sefo fkt 21x21 - University of Cape Town

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sefo fkt 21x21 - University of Cape Town
Crépuscule - Photo : P. Men
Sommaire
P2
Remerciements
P4
Mots du Ministre
P6
Préface
P7
Introduction
P8
1- Généralités
P8
P10
P12
1.1- Le climat de Madagascar
1.2- Tendances globales et régionales
du climat
2- Evolution récente du climat
de Madagascar
P13
2.1- La température de l’air
P16
2.2- Les précipitations
P20
2.3- Les cyclones tropicaux
P23
3- Projections climatiques à Madagascar
P23
P24
3.1- Modélisation du climat
3.2- Futurs scénarios du climat :
température
P26
3.3- Futurs scénarios du climat :
précipitations
P28
3.4- Futurs scénarios du climat :
cyclones tropicaux
P30
Conclusion
Chute de la Lily - Photo : MR
Remerciements
Auteurs
La Direction Générale de la Météorologie remercie le Trust Fund
for Environmentally and Socially Sustainable Development
(TFESSD), le South Africa Consultant Trust Fund, la Bank
Netherlands Partnership Program et la Banque Mondiale pour avoir
financé ce travail.
Direction Générale de la Météorologie
• Zoaharimalala Rabefitia
• Luc Yannick Andréas Randriamarolaza
• Marie Louise Rakotondrafara
Climate Change Analysis Group University
of Cape Town
• Mark Tadross
• Zheng Ki Yip
Nous remercions l’Université de Cap Town, la Banque Mondiale et
ProVention Consortium pour leur assistance. Nous remercions
également les groupes de modélisation, le Program for Climate
Model Diagnosis and Intercomparison (PCMDI) et le Working
Group on Coupled Modelling (WGCM) du WCRP (World Climate
Researsh Program) pour l’obtention des données du WCP (World
Climate Program). Les supports de ces données sont fournis par
l’Office of Science, U.S. Department of Energy.
Nos remerciements vont aussi à l’équipe chargée de la Gestion
des Risques de Catastrophes et de l’Adaptation au changement
climatique de la Banque Mondiale pour avoir soutenu cette
initiative. Nous remercions finalement tous ceux qui ont contribué
à la réalisation de ce rapport.
p2 • Le changement climatique à Madagascar
Le changement climatique à Madagascar • p3
our le Ministère des Travaux Publics et de la Météorologie,
le développement des infrastructures routières reste une
des priorités pour assurer et soutenir la croissance
économique de Madagascar. Les principales activités consistent
par conséquent à entretenir et étendre le réseau routier selon
un planning défini. Outre les contraintes financières qui conditionnent
la réalisation des projets routiers, ce sont les conditions climatiques
qui amplifient les difficultés techniques des travaux (dégradations
dues aux intempéries et application rigoureuse des normes).
Les observations, les prévisions météorologiques et climatiques
effectuées par la Direction Générale de la Météorologie sont d’une
grande importance à cet égard.
Route de Mahajanga - Photo : MR
P
Mots du Ministre
des Travaux Publics
et de la Météorologie
Photo Ministre
A côté de sa mission à caractère fondamental qui est de fournir
des informations sur le temps et le climat pour la sécurité des
biens et des personnes, la contribution de la météorologie est
vitale dans la réalisation des priorités de notre pays surtout dans
le domaine du développement du monde rural et l’effort pour
une croissance économique soutenue. En effet, d’une part, au
stade actuel des pratiques agricoles à Madagascar, les rendements
sont encore, pour une grande partie, tributaires des conditions
climatiques. D’autre part, une tendance à la croissance économique
amorcée après plusieurs années d’effort peut être ralentie ou
même anéantie par des phénomènes météorologiques extrêmes
(sécheresses, cyclones, inondations) si des précautions ou
mesures préventives n’ont pas été prévues en tenant compte
des informations météorologiques (norme, assurances, …). La
valorisation et la considération des informations météorologiques
dans le processus de planification et de prise de décision doivent
donc être un impératif surtout en ce moment où l’on redoute
les effets néfastes du changement climatique.
Ce rapport vient à point nommé d’autant plus que l’amélioration
de l’accès et de la distribution d’informations météorologiques
fiables dans tout le pays figure parmi les objectifs du secteur
météorologie dans le MAP (Madagascar Action Plan). Ce document
dresse un portrait de l’évolution du climat à Madagascar en
considérant les observations réelles obtenues à partir des stations
météorologiques et les projections du climat futur. Je suis certain
que les informations qui sont présentées ici serviront de base
pour toutes activités en lien avec le climat, en particulier celles
relatives à la formulation de stratégies d’adaptation au changement
climatique.
Pour finir, je tiens à exprimer mes remerciements à tous ceux
qui ont participé à la rédaction et à la publication de ce rapport
sur le changement climatique à Madagascar.
Signature
Rolland RANDRIAMAMPIONONA
p4 • Le changement climatique à Madagascar
Le changement climatique à Madagascar • p5
Introduction
Préface
Ce rapport décrit comment le climat de Madagascar a évolué dans
le passé récent et présente notre compréhension sur la manière dont
il pourrait évoluer durant ce XXI è siècle en réponse aux émissions
anthropiques de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les données
historiques de précipitations et de températures journalières utilisées
proviennent de la Direction Générale de la Météorologie. Les travaux
d’investigation et de recherche ont été menés en collaboration avec
l’Université de Cap Town (Afrique de Sud) avec l’appui de la Banque
Mondiale à Madagascar.
Ce document fournit des informations sur des changements du climat
observé et prévu vers le milieu du XXIè siècle à Madagascar. Les résultats
qui sont présentés sont basés sur des observations, des projections de
changement du climat mises à l’échelle sur Madagascar et d’une
bibliographie sur le changement climatique. Une grande partie des
résultats qui sont présenté ici ont été tiré de la publication intitulé : ’’Climate
change in Madagascar; recent past and futur ‘’ et dont les auteurs sont :
Mark Tadross (Université de cap Town), Luc Randriamarolaza (Direction
Générale de la Météorologie), Zo Rabefitia (Direction Générale de la
Météorologie) et Zheng Ki Yip (Université de cap Town). Les projections
futures relatives aux cyclones tropicaux présentées ici sont les premiers
résultats d’une études en cours réalisée par Marie-Louise Rakotondrafara
(Direction Générale de la Météorologie) en collaboration avec Mark
Tadross (Université de cap Town). Cette série d’études est réalisée avec
l’appui de la Banque Mondiale dans le cadre d’une assistance technique
sur l’adaptation et la gestion des risques de catastrophes à Madagascar.
L’objectif de la publication de ce rapport est de fournir des informations
pouvant faciliter la conduite d’études et d’évaluations des impacts
possibles du changement climatique dans de nombreux domaines et
secteurs d’activités à Madagascar.
