Les articles parus dans Flux

Transcription

Les articles parus dans Flux
ISSN 0766-3536
REVUE DES
INGÉNIEURS
SUPÉLEC
N° 252 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008
VIVRE À L'ÈRE DES
COMMUNICATIONS
ALLIANCE
RIS / SUPÉLEC
CENTRALE PA
DOSSIER SPÉCIAL
TÉLÉCOMS
Flux-252-Edito-Sommaire.qxd
10/12/08
17:24
Page 2
SOMMAIRE
FLUX N° 252
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008
ÉDITO. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Le dossier
“Vivre à l’ère
des communications”
de ce numéro
a été piloté par
Marie-Annick CHANEL (84)
et co-piloté par
Michel OLIVE (68)
Julien ROITMAN (70)
ACTUALITÉS AMICALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Photo de couverture : © daniel sainthorant,
Valeriy Poltorak, soschoenbistdu, oza,
danimages, nyul, Dob's Farm, Yanik Chauvin.
Revue de l’Association Amicale
Les Ingénieurs Supélec
21, avenue Gourgaud
BP 904 – 75829 PARIS CEDEX 17
Tél. : +33 (0)1 44 01 05 50
E-mail : [email protected]
Site WEB : www.asso-supelec.org
Références bancaires : CIC PARIS LES TERNES
Compte n° 30066 - 00181 - 06212821302 - 24
Directeur de la publication
Julien Roitman (70)
Commission Image&Médias
Marie-Annick Chanel (84)
Yves Tanguy (68)
Rédacteur en chef
Christian Allard (48)
Adjoint au rédacteur en chef
Georges Phélizon (42)
Assistante de rédaction
Jacqueline Pasdeloup
Correspondants
Yves Berrié (66)
Jean Brousse (70)
Robert Buvat (59)
Anne-Lise Didierjean (97)
Mariane Dubiez
Gérard Huet (64)
Alain Paquette (63)
Sandrine Peltre (89)
Communication entreprises
Les Editions des Cassines
98 /102, rue de Paris
92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 01 41 10 88 00 - www.edicas.fr
Conception et réalisation
Euro Conseil Edition
27 bis, rue Louis Rolland
92120 Montrouge
Impression
Loire Offset Titoulet - Saint-Etienne
Tarifs
Prix au numéro : 16 .
Abonnement : 80 .
Abonnement tarif réduit adhérent : 40 .
Commission paritaire n° 0 1 1 2 G 8 5 8 9 5
Dépôt légal
Bibliothèque nationale de France
Quai François-Mauriac
75706 Paris Cedex 13
Les opinions exprimées dans les différents articles
n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs
et non celle de la rédaction de FLUX.
Nominations - La famille Supélec - Femmes ingénieures
dans le secteur de l’énergie - PFUE : Journée Supélec à Bruxelles
Rencontre avec Madame Christine Lagarde - Ingénieurs et artistes
Conférence Supélec au féminin - La vie de l’Amicale
L’ÉCOLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Nouvelles de l’Ecole :
Alliance Centrale Paris-Supélec
Quelques réflexions sur l’inclination de Supélec pour l’Europe
Nouvelles des élèves :
LAE : tournoi omnisport - Le festival de la BD des grandes Ecoles
se réveille - Cheer Up! Parce que se battre pour son projet,
c’est aussi se battre contre le cancer - Interview d’un Supélec
par le journal des élèves : le Court-Circuit TM
CNISF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Les petits déjeuners CNISF-Horizons politiques
Le “J’accuse” du président des ingénieurs et scientifiques de France
ACTU’ELLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Devenir inspectrice du travail : histoire d’un virage professionnel
Fabienne CHAUVIN-ROSSET (96)
Traductrice et ingénieure à la fois
Sandrine BURRIEL (2002)
LE GRAND ENTRETIEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Interview de Didier Lombard, Pdg de France Télécom
DOSSIER. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Vivre à l’ère des communications
ENTREPRISES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
MÉMOIRE VIVANTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Années 1970. Un réseau européen à 765 kV ?
Jacques CLADÉ (58)
LOISIRS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Chronique œnologique
Trop d’alcool dans le vin ?
Gérard HUET (64)
Chronique linguistique
La Commission de terminologie de l’informatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Jérôme TROLLET (69)
64
Flux-252_p14-15-2.qxd
10/12/08
16:09
Page 14
ALLIANCE
CENTRALE PARIS Information faite au
Conseil d’Administration de
Centrale Paris le 21 octobre 2008
et au Comité de Direction de
Supélec le 12 novembre 2008
Hervé BIAUSSER / Alain BRAVO
Parce que
Centrale et Supélec partagent la
même vision,
Parce que nous pensons que le monde a besoin de
dirigeants de culture scientifique et technique qui
soient des Innovateurs et des Entrepreneurs, à l’écoute
de la demande sociale,
Parce que nous pensons que nous devons proposer à
nos diplômés la plus large gamme de carrières possibles et que nous devons les aider à créer de nouveaux
chemins de réussite,
Pour
Parce que nous pensons que la valeur se crée dans les
zones d’interfaces entre les disciplines et entre les cultures et qu’il est essentiel de transférer au plus vite les
connaissances nouvelles vers la société et l’entreprise,
Pour offrir à nos élèves la palette la plus large possible
de compétences scientifiques et techniques, de savoirfaire et d’aptitudes,
Parce que nous sommes convaincus que c’est en nous
projetant résolument à l’international (comme Centrale
l’a fait à Pékin et Supélec à Singapour que nous serons
au plus près de l’évolution du monde et que nous proposerons la meilleure formation internationale,
Parce que nous partageons la stimulante nécessité de
trouver par nous-mêmes les ressources nécessaires à
notre développement,
Parce que nous croyons que l’engagement de nos
personnels et de nos élèves, leur sens de la responsabilité et leur dynamisme sont les clefs du succès de
nos institutions.
multiplier les possibilités de carrières en
France et à l’étranger pour nos diplômés et pour
mieux servir les entreprises,
Pour construire une pédagogie encore plus innovante
en nous appuyant sur les forces de nos deux Ecoles,
Pour amplifier encore notre visibilité en recherche,
développer nos synergies et contribuer à la constitution d’un ensemble de dimension mondiale en Ile-deFrance en Sciences de l’Ingénieur,
Pour accélérer notre projection à l’international et intensifier nos échanges avec nos partenaires stratégiques,
Pour augmenter encore plus nos ressources par élèves
et avoir la capacité de recruter les meilleurs professeurs,
Pour créer une culture nouvelle en mariant celles de
nos deux établissements, l’un public, l’autre privé.
NOUS ALLONS RENFORCER NOTRE PARTENARIAT POUR LE TRANSFORMER EN
ALLIANCE STRATÉGIQUE
14 - FLUX N° 252 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008
Flux-252_p14-15-2.qxd
10/12/08
16:09
Page 15
L’ECOLE
S - SUPÉLEC
Pour les prochains mois, ce programme concerne notamment :
La formation d’ingénieur : réformes convergentes de leurs programmes pédagogiques de 3ème année,
développement de leur offre de cours en anglais,
mutualisation de TICE, augmentation du nombre de
Masters, notamment interdisciplinaires ;
La formation de docteur : augmentation des
diplômés ECP et Supélec dans l’ED du Collège des
Sciences de l’Ingénierie, promotion de l’employabilité
des doctorants en entreprise ;
La formation continue / tout au long de la
vie : repositionnement et coordination de l’offre de
Cela signifie que, désormais :
•
tous les projets stratégiques seront examinés en
commun,
• chaque projet commun sera l’occasion de rapprocher nos structures, voire de créer des structures
communes.
Mastères Spécialisés et étude d’ “Executive Masters of
Technology Administration (MTA)” ;
La recherche : développement de l’Institut Carnot
C3S, création du Collège des Sciences de l’Ingénierie,
politique de recrutement d’enseignants-chercheurs
d’excellence, création de l’Institut des sciences du
Risque et de l’Incertain (ISRI), création de chaires d’entreprises communes ;
L’internationalisation : adoption d’une marque
commune respectant leurs identité, renforcement du
recrutement d’élèves d’élite, ouverture de laboratoires
internationaux communs et, si la possibilité se présente, d’une école off shore commune ;
L’immobilier : construction du bâtiment CSO 21 au
titre du CPER Ile de France, pour accueillir en particulier l’ISRI ; étude pour la préparation du déménagement complet de Centrale Paris sur le campus de
Saclay et pour l’extension des trois campus de Supélec
à Gif, Metz, Rennes.
Notre alliance va donc être nourrie
durant l’année 2008-2009 par une
succession d’évènements, notamment :
• la création du Collège des Sciences de l’Ingénierie,
C’est pourquoi, en parallèle de
travaux plus juridiques et financiers,
le programme de coopération va
s’intensifier :
• les équipes de Direction ont travaillé pendant 4 mois
pour construire ce programme de rapprochement,
• les
deux Ecoles finalisent chacune le recrutement
d’un chargé de projet qui en conduiront ensemble
la mise en œuvre.
avec l’ENS Cachan, Paris 11 et probablement
l’UVSQ, au sein du PRES UniverSud Paris,
• la création de l’Institut du Risque et de l’Incertain,
• la création d’une marque commune respectant
l’identité des deux Ecoles,
• le projet d’installation sur Saclay,
• l’ouverture des options de 3 ème année aux élèves des
deux Ecoles,
• la mise en commun des Forum Entreprise des deux
Ecoles.
Notre alliance est bien sûr ouverte et nous espérons que certains de nos partenaires,
notamment au sein d’UniverSud, nous rejoindront dans ces projets.
FLUX N° 252 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - 15
13/02/09
15:17
Page 1
ISSN 0766-3536
Flux-253-Couv.qxd
N° 253 - JANVIER-FÉVRIER 2009
REVUE DES INGÉNIEURS SUPÉLEC
FINANCE
AUDIT CONSEIL
30 ANS
DE LA PROMOTION 1979
Flux-253-Edito-Sommaire.qxd
13/02/09
14:37
Page 2
SOMMAIRE
ISSN 0766-3536
FLUX N° 253
JANVIER-FÉVRIER 2009
N° 253 - JANVIER-FÉVRIER 2009
REVUE DES INGÉNIEURS SUPÉLEC
ÉDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Le dossier
“India” a été piloté par
Antoine Level (2002).
Le dossier “Finance”
a été piloté par
Marie-Annick Chanel (84)
Marie-Annick Chanel (84)
FINANCE
AUDIT CONSEIL
30 ANS
DE LA PROMOTION 1979
Photos de couverture : © Freenah, Julien
Eichinger, Wong Yuliang, Laurence Gough,
PictureLake, Gamut Stock Images
Revue de l’Association Amicale
Les Ingénieurs Supélec
21, avenue Gourgaud
BP 904 – 75829 PARIS CEDEX 17
Tél. : +33 (0)1 44 01 05 50
E-mail : [email protected]
Site WEB : www.asso-supelec.org
Références bancaires : CIC PARIS LES TERNES
Compte n° 30066 - 00181 - 06212821302 - 24
Directeur de la publication
Julien Roitman (70)
Commission Image&Médias
Marie-Annick Chanel (84)
Yves Tanguy (68)
Rédacteur en chef
Christian Allard (48)
Adjoint au rédacteur en chef
Georges Phélizon (42)
Assistante de rédaction
Jacqueline Pasdeloup
Correspondants
Yves Berrié (66)
Jean Brousse (70)
Robert Buvat (59)
Anne-Lise Didierjean (97)
Mariane Dubiez
Gérard Huet (64)
Alain Paquette (63)
Sandrine Peltre (89)
Communication entreprises
Les Editions des Cassines
98 /102, rue de Paris
92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 01 41 10 88 00 - www.edicas.fr
Conception et réalisation
Euro Conseil Edition
27 bis, rue Louis Rolland
92120 Montrouge
Impression
Loire Offset Titoulet - Saint-Etienne
Tarifs
Prix au numéro : 17 .
Abonnement : 84 .
Abonnement tarif réduit adhérent : 42 .
Commission paritaire n° 0 1 1 2 G 8 5 8 9 5
Dépôt légal
Bibliothèque nationale de France
Quai François-Mauriac
75706 Paris Cedex 13
Les opinions exprimées dans les différents articles
n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs
et non celle de la rédaction de FLUX.
ACTUALITÉS AMICALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Nominations - La famille Supélec - La vie de l’Amicale
L’ÉCOLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Nouvelles de l’Ecole :
Alliance Centrale Paris - Supélec
Nouvelles des élèves :
L’ingénieur citoyen face au développement durable
Éspérance en béton : bouge la science !
Cercle Europe : s’ouvrir à de nouveaux horizons
Le Festival Étincelle : un événement incontournable
CNISF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Remise du prix Chéreau-Lavet 2008
Prix des ingénieurs de l’année - Club Lamenais
ACTU’ELLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
La mixité en entreprise : entre espoirs et réalité
Valérie Ozier (89)
DOSSIERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Le grand entretien avec S.E. Rajan Mathai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
India : Enjeux et Contrastes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Finance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
MANIFESTATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
ENTREPRISES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
MÉMOIRE VIVANTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Un épisode peu connu du projet d’interconnexion électrique
France-Espagne
Robert Buvat (59)
LOISIRS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Chronique œnologique
L’ US Paradox ou le plaisir du vin retrouvé
Gérard Huet (64)
Chronique linguistique
Alumni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Alain Paquette (63)
Chronique bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
COTISATION ET ABONNEMENT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Flux-253-ACTU AMICALE.qxd
12/05/09
9:09
Page 12
NOUVELLES DE L’ÉCOLE
L’ALLIANCE
CENTRALE PARIS - SUPÉLEC
Interview d'Hervé Biausser,
Directeur de Centrale Paris
et d'Alain Bravo,
Directeur Général de Supélec.
Flux : Depuis quand le rapprochement des deux écoles s'est-il opéré et
quels en ont été les résultats concrets
L’École Centrale, Chatenay-Malabry
à ce jour ?
la gouvernance, le lien économique campus-cluster
Depuis 2005, les deux écoles ont progressivement ren(notamment avec le pôle de compétitivité System@tic
forcé leur partenariat, notamment dans le domaine de
Paris-Région), les transports, la coopération et la concenla recherche et des coopérations industrielles par le biais
tration d'établissements d'enseignement supérieur.
de multiples initiatives impliquant directement les enseignants-chercheurs des deux écoles, par exemple pour la
L'alliance Centrale Paris – Supélec consacre effectiveco-direction de thèses ou pour la réponse commune à
ment la reconnaissance de valeurs communes entre les
des appels à projets de recherche coopérative (Digiteo,
deux écoles ainsi que le partage d'une même vision de
pôle de compétitivité System@tic Paris-Région, ANR,
l'avenir, quand bien même les cultures diffèrent. Les
PCRD, dispositif Carnot...) et naturellement pour l'exécuassociations d'anciens élèves ont aussi été largement
tion de ces projets.
impliquées dans cette démarche. Alain Bravo précise
que cette alliance est gérée comme un projet industriel,
Pour Alain Bravo : ce sont toutes les actions structurance qui a abouti récemment au recrutement de deux
tes, lancées par l'Etat au cours de ces quatre dernières
gestionnaires de projets : JL Giordano (ECP 68) et
années dans le domaine de l'enseignement supérieur et
JP Cossart (Supélec 71).
de la recherche, qui ont été menées ensemble.
L’attribution du label “Carnot” au groupement d’intérêt
Pour sa part Hervé Biausser souligne le rôle important de
scientifique “Science des Systèmes” Centrale-Supélecces associations pour le rayonnement de leur école et le
CNRS (C3S) en a été la manifestation la plus évidente.
“networking”, mais aussi pour la capacité qu'elles ont à
Mais ce rapprochement concerne aussi les autres activiétablir une prospective sur l'évolution des métiers (par
tés fondamentales des deux écoles : l'enseignement,
exemple sur les métiers de l'environnement) en raison
avec notamment l'ouverture des options de troisième
notamment de la diversité des postes occupés par les
année aux élèves des deux écoles et la formation contianciens élèves et de la diversité de leurs employeurs.
nue avec désormais des mastères spécialisés (MS) comHervé Biausser et Alain Bravo s'accordent pour dire que
muns ainsi qu'un catalogue commun de stages dans
cette alliance emporte une large adhésion des personnels,
lequel figure déjà 20% de formations communes aux
des élèves et des anciens élèves, quant au bien fondé de
deux écoles.
cette opération, même si, naturellement, de nombreuses
questions restent encore en suspens, essentiellement d'ailIl est par ailleurs à noter que, depuis 2007, les deux écoleurs pour ce qui concerne sa mise en œuvre.
les sont, sous la forme d'un consortium, conjointement
membres fondateurs du PRES Universud Paris. Dans
Flux : L'installation de Centrale Paris sur le plateau,
le même temps, Alain Bravo a été nommé membre
constitue un signe fort, quelles en ont été les motidu conseil d'administration de Centrale Paris tandis
vations et quelles en sont les conséquences ?
qu'Hervé Biausser était nommé membre du comité de
direction de Supélec.
En 2008, Centrale Paris et Supélec ont participé, en tant
que membres du PRES Universud Paris, à l'élaboration
de la réponse à l'appel à propositions de l'Opération
campus du plateau de Saclay. Les grands axes de cette
Opération, retenue par l'Etat en juillet 2008, portent sur
12 - FLUX N° 253 - JANVIER-FÉVRIER 2009
Pour Hervé Biausser : la politique de site est essentielle.
A ce titre, le site de Saclay offre un environnement scientifique remarquable et stimulant. Ce qui le rend particulièrement attractif pour des chercheurs de talent et par
là même pour le recrutement de doctorants et d'enseignants-chercheurs de haut-niveau dans les écoles
Flux-253-ACTU AMICALE.qxd
12/05/09
9:09
Page 13
L’ECOLE
(par exemple en nanosciences). Centrale Paris ne
conservera donc pas d'antenne à Chatenay Malabry.
Hervé Biausser tient à préciser que la politique d'ancrage
dans un site ne s'oppose pas à celle des réseaux, notamment pour l'international, et que naturellement cette
nouvelle implantation ne modifie en rien son appartenance au groupe des Ecoles Centrales. Pour lui, l'objectif de l'Alliance est d'abord de fédérer sur la base de la
relation Centrale Paris - Supélec, avec une ouverture
ultérieure possible à d'autres institutions à la condition
qu'elles s'inscrivent dans cette politique de site.
Pour ce qui concerne l'enseignement, les options de
troisième année des deux écoles sont ouvertes à tous les
élèves issus de 2ème année des deux écoles, sans prérequis particulier. Le diplôme final délivré sera celui de
l'école où l'élève a effectué sa 2ème année. Néanmoins,
on s'oriente progressivement vers la création d'options
de troisième année communes, à l'image de l'option
Energie déjà opérationnelle.
Enfin, le Forum commun en un lieu unique sera mis en
place progressivement : dans un premier temps, chaque
école continue d'organiser son forum dans son propre
établissement, tandis qu'un dispositif de
transport facilitant l'accès aux élèves de
l'autre école sera mis en place.
