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Journal d’Abidjan - l’Hebdo
Focus
Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016
3
LE CHIFFRE
ÉDITO
Bientôt la perle de la salubrité ?
A
utrefois perle de la lagune,
perle de lumières, Abidjan,
est aussi la perle de toutes
sortes d’insalubrités. Le gouvernement, avec l’aide de partenaires
extérieurs comme la France et le
Maroc, s’est attaqué aux ordures
solides et liquides qui pourrissent
l’environnement. D’abord réfractaires à l’initiative de la ministre
Anne Ouloto, la majorité des Ivoiriens a fini par s’en féliciter et
rendre hommage à notre « Maman
bulldozer » nationale. Mais il n’y a
pas que des déchets physiques à
purger. Abidjan est aussi reconnue, aimée et détestée pour son
« insalubrité sonore ». Faut-il évoquer le cas de la Rue Princesse,
autrefois adulée et actuellement
débarrassée de ses bruyants
princes ? Érigés en temples du
bruit, les maquis continuent de
troubler le sommeil des Abidjanais des quartiers dits populaires,
avec leurs musiques aussi assourdissantes les unes que les autres.
Les espaces verts, les trottoirs,
les ruelles, les terrasses domestiques… Rien n’échappe à ces
pourfendeurs de la tranquillité
et du repos. Dans ces quartiers
«sans loi », certains empêcheurs
de tourner en rond se font toujours
rabrouer avec la même vieille rengaine : « si tu ne veux pas qu’on te
dérange, va habiter à Cocody ! ».
Henri Dagri se souvient que dans
un commissariat de Yopougon,
où il était allé porter plainte pour
nuisance sonore, l’agent de police
lui avait conseillé de déménager
dans un quartier plus tranquille.
Jusqu’où devrais-je déménager,
si personne ne doit respecter
les règles ? », s’était-il indigné.
Alors, vivement que vienne l’Abidjan perle de la salubrité pour que
suive la perle de la sécurité sonore. Soutien à Maman bulldozer !
110
Coopératives de la région de San-Pedro exerçant dans la filière café-cacao, ont
été formées sur l’acte uniforme de l’Organisation en Afrique du droit des affaires
(OHADA) relatif au droit des sociétés.
RENDEZ-VOUS
ILS ONT DIT...
« Dans la posture que nous avons
adoptée, nous considérons votre retour
comme un résultat tangible, qui vient
consolider la pertinence du choix que
nous avons fait dès le départ par rapport à la crise que le pays a connue et
aux problèmes auxquels nous sommes
confrontés ». Pascal Affi N’Guessan, à
propos du retour d’exil de 4 cadres du
FPI, le 30 juin 2016.
« Malgré les acquis nombreux, (...) je ne
vais pas m’asseoir à cette table pour dire
que tout est parfait. Beaucoup est fait,
mais nous sommes conscients au gouvernement que tout n’est pas parfait et
nous nous attelons chaque jour afin que
les choses évoluent positivement». Bruno Koné, à propos des conditions de vie
des populations, le 1er juillet 2016.
9 juillet 2016 :
2ème édition du Salon de l’entrepreneuriat
- Immeuble CGECI (Siège du patronat) au
Plateau à 9h00.
9 juillet 2016 :
Concert de Sidiki Diabaté au Stade municipal de Daloa.
22 juillet 2016 :
Club mobilité - « La salubrité des routes
ivoiriennes : quelles responsabilités, quelles
actions ? » - Hôtel Ibis Plateau à 16h00.
23 juillet 2016 :
Festival des Arts Mandingues - Palais de
la culture de Treichville à 16h00.
UN JOUR UNE DATE
9 juillet 2011 : Le Soudan du Sud devient un état indépendant et le Soudan perd son
statut de plus grand pays d’Afrique. Le Soudan du Sud est officiellement le 193ème
pays au monde.
UP
Focus
Assahoré Konan Jacques, Directeur général adjoint du Trésor est
nommé Directeur général du Trésor et de la comptabilité publique.
DOWN
2
Dj Arafat a refusé de se rendre à Ouagadougou pour la célébration
des 10 ans de carrière de l’artiste burkinabé Floby, qui déclare avoir
payé pour sa prestation. Pour Arafat, aucun contrat ne le liait à Floby.
LA PHOTO DE LA SEMAINE
Michèle IRIÉ
Sans siège ni terrain d’entrainement, le nouvel entraîneur de l’Africa Sport national, Rigo Gervais,
présenté à ses joueurs sur un stade de fortune par le président du club Alexi Vagba, le 2 juillet 2016.
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Évènement
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
Évènement
Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016
CHUTE DE LA PRODUCTION DE CACAO : QUE FAUT-IL
CRAINDRE ?
Premier producteur mondial de cacao, avec près du quart de la production
mondiale et loin devant son voisin et rival le Ghana, la Côte d’Ivoire pourrait
ne pas atteindre, cette année la production de 1 800 000 tonnes obtenue lors
de la campagne 2014-2015. La baisse, estimée à près de 100 000 tonnes pour
le premier trimestre, annoncée depuis le début de l’année par des experts,
a finalement été confirmée en Conseil des ministres le 29 juin 2016. Cette
baisse conséquente mais prévisible fait planer des craintes sur le prix mondial de l’or brun et les recettes attendues de l’État de Côte d’Ivoire.
D
e janvier à mars 2016, le cumul
de la production parvenue au Port
d’Abidjan et sur laquelle on se
base pour évaluer la production globale,
est établi à 362 000 tonnes contre 414
000 tonnes en 2015 sur la même période,
marquant une baisse de 12%, estimée à
environ 100 000 tonnes pour l’ensemble
de la campagne. Cette chute, expliquent
le gouvernement et des experts, est liée
à deux facteurs, l’un naturel et l’autre
humain. Le premier est la persistance
du phénomène climatique El Niño. Il se
caractérise par la durée plus longue de
l’Harmattan qui assèche le sol et limite
fortement la pluviométrie. Ce phénomène impacte la qualité des fèves qui
deviennent plus petites et plus acides.