Le futur est incertain mais les ingénieurs et chercheurs qui ont préparé
ce document ont utilisé des outils préconisés par l’Organisation
Météorologique Mondiale et le Groupe d’Experts Intergouvernemental
sur l’Evolution du Climat (GIEC) pour détecter et modéliser l’évolution
du climat. Ce rapport est le premier de ce genre à Madagascar, il
constitue une alerte sur les possibles changements dans un futur qui
n’est pas loin. A nous de l’utiliser pour formuler des stratégies
d’adaptation adéquates.
p6 • Le changement climatique à Madagascar
Le climat change t-il à Madagascar ? Quelles sont les manifestations de
ce changement climatiques ? Comment les cyclones vont se comporter
dans le futur dans un contexte de réchauffement global ? Ce document qui
est divisé en trois parties présente des premiers éléments de réponses à
ces questions. La première partie décrit des généralités sur le climat de
Madagascar et le changement climatique ; la seconde partie présente les
résultats sur l’étude de l’évolution du climat à Madagascar ; la troisième
partie traite les projections futures du climat à Madagascar.
Photo DG
Bâtiment de la Direction Générale de la Météorologie Ampandrianomby.
RAELINERA Nimbol
Directeur Général de la Météorologie
Mars 2008
Sans s’écarter des concepts scientifiques des travaux ci-dessus, le
présent rapport est conçu pour faciliter l’utilisation des résultats à des fins
relatives à l’évaluation des impacts du changement climatique. En effet,
une des principales missions de la Direction Générale de la Météorologie
(DGM) est de mettre à la disposition de l’ensemble des acteurs du
développement des informations météorologiques et climatologiques
adaptés à leurs besoins. Ces informations serviront d’outils de prises de
décision afin de faire des choix éclairés pour réduire aux mieux les effets
néfastes des aléas climatiques et du changement climatique et pour
mettre en place des stratégies d’adaptation.
Le changement climatique à Madagascar • p7
Le climat de Madagascar est conditionné
par quatre facteurs : sa position géographique,
son relief, l’influence maritime et le régime
des vents.
1.1- Climat de Madagascar
Deux saisons
Saison sèche (Mai à Octobre)
Saison pluvieuse (Novembre à Avril)
Hauteur moyenne annuelle
des précipitations
350 mm (Côte Sud-Ouest)
4000 mm (Baie d’Antongil et Massif de
Tsaratanàna)
A Madagascar les cyclones tropicaux
constituent une menace constante à la
sécurité et au bien-être de la population
car ils créent de nombreux dégâts tant en
terme de vies humaines qu’en matière
d’économie. Chaque année, le pays constitue
une cible potentielle pour les cyclones
tropicaux qui se forment dans le bassin du
Sud-Ouest de l’Océan Indien. En effet les
cyclones qui touchent la grande île prennent
naissance soit dans l’Océan Indien soit
dans le Canal de Mozambique. Par son
Nombre moyen de jours de pluie 30 (Sud-Ouest) à 250 (Est) jours par an
Température moyenne annuelle
Entre 14°C et 27,5°C
Saison cyclonique
Novembre à Avril
En moyenne 3 à 4 cyclones par an
Madagascar est située presque entièrement
dans la zone tropicale. Une arête dorsale
montagneuse culminant entre 1200 et 1500
mètres d’altitude parcourt l’île du Nord au
Sud sur toute sa longueur. Cette situation
géographique, la forme du relief, l’influence
maritime et le régime des vents sont les causes
des conditions climatiques très variées que
l’on rencontre sur l’île.
On distingue principalement à Madagascar
deux saisons : la saison sèche, de Mai à
Octobre et la saison pluvieuse de Novembre
à Avril. Deux courtes intersaisons avec une
durée d’environ un mois chacune séparent
ces deux saisons. De Mai à Octobre, le climat
est conditionné par un anticyclone au niveau
de l’Océan Indien qui dirige sur Madagascar
un régime de vent d’alizé du Sud-Est. Au
cours de cette saison, la partie Est de l’île
jouit d’un climat humide « au vent », tandis
que la partie Ouest subit la sécheresse d’un
climat « sous le vent ». Dans cette partie, on
parlera de saison sèche ou de saison fraîche
(ou même hiver) selon l’altitude de l’endroit.
Pendant l’été ou la saison chaude, l’anticyclone
de l’Océan Indien s’affaiblit et le régime d’alizé
devient moins régulier mais la partie Est de
Madagascar reste toujours sous son influence.
Pendant cette saison, des instabilités orageuses
se développent presque quotidiennement en
toutes régions. La Zone de Convergence
Intertropicale (ZCIT) étend par intermittence
son influence sur Madagascar.
Les précipitations varient de 350 millimètres
sur la côte Sud-Ouest à près de 4000 millimètres
dans la baie d’Antongil et le massif de
Tsaratanana.
p8 • Le changement climatique à Madagascar
30
60
90
120
AFRIQUE
B1 (10%)
-10
-10
B2 (40%)
A (15%)
Figure 1. Carte physique de Madagascar. (Source : FTM)
Le nombre moyen de jours de pluie est
compris entre 30 et 250 jours par an. Sur
la côte et le versant Ouest ainsi que sur
les plateaux, 90 à 95% du total annuel
tombent d’Octobre à Avril. Sur la côte et
versant Est, il n’existe pas de saison sèche
bien définie, mais seulement une diminution
des précipitations en Septembre et Octobre.
Concernant la température, les moyennes
annuelles sont comprises entre 14°C et
27,5°C . Sur le littoral, elles dépendent de
la lattitude et varient de 27°C au Nord à
23°C au Sud. La côte Ouest est plus chaude
que la côte Est (1°C à 3°C). Sur les plateaux,
les températures moyennes annuelles sont
comprises entre 14°C et 22°C. La
température moyenne atteint son minimum
en Juillet sur l’ensemble du pays ; le
maximum a lieu en Janvier et Février pour
la plupart des régions, sauf en quelques
lieux des Hauts-plateaux et sur la région
Nord-Ouest où il est observé en Novembre.
MADAGASCAR
B3 (15%)
-30
-30
extension du Nord au Sud et sa position
géographique à l’ouest du bassin, l’île se
dresse sur sa trajectoire privilégiée de ces
météores.
En moyenne, sur la dizaine de cyclones qui
s’y forment, 3 ou 4 touchent le pays durant
la saison cyclonique qui va de Novembre
à Avril. En général les cyclones qui se
forment en début de saison (NovembreDécembre) passent au Nord de l’île (Figure
2). Environ 60 % des cyclones qui se forment
en pleine saison (Janvier – Février) traversent
le pays. En fin de saison les cyclones issus
de l’Océan Indien arrivent rarement jusqu’à
l’île. Les cyclones les plus intenses touchent
Madagascar aux mois de Janvier et de
Février. En général, ils prennent naissance
à l’Est dans l’Océan Indien. Les cyclones
issus du Canal de Mozambique constituent
les 15% des cyclones de l’Océan indien.
Bien que de moindre intensité, ils n’en sont
pas moins un danger pour le pays car ils
se forment le plus souvent à proximité des
côtes Ouest de l’île.
