Ecole Internationale d`été en Orthophonie / Logopédie Lille – du 1
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Ecole Internationale d`été en Orthophonie / Logopédie Lille – du 1
Ecole Internationale d’été en Orthophonie / Logopédie Lille – du 1er au 5 Juillet 2013 Institut d’Orthophonie – Faculté de Médecine de Lille La cinquième édition de l’Ecole Internationale d’Eté en Orthophonie / Logopédie, organisée en collaboration avec l’Université Laval (Québec) et l’Université de Neuchâtel (Suisse) aura lieu à Lille er (Institut d’orthophonie, Faculté de Médecine, Université de Lille 2) du 1 au 5 juillet 2013. Il s’agit d’une formation à caractère scientifique et clinique proposée par des chercheurs et cliniciens de champs d’expertise variés. Elle comprend cinq journées thématiques se rapportant chacune à des enjeux actuels de la recherche fondamentale et de la clinique orthophonique /logopédique. Les matinées seront consacrées aux présentations théoriques et les après-midis aux présentations cliniques autour de deux ateliers consacrés soit à une pathologie enfant soit à une pathologie adulte. L’Ecole Internationale d’été s’adresse aux orthophonistes/logopèdes/logopédistes de la francophonie mais également aux étudiants et professionnels des disciplines connexes de la santé (médecins, professionnels de la rééducation), des sciences humaines et sociales (linguistes, psychologues), de l’éducation et de la recherche. 1 er Lundi 1 Juillet 2013 : Les cadres conceptuels de la rééducation 8 h – 8 h 30 : Accueil 8 h 30 – 9 h : Allocutions d’ouverture – Présentation des journées 9 h – 10 h 30 : Evolution des cadres conceptuels de la rééducation : état des lieux et perspectives pour l’orthophonie, Xavier DE BOISSEZON (CHU Toulouse- UMR 825 INSERM) Les modèles théoriques du langage et de la communication ont considérablement évolué grâce aux développements théoriques (dans les domaines de la psychologie et de la linguistique par exemple) et aux progrès technologiques dans le domaine de l'imagerie cérébrale et des techniques d'exploration neurologique. Cette évolution s'est logiquement accompagnée d'un changement dans la description et la prise en charge des troubles du langage ainsi que dans l'évaluation de ses bénéfices pour le patient. Dans cette présentation, nous aborderons les évolutions conceptuelles de la prise en charge des troubles acquis du langage et de la communication chez l'adulte cérébrolésé et plus généralement de la Médecine Physique et de Réadaptation. Nous verrons comment la Classification Internationale du Fonctionnement humain, de la Santé et du Handicap a permis d'unifier les différentes approches rééducatives (cognitive, pragmatique et psycho-sociale) autour d'un même objectif de réduction du handicap communicationnel et d'amélioration de la participation sociale et de la qualité de vie. Enfin, nous soulignerons les avancées dans les domaines de l'imagerie fonctionnelle cérébrale (IRMf et PET essentiellement) et des techniques de modulation de l'activité cérébrale (rTMS et TDCS) qui nous permettent de mieux comprendre la dynamique des réorganisations fonctionnelles envisageables après une atteinte cérébrale. 10 h 30 – 11 h : Pause 11 h – 12 h 30 : L'évolution continue de la pratique clinique en orthophonie: vers une redéfinition des rôles du clinicien, Joël MACOIR (Département de Réadaptation, Faculté de Médecine de l’Université Laval, Québec) Les approches d'évaluation et d'interventions thérapeutiques en orthophonie ont connu une évolution continue au cours des 50 dernières années. Des approches empiriste et behaviorale des années 5060 à l'approche sociale-participative des années 2000, la pratique clinique s'est constamment adaptée à l'évolution des connaissances relatives au langage et à la communication ainsi qu'aux nouveaux paradigmes et modes de dispensation de services. Dans cet exposé, basé sur l'expérience de la pratique clinique au Québec auprès de la clientèle adulte, nous ferons d'abord un rapide survol de cette évolution des pratiques avant d'aborder plus spécifiquement les changements qu'elle a apporté sur les plans professionnel et clinique. Au niveau professionnel, cette évolution a été marquée par un encadrement de plus