La seconde explication de cette baisse
annoncée est liée au découragement
des producteurs confrontés à une main
d’œuvre de moins en moins importante,
du fait du désintéressement des jeunes
pour le travail de la terre, qui préfèrent
se tourner vers les villes. En outre, certains producteurs estimant ne plus avoir
une rétribution conséquente pour leurs
efforts, abandonnent le cacao au profit
d’autres cultures, dont celle de l’hévéa.
Cette baisse de production, note-t-on,
pourrait impacter également la petite
campagne, qui s’étend d’avril à août.
Toutefois, producteurs, exportateurs et
gouvernement restent confiants et unanimes sur le fait que cette situation ne
peut, en aucun cas, remettre en cause le
premier rang mondial que détient la Côte
d’Ivoire, qui n’est d’ailleurs pas déconnecté d’un déficit de la production globale que les experts évaluent à un million
de tonnes de fèves sur le marché mondial. Comme sur le continent africain,
les producteurs asiatiques et sud-américains sont principalement impactés par
Producteur de cacao à Divo Expert cacao au comité européen
de normalisation.
’’
En plus de la chute de la production mondiale, peut-on
craindre un « effet Brexit » sur le
prix du cacao ?
Le prix de la tonne du cacao étant
fixé en livre sterling, si cette devise
chute du fait du Brexit de la Grande
Bretagne, les conséquences peuvent
obliger le gouvernement à revoir
ses prévisions. S’il y a détérioration
des termes des échanges, les pays
africains qui dépendent des économies européennes peuvent subir des
conséquences négatives.
1
des facteurs climatiques responsables
de cette baisse de rendement, plus que
significative.
La Côte d’Ivoire n’est pas le seul pays producteur à connaître une baisse. L’ensemble de la production mondiale est impactée.
« simple planteur ». D’ailleurs, poursuitil, même, quand le prix est garanti, le
planteur ressent les effets de la chute à
cause de sa faible production. Mais pour
l’heure, « il est plus judicieux que l’État
prenne des dispositions pour mettre les
producteurs à l’abri du marché interna-
Face à cette baisse de production annoncée, le
gouvernement ivoirien n’envisage pas de baisser
les bras.
variation du coût du cacao à Londres
n’influe pas sur le revenu du producteur, mais plutôt sur celui du gouvernement, le cacao représentant 20% du
produit intérieur brut (PIB) et 40 % des
exportations de la Côte d’Ivoire. Pour
certains experts, l’État ivoirien devra
néanmoins prendre des dispositions
pour créer les conditions pour que les
producteurs puissent affronter les exportateurs. « Cela doit passer par un
renforcement des capacités, pour que
les producteurs puissent avoir accès
aux informations boursières de Londres
et de New York, afin de vendre leurs
productions quand les prix grimpent, et
de faire de la rétention en cas de chute
des prix », explique Christophe Douka,
un gros producteur pour qui le cacaoculteur ne doit plus rester au stade de
3 QUESTIONS À
CHRISTOPHE AUGUSTE
DOUKA
Ouakaltio OUATTARA
Producteurs à l’abri de la spéculation Sur la base du calcul de l’augmentation de la production qu’a connu
la Côte d’Ivoire de 2011 à 2015 et de
l’augmentation des prix au 31 mars, le
gouvernement fait observer un montant de revenu supplémentaire de plus
de 700 milliards de francs CFA payé directement aux paysans. Cette hausse,
toujours selon le gouvernement, s’explique par le maintien du prix bords
champs fixé à 1 000 francs CFA/kg, tant
pour la grande campagne que pour la
petite. De ce fait, fait remarquer un initié du marché mondial de l’or brun, la
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tional afin de ne pas les exposer « aux
rapaces, aux acheteurs véreux et aux
clandestins », rétorque un expert sous le
couvert de l’anonymat.
Politique volontariste Côté gouvernement, on affirme que le fonds de réserve
technique, qui était au départ approvisionné en vue de garantir la viabilité
du système des ventes anticipées à la
moyenne (initialement de 40 milliards) a
été porté à 70 milliards de francs CFA
en juin 2015, puis à 120 milliards en juin
2016. Ce qui permet de protéger entièrement les producteurs ivoiriens, de les
mettre à l’abri de toute chute, tant au
niveau de la vente qu’au niveau du prix
CAF (Prix d’un bien à la frontière du pays
importateur). Malheureusement, fait observer un initié du marché mondial, ni
Production 2014-2015 :
1 800 000 tonnes contre 900 000
tonnes pour le Ghana.
Campagne de commercialisation
du cacao :
1er octobre au 30 septembre.
Prix minimum garanti producteur : 1 000 francs CFA
Prix de vente à Londres :
Juil-Sept 2016 : 1 865 FCFA/KG
Oct-Déc 2016 : 1 820 FCFA/KG
Janv-Mars 2017: 1 777 FCFA/KG
Avril-Juin 2017 : 1 763 FCFA/KG
l’État, ni les autres pays producteurs,
encore moins les planteurs, n’ont leur
destin en main. Tous subissent la fixation du prix qui est arrêté par les grandes
firmes du cacao, lesquels se frottent les
mains en cas de surproduction, mais
sont peu inquiétés lorsqu’il y a chute de
production, sachant compter sur leurs
réserves. À ce stade, les chiffres de la
production ivoirienne, qui sont ceux
du premier trimestre, ne devraient pas,
pour autant, entraîner une hausse des
prix, la production excédentaire de ces
cinq dernières années ayant permis aux
négociants de se constituer d’importants stocks. Le prix du kilo de cacao
sur le marché mondial se fixe à Londres.
Et, selon le site du Conseil Café Cacao,
il est de 1865 francs CFA.