B1 (10%) - début de saison (Nov - Déc)
A, B2 - pleine saison (Jan - Fév)
-50
-50
B3 - fin de saison (Mar - Avr)
60
90
120
Figure 2. Trajectoire type des cyclones sur l’Océan
Indien. (Malick et Mercusot : « Le Fichier des cyclones
de l’Océan Indien : Trajectoires de 1959 à 1989 »)
En bref...
Les conditions climatiques de Madagascar sont très variées ; on passe du climat très humide toute
l’année (Est) au climat à tendance aride (Sud).
Les autres régions ont un régime de pluie avec une saison sèche et une saison humide.
Le climat est tempéré par l’altitude sur les Hauts-plateaux et chaud sur le reste de l’île.
Sur une dizaine de cyclones tropicaux qui se forment annuellement dans la région, 3 ou 4 peuvent
toucher Madagascar entre le mois de Novembre et le mois d’Avril.
Le changement climatique à Madagascar • p9
La température moyenne de l’air a connu
une augmentation accélérée au cours
des 40 dernières années.
Le réchauffement climatique est sans équivoque
et en grande partie attribué aux activités humaines.
Les changements de précipitations sont en
général plus difficiles à détecter à cause de
sa grande variabilité. Néanmoins, des
changements ont été détectés dans certaines
parties du globe. Là où les séries de données
sont suffisamment longues, il y a eu des
augmentations sensibles du nombre de
situations où l’on a observé des précipitations
extrêmes3. Dans l'hémisphère Sud, il y a
une humidification des régions tropicales
et subtropicales6. En Afrique Australe, les
tendances à l’allongement de la saison
sèche et l’augmentation de l'intensité moyenne
de précipitations ont été mises en évidence5.
Cependant, la manière dont le réchauffement
global affecte les climats des différents pays
et les sous-régions constitue encore un
sujet de recherche de pointe surtout celui
relatif à la réduction des incertitudes. Les
évolutions observées au niveau mondial
mentionnées plus haut montrent que le
changement climatique est une réalité et
pourrait bien s’amplifier dans le futur.
A Madagascar, pour bien appréhender ce
problème, il est nécessaire d'explorer
comment le climat a évolué et à quels
changements pourraient-on s’attendre dans
le futur.
1.2- Tendances globales et régionales du climat
De plus, ces changements de la température
moyenne sont associés aux diminutions
des situations extrêmes froides
accompagnées des augmentations des
situations extrêmes chaudes5. En outre,
la température moyenne globale présente
un taux de changement croissant, et c’est
durant la dernière moitié du XXe siècle que
l’élévation de la température a été la plus
importante. On s'attend à ce que cette
augmentation du taux d’élévation de la
température globale continue engendrant
des changements plus rapides du climat
à l'avenir.
“Sous la pluie” - Photo : P. Men
Le réchauffement global de la Terre est
sans équivoque1. Il y a eu une élévation
discernable de la température moyenne
pendant les 40 dernières années et cette
élévation ne peut pas être expliquée si l’on
ne tient pas compte des effets des activités
humaines2,3. La distribution régionale des
augmentations de la température n'est
pas cependant uniforme car certaines
régions ont éprouvé un plus grand
réchauffement que d'autres, particulièrement
l'intérieur des régions continentales telles
que l'Afrique australe4.
En bref...
Figure 3. Distribution de la tendance de la température au niveau mondiale (1979-2005) en surface (gauche)
dans la troposphère (droite) calculée à partir des données satellitaires. En bas : températures moyennes
annuelle du globe depuis 1850 montrant une nette augmentation vers la fin du XXè siècle (Source : Solomon
et al., 2007).
p10 • Le changement climatique à Madagascar
Au cours des 40 dernières années, une élévation générale de O,2°C environ de la température moyenne
mondiale a été enregistrée. Cette élévation a été plus importante durant la dernière moitié du XXè siècle.
Au niveau mondial, les changements des précipitations ne sont pas uniformes. Par exemple, on constate
une humidification des régions tropicales et subtropicales et une diminution des précipitations en Afrique
Australe.
Le changement climatique à Madagascar • p11
La température moyenne de l’air
de la région Sud de Madagascar a régulièrement
augmenté depuis les années 50.
La température moyenne de la partie Nord de
Madagascar a commencé à s'élever depuis le début
des années 70.
Le réchauffement à Madagascar est significatif.
Ce réchauffement se manifeste surtout par
l’augmentation des températures extrêmes (surtout
les températures minimales). Ce réchauffement est
en cohérence avec les observations au niveau mondial.
2- Evolution récente du climat
de Madagascar
2.1- La température de l’air
Conformément à ce qui s’est passé au niveau
mondial, les températures dans les deux
régions ont commencé à se refroidir pendant
les années 40, atteignant un minimum durant
la période 1950-1970. Le refroidissement
global pendant cette période est attribué
aux activités volcaniques et aux sulfates.
Après cette période, l'impact des émissions
attribué aux activités humaines a contribué
à l’augmentation globale de la température1.
Ce fait est évident sur la Figure 4 car
l’augmentation de la température entre 1975
et 2000 est très rapide, surtout dans la partie
Sud du pays.
La Figure 4 indique l’évolution la température
de l'air de la partie Sud (Figure 4a) et Nord
(Figure 4b) de Madagascar durant le XXè
siècle. La température moyenne de l’air de
la région Sud de Madagascar a régulièrement
augmenté depuis les années 50. Ce
réchauffement a été également observé
durant les quatre premières décennies du
siècle. Par rapport à cette période, la
température moyenne en l'an 2000 a augmenté
approximativement de 0,2°C. Les températures
de la partie Nord de Madagascar ont
commencé à s'élever depuis le début des
années 70 mais restent inférieures de 0.1°C
à la température moyenne maximale atteinte
durant la première partie du XXè siècle.
22.5
23.9
22.4
23.8
22.3
23.7
22.2
23.6
22.1
23.5
22
21.9
23.3
23.2
21.7
23.1
21.6
23
21.5
22.9
1910
1920
1930
1940
1950
(a)
“Zavona” - Photo : P. Men
23.4
21.8
21.4
p12 • Le changement climatique à Madagascar
Temperature partie Nord
(°C)
(°C)
Température partie Sud
1960
1970
1980
1990
22.8
1910
1920
1930
1940
1950
1960
1970
1980
1990
(b)
Figure 4. Moyennes (sur 6 ans) des températures de l’air en surface (°C) de 1901-2000 : a) partie Sud de Madagascar (4351°E, 27-20°S); b) Partie Nord de Madagascar (43-51°E, 20-11°S). Source : Climate Research Unit (Mitchell et al., 2004).
Le changement climatique à Madagascar • p13
Antsiranana
Vohemar
Sambava
Analalava
Mahajanga
Besalampy
Maevatanana
Ste-Marie
Ambohitsilaozana
Toamasina
Antananarivo
Antsirabe
Mahanoro
Morondava
Mananjary
Fianarantsoa
Ranohira
Farafangana
Toliara
Taolagnaro
Figure 5. Les 21 stations utilisées pour l’étude
des tendances climatiques.