Flux : Quelle dénomination pour la
visibilité de cette alliance ?
C'est un attribut qui sera retenu en définitive et non une marque, à l'exemple
de l'alliance SkyTeam (Air France-KLM
SkyTeam). Ce choix a été guidé par la
souplesse d'utilisation d'un attribut qui
permet de conserver la visibilité de la
marque de chaque école tout en facilitant l'ouverture à d'autres établissements. L'utilisation de cet attribut se
fera principalement à l'international,
mais il sera également utilisé dans
d'autres circonstances, par exemple
Supélec, campus de Gif-sur-Yvette
lors de la création d'entités communes,
A cette occasion Alain Bravo rappelle que les campus de
à l'exemple du GIE en cours de création et destiné à
Metz et de Rennes sont parties intégrantes de l'Alliance
donner une personnalité morale à l'institut Carnot C3S.
et qu'ils représentent autant d'ouvertures sur des collaVis-à-vis de l'amont (classes préparatoires...), c'est le
borations diversifiées, sur des financements régionaux,
renforcement des images propres à chaque école qui
sur des possibilités d'extension, sur des accès à d'autres
sera privilégié : les deux marques devant rester fortes
pôles de compétitivité et à des coopérations internatioen France.
nales originales et fortes (par exemple : Georgia Tech à
Flux : Y aura-t-il des diplômes communs ?
Metz, l'Asie à Rennes).
La création d’un diplôme commun d’ingénieur n’est
Flux : Quels nouveaux projets devraient-ils se concrépas envisagée pour l’instant. Par contre, les autres curtiser en 2009 ?
sus se rapprocheront, voire seront communs. L’idée
est plutôt de constituer un groupe proposant des ofPour ne citer que quatre projets : la mise en place
fres diversifiées. Sur le plan de la formation, cela se trade l'ISRI (Institut des sciences des risques et de l'incerduira, outre la mise en place d’options communes de
tain) et du Collège des sciences de l'ingéniérie et des
3ème année, par la création de masters interdisciplinaires
systèmes, l'ouverture d'options communes en 3ème
communs.
Par ailleurs, le rapprochement des écoles
année et la première étape vers un forum d'entreprises
doctorales
des
deux écoles s'opérera dans le cadre du
commun.
PRES UniverSud Paris.
Le projet de création d'un laboratoire de recherche
Flux : Quelles perspectives pour l'Alliance à l'horizon
ISRI commun aux deux écoles est né des collaborations
2020 ?
de recherche initiées quelques années auparavant. Ce
projet a été retenu en 2007 au titre du CPER Ile-de-FranEn raison de leur proximité géographique, et de leur
ce et fera l'objet de la construction d'un nouveau bâtilocalisation sur le plateau de Saclay, qui a vocation à
ment. Cet Institut, situé à proximité immédiate de
devenir le premier campus-cluster d'Europe, les deux
Supélec et de la future implantation de Centrale Paris,
écoles pourront mieux unir leurs efforts et renforcer
s'inscrit pleinement dans le contexte scientifique du plaleurs collaborations dans un contexte dynamique et
teau de Saclay (RTRA Digiteo, pôle de compétitivité
ambitieux. Pour Alain Bravo et Hervé Biausser, avec le
Systematic Paris-Région...) et dans le cadre de l'OpéCollège des sciences de l'ingéniérie et des systèmes et
ration campus.
l'ISRI, Centrale Paris et Supélec se placent au cœur du
“quartier de l'ingéniérie” du plateau de Saclay sur le
S'agissant de la création du Collège des sciences de
plan géographique certes, mais également par leurs
l'ingéniérie et des systèmes : dès 2007, Centrale Paris,
initiatives.
Supélec et l'ENS Cachan favorisaient la naissance d'un tel
collège au sein du PRES Universud Paris. L'objectif du
L'objectif pour l'Alliance est de se placer en position de
Collège est d'affirmer les valeurs et les spécificités de ce
leader en France dans le domaine des sciences de l'indomaine et d'atteindre le plus haut niveau d'excellence
géniérie et des systèmes et de se situer dans le top 20
internationale. Ce Collège réunirait de plus des écoles
des institutions mondiales dans ce secteur.
d'ingénieurs, des universités du PRES ainsi que des écoPropos recueillis par Yves TANGUY (68)
les doctorales relevant de ce domaine.
FLUX N° 253 - JANVIER-FÉVRIER 2009 - 13
ISSN 0766-3536
N° 254 - MARS-AVRIL 2009
REVUE DES INGÉNIEURS SUPÉLEC
LA R&D INDUSTRIELLE
DÉFIS ET ENJEUX
25 ANS DE LA
PROMOTION 1984
SPÉCIAL
INFORMATIQUE
Flux-254-Edito-Sommaire.qxd
15/04/09
9:49
Page 2
SOMMAIRE
ISSN 0766-3536
FLUX N° 254
MARS-AVRIL 2009
N° 254 - MARS-AVRIL 2009
REVUE DES INGÉNIEURS SUPÉLEC
LA R&D INDUSTRIELLE
DÉFIS ET ENJEUX
Le dossier
“R&D industrielle”
a été piloté par
Yves Tanguy (68).
25 ANS DE LA
PROMOTION 1984
SPÉCIAL
INFORMATIQUE
Photos de couverture : © Pixeltrap,
Julien Eichinger, Simages
Revue de l’Association Amicale
Les Ingénieurs Supélec
21, avenue Gourgaud
BP 904 – 75829 PARIS CEDEX 17
Tél. : +33 (0)1 44 01 05 50
E-mail : [email protected]
Site WEB : www.asso-supelec.org
Références bancaires : CIC PARIS LES TERNES
Compte n° 30066 - 00181 - 06212821302 - 24
Directeur de la publication
Julien Roitman (70)
Commission Image&Médias
Marie-Annick Chanel (84)
Yves Tanguy (68)
Rédacteur en chef
Christian Allard (48)
Adjoint au rédacteur en chef
Georges Phélizon (42)
Assistante de rédaction
Jacqueline Pasdeloup
Correspondants
Yves Berrié (66)
Jean Brousse (70)
Robert Buvat (59)
Anne-Lise Didierjean (97)
Mariane Dubiez
Gérard Huet (64)
Alain Paquette (63)
Sandrine Peltre (89)
Communication entreprises
Les Editions des Cassines
98 /102, rue de Paris
92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 01 41 10 88 00 - www.edicas.fr
Conception et réalisation
Euro Conseil Edition
27 bis, rue Louis Rolland
92120 Montrouge
Impression
Loire Offset Titoulet - Saint-Etienne
Tarifs
Prix au numéro : 17 .
Abonnement : 84 .
Abonnement tarif réduit adhérent : 42 .
Commission paritaire n° 0 1 1 2 G 8 5 8 9 5
Dépôt légal
Bibliothèque nationale de France
Quai François-Mauriac
75706 Paris Cedex 13
Les opinions exprimées dans les différents articles
n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs
et non celle de la rédaction de FLUX.
ÉDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Julien Roitman (70)
ACTUALITÉS AMICALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Nominations - La famille Supélec - La vie de l’Amicale
L’ÉCOLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Nouvelles de l’Ecole :
L’Institut Carnot C3S, le Plan Campus du Plateau de Saclay
Nouvelles des élèves :
4L Trophy, une aventure inoubliable !
J2S soutient l’entrepreneuriat
J2S noue un partenariat avec Greenwich Consulting
CNISF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Les petits déjeuners du club Lamennais
Fabienne Keller, sénatrice UMP du Bas-Rhin :
“Comment une ingénieure vit la politique ?”
ACTU’ELLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Réfléchir et agir en réseau :
InterElles
Marie-Annick Chanel (84)
Interp’Elles
Jolanta Ricard (88)
Diversity Women Network
Emmanuelle Jardat (Centrale Paris 92), Marie-Annick Chanel (Supélec 84)
DOSSIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
La R&D industrielle : défis et enjeux
ENTREPRISES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
MÉMOIRE VIVANTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Le professeur Jean Baurand
Michel Loyer (58)
Les fromages du capitaine Sevillano
Gérard Bertrand (58)
LOISIRS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Chronique linguistique
Semaine de la Francophonie
Alain Paquette (63)
Chronique œnologique
Le vin “bio”, révolution ou évolution ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Gérard Huet (64)
Flux-254-ACTU AMICALE.qxd
14/04/09
15:42
Page 13
L’ECOLE
NOUVELLES DE L’ÉCOLE
L’INSTITUT CARNOT C3S
(CENTRALE-SUPÉLEC SCIENCES DES SYSTÈMES)
alliance Centrale Paris – Supélec
annoncée à la fin de l'année dernière,
consacre la reconnaissance de valeurs
communes entre les deux écoles ainsi que le
partage d'une même vision de l'avenir. La
construction “sur le terrain” de cette alliance
a commencé depuis quelques années. La
genèse de l'Institut Carnot C3S (CentraleSupélec Sciences des Systèmes) en est un
exemple concret.
L'
L'obtention de ce label était stratégique
pour les deux établissements. Stratégique
car il marque la reconnaissance par l'État
non seulement de l'intensité et de la qualité
des recherches partenariales entre laboratoires de recherche et entreprises mais aussi de
la capacité de ces laboratoires à lancer
aujourd’hui les recherches amont qui seront
dans le futur à la disposition de la société.
Stratégique également car les revenus de la
recherche constituent pour les deux établissements une part importante de leurs ressources propres.
Les deux écoles avaient pris le risque, malgré
la jeunesse de leur partenariat, de soumettre
ensemble un dossier fin 2005, à l'occasion
du premier appel à propositions de l'État. La
nouveauté du partenariat n’avait pas permis
le succès cette année-là. Loin de se décourager, Centrale et Supélec précisaient la gouvernance du futur institut et obtenaient le
label en mars 2007 à l'occasion du second
appel.
Le dispositif Carnot
www.instituts-carnot.eu
Le label Carnot est attribué à des structures de recherche qui assurent une continuité entre la recherche
amont, propre à renouveler leurs compétences, et la
recherche partenariale en lien avec le monde socio-économique.
Créé par le ministère de l’Enseignement supérieur et
de la Recherche et actuellement soutenu par l’ANR, le
dispositif Carnot comprend 33 instituts, labellisés pour
quatre ans renouvelables, à l’issue de procédures de
sélection rigoureuses. Ils sont fédérés dans l’Association
des Instituts Carnot (AICarnot) et regroupent environ
www.c3s.eu
12 % des personnels de la recherche publique française. Ils couvrent la plupart des domaines et assurent
près de la moitié de la recherche partenariale en
France.
Pourquoi
les “Sciences des systèmes” ?
C3S considère les sciences des systèmes comme l’ensemble des disciplines qui permettent d’analyser,
concevoir et modéliser des systèmes multi-technologiques, multi-physiques, multi-échelles, … s’appuyant
sur un socle technologique composé des domaines
de l’information, de la communication, de l’énergie
et des procédés. C3S souhaite enrichir ces sciences
par un couplage entre spécialités complémentaires
(ex. : méthodes numériques et méthodes symboliques), accroître son efficacité globale par la mutualisation des compétences dans les disciplines transverses
et enfin répondre à l’interdisciplinarité des applications
requises par le monde socio-économique.
QUELQUES PRÉCISIONS...
◆
SYSTÈMES : qu’il soit un ensemble d’éléments
du monde physique (moyens de production
d’électricité, réseau sur fibre optique ...) ou de
concepts, un système peut préexister à
l’étude et être observable. Dans ce cas, on
l’étudie généralement pour prédire son comportement ou pour expliquer les caractéristiques observées. On peut aussi l’étudier dans
le but de le concevoir : on cherche alors à le
construire de façon à ce qu’il ait certaines
propriétés (spécifications).
◆ MODÈLE
: abstraction d’un système dans un
objectif donné, c’est une représentation d’un
système qui ne contient que les caractéristiques pertinentes pour l’objectif que l’on a
(analyse, conception, exploitation…).
Un même système peut donc avoir plusieurs
modèles selon l’étude dont il fait l’objet. À partir
d’un système existant, on construit des modèles
par abstraction. On travaille ensuite sur ces modèles en leur appliquant des opérations ou des
transformations. On peut aussi construire des
modèles a priori, leur appliquer des transformations ou des opérations, puis les concrétiser
en un système (synthèse d’un filtre, implémentation d’un système informatique, etc.).
FLUX N° 254 - MARS-AVRIL 2009 - 13
Flux-254-ACTU AMICALE.qxd
14/04/09
15:42
Page 14
NOUVELLES DE L’ÉCOLE
Les principaux défis scientifiques
La valeur ajoutée de l’approche proposée par C3S se
place délibérément au croisement de disciplines, à la
convergence des technologies. Les sciences et technologies diffusent aujourd’hui vers la plupart des activités
humaines. Mieux encore, leur convergence devient
nécessaire dans l’environnement socio-économique
que nous connaissons, fait de compétitivité et donc
d’optimisation.
Les NBIC (Nano, Bio, Information, Communications)
est un exemple récent de convergence des technologies, qui nécessite une multidisciplinarité forte, depuis
la modélisation de composants élémentaires jusqu’à la
maîtrise de la conception des systèmes “complexes”
à cause du nombre de composants, des caractères
multi-technologique, multi-échelle, hiérarchique, dynamique, etc. ou du caractère incertain des objets euxmêmes et a fortiori de leur agrégation (incertitudes sur
les modèles, leurs interconnexions, les propriétés
“émergentes” – que la connaissance des composants
élémentaires ne permet pas de prédire – , etc.).
La stratégie de C3S est d’apporter des éléments de
réponse à ces défis, plus particulièrement :
◆ développer les complémentarités disciplinaires
pour des approches globales ;
◆ relier intimement sa démarche scientifique au
monde socio-économique, aussi bien en amont
(orientation des recherches) qu’en aval (partenariats) ;
◆ créer de nouvelles méthodes pour maitriser des
facteurs de complexité des systèmes, intégrant
aussi bien l’abstraction que les technologies ;
◆ systématiser les alliances (pôles de compétitivité,
RTRA, réseau Carnot).
Le vertueux principe
de l’abondement
L'institut Carnot s’engage à respecter des objectifs de
progrès. Afin de le soutenir dans la réalisation des
actions nécessaires à la tenue de ces objectifs, il reçoit
de l’État un abondement financier calculé en fonction
du volume des contrats conclus avec ses partenaires
socio-économiques. Ces actions visent à :
◆ assurer le ressourcement scientifique ;
◆ améliorer le professionnalisme (sensibilisation à la
propriété intellectuelle, meilleure structuration de la
gestion de projet, etc.) ;
◆ développer les partenariats sociaux économiques ;
◆ mieux intégrer le réseau Carnot.
Pour C3S, environ 70 % de l'abondement est consacré
au ressourcement scientifique : recherches à caractère
novateur par rapport aux domaines actuels avec des
perspectives de retombées sur les secteurs économiques cibles, coopérations durables avec les meilleures
équipes mondiales, projets inter-équipes, le critère principal de résultat étant lié au nombre et à la qualité des
publications dans les revues internationales (ex. de
sujets : “Validation des systèmes hétérogènes par technique de test”, “Modélisation de la migration des
mélanocytes et des mélanomes”, “Composites thermiques hybrides pour la microélectronique”…).
LES CHIFFRES CLÉS 2008 DE C3S
760 personnels de recherche
370 doctorants
◆ 300 contrats de recherche
◆ 800 publications internationales
◆ O15 brevets en moyenne par année
◆ Budget consolidé : 26 624 k€
◆ Recettes des contrats de recherche
partenariale : 6 800 k€
◆ Abondement 2008 : 1 040 k€
◆
◆
La gouvernance
La gouvernance de l’institut Carnot C3S est bâtie
autour d’un comité directeur (constitué des deux directeurs de la recherche de Centrale et de Supélec et du
directeur exécutif de l’Institut) et dotée d’'un Conseil
d’orientation stratégique. Les attributions de la gouvernance concernent l’utilisation et l’abondement, le
développement de l’Institut, la politique qualité, les
recrutements nécessités par les partenariats, la propriété intellectuelle, la valorisation des actions partenariales et la promotion de la structure auprès des
entreprises. Un groupement d’intérêt économique,
dénommé GIE “CENTRALE PARIS & SUPELEC” a été
créé récemment, ce qui permet à C3S de recevoir des
soutiens financiers et de financer les actions de promotion, d'amélioration de l'offre et de formation.
■
Jean-Michel LE ROUX
Directeur Exécutif de C3S
[email protected]
Jacques OKSMAN (71),
Directeur de la Recherche et
des Relations Industrielles de Supélec,
[email protected]
Jean-Hubert SCHMITT
Directeur de la Recherche de Centrale Paris
[email protected]
14 - FLUX N° 254 - MARS-AVRIL 2009
Flux-254-ACTU AMICALE.qxd
14/04/09
15:42
Page 15
L’ECOLE
LE PLAN CAMPUS
DU PLATEAU DE SACLAY
Par Alain BRAVO, Directeur général de Supélec
En tant que président de
la Fondation de coopération scientifique Digiteo
Triangle de la physique,
j'ai présenté le mardi
24 Février dernier le projet de campus de Saclay
devant Valérie Pécresse, la Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
◆ Un acte fondateur fort : le projet du plateau de
Saclay témoigne de la volonté des acteurs de créer
ensemble un campus qui entend figurer parmi les
10 premiers hauts lieux d’enseignement et de recherche dans le monde.
◆ Un engagement collectif : élaboré collectivement,
le dossier remis au ministère de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche manifeste l’engagement de 21 signataires (universités, écoles et
centres de recherche, pôle de compétitivité et fondation de coopération scientifique) associés à deux
pôles de recherche et d’enseignement supérieur
(PRES). Tous se sont mobilisés ces derniers mois pour
créer une dynamique à la fois puissante et respectant les identités de ses composantes. Un engagement sans précédent soutenu par le désir de réussir
une exemplaire aventure scientifique, pédagogique,
industrielle, urbanistique.
◆ Un potentiel mondial : le plateau de Saclay en quelques chiffres : 9 km2, 22 0000 étudiants (LMD),
1300 docteurs/an, 9500 chercheurs et enseignants,
6000 publications. Ce potentiel sera renforcé par l’arrivée sur le Plateau de sept écoles et d’une grande
partie de l’Université Paris-Sud 11.
◆ Une ambition pédagogique et scientifique : les
23 acteurs se sont engagés à créer ensemble un véritable campus intégré autour de douze domaines
scientifiques. Ce projet rassemble les acteurs de
grands domaines de recherche : des nanosciences
aux sciences du vivant, de la physique des deux infinis aux technologies de l’information, des sciences
à l’ingénierie des systèmes, des énergies faiblement
émettrices de CO2 jusqu’à la finance et la gestion.
