jardins et maladie d`alzheimer : dimensions sociale
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jardins et maladie d`alzheimer : dimensions sociale
JARDINS ET MALADIE D'ALZHEIMER : DIMENSIONS SOCIALE ET THERAPEUTIQUE Dr. Thérèse Jonveaux, Dr. Reinhard Fescharek CHU de Nancy, Centre Paul Spillmann «Si vous possédez une bibliothèque et un jardin vous avez tout ce qu’il vous faut» Cicéron La maladie d’Alzheimer concerne près de 800 000 personnes à l’heure actuelle en France. Le principal facteur de risque est l’âge. Redoutée, ses représentations sociales sont très négatives, elle «cristallise toutes les peurs liées au vieillissement» (Gallez, rapport de l’OPEPS 2005). Les signes précurseurs concernent les fonctions dites cognitives : mémoire, langage, reconnaissance des objets, des visages, réalisation des gestes, mais aussi jugement, critique, capacité d’organisation... Des signes psycho-comportementaux, apathie ou au contraire, agitation, anxiété, dépression, hallucinations, troubles du sommeil, s’y associent très fréquemment… L’entourage joue un rôle essentiel auprès des malades, apportant aide et soutien pour faire face à la vie quotidienne. À l’heure actuelle, si des thérapeutiques médicamenteuses existent, nous ne disposons pas de traitement curatif. Face aux multiples facettes de la maladie, des soins diversifiés et des approches non médicamenteuses sont nécessaires pour prendre en compte les dimensions neurologiques, sociales, familiales, de cette affection redoutable. L’effet bénéfique de la présence de jardins en milieu hospitalier sur des populations très diverses a été rapporté dans différents travaux : Ainsi, sur plus de 140 personnes, venues dans un hôpital, consultants ou accompagnants, 95% d’entre elles décrivent un effet apaisant des espaces verts. Les soignants expriment que les jardins et espaces verts hospitaliers leur permettent de diminuer anxiété, stress et humeur dépressive. Les patients, surtout ceux atteints de maladies chroniques, qui fréquentent régulièrement les hôpitaux, apprécient eux aussi leurs espaces verts. Le jardin et les zones fleuries notamment, représentent aussi un repère efficace pour se diriger au sein d’un bâtiment fonctionnel, uniforme. Ainsi, tant les usagers que les professionnels expriment-ils leur satisfaction au travers des différentes enquêtes rapportées dans la littérature. (2) (3) (4) (9) Plus étonnant peut-être, l’effet de la simple vue d’un environnement naturel est aussi attesté : dans un bureau, une salle de réunion, pouvoir observer un paysage naturel par la fenêtre améliore la qualité de vie ressen- tie durant le temps de travail, atténue les sentiments d’angoisse, souvent éprouvés dans un hôpital qui, malgré toute sa volonté de soins, est un lieu impersonnel, parfois ressenti comme hostile. D’autres impacts positifs sur les soins liés à l’environnement ont été établis. Sur une petite cohorte, en milieu chirurgical, après cholécystectomie, une durée d’hospitalisation plus brève et une moindre consommation d’antalgiques sont observées chez les patients dont la chambre a vue sur un espace vert ; ceux-ci expriment des commentaires analysés à travers les transmissions infirmières, moins négatifs sur leur état de santé. (10) En soins intensifs de chirurgie cardiaque, sur 160 patients, quatre types de posters installés dans les chambres ont été comparés : deux paysages naturels, une forêt d’arbres et un sous-bois assez sombre, une peinture abstraite, un mur nu. La vue des arbres apparaît comme la plus bénéfique avec, là encore, diminution de l’anxiété et des doses d’antalgiques consommés.(16) En unité de soins de longue durée, les soins de toilette aux stades sévères de la maladie d’Alzheimer se déroulent mieux, le comportement du patient est mieux adapté si le résident peut écouter les bruits de la nature et si la salle de bain est décorée avec des reproductions de paysages. ( 17) Outre cet impact bénéfique, aux champs d’application divers, des jardins, d’un environnement naturel, parfois même de sa simple représentation sans doute par les évocations qu’elle suscite, au cours de la maladie d’Alzheimer, des objectifs à visée thérapeutique spécifique peuvent être développés à travers un jardin. Intérêt de la poursuite d’activités au jardin Maintenir une activité concrète dont la complexité peut être adaptée au degré des troubles, un exercice physique, s’avère possible à travers des activités pratiquées à son rythme, dans les jardins personnels…la présence d’un membre de l’entourage pour accompagner le jardinage présente l’avantage d’une participation modulée de chacun, d’une source d’échanges, d’un sujet de conversation familier ancré dans les repères temporels : rythme des saisons, de la pousse des végétaux, bien souvent source de réminiscences personnelles. Certaines précautions sont cependant de mise : le patient peut présenter des difficultés à identifier