Une analyse plus fine des données de
températures quotidiennes de 21 stations
(Figure 5) pour la période 1961 à 2005 indique
qu'il y a eu une augmentation des températures
minimales journalières. En effet, sur la Figure 6a,
représentant la moyenne annuelle des
températures minimales, 17 stations présentent
des augmentations statistiquement significatives.
Ces augmentations de la température minimale
sont observées pendant toutes les périodes
de l’année. Pendant la saison pluvieuse (saison
d’été), les températures maximales journalières
présentent également des tendances à la
hausse pour la plupart des stations. Pendant
la période saison sèche (hiver austral),
certaines stations présentent des tendances
à la diminution de la température maximale.
Annuellement, la plupart des stations
présentent des tendances à la hausse des
températures maximales quotidiennes (Figure
6b).
(a)
“Sécheresse” - Photo : P. Men
Morombe
(b)
Figure 6. Tendance moyenne annuelle des températures
minimales journalières (a) et maximales journalières (b) de
1961-2005. “+“/”-“ représente une tendance positive/
négative (devenant plus chaud/froid) statistiquement
significative au niveau de confiance 95% ou plus.
Température maximale journalière
STATION
DJF
MAM
JJA
SON
ANN
Ambohitsilaozana 0.017 0.017** 0.01
0.014
0.013*
Analalava
0.031** 0.037** 0.026* 0.014
0.025**
Antananarivo
0.034** 0.034** 0.030** 0.038** 0.032**
Antsirabe
0.025** 0.040** 0.056** 0.051** 0.043**
Antsiranana
0.034** 0.027** 0.019** 0.021** 0.024**
Besalampy
0.006 0.006 - 0.002
0.001
0.003
Farafangana
0.004 - 0.001
0.003
0.002
0.001
Fianarantsoa
0.031** 0.023* 0.029** 0.032** 0.027**
Maevatanana
- 0.04
- 0.057** - 0.084** - 0.099** - 0.069**
Mahajanga
0.037** 0.037** 0.028** 0.035** 0.033**
Mahanoro
0.016* 0.012* 0.011* 0.017** 0.013**
Mananjary
0.005 0.014* 0.013
0.015
0.008
Morombe
0.013 0.023
0.001
0.001
0.01
Morondava
0.008 0.024** 0.024* 0.016* 0.019**
Ranohira
- 0.002 - 0.003 - 0.003
0.014
0.002
Sainte-Marie
0.009 0.008* - 0.003
0.005
0.004
Sambava
- 0.003 - 0.003 - 0.003 - 0.009 - 0.006
Taolagnaro
0.031** 0.039** 0.034** 0.037** 0.033**
Toamasina
0.024** 0.029** 0.022** 0.015** 0.021**
Tulear
0.039** 0.044** 0.038** 0.038** 0.040**
Vohemar
0.031** 0.021** 0.015* 0.011* 0.016**
Le tableau 1 présente les tendances des
températures maximales et minimales journalières
entre 1961 et 2005. Ces tendances ont été
calculées séparément pour les 4 trimestres
climatologiques mais aussi pour l’année entière.
Les températures minimales ont accusé des
tendances à la hausse très significatives dans
67% des cas. Les températures maximales
présentent des tendances à la hausse significatives
dans 63% des cas. Le seul cas de diminution
significative de la température maximale à
Maevatanana est à noter. D’après ces résultats,
le réchauffement est globalement significatif à
Madagascar. Ce réchauffement se manifeste
surtout par l’augmentation des températures
minimales. Ceci est en cohérence avec les
observations au niveau mondial.
Température minimale journalière
DJF
MAM
JJA
SON
ANN
0.019** 0.022** 0.018** 0.019** 0.020**
0.009
0.008
0.007
0.01
0.005
0.028** 0.032** 0.027** 0.035** 0.029**
0.028** 0.035** 0.026
0.032** 0.031**
0.012* 0.005
0.001
0.001
0.004
0.015
0.026** 0.022* 0.031** 0.026**
0.023** 0.037** 0.035** 0.034** 0.037**
0.034** 0.035** 0.027** 0.038** 0.033**
0.03
0.020* - 0.024 - 0.02
0.006
0.008
0.008
0.004
0.011* 0.001*
0.027** 0.028*
0.017
0.023** 0.022**
0.029** 0.030** 0.032** 0.033** 0.031**
0.017
0.050** 0.019
0.034* 0.040**
0.025** 0.037** 0.040** 0.036** 0.035**
0.030** 0.038** 0.026** 0.047** 0.033**
0.030** 0.036** 0.027** 0.026** 0.030**
0.042** 0.039** 0.030** 0.034** 0.037**
0.021** 0.033** 0.027** 0.032** 0.026**
0.007
0.010*
0.001
0.003
0.005
0.023** 0.030** 0.020** 0.033** 0.027**
0.029** 0.024** 0.018** 0.014* 0.021**
Tableau 1 : Tendances (°C/an) des températures maximales (partie gauche du tableau) et minimales journalières (partie droite)
pour 21 stations durant la période 1961-2005. Les tendances sont présentées par trimestre (DJF : Décembre à Février ; MAM :
Mars à Mai ; JJA : Juin à Août ; SON : Septembre à Novembre) et aussi pour l’année (AN). Les tendances significatives à
95%(99%) sont marquées par *(**).
p14 • Le changement climatique à Madagascar
Salary Bay Toliara - Photo : DGM
En bref...
A Madagascar, le réchauffement a commencé dans la partie Sud dès 1950 et s’est étendu au Nord à partir
de 1970.
En l’an 2000, le niveau de réchauffement de la partie Sud de Madagascar est plus important que celui du
Nord.
Le changement climatique à Madagascar • p15
Cependant en superposant ces courbes de
précipitations (Figure 7) avec celles des
températures (Figure 4) on constate qu’à
partir de 1950, pour la moitié Nord de
Madagascar, les valeurs moyennes
annuelles des précipitations ont tendance à
diminuer alors que celles des températures moyennes augmentent et vis versa.
Pour la partie Sud de Madagascar, c’est
l’inverse : les précipitations ont tendance
à augmenter avec la température.
Les séquences sèches s’allongent sur les Hautes
Terres Centrales et la côte Est. Sur les Hautes
Terres, ceci est dû au recul de la saison de pluies.
Les changements des précipitations à Madagascar
varient d’une région à l’autre. Les précipitations
deviennent de plus en plus intenses sur la partie
Ouest .
La difficulté de la détection des changements des précipitations annuelles réside
dans le fait que les changements au cours
de l’année peuvent se compenser. Par
exemple, l’augmentation des précipitations
pendant un trimestre peut compléter la
diminution pendant un autre trimestre. De
ce fait, il est important de voir le caractère
saisonnier des changements des précipitations.
