Dossier de Presse - Contre

Transcription

Dossier de Presse - Contre
MÉTABOLISME
OU QUAND LE SOIR TOMBE SUR BUCAREST
UN FILM DE CORNELIU PORUMBOIU
89 MN - DCP - COULEURS - CINEMASCOPE - DOLBY DIGITAL - ROUMANIE / FRANCE
SORTIE NATIONALE
LE 16 AVRIL 2014
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SYNOPSIS
Au beau milieu d'un tournage Paul, le réalisateur, a une relation avec
Alina, une actrice qui interprète un second rôle. Il décide de réécrire
le scénario pour y ajouter une scène de nue avec elle. Pris de doutes,
il choisit au final de ne pas la tourner et téléphone à sa productrice
pour se plaindre d'un ulcère à l'estomac...
ENTRETIEN
AVEC
CORNELIU
PORUMBOIU
Quel est le point de départ de votre film ?
A l'époque de l'écriture du scénario, il y avait un projet de loi en
Roumanie qui devait changer le fonctionnement du cinéma : pour
obtenir une aide, il était question de présenter non pas un scénario,
mais un découpage précis. J'étais contre cette loi, mais elle m'a
rappelé mon apprentissage de cinéaste. On devait tourner avec un
métrage de pellicule limité. Le découpage et la durée de chaque plan
étaient donc très importants. Du fait de ces restrictions, j'ai développé
ce goût pour les répétitions et les plans séquences. Et j'avais envie
de parler de la naissance d'un film et de ses contraintes.
Ce film est-il nourri d'expériences personnelles ?
Disons, des cauchemars des autres. J'ai un ami réalisateur qui a
mis tout son argent dans son film, commencé il y a dix ans, et qui
s'est arrêté à la moitié du tournage. L'idée d'un tournage qui ne se
terminerait jamais m'inspirait… Et finalement, j'ai eu surtout l'envie
de retourner la caméra sur le métier de réalisateur, de donner à voir
un travail, une méthode et un projet en train de se réaliser. Regarder
l'envers du décor.
Qu'est-ce qui vous a intrigué particulièrement dans le sujet
d'un cinéaste en crise ?
Paul, le réalisateur, trimballe une peur, peut-être irrationnelle, d'une
maladie cachée. Cela se traduit par cet ulcère, qui devient une
véritable obsession. Il ne cherche plus vraiment le contact avec les
autres. Mais, au contraire, il se replie sur lui même, il veut absolument
prouver l'existence de sa maladie. Il y a cette endoscopie qui nous
donne à voir des images intérieures très personnelles et intimes.
À l'opposé du « grand » film politique qu'il est en train de tourner.
Ce réalisateur incarne-t-il votre idée d'un cinéma réaliste ?
Il est obnubilé par le désir d'être objectif dans son travail. Comme
disait Stendhal dans sa théorie sur le roman réaliste : « Un roman
est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète
à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de
la route. »
Est-ce un film sur l'indécision ?
Oui. J'aime travailler sur ce temps-là, sur ce trou dans le temps…
Mes films ne révèlent pas grande chose de spectaculaire, mais j'aime
montrer ces petits instants de la vie qui, finalement, la transforment
un peu. Avec Métabolisme, j'ai décidé de me plonger directement
dans le milieu d'un tournage comme dans un micro-organisme. Le
film avance sur des détails, des réflexions… Quelque chose, chez ce
réalisateur, s'est brisé. Peut-être sa confiance, ou sa conviction. On
comprend également qu'il est tiraillé tout le temps : entre son film et
sa relation avec l'actrice, entre son ambition d'un certain cinéma et
sa vie réelle, entre de la nourriture orientale et occidentale. Mon film
reflète l'état schizophrène d'un réalisateur qui devient fou, mais dont
les actions, les doutes disent quelque chose sur un ensemble: son
corps, sa vie, sa ville.
Vous refusez encore une fois de raconter un récit de manière
classique.
J'ai décidé de raconter une histoire assez abstraite. Mais j'aime son côté
tragi-comique aussi. Quand on est animé par des grandes ambitions,
il est important de comprendre le côté dérisoire, finalement, d'un
tournage. Montrer les coulisses et les temps « morts », suspendus,
m'a semblé plus important encore que de raconter une véritable
histoire. Je pense que tous mes films parlent de cet état d'entredeux. Dans 12h08 à l'est de Bucarest les personnages sont entre
leur passé et leur présent. Dans Policier, adjectif, le personnage se
trouve entre sa carrière, la loi qu'il est censé appliquer et ses propres
convictions et désirs.
Comment travaillez-vous votre rapport au réel ?
Ce sont les longs dialogues dans mes films qui installent une sorte
de tension. Mais je n'aime pas le principe d'un certain cinéma qui
repose sur des personnages exceptionnels dans une situation
exceptionnelle. Dans tous mes films, je raconte des histoires de
situations intermédiaires. Mes films jouent avec cette frustration.
Dans mon avant-dernier film, Policier, adjectif, on attend un certain
dénouement comme dans un polar, mais ça se termine par une
discussion et non pas par une action.
Comment avez-vous trouvé l'acteur qui incarne Paul, le réalisateur,
et qui est votre alter ego en quelque sorte ?
Je connais Bogdan Dumitrache depuis 10 ans, car il a réalisé le
casting de plusieurs de mes films. Au départ, j'avais écrit un scénario
pour quelqu'un qui me ressemblait trop. Heureusement, Bogdan m'a
apporté autre chose : une mobilité, une fragilité et cette dissolution
entre l'esprit et le corps qui caractérise tellement son personnage.