en plus rigoureux de la pratique clinique, via les organismes de règlementation de la formation académique et de protection du public, comme les Conseils d'agrément des programmes universitaires et les Ordres professionnels, en Amérique du Nord. Sur le plan clinique, elle a aussi vu un glissement dans les attributions de l'orthophoniste, qui est progressivement passé d'un rôle de "technicien" à un rôle de "professionnel spécialiste" de la réadaptation du langage et de la parole, membre d'équipes multidisciplinaires et soucieux de la qualité et de l'efficacité de ses interventions, dans un contexte de rationalisation des services. 12 h 30 – 14 h : Pause repas 14 h – 15 h 30 : Evidence Based Practice et orthophonie : application aux troubles développementaux du langage, Christelle MAILLART et Nancy DURIEUX (Unité de logopédie clinique et Bibliothèque des Sciences de la vie, Université de Liège) L’objectif de cet atelier est de familiariser les orthophonistes avec l’Evidence Based Practice (EBP). Chaque clinicien est de façon régulière confronté à des incertitudes quant aux choix thérapeutiques ou aux décisions cliniques à prendre pour un patient particulier. L’EBP est une approche méthodologique qui permet de réduire cette incertitude. Elle préconise d’associer les résultats 2 cliniquement pertinents issus de la recherche scientifique à la compétence clinique du praticien et à la situation d’un patient correctement et complètement informé (Sackett et al., 1996). L’EBP est une démarche complexe qui nécessite de maîtriser les outils de recherche d’informations, de pouvoir accéder à la littérature, d’avoir une approche critique des données disponibles et de les confronter aux caractéristiques d’un patient cible. Nous partirons de situations cliniques concrètes liées aux troubles développementaux du langage pour illustrer la démarche et aider le participant à se l’approprier. 15 h 30 – 16 h : Pause 16 h – 17 h 30 : Education thérapeutique du patient (ETP) et orthophonie, Frédérique BRINHENRY (Ecole d’Orthophonie de Nancy, Université de Lorraine, ATILF, UMR 7118) Les orthophonistes sont tous régulièrement confrontés au questionnement des patients, présentant des troubles chroniques du langage, de la communication et/ou de la déglutition, et de leur entourage (aidants naturels ou professionnels). Ces séquelles ou atteintes chroniques concernent plus particulièrement les adultes ayant subi un accident vasculaire cérébral, un traumatisme crânien ou une affection neurodégénérative (sclérose en plaques, sclérose latérale amyotrophophique, démences…). La rééducation orthophonique comprend habituellement des objectifs de restitution des capacités et des compétences, des phases d’adaptation ou de compensation des incapacités et des désavantages, dans un contexte plus ou moins écologique. L’Education Thérapeutique du Patient (ETP) représente un outil récent complémentaire permettant la mise en place de programmes centrés autour des besoins et des projets de ces personnes et de leur entourage. Après une présentation rapide des principes de l’ETP, deux programmes mis en place au sein du CH de Bar-le-Duc (55) et déclinant l’intérêt de l’ETP en orthophonie seront évoqués. Le premier s’intéresse aux troubles chroniques de la déglutition, l’autre aux troubles de la communication chez des patients cérébrolésés au sens large du terme. Mardi 2 Juillet : Approches orthophoniques des troubles de la parole 8 h 30 – 9 h : Accueil 9 h – 12 h 30 (avec pause entre 10 h 30 et 11 h) : Corrélats neurologiques de la parole : fonctionnement normal, vieillissement normal, et troubles acquis, Pascale TREMBLAY (Département de Réadaptation, Faculté de Médecine de l’Université Laval, Québec) Au cours des dernières années, grâce au développement de techniques d’imagerie et de stimulation du cerveau, notre compréhension de l’organisation neurale de la parole et du langage a énormément évoluée. Bien qu’historiquement représentée comme cloisonnée, modulaire et contrôlée par des aires spécialisées, de plus en plus de données empiriques suggèrent que les fonctions du langage et de la parole émergent d’un système neurologique distribué, complexe, et partagé. Ainsi, il existerait peu ou pas d’éléments