les plantes qu’il connaissait auparavant, à en faire un usage inadéquat. Il faut écarter celles dont l’ingestion peut présenter un risque; les produits toxiques doivent être rangés sous clé, utilisés de préférence hors de la présence du patient; les appareils tranchants en cas de difficultés sur les gestes complexes (troubles praxiques) ne doivent plus être employés par le patient dont le sens du danger par ailleurs s’émousse: il peut faire des gestes disproportionnés sur une échelle, source de chutes ; une réaction ralentie face à un risque, l’inadéquation possible de la réponse à la situation, doivent être prises en compte. Déambulation et risque de fugue sont au cœur des préoccupations de l’aidant qui craint une sortie intempestive vers la rue et redoute que le patient ne s’égare en raison de sa désorientation spatiale. L’aidant réagit alors souvent en limitant, voire interdisant l’accès du patient au jardin hors de sa présence. Ceci, source d’incompréhension par le patient peut engendrer de sa part des troubles comportementaux, agitation, voire agressivité. Des mesures de sécurité appropriées, souvent simples à mettre en œuvre pour clore le jardin, permettent de laisser le patient s’y rendre à sa guise. - Un stationnement commode pour les voitures à proximité de l’entrée du jardin; - Des sols antidérapants et lisses, genre bitume, car les malades lèvent mal les pieds et il faut penser aux personnes utilisant déambulateurs ou fauteuils roulants; - Du mobilier pour s’asseoir, bancs à accoudoirs, sièges individuels faciles à déplacer à l’ombre; - Une aire de jeux pour les petits enfants éventuellement pour regarder «la vie»; - Un design des jardins plus à l’anglaise qu’à la française, des massifs de fleurs avec une espèce dominante par saison: primevères, jonquilles, tulipes, bégonias, œillets, pensées, lavandes, hortensias, des arbres ou arbustes: chèvrefeuilles, acacias. Proscrire troènes et peupliers d’Italie ; les marronniers et tilleuls ne sont pas à planter au-dessus des bancs; - Un bassin de petites dimensions avec jet d’eau léger, quelques plantes aquatiques et des poissons et non de vastes bassins dont les jets d’eau plus imposants risquent de provoquer peur et angoisse; - Une horloge avec cadran et chiffres arabes, pour donner l’heure, mesurer la durée du temps. La promenade et les jardins de la cité Une enquête auprès de membres, familles et proches de malades, de l’association Alzheimer 54, effectuée à notre demande par son président, éclaire leurs besoins et souhaits dans ce domaine. Premier constat d’importance, le proche est presque toujours l’instigateur de la sortie, car il constate un évident bien-être chez son malade, même si celui-ci s’exprime peu. Le besoin de promenade, de sortir du domicile, de l’atmosphère un peu étouffante de la maison de retraite, satisfait en partie la déambulation. Cet exercice physique fatigue volontairement, contribue à mieux équilibrer l’alternance jour-nuit, entretient l’appétit. Différents éléments sont cités comme source de plaisir dans un parc ou jardin : la possibilité de voir ou de revoir la vie, du monde, de rencontrer ou non des personnes, l’alternance des saisons avec l’éclosion du printemps, la féerie des couleurs. Le proche ressent un apaisement du stress par un moment de détente et de calme, tant pour le malade que pour lui-même. Voici les souhaits exprimés par les membres de l’entourage des patients interrogés : En établissement, que représente exactement le jardin : un espace sécurisé autorisant moins de contrainte ? Simplement un élément décoratif ? Une enquête menée à Nancy révèle que si 90% des établissements pour personnes âgées dépendantes accueillent des patients atteints de maladie d’Alzheimer, il n’y existe aucun aménagement spécifique en dehors d’une sécurisation de l’espace vert : celle ci n’est présente que dans 38% des établissements interrogés. Différentes études ont montré l’impact négatif d’un environnement architectural inadapté et à l’inverse l’amélioration en particulier des troubles du comportement lorsque l’accès des patients à un jardin sécurisé est possible. ( 1) (6) (7) (18) Un jardin à véritable visée thérapeutique s’adapte aux troubles des patients, prend en compte leurs besoins et ceux de leur entourage, des soignants, des thérapeutes, des animateurs, pour offrir un cadre à diverses activités. Dans ses ouvrages sur les jardins thérapeutiques, Clare Cooper Marcus résume ainsi les principes de base de tels jardins en établissements accueillant des patients atteints de maladie d’Alzheimer. WWWSNHF.ORG La signalisation du jardin, son accessibilité, l’identification facile des portes vers l’unité de soin doivent être étudiées ; la proximité de toilettes est utile; les sentiers circulaires, sans impasse, favorisent la découverte de l’espace et ramenant les patients naturellement vers les soignants, jouent un rôle rassurant. Il