Face à cette baisse de production annoncée, le gouvernement ivoirien n’envisage pas de baisser les bras. Mieux, le
ministère de l’Agriculture et l’ensemble
des structures concernées ont été exhortés « à poursuivre la réforme afin de
stabiliser les revenus payés aux paysans
avec l’objectif de poursuivre l’amélioration des conditions de vie et de travail
des paysans », a indiqué le Porte-parole
du gouvernement, Bruno Koné. Cette
réforme tient en quatre points principaux
que sont le renforcement de la bonne
gouvernance et de la transparence dans
la gestion des ressources, le développement d’une économie cacaoyère et
caféière durable, à travers la réorganisation de la production et l’amélioration de
la productivité, la sécurisation du revenu
des producteurs par la mise en place
d’un prix garanti, ainsi que l’amélioration
de la commercialisation intérieure et extérieure, et enfin, la mise en place d’une
interprofession forte. Objectif : faire en
sorte que pour la campagne 2015-2016,
il n’y ait finalement plus de peur que de
mal.
L’apport du Centre national
de recherche agronomique
(CNRA) pour la régénérescence
des plantes de cacao peut-il permettre de faire repartir la production ivoirienne ?
Je dirais non. Quand je vais au CNRA
pour régénérer mon verger, le matériel
végétal que je reçois ne me permet de
mettre en valeur que deux hectares. Et
la plupart des planteurs ne reçoivent
du matériel que pour un hectare ou la
moitié. C’est insignifiant.
2
3
Quelles solutions peut-on
envisager pour les planteurs ?
Il faut mettre en place une politique de
flottement pour protéger le planteur. Il
s’agit de faire en sorte qu’il y ait des
centres d’achat connectés directement à la bourse de Londres, de sorte
qu’on ait un prix unique pour la Côte
d’Ivoire. Seules les multinationales
ou les coopératives agréées auront le
droit d’acheter le cacao. Il appartiendra ainsi au producteur de décider de
la période et du prix auxquels il souhaite vendre son produit. Cela facilitera l’identification des producteurs
et permettra une lisibilité de sa quotité
pour lui permettre d’avoir un crédit.
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Évènement
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
TRANSFORMATION LOCALE DU CACAO, LA SOLUTION À LONG
TERME
Si la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, ce produit
est essentiellement exporté pour
être transformé ailleurs. Le ministre
du Commerce, Jean-Louis Billon, a
d’ailleurs reconnu ce point lors de
l’ouverture de l’entreprise de transformation locale du chocolat « Cemoi» en 2015.
Ouakaltio OUATTARA
À
ce jour, la Côte d’Ivoire, qui produit
41% de l’offre mondiale de fèves
de cacao, ne transforme que 33%
de sa production en produits semi-finis.
L’objectif visé par le gouvernement est
la transformation d’au moins 50% de la
production nationale de cacao d’ici 2020.
À l’issue d’une rencontre avec les industriels du secteur le 30 juin 2016, le Premier
ministre Daniel Kablan Duncan a indiqué
que le gouvernement a pris de nouvelles
dispositions pour renforcer la compétitivité des industriels. Il s’agit, entre autres,
de garantir aux broyeurs 70% de leurs
besoins en fèves de cacao. Ces quantités
débloquées pour le fonctionnement des
unités de transformation « seront revues
à la hausse en fonction de l’évolution des
capacités de production », avait annoncé
le ministre de l’Industrie et des Mines,
La transformation du cacao dans des unités industrielles locales permettrait le développement du
secteur.
Jean-Claude Brou. Pour Stéphane Mané,
président de l’Association ivoirienne pour
la défense des intérêts des producteurs
de café-cacao (AIDIPCC) si, avec ces
mesures, la Côte d’Ivoire arrive à transformer une part plus importante de sa
récolte en produits semi-finis pour obtenir la masse de cacao, « cela permettra
la création d’une structure en charge de
gérer le cacao bord champs et de faire
une vente anticipée en proposant des
prix plus intéressants aux paysans».
Cette innovation ouvrira la porte à un
processus d’«accompagnement social
et technique». À en croire le président de
l’AIDIPCC, la transformation locale du cacao permettra à la Côte d’Ivoire d’acheter
la moitié de sa production en vente anti-
cipée avec des contrats et des prix déjà
connus à l’avance. « L’on pourra alors
proposer une ristourne aux paysans, afin
de les encourager à mieux travailler et
les former à l’entretien des plants. Cela
les encouragera absolument à produire
plus», ajoute Mané. Pour sa part, Christophe-Auguste Douka, expert cacao au
comité européen de normalisation, souhaite que les producteurs soient associés à ce processus. Il estime en outre
qu’il faut ouvrir le capital de ces sociétés
aux paysans, afin de leur permettre de
bénéficier pleinement du fruit de leurs
efforts, en gagnant à la vente du brut et
à la plus-value. « Cela encouragera les
paysans à réduire les causes humaines
de la baisse de production ».
LE DÉBAT
Faut-il continuer à garantir un prix bord champ pour le
planteur de cacao ?
CONTRE
SERGE TANOH
POUR
PLANTEUR DE CACAO
À ABENGOUROU
Mon combat de tous les temps a été la stabilisation du
prix bord champ pour le cacao. Ainsi, le producteur sait
en avance ce qu’il va gagner à chaque période de la campagne. Ce qui facilite la programmation d’entrées financières et de dépenses. Avec le prix garanti, le paysan ne
se préoccupe pas de la baisse des cours sur le marché
international. La libéralisation des prix est en faveur des
acheteurs de produit et non des producteurs. Les producteurs ivoiriens sont certes nombreux, mais ils restent
de petits producteurs et ne peuvent agir sur le marché
international. Et très peu sont ceux qui produisent entre
20 000 et 50 000 tonnes.
STÉPHANE MANÉ
PLANTEUR DE CACAO - PRÉSIDENT
DE L’ASSOCIATION IVOIRIENNE POUR
LA DÉFENSE DES INTÉRÊTS DES PRODUCTEURS CAFÉ-CACAO
Le plus important, ce n’est pas le prix garanti. Les paysans ont plutôt besoin d’une assistance de proximité.