de contrôle neurologique spécifiques à la parole ou au langage. Au contraire, le contrôle de la parole serait organisé autour de ressources neurologiques partagées plutôt que spécialisées. Malgré un potentiel clinique important, les liens entre la parole et d’autres systèmes fonctionnels demeurent largement inconnus. En effet, lorsque des comportements apparemment divergents partagent des éléments de contrôle, les traitements ciblant un système, par exemple les mouvements manuels, peuvent avoir des effets croisés importants et ainsi produire des effets positifs sur la parole, et vice-versa. Au cours de ma présentation, je ferai d’abord un portrait des techniques modernes d’imagerie du cerveau, je montrerai ensuite comment ces méthodes nous ont permis d’approfondir notre compréhension des bases neurologiques de la parole et des liens parole/contrôle moteur chez l’adulte en santé, au cours du vieillissement, et dans le contexte de différent troubles de la parole et du langage (apraxie, bégaiement, aphasie de conduction, etc.). 12 h 30 – 14 h : Pause repas 3 14 h – 15 h 30 : Les troubles phonologiques des enfants dysphasiques : état des lieux, évaluation et prise en charge, Christelle MAILLART (Unité de logopédie clinique, Université de Liège) La prévalence des troubles phonologiques chez les enfants dysphasiques est élevée. Ces troubles peuvent par ailleurs se révéler très handicapants pour l’enfant lorsque son intelligibilité est fortement compromise. Dans cette présentation, nous ferons un rapide tour de la littérature à ce sujet, en nous intéressant plus particulièrement aux données disponibles en langue française. Nous aborderons également l’évaluation des troubles phonologiques de l’enfant en la resituant dans un modèle psycholinguistique. Enfin, selon la nature et la sévérité du trouble phonologique, plusieurs interventions peuvent être proposées. Nous distinguerons quatre profils de patients et présenterons les approches thérapeutiques ayant démontré leur efficacité dans ces cas précis. Il s’agira 1) d’enfants présentant très peu de production et donc peu de pratiques des patterns moteurs ; 2) d’enfants présentant des déformations phonologiques stables ; 3) d’enfants présentant des déformations phonologiques instables ; et enfin, 4) d’enfants présentant des déformations phonologiques caractérisées par la présence d’efforts évidents lors de la production des mots. Les indications thérapeutiques de ces différents profils seront analysées et discutées. 15 h 30 – 16 h : Pause 16 h – 17 h 30 : De la fluence à la communication : expérience de rééducation de groupes chez les sujets bègues dans le cadre d’un réseau d’orthophonistes, Christine TOURNIER-BADRE (Orthophoniste et chargée d’enseignement, Lille) La recherche et la prise en charge orthophonique du bégaiement sont relativement récentes en France. Pour des cliniciens comme Simon (1999) ou Monfrais-Pfauwadel (2000), à l’initiative d’une approche mixte partant de l’observation clinique, le bégaiement est considéré comme multifactoriel et se manifeste de façons très différentes. Les thérapeutes français du bégaiement adaptent la rééducation à chaque patient en se basant sur le traitement technique de la fluence, (Gregory, 1972, 1998), les programmes (Lidcombe et Camperdown, adaptés par V. Aumont-Boucand, 2011) et sur le travail de la communication et des facteurs pérennisant le trouble (image de l’Iceberg selon Sheenan, M.Gayraud-Andel et M-P Poulat, 2011). Nous présenterons, dans cet atelier, le travail de groupes de rééducation du bégaiement mis en place depuis 2006 dans notre région. Les thérapeutes fonctionnent en réseau ce qui permet de regrouper les patients par âges (8-12 ans,12-18 ans et adultes), en collaboration avec les orthophonistes qui assurent le suivi individuel. Le travail se fait selon trois axes : fluence, désensibilisation et habiletés sociales. Mercredi 3 Juillet 2013 : Morphologie et orthophonie 8 h 30 – 9 h : Accueil 9 h – 10 h 30 : Des théories morphologiques aux approches orthophoniques construit, Dany AMIOT et Georgette DAL (Université de Lille 3, STL UMR 8563) du lexique Cet exposé, consacré à la morphologie dérivationnelle, s’organisera en deux temps : (1) il interrogera