faut ménager une zone de transition progressive de luminosité pour passer de l’intérieur vers le jardin, choisir des sols non réfléchissants, en raison des pathologies ophtalmologiques avec des phénomènes d’éblouissement, de reflets perturbants, susceptibles d’induire retrait et refus de sortir au jardin. La présence d’eau, très souvent citée, est souhaitable, ainsi que de l’ombre à profusion, des zones pour jardinage et/ou hortithérapie. Les plantes, robustes, car les patients ne sont pas toujours de très bons jardiniers, apportent parfums et goûts. A coté des plantes traditionnelles, roses, bulbes printaniers, des plantes surprenantes, étonnantes, incitent aux commentaires et questions (13)…ainsi faut-il des surprises dans ces jardins, qui bougent au fil du temps, des mois et des saisons. Si possible enfin, installer des œuvres d’art à impact positif est important. (2) (3) (12) (15) L’hortithérapie D’après l’INSEE, 35,6% des personnes âgées pratiquent le jardinage (Vellas cité dans 14). De véritables potagers thérapeutiques peuvent être prévus pour les patients encore suffisamment autonomes sur le plan moteur et cognitif : ceux-ci disposent alors parfois même d’un véritable petit espace personnel à cultiver à leur guise. Des plates-bandes et massifs surélevés, disposés à hauteur des personnes en fauteuils roulants, peuvent être aménagés. Pour les patients atteints de maladie d’Alzheimer, un encadrement de l’activité par des soignants formés est nécessaire en collaboration avec des jardiniers professionnels qui doivent aussi assimiler les impératifs liés aux troubles des patients. Le concept du jardin «art mémoire et vie» du Centre Paul Spillmann (CHU de Nancy) (13) Une réflexion approfondie sur les conséquences de la maladie d’Alzheimer a été menée, ainsi que sur les modalités d’adaptation d’un lieu différant du cadre hospitalier traditionnel, paisible et attractif pour les patients et leur entourage ; bien au-delà d’un simple espace de déambulation sécurisé, les objectifs du jardin sont thé- rapeutiques en favorisant l’autonomie par la reprise d’activités habituelles, habillage, marche, l’amélioration de la qualité de vie des patients soignés dans le service et de celle de leurs aidants. Aux principes de base cités, nous avons voulu lors de la conception de notre jardin, adjoindre ceux de la réhabilitation cognitive : apporter un enrichissement de l’environnement sensoriel stimulant, de par sa structuration, les repères fournis, solliciter l’orientation spatiale, temporelle, la mémoire personnelle, sémantique, sociale… Ce jardin doit aussi favoriser des émotions positives, accroître la communication, entre patients, entourage, soignants, grâce à la médiation de la nature, et des œuvres d’art. Le choix de thèmes bien distincts basés sur des invariants culturels, illustrés par les plantations et les sculptures permet d’étoffer et de diversifier les apports thérapeutiques. Pour développer les potentialités de notre jardin «Art, mémoire et vie», une enquête d’évaluation de celui-ci dans son état initial a été menée auprès des patients et visiteurs ainsi que de l’ensemble des équipes soignantes : 20% des patients interrogés trouvent appréciable de sortir de l’ambiance hospitalière, 60% d’être en contact avec la nature. 73% des accompagnants ont un jugement positif sur le jardin, 90% des soignants le considèrent comme un outil facilitant la communication avec les patients et leurs collègues; les petits enfants semblent visiter plus facilement leurs aînés lorsque le temps permet d’aller dans le jardin. Le concept, élaboré ensuite de manière pluridisciplinaire, réunit des éléments de sollicitation cognitive, notamment de la mémoire, à une rencontre de l’art grâce aux sculptures disposées de manière permanente dans le jardin inscrites dans son cadre végétal, conçues pour faciliter une stimulation sensorielle multiple : tactile, visuelle et auditive. L´art permet d’intégrer ces multiples aspects dans un concept cohérent et harmonieux lui conférant spécificité, originalité et assurant son unicité. Les quatre éléments fondamentaux Terre, Feu, Eau, Air, associés à celui de l’Homme, sont illustrés dans des carrés à travers une harmonie entre couleur dominante, formes, matériaux et architecture environnante. La conception du jardin repose sur les différentes stratégies en matière d’espace (8) et les principes énoncés plus haut : En terme de macrostratégie sur un cadre architectural structuré, facilitant le repérage spatial, assuré par les bâtiments et la disposition «à la française» avec un aménagement à l’anglaise au sein des carrés ; Sur un lieu «écologique» en référence à la vie quotidienne et sociale ayant recours à des mésostratégies : ce lieu contraste avec le caractère artificiel d’un service de soins, promenade et/ou repos en plein air seul ou en groupe, observation des plantations, de la météorologie, permettent à un