Ce sont eux qui constituent le maillon faible du dispositif
alors qu’ils en sont les acteurs principaux. À ce titre, ils
devraient tirer plus de bénéfices. Le problème n’est donc
pas le prix garanti, mais la défaillance du système dans
lequel nous évoluons. Ce dont le paysan a besoin, c’est
de formation. Ce sont eux qui payent le plus d’impôts,
mais ils n’ont aucune assurance maladie. Nous avons
également besoin d’une assistance de proximité et d’une
organisation qui défend nos intérêts.
Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016
Évènement
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8
Politique
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
Politique
Économie
Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016
RÉFORME CONSTITUTIONNELLE : L’OPPOSITION ENTRE
DANS LA DANSE
Le 30 juin dernier, 23
partis d’opposition ont
demandé le retrait du
projet de rédaction d’une
nouvelle constitution. Un
durcissement de ton qui,
manifestement,
prend
à contre-pied le plan
d’Alassane Ouattara.
Benoit TANOH
L
e projet de nouvelle constitution annoncé par le président Alassane Ouattara
n’est pas encore connu, qu’il
est déjà rejeté du revers de
la main par l’opposition ivoirienne. Ce projet, le président
de la République y tient afin
que la constitution qui doit régir
la IIIème République soit débarassée des germes de conflits
qui ont secoué le Côte d’Ivoire
ces dernières années. Un
groupe de 23 partis politiques
de l’opposition, dont le Front
populaire ivoirien (FPI), a fait
une déclaration le 30 juin dernier demandant le retrait pur et
simple du projet de constitution
en cours d’élaboration. Il s’agit
d’une radicalisation par rapport
au désaccord exprimé à propos de la démarche, au sortir
de la rencontre avec le chef de
l’État le 7 juin dernier. Une stratégie qui vise certainement à
fragiliser la coalition au pouvoir.
À l’issue de la rencontre que les
partis du Rassemblement des
houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ont eue
avec le président de la République le 13 juin, le parti d’Henri
Konan Bédié a déclaré qu’il attend le texte pour se prononcer
définitivement. Maurice Kacou
Guikahué, numéro 2 de ce parti
a ajouté que le « PDCI-RDA
est un parti politique qui respecte ses engagements ». Des
propos sibyllins qui semblent
révélateurs de la détérioration
du climat de confiance qui avait
jusque là fait la force des hou-
EN BREF
La réforme constitutionnelle semble se heurter à quelques obstacles.
phouétistes. Pour l’opposition,
ce son discordant au sein de la
coalition au pouvoir représente
une fenêtre de tir pour faire prévaloir ses préoccupations : exiger la transparence dans la révision de la Constitution. Pour
ce faire, tandis que le groupe
des 23, conduit par le Front
populaire ivoirien de Pascal
Affi N’Guessan, s’attaque au
fond et à la forme du processus, l’Union républicaine pour
la démocratie (URD), également membre de la coalition de
l’opposition, se charge, elle, de
dénoncer l’inopportunité de ce
projet. À la faveur d’une conférence de presse qu’elle a animé
trois jours avant la déclaration
produite par les 23, Daniel Bony-Claverie, présidente de ce
parti, avait déclaré que
« l’urgence n’est pas dans la
’’
chose est certaine, le délai
d’un mois donné au comité
d’experts chargé de faire des
propositions, à compter du 1er
juin, est dépassé. Toutefois,
pour les deux camps, le retour
d’une nouvelle vague d’exilés
de la crise postélectorale se
présente comme une chance à
saisir. Fort du soutien de Kadet
Bertin, l’ancien conseiller spécial de l’ex-président Laurent
Gbagbo, qui demande que
le FPI s’implique dans le jeu
politique, Pascal Affi N’Guessan devrait pouvoir bénéficier
du soutien plus affirmé de la
coalition de l’opposition. Ainsi,
à défaut du retrait qu’elle demande, l’opposition pourrait
au moins obtenir la transparence dans l’élaboration de la
nouvelle constitution. Par ailleurs, on devine qu’au nom de
Un bras de fer, dont on ignore l’issue,
semble donc engagé entre pouvoir
et opposition.
révision de la Constitution,
mais bien dans la nécessité
de mettre le pays aux normes
et d’entreprendre ces réformes
structurelles et institutionnelles
qui permettront de régler le
problème du déficit public, de
l’endettement de notre pays,
et de la réduction de la pauvreté à travers une meilleure
répartition des richesses ».
Un bras de fer, dont on ignore
pour l’instant l’issue, semble
donc engagé entre pouvoir
et opposition. Mais, déjà, une
la réconciliation nationale et de
la paix, et surtout pour ne pas
compromettre son objectif de
faire de la Côte d’Ivoire un pays
émergent à l’horizon 2020, le
chef de l’État Alassane Ouattara veillera à ce que le comité
d’experts tienne effectivement
compte « de notre histoire, de
notre culture et des valeurs
que nous voulons promouvoir
pour la Côte d’Ivoire nouvelle»,
ainsi qu’il l’a vivement recommandé lors de la mise en place
du comité.
BRUNO KONÉ À DIMBOKRO LE 14 JUILLET
Le ministre de l’Économie
numérique et de la Poste,
Bruno Nabagne Koné, est
annoncé à Dimbokro le 14
juillet prochain pour équiper les secrétaires de sections du Rassemblement
des républicains (RDR) de
la localité en matériel roulant. « Le ministre sera ici
pour donner des motos
aux militants à Bocanda,
Kouassi-Kouassikro
et
Dimbokro. Il avait pris des
engagements dans ce
sens au cours de sa tournée politique en avril », a
affirmé le dimanche 3 juillet,
le secrétaire départemental du parti à Dimbokro,
Eugène Koffi. En effet, lors
de cette visite, le porte-parole du gouvernement avait
promis d’offrir 10 motos et
exhorté par ailleurs les militants au travail.
