DOSSIER n° : 49211 CHENEHUTTE TREVES CUNAULT (49

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DOSSIER n° : 49211 CHENEHUTTE TREVES CUNAULT (49
Le 08 février 2013
DOSSIER n° : 49211
CHENEHUTTE TREVES CUNAULT (49)
Propriété BILLARD
30 rue des Bords de Loire
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Glissement de terrain au droit du coteau
SARL au capital de 5 000 €
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A la demande de Mme BILLARD, nous nous sommes rendus le 06 février 2013, au 30 rue des
Bords de Loire, sur la commune de Chênehutte-Trèves-Cunault (49), pour faire constat de
glissements de terrain survenus au niveau du coteau situé sur sa propriété.
Notre mission consistait à faire constat du mouvement de terrain ; à évaluer les risques que
les masses représentent dans la situation actuelle ; et à fournir toutes préconisations de
traitement du sinistre.
Notre visite des lieux s'est déroulée en présence de la propriétaire.
DESCRIPTION SUCCINCTE DU SITE
La propriété BILLARD est située à Chênehutte, au pied du coteau rive gauche de la Loire. Elle
comprend un bâtiment d'habitation situé en avant et contre un coteau constitué d'une paroi
subverticale d'environ 6 m de hauteur, surmontée de terrains en pente relativement
soutenues (pente moyenne 40° par rapport à l'horizontale), boisées.
Le 07 mai 2012, suite à une période de précipitations relativement soutenues, un glissement
de terrain s'est produit au niveau de la pente boisée surmontant la paroi rocheuse
subverticale à l'arrière de la maison.
Plus récemment, le 22 décembre 2012, un nouveau glissement s'est produit, étirant la zone
de déstabilisation, qui couvre désormais une surface d'environ 100 m², avec un front
d'environ 12 m de longueur.
Les formations en présence correspondent aux unités Turonienne (Ere Secondaire),
constituées d'une ossature de tuffeau relativement compact, dans lequel sont creusées des
petites cavités en pied de coteau ; cavités aujourd'hui inaccessibles en raison de la présence
des éboulis pour l'une d'entre elles.
Les instabilités et les désordres sont actuellement, exclusivement, cantonnés à la parcelle de
Mme BILLARD, avec des glissements survenus sur la parcelle cadastrée AE 189, et des
éboulis accumulés en pied de coteau sur la parcelle AE 93, immédiatement au voisinage du
bâtiment d'habitation.
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CONSTAT SUR SITE ET COMMENTAIRES
Les glissements de terrain correspondent aux mouvements des sols superficiels argilolimoneux, situés initialement au toit de la masse rocheuse de tuffeau. Le contact est très
incliné, puisqu'au droit de la zone d'arrachement, la pente actuelle atteint 50° par rapport à
l'horizontale.
Les glissements de terrain ont pour origine des conditions météorologiques relativement
défavorables, qui ont conduit progressivement à des saturations en eau de la masse
rocheuse, et à des circulations de subsurface au toit de celle-ci, provoquant des glissements
superficiels dit "glissement de peau".
Le premier glissement de mai 2012 s'est initié suite à des fortes pluviométries. Mme BILLARD
a, alors, engagé des travaux qui ont consisté en la fixation de la paroi rocheuse
immédiatement à droite de la zone de glissement ; paroi rocheuse qui a subi une légère
décompression. Par la pose de ces tirants passifs, Mme BILLARD a paré à toute instabilité
d'importance, qui aurait concerné les masses rocheuses.
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Il a, par ailleurs, été procédé à l'évacuation des éboulis, estimés pour ce premier mouvement
de terrain à environ 30 m³.
Le coût de ces travaux réalisés au début de l'été 2012, s'élève à environ 4 800 € TTC.
