5 heures par jour en moyenne. L’objectif serait de faire du TGV « le champion de la mobilité durable » face à la voiture ou à l’avion. Cette stratégie de volumes serait accompagnée par une baisse de prix (qui reviendrait à réduire de 10 % à 20 % le panier moyen du client) pour doper le taux de remplissage. Plus de trains en circulation, plus de villes desservies, des billets moins chers... Ce scénario a tout pour être plébiscité par les élus comme par les usagers. A ceci près qu’il n’a pas de modèle économique : selon la présentation faite aux administrateurs, il manque 400 millions d’euros par an pour qu’il soit équilibré. Le salut par la productivité Le troisième scénario, le plus probable, consiste à suivre le cap défini en 2012 dans le cadre du plan stratégique de l’entreprise, « Excellence 2020 ». Pour faire face à la hausse des péages, le TGV doit optimiser l’utilisation du parc de rames, réaliser des gains de productivité et tailler dans ses coûts d’exploitation. La direction mise notamment pour cela sur la remise à plat des processus de production. Les pistes défrichées en matière de maintenance avec le lancement l’an dernier de Ouigo, le TGV à bas coûts, pourraient être étendus. L'objectif au global est de gagner un point de marge par an sur dix ans. Toutefois, si la tendance à la hausse des péages se maintient, l’activité TGV pourrait voir à un horizon de dix ans augmenter de près de 1 milliard par an sa contribution financière au système. Dans ces conditions, même en tenant ses objectifs de productivité, l’entreprise ne serait toujours pas capable de financer à terme le renouvellement de son parc. Avec ces trois scénarios, la SNCF prépare la discussion sur le futur contrat de performance qu’elle devra négocier avec l’Etat dans le cadre de la réforme ferroviaire. Elle souligne également que le statu quo n’est plus possible. Et elle glisse enfin en filigrane des pistes de solutions : lors du séminaire, la direction a posé le débat au préalable en dévoilant une étude comparant le financement du système ferroviaire français avec ce qui se fait dans neuf autres pays européens. D’après cette étude, le niveau de subventions publiques rapporté au PIB est peu ou prou le même d’un pays à un autre. Mais là où certains comme la Suisse consacrent l’intégralité de ces fonds à l’entretien du réseau, ceux-ci sont consacrés en France pour moitié au transport de voyageurs et servent notamment à subventionner les TER. Conclusion implicite : il ne faut pas nécessairement augmenter les subsides versées au ferroviaire, mais peut-être mieux les utiliser, en les consacrant en priorité à l’entretien du réseau, ce qui desserrerait la pression sur le TGV. Mais cela implique une hausse des tarifs pour les usagers des TER. Pas sûr que le gouvernement accepte de s’engager dans cette voie.