YOPOUGON : UN EXMAIRE QUITTE LE RDR
L’ex-maire de Yopougon
de 2011 à 2013, Bertin Yao
Yao, quitte le Rassemblement des républicains
(RDR) pour le Parti africain
contre l’injustice (PACI)
fondé par Diabaté Soumaka. « J’ai été abandonné par les responsables
du RDR. Pourtant j’ai été
l’un de ceux qui ont risqué
leur vie pour implanter le
RDR à Yopougon, qui est
un bastion du Front populaire ivoirien », a expliqué
le dimanche 3 juillet à Yamoussoukro le désormais
numéro deux du PACI, qui
appelle « les indignés, les
frustrés et les victimes de
l’injustice de la vie politique ivoirienne », à rallier
son nouveau parti.
URBAIN AMOA
Entre buzz politique et malaise réel
Le professeur Urbain Amoa, fondateur et recteur de
l’université Charles-Louis Montesquieu à Abidjan,
avait surpris à la mi-juin avec une grève de la faim
de trois jours pour « dénoncer la gestion de l’État ».
Quelques semaines après, cette sortie inattendue
continue de susciter des réactions sur les réseaux sociaux quant à la démarche du professeur, entre buzz
politique et dénonciation d’un malaise réel.
N
Ange TIÉMOKO
ous allons ériger Yamoussoukro en une principauté
autonome si dans quelques semaines, nos propositions ne sont prises en compte par les autorités de
ce pays », avait déclaré le 16 juin à la presse Urbain Amoa,
au troisième et dernier jour de sa grève de la faim, aux
pieds de la Basilique Notre Dame de la paix dans la capitale politique ivoirienne. Universitaire connu pour son style
vestimentaire typiquement africain, puisqu’il est toujours
vêtu d’un grand pagne traditionnel, d’une chaîne pendante
au cou et de sandales, « cet intellectuel africain a employé
un moyen inattendu pour se faire entendre», fait remarquer
un internaute. Une phrase qui a suffi à enflammer la toile,
dévoilant deux positions tranchées de certains Ivoiriens sur
cette initiative on ne peu plus surprenante. « Très courageux de sa part », ont réagi certains, pour qui l’initiateur du
Festival international de la route des rois et des reines en
2003, créé pour régler toutes sortes de conflits en Afrique
par la voie de la paix et de la sagesse, « aurait dû continuer
jusqu’à faire fléchir les pouvoirs publics ». « Tous des arrivistes ces cadres ivoiriens », ont asséné d’autres commentaires, qualifiant cette sortie du fervent défenseur des droit
des chefs traditionnels ivoiriens et africains, de « super
coup médiatique pour espérer avoir un poste ministériel ou
quelque chose dans ce style ».
Un homme incompris Pourtant, Urbain Amoa, environ
1,80 mètre, originaire de l’Est de la Côte d’Ivoire, a assuré
« mener son action loin de toutes ambitions politiques et
simplement avoir mis sa personne en avant pour le bien de
la collectivité en engageant un combat contre la mauvaise
gestion de l’État ». Sans pour autant convaincre l’ensemble
de l’opinion… Professeur de Lettres modernes, ce sexagénaire, est l’un des rares universitaires ivoiriens à ne pas
avoir officiellement de bord politique, bien que l’idée de se
présenter à l’élection présidentielle lui a effleuré l’esprit entre 2006 et 2009. En marge de toutes ses actions diversement commentées car « pas très bien comprises » des
Ivoiriens, Urbain Amoa est aussi écrivain. Amateur de poésie, il a écrit, entre autres, « Bruit du silence » en 1987 et «
Poétique de la poésie des tambours » en 2003, des oeuvres
parues aux éditions l’Harmattan.
9
10
Économie
EN BREF
KARITÉ : 7 MILLIARDS
POUR PÉRENNISER LA
FILIÈRE
L’Alliance globale de
karité (AGK) et l’Agence
américaine pour le développement international
(USAID) ont conclu un
partenariat d’un montant
de 13 millions de dollars US (soit près de 7
milliards de francs CFA)
pour l’amélioration et la
production du karité en
Afrique et dans le monde.
« L’industrie du karité
est en plein essor, c’est
ainsi que les sociétés privées, les gouvernements
et les bailleurs de fonds
s’empressent d’y investir davantage aux fins
d’assurer une production
pérenne et d’augmenter
la rentabilité au profit des
femmes », a indiqué le
président de l’AGK, Moumouni Konaté, cité dans
un communiqué de l’ambassade des États-Unis
en Côte d’Ivoire. Ce partenariat vise 16 millions
de femmes exerçant dans
le secteur, dans le but de
leur permettre d’améliorer leurs revenus. « Nous
sommes vraiment fiers de
ce partenariat et de collaborer dans la mise en
œuvre de ses activités »,
a indiqué le directeur du
bureau Afrique de l’Ouest
de l’USAID, Alex Deprez.
Ces fonds vont permettre
de construire 20 dépôts
au profit des groupements de femmes, renforcer leurs capacités et
améliorer leurs revenus.
Cette somme servira aussi au reboisement (karité)
et à une gestion efficace
de la flore et de la faune
dans 6 pays d’Afrique de
l’Ouest : Côte d’Ivoire,
Bénin, Burkina Faso,
Mali, Ghana et Nigeria.
FILIÈRE VIANDE : À LA RECHERCHE DE LA
MAÎTRISE DES PRIX
11
Nicolas Yssouf Djibo « Action man » en route vers d’autres missions
Après trois années de gestion discrète, Nicolas Yssouf Djibo, successeur du ministre Jean-Louis Billon à la tête de
la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire
depuis le 13 décembre 2013, a décidé de se retirer. Portrait.
Le ministère du Commerce
a organisé le 30 juin, une
table ronde en vue de réfléchir sur les différents
maux qui minent la filière
viande, dont les prix font
le yoyo. La mise en œuvre
des propositions issues de
cette séance de travail devrait permettre de maîtriser les coûts sur le marché.