Des indicateurs relatifs aux précipitations
ont été calculés sur les 21 stations pour la
période 1961-2005. Les tendances ont été
calculées et représentées sur des cartes.
2.2- Les précipitations
La détection des changements pour les
précipitations est en général plus difficile
que celle des températures. Cette difficulté
est d’autant plus grande si l’étude concerne
des régions où les précipitations sont très
variables (Ouest et Sud de Madagascar
par exemple). Une ou plusieurs journées
de fortes précipitations peuvent par exemple
contribuer d’une façon significative au
cumul annuel. De plus, les facteurs
(a)
climatiques locaux participent à la création
de microclimats.
L a F igu r e 7 mon t r e l’évolu t ion d es
précipitations entre 1901 et 2000 dans la
moitié Sud (Figure 7a) et Nord (Figure 7b)
de Madagascar. Durant cette période de
100 ans, il n’y a aucune tendance évidente
dans les deux régions.
(b)
p16 • Le changement climatique à Madagascar
“Sous la pluie 2” - Photo : P. Men
Figure 7. Moyennes (sur 6 ans) des précipitations (millimètres/mois)) de 1901-2000 : a) partie Sud de Madagascar
(43-51°E, 27-20°S); b) Partie Nord de Madagascar (43-51°E, 20-11°S). Source : Climate Research Unit (Mitchell et
al., 2004).
Le changement climatique à Madagascar • p17
Les résultats les plus significatifs concernent les Hautes Terres Centrales et la Côte
Est :
les précipitations des trimestres de Juin à Août et de Septembre à Novembre ont
tendance à diminuer sur les Hautes Terres Centrales et sur la Côte Est durant la
période 1961-2005.
Juin à Août
Septembre à Novembre
précipitations
les diminutions de la quantité de pluies dans ces régions s’accompagnent d’une
tendance à l’allongement des séquences sèches
Juin à Août
Septembre à Novembre
L’autre résultat important est la tendance
à l‘augmentation du nombre maximal de
jours secs consécutifs par an (Figure 9)
sur l’ensemble de l’île. Le nombre
maximal de jours secs consécutifs
représente ici la plus longue séquence
sèche observée chaque année.
Cette situation peut s’expliquer par la
diminution des précipitations de Juin à
Novembre mentionnée plus haut se
manifestant par des débuts tardifs de la
saison pluvieuse et la diminution du
nombre de jours de pluie durant la
période allant de Juin à Novembre.
Figure 9. Tendances annuelles du nombre
maximal de jours secs consécutifs (jour/an).
Les tendances de hausse statistiquement
significatives sont indiquées par +.
La Figure 10a montre également une tendance à la diminution des précipitations
journalières moyennes sur une grande partie de Madagascar. Ces diminutions sont
statistiquement significatives sur la moitié Sud des Hauts-plateaux, le Nord-Ouest et
la partie Sud de la côte Est. Les tendances observées sur la partie Ouest ne sont pas
significatives à l’échelle annuelle.
La Figure 10b montre la distribution spatiale des changements d’intensité des
précipitations. La majorité des tendances observées ne sont pas statistiquement
significatives. Cependant, on constate une tendance à la diminution l’intensité des
précipitations sur les parties Sud de la Côte Est, le Sud des Hauts-plateaux et le
Nord-Ouest (côté Nosy be et Analalava). Sur le reste de l’île et principalement sur la
côte et versant occidental, l’intensité des précipitations a tendance à augmenter.
Figure 10. (a) Tendances annuelles
des moyennes journalières et (b)
des intensités journalières
moyennes des précipitations
(mm/jour/an). Les tendances à la
hausse/baisse statistiquement
significatives sont indiquées par +/-.
durée moyennes des
séquences sèches
Juin à Août
Photo : P. Men
la tendance à la diminution du nombre de jours à fortes précipitations (10 millimètres
ou plus) peut également expliquer la diminution des quantités de précipitations
Septembre à Novembre
(a)
(b)
En bref...
nombre de jours de
précipitations
supérieures à 10mm
Au cours des 100 dernières années, le niveau des précipitations à Madagascar a connu une grande
variabilité.
Pour la partie Sud, les précipitations augmentent avec la température. Dans la partie Nord, les précipitations
augmentent quand la température diminue.
Figure 8.Tendances des précipitations (mm/jour/an), de la durée moyenne des séquences sèches (jour/an) et du
nombre de jour de précipitations > 10mm (jour/an) pour les trimestres Juin à Août (JJA en haut) et Septembre à
Novembre (SON en bas). Les tendances de hausse/baisse statistiquement significatives sont indiquées par +/- .
Sur les Hautes Terres Centrales et la Côte Est, les précipitations totales des trimestres Juin – Juillet Août et Septembre – Octobre – Novembre ont tendance à diminuer. Un allongement des séquences
sèches est constaté.
Sur la partie Ouest, l’intensité des précipitations ont tendance à augmenter.
p18 • Le changement climatique à Madagascar
Le changement climatique à Madagascar • p19
5
4
Cyclones tropicaux
ayant touché terre
3
Cyclones ayant touché
terre avec des vents > 200km/h
2
Figure 11. Nombre annuel
de cyclones (toutes intensités
confondues) ayant touché Madagascar
et nombre annuel de cyclones intenses
ayant touché l’île.
1
0
Cette tendance se retrouve aussi dans
l’Océan Indien. Entre 1990 et 2004, les
cyclones dans le sud de l’Océan Indien,
dans les catégories les plus intenses ont
doublé en nombre et en pourcentage par
rapport à la période de quinze années
auparavant (Tableau 2)7.
Entre 1980 et 1993, seulement 1 cyclone
sur 20 (Kamisy en 1984) a amené des vents
supérieurs à 200 km/h sur la Grande Île.
A partir de 1994, les cyclones de forte
intensité deviennent plus fréquents.
Madagascar a subi des cyclones d’intensité
identique au cyclone tropical Geralda (1994)
presque tous les 2 ans. Ces cyclones
intenses constituent 9 des 24 cyclones
tropicaux ayant touché le pays.
Comme les cyclones les plus intenses
généralement durent plus longtemps et se
déplacent sur de plus longues distances, et
comme Madagascar se trouve le long de
leurs trajectoires, il est normal que nous
observons une intensification des cyclones
sur la Grande Île.
“Pont Nord Mampikony” - Photo : DGM
En somme, bien que le nombre de cyclones
qui touchent le pays annuellement (toutes
intensités confondues) n’a pas changé ces
25 dernières années. Le nombre de cyclones
intenses touchant Madagascar a nettement
augmenté cette dernière décennie.
Période
Bassin
Sud Océan Indien
(50°- 115°E,
5°S-20°S)
1975-1989
Nombre de
Pourcentage
cyclones de
du nombre total
catégorie 4-5
de cyclones formés
23
18
1990-2004
Nombre de
Pourcentage
cyclones de
du nombre
catégorie 4-5
total de
cyclones formés
50
34
Tableau 2. Nombre total et pourcentage de cyclones de catégorie 4-5 (vent > 250 km/h) formés (Webster et
al.,2005).