Ce regroupement permettra :
◆ d’apporter des réponses scientifiques et entrepreneuriales nouvelles aux grands enjeux de société
(énergie, santé, climat, environ-nement,…) et au
besoin de compétitivité de notre économie ;
◆ de développer des projets d’enseignement et de
recherche s’appuyant sur les domaines d’excellence du plateau, en renforçant leurs interactions ;
de promouvoir les rencontres nouvelles, connexions et fertilisations croisées sous plusieurs
angles : mixité écoles-université, échanges enseignement-recherche, ouverture à la transversalité,
couplages entre disciplines ;
◆ de rationaliser et d’enrichir l’offre d’enseignement, notamment au niveau master, et d’atteindre une masse critique pour ouvrir des unités
d’enseignement originales et des écoles post-doctorales à l’image des actions déjà lancées ;
◆ d’inscrire sur la scène mondiale l’enseignement
dispensé sur le Plateau : attirer les élèves et enseignants du meilleur niveau international, créer des
masters internationaux y compris en langue anglaise, développer des partenariats avec des établissements d’enseignement supérieur étrangers.
◆
◆ Une organisation en six zones : l’organisation spa-
tiale du campus comprendra six zones : Gif-surYvette (CNRS), Jouy-en-Josas (HEC et INRA), la
Martinière (autour de l’Université Paris Sud 11),
Moulon (autour de Supélec), Orme-Saclay (CEA) et
Palaiseau (autour de Polytechnique).
Trois zones concentrent une partie importante des
opérations immobilières éligibles au plan campus :
◆ La zone la Martinière : le projet de déménagement de l’Université Paris-Sud 11 y est programmé sur 10 à 15 ans, avec notamment l'installation
de l’Institut d’électronique fondamentale, puis
de la physique .
◆ La zone Moulon : l’Ecole Centrale Paris et l’ENS
Cachan, (membres du PRES UniverSud Paris)
projettent de s’installer sur des terrains près de
Supélec, en formant le collège de l’ingénierie.
◆ La zone Palaiseau : cinq écoles appartenant au
PRES ParisTech s’installeraient près de l’Ecole
Polytechnique : AgroParisTech, ENSAE ParisTech,
MINES ParisTech, Institut TELECOM, ENSTA
ParisTech.
◆ Un campus cluster : le projet de campus en cohé-
rence avec les études menées par les collectivités
territoriales (Communauté d’Agglomération du
Plateau de Saclay, Conseil Général de l’Essonne) s’insère dans celui de la constitution du “cluster scientifique et technologique sur le Plateau de Saclay” dans
le cadre d’une opération d’intérêt national (OIN)
actuellement à l’étude au Secrétariat d’Etat chargé
du Développement de la région capitale.
◆ Un futur Cercle des entreprises partenaires : les
établissements membres du campus ont une longue
tradition d’interaction avec le monde économique et
en particulier avec les entreprises. La création d’un
“Cercle des entreprises partenaires” permettra à celles-ci de s’engager plus avant à leurs côtés et de
créer de la valeur à partir de résultats scientifiques.
Elles ont déjà formulé un certain nombre de souhaits
de collaboration : des chaires de réputation internationale, le soutien aux doctorants, un programme
post-doctoral…
■
FLUX N° 254 - MARS-AVRIL 2009 - 15
ISSN 0766-3536
REVUE DES SUPÉLEC
N° 257 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2009
SPÉCIAL ÉNERGIE
SPÉCIAL TÉLÉCOMS
SOMMAIRE
FLUX N° 257
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2009
ÉDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Le dossier
“L’énergie :
problématiques d’avenir”
a été piloté par
André Coustère (61).
André Merlin (67)
MOT
DU
PRÉSIDENT Julien Roitman (70)
ACTUALITÉS DES SUPÉLEC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Nominations - La famille Supélec - La vie de l’Amicale
Revue de l’Association des Supélec
21, avenue Gourgaud
BP 904 – 75829 PARIS CEDEX 17
Tél. : +33 (0)1 44 01 05 50
E-mail : [email protected]
Site WEB : www.asso-supelec.org
Références bancaires : CIC PARIS LES TERNES
Compte n° 30066 - 00181 - 06212821302 - 24
Directeur de la publication
Julien Roitman (70)
Commission Image&Médias
Marie-Annick Chanel (84)
Rédacteur en chef honoraire
Christian Allard (48)
Rédacteur en chef
Yves Tanguy (68)
Adjoint au rédacteur en chef
Georges Phélizon (42)
Assistante de rédaction
Jacqueline Pasdeloup
Correspondants
Yves Berrié (66)
Jean Brousse (70)
Robert Buvat (59)
Mariane Dubiez
Gérard Huet (64)
Alain Paquette (63)
Sandrine Peltre (89)
Communication entreprises
Les Editions des Cassines
98 /102, rue de Paris
92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 01 41 10 88 00 - www.edicas.fr
Conception et réalisation
Euro Conseil Edition
27 bis, rue Louis Rolland
92120 Montrouge
Impression
Loire Offset Titoulet - Saint-Etienne
Tarifs
Prix au numéro : 17 .
Abonnement : 84 .
Abonnement tarif réduit adhérent : 42 .
Commission paritaire n° 0 1 1 2 G 8 5 8 9 5
Dépôt légal
Bibliothèque nationale de France
Quai François-Mauriac
75706 Paris Cedex 13
Les opinions exprimées dans les différents articles
n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs
et non celle de la rédaction de FLUX.
L’ÉCOLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Nouvelles de l’Ecole
Une option commune Centrale-Supélec dans le domaine de l’énergie
Revue de la Recherche
Nouvelles des élèves
Fest-Noz Supélec
Le Bureau des Sports
Fondation Supélec
CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE . . . . . . . . . . . . . . . 25
CNISF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Demain l’entreprise survivra-t-elle sans éthique ?
Publication du livre blanc : “Quel avenir pour les grandes industries TIC
à l’horizon 2015”
ACTU’ELLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Anne-Marie Faugeras : une passion pour la technique
MÉMOIRE VIVANTE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Marcel Boiteux
LE GRAND ENTRETIEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Henri Proglio Président-Directeur général d’EDF
DOSSIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
L’énergie : problématiques d’avenir
FOCUS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Valoriser le système d’information :
une exigence surtout en période de crise
Alain Jello (2007)
ENTREPRISES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
LOISIRS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Chronique linguistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Berliner Jargon
Alain Paquette (63)
Chronique œnologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Hign tech et tradition : la vinification intégrale
Gérard Huet (64)
NOUVELLES DE L’ÉCOLE
UNE OPTION COMMUNE CENTRALE-SUPÉLEC
DANS LE DOMAINE DE L’ÉNERGIE
par Jean-Claude VANNIER (78)
Chef du Département Électrotechnique
et Systèmes d’ Énergie à Supélec
L’Ecole Centrale Paris et Supélec ont
ouvert, en septembre dernier, leur première option commune de 3ème année.
Cette option couvre un large spectre de
techniques et de métiers, pour donner
aux élèves une connaissance globale des diverses
déclinaisons de la problématique énergétique et
leur offrir un large éventail de débouchés dans
tous les secteurs concernés. Elle est suivie par une
cinquantaine d’étudiants issus des deux écoles.
L
es cursus proposés sont originaux par l’ampleur
des champs explorés, qui couvrent à la fois toutes
les sources d’énergie (fossiles, nucléaires, renouvelables) et tous les secteurs d’application (résidentiels ou
industriels). Les élèves sont sensibilisés aux enjeux politiques et économiques de l’énergie avant d’approfondir leur parcours professionnel par une spécialisation
dans les métiers de la R&D, de l’ingénierie, de l’exploitation ou du commerce de l’énergie. L’énergie est un
domaine dans lequel Centrale Paris et Supélec possèdent une expertise dans des secteurs complémentaires : énergie thermique et procédés pour Centrale,
énergie électrique et systèmes (production, distribution et marchés de l’énergie) pour Supélec.
S'appuyant sur cinq unités de recherche d’excellence
dans les domaines couverts (laboratoires EM2C (1) et
LGPM (2) à Centrale Paris, département Electrotechnique et Systèmes d’Énergie (3), laboratoires LGEP (4) et
LEIR (5) à Supélec), l’option est également soutenue par
de nombreux partenaires industriels tels que EDF,
Areva, Total, Air Liquide, Columbus Consulting, Vallourec, Eramet…
Contexte
En ce début de XXIe siècle, la production et la distribution d'énergie revêtent un caractère prioritaire à
l'échelle mondiale. Dans le même temps, la préoccupation environnementale grandissante conduit à reconsidérer en profondeur les schémas classiques de
production d'énergie, si bien qu'une connaissance globale de la problématique énergétique est nécessaire
(1) EM2C : Énergétique Moléculaire et Macroscopique, Combustion (UPR 288).
(2) LGPM : Laboratoire de Génie des Procédés et des Matériaux (EA 4038).
(3) Département Électrotechnique et Systèmes d'Énergie (EA 1400).
(4) LGEP : Laboratoire de Génie Électrique de Paris (UMR 8507).
(5) LEIR : Laboratoire d'Économie et d'Ingénierie des Réseaux.
(6) Master regroupant l’École Centrale Paris, Supélec, l’Université Paris Sud,
des écoles de ParisTech, et l’INSTN, en partenariat avec les principaux
acteurs du secteur (EDF, AREVA, GDF Suez).
18 - FLUX N° 257 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2009
pour offrir aux élèves intéressés de véritables perspectives dans des secteurs technologiques très variés.
Rappelons par ailleurs, qu’en 2009, les deux écoles ont
déjà renforcé leur offre d’enseignement en étant partenaires du Master “Énergie Nucléaire” (6).
Pédagogie et programme
Les cinq matières principales de l'Option Énergie sont
les transferts de masse et de chaleur, la mécanique des
fluides, la science des matériaux, le génie des procédés
et le génie électrique.
Les cursus proposés dans le cadre de l'option correspondent à trois grands secteurs d'activité bien identifiés : énergie thermique, procédés, et énergie électrique. Des passerelles entre les trois branches permettent de personnaliser les cursus.
En complément à la formation d'ingénieur et de façon
totalement intégrée, les élèves inscrits dans l'Option
Énergie peuvent préparer une spécialité de Master
recherche en cohérence avec leur cursus : Énergie
(Master Centrale Paris) et Sciences et Prospectives pour
l'Énergie Électrique (SPEE) – (Master Supélec - Paris 11 ENS de Cachan).
L'enseignement est fondé sur un équilibre entre des
cours magistraux assurés par des universitaires et des
industriels, des activités pratiques (simulation numérique et techniques expérimentales), des études de cas
encadrées et un projet conduit en partenariat avec un
industriel du secteur tout au long de l'année de façon
plus autonome.
Le cursus de l’Option Énergie se compose d’un tronc
commun associé à un ensemble de cours électifs et
de trois parcours thématiques. Le tronc commun de
l’Option a pour objectif de donner une formation générale à la problématique énergétique en sensibilisant les
élèves à deux déclinaisons majeures de cette thématique : les sources et les enjeux.
Un ensemble de cours électifs est proposé aux élèves
afin de leur permettre de personnaliser leur cursus en
cohérence avec leur projet professionnel. À l’instar des
cours du tronc commun d’option, l’ambition de ces
enseignements est de stimuler la réflexion face aux
grands défis énergétiques du XXIe siècle.
Chacun des trois parcours thématiques de l’Option
(Énergie thermique, Procédés, Énergie électrique) se
compose d’un ensemble de cours de base spécifiques
complété par un volume horaire d’environ 150 heures
dédié aux diverses activités de projet.
Enfin, plusieurs visites de sites et un voyage d’étude
sont programmés dans l’année scolaire pour permettre
aux élèves d’affiner leur connaissance du monde de
l’entreprise.
Le parcours “Énergie thermique” repose sur les sciences des transferts (essentiellement transferts thermiques
L’ECOLE
et mécanique des fluides) et les applications de ces
matières à la problématique énergétique. Ce cursus
trouve ses applications dans les domaines de la production de tous types d’énergies (fossiles, nucléaire, renouvelables).
Le parcours “Procédés” s’appuie principalement sur le
génie des procédés (élaboration des matériaux, transferts de matière et de chaleur, réactions chimiques)
mais aussi sur la science des matériaux (vue sous les
angles mécanique et physique), domaine dont les évolutions conditionnent souvent les performances et l’innovation. Ces notions scientifiques sont primordiales
dans les domaines de la production à l’utilisation des
différentes sources d’énergie.
Le parcours “Énergie électrique” aborde l’ensemble
de la dimension électrique de la problématique énergétique, incluant en particulier les énergies renouvelables. Les thématiques principales abordées dans
ce cursus sont la production (nucléaire, thermique
à flamme, hydraulique, cogénération, mais aussi les
machines), la gestion de la demande, le stockage,
l'utilisation industrielle de l'énergie, et l'impact sur
les systèmes électriques des moyens de production
renouvelables.
Débouchés professionnels
L’Option prépare à une large palette de métiers dans
des secteurs technologiques à forte valeur ajoutée où
l’innovation et l’optimisation conditionnent la compétitivité.
Deux grands axes métier :
◆ l’ingénierie et la R&D : de la recherche à la conception et l’industrialisation des systèmes énergétiques ;
◆ les opérations : de l’exploration de sites de production d’énergie à la maintenance et au démantèle-
ment en passant par la gestion de grands projets et
d’affaires dans le domaine de l’énergie.
Les débouchés naturels sont les industries de la production, de la transformation et de la distribution de l’énergie sous toutes ses formes (électrique, nucléaire,
pétrolière, solaire, éolienne, ...), l’industrie chimique, les
industries automobile et des transports, des moteurs et
de la propulsion, l’industrie mécanique... , et de façon
plus large, dans tous les secteurs d’activité où la
consommation énergétique est importante (comme
par exemple l’habitat ou l’industrie métallurgique).
Pour sa première édition (2009-2010), l'option Énergie
est suivie par 32 élèves de Centrale Paris (dont cinq
suivent le parcours Énergie Électrique) et 19 élèves
de Supélec (dont 11 suivent le parcours Énergie Électrique).
■
http://www.supelec.fr/actu/
CP_option_energie_ECP.pdf
http://www.ecp.fr/fr/G_voir/G4_espace_presse/
G4a_espace_presse.htm?month=-2
Jean-Claude Vannier est ingénieur Supélec (78) –
Professeur à Supélec – Responsable de l’option Systèmes
Énergétiques – Co responsable de l’option Énergie, commune à l’ECP et Supélec – Co responsable de la spécialité
Operation du Master of Nuclear Energy – Vice-Président
du Domaine Thématique Énergie à bord au sein du pôle
de compétitivité ASTech.
Jean-Claude a débuté sa carrière à Supélec en 1980 dans
le Service Électrotechnique et Électronique Industrielle
comme enseignant-chercheur. En 1994 il a pris la responsabilité du groupe Actionneurs Électriques du Département Énergie à Supélec.
Il est le responsable du Département Énergie de Supélec
depuis 2005.
Jean-Claude est membre du GP Énergie & Développement
Durable de l'Association Les Supélec, membre senior de la
SEE, membre du Conseil d’Administration du pôle de compétitivité ASTech.
Responsables de l’Option : Franck Enguehard (ECP) et Jean-Claude Vannier (Supélec)
Responsable du parcours “Énergie thermique” : Thierry Schuller (ECP)
Responsable du parcours “Procédés” : Marie-Laurence Giorgi (ECP)
Responsable du parcours “Énergie électrique” : Marc Petit (Supélec)
EXEMPLE DU PARCOURS ÉNERGIE ÉLECTRIQUE AU SEIN DE L'OPTION ÉNERGIE
◆ COURS DU TRONC COMMUN : formation générale à la problématique énergétique (sept cours)
Sources : Hydrocarbures de l’avenir (15 h). Filière nucléaire (15 h). Composants et réseaux de l’énergie électrique (15 h). Énergies renouvelables (15 h).
Enjeux : Géopolitique de l’énergie (15 h). Économie de l’énergie (15 h). Sûreté nucléaire et sécurité industrielle (15 h).
◆ COURS ÉLECTIFS de l'Option Énergie (trois cours, au choix)
Résidentiel Tertiaire : Production électrique décentralisée (15 h). Appareils électriques (15 h). Pile à combustible (15 h). Energie dans les bâtiments
(15 h).
Industrie : Procédés électriques industriels (laminoirs, …) (15 h). Optimisation énergétique des procédés (15 h). Énergétique industrielle (15 h).
Cycle du combustible (15 h). Filière pétrochimique (15 h).
Transports : Traction et propulsion électriques (15h). Énergie électrique embarquée (15h). Moteurs thermiques (15 h). Combustion avancée (15 h).
◆ COURS SPECIFIQUES au parcours Énergie Électrique (10 cours)
Les cours de l'axe R&D s'inscrivent dans le cadre du Master Recherche SPEE
◆ Axe Ingénierie : sept cours
Production d’énergie électrique (15 h). Gestion de la demande (15h). Electronique de puissance et onduleurs (15h). Machines électriques (15 h).
Contrôle des systèmes électriques (15 h). Méthodes numériques (15 h). Systèmes électromécaniques à vitesse variable (15h).
◆ Axe R&D : sept cours
Production d’énergie électrique (15 h). Stockage Electrochimique (15h). Conversion électronique de puissance (15h). Dynamique des machines électriques (15 h). Insertion des ENR dans les systèmes électriques (15 h). Méthodes numériques (15 h). Matériaux isolants et décharges électriques (15h).
FLUX N° 257 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2009 - 19
ISSN 0766-3536
revue des supélec
N° 260 - MAI-JUIN 2010
Campus du plateau de Saclay :
vivre, développer, devenir
ENTREPRISES/SECTEURS D’ ACTIVITÉ :
« spécial Présidents »
« Alliance Centrale Supélec :
option commune dans l’énergie »
ÉDITORIAL
éditorial
Q
uel bilan ! Je me fais l’écho des nombreux témoignages de nos camarades
pour remercier Julien Roitman, notre dernier président, pour la transformation de notre Association. Sous sa présidence, l’Association a pris un nouvel élan. Grâce à son énergie et sa capacité d’écoute, Julien a mobilisé les
enthousiasmes dans de nombreux domaines, tels que la solidarité grâce à la commission carrière et emplois et la communication avec de nouveaux formats pour Flux
et le site Web.
Julien a transmis sa vision et son exigence aux Groupes Régionaux et aux Groupes Professionnels qui
ont été dynamisés. Preuve de ce succès, nos plus jeunes actifs s’impliquent davantage dans ces groupes.
Le parrainage des élèves, relancé en 2008 et poursuivi avec succès l’an passé, ainsi que le support carrière et emploi ont permis de rapprocher l’Association et les élèves. Récemment élu président du Conseil
d’Administration du CNISF, gageons que c’est avec la même passion que Julien aborde cette nouvelle
mission.
Forts du bilan solide de l’Association, nous pouvons penser à l’avenir que je souhaiterais dessiner selon
quatre axes : la solidarité, l’adaptation de nos services aux nouvelles générations et au nouveau monde
du travail, l’appel à la diversité en renforçant nos partenariats, et enfin l’intégration des nouvelles formes
de communication et en particulier des réseaux sociaux.