Ange TIÉMOKO
Â
Benoît TANOH
S
Économie
Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
La filière viande doit être normalisée pour stabiliser les prix.
tructure des prix, mise
en place d’un système faux frais, le racket, les coûts
d’information des mar- de transport élevés, les cartels
chés, analyse du circuit de communautaires, les intermédistribution, ces différents diaires véreux et l’inorganisasujets viennent d’être passés tion des acteurs de la filière
en revue dans le cadre d’une serait donc l’ensemble de factable ronde sur la commerciali- teurs à l’origine des surcoûts
sation du bétail et de la viande facturés aux consommateurs.
en Côte d’Ivoire. L’objectif Variations géographiques Il
visé est de permettre au chef faut rappeler qu’en dépit d’un
de l’État d’avoir une photogra- accord signé le 4 novembre
phie réelle de ce qui se passe 2015 entre l’État de Côte
dans ce secteur et de prendre d’Ivoire et les acteurs de la files mesures nécessaires. lière viande et bétail qui stipule
Dans son intervention le 1er que le kilogramme de viande
mai dernier, il avait affirmé de bœuf baisse de 400 francs
qu’il comprenait les plaintes CFA, ce prix connait des vade ses compatriotes face à la riations selon la situation géocherté de la vie. Afin de mettre graphique. Ainsi, si à l’abattoir
en œuvre une
de
Yopougon
stratégie qui
Le kilo de viande est et au marché
permettrait
la
vendu entre 1 400 et d’Adjamé,
de
maîtriser
viande avec os
3 000 francs CFA.
le coût de la
se négocie à 2
viande
sur
200 francs CFA,
le marché et d’améliorer le à Cocody, il oscille entre 2
sort des consommateurs, les 300 et 2 400 francs CFA. Ces
acteurs de la filière viande et fluctuations s’observent égabétail ont donc été invités par lement sur différents marchés
le ministre du Commerce à de l’intérieur du pays. À Bouaidentifier toutes les entraves ké, dans la région de Gbèkè,
à la compétitivité du secteur. le kilogramme de viande
« Je vais personnellement avec os est passé de 2 000
présenter au président de la à 2 200 francs CFA, quand la
République le niveau de res- viande sans os est cédée à 2
ponsabilité et les mesures que 500 francs CFA, voire à 3 000
nous devons prendre. Ayez francs CFA en fonction de la
donc le courage de dire ce qualité. À Yamoussoukro, le
qui se passe, et des mesures kilo sans os est vendu à 2 000
seront prises », les a encou- francs CFA. Seuls les consomragé Jean-Louis Billon. Les mateurs d’Ouangolodougou,
au nord du pays, ont la chance
de s’offrir le kilogramme de
viande à 1 400 francs CFA.
Devant cette situation qui,
manifestement échappe au
gouvernement,
Jean-Louis
Billon a déploré qu’en dépit
des politiques de valorisation
de la production animale nationale, la Côte d’Ivoire ne soit
pas encore un pays auto-suffisant en matière de protéines
animales.
LE PANIER DE LA MÉNAGÈRE
À la date du 7 juillet 201611h (marché d’Adjamé)
BŒUF
TOMATES
BANANE.P
2 200F/KG
800 F/KG à
1 000F/KG
6 000 F/KG
AUBERGINE
OIGNON
1 000 F/KG
400 F/KG à
500 F/KG
P.DETERRE
500 F/KG
SUCRE
750 F/KG
(Évolution sur une semaine)
600/
FKG gé de 67 ans, le natif
de Bouaké, surnommé
« Action man » par son
entourage pour son efficacité de gestion, a décidé de
ne pas rempiler à la tête de
la Chambre de commerce
et d’industrie ivoirienne. La
course à sa succession est
donc ouverte jusqu’au 10 juillet 2016. Maire de Bouaké depuis 2013, Nicolas Yssouf Djibo est né d’un père burkinabè
et d’une mère béninoise. S’il a
souhaité faire de la politique,
c’est finalement vers l’économie qu’il se tourne et dans
laquelle il se lance. Avec une
maîtrise en économétrie et un
Diplôme d’études supérieures
(DES) en gestion obtenu à Paris en France, le jeune manager intègre la SOCITAS à Abidjan à la fin des années 70.
Quelques années plus tard,
il est sollicité par les Établissements Robert Gonfreville
(ERG), une usine de fabrication de textile, où il ne tarde
pas à être promu au rang de
directeur général. Sa fonction
de représentant des filières
textiles de transformation
de la fibre de coton en Côte
d’Ivoire séduit Jean-Louis Billon qui n’hésite pas, en 2002,
à le solliciter pour renforcer
son équipe pour la présidence
de la Chambre de commerce
et d’industrie. Quand la liste
Nicolas Yssouf Djibo va maintenant se consacrer à ses propres affaires.
du futur ministre Billon l’emporte, Nicolas Yssouf Djibo
est désigné 1er vice-président de la Chambre. De
2002 à 2006, il siège parallèlement au Conseil d’administration du Port autonome
d’Abidjan et en 2007, dans
celui de la Banque nationale
d’investissement (BNI). Après
les prochaines élections qui
vont désigner son successeur, l’économiste qui peut
s’enorgueillir d’« un bilan de
gestion» jugé positif, veut
désormais se lancer dans ses
propres affaires. Et ce ne sont
pas les projets qui manquent:
immobilier, hôtellerie, hydrocarbures ou humanitaire. «
Tout sauf un engagement politique», confie « Action man
», pourtant membre du Rassemblement des républicains
(RDR) et de la grande famille
du
Rassemblement
des
Houphouëtistes pour la paix
(RHDP, coalition au pouvoir).
12
Société
EN BREF
LE GALA DES JURISTES
Les étudiants de la Faculté de Droit de l’Université
catholique de l’Afrique de
l’ouest (UCAO), organisent
pour la troisième année
consécutive le gala du juriste au sein de leur établissement ce vendredi 8 juillet.