2.3- Les Cyclones tropicaux
p20 • Le changement climatique à Madagascar
technique standard de Dvorak des années
80 ont permis d’augmenter la fiabilité
d’estimation de l’intensité des cyclones.
La Figure 11 donne le nombre annuel de
cyclones (toutes intensités confondues)
touchant Madagascar et le nombre
annuel de cyclones qui ont touché le pays
avec des vents supérieurs à 200 km/h
entre 1980 et 2005.
Photo satellite Gafilo - Photo : DGM
Bien que la Direction Générale de la Météorologie dispose des informations sur les
cyclones depuis 1911, avant l’ère des satellites, les données sur les cyclones sont peu
fiables. Les positions et intensités des
cyclones ont été déduites à partir de
rapports qui parfois peuvent être sujets à
caution. A partir de 1971, l’utilisation de
l’imagerie satellitaire et surtout celle d’une
Le changement climatique à Madagascar • p21
La Figure 12 donne le vent soutenu
maximal apporté par les cyclones par
district. Entre 1980 et 1993 (Figure 12a),
une grande partie de Madagascar n’a
connu que des vents de 120 km/h ou
moins. Les régions les plus touchées
étaient le Centre Est, le Centre Ouest et
une partie des Hautes Terres. Ces
zones ont réçu des vents moyens de
150 km/h. Seule la pointe Nord de l’île a
connu des vents de 200 km/h.
Les projections futures du climat à Madagascar
confirment partiellement les tendances déjà
observées sur la Grande Île.
3- Projections climatiques à Madagascar
3.1- Modélisation du climat
Figure 12a. Vent maximum apporté par les cyclones par district sur
Madagascar (1981 - 1993).
Après 1994 (Figure 12b), les cyclones
apportent des vents plus forts. Des
vents supérieurs à 150 km/h ont été
observés sur une grande partie de la
grande île. La zone la plus touchée a
migré vers le Nord, et principalement le
Nord Est du pays. Cette partie de l’île a
connu des vents supérieurs à
200 km/h, mettant ainsi en péril les
cultures de rentes, une de nos
principales sources de devises
étrangères. Il faut noter que la Figure 12
représente le vent soutenu maximal
apporté par les cyclones par district. Par
définition, les rafales de vent
accompagnant les cyclones sont
largement supérieures au vent soutenu.
Figure 12b. Vent maximum apporté par les cyclones par district sur
Madagascar (1994 - 2005).
En bref...
Les Modèles Climatiques Globaux (MCG)
sont des outils utilisés pour évaluer les
causes du changement passé et obtenir
des projections des changements futurs.
Ce s on t d es mod èles nu mér iqu es
complexes, qui représentent des interactions
entre les différents composants du système
climatique tels que la surface de la terre,
l'atmosphère et les océans. Pour élaborer
des projections de changement climatique,
on utilise des MCG et des scénarios des
futures émissions de gaz à effet de serre.
Les résultats de ces modélisations forment
un ensemble de climats futurs possibles.
Chaque résultat d’un modèle est une
représentation plausible de ce que le climat
futur peut être.
La résolution spatiale des MCG est de
l’ordre de 200-300km. A cette échelle,
les MCG représentent assez bien, par
exemple, les changements de la circulation
at mosp h ér iq u e ou la p r oject ion d u
réchauffement global (températures). Les
MCG ont toutefois leurs limites dans
l’évalu at ion d es chan gement s d e
précipitations et même des températures
surtout si l’on descend à l’échelle locale
ou d’un petit pays. Pour pallier à ce
problème, la technique de mise à l’échelle
(downscaling) est utilisée pour produire
des projections à une échelle spatiale plus
fine.
Les projections de changement des
précipitations présentées ici sont des
résultats de mise à l’échelle en utilisant
six MCG. Les projections de changements
de température ont été obtenues en utilisant
une combinaison d'un modèle climatique
régional et de 13 MCG du Programme
Mondiale de Recherche Climatique (PMRC).
Les projections climatiques présentées ici
sont obtenues en utilisant le scénario
d’émission A2 du GIEC (la société continuera
à employer les combustibles fossiles avec
un taux modéré; il y aura moins d'intégration
économique et les populations continueront
à augmenter) pour les températures et
pluies et le scénario A1b (un monde futur
dans lequel la croissance économique
sera très rapide et de nouvelles technologies
plus efficaces seront introduites rapidement)
pour les cyclones tropicaux. Les données
de températures et précipitations ont été
calculées pour la période centrée en 2055
(2046-2065) et celles relatives aux cyclones
tropicaux calculées pour l’année 2100.
Ces 25 dernières années, le nombre moyen annuel de cyclones qui touchent Madagascar n’a pas changé,
mais le nombre de cyclones intenses ( vents supérieurs à 150 km/h) a augmenté.
Entre 1980 et 1993,
- les régions les plus touchées étaient le Centre Est, le Centre Ouest et une partie des Hautes Terres
- les cyclones apportaient des vents de 120 km/h en moyenne
A partir de 1994,
- ces cyclones ont touché une plus grande partie du territoire et la zone la plus touchée a migré vers
le Nord, essentiellement vers le Nord-Est
- des vents moyens supérieurs à 150km/h ont été observés.
p22 • Le changement climatique à Madagascar
En bref...
Pour cette étude, des Modèles Climatiques Globaux (MCG) et Régionaux ont été utilisés pour réaliser
les projections en se basant sur des scénarios des futures émissions de gaz à effet de serre.
Le modèle climatique régional a permis d’affiner les résultats des MCG utilisés.
Une analyse quantitative des résultats a permis de réduire les incertitudes des projections retenues.
Le changement climatique à Madagascar • p23
Vers 2055, la température annuelle moyenne à
Madagascar augmenterait de 1,1°C à 2,6°C par
rapport à la moyenne de la période 1961-1990.
Cette augmentation ne sera pas uniforme pour
l'ensemble du pays.
3.2- Futurs scénarios du climat : température
La Figure 13 représente la température
moyenne de l’air en surface en utilisant
13 MCG (période 2046-2065). Ces résultats
sont des prédictions fournies par un modèle
climatique régional en tenant compte des
valeurs minimales et maximales des
changements de températures pour la
période centrée en 20558.
L a plus faib le augmentation de la
température (Figure 13a) concerne le Nord
du pays et le long des régions côtières
(plus de 1,1°C). Ce fait pourrait s’expliquer
en grande partie par l’accroissement de
l'hu midité, de la nébulosité et des
précipitations dans le Nord qui favorise la
modération de l’augmentation de la
température.
Les plages de valeurs de l’augmentation
des températures moyennes à Madagascar
présentées ici donnent une orientation sur
l’évolution de la température annuelle pour
la période centrée en 2055. Ces valeurs
ne reflètent que les changements annuels
de températures.