En premier lieu, la dynamique de notre nouvelle équipe doit s’inscrire dans la continuité de notre effort
de solidarité avec nos adhérents en difficulté ou qui s’interrogent sur leur avenir professionnel, en commençant par les services aux élèves.
Régulièrement, certains de nos camarades non adhérents nous expliquent ne pas percevoir le bénéfice
des services offerts par l’Association. Il est important de continuer à travailler pour mieux répondre à
cette interrogation. Inspirons-nous des meilleures pratiques, en ouvrant un dialogue avec les élèves et
les générations les plus jeunes. Adaptons notre offre de services à la demande des forces vives de nos
communautés telles que les créateurs d’entreprises, d’associations ou les porteurs de nouveaux projets
qui ne nous ont pas encore rejoints.
La diversité est indispensable à l’innovation, au développement des affaires et des carrières, ainsi qu’à
l’épanouissement social de chacun. La globalisation, la création du plateau de Saclay – futur lieu multidisciplinaire par excellence, les nombreux partenariats établis par l’École sont autant d’appels à la diversité. Je souhaiterais que nous affirmions cette diversité en renforçant les partenariats à l’international,
avec d’autres associations d’écoles, avec en premier lieu Centrale Paris. Au sein de l’Association, encourageons la représentativité de tous les cursus des Supélec, des PME, et bien sûr de Supélec au féminin.
Nos groupes régionaux et professionnels convaincus que la communication passe par Internet et les réseaux sociaux, s’entourent de nos plus jeunes membres qui sont nés avec ces technologies. Une nouvelle
priorité sera d’intégrer ces nouveaux outils de communication afin de séduire nos jeunes camarades et
d’offrir un espace plus propice au partage.
Ce numéro est consacré au projet de Saclay. Voici une bonne raison d’être enthousiaste pour le futur des
jeunes générations ! Les chiffres sont impressionnants : vingt-trois acteurs, plus de 30 000 étudiants ! C’est
un projet visionnaire, à la hauteur des plus grands projets de recherche et d‘enseignement au monde.
Notre Association doit s’organiser pour accompagner Supélec autour de ce projet qui devrait s’étaler sur
une quinzaine d’années et qui continuera à nécessiter notre énergie, notre passion, et notre soutien.
Marc Rouanne (85)
Président de l’Association des Supélec
FLUX No 260 – MAI-JUIN 2010 – 1
SOMMAIRE
FLUX No 260
MAI-JUIN 2010
ISSN 0766-3536
REVUE DES SUPÉlEC
N° 260 - mAI-JUIN 2010
Le dossier
« Campus du Plateau
de Saclay : Vivre,
Développer, Devenir. »
a été piloté par
Alain Bravo,
et co-piloté par
Yves Tanguy (68)
CAmPUS DU PlATEAU DE SAClAy :
VIVRE, DÉVEloPPER, DEVENIR
ENTREPRISES/SECTEURS D’ ACTIVITÉ :
« SPÉCIAl PRÉSIDENTS »
« AllIANCE CENTRAlE SUPÉlEC :
oPTIoN CommUNE DANS l’ÉNERgIE »
Flux-Couv-260.indd 11
21/06/10 11:18
Photos de couverture : © FOTOLIA
Revue de l’Association des Supélec
21, avenue Gourgaud
BP 904 – 75829 PARIS CEDEX 17
Tél. : +33 (0)1 44 01 05 50
E-mail : [email protected]
Site WEB : www.asso-supelec.org
Références bancaires : CIC PARIS LES TERNES
Compte n° 30066 - 10181 - 00010346201 - 67
Directeur de la publication
Marc Rouanne (85)
Commission Image&Médias
Marie-Annick Chanel (84)
Rédacteur en chef honoraire
Christian Allard (48)
Rédacteur en chef
Yves Tanguy (68)
Adjoint au rédacteur en chef
Georges Phélizon (42)
Assistante de rédaction
Jacqueline Pasdeloup
Correspondants
Yves Berrié (66)
Jean Brousse (70)
Robert Buvat (59)
Mariane Dubiez
Gérard Huet (64)
Alain Paquette (63) Sandrine Peltre (89)
Communication entreprises
Les Editions des Cassines
98/102, rue de Paris
92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 01 41 10 88 00 - www.edicas.fr
Conception et réalisation
Euro Conseil Edition
42 rue Verdier - 92120 Montrouge
Impression
Loire Offset Titoulet - Saint-Etienne
Crédits photos
Fotolia
Tarifs
Prix au numéro : 175.
Abonnement : 845.
Abonnement tarif réduit adhérent : 425.
Commission paritaire no 0112G85895
ISSN 0766-3536
Dépôt légal : dès parution
Périodicité : bimestriel
(sauf juillet-août)
Les opinions exprimées dans les différents articles
n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs
et non celle de la rédaction de FLUX.
2 – FLUX No 260 – MAI-JUIN 2010
Édito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Marc Rouanne (85) Président de l’Association des Supélec
Actualités des supélec . . . . . . . . . . . . . . 3
Nominations - La famille Supélec - La vie de l’Association
L’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Nouvelles des élèves :
Quand le président du BdE, Mathieu Planche (2010),
rencontre un ancien président, Olivier Lamarre (93)
4L Trophy 2010, Supélec y était !
CNISF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Julien Roitman, nouveau président du CNISF
Actu’Elles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Yolaine Vu Van (94) : m’offrir la vie dont je rêve
Muriel Vittoz-Keller (89) : se mettre au service de la Lorraine
LE GRAND ENTRETIEN . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Dessine-moi le Grand Paris, par Christian Blanc
dossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Campus du plateau de Saclay :
Vivre, Développer, Devenir
focus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
La gestion des risques dans les projets industriels
Marie-Annick Chanel (84)
Parcours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Claude Etiévant : un Supélec pionnier du solaire thermodynamique,
explorateur de l’hydrogène
entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
mémoire vivante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Les calculateurs à lampes
Jean Chupin (58)
Loisirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Chronique linguistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Le festival des mots
Alain Paquette (63)
Chronique œnologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Bordeaux 2009 : le millésime de la perfection !…
Gérard Huet (64)
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
LE GRAND ENTRETIEN
Dessine-moi
le Grand Paris
Extraits du livre « Le Grand Paris du
XXIe siècle » de Christian Blanc
(Le Cherche Midi, mai 2010), choisis par
Jean Brousse (70)
« La vision doit précéder le projet et le projet doit
conduire au choix de l’organisation et de la gouvernance. »
La vision que nous voulions proposer pour le Grand
Paris s’est organisée, comme les campagnes de Rambuteau ou d’Haussmann, autour d’un triptyque. Il
y eut « de l’eau, de l’air et de l’ombre », puis « Paris
embelli, Paris agrandi, Paris assaini ». Ce que nous
voulions mettre en œuvre pouvait se résumer par la
formule « Paris capitale internationale, Paris capitale du savoir et de la création, Paris capitale de
l’art de vivre ».
Le Grand Paris capitale internationale est une ville
d’échange ouverte sur le monde. Par les ports de
l’axe Ouest : Achères, Rouen, Le Havre. Par les aéroports : Roissy, Orly, Le Bourget, connectés bientôt
à tout le territoire. Par les gares internationales et
nationales, notamment la future gare de Paris-Pleyel.
Les portes de la métropole ne sont plus les portes de
Vincennes, de Clignancourt ou d’Orléans, mais ces
nouvelles plates-formes d’échanges qui ouvrent sur
le monde.
Capitale internationale et ville d’échange aussi par le
dialogue des métiers, des personnes, des cultures,
des générations. L’ensemble du territoire du Grand
Paris est un espace de découverte. Une Découverte tournée vers les cultures, vers les histoires et
vers les autres. Pour faciliter ces rencontres, il faudra
des lieux et il faudra des liens. Et parmi ces liens,
la priorité est de penser un réseau de transport qui
rapproche.
Le Grand Paris Ville du savoir et de la création, parce
que nous ne sommes pas seulement entrés dans une
économie de la connaissance, mais dans une société
de la connaissance. Le savoir et la création ne sont
pas seulement des secteurs d’activité dynamiques,
ce sont les éléments qui insufflent leur énergie à
toute société.
Le Grand Paris capitale mondiale de l’art de vivre,
parce que nous avons à la fois une tradition à honorer et une vocation à retrouver. La tradition,
c’est celle du goût, de l’élégance, de la mode, de
­l’architecture, de la gastronomie… Cette tradition,
il faut la faire vivre en y intégrant des formes nouvelles, comme la vision d’un patrimoine écologique
qui n’isole ni ne sanctuarise la nature, mais la fait
vivre et prospérer en harmonie avec la ville et les
hommes.
Une vocation, parce qu’un jour nous avons choisi
d’inscrire le mot « fraternité » sur le fronton de nos
mairies et que ce mot nous oblige. Il nous oblige à
ne pas laisser des populations entières enclavées,
isolées. Le projet du Grand Paris ne peut pas oublier ceux-là. Il ne le peut pas moralement, mais
aussi parce qu’il serait absurde de se priver de
l’énergie de toute une partie de notre jeunesse. Les
quartiers enclavés doivent être remis au centre du
jeu : leurs habitants doivent avoir accès aux bassins
d’emploi qui correspondent à leurs besoins, et recevoir les formations qui permettront à chacun de
ressentir l’orgueil légitime de voir son mérite justement reconnu et rétribué.
Les investissements dans ce domaine ne seront jamais trop ambitieux car l’attractivité du Grand Paris
en dépend. Paris ne sera plus longtemps la capitale
de l’art de vivre aux yeux du monde si les images
que ce dernier en reçoit sont celles d’émeutes urbaines, de voitures en flammes et de quartiers saccagés ! Nous devons faire du Grand Paris un ensemble
dont les différentes parties vivent en harmonie.
L’art de vivre dans le Grand Paris doit être d’abord
un art de vivre ensemble.
FLUX No 260 – MAI-JUIN 2010 – 21
Trois volets s’articulent et sont interdépendants.
➛ Sans qualité de vie, on n’attire pas les savoirs, car
les meilleurs chercheurs de la planète sont certes attirés par les meilleurs laboratoires et les universités
les plus prestigieuses, mais aussi par les cadres de vie
les plus agréables pour s’installer avec leurs familles
et élever leurs enfants.
➛ Sans création ni vie culturelle foisonnante, on ne
provoquera pas le dynamisme qui vitalise l’esprit du
territoire, qui promeut la recherche et lui insuffle
l’audace et l’imagination nécessaires à l’innovation.
➛ Enfin, sans échanges, on ne générera pas la croissance, et sans croissance, on n’entreprendra rien,
parce que le chômage et la pauvreté sont un mauvais terreau pour faire pousser et éclore des projets.
On peut essayer de devenir une ville-monde sans
s’appuyer sur la croissance économique. On peut
aussi nager avec des poids aux pieds. Ca n’empêche
pas nécessairement d’atteindre le bord un jour ou
l’autre. Mais dans quel état !
Si Londres a été la succes story des dernières décennies, c’est d’abord parce qu’elle a enregistré des taux
de croissance remarquables, offrant ainsi au plus
grand nombre l’occasion de travailler et l’espoir de
prendre en main son destin.
C’est aussi parce que plus d’une centaine de milliers
d’étudiants de tous les pays sont venus vitaliser l’intelligence de cette ville. La démographie a été dynamisée par l’arrivée de nouveaux résidents, dont
150 000 Français âgés de 20 à 40 ans !
Saclay
Le plateau de Saclay constitue aujourd’hui la principale concentration scientifique en France avec le
centre de Paris. Dans un rayon de dix kilomètres à
peine autour des étangs de Saclay, le regroupement
d’établissements d’enseignement supérieur réputés et de laboratoires de recherche publics et privés
d’envergure internationale est impressionnant
Au total, 10% de la recherche publique française se
trouve aujourd’hui sur le plateau de Saclay. Les disciplines scientifiques de base – mathématiques,
sciences physiques, chimie et biologie- sont représentées à un niveau d’excellence internationale. Le
Commissariat à l’énergie atomique, le CNRS, l’Institut
des hautes études scientifiques, l’Institut national de
recherches agronomiques, pour ne citer que ceux-là,
sont au plus haut niveau mondial. Témoignage de
cette excellence, les cinq dernières médailles Fields en
mathématiques et deux des trois derniers prix Nobel
en physique français ont été obtenus par des chercheurs travaillant sur ce site.
22 – FLUX No 260 – MAI-JUIN 2010
Le territoire accueille également les centres de recherche et de développement de nombreuses
grandes entreprises, parmi lesquelles Renault, Danone, Thales, Air Liquide… Au total, le plateau
de Saclay représente 10% de la recherche privée
française.
Les universités de Paris XI et de Versailles-SaintQuentin ainsi que les grandes écoles, dont Polytechnique, HEC, Supélec, etc., attirent plus de 40 000
étudiants et de nombreux doctorants. D’autres
établissements d’enseignement supérieur devraient
bientôt compléter ce panorama : AgroParis Tech,
Centrale Paris, l’ENS Cachan…
Faisons un rêve
Nous sommes en 2024. Le Grand Paris est une métropole unie, soudée. C’est une ville-monde éveillée
qui, après avoir reçu les jeux olympiques pour la
dernière fois en 1924, exactement un siècle auparavant, inaugure son nouveau visage en accueillant à
nouveau le monde entier pour célébrer la fête universelle du sport.
Le Grand Paris, c’est Paris vivifié par le dynamisme
de toute la métropole. Une ville dont le génie inventif s’exprime en toutes choses et où la création est
partout présente. L’audace et l’imagination sont les
socles de son activité économique. Appuyées sur l’innovation et la connaissance dans tous les secteurs, la
croissance permet à chacun de pouvoir trouver un
emploi qui corresponde à ses goûts, à son talent, à
ses possibilités. Ce qui, en une quinzaine d’années,
est devenu une réalité pour le Grand Paris, le devient
aussi pour l’archipel des grandes écoles françaises.
Grâce à son réseau de transports exceptionnel qui
sera terminé en 2023, un an avant les jeux olympiques, les habitants du Grand Paris peuvent se déplacer de façon agréable et rapidement d’un bout
à l’autre de la métropole. Le nouveau métro automatique arrime les parties du territoire les unes aux
autres tandis que les modes de transport plus légers
permettent une irrigation fluide des quartiers et des
communes. n
Christian Blanc, né le 17 mai 1942 à Talence (Gironde),
est un homme politique français. Il est depuis le 18 mars
2008, secrétaire d’État chargé du Développement de la
région capitale, poste nouvellement créé.
Proche de Michel Rocard dans les années 1970, il est élu
député de la troisième circonscription des Yvelines en
décembre 2002. Il siège en tant qu’apparenté UDF puis,
suite à sa réélection en 2007, dans le groupe du Nouveau
Centre, il est vice-président du Nouveau Centre au sein
de son organisation provisoire[1]. C’est l’un des rares députés issu du monde de l’entreprise, il a ainsi dirigé la
RATP, Air France ou Merrill Lynch France.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Blanc
PLATEAU DE SACLAY
INTRODUCTION
LE PLATEAU DE SACLAY :
VIVRE, ÉTUDIER, DEVENIR
« C’est maintenant. Maintenant qu’il faut construire
les conditions qui vont faire
émerger la société du futur,
avec ses technologies, son
économie, ses relations sociales, son rapport à l’environnement. »
« …je sais par expérience que les constructions
à usage d’enseignement et de recherche doivent
obtenir l’accord préalable de commissions des
opérations immobilières et d’architecture qui me
paraissent les meilleurs garde-fous contre toute
atteinte au caractère agricole du Plateau. »
« L’environnement administratif du plateau de
Saclay est, tout autant que sa communauté
scientifique, dépendant d’une multiplicité d’acteurs : l’État, les collectivités territoriales, leurs
services techniques, les services publics… »
Trois citations évidemment relatives au plateau
de Saclay, et aussi trois citations qui ont en commun d’avoir été portées par trois directeurs de
Supélec au nom d’une fondation, d’un groupe
de sages ou d’un comité de pilotage : la première par moi-même pour le dossier Campus de
2009, la seconde par André Blanc-Lapierre en
1977 dans un Livre Blanc de réflexion, et la troisième par Jean-Jacques Duby en 1999 dans un
Rapport de Propositions.
Depuis plus de trente ans Supélec œuvre donc
aux côtés de tous les acteurs du plateau de Saclay.
Ce dossier est une illustration de notre
constante volonté d’écouter, de faire dialoguer
et de nous y impliquer désormais via l’Alliance
Centrale Paris-Supélec qui y trouve le cadre de
sa réalisation.
C’est donc pour nous un grand plaisir de réunir
les points de vue de nombreux partenaires économiques, étudiants, industriels, politiques, et
scientifiques. Que tous ces rédacteurs en soient
très vivement remerciés et que les lecteurs y
trouvent des réponses à leurs questions et des
idées pour l’avenir !
Sous l’impulsion du Président de la République,
le plateau de Saclay est en effet un projet
contemporain qui appelle à l’action. ■
Alain Bravo
Directeur Général de Supélec
OIN de Paris-Saclay et Grand Paris :
point de vue d’un parlementaire ......................... 24
par Pierre L asbordes
UN CERTAINE IDÉE
DE LA COOPÉRATION PARTAGÉE ...................................... 25
par François L amy
Ambition et enjeux
de l’OIN Paris-Saclay .......................................................... 27
par Gérard Huot
FONDATION DU PLATEAU DE SACLAY ........................... 28
par Paul Vialle
Campus de Saclay et
Pôle de Compétitivité System@tic
deux dynamiques complémentaires .................. 31
par Dominique Vernay (72)
DIGITEO : le projet du campus de Saclay
en sciences et technologies
de l’information et de la communication .... 32
par Maurice Robin
Saclay Côté Étudiants .................................................... 36
par Marion Le Borgne (2011)
et Mylène Astier (2012)
L’Université Paris-Sud 11 :
de la Vallée au Plateau ................................................. 39
par Guy Couarraze
Une « alchimie » rénovée
pour l’École Polytechnique
au cœur du plateau de Saclay ............................... 42
par Xavier Michel
Réussir une fertilisation
interdisciplinaire ................................................................ 44
Interview d’Yves Caristan
Supélec et Centrale Paris
au cœur du Collège des Sciences
de l’Ingénierie et des Systèmes .............................. 46
par Jean-Hubert Schmitt
L’Alliance Centrale Paris-Supélec
et le plateau de Saclay :
d’Auguste Conte à Léonard de Vinci .................. 48
par Hervé Biausser et Alain Bravo
FLUX No 260 – MAI-JUIN 2010 – 23
cements dans le cadre du Grand Emprunt rendent
maintenant envisageable la convergence géographique
des composantes du CSIS dans la zone de Moulon.
Dès maintenant les équipes de recherche travaillent
ensemble à une meilleure connaissance mutuelle et
à la préparation du futur au travers du lancement de
projets de recherche communs et de propositions de
mutualisation de moyens. Une première réunion de
l’ensemble des directeurs de laboratoire s’est tenue
le 31 mai, réunion ouverte par le directeur général
de Supélec, Alain Bravo.