Et l'actrice qui incarne Alina ?
Diana Avrãmut vient du théâtre. Après un long casting, sa façon de
maitriser le texte et un langage du corps très précis m'ont convaincu.
C'est son tout premier long métrage, à l'instar de son personnage,
du coup sa façon de chercher constamment l'approbation de son
réalisateur sonnait juste.
Comment avez-vous dirigé les acteurs ?
Pour ce film, j'ai essayé de changer un peu de méthode. Avant, je leur
demandais de suivre très précisément mes dialogues, leur écriture.
Là, j'ai essayé d'être plus libre avec eux : on a beaucoup répété et j'ai
réécrit souvent le scénario. J'attendais beaucoup d'eux.
Comment expliquez-vous le titre de votre film ?
Le mot « Métabolisme » évoque un corps, une existence physique.
La phrase « Quand le soir tombe sur Bucarest » décrit pour moi cette
sensation d'être toujours dans un état intermédiaire, de recherche.
Toutefois, aucune image dans le film n'illustre ce titre.
Pourquoi filmez-vous exclusivement en plans séquences ?
Je veux montrer les relations entre les corps et ne pas me focaliser
uniquement sur les dialogues. Je veux m'approcher du temps réel.
Ils me permettent aussi de prendre une certaine distance et de
travailler sur quelque chose de brut.
Dans le film l'actrice résiste aux indications du réalisateur et
cherche un sens à ses choix... Êtes-vous un réalisateur patient ?
Un metteur en scène ne peut jamais dire à son acteur qu'il peut aller
où il veut - c'est impossible. Mais dans Métabolisme, ça devient
possible car cette relation dépasse les limites !
Lorsqu'on pense « film sur le tournage d'un film », Truffaut,
Fellini, Godard viennent immédiatement en tête...
C'est plutôt l'univers du cinéma de Hong Sang-soo qui m'a influencé
sur ce film. Même si j'ai été aussi inspiré par Le Mépris de Godard,
en particulier les scènes entre Brigitte Bardot et Michel Piccoli dans
l'appartement, et surtout Ed Wood de Tim Burton : il montre si bien la
passion et l'absurdité de faire des films !
Votre réalisateur ne semble vivre que pour son travail. Etes-vous
comme lui ?
Avant, j'étais un bourreau de travail. Pendant le tournage de mon
premier film, je ne crois pas avoir souri une seule fois. J'aborde les
choses avec plus de légèreté maintenant. J'aime travailler avec
intensité, mais j'ai compris aussi qu'il y a des choses plus importantes
dans la vie que le cinéma.
Interview : Marcus Rothe
Né en 1975 à Vaslui en Roumanie, Corneliu Porumboiu étudie la
réalisation à La National University of Drama and Film de Bucarest.
Son deuxième court métrage, Un voyage à la ville (2003) reçoit en
2004 le Prix du Meilleur court métrage au Festival Méditerranéen
de Montpellier. Son moyen métrage, Le Rêve de Liviu, réalisé
également en 2003, a été présenté au Festival du Film de Telluride
dans la catégorie « Grands Espoirs ». Puis, en 2005, Porumboiu
intègre la Résidence du Festival de Cannes, et en 2006 il réalise
12h08 à l'est de Bucarest. Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, le film gagne la Caméra d'Or, et sera récompensé dans plus
de vingt festivals dans le monde. Il enchaine avec Policier, adjectif,
sélectionné dans la section Un Certain Regard à Cannes où il remporte
le Prix du Jury, puis Métabolisme ou quand le soir tombe sur Bucarest,
son troisième long métrage.
FILMOGRAPHIE
2002 : Autant en emporte le vin (Pe aripile vinului), c.m.
2003 : Un voyage à la ville (Calatorie la oras) c.m.
2004 : Le rêve de Liviu (Visul lui Liviu) c.m.
2006 : 12h08, à l’est de Bucarest (A fost sau n-a fost ?)
Festival de Cannes - Quinzaine des réalisateurs (Caméra d'or)
2009 : Policier, adjectif (Politist, adjectiv)
Festival de Cannes - Un Certain regard (Prix du jury Un certain regard)
Festival International du Film de Belfort (Grand Prix)
2013 : Métabolisme ou quand le soir tombe sur Bucarest
(Când se lasa seara peste Bucuresti sau metabolism)
Festival de Locarno (Sélection officielle)
New York Film Festival (Sélection officielle)
Festival International du Film de Toronto (Contemporary World Cinema)
FICHE ARTISTIQUE
Diana Avramut
Bogdan Dumitrache
Mihaela Sirbu
Alexandru Papadopol
Alexandru Jitea
Gabriela Cretan
Lucian Iftime
Alina
Paul
Magda, la productrice
Laur, l’ami réalisateur
Le docteur
La maquilleuse
Le réceptionniste
FICHE TECHNIQUE
Réalisation
Scénario
Production
Image
Montage
Direction artistique
Costumes
Son
Corneliu Porumboiu
Corneliu Porumboiu
Les films du Worso – Sylvie Pialat
42km Film – Marcela Ursu
Tudor Mircea
Dana Bunescu
Mihaela Poenaru
Monica Florescu
Thierry Delor
Alexandru Dragomir
Sebastian Zsemlye
Graphisme : Stéphane Rozencwajg
BIOGRAPHIE