Le glissement de terrain du 22 décembre 2012 est, certes, lié à une problématique de
pluviométrie soutenue, mais a pour origine l'extension de la zone de mouvement de terrain,
au droit de masses particulièrement instables, environnantes au premier sinistre, car ayant
subies une décompression naturelle lors du premier glissement.
Les pentes très soutenues dans cette zone de flanc de vallée sont aussi, pour partie,
responsables des conditions de sinistre. Ainsi, dans la zone boisée située en amont de la
zone sinistrée, nous avons pu repérer la trace d'un glissement ancien d'importance, puisque
occupant une surface de 400 à 500 m². Dans ce secteur, les arbres prennent une forme en
"tuyau de pipe", signalant des mouvements superficiels dans la pente.
Ces constats faits, il ressort que la zone de mouvement de terrain présente encore
actuellement des masses très instables. Ainsi, latéralement, en partie gauche, une masse
s'est mobilisée et menace de glisser. En partie haute, à droite, des fentes de traction
signalent la mise en mouvement de masses. Enfin, en partie médiane droite, deux masses
d'importances sont actuellement glissées et "posées" dans la pente.
Des pluies soutenues risquent, à tout moment, de provoquer la mise en mouvement de ces
masses instables, qui représentent un volume estimé à environ 15 m³.
Compte tenu de la position en surplomb vis-à-vis du bâtiment d'habitation de la
zone d'instabilité et de la proximité de cette habitation, la menace est réelle et
importante, et on peut estimer qu'il existe un risque non négligeable pour, d'une
part, une partie des structures construites, et d'autre part, pour les personnes qui
circuleraient éventuellement sur la propriété.
Ce risque de mouvement de terrain subsistera tant que des travaux, traitant
directement la zone de glissement, n'auront pas été engagés.
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Ces travaux devront consister :
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-
En la purge au moins des quatre masses déstabilisées, signalées sur les planches
jointes.
-
En la purge et le reprofilage de toutes les masses instables situées en périphérie
latérale et sommitale, à la zone de glissement.
-
En la stabilisation des masses latérales par la mise en œuvre de grillages plaqués
mailles double torsion, 60/80 mm, fils 2.7 mm, ancrés en tête et en pied par
tirants passifs d'ancrage, d'une longueur minimale de 2.50 m. Les grillages
plaqués devront bénéficier d'un câblage périphérique acier 16 mm, mais
également de câblages intermédiaires, pour assurer un plaquage efficace des sols
et interdire toute mise en mouvement potentielle. Trois zones sont concernées par
la pose de ces grillages plaqués ; zones latérales aux glissements et notamment
en partie basse, de manière à éviter toute extension latérale basse du front du
glissement, qui pourrait faire remonter la zone d'instabilité. Ainsi, en partie droite,
un grillage d'environ 30 m² est nécessaire (7 m de hauteur pour un front
d'environ 4 m à 4.50 m) ; en partie gauche, un grillage de 30 m², de même
dimension que précédemment ; et en partie latérale gauche haute, un grillage
d'environ 20 m² à placer selon les éléments de purge réalisés.
-
En l'évacuation des masses éboulées qui, après les purges, atteindront environ
40 m³.
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CONCLUSIONS
Le glissement de terrain qui s'est produit le 22 décembre 2012 est une extension d'un
sinistre initié en mai 2012, par mobilisation et déstabilisation des franges latérales
initialement décomprimées.
La pente et les pluviométries sont les mécanismes déclenchant du sinistre.
Il subsiste, aujourd'hui, des masses instables représentant, au minimum 15 m³, et des zones
latérales également décomprimées.
Compte tenu de la position de la zone de mouvement de terrain, et de la proximité du bâti, il
existe, actuellement, un risque important pour la sécurité à ce niveau, et des travaux
préventifs doivent être entrepris rapidement pour purger les masses instables, et fixer par
grillages plaqués les zones latérales basses, afin d'interdire toute extension du front.
Fait à Restigné
le 08 février 2013
C. LEOTOT
Docteur es-géologie
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