Cette réunion prélude à une série de journées thématiques qui seront organisées au second semestre,
tant sur des thèmes transversaux au Collège (aspects probabilistes, risque, incertain, imagerie,
réalité virtuelle, systèmes adaptatifs, modélisation,
calculs HP pour l’ingénierie et les systèmes, systèmes
« embarqués », assimilation de données, recalage de
modèles…), que sur l’implication des systèmes dans
les grandes thématiques du futur campus de Saclay
(énergie, biologie, environnement, agronomie, météorologie, économies, sciences humaines…).
Ces actions, apportant une vision structurante des
SIS sur le campus Saclay tant en recherche qu’en enseignement, permettra de promouvoir les synergies
et interactions entre laboratoires et de faire émerger des thématiques soutenant de futurs projets de
laboratoires et d’équipements d’excellence, et d’un
Institut de recherche technologique (IRT) dans le
cadre du Grand Emprunt.
En conclusion, le Collège des sciences de l’ingénierie
et des systèmes est une occasion unique de structurer une communauté scientifique en s’appuyant
sur les complémentarités existantes et en renforçant ainsi sa visibilité internationale en tirant parti
de l’environnement scientifique et des opportunités
de valorisation du futur campus de Saclay. Supélec
et Centrale Paris, véritables initiateurs de ce projet
et cœur du Collège, confirment leur rôle essentiel
dans la formation et la recherche en ingénierie et en
science des systèmes. ■
Jean-Hubert Schmitt, ingénieur civil des Mines de
Nancy (78), est professeur de l’École Centrale Paris en
Science des Matériaux.
Après une thèse de docteur-ingénieur et une thèse d’État
dans le domaine de la déformation des matériaux, il a
été pendant une dizaine d’année chercheur au CNRS à
Grenoble, puis à Berkeley.
Entre 1990 et 2003, il a occupé différents postes d’expert, puis de responsable d’unité de recherche au sein
d’Usinor, puis d’Arcelor.
Depuis, novembre 2003, il est directeur de la recherche
de l’École Centrale Paris et directeur de l’École doctorale ; DG de la filiale de valorisation Centrale Recherche
SA, il est membre du comité directeur de l’Institut Carnot C3S.
48 – FLUX No 260 – MAI-JUIN 2010
L’Alliance
Centrale Paris-Supélec
et le plateau de Saclay :
d’Auguste Conte à
Léonard de Vinci
par Hervé Biausser
Directeur
de Centrale Paris
et
Alain Bravo
Directeur Général
de Supélec
Centrale Paris et Supélec ont
commencé à coopérer avant que
ni l’une, ni l’autre ne soit sur le plateau
de Saclay. Pour ne citer qu’un exemple,
leurs concours d’admission sont
communs depuis 1962.
L’émergence progressive du plateau de Saclay comme
lieu privilégié d’excellence scientifique et de coopération avec l’industrie est immédiatement apparue aux
deux Écoles comme une opportunité pour inventer
ensemble un établissement adapté aux défis du futur :
– dès 2005 lors de la création du Pôle de compétitivité
System@tic,
– en 2006 pour la formation du PRES UniverSud Paris avec les universités de Paris Orsay et de Versailles
Saint Quentin et avec l’ENS Cachan,
– en 2007 avec la création de l’Institut Carnot C3S
(Centrale Supélec Sciences des Systèmes) et avec
celles des réseaux thématiques de recherche avancée
Digiteo et Triangle de la Physique.
Ainsi Centrale Paris et Supélec se sont-elles voulues au
cœur de la transformation du système français d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation qui
se mettait en action sur le plateau de Saclay.
En effet, dans le contexte totalement nouveau du
XXIe siècle, à la fois par l’ampleur de la globalisation et
par l’émergence de grands défis planétaires, les deux
Écoles sont convaincues que le monde a besoin d’ingénieurs d’un type nouveau :
PLATEAU DE SACLAY
-d
irigeants de formation supérieure scientifique
et technique (pour l’industrie, les services ou la
recherche) ;
- entrepreneurs capables d’évaluer les enjeux, de
mobiliser leurs équipes, de prendre des risques,
et de développer leurs entreprises ;
- généralistes par leur aptitude à appréhender la
complexité des problèmes et toutes leurs dimensions technologiques, économiques et sociales,
- internationaux par leur ouverture culturelle et
leur capacité à travailler et à manager dans un
contexte multinational ;
- innovateurs à l’écoute de la demande sociétale
pour concevoir et produire des solutions, les
faire accepter et les mettre en marché ;
- créateurs de progrès social, notamment dans les
domaines de l’ouverture sociale, de la mixité, de
l’accueil des handicapés et de la performance
environnementale.
Pour réaliser ces objectifs, Centrale Paris et Supélec ont donc, dès le début du plan Campus
confirmé leur volonté d’amorcer un regroupement
qui à partir de juin 2008 a porté le nom de Collège de sciences de l’ingénierie et des systèmes,
associant d’emblée l’ENS Cachan et l’Université
Paris 11. Le projet prévoit le déménagement de
Centrale Paris et de l’ENS Cachan sur le plateau
de Saclay dans le quartier de Moulon où est déjà
implantée Supélec.
Dans la continuité de cette action, Centrale Paris et Supélec ont annoncé en novembre 2008
qu’elles engageaient un processus d’Alliance donnant naissance à une institution désignée CS ciaprès qui accueillera plus de 5 000 étudiants.
L’ambition de CS est d’être, avec ses alliés et partenaires en France, le premier centre européen
de la connaissance et de l’innovation en sciences
de l’ingénierie et des systèmes, et l’un des dix
meilleurs centres mondiaux pour la formation initiale et tout au long de la vie de ces nouveaux dirigeants, et pour l’excellence de ses activités de
recherche académique et collaborative.
La recherche de CS conjugue étroitement excellence académique (AERES) et reconnaissance industrielle (Carnot). Elle est cohérente avec son
projet de formation, avec des domaines forts
en sciences de l’ingénieur et en sciences de
l’entreprise.
Dans une démarche ouverte à tous les membres
du Campus, au premier rang desquels ses partenaires l’ENS Cachan et l’Université Paris 11, CS veut
développer les sciences des systèmes qui créent et
créeront de plus en plus le lien entre les domaines
d’ingénierie spécialisés :
Zone
Jouy-en-Josas
HEC-INRA
Zone
Orme-Saclay
cea
Zone
Moulon
Zone
La Martinière
Zone
Palaiseau
supélec
paris-sud 11
polytechnique
Zone
Gif-sur-Yvette
cnrs
Le Campus du plateau de Saclay et ses six zones.
Les six zones évoquées dans le présent dossier. En bleu, les trois zones sur lesquelles portent
la majorité des opérations prévues.
- simulation numérique, approches multiéchelles,
couplages multiphysiques ;
- calculs Hautes Performances pour l’algorithmique,
la réduction et l’intégration de modèles, la robustesse, le parallélisme, … ;
- approche « système » et optimisation ;
- objets hétérogènes, approches multimodales ;
- approches probabilistes, flou, incertain ;
- assimilation de données, identification de modèles,
recalage ;
- imagerie, réalité virtuelle, réalité augmentée ;
- systèmes adaptatifs, intelligents, vivants, et modélisation ;
- systèmes « embarqués » ;
- …
La valeur ajoutée d’un Campus tel que celui du plateau de Saclay, à l’instar des écoles ou collèges d’ingénierie du MIT, de Stanford, de Cambridge ou de
l’EPFL auxquels le Collège des sciences de l’ingénierie et des systèmes (SIS) se compare d’ores et déjà
favorablement, réside dans sa capacité à favoriser la
transdisciplinarité et à en faire émerger aussi bien de
la connaissance que de l’innovation.
Promouvoir des synergies et interactions entre laboratoires du Campus et entre établissements de formation dans le domaine SIS est donc désormais un
objectif des acteurs du quartier de Moulon, selon le
programme suivant :
- les SIS sur le campus Saclay (octobre 2010) ;
- les SIS et les enjeux sociétaux du campus (à partir
de fin 2010) ;
- les thématiques transverses propres à SIS : approche systèmes, simulations, couplages multiéchelles et multitechnologiques,… (à partir de fin
2010) ;
FLUX No 260 – MAI-JUIN 2010 – 49
- la place des formations en SIS sur le campus
et leur visibilité internationale ;
- les écoles doctorales et la mise en commun
des cours ;
- les formations master et les convergences ;
- les formations en licence (universités, classes préparatoires, IUT) ;
- les formations internationales : doubles diplômes,
labels européens… ;
- la place des entreprises : cours, chaires, stages… ;
- l’ouverture et la mixité sociale ;
- la promotion auprès des lycéens et étudiants
(écoles).
Pour Centrale Paris et Supélec, au delà du modèle
traditionnel d’école d’ingénieurs « Auguste Conte »,
le Campus du plateau de Saclay offre l’opportunité
unique de créer un Collège « Léonard de Vinci » au
sein d’une Université du XXIe siècle.
Plein Cap donc sur 2015 qui verra notre regroupement dans le quartier de l’ingénierie ! n
- l’ouverture aux approches « Systèmes » en biologie, climat, énergie, nano,… (2011) ;
- les formations Licence Master Doctorat en SIS du
campus, et les enjeux : international, entreprises,
mixité sociale,… (2011).
Dans le contexte de la « matrice campus » ci-jointe
(voir ci-dessus), le Collège a également proposé à la
Fondation de coopération scientifique du Campus
d’animer des réunions « SIS et enjeux sociétaux » :
- énergie à bas carbone (combustion, nucléaire,
photovoltaïque, piles à combustible …) ;
- climat, environnement (séquestration CO2, réseaux
de capteurs, imageries, dépollution) ;
- agriculture, alimentation, environnement (modélisation, procédés) ;
- Santé (bioinformatique, bioingénierie, modélisation biologie, …, sur le modèle de l’ITMO TS) ;
- Sciences et Technologies de l’information et de la
communication (systèmes embarqués, réseaux,
capteurs, …) ;
- Nanotechnologies (nanomachines, MEMS, nanotubes, micro et nano fluidique / thermique, …).
En outre, autour de l’approche « systèmes complexes », seront organisées des sessions d’ouverture
avec les autres domaines scientifiques du Campus :
météo, biologie, écologie/environnement, énergie,
agronomie, économies, sciences humaines, bases de
données hétérogènes, fouilles…
Enfin, dans le triptyque « Enseignement, Recherche
et Innovation », le volet essentiel de la formation est
également ouvert :
50 – FLUX No 260 – MAI-JUIN 2010
Hervé Biausser, 57 ans, est directeur de l’École Centrale Paris depuis 2003. Il est ingénieur de Centrale Paris
(1973), licencié ès Sciences économiques (Paris I, 1975),
docteur-ingénieur (1976). De 1977 à 1995, il a été ingénieur à l’Institut de recherche de la sidérurgie française
(IRSID) et, de 1995 à 2001, professeur de sciences générales et industrielles à l’École Centrale Paris. De 2001
à 2003, il a été directeur de la recherche et directeur de
l’École doctorale de Centrale Paris. Il a été président du
Centre européen d’études de sécurité et d’analyse des
risques (CEESAR) de 2001 à 2007.
Hervé Biausser est vice-président de la Conférence des
Grandes Écoles et président de la « Commission amont ».
Depuis 2005, il est administrateur de l’Association Nationale pour la Recherche Technique (ANRT) et vice-président du conseil d’administration de l’École Centrale de
Pékin et, depuis 2007, président du Groupe des Écoles
Centrales.
Hervé Biausser est Chevalier de la Légion d’Honneur et
titulaire de la Grande Médaille 2005 de la Société Française de Métallurgie et de Matériaux.
Alain Bravo, 65 ans, est directeur général de Supélec
depuis septembre 2004. Il est ancien élève de l’École Polytechnique (1965) et diplômé de Télécom Paris (1970).
Ingénieur à la Direction Générale des Télécommunications, il est directeur de production en 1980 et ingénieur
général des télécommunications en 1985. En 1985, Alain
Bravo rejoint la Compagnie Générale des Eaux. Il crée et
préside de 1988 à 1992 la SFR. De 1991 à 1993, il dirige
également la Compagnie Générale de Vidéocommunications. Nommé en 1994 directeur de la Compagnie, il crée
en 1995 Siris, aujourd’hui SFR fixe. Fin 1995 il rejoint Alcatel comme Président de la Division Réseaux Mobiles, puis
en 1998 comme Directeur de la Recherche et de la Technologie. Il crée fin 2001 sa société ABHEXIS SAS, et dirige
l’opération FutuRIS de l’Association Nationale de Recherche Technologique (ANRT) jusqu’à avril 2004. Il est le
troisième Vice-Président de la Conférence des Directeurs
des Écoles Françaises d’Ingénieurs CDEFI. Il est membre
de l’Académie des technologies, et membre émérite de la
Société de l’Électricité, de l’Électronique et des technologies de l’information et de la communication (SEE).
FLUXN°260-08:Mise en page 1
18/06/10
ALLIANCE CENTRALE SUPÉLEC :
13:38
Page 62
OPTION COMMUNE DANS
L’ENERGIE
L’option commune Energie
entre Supélec et Centrale :
première pierre pédagogique
d’une alliance fondée sur la valeur
ajoutée de la complémentarité
a collaboration historique entre Supélec et Centrale s’est fortement structurée ces dernières années.
L’ouverture en septembre 2009 d’une première option commune de 3e année dédiée à l’énergie, met en
lumière la valeur ajoutée que les établissements entendent déployer au travers de leur alliance.
Pourquoi avoir choisi l’énergie pour cette première option ? Combien y en aura-t-il à terme et selon quelle stratégie ?
Les réponses de Martine Cazier, directrice des études de l’ECP et Olivier Friedel, son homologue à Supélec.
L
Martine Cazier,
directrice des études de l’ECP
« Par nos complémentarités, nous faisons
des propositions de valeur supérieure à ce
que nous pourrions, chacune, proposer
seule à nos élèves, aux candidats étudiants, aux entreprises, vis-à-vis de la
concurrence internationale. »
Olivier Friedel,
directeur des études de Supélec
« Nous avons coutume de dire que notre
alliance est supérieure à la somme des
deux parties ou 1+1= »
Quels sont les racines et leviers
de l’alliance entre
Centrale et Supélec ?
Pourquoi avoir créé votre
première option commune
dans le domaine de l’énergie ?
M.C. Notre objectif est d’intervenir de manière
complémentaire sur des sujets majeurs. Pour
cela nous nous appuyons sur l’histoire et les
forces de chaque établissement ; le Collège
des Sciences, de l’Ingénierie et des Systèmes ;
notre implication dans la construction du Campus de Saclay ; et notre Institut Carnot C3S
« Centrale-Supélec Sciences des Systèmes ».
Centrale et Supélec réunies forment plus d’ingénieurs que le MIT. L’alliance de nos écoles
est le moteur de ce changement de dimension
et la clé d’une meilleure visibilité à l’international.
O.F. L’alliance est née d’une tradition de collaboration, à commencer par l’organisation d’un
concours commun puis par la création du réseau européen TIME. Notre rapprochement
s’est naturellement intensifié jusqu’à la formation d’un GIE et d’un Institut Carnot. A l’échelle
internationale, nous affichons 5 000 étudiants
et délivrons 1 000 diplômes d’ingénieurs par
an et 500 de masters et doctorats. La mutualisation de nos moyens et ressources intellectuelles renforce significativement notre poids à
l’aune de nos concurrents internationaux.
M.C. C’est un domaine dans lequel les deux
écoles ont une longue histoire en termes de recherche et d’enseignement, de présence de diplômés dans le secteur. Elles sont reconnues
pour leurs expertises, plutôt en énergie électrique pour Supélec et en énergies de combustion pour Centrale. L’option matérialise
notre alliance et met en lumière les synergies
que nous voulons déployer. L’énergie est à la
fois un sujet majeur d’enseignement et de recherche mais aussi pour l’avenir de l’humanité.
Il va faire face à un renouvellement générationnel important suite au départ à la retraite
des baby-boomers. Les industriels sélectionnent
en outre avec beaucoup de soin les institutions
avec lesquelles ils vont travailler à l’échelle internationale. Dans ce contexte, notre complémentarité nous rend plus forts.
O.F. Nos spécialités et complémentarités nous
permettent de couvrir tant les énergies thermiques et fossiles que l’électricité et donc de
monter une option très complète. Nos partenaires industriels ont souligné l’atout d’une formation préparant des profils si variés. L’option
a accueilli 50 élèves en 2009, ils seront 70 en
2010.
62 - FLUX N° 260 - MAI / JUIN 2010
Quelle sera la prochaine
option commune ?
M.C. Elle ouvrira à la rentrée 2010 et portera
sur l’aéronautique et les transports. Elle repose
sur les points forts de Centrale dans les domaines de la propulsion, la combustion, des
calculs de structures aéronautiques, et de Supélec dans les systèmes embarqués, l’automatique, le traitement du signal.
Et l’offre d’options
de 3e année à plus long terme ?
O.F. Nous nous sommes engagés à ouvrir une
option commune par an d’ici à 2013, pour arriver à une offre de 5 options ; chaque école
proposant en sus 5 options ou plus, propres à
son établissement. Nous travaillons toujours
dans la même optique : cibler les domaines où
notre complémentarité est synonyme de valeur
ajoutée, en termes d’enseignement, de recherche, de placement des jeunes diplômés,
de relations avec les entreprises. Dans le cadre
de notre rapprochement et de la constitution
du campus de Saclay, il est également prévu
que Centrale vienne s’installer à Gif en 2015.
A.D-F
FLUXN°260-08:Mise en page 1
18/06/10
ALLIANCE CENTRALE SUPÉLEC :
13:38
Page 63
OPTION COMMUNE DANS
L’ENERGIE
L’option Energie : une formation
adaptée aux besoins de
GDF SUEZ
Des ingénieurs généralistes aptes à appréhender les enjeux techniques, économiques et géopolitiques de
l’énergie et de l’environnement. Des jeunes adaptables et autonomes, désireux de travailler en équipe
multiculturelles et en mode projet. Tels sont les talents que recherche GDF SUEZ pour accompagner son
développement international. Un besoin qu’ont bien anticipé Centrale et Supélec avec la création d’une
option commune dédiée à l’énergie.
Micro CV
Michel Le Boëdec (Supélec 87)
1988 : EDF GDF Services – Centres de distribution
en région
1999 : EDF – Ingénierie maintenance des réseaux et
prévention sécurité
2003 : Gaz de France - Cabinet de la présidence
2007 : Délégation aux cadres dirigeants
2008 : GDF SUEZ - Directeur corporate,
Direction des cadres dirigeants
Georges Liens (ECP 76)
1977 : EDF – Conception, construction de centrales
nucléaires
1990 : Gaz de France – Fonctions économiques et
commerciales : négociation approvisionnements gaz russe et
hollandais, resp. tarification ventes de gaz France, délégué
économie et régulation
2008 : GDF SUEZ - Directeur stratégie, développement,
régulation Branche infrastructures
Chiffres clés
200 000 collaborateurs : 134 600 dans l’énergie,
65 400 dans l’environnement
CA 2009 : 80 Md€
1 200 chercheurs et experts dans 8 centres R&D
Michel Le Boëdec (Supélec 87),
Directeur corporate de la Direction
des cadres dirigeants de GDF SUEZ
Comment présenter le jeune
groupe GDF SUEZ ?