autre mode de relation de se tisser entre patients, proches, soignants… Sur un enrichissement sensoriel plurimodal : - Audition de sons naturels : fontaine, mobiles sonores de certaines sculptures, oiseaux, bruits de la ville … - Vision : repérage visuel fort par les coloris thématiques des massifs, les sculptures, l’utilisation judicieuse de l’éclairage; - Odorat : plantations parfumées présentes dans chaque carré; - Goût : grâce à des arbres fruitiers évoquant les jardins et vergers de la Lorraine; - Toucher : feuillages des plantes, eau, bancs et sculptures conçus pour être touchés, créer un contact agréable de par le matériau et la forme choisis ; Sur une sollicitation cognitive qui fait référence aux microstratégies - Mémoire : repères temporels : rythme des saisons incarné par le jardin lui même, présence de l’horloge, disposition sous les galeries de panneaux illustrant la mémoire collective et sociale. Le jardin illustre tout à la fois la notion de permanence par les sculptures et l’écoulement du temps par l’évolution de la nature ; - Langage : le partage d’une expérience favorise la communication ; - Gnosies visuelles : la présence d’objets réels, familiers, la découverte des sculptures qui peuvent être contemplées sous différents angles, apportent un important enrichissement perceptif. Sur des aspects comportementaux et émotionnels : - La promenade correspond au besoin de déambulation sans contrainte, dans ce lieu sécurisé à proximité des soignants, allées, galeries et chemins au sein des carrés, évitent les culs de sacs sources d’anxiété mais aussi les parcours monotones en simple boucle, la promenade accompagnée vise la réassurance le temps d’une relation, individualisée, à l’autre ; - La sollicitation d’émotions personnelles, de la mémoire sociale; - L’intégration d’une dimension artistique, sans interdit à l’opposé d’un musée, ciblée et intégrée à l’environnement, sollicite des émotions positives, suscite des réminiscences par la possibilité d’observer, de toucher des sculptures de différentes formes, tant abstraites que figuratives. Les matériaux, diversifiés y contribuent : bois, métal, pierre et vitrail, sculptures sonores apportent des éléments interactifs, invitent les patients et visiteurs, même les plus jeunes à découvrir, se réjouir, être surpris de ce jardin, qui se conçoit dans une appréhension globale, sculpture, œuvre d’art en lui-même. Le jardin est adapté à la pratique de thérapies non médicamenteuses assurées par les différents professionnels de l’équipe qui participent à cette démarche, encadrée par les psychologues. Les ateliers à visée thérapeutique en individuel ou en petits groupes, ont été prévus en s’inspirant des méthodes de prise en charge non médicamenteuses dans la maladie d’Alzheimer. Les ateliers transgénérationnels réunissant des participants de différentes générations, sont envisagés en tant que support, prétexte à la rencontre : les enjeux sont relationnels et non occupationnels. En veillant au maintien du rôle de chacun par rapport à l’autre, ils permettent que ceux-ci s’articulent autour de réels échanges. Ce projet a reçu une subvention spécifique de la Fondation Méderic Alzheimer en 2008-2010. Enfin, la prévention du syndrome d’épuisement professionnel des soignants, si fréquent en gériatrie, est aussi un effet escompté du jardin. Les bénéfices de la présence de jardins en milieu hospitalier, tant pour les patients que pour leur entourage et les soignants qui interviennent auprès d’eux, sont attestés par différents travaux. Les jardins à visée thérapeutique doivent faire l’objet d’une conception et d’un aménagement spécifiques en fonction de ceux qui les utilisent. Dans le cadre de la maladie d’Alzheimer de tels jardins peuvent représenter un apport aux pri- WWWSNHF.ORG ses en charge non médicamenteuses, contribuer à maintenir les liens sociaux, inter et transgénérationnels. Une méthodologie rigoureuse et une évaluation sont nécessaires afin d’établir et d’approfondir les recommandations dans ce domaine encore partiellement exploré (5) (11) (19). Bibliographie 1- . CohenCohen-Mansfield J., Werner P., P. Visits to an outdoor garden: Impact on behavior and mood of nursing home residents who pace. 1998 In B.J. Vellas, J. Fitten, G. Frisconi (Eds.): Research and Practice in Alzheimer’s Disease Intervention in Gerontology. Serdi Publishing:Paris, France. 2- Cooper Marcus C., Barnes M., Gardens in Health Care Facilities: Uses, therapeutic benefits, and design considerations, Martinez, CA., The Center of Health Design, 1995 3- Cooper Marcus C., Barnes M. “Healing gardens” Therapeutic benefits and design recommendations, J Wiley & Sons, Inc, 1999 4- Cooper Marcus C., Healing gardens in hospitals, Interdisciplinary design and rechearch e-Journal, Vol I, Issue I, Design and Health, Jan 2007, 5- Craig M. Zimring, Janet E. 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