Ilakaka - Photo : P. Men
Les valeurs minimales des accroissements
de températures augmentent en s’éloignant
des côtes et particulièrement vers le Sud
(plus de 1,5°C). Le long des côtes, les
valeurs maximales des augmentations de
la température sont supérieures à 1,8°C
et elles atteignent des valeurs supérieures
à 2,6°C dans le Sud du pays (Figure 12b).
Ceci indique une variation spatiale plus
importante des valeurs maximales des
augmentations de la température par
rapport à celle des valeurs minimales. On
note également que la plage des valeurs
d’augmentation de la température est plus
large pour le Sud de Madagascar.
En bref...
(a)
(b)
Par rapport à la période 1961-1990, l’ensemble de Madagascar connaîtrait une augmentation de la température
vers 2055. Cette hausse varie d’une région à l’autre :
- hausse importante dans le Sud (de 1,6°C à 2,6°C)
Figure 13. Valeurs minimales (gauche) et maximales (droite) des
projections de la température moyenne annuelle (°C) obtenues à partir
de 13 modèles climatiques globaux et pour la période centrée en 2055.
p24 • Le changement climatique à Madagascar
- augmentation plus faible le long des régions côtières (de 1,1°C à 1,8°C)
- augmentations comprises entre de 1,3 et 2,5°C sur le reste de l’île
Le changement climatique à Madagascar • p25
Vers 2055, les précipitations augmenteraient sur
une grande partie de Madagascar à l’exception
des régions extrême Sud-Est (diminution en Juin),
Est (diminution en Juillet).
3.3- Futurs scénarios du climat : précipitations
Janv
Fev
Mars
Avr
Mai
Juin
Juil
Août
Sept
Oct
Nov
Déc
Les projections sur la Figure 14 suggèrent
que les précipitations augmenteraient de
Janvier à Avril. Les projections sont quelque
peu contradictoires et donc pas concluant
pour certaines régions de Madagascar
(Nord, Nord-Ouest, Nord-Est). Une station
présente une diminution des précipitations
en Mars (4 sur 6 modèles). Pour les mois
de Mai et Juin, les projections vers 2055
s uggèr ent des augmentations de
précipitations pour la majeure partie de
Madagascar à l’exception de la région
S u d-Sud -Es t où l’on constate une
diminution. Vers 2055, les projections
présentent une diminution des précipitations
pour la partie Est (Juillet) et la moitié Sud
de la partie Est (Août-Septembre) ; le reste
du pays sera plus humide. En octobre,
une seule station (extrême Sud-Est) présente
une diminution des précipitations, le reste
du pays devenant progressivement plus
humide en Novembre (particulièrement au
Nord ) et Décembre. Cependant les
projections sont contradictoires dans les
régions Nord et Nord-Est de Madagascar
pendant ces mois.
Ces résultats sont conformes avec les
projections de changement climatique et
leurs manifestations en Afrique australe.
Dans cette région proche de Madagascar,
les systèmes dépressionnaires (hiver) se
manifesteront plus au Sud réduisant les
précipitations pendant la saison froide et
sèche. Le réchauffement de l’atmosphère
associé à l’augmentation de l’humidité,
surtout durant la seconde moitié de la
saison pluvieuse (été), favorisera la formation
des précipitations sur la plupart des régions.
p26 • Le changement climatique à Madagascar
Photo : P. Men
La Figure 14 montre les valeurs médianes
des changements des précipitations
mensuelles obtenues par la mise à l’échelle
de 6 MCG pour tous les mois de l'année.
Figure 14. Changements (Médiane) des précipitations mensuelles (mm/mois)
obtenus à partir de la mise à l’échelle de 6 modèles globaux (période centrée
en 2055). Les régions où 3 modèles ont donné des augmentations des
précipitations et les 3 autres des diminutions sont laissées en blanc. Il en est
de même pour les régions où les augmentations sont < 10 mm/mois.
En bref...
LES RESULTATS LES PLUS CONCLUANTS sur les projections des précipitations à Madagascar pour 2055 (à l’exception des parties laissées en blanc sur la figure 8) :
- Janvier à Avril : augmentation généralisée
- Mai à Juin : diminution dans la région Sud-Sud-Est et une augmentation sur le reste de l’île
- Juillet à Septembre : augmentation dans les parties Nord, Nord Ouest et Hautes Terres et une diminution dans
les parties Est et Sud-Est
- Octobre : diminution sur l’extrême Sud-Est et une augmentation sur le reste de l’île
- Novembre à Décembre : augmentation généralisée
Le changement climatique à Madagascar • p27
Vers la fin de ce XXIè siècle, on s’attend
à ce que les cyclones, augmentent d’intensité, bien
que leur fréquence annuelle ne devrait pas changer.
Les figures 16 et 17 donnent un exemple d’évaluation
des aléas suivant un modèle climatique donné. L‘utilisation
de simulations de cyclones du modèle climatique
ECHAM permet de déterminer la probabilité d’occurrence
de cyclones dans le climat actuel et futur. Les points
sur le pourtour de Madagascar sont les points d’entrée
des cyclones.
3.4- Futurs scénarios de climat : cyclones tropicaux
En 2007, dans son quatrième rapport
d’évaluation, le GIEC a indiqué qu’à l’échelle
mondiale, une augmentation de la force
de ces cataclysmes naturels est à craindre9.
Au niveau mondial, il n’y a cependant pas
d ’indication claire sur un éventuel
accroissement de la fréquence des cyclones
ni d’un changement notable de leurs
trajectoires à cause du réchauffement
climatique. Ceci peut toutefois varier d’une
région à une autre.
A Madagascar, la Direction Générale de
la Météorologie doit répondre à plusieurs
questions : est-ce que cette intensification
des cyclones observée dans le passé va
continuer dans le futur dans un contexte
de réchauffement global de la planète ?
Quelles sont les zones actuellement
épargnées par les cyclones mais qui
risqueraient d’en connaître dans le futur
? Une actu alisation des normes d e
construction serait-elle à faire notamment
pour les ouvrages pouvant durer plusieurs
décennies (infrastructures routières,
portuaires, …) ?
Comme relevé plus haut, les données
historiques concernant les cyclones
tropicaux sont limitées. La rareté des
évènements extrêmes (les cyclones dans
les catégories les plus fortes) rend difficile
la construction d’une analyse statistique
robuste, élément essentiel de la gestion
des risques. Il est ainsi impossible de
répondre avec certitude aux questions
relatives aux impacts du changement
climatique sur l’activité cyclonique à
Madagascar, avec les 25 années de
données historiques fiables dont dispose
la Direction Générale de la Météorologie.
Pour remédier à ces problèmes d’insuffisance
de données, des nouvelles méthodes ont
été adoptées. Il est entendu que les propriétés
statistiques de ces cyclones peuvent changer
dans le climat futur mais pas les mécanismes
physiques qui forcent leur dynamique. Par
conséquent, des simulations de cyclones
dans son environnement climatique actuel
et dans ce qu’on peut attendre du climat
futur permettent alors d’identifier un éventuel
changement des risques encourus.