dans un premier temps quelques évidences, en particulier ce que signifie exister, pour un mot construit, au-delà de la représentation que tout un chacun peut avoir du lexique existant ; (2) – il interrogera ensuite un certain nombre de notions, comme par exemple celle de règle : qu’est-ce qu’une règle morphologique ? Comment faire la différence entre le régulier, l’irrégulier, le conventionnel et l’agrammatical en matière de lexique construit ? Pourquoi par exemple accepter bravoure et non bravitude, alors que amplitude et exactitude font partie du lexique partagé et que zenitude fait tout au plus sourire ? L’ensemble de ces questionnements théoriques sera en prise avec la pratique orthophonique, et amènera à s’interroger sur le discours pathologique ou déviant. 10 h 30 – 11 h : Pause 4 11 h – 12 h 30 : Le traitement des informations morphologiques dans la perception de la parole, la lecture et dans l'apprentissage de mots nouveaux, Séverine CASALIS (Université de Lille 3, URECA EA 1059) La capacité à généraliser une connaissance à partir d'une série limitée d'exemplaires est au cœur de nos capacités de langage. Nous sommes capables d'exprimer et de comprendre des quantités d'idées en combinant des connaissances lexicales et des contraintes syntaxiques. La productivité linguistique est particulièrement évidente dans le domaine de la morphologie. C'est la raison pour laquelle les travaux menés en psycholinguistique se sont interrogés sur la place qu'occupait le traitement des informations morphologiques dans des situations de perception auditive du langage, de reconnaissance visuelle de mots (lecture) et d'apprentissage de mots nouveaux (vocabulaire). L'objectif de l'exposé est de présenter des modèles et données empiriques récentes examinant la place et le rôle de la morphologie dans ces traitements linguistiques. Nous examinerons dans un premier temps à quel moment du traitement lexical l'information morphologique est traitée, en opposant notamment les modèles supposant un traitement post-lexical de la morphologie et ceux qui supposent une décomposition pré-lexicale. Dans le domaine de l'apprentissage de la lecture, nous examinerons également le rôle que peuvent jouer les connaissances qu'ont les apprentis lecteurs sur la structure morphologique des mots dans leur maîtrise de l'écrit. Enfin, le rôle qu'ont les capacités d'analyse morphologique dans l'apprentissage du vocabulaire sera également présenté. 12 h 30 – 14 h : Pause repas 14 h – 15 h 30 : Apport de la morphologie dans la rééducation de la lecture et de l’orthographe, Marie-Pierre THIBAULT (Orthophoniste et chargée d’enseignement, Mont Saint Aignan) Dès le C.P., l’apprenti-lecteur utilise la structure morphologique des mots pour les lire. Ceci tend à montrer que les connaissances morphologiques implicites des enfants sont suffisamment développées pour être activées dès les débuts de cet apprentissage. Les enfants qui présentent des troubles d’apprentissage de la lecture et de l’orthographe, en lien avec un trouble phonologique, peuvent, tout autant voire plus que les normo-apprenants, bénéficier d’un axe de travail qui privilégie le sens par rapport au son et utiliser le morphème comme unité de base. L'acte d'écrire, encore plus complexe en français que celui de lire, nécessite une maîtrise phonologique et sollicite les compétences morphologiques. Certains aspects de la morphologie et de la phonologie évoluent de manière indépendante, dans la construction morpho-phonologique de la langue française. Les orthophonistes peuvent explorer les voies d'acquisition de la morphologie et dégager ainsi des pistes pour la prise en charge des enfants dyslexiques et dysorthographiques. Cette présentation s’intéressera à l’apport de la morphologie comme stratégie compensatoire, en insistant sur le lien oral/écrit de la structure de la langue. 