G.L. C’est un groupe à trois tiers. Dans l’énergie,
un tiers dans la production et la vente d’électricité,
et un tiers dans le gaz, de l’exploration / production à la vente au détail. Le dernier tiers dans les
services à l’énergie et à l’environnement. GDF
SUEZ entend être un groupe au cœur de la cité de
demain et des enjeux du XXIe siècle. Il réalise déjà
près de 20 % de son activité hors de ses implantations historiques de France et Belgique.
M. LB. Il est en première ligne pour faire une offre
globale – eau, déchets, énergie – aux villes dans un
contexte de forte urbanisation à l’échelle mondiale.
Le groupe œuvre ainsi à des projets d’envergure
comme le barrage et sa centrale hydraulique de
Jirau au Brésil ou des usines de dessalement d’eau
de mer en Australie et au Moyen-Orient.
Quelles sont les opportunités
pour de jeunes ingénieurs ?
Contact
www.generationhorizons.com
www.gdfsuez.com
2010 : 7 000 recrutements en France
Dont 1 400 ingénieurs / cadres,
30 % jeunes diplômés
G.L. De rejoindre des équipes multiculturelles, sur
des projets concrets aux multiples facettes ! Les
jeunes ingénieurs peuvent intervenir dans la phase
de business development des projets alors que le
groupe se développe et répond à des besoins en
forte expansion dans le monde ; comme durant la
phase d’exécution. La mise en œuvre permet de
contribuer à des projets innovants combinant technologies et développement durable ; savoir-faire et
expérience du groupe.
Georges Liens (ECP 76),
Directeur stratégie, développement,
régulation de la Branche infrastructures de GDF SUEZ
M. LB. Notre groupe se développe, est en bonne
santé et mène une dynamique politique de recrutement. Nos jeunes condisciples sont donc bienvenus
tant dans l’expertise technique que la gestion des
hommes et des projets. Dans tous les cas, c’est sur
le terrain qu’un ingénieur construit la légitimité qui
lui permet d’évoluer ; développe sa capacité à décider et manager.
Quel regard portez-vous
sur l’Alliance de vos écoles et
leur option commune Energie ?
M. LB. A l’instar de la constitution de GDF SUEZ,
leur alliance crée un effet de taille essentiel à l’heure
de la concurrence internationale. Le fait de travailler avec des équipes issues d’une autre culture est
un levier de progrès, de créativité, de remise en
cause et d’ouverture, donc de compétitivité. L’option Energie prépare à comprendre nos métiers et
enjeux, donc à être opérationnel. Or, être à l’aise
rapidement est une clé pour se développer dans
une entreprise.
G.L. L’effet de taille joue aussi sur la qualité, l’attractivité vis-à-vis des professeurs de premier plan
et doit permettre une plus grande internationalisation. L’option Energie va démultiplier les capacités
du généraliste grâce à une large base technique
fondée sur la complémentarité de nos écoles. Autre
atout, l’option couvre le spectre de nos enjeux :
techniques, économiques, géopolitiques, environnementaux.
A.D-F
FLUX N° 260 - MAI / JUIN 2010 - 63
FLUXN°260-08:Mise en page 1
18/06/10
ALLIANCE CENTRALE SUPÉLEC :
13:39
Page 64
OPTION COMMUNE DANS
L’ENERGIE
Schneider Electric
l'énergie maîtrisée
Spécialiste mondial de la gestion de l'énergie, leader sur les secteurs de l'énergie et des infrastructures,
des processus industriels, des automatismes du bâtiment et des centres de données et réseaux, Schneider
Electric rend l’énergie sûre, fiable et efficace. Rencontre avec Michel Crochon (Supélec 74), directeur
général Industrie du groupe.
Membre du comité exécutif de Scheider Electric, Michel Crochon, diplômé de Supélec et de l’European
center for executive development (Cedep – Fontainebleau) a fait l’ensemble de sa carrière au sein du
groupe.
Quels grands enjeux mobilisent
aujourd’hui Schneider Electric ?
Michel Crochon (Supélec 74)
« Nous devons permettre à nos
clients de faire plus en utilisant le
moins possible d’énergie pour
préserver la planète. »
Micro CV
1975 : Responsable du SAV Onduleurs en France,
puis à l’International
1991 : Responsable de la Stratégie et des systèmes
d’information France
1996 : Directeur Stratégie & marketing pour le Groupe
en Chine
2000 : Directeur Industrie au sein de la direction
Stratégie & développements marchés
2004 : Directeur général Clients & Marchés
2006 : Directeur général Industry
D’ici à 2050, la demande d’énergie va doubler
dans le monde et les émissions de CO2 devront
avoir été divisées par deux. Apporter à ce double
défi des réponses concrètes et simples d’utilisation
a conduit le groupe à se définir une nouvelle stratégie. Nous devons en effet permettre à nos clients
de faire plus en utilisant le moins possible d’énergie
pour préserver la planète. Notre responsabilité est
de rendre l’énergie à la fois plus sûre, plus efficace,
plus flexible, plus productive, plus fiable, mais aussi
plus « verte ».
Quels sont les grands secteurs
dans lesquels Schneider Electric
met en œuvre cette nouvelle
stratégie ?
Le métier du groupe s’exerce partout où il y a de
fortes consommations d’électricité : l’industrie, dont
j’ai la charge, le bâtiment, les infrastructures, le résidentiel et les centres de données. Passant de vendeur de produits à vendeur de solutions, nous avons
mis en place EcoStruxure, un grand programme
d’innovations et d’interconnections décliné par marchés, pour l’ensemble de nos offres.
Qui sont les clients
de votre DG Industrie ?
Chiffres clés
15,8 milliards d’euros de CA en 2009
105 000 collaborateurs
Présent dans 102 pays
Contact
[email protected]
Ils sont de trois types. D’abord, les constructeurs de
machines : machines pour le packaging, chaînes de
convoyage, systèmes d’air conditionné ou de climatisation, ascenseurs… Ensuite, les grands clients
finaux de l’industrie et leurs systèmes intégrateurs,
que cela soit pour l’agro-alimentaire, le traitement
de l’eau ou le triple M (mines-métaux- minerais). Et
enfin, les sociétés d’ingénierie, qui proposent des
solutions spécifiques à partir de notre offre automatismes et software associé tels que les automates
programmables, le dialogue opérateur, les variateurs de vitesse, le contrôle des moteurs, les boutons-poussoirs ou les capteurs.
L’activité Industrie de Schneider
Electric a cru de près 19 % au
1er trimestre 2010. A quoi est
imputable cet excellent résultat ?
Dans la crise sans pareille que nous traversons depuis 2008, l’industrie a été touchée la première et
le fond de la courbe a été atteint au premier trimestre 2009. Nous avons fait le choix de conserver
des investissements en R&D constants en valeur et
c’est grâce à nos offres innovantes que nous avons
pu résister. Les pays émergents – Brésil, Inde, Chine,
notamment – où nous avons déployé une base
commerciale et technique, et notre repositionnement sur la maîtrise de l’énergie sont pour nous des
atouts forts. Ces atouts se sont ajoutés à l’effet mécanique d’une comparaison à une base faible pour
justifier ces bons résultats.
Que pensez-vous du nouveau
cursus commun mis en place
entre Supélec et Centrale Paris ?
C’est une très bonne initiative car tout ce qui favorise la collaboration est crucial pour jouer sur le
même plan que les grandes universités internationales. Si tous les fondamentaux y sont, deux dimensions me semblent toutefois devoir être renforcées
dans ce nouveau cursus : celle des économies
d’énergie et celle de la gestion de projet, pour lesquelles la demande est de plus en plus importante.
Que conseillez-vous
aux jeunes diplômés Supélec ?
Trouver des moyens de s’exposer aux BRIC me semble fondamental et tous ceux qui auront, par leur
vécu, une compréhension de ces marchés auront
un avantage indéniable. Développer ses compétences dans la gestion de projets me semble également essentiel. Je leur recommanderai donc de
chercher à se bâtir en priorité un parcours incluant
ces deux dimensions.
Nous avons besoins de nouveaux talents et compétences : éco-conception, REACH, RoHS, efficacité
énergétique… L’économie verte et le développement durable offrent de formidables opportunités
de carrières. Préparons-nous à l’ère de l’Energie Intelligente.
CG
64 - FLUX N° 258 - MAI / JUIN 2010
FLUXN°260-08:Mise en page 1
18/06/10
ALLIANCE CENTRALE SUPÉLEC :
13:39
Page 65
OPTION COMMUNE DANS
L’ENERGIE
REpower :
un acteur
de référence de l’éolien terrestre et en mer
REpower est une entreprise d’origine allemande qui fabrique et commercialise des éoliennes de grande
capacité dont la technologie et la fiabilité sont largement reconnues. Elle se place au dixième rang mondial pour ce qui est des éoliennes terrestres installées (2 400 machines représentant 4,5GW).
Pourriez-vous nous présenter
REpower en quelques mots ?
REpower est une entreprise d’origine allemande qui
fabrique et commercialise des éoliennes de grande
capacité dont la technologie et la fiabilité sont largement reconnues. Elle se place au dixième rang
mondial pour ce qui est des éoliennes terrestres installées (2 400 machines représentant 4,5GW). Elle
est également l’un des pionniers de l’éolien en mer
(machine dépassant les 6MW de puissance unitaire)
et figure dans le trio de tête de cette industrie prometteuse.
Vincent Remillon (Supélec 2005)
Micro CV
Vincent Remillon (Supélec 2005), responsable du
Support Technique Projets – REpower SAS
2005 : 3e année d’études Supélec (système énergétiques) à
la Technische Universität Berlin
2006-2008 : Chef de Projet, REpower SAS, responsable de
l’installation de plusieurs parcs éoliens en France
Depuis 2008 : responsable du Support Technique Projets,
REpower SAS
Chiffres clés
REpower Systems (monde) :
2 000 personnes
Présent en Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Portugal, Chine, Japon, Australie, Etats-Unis, Canada, Belgique
et France
Environ 1,3 Mrd € de chiffre d’affaire en 2009
2 400 éoliennes installées à travers le monde (représentant
4,5 GW)
REpower SAS (filiale française) :
150 personnes dont 80 techniciens
9 centres de maintenance à travers la France, au plus près
des parcs de nos clients
500 éoliennes installées en France (représentant 1 GW)
Contact
REpower SAS
4 Place des Saisons - La Défense 1
Immeuble « Les Saisons »
92036 La Défense Cedex
Tel.: +33 01 41 38 93 93
[email protected]
www.repower.fr
La France compte se doter d’ici
2020 d’une puissance de 25GW
d’énergie éolienne…
Quelles perspectives cet objectif
signifie-t-il pour votre activité en
général et quels sont les atouts
et les expertises que votre
société pourra mettre en avant
pour profiter de ce formidable
appel d’air ?
Ces objectifs à l’horizon 2020 se déclinent en
19GW d’éolien terrestre et 6GW d’éolien marin,
sachant qu’à ce jour environ 4,4GW d’éolien terrestre ont été installés en France.
Dans ce contexte, REpower possède de formidables
atouts et notamment une double caractéristique qui
nous distingue sur le marché français : nous
sommes à la fois un acteur majeur très reconnu par
nos clients sur le marché onshore mais nous
sommes également un leader mondial de la technologie éolienne offshore. REpower est donc à
même de bénéficier de cette double perspective terrestre et maritime, et de poursuivre ainsi sa progression en France.
Pourriez-vous expliquer quelles
sont aujourd'hui vos fonctions
et votre quotidien en tant
que responsable support
technique projets ?
Le support technique projets est une équipe d’ingénierie localisée dans la filiale française de REpower,
qui compte six ingénieurs, et dont le rôle est d’accompagner sur l’ensemble des problématiques
techniques nos clients et nos équipes opérationnelles (commerciales et projets), que ce soit en
phase avant-vente, en négociation de contrat ou
lors de la construction des parcs éoliens, et ce
jusqu’à leurs mises en service. Nous adaptons nos
produits aux besoins de nos clients en nous appuyant pour cela sur les équipes de R&D de notre
FLUX N° 260 - MAI / JUIN 2010 - 65
maison-mère en Allemagne et intervenons sur des
sujets variés tels que l’ingénierie électrique (raccordement des parcs aux réseaux ERDF ou RTE), le
SCADA (télésurveillance et acquisition de données)
ou les aspects génie civil (réalisation des accès et
des massifs de stabilité des machines).
Quels grands métiers votre
société peut-elle donc proposer
aux jeunes Supélec et quels
seront les profils à même de
vous intéresser le plus ?
REpower recherche des profils variés attirés par les
problématiques de l’énergie, souhaitant travailler en
équipe dans un contexte international : Supélec est
très bien représenté dans notre filiale française
puisque nous sommes 5, travaillant dans chacune
de nos activités principales : ingénieur commercial,
chef de projet, ingénierie et support projets, organisation et suivi de la maintenance des parcs en exploitation.
En terme de carrières, REpower a mis en place un
programme de développement interne pour ses
jeunes recrues afin d’étoffer leurs compétences managériales et souhaite encourager la mobilité entre
filiales internationales qui connaissent toutes une
croissance de leur activité et de leur degré d’autonomie vis-à-vis de notre maison-mère.
Au vu de votre début de
parcours professionnel, auriezvous un message particulier à
transmettre aux jeunes Supélec ?
Je leur conseillerais de réaliser une partie de leurs
études à l’étranger : cela permet de développer une
ouverture d’esprit et une flexibilité qui s’avèrent indispensables dans le cadre professionnel.
A titre personnel, rejoindre un secteur industriel tel
que l’éolien a su répondre à mes aspirations, à savoir travailler sur des projets concrets de grande
ampleur dans un contexte international très dynamique.
FLUXN°260-08:Mise en page 1
18/06/10
ALLIANCE CENTRALE SUPÉLEC :
13:39
Page 66
OPTION COMMUNE DANS
L’ENERGIE
CETH
ouvre la voie
à l’hydrogène énergie
Pascal Morand se définit comme un manager de l’innovation et un développeur d’entreprise. Président du
directoire de CETH, Compagnie Européenne des Technologies de l’Hydrogène, ce Supélec 85 pilote cette
PME innovante qui ouvre la voie aux applications de l’hydrogène énergie.
Que vous a apporté
votre formation à Supélec ?
Pascal Morand (Supélec 85)
Micro CV
1987 : Cogelex, ingénieur d’affaires, responsable
dispatching des réseaux électriques Asie du sud est
1989 : Thales Systèmes d’Information, ingénieur d’affaires
réseaux électriques et gaziers
1992 : ON-X, responsable commercial puis directeur
marketing
1996 : CNIL, chef de service responsable de la mise en
place de la protection des données sur les autoroutes de
l’information
1996 : Groupe Egis, chargé de la mise en œuvre des
réseaux alternatifs de télécoms
Fin 2002 : consultant indépendant pour l’innovation
Depuis début 2009, président du directoire de CETH
Chiffres clés
Création en 1997
10 personnes
Contact
CETH
ZI de la Prairie - 10 avenue de la Prairie
91140 Villebon sur Yvette
Tél : 01 69 63 68 65
[email protected]
06 99 40 17 00
Le diplôme Supélec est un bon diplôme qui m’a
rendu fier, m’a donné le goût d’oser, m’a porté au
devant de choses toujours renouvelées. J’avais
envie d’exporter le savoir-faire industriel français en
complétant ma formation dans le domaine informatique. Cela a été le point de départ de mon parcours. J’ai gardé en tête cette phrase d’André Viault,
patron de la section automatique : « faites ce que
les autres ne savent pas faire ». Le grand apprentissage de ma vie professionnelle c’est le discernement.
éviter les mouvements de bouteilles, à produire in
situ, à la demande, à partir de ressources renouvelables, eau ou bioéthanol. Notre challenge est de
recruter des commerciaux et technico-commerciaux
au fait de l’utilisation de l’hydrogène ou de l’oxygène dans l’industrie, qui veulent s’associer à notre
projet ambitieux. Nous recrutons tous les ans 1 à 3
stagiaires Supélec, c’est une façon d’apporter notre
contribution à la formation des Supélec sur des
techniques qui ne sont pas enseignées à l’école.
Quels sont vos projets
à court et moyen terme ?
CETH a développé trois domaines de technologies,
les systèmes d’électrolyse PEM, à haut rendement,
plus fiables et plus sûrs, qui constituent la principale
alternative à l’électrolyse alcaline, le reformage de
bioéthanol et la purification d’hydrogène. Nos systèmes de puissance à haute disponibilité ont été récompensés par de nombreux prix, notamment par
le Prix ESSEC Alumni lors du salon SIREME en juin
2009. Nous avons présenté le premier prototype de
reformeur de bioéthanol le 13 avril dernier devant
le syndicat des distilleurs d’alcool.
Produire dans nos nouveaux locaux, nos systèmes
d’électrolyse, nos reformeurs de bioéthanol. Nous
sommes en train de mettre en place un banc test de
piles à combustible et invitons les constructeurs de
véhicules électriques à prendre contact avec nous
pour mettre en œuvre des prolongateurs d’autonomie hydrogène dans notre atelier de préparation de
véhicules. Nous avons en projet l’installation d’un
écoparc, d’une station service hydrogène, alimentée
par des énergies renouvelables, à Sénart avec le
soutien de grands groupes. Ces projets collaboratifs, placés sous la responsabilité d’Eric Gernot, ECP
2002, nous amènent à coopérer avec des grands
industriels pour faire émerger la filière hydrogène
française. L’hydrogène est utilisé dans de nombreux
domaines, il peut être stocké et utilisé dans les piles
à combustible pour fournir de l’énergie électrique,
le coproduit de l’électrolyse est l’oxygène, ce qui
nous ouvre un marché énorme. CETH fait partie de
5 pôles de compétitivité, Advancity, Moveo, Astech
IAR et Axelera, Fabien Auprêtre Docteur es Sciences
du LACO de Poitiers, cordonne les actions auprès
des pôles de compétitivité.
Quelle stratégie
mettez-vous en œuvre ?
Quels types de profils
recherchez-vous ?
Ma plus-value a consisté à choisir de grands industriels pour fabriquer à l’unité les systèmes, dans des
délais plus courts, ce qui va nous permettre de définir les bases de contrats cadres avec de grands gaziers français ou mondiaux et de développer des
applications dans le domaine de l’hydrogène énergie. Notre modèle économique consiste à avoir des
unités de production d’hydrogène réparties pour
J’ai trouvé chez CETH une équipe très motivée, enthousiaste, avec une foi inébranlable, qui sait faire
front. C’est la première chose que je guette chez les
jeunes, que j’aime leur apporter et partager avec
eux.