Le thème choisi cette année est « exaltation d’excellence ». Selon les organisateurs, cet événement ouvert
au public est une occasion
de lever un pan de voile sur
les activités des juristes afin
de faire connaitre au plus
grand nombre l’étendue de
leurs compétences.
BAC : TOP DÉPART LE 11
JUILLET
Pendant 4 jours, les candidats devront prouver, aux
cours des épreuves écrites,
qu’ils ont assimilé les cours
dispensés durant ces 9 derniers mois par leurs enseignants. Les milliers de candidats frappent ainsi aux
portes des universités, dont
l’effectif dépasse de loin les
capacités des infrastructures d’accueil. Les années
précédentes, de nouveaux
bacheliers ont dû patienter
près de douze mois avant
d’avoir accès aux universités, en raison notamment
des années académiques
irrégulièrement longues du
fait des arrêts incessants
des cours. En attendant,
les semaines à venir détermineront si les candidats au
bac 2016 feront mieux que
ceux de l’année dernière,
dont seulement 18% ont
été admis.
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
YOPOUGON : FUNÉRAILLES CLÉ EN MAIN À
LA PLACE CP1
« Nous sommes organisés
depuis 2 ans » se félicite
en faisant des demi-cercles
avec son fauteuil de bureau,
Mathias Douho, loueur de
sonorisation et bâches.
C’est lui qui est chargé des
devis pour les funérailles
clé en main à la place CP1
dans la commune abidjanaise de Yopougon-Selmer.
Michèle IRIÉ
T
errain de foot, lieu de
meeting et gargotes en
plein air le jour, la place
CP1, environ 3 000 m2 de terre
rouge nue, devient un funérarium géant de 19h à l’aube, du
mercredi au samedi. Des tentes
blanches enguirlandées sont
dressées ça et là, couvrant
chacune un cercueil flanqué
de la photo du défunt. En face,
les bâches abritant des chaises
malaga de toutes les couleurs,
sont montées à l’intention des
parents et amis venus pleurer
leurs morts. Les familles endeuillées semblent indifférentes
à la promiscuité bruyante. Chacune y va de son programme.
Pendant que certains énumèrent au micro les dons offerts aux ayants droits, d’autres
dansent sur une musique zouglou, du coupé-décalé ou de la
musique tradi-moderne, privilégiée comme pour rappeler les
origines du défunt. « Il y a par-
Afrique & Monde
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ISRAËL DE RETOUR EN AFRIQUE « PAR LA GRANDE PORTE » ?
En tournée sur le continent pendant quatre jours, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, entend reprendre la main
sur un continent où Israël n’a pas
toujours bonne presse. Opération
de séduction visant à sortir son
pays de l’isolement qui le frappe
sur le plan international.
Boubacar SANGARE
D
Le soir, la place CP1 se transforme.
fois ici plus de huit cérémonies
de funérailles la même nuit»,
indique l’un des prestataires
des lieux, Mathias Douho, avec
l’assentiment de son client
Touvoly Bi, qui renchérit: « cela
fait un boucan et un désordre
énormes puisque chacun joue
sa musique ». En effet, presque
tous les groupes ethniques de
’’
espace vert. Selon Mathias
Douho, la trentaine, c’est à eux
que sont reversées les recettes
dont le partage sera fait en fin
de mois. « On peut gagner au
moins 200 000 francs CFA par
mois », avance-t-il. Bien qu’il
existe la possibilité d’y apporter toute sa logistique, la place
CP1 génère tout un business
Il y a parfois ici plus de huit cérémonies de funérailles la même nuit.
la Côte d’Ivoire ont recourt à ce
lieu. « Il faut d’abord une autorisation de la mairie » affirme
le prestataire, en montrant un
exemplaire du formulaire cosigné par la municipalité et le
commissariat. C’est muni de
ce document que le client peut
prétendre aux services du syndicat des copropriétaires, ces
«vieux » riverains pour lesquels
cet endroit était à l’origine un
de la mort. À partir d’un budget de 150 000 francs CFA, un
package comprenant diverses
prestations de services est
proposé : locations de bâches
et sonorisation, lits mortuaires,
chapelles et décoration, restauration, toilettes publiques,
y compris un compteur de la
Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), affecté pour l’éclairage de cet espace public.
ÉCHOS DES RÉGIONS
DIMBOKRO : 450 TRAVAILLEURS D’OLAM BIENTÔT À LA RUE
Quelques 450 employés sur les 1 300 que compte la société Olam, spécialisée dans la transformation de la noix de cajou, seront remerciés ce mois de juillet, à la suite de la mécanisation
de l’unité de production. La mécanisation va occasionner la fermeture de la section épluchage
et la réduction du personnel d’une deuxième section, a expliqué le chef d’agence de RMO,
Irié Youan Bi, partenaire du groupe Olam dans la gestion des ressources humaines, cité par
l’AIP. Selon lui, ce licenciement est d’ordre économique. Il intervient pour alléger les charges
liées à l’application du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et au prix d’achat
bord champs de l’anacarde, afin de permettre à l’entreprise d’être plus rentable. Cette décision, qui sera annoncée officiellement le 22 juillet, serait la plus raisonnable. « Continuer ou
fermer l’usine. De deux maux, il fallait choisir le moindre mal », a conclu M. Youan.
epuis le lundi 4 juillet, le Premier
ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a entamé une tournée de
quatre jours dans quatre pays africains:
Ouganda, Kenya, Rwanda et Ethiopie.