15 h 30 – 16 h : Pause 16 h – 17 h 30 : Opérations de morphologie flexionnelle et dérivationnelle dans la démence sémantique : implications cliniques en réadaptation/compensation, Noémie AUCLAIR-OUELLET (Université Laval et Université de Neuchâtel) Avec l’avancement des connaissances dans le domaine de la morphologie et des pathologies du langage, il est de plus en plus admis que les troubles morphologiques peuvent se retrouver dans différentes pathologies, bien qu’ils ne soient pas considérés comme des éléments « centraux » ou caractéristiques du portrait clinique. Le cas de la démence sémantique (DS), une forme relativement rare de démence fronto-temporale, illustre bien les nouveaux développements dans la caractérisation des troubles morphologiques. Bien que les habiletés morphologiques aient longtemps été considérées intactes dans cette maladie, des études récentes montrent des déficits de morphologie flexionnelle dans la DS. La morphologie dérivationnelle a fait l’objet de beaucoup moins d’études, tant dans le cadre de la DS que dans les autres pathologies. L’objectif de cette présentation et de décrire les troubles de morphologie flexionnelle et de morphologie dérivationnelle des personnes atteintes de DS à l’aide de corpus recueillis dans différentes tâches de compréhension et de production de contenus morphologiques. De plus, la préservation de certaines habiletés morphologiques et leur potentiel en 5 réadaptation/compensation sera souligné. Enfin, des parallèles et des comparaisons avec les autres pathologies du langage pourront être établis en fonction de leurs particularités. Jeudi 4 juillet 2013 : Pragmatique, discours et orthophonie 8 h 30 - 9 h : Accueil 9 h – 10 h 30 : Développement des habiletés pragmatiques chez l’enfant, Françoise COQUET (Orthophoniste et chargée d’enseignement, Lille) En langage oral, chez l'enfant, l'évaluation comme la prise en charge de la dimension pragmatique s'articulent avec l'idée que le langage est utilisé pour communiquer. Cela suppose une situation d'interaction dans un contexte particulier et demande une analyse en termes de comportements. Cette analyse peut être menée selon 4 axes : l'intentionnalité, la régie de l'échange, l'adaptation et l'organisation de l'information. Les habiletés pragmatiques envisagées sur chacun des 4 axes se construisent progressivement au même titre que les habiletés linguistiques sémantiques. Il est possible de mettre en évidence différents temps d’organisation qui reposent sur un socle commun de compétences très précoces. Les différentes habiletés s’affinent et se complexifient, tout en réorganisant les habiletés précédentes ; il y a progressivement passage d'une modalité communicative para verbale à une modalité verbale (qui intègre la précédente). Les habiletés pragmatiques évoluent tout au long de la vie en fonction des expériences. 10 h 30 – 11 h : Pause 11 h – 12 h 30 : Discours, Référence, et Théorie de l’Esprit… Vers une proposition d’évaluation, Marion FOSSARD (Institut des Sciences du Langage et de la Communication, Logopédie, Université de Neuchâtel) L’analyse des troubles discursifs – principalement narratifs – chez des adultes victimes d’accidents vasculaires cérébraux, de traumatismes crâniens, de maladie neuro-dégénératives est un aspect important de l’évaluation orthophonique. Ces troubles sont cependant particulièrement difficiles à cerner du fait d’une part, de la multiplicité des ressources impliquées dans « l’acte discursif », et d’autre part, bien sûr, du fait que le discours constitue le lieu où le sujet parlant a le maximum de liberté pour tirer profit des ressources que lui offre la langue. Dans un tel contexte, proposer des mesures pertinentes et objectives (dans le sens de quantifiables) des habiletés discursives des individus est souvent une gageure, la plupart des outils d’évaluation actuellement disponible laissant souvent à l’appréciation du (seul) clinicien le soin de juger de la ‘qualité’ du récit produit ou de sa ‘cohérence’… notions pourtant fort délicates à manier d’un point de vue théorique. Dans le cadre de cette présentation et après une mise en perspective des principaux paramètres encadrant le concept de discours, nous proposerons une investigation des habiletés discursives en clinique ciblée sur l’emploi des marqueurs de référence (pronoms et déterminants). Véritable ‘cheville ouvrière’ de l’organisation discursive, ces marqueurs constitueraient en outre des indices pertinents pour évaluer l’habileté d’un locuteur à adapter son discours à l’état de connaissances attribué à son interlocuteur. Cette habileté, souvent présentée sous l’appellation de théorie de l’esprit, constitue une dimension socio-cognitive de première importance, jouant un rôle majeur dans nos interactions sociales. 