Comment vous êtes-vous
retrouvé à la tête de CETH ?
J’ai rencontré Claude Etiévant, Supélec 55, gérant
fondateur de CETH auquel j’ai proposé un plan de
redressement que j’ai mis en œuvre en février 2010,
et qui s’est traduit par une augmentation de capital.
Quels sont les principaux
domaines d’expertise de CETH ?
66 - FLUX N° 258 - MAI / JUIN 2010
A.M.
ISSN 0766-3536
revue des supélec
N° 266 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2011
nouvelles
technologies
de l’automobile
ENTREPRISES/SECTEURS D’ACTIVITÉ :
- SPÉCIAL TRANSPORT
- SPÉCIAL FORUM/RECRUTEMENT
266 couverture.indd 1
26/10/11 14:42
SOMMAIRE
FLUX No 266
septembre - octobre 2011
Édito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Michel Olive (68)
Co-président de la coordination des Groupes Professionnels
Le dossier
« Nouvelles technologies
de l’automobile »
a été piloté par
Frédéric Barrand (76)
et Patrick Bastard (88)
Actualités des supélec . . . . . . . . . . . . . . 3
Photos de couverture : © Fotolia
Revue de l’Association des Supélec
21, avenue Gourgaud
BP 904 – 75829 PARIS CEDEX 17
Tél. : +33 (0)1 44 01 05 50
E-mail : [email protected]
Site WEB : www.asso-supelec.org
Références bancaires : CIC PARIS LES TERNES
Compte n° 30066 - 10181 - 00010346201 - 67
Directeur de la publication
Marc Rouanne (85)
Commission Image&Médias
Marie-Annick Chanel (84)
Rédacteur en chef honoraire
Christian Allard (48)
Rédacteur en chef
Yves Tanguy (68)
Adjoint au rédacteur en chef
Georges Phélizon (42)
Antoine Level (2002)
Assistante de rédaction
Jacqueline Pasdeloup
Correspondants
Yves Berrié (66)
Jean Brousse (70)
Robert Buvat (59)
Mariane Dubiez
Gérard Huet (64)
Alain Paquette (63) Marianne Lévy (90)
Communication entreprises
Les Editions des Cassines
98/102, rue de Paris
92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 01 41 10 88 00 - www.edicas.fr
Conception et réalisation
Euro Conseil Edition
42, avenue Verdier - 92120 Montrouge
Impression
Loire Offset Titoulet - Saint-Etienne
Crédits photos
Fotolia
Tarifs
Prix au numéro : 17 5.
Abonnement : 84 5.
Abonnement tarif réduit adhérent : 42 5.
Commission paritaire no 0112G85895
ISSN 0766-3536
Dépôt légal : dès parution
Périodicité : bimestriel
(sauf juillet-août)
Les opinions exprimées dans les différents articles
n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs
et non celle de la rédaction de FLUX.
2 – FLUX No 266 – SEPTEMBRE-OCTOBRE 2011
02 FLUX 266 - 1RE PARTIE V10.indd 2
Nominations - La famille Supélec - La vie de l’Association
L’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Nouvelles de l’École
L’Alliance Centrale-Supélec en marche !
Par Eric Jeanteur
Nouvelles des élèves :
La rentrée de Junior Supélec Stratégie
Par Thomas Gutierrez (2013)
Le week-end d’intégration 2011
Par Renault Molière (2013)
IESF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Rencontres avec les hommes politiques
Actu’Elles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Rencontre avec Pascale Delmas (83)
fondation suPÉLEC . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
dossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Nouvelles technologies de l’automobile
entreprendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
ViaStorage-Coffreo
parcours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
La montagne pour passion !
Par François Labande (63)
mémoire vivante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Mon début en province à EDF en 1962
Robert Buvat (59)
Loisirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Chronique linguistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Le Français, une langue morte ?
Par Alain Paquette (63)
Chronique œnologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Nouveaux chais : œuvres d’art ou outils de vinification
Par Gérard Huet (64)
ENTREPRISES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
26/10/11 14:02
L’alliance CentraleSupélec en marche !
du PRES UniverSud-Paris et avons créé le CSIS « Collège des
Sciences de l’Ingéniérie et des Systèmes », en partenariat avec
l’ENS Cachan et l’Université Paris XI.
Apprendre à travailler ensemble…
Par Eric Jeanteur
Directeur de l’Alliance
Centrale-Supélec
L
a rentrée 2011 a été l’occasion pour l’Alliance de franchir une étape nouvelle avec l’annonce d’importantes
nominations.
L’histoire d’une alliance…
Fortes d’un passé commun – le concours commun depuis
plus de 40 ans, le renforcement de collaborations dans le
domaine de la recherche et des coopérations industrielles
avec la création du Groupement d’Intérêt Scientifique C3S
« Centrale-Supélec Sciences des Systèmes », la forte ouverture internationale, notamment à travers la participation au
réseau T.I.M.E…, les deux Écoles ont annoncé leur rapprochement en 2008 à travers une alliance stratégique stipulant
que tous les grands projets seraient dorénavant examinés
ensemble et que chaque nouveau projet serait l’occasion de
rapprochement des deux établissements, voire de création
de structures communes. Depuis plus de deux ans, les Écoles
ont notamment créé un GIE Centrale-Supélec, une, puis
deux options communes de 3e année, un double diplôme
avec l’Université de Paris XI, une, puis deux chaires dans les
domaines de l’énergie - « Sciences des Systèmes et défis énergétiques » en partenariat avec EDF – et dans la construction –
chaire « bâtir durable », en partenariat avec Bouygues, l’École
des Ponts ParisTech et le CSTB…, une chaire commune dans
l’automobile (PSA) avec en plus ESSEC, des formations communes en formation continue …
En décembre dernier, s’est tenu le premier Forum CentraleSupélec, fruit d’une collaboration fructueuse entre nos deux
associations d’étudiants. Le grand succès de ce forum – plus
de 200 entreprises et universités présentes – a démontré de
manière éclatante la force de notre association. C’est également ensemble que nous sommes membres fondateurs
Au-delà de ces grandes avancées, d’autres équipes ont également commencé à travailler ensemble : les services informatiques, la communication, bien sûr, la formation continue et
bien d’autres. La première fête de campus Centrale-Supélec,
du 9 juin dernier, sur le campus de Gif, a permis d’initialiser
les actions de familiarisation croisée. La 3e édition des Entretiens Centraliens-Supélec qui ont eu lieu cette année le jeudi
13 octobre 2011 de 14h à 20h dans les salons de l’UIC, Paris
15e s’inscrit naturellement dans cette logique d’échange et
de partage de retour d’expérience. La lettre de l’Alliance, qui a
vu le jour à l’occasion de la fête de campus Centrale-Supélec,
nourrit cette familiarisation croisée au fil du temps.
Se faire confiance…
Le coup de main donné à Supélec par Alexandrine Urbain,
directrice de la communication de Centrale, au cours d’une
partie du second trimestre, et la nomination par intérim à la
direction des Études de l’Ecole Centrale-Paris d’Olivier Friedel,
directeur des Études de Supélec, constituent de précieuses
preuves de confiance sincères et courageuses de part et
d’autre. Elles nous permettent de mieux nous comprendre et
contribuent à faire tomber nos appréhensions et nos peurs et
de découvrir le merveilleux champ des possibles qui s’ouvre
à nous.
Construire ensemble le projet…
Une étape supplémentaire a été franchie en septembre
avec les premières nominations de la structure de direction
du projet de l’Alliance. Martine Beurton, secrétaire général
de l’École Centrale Paris, est également chargée de la mise
en œuvre du projet de campus à Gif de Centrale-Supélec.
Nadine Brière, secrétaire général de Supélec, est également
chargée du pilotage du projet de contrat quinquennal commun de Centrale-Supélec. D’autres vont suivre dans les mois
à venir. Elles traduisent notre volonté de construire un ensemble rayonnant dans lequel les deux Écoles se retrouvent
et les initiatives pétillent.
Je me tiens à votre écoute pour mener à bien ce projet très
n
inspirant.
Plateau de Saclay
Jean-Michel Le Roux,
nouveau président d’IncubAlliance
L
e 30 juin dernier, le conseil d’administration d’IncubAlliance a nommé son nouveau président, Jean-Michel
Le Roux, adjoint au directeur de la Recherche et des Relations Industrielles de Supélec. Il succède ainsi à Françoise
Fabre, directrice adjointe de la valorisation du CEA.
IncubAlliance est un incubateur labellisé par le ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ; il rassemble,
dans ses deux collèges de membres, la quasi-totalité des
établissements de recherche et d’enseignement supérieur présents sur le Plateau de Saclay.
Jean-Michel Le Roux, 45 ans, Docteur en Physique, a suivi
la formation Mastering Technology Enterprise à l’IMD. Il a
effectué une partie de sa carrière chez IBM aux États-Unis,
au T.J. Watson Research Center. Entré à Supélec en 2006,
il est plus spécifiquement chargé de la valorisation et de
l’innovation. n
14 – FLUX No 266 – SEPTEMBRE-OCTOBRE 2011
02 FLUX 266 - 1RE PARTIE V10.indd 14
26/10/11 14:03
ISSN 0766-3536
revue des supélec
N° 268 - janvier-fÉVRIER 2012
Le royaume-uni
ENTREPRISES/SECTEURS D’ACTIVITÉ :
- Les 30 ans de la promotion 82
- Les grands métiers exercés par les Supélec
268 couverture JO 03.indd 1
01/03/12 16:49
SOMMAIRE
FLUX No 268
janvier - février 2012
issN 0766-3536
revue des supélec
N° 268 - jaNvier-février 2012
Édito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Le dossier
« Le Royaume-Uni »
a été piloté par
André R. Huon (83)
et Abdelraham
Hamra-Badaoui (2007)
le royaume-uNi
eNTreprises/secTeurs d’acTiviTé :
- les 30 aNs de la promoTioN 82
- les graNds méTiers exercés par les supélec
Photo de couverture : © Shutterstock
Revue de l’Association des Supélec
21, avenue Gourgaud
BP 904 – 75829 PARIS CEDEX 17
Tél. : +33 (0)1 44 01 05 50
E-mail : [email protected]
Site WEB : www.asso-supelec.org
Références bancaires : CIC PARIS LES TERNES
Compte n° 30066 - 10181 - 00010346201 - 67
Directeur de la publication
Marc Rouanne (85)
Commission Image&Médias
Marie-Annick Chanel (84)
Rédacteur en chef honoraire
Christian Allard (48)
Rédacteur en chef
Yves Tanguy (68)
Adjoint au rédacteur en chef
Georges Phélizon (42)
Antoine Level (2002)
Assistante de rédaction
Jacqueline Pasdeloup
Correspondants
Yves Berrié (66)
Jean Brousse (70)
Robert Buvat (59)
Mariane Dubiez
Gérard Huet (64)
Alain Paquette (63) Marianne Lévy (90)
Communication entreprises
Les Editions des Cassines
98/102, rue de Paris
92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 01 41 10 88 00 - www.edicas.fr
Conception et réalisation
Euro Conseil Edition
42, avenue Verdier - 92120 Montrouge
Impression
Loire Offset Titoulet - Saint-Etienne
Crédits photos
Fotolia
Tarifs
Prix au numéro : 17 5.
Abonnement : 88 5.
Abonnement tarif réduit adhérent : 44 5.
Commission paritaire no 0112G85895
ISSN 0766-3536
Dépôt légal : dès parution
Périodicité : bimestriel
(sauf juillet-août)
Les opinions exprimées dans les différents articles
n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs
et non celle de la rédaction de FLUX.
2 – FLUX No 268 – JANVIER-FÉVRIER 2012
FLUX 268 - 1RE PARTIE V07.indd 2
Pascale Delmas (83)
Trésorière de l’Association des Supélec
Actualités des supélec . . . . . . . . . . . . . . 3
Nominations - La famille Supélec - La vie de l’Association
L’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Nouvelles de l’École
Vœux Supélec
Par Alain Bravo, Robert Leloup (75), Hervé Biausser
Nouvelles des élèves :
10 étudiants Supélec en mission humanitaire au Burkina Faso
Par Olivier Kahn (2013)
IESF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Le mot du Président
Par Julien Roitman
Prix des ingénieurs de l’année
Prix Chéreau-Lavet de l’ingénieur inventeur
Actu’Elles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
La parentalité en entreprise
Par Marie-Annick Chanel (84)
Le grand entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Ajay Sharma, Chargé d’affaires,
Ambassade de Grande-Bretagne en France
dossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Le Royaume-Uni
entreprendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
Greenweez, l’hypermarché en ligne de la vie saine !
Par Romain Roy (97)
parcours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Une carrière de « surfeur »
Par Claude Guignard (56)
mémoire vivante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
Supélec et l’international
Par Bernard Dufau (64)
Loisirs
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Chronique linguistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Pérégrinations des mots
Par Alain Paquette (63)
Chronique œnologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Avec ou sans soufre ?...
Par Gérard Huet (64)
bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
ENTREPRISES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
01/03/12 16:52
L’ÉCOLE
Vœux Supélec, le 13 janvier 2012
En présence de partenaires Perci&s,
membres du Cercle, cette cérémonie
s’est déroulée en visioconférence pour
la première fois entre quatre campus,
Gif, Rennes, Metz et Châtenay-Malabry,
et en trois temps :
Temps 1 : Alain Bravo a retracé pour Supélec
les grandes étapes de 2011 et esquissé
celles de 2012
2011 restera l’année de l’annonce de CentraleSupélec.
2011, dans notre quotidien, est aussi une année où Supélec
a poursuivi son développement au plus haut niveau, tout
en cultivant sa singularité à travers son identité, son histoire
et son caractère. Cela n’est pas forcément la voie la plus
facile, et c’est ce qui me fait dire que les succès engrangés l’ont été au fil d’une année, par-delà tous les obstacles.
Malgré les contraintes d’emplois, définies au budget 2011,
le talent et l’engagement de vous tous ont en effet permis
d’obtenir des résultats multiples.
Par ailleurs, toujours grâce à l’effort de tous, notre modèle
économique est resté sous contrôle.
Malgré des subventions ministérielles inférieures à nos
attentes, de l’ordre de 2,6 millions d’euros, et une nouvelle baisse de 10 % de la taxe d’apprentissage collectée, l’activité soutenue tant en formation initiale, qu’en
recherche et en formation continue, a permis d’amoindrir l’effet de ces manques. Supélec établira donc des
comptes annuels de l’ordre de 39,5 millions d’euros en
termes de recettes, dont 56,25 % d’entre elles sont des
ressources propres.
Plus généralement, pour l’ampleur du travail réalisé, je veux
rendre hommage à vous tous, enseignants-chercheurs,
personnels techniques et personnels administratifs, présents tout au long de l’année, ou partis pendant l’année ou
arrivés en cours d’année.
2012 s’engage maintenant, et, à l’aube de cette année,
cinq dossiers sont toujours essentiels pour l’École.
Il nous faut continuer à réunir les financements qui permettront de nous doter des moyens humains nécessaires pour
réaliser notre projet de développement 2010-2013.
En complément de ce volet financier, nous amplifierons
également nos efforts pour faire aboutir le volet immobilier
et pour enfin récupérer sur nos trois Campus la propriété
des terrains et des bâtiments, comme le droit aurait dû le
reconnaître dès le déménagement de l’École de Malakoff à
Gif-sur-Yvette et à Rennes.
Le dialogue social va évidemment se poursuivre dans le
cadre de notre projet GP2C(1) pour moduler les activités de
chacun en fonction des besoins, en utilisant au mieux les
compétences et récompenser, quelle que soit la catégorie,
pour un individu ou pour une équipe, la performance, le
dépassement d’objectifs, l’initiative.
Deux autres dossiers concernant l’Alliance seront évoqués
par la suite, en configuration « quatre Campus » (cf. Temps3).
Avant de donner la parole à Robert Leloup, je veux
conclure en paraphrasant une chronique publiée pour les
vœux 2012 :
« L’heure est grave et la crise partout. Est-ce bien le moment de
retrouver sa fraîcheur pour une reprise en main de sa confiance
dans l’avenir ? La joie d’entreprendre n’est pas en contradiction
avec la lucidité sur les difficultés. Cette joie est comme un carburant. Vivons-en sans excès, ni mauvaise conscience. »
Temps 2 : Robert Leloup (75),
président du Comité de direction de Supélec
La situation est difficile,
c’est parfois dur, mais
ensemble nous allons
y arriver. J’ai confiance
en nous tous pour relever les défis qui sont
devant nous. Si vous
avez une seule chose à
retenir de mon propos
aujourd’hui, c’est cela :
ensemble nous allons
y arriver !
L’expression des vœux en début d’année est un exercice un
peu plus traditionnel que mon entrée en matière. Rassurezvous, ou inquiétez-vous, c’est selon, je vais maintenant m’y
livrer…
Je vous présente mes vœux les plus chaleureux pour 2012,
santé, bonheur, prospérité, pour vous et pour vos proches !
Il est d’usage de commencer « les vœux » par un coup
d’œil dans le rétroviseur pour apprécier l’année qui vient
de s’écouler.
(1) GP2C : Gestion Prévisionnelle des Carrières et des Compétences.
FLUX No 268 - JANVIER-FÉVRIER 2012 – 17
FLUX 268 - 1RE PARTIE V07.indd 17
01/03/12 16:18
Tout d’abord, donc, un regard sur 2011.
Le mien est un regard reconnaissant envers vous, envers
toutes les équipes de Supélec pour les résultats atteints.
Alain Bravo, notre Directeur Général vous les a détaillés.
L’année écoulée n’a pas été très facile. Nous nous en
doutions. Remarquez, petite parenthèse, c’est toujours
un peu la même chose. Depuis que j’ai commencé ma
vie professionnelle, j’ai toujours entendu : « l’année
dernière, mouais, mais l’année qui vient, plus dur, hein,
les gars… ». Et jamais, « l’année dernière, mouais, mais
l’année qui vient : tranquille, cool, à l’aise… »
Ne vous y méprenez pas.
Pour nous, à Supélec, quand nous disons, « dur et difficile », des images concrètes nous viennent immédiatement à l’esprit. Il a fallu notamment compenser le
moindre soutien financier de l’État et rester sur le chemin que nous nous sommes fixé. Quitte à le parcourir légèrement moins vite : Supélec y est arrivé par un
remarquable travail de tous.
Je vous adresse mes plus chaleureuses félicitations et
mes remerciements les plus sincères pour les résultats
atteints. Bravo et merci à chacun.
Nous avons terminé l’année 2011 sur une note très
positive : le 13 décembre, à l’occasion du deuxième
Forum Centrale-Supélec, qui fut en tout point remarquable, les deux Écoles ont franchi une nouvelle étape
dans leur alliance stratégique en lançant l’association
de préfiguration CentraleSupélec.
Alors 2012 ? Ce sera une année motivante
et passionnante à la fois.
Le contexte économique en 2012 sera a priori, nous le
savons aussi, largement plus défavorable que 2011. Un
tel contexte nous conduira à lutter avec davantage encore de motivation pour relever tous les défis qui sont
devant nous, en particulier financiers.