Suivant la figure 16, selon ce modèle, la fréquence des
cyclones (toutes intensités confondues) qui passent
par la grande île ne va pas changer dans le futur. Sur
1000 cyclones qui se forment dans le bassin, 267
passent par Madagascar dans le climat actuel, contre
263 pour le climat futur. Cependant il semblerait qu’ils
auront tendance à passer par le nord de Madagascar
dans le futur.
Figure 16. Nombre de passages par carré de 1° (~120 km x
120 km) sur 1000 cyclones qui se forment dans l’Océan
Indien suivant le modèle ECHAM.
Une réduction du passage de ces cyclones est à
attendre sur le Centre Ouest, alors que le Sud Ouest
verra une augmentation relative de leurs passages.
Figure 17. Nombre de passages de cyclones ayant des vents
> 200 km/h par carré de 1° (~120 km x 120 km) sur 1000
cyclones qui se forment dans l’Océan Indien suivant le
modèle ECHAM.
La figure 17 donne la variation du passage des
cyclones intenses dans le climat actuel et futur. Les
cyclones intenses sont définis ici comme des cyclones
qui auront touché terre avec des vents supérieurs
à 200 k m/h. S elon ce modèle E CHA M, une
augmentation de la fréquence de cyclones intenses
est attendue. Dans le climat actuel 37 cyclones
intenses sur 1000 passent sur l’île. Pour le climat
futur ce nombre s’élève à 54 sur 1000 cyclones. Ils
viennent le plus souvent de l’Océan Indien et atterrissent
sur le Nord Est pour suivre la côte Nord Ouest du
pays. Il faut noter que les figures 16 et 17 ne montrent
que le passage du centre du cyclone. Les zones de
vents forts qui accompagnent les cyclones se trouvent
souvent entre 20 à 150 km du centre. La région de
la SAVA (producteur de vanilles) sera ainsi susceptible
d’être placée dans la zone des vents extrêmes des
cyclones dans le futur.
La figure 15 donne un exemple de simulations
de trajectoires de cyclones dans une
projection climatique de 2100. La Direction
Générale de la Météorologie procède
actuellement à une évaluation des aléas
cycloniques actuels et dans le futur en
utilisant cette procédure.
La partie Nord des Hauts-plateaux connaîtra également un regain d’activité de cyclones
intenses dans le futur ainsi le sud ouest du pays. Il est à noter que les cyclones qui vont
passer par le Sud-Ouest de l’île sont des cyclones qui auront touché terre à d’autres
endroits et vont sortir en mer dans cette zone.
Figure 15. Simulations de 200 trajectoires de cyclones
en 2100.
En bref...
Sur la base de 1000 cyclones simulés, il est probable que, dans l’avenir (vers 2100) :
- la fréquence des cyclones passant par la Grande Île resterait inchangée
- une augmentation de la fréquence de cyclones intenses serait attendue
- de plus en plus de cyclones passeraient par la partie Nord
p28 • Le changement climatique à Madagascar
Une étude est en cours pour confirmer ces résultats
Le changement climatique à Madagascar • p29
Madagascar ne fait pas exception.
Conformément à la tendance mondiale, le
changement climatique est une réalité dans
la Grande Ile.
Lac Tritriva - Photo : DGM
Cette publication nous montre les éléments
essentiels illustrant cette situation :
Conclusion
p30 • Le changement climatique à Madagascar
• Un réchauffement significatif se manifestant
par une augmentation des températures
moyennes de l’air sur l’ensemble du territoire.
• Au niveau annuel, l’évolution des
précipitations n’est pas significative.
Cependant on constate une réduction de
leur quantité pendant la saison sèche
surtout sur la Côte Est. Les séquences
sèches s’allongent et s’accompagnent
d’un retard du début de la saison des
pluies. Par conséquent, les précipitations
se concentrent sur une période relativement
courte, d’où l’augmentation de leur intensité
durant la saison pluvieuse, notamment sur
la partie Ouest et les hautes terres.
• Une augmentation du nombre de cyclones
à forte intensité est constatée depuis 1994.
Toutefois le nombre moyen de cyclones
qui passe annuellement dans le pays n’a
pas tellement changé ces 25 dernières
années.
Concernant les projections,
• vers 2055, la température annuelle à
Madagascar augmenterait de 1,1°C à
2,6°C par rapport à la moyenne de la
période 1961-1990. Cette augmentation
ne serait pas uniforme pour l'ensemble du
pays.
• Une grande partie de Madagascar
deviendrait plus humide, à l’exception de
la partie Est où les précipitations diminueraient
du mois de Juillet à Septembre.
• Le nombre moyen de cyclones tropicaux
touchant Madagascar annuellement ne
devrait pas changer mais on s’attend à
l’augmentation du nombre de cyclones
intenses vers 2100.
La science du climat évolue rapidement et
les recherches avancent à grand bond.
Malgré les ressources scientifiques importantes
utilisées des proportions d’incertitudes
inhérentes aux modèles numériques sont
toujours à considérer lors de l’utilisation des
projections climatiques. Là où les tendances
significatives observées sont en conformité
avec le changement projeté et les mécanismes
physiques qui y sont liés sont compris, la
planification et l'adaptation à de tels
changements peuvent être réalisées sans
trop de contraintes. Par contre, si l’on a des
tendances statistiquement significatives
observées au niveau de la majorité des
stations dans une zone donnée alors que
les projections des différents modèles sont
en désaccord sur le signe du changement
ou incohérents, des investigations plus
approfondies sont nécessaires. Dans ce
cas, il est possible que les changements
observés s’expliquent par la variabilité naturelle
du climat. Dans le cas où il n'y a pas de
cohérence au niveau des tendances
observées, alors que l’ensemble des modèles
projette un changement physiquement réaliste,
des activités de suivi sont nécessaires pour
détecter si les changements attendus se
sont manifestés.
Concernant les cyclones tropicaux, les
résultats présentés qui ont été présenté ne
sont que la projection du futur climat vu par
un seul modèle climatique. Ce sont les
premiers jets d’une analyse des risques
cycloniques que la Direction Générale de la
Météorologie (DGM) effectue actuellement.
Etant donné l’importance de l’intégration
des risques cycloniques dans la planification
du développement économique du pays,
elle se doit de poursuivre ses investigations
et d’affiner les résultats par l’utilisation d’autres
modèles climatiques et par l’addition de
nombres considérables de simulations de
cyclones. Ces résultats feront l’objet d’une
publication ultérieure qui sera diffusée dans
l’objectif d’aider les autorités compétentes,
le secteur privé, et les communautés de
base dans les zones à risque afin de mettre
à jour et adopter des normes et standards
anticycloniques.
Le souhait de la Direction Générale de la
Météorologie, par l’intermédiaire de ce travail
est de contribuer à l’amélioration des stratégies
d’adaptation au changement climatique et
de gestion des risques de catastrophes à
Madagascar.
Le changement climatique à Madagascar • p31
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