12 h 30 – 14 h : Pause repas 14 h – 15 h 30 : Remédiation du discours conversationnel des individus cérébrolésés droits : appuis théoriques et pratique orthophonique basée sur le manque d’évidence, Perrine FERRE (Orthophoniste et professionnelle de recherche, Montréal) Les atteintes de la communication observées après une lésion de l’hémisphère droit sont objectivées depuis plus de vingt ans. Cliniciens et chercheurs s’accordent aujourd’hui à décrire des atteintes hétérogènes de la prosodie, de la sémantique lexicale, de la pragmatique ou du discours chez les adultes ayant subi un AVC ou un TC droit. Différents profils cliniques d’atteinte de la communication sont observés. Face au constat que l’intégrité de l’hémisphère droit est nécessaire à une 6 communication verbale fonctionnelle, des outils d’évaluation ont aussi été développés pour répondre au besoin clinique. Cependant, aucun consensus n’existe quant aux mécanismes cognitifs en jeu. Plusieurs théories explicatives ont été suggérées sans qu’aucune ne rende compte de la complexité et de l’hétérogénéité des déficits observées. En l’absence de connaissances solides des processus en jeu, des interventions orthophoniques axées sur la tâche plutôt que la fonction se développent. Ces études indiquent de potentiels bénéfices de l’intervention orthophonique et vont contribuer à développer une pratique basée sur l’évidence. Parmi les composantes de la communication, le discours conversationnel apparaît comme une activité-clé et n’a pourtant jamais été l’objet d’une intervention spécifique et basée sur les connaissances les plus récentes. Lors de cet atelier, après une description des profils d’atteintes de la communication des individus cérébrolésés droits, les outils d’évaluation disponibles seront brièvement présentés. En deuxième partie, une revue de la littérature portant sur l’intervention orthophonique des adultes cérébrolésés droits sera proposée, suivi d’échanges autour d’une proposition d’intervention métacognitive du discours conversationnel chez l’adulte cérébrolésé droit issue des travaux de l’équipe d’Yves Joanette à Montréal. 15 h 30 – 16 h : Pause 16 h – 17 h 30 : Protocole d’observation/évaluation de l’enfant petit ou sans langage (Présentation de cas), Françoise COQUET (Orthophoniste et chargée d’enseignement, Lille) Quand il accueille des enfants petits (< 3 ans) ou sans langage, l’orthophoniste doit se donner les moyens de mener une observation / évaluation qui donne la parole aux parents, ne mette pas l’enfant en situation de test et l’accueille dans la globalité de son fonctionnement et dans sa dynamique de développement. A partir d’une présentation de cas d’une enfant observée à 20 et 27 mois, les principes de la méthodologie d’observation / évaluation qui sous tendent la Batterie EVALO BB (Coquet, Ferrand et Roustit, 2010) seront exposés Vendredi 5 Juillet 2013 : Applications des nouvelles technologies de l’information et de la communication en orthophonie 8 h 30 – 9 h : Accueil 9 h – 10 h 30 : Nouvelles technologies et handicap communicationnel : état des lieux, Thierry DANIGO (Ergothérapeute, Association des Paralysés de France, Lille) L’essor depuis 20 ans des nouvelles technologies a révolutionné le monde du Handicap, qu’il soit moteur, sensoriel et communicationnel. Le Réseau Nouvelles Technologies (RNT de l’APF) réalise une veille permanente à propos de la publication de logiciels et d’outils d’aide à la communication. Le travail en partenariat des ergothérapeutes avec les différents professionnels, les patients et les familles n’a cessé de s’amplifier ces dernières années. L’exposé fera un historique des évolutions dans le domaine et présentera ensuite un état des lieux des différents types de matériels d’aide à la communication (oral et écrite) qui peuvent être proposés aujourd’hui aux patients et aux soignants (du PC à l’Ipad). 