Une première « depuis des décennies »
pour un dirigeant de premier plan de l’État
hébreu, comme l’a rappelé M. Netanyahou dans son discours à Kampala, capitale de l’Ouganda. Voyage particulier pour
lui qui, le 4 juillet 1976 à Entebbe (40km
de Kampala), perdait son frère, chef du
commando ayant mené une opération
pour libérer les otages d’un vol reliant TelAviv à Paris. Business surtout Ce sont pas
moins de 80 hommes d’affaires qui accompagnent Netanyahou pour cette tournée qui, à en croire nombre d’analystes,
permettra à Israël de s’attirer la sympathie
des pays africains au sein des organisations internationales, où l’État hébreu
prête le flanc aux critiques à cause de son
occupation des territoires palestiniens
et de ses activités nucléaires. Mais c’est
Benjamin Netanyahou entend renouer les liens avec le continent africain.
surtout, aux yeux du Premier ministre israélien, un retour « d’Israël par la grande
porte » sur ce continent où il s’était mis
à dos nombre de pays à cause de ses
relations avec l’Afrique du Sud, pendant les heures noires de l’apartheid. Le
4 juillet se déroulait un mini-sommet sur
le terrorisme, réunissant les chefs d’État
et de gouvernement kenyan, rwandais,
éthiopien, sud-soudanais, zambien et malawite, auquel M. Netanyahu a pris part,
et au cours duquel il a annoncé qu’Israël
renforcera ses relations avec l’Afrique
dans les domaines économique, de la
coopération, et de la santé, ainsi que sur
les questions de sécurité nationale. Hier
mercredi 6 juillet, M. Netanyahu était au
Rwanda avec lequel Israël a en partage un
passé tragique : le génocide de centaines
Madagascar sur le qui-vive
M
aAprès l’explosion le 26 juin
d’une grenade artisanale qui
avait fait 3 morts et 90 blessés
en plein concert au stade de Mahamasina à Antananarivo, à l’occasion du
56ème anniversaire de l’indépendance,
la vigilance reste de mise à Madagascar, où débutera le 8 juillet prochain la
42ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. En tout,
2 500 militaires, policiers et gendarmes
ont été mobilisés, et les agents de sécurité des pays invités seront également
présents. Le comité d’organisation est
à pied d’œuvre pour préparer l’arrivée
des des 400 personnalités attendues à
Antananarivo, capitale de la « Grande
Île », et des simulations ont été effectuées pour l’arrivée des avions et les
trajets dans la ville. Concernant l’attentat, si la thèse officielle parle d’un « acte
criminel » commis par les politiciens, il
n’en demeure pas moins que dans le
pays, les chancelleries américaine et
française tirent la sonnette d’alarme
depuis mi-juin sur la montée en force
de l’islamisme radical, craignant surtout la création de bases djihadistes
dans le nord de l’île. La construction
d’une dizaine de mosquées wahhabites dans la ville de Mahajanga, où les
femmes se voilent intégralement, est
pour beaucoup la preuve, s’il en fallait,
d’une radicalisation rampante.
B.S
de milliers de leurs citoyens ou coreligionnaires. Pour Jean Karim Fall, spécialiste
des questions internationales à France
24, avec cette tournée « Israël passe de
l’ombre à la lumière ».
UNE SEMAINE DANS LE MONDE
L’AUSTRALIE IMITE L’ESPAGNE
« C’est une farce. M. Turnbull ne sait
clairement pas ce qu’il fait. Pour être
tout à fait franc, je pense qu’il doit
démissionner ». C’est en ces termes
que le chef de l’opposition travailliste,
Bill Shorten, dont le parti a progressé
à la chambre basse sans remporter la
majorité absolue, a réagi lundi 4 juillet,
au lendemain des premiers résultats
des élections législatives du 2 juillet.
Le Premier ministre conservateur sortant Malcolm Turnbull, qui voulait renforcer son assise face à l’opposition
travailliste en convoquant des élections anticipées, a perdu son pari. Et
les résultats n’ont dégagé de majorité
absolue pour aucun des 2 camps. Les
marchandages politiques ont donc
commencé pour former une coalition.
Le Premier ministre devra négocier
avec des indépendants ou de petits
partis pour se maintenir au pouvoir.
C’est le spectre d’un parlement sans
majorité tranchée qui plane sur l’Australie, tout comme sur l’Espagne. Le
conservateur Mario Rajoy, au pouvoir
depuis 2011, est arrivé une nouvelle
fois en tête lors du scrutin de 26 juin,
mais sans majorité absolue. Tout
comme à l’issue du scrutin de décembre 2015, l’empêchant de constituer un gouvernement.
A.S
14
Sport
HANDBALL /CAN 2016 : OBJECTIF PODIUM POUR LES IVOIRIENNES
Après quatre années d’absence à
la CAN, la Côte d’Ivoire retrouve la
compétition à côté de l’ogre angolais, onze fois champion d’Afrique en
17 participations et évoluant sur ses
bases. Les Panthères voudront récidiver.
L
Les Ivoiriennes sont déterminées à donner le meilleur d’elles-mêmes à la CAN 2016.
nous aurons notre mot à dire, vu que
les athlètes sont confiantes et déterminées », affirme avec optimisme le colonel Ouéréga, président de la Fédération
ivoirienne de handball. Les Ivoiriennes,
bien que confiantes, redoutent cependant les nouvelles règles du handball
qui permettent aux équipes de se renforcer avec des athlètes étrangers. «
Nous n’avons que 63 millions de francs
CFA comme budget. Dans ces conditions, il est difficile de solliciter un athlète étranger et de pouvoir payer sa
prime », regrette Ouéréga Les joueuses
locales ont démontré qu’elles sont ca-
pables de représenter la Côte d’Ivoire à
Luanda. Les clubs de l’Africa, champion
d’Afrique en 2008, et le Rombo, vainqueur de l’édition 2007, sont aguerris
aux grandes compétitions. Avec une
préparation optimale qui débute à la mijuillet, les filles du coach Mambo Elodie
pourront réaliser l’objectif que se fixe la
fédération, à savoir terminer la compétition dans le quatuor de tête au soir du
7 décembre. Et pourquoi pas être parmi les trois premiers, pour représenter
l’Afrique au prochain championnat du