Mais 2012 sera également passionnante : nous construisons notre avenir !
Notre avenir avec Centrale Paris. Il y eut d’abord ces
dernières années, le temps du rapprochement. L’année
2011 a marqué un deuxième temps, le temps du partage des responsabilités :
lexandrine Urbain est venue nous aider pour la com-A
munication ;
livier Friedel expérimente tous les jours ses dons
-O
d’ubiquité comme directeur des études au service des
deux écoles ;
our les secrétariats généraux, Martine Burton et
-p
Nadine Brière ont leur feuille de route respective, là
encore, au service des deux Écoles.
En 2012, voici venu un nouveau temps, le temps de
nous organiser concrètement.
L’association de préfiguration CentraleSupélec est créée,
il nous faut maintenant lui donner du corps : gouver-
nance, modèle économique, contrat quinquennal
unique avec l’État, statuts juridiques futurs, organisation
et également faire vivre la marque CentraleSupélec.
Beau et intéressant travail en perspective.
Cette alliance nous place idéalement au cœur du projet
de l’Université Paris-Saclay, autre dossier d’importance.
Que 2012 voit enfin se concrétiser ce projet tant porteur d’espérances d’avenir !
La France a une rare opportunité de réunir, ici, sur le
lieu où nous sommes déjà, une concentration unique
en sciences, ouvrant à toutes formes d’innovation,
combinant recherche fondamentale et recherche appliquée, regroupant les plus hauts niveaux de l’enseignement supérieur.
En parallèle de ces grands dossiers, à Supélec nous développerons toute notre activité avec le professionnalisme dont nous savons faire preuve et qui est attendu
de nous. Je pense bien sûr à toute l’activité d’un établissement d’enseignement supérieur comme Supélec. Je
pense également aux financements complémentaires à
trouver. Ceux-ci, exceptionnels, comme la souscription,
et les autres, nous sont nécessaires pour nous doter des
moyens humains à la hauteur de ce que nous ambitionnons dans notre projet de développement.
Je vous l’ai dit, j’ai confiance en nous tous pour relever
ces défis. En évoquant ceux-ci, il me vient à l’esprit
cette citation de René Char : « On ne se bat bien que
pour les causes qu’on modèle soi-même et avec lesquelles
on se brûle en s’identifiant ». Se brûler, pour René Char,
c’est bien sûr l’expression poétique de la passion.
Je fais donc confiance à l’équipe de direction de Supélec et à son Directeur général pour conduire toutes nos
actions avec pugnacité et passion !
Encore meilleurs vœux à chacun pour une excellente année 2012, avec espérance, volonté et plaisir
d’entreprendre.
Temps 3 : vœux communs
Hervé Biausser - Alain Bravo
L’École Centrale Paris et Supélec franchissent une nouvelle étape dans leur alliance stratégique en créant une
association de préfiguration et une marque commune,
les deux écoles affirment clairement leur volonté de
construire l’avenir ensemble.
Le 13 décembre dernier, à l’occasion de la seconde édition
du Forum Centrale Supélec, l’École Centrale Paris et Supélec ont annoncé une nouvelle étape de leur alliance stratégique : d’une part, les deux institutions constituent une
association de préfiguration, structure juridique ayant pour
objet d’instruire et de proposer les modalités du rapprochement en concertation avec tous les acteurs concernés ;
d’autre part, elles créent la marque CentraleSupélec, qui
porte l’image de l’Alliance au travers de l’association.
L’association de préfiguration étudiera les questions relatives à la gouvernance, au modèle économique, au contrat
quinquennal unique avec l’État, aux statuts juridiques
18 – FLUX No 268 - JANVIER-FÉVRIER 2012
FLUX 268 - 1RE PARTIE V07.indd 18
01/03/12 16:18
L’ÉCOLE
Les prochaines étapes :
L’année 2012 va voir aboutir plusieurs actions dans le cadre de la mission de l’association de préfiguration :
futurs et à l’organisation, dans l’objectif-cible aujourd’hui
défini pour 2015. En parallèle, se poursuivront :
- la mise en commun des fonctions essentielles des deux
institutions existantes, notamment le développement en
France et à l’international et les pôles de compétences en
enseignement et en recherche ;
- les deux cursus ingénieur et les deux diplômes.
Elle hébergera également la marque CentraleSupélec, qui
sera nourrie progressivement avec le déploiement des actions communes par conventions d’utilisation de la marque
entre l’association et les établissements.
En 2008, les deux écoles transformaient leur partenariat,
déjà très actif, en une alliance stratégique. Depuis, de
nombreuses étapes ont été franchies, notamment en enseignement et en recherche : création du GIE « Centrale
Paris & Supélec » pour porter les actions de valorisation
de la recherche, ouverture d’options communes de 3e année, notamment dans le domaine de l’énergie, et mise en
place de quatre chaires communes d’enseignement et de
recherche, avec EDF, Bouygues Construction, EADS et PSA
Peugeot-Citroën.
Deux écoles, une même ambition
S’ancrant dans le stratégique projet du Campus de Saclay,
l’alliance de Centrale Paris et Supélec a l’ambition de devenir tout à la fois un pôle de référence dans le domaine
des sciences de l’ingénierie et des systèmes, et un grand
établissement d’enseignement supérieur et de recherche,
CentraleSupélec, acteur majeur
de l’Université Paris-Saclay
L’alliance entre les deux écoles s’inscrit dans le cadre plus
large de l’émergence de l’Université Paris-Saclay, dont
lequel CentraleSupélec sera une composante.
L’Université Paris-Saclay fait en effet partie des cinq lauréats
retenus dans le cadre de l’IDEX(2) (Initiative d’Excellence)
(avec Sorbonne universités, Sorbonne Paris aune vingtaine
d’acteurs du plateau de Saclay, elle devrait compter
rapidement parmi les 20 meilleures universités mondiales.
Forte de son ancrage historique et culturel, l’Université
Paris-Saclay affiche une ambition forte : créer un maillage
dense entre la formation, la recherche et l’entreprise,
pensé comme un « hub d’intelligence et d’innovation »,
qui puisse aussi devenir un lieu de convergence des
sciences fondamentales et des sciences humaines
- au cours du premier semestre, la mise en place de l’équipe de direction du projet, préfigurant l’équipe de direction commune aux deux
établissements ;
- en fin d’année, la finalisation du modèle économique et de la structure juridique cible de l’ensemble, pour une mise en place avant
2015 ;
- Un certain nombre de chantiers seront avancés. Trois sont déjà débutés : l’implantation à Saclay, le contrat quinquennal 2015-2019
(rédaction programmée en 2013), direction des Études. D’autres
chantiers sont prêts à être conduits : direction des Relations Internationales, développement et formation continue, direction de la
Communication, direction financière et contrôle de gestion, DRH,
direction de la Recherche, direction des Systèmes d’Information et
fonctions support. Dans ce cadre, 2012 verra la mise en place des
groupes de travail avec tous les contributeurs (directeurs de Labos et
de Départements et Chefs de Services) afin d’affiner la vision, expliciter et partager les pratiques et les modes de fonctionnement des
deux établissements, démarrer les chantiers prioritaires et se synchroniser avec le projet Saclay.
En parallèle, les projets immobiliers du futur Campus à Saclay, réunissant les deux établissements, auront franchi un certain nombre
d’étapes décisives
scientifique et managérial, classé dans le groupe des institutions dont la mission est de former les leaders du monde
de demain.
Cette perspective se déploiera conformément à une vision
humaniste où la maîtrise des sciences vise à faire progresser
la société en plaçant l’homme au centre, tout en tenant
compte des contraintes, notamment environnementales,
qui pèsent sur elle.
Hervé Biausser et Alain Bravo ont conclu leur
intervention par des souhaits aux personnels
des deux Écoles.
« À tous les personnels de nos deux Écoles, je veux maintenant
souhaiter à titre individuel pour 2012, Santé, Bonheur et Réalisation des projets.
Aux personnels de Centrale je souhaite de goûter les délices de
l’autonomie, la fièvre architecturale de leur future installation et le
plaisir de la découverte du multicampus.
Aux personnels de Supélec je souhaite la joie d’entreprendre que
j’évoquais précédemment, la force de conviction dans les projets
auxquels nous participons sur chacun de nos campus et la fierté
de notre développement.
À nous tous, les bâtisseurs de CentraleSupélec, je souhaite les
« 4ismes » : altruisme, dynamisme, optimisme, volontarisme. » n
(2) IDEX : Appel à projets « Initiatives d’excellence » du programme
« Investissements d’avenir » du Ministère de la Recherche. Les Initiatives
d’Excellence constituent l’action la plus emblématique et structurante des
investissements d’avenir. Elles sont dotées de 7,7 milliards d’euros et ont
pour ambition de permettre de faire émerger en France cinq à dix pôles
pluridisciplinaires d’excellence d’enseignement supérieur et de recherche de rang
mondial, capables de rivaliser avec les plus grandes universités du monde.
FLUX No 268 - JANVIER-FÉVRIER 2012 – 19
FLUX 268 - 1RE PARTIE V07.indd 19
01/03/12 16:18
ISSN 0766-3536
revue des supélec
N° 270 - MAI-JUIN 2012
EXPERTs
vs
Managers
ENTREPRISES/SECTEURS D’ACTIVITÉ :
- spécial 270e numéro : l’Excellence de la formation Supélec
- les 25 ans de la promotion 1987
FLUX 270 couverture V05.indd 1
01/07/12 08:34
flux270-03_Mise en page 1 27/06/12 10:50 Page57
Supélec :
une excellence
sans cesse renforcée
L
a question de l'excellence de la formation de Supélec, et donc de ses diplômés,
ne se pose pas. Comment l’École a fait de son positionnement disciplinaire
historique un atout face aux enjeux mondiaux actuels et futurs ? En s'appuyant sur une puissance scientifique croissante ? Et au travers d'une alliance
stratégique avec Centrale Paris ? Tels sont les ingrédients de son excellence sans
cesse confirmée et développée.
Un positionnement reconnu sur
des enjeux majeurs et d'avenir
Supélec a pris une place à part dans le
paysage de l'enseignement supérieur des
sciences de l'ingénierie et des systèmes.
« Supélec s'est en effet imposée comme la
référence dans trois domaines qui vont bien
au-delà du court terme et de la perspective
d'un premier emploi attractif : sciences de
l'information et de la communication, énergies et systèmes complexes, affirme Marc
Rouanne, président de l'Association des
Supélec. La signature de Supélec dans ces
domaines est unique et adaptée à des enjeux économiques et technologiques du moment et à venir. »
Ce positionnement d'excellence est d'autant plus stratégique que comme le rappelle Marc Rouanne « Qui mieux que des
ingénieurs peuvent répondre à ces questions ? Leur métier est de trouver des solutions élégantes, pratiques, technologiques
et scientifiques. Notre environnement
change, il existe des questions et incertitudes sur le partage de l'information, l'énergie et les ressources, la régulation des
systèmes complexes. » La dernière enquête
emploi témoigne d'ailleurs d'un fort positionnement des diplômés 2011 dans les
domaines cœur de l'excellence de Supélec. « Ils sont plus de 24 % dans l'informatique et les technologies du numérique
(informatique 20,2 % et électronique et télécom 4,5 %), et 21,9 % dans l'énergie »,
précise Alain Bravo, directeur de Supélec.
Outre un bagage scientifique et techno-
logique adapté aux grandes questions
d'avenir, les élèves de Supélec ont développé une posture essentielle pour aborder
des problématiques volatiles, complexes
et internationales. De plus, si hier la formation d'un ingénieur restait valide durant des décennies, face aux évolutions
rapides de son environnement et des enjeux, il doit savoir se développer tout au
long de sa vie. « Dans les années à venir, la
volatilité des problématiques, de l'écosystème, des solutions, demandera une capacité à apprendre de plus en plus
prépondérante, insiste Mars Rouanne. En
FLUX N° 270 - MAI-JUIN 2012 - 57
créant des connexions entre les personnes,
les cultures, les nouvelles façons de travailler, les technologies. Leur capacité à rebondir, à être multiforme sera donc essentielle.
Désormais, il doit savoir se réorienter, se développer intelligemment, se remettre en
question. » « C'est grâce à leur culture système, que les Supélec sont à même d'appréhender de manière large, englobant tous
les aspects techniques, commerciaux, économiques et humains, les problématiques »
ajoute Alain Bravo. L'excellence des Supélec peut sans aucun doute s'exprimer
dans le temps grâce à cette posture clé.
flux270-04_Mise en page 1 28/06/12 10:51 Page58
Montée en puissance
scientifique
« Supélec a su grandir de manière impressionnante au plan scientifique » se réjouit
Marc Rouanne. Et de fait, que soit dans le
domaine de recherche doctorale, des publications, la progression a été intense ces
15 dernières années. L’École a intensifié sa
différenciation dans ses domaines scientifiques, technologiques et de l'ingénierie
clés. Un développement crucial et indispensable pour exister au niveau mondial.
Elle a pris sa place dans les technologies et
l'ingénierie des systèmes complexes. Par
voie de conséquence, l'excellence du cursus ingénieur n'en a été que développée.
et de la l'alliance
avec Centrale Paris
En 2005, au travers d'un partenariat,
Supélec et l’École Centrale Paris semaient
les germes d'une ambition commune :
devenir « un pôle de référence dans le domaine des sciences de l’ingénierie et des systèmes, et un grand établissement d’enseignement supérieur et de recherche, de renommée mondiale, dont la mission est de former les leaders du monde de demain »,
s'ancrant dans la future Université ParisSaclay.
En 7 ans, le chemin parcouru témoigne
d'une belle réussite. En 2008 les écoles
passaient à la vitesse supérieure en
nouant une alliance stratégique, base de
leur participation à la formation du plateau de Saclay. Depuis 2012, c'est une
marque commune CentraleSupélec, qui
porte désormais l'étendard d'une association de préfiguration qui travaille à ce que
sera la gouvernance, les statuts juridiques
et l'organisation entre les alliés, au modèle
économique et au contrat quinquennal
unique avec l’État, pour 2015.
Ce rapprochement stratégique se traduit
par une mise en cohérence de leurs complémentarités en matière de formation et
de recherche. « L'option Énergie (appelée
Majeure à Supélec) commune avec Centrale
fonctionne très bien, constate Alain Bravo,
nous formons même ensemble plus d'ingénieurs dans le domaine de l'énergie que le
Grande-Bretagne ! Ou que l'on parle du domaine électrotechnique, nos écoles sont au
premier plan. Les 100 élèves que nous formons chaque année se placent très bien, les
entreprises sont très demandeuses, en particulier de leurs compétences autour de la
convergence des réseaux d'énergie et des réseaux d'information et informatique. La prochaine étape est déjà engagée, elle concerne
un parcours commun de 3e année dans le
domaine des transports. » Au plan scientifique et des relations avec les entreprises
aussi les choses avancent à grands pas :
58 - FLUX N° 270 - MAI-JUIN 2012
avec déjà quatre Chaires communes d'enseignement et de recherche. Le GIE
« Centrale Paris & Supélec » portant les
actions de la valorisation de la recherche.
Depuis 2010, les élèves des deux écoles
organisent ensemble le forum entreprises
annuel, le Forum Centrale Supélec. « Il est
devenu l'un des plus importants forums au
plan européen, avec plus de 180 entreprises
présentes, 20 partenaires académiques et
3 500 visiteurs étudiants » souligne Alain
Bravo.
L'installation de Centrale Paris à Gif-surYvette sur un terrain situé face à Supélec,
est actée et prévue pour 2016.
A. D-F
Marc Rouanne,
président de l'Association
des Supélec
Alain Bravo,
directeur de Supélec
ISSN 0766-3536
REVUE DES SUPÉLEC
N° 271 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
LES SYSTÈMES
COMPLEXES
00COUV 271Déf.indd 1
30/10/12 08:48
ÉDITORIAL
éditorial
enjeux sociétaux et systèmes complexes
L
es grands enjeux sociétaux du XXIe siècle sont de nature systémique : accès aux
ressources essentielles en eau, en alimentation, en énergie ; développement durable, santé, transports, sécurité, finances, pour n’en citer que quelques-uns.
Ils sont systémiques en ce sens que :
u le nombre des parties prenantes s’est multiplié avec la mondialisation, et la diversité
des services à satisfaire se traduit par des spécifications de plus en plus complexes pour
traduire les interactions relationnelles ;
u
les solutions à concevoir sont multidisciplinaires et intègrent des composants et équipements multi-
physiques, multi-échelles dans des configurations dont il convient de garantir la réactivité et de prévenir
les comportements à risques ;
u l’exploitation y est adossée à des systèmes de mesure et de traitement d’informations qui doivent être
de plus en plus intelligents pour satisfaire à la fois à des objectifs d’optimisation à court-moyen terme et
d’évolutivité sur le long terme.
Les compétences en œuvre sont au cœur d’une continuité entre recherche amont et recherche en interaction avec le monde socio-économique.
Pour CentraleSupélec elles s’appuient sur le socle technologique : communications, énergie, procédés.
Mais, comme l’écrit Alain Appriou, vice-président chargé des Clubs techniques de la Société de l’électricité,
de l’électronique et des technologies de l’information et des communications - la SEE - dans « Gestion de la
complexité et de l’information dans les grands systèmes critiques » - CNRS éditions 2009 : « Sur ces bases,
des formalismes et des processus particuliers doivent être développés pour satisfaire la multitude de situations
attendues.»
Se forgent ainsi les sciences de systèmes au sein de l’Institut Centrale Supélec Sciences des Systèmes - C3S,
sur la base de recherches relatives aux systèmes hybrides, non linéaires, complexes ; à la commande robuste,
prédictive ; au traitement statistique des signaux, à temps continu ou à échantillonnage irrégulier ; à l’apprentissage et la caractérisation de l’incertitude …
Au cœur de ces « systèmes complexes », les sept articles réunis ci-après donnent un aperçu de la diversité
de quelques-unes des disciplines abstraites et de quelques domaines d’applications. Que leur lecture vous
fasse partager les nouvelles idées de leurs auteurs et vous fassent découvrir les nouveaux domaines dans
lesquels entrent les jeunes ingénieurs !
Alain B RAVO
Directeur général de Supélec
C’est avec ce numéro 271 de Flux, dont le dossier est réalisé par l’École, que Yves Tanguy a souhaité
mettre fin à la mission qu’il assurait depuis 2009. Yves, avec le concours du comité de rédaction, a
consacré beaucoup de son temps à la conception, à la réalisation et au contrôle de la production de
19 numéros de notre revue durant cette période. Il a mené cette tâche avec beaucoup de rigueur et d’exigence quant à la qualité finale de chaque édition. Je voudrais, en votre nom, le remercier vivement d’avoir
accepté ce pilotage de Flux, lien fondamental entre les membres de la communauté Supélec.
Marc Rouanne (85)
Président de l’Association des Supélec, directeur de la publication Flux
FLUX No 271 – SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 – 1

Documents pareils