10 h 30 – 11 h : Pause 11 h – 12 h 30 : Aides technologiques au langage écrit et scolarité : cadre légal et dispositifs existants, Paula DEI CAS (Université de Lille 2, Institut d’Orthophonie) En France, depuis 2005, la loi concernant l’intégration des personnes handicapées dans la société et l’accessibilité dans tous les domaines de la vie (éducation, emploi, transports, droit à la compensation, participation et proximité) a modifié le paysage social et les mentalités. Nous aborderons plus précisément la situation des personnes (enfants, adolescents et adultes) porteuses de handicaps de la communication écrite dans le cadre pédagogique (scolarité primaire, secondaire et enseignement supérieur) et ferons le point sur le cadre législatif actuel et les dispositifs existants. Nous détaillerons 7 en particulier la question des aménagements pédagogiques, au cours du cursus et au moment des examens, destinés aux jeunes « dys- ». 12 h 30 – 14 h : Pause repas 14 h – 15 h 30 : Utilisation des nouvelles technologies pour la prise en charge des troubles acquis du langage : Illustrations dans le cas de la démence sémantique et de l’aphasie postAVC, Sonia ROUTHIER (Université Laval, Québec) Depuis quelques années, on observe une utilisation croissante de la technologie en rééducation des troubles acquis du langage. Différents outils technologiques tels que téléphones intelligents, tablettes électroniques et ordinateurs portables peuvent en effet être utilisés pour offrir une compensation aux difficultés langagières rencontrées par les personnes ou faciliter un réapprentissage. Seules quelques études portant sur l’efficacité de ces outils dans la rééducation orthophonique sont actuellement disponibles dans la littérature. L’objectif de cet atelier est donc de présenter des études pour lesquelles un outil technologique a été utilisé pour réaliser la prise en charge de l’individu. Entre autres, une récente étude (Routhier et al., sous presse) évalue l’efficacité d’utiliser un téléphone intelligent afin de permettre à une personne présentant une démence sémantique de compenser efficacement les difficultés langagières rencontrées quotidiennement. Dans une autre étude (Routhier et al., en cours), une tablette électronique a été utilisée avec des sujets présentant une aphasie postAVC dans un traitement entièrement auto-administré de réapprentissage de verbes. Les résultats de ces études soulèvent aussi des questionnements sur la pertinence à utiliser des outils technologiques dans le contexte de troubles acquis du langage associés à des troubles cognitifs multiples (ex. mémoire, fonctions exécutives) et parfois dégénératifs. 15 h 30 – 16 h : Pause 16 h – 17 h 30 : Présentation d’un protocole d’évaluation des performances auditives au service de l’optimisation des réglages des implants cochléaires, Jérôme André et Christian Renard (orthophoniste et audioprothésiste, chargés d’enseignement, Lille). Actuellement avec l’émergence du numérique dans les prothèses auditives et la généralisation des implants cochléaires dans les surdités profondes voire sévères, la technologie offre aux déficients auditifs de nouvelles possibilités d’exploration du monde sonore. Toutefois, les patients ne tireront pleinement bénéfice des avancées technologiques que si l’orthophoniste est capable de fournir à l’audioprothésiste des informations pertinentes pour que celui-ci choisisse les options de réglage les plus adaptées parmi les multiples possibilités d’ajustement offertes par les fabricants d’implant. Nous montrerons que la simple analyse des confusions phonétiques est insuffisante pour déterminer les modifications électroniques à opérer car les erreurs de perception catégorielle peuvent résulter de nombreux facteurs. Or, la mise en évidence de la maîtrise de l’intégration de ces derniers nécessite, entre autres éléments, une évaluation approfondie de la perception de la sonie, de la perception des aspects fréquentiels et temporels du signal ainsi que le spicilège des réactions du patient dans l’analyse de scènes auditives. Dans cette optique, nous présenterons PEPAIR (Protocole d’Evaluation des Performances Auditives IRpa de Ronchin) qui poursuit un double but en permettant à l’orthophoniste : d’orienter le travail d’éducation auditive et de recueillir des données pertinentes à fournir à l’audioprothésiste pour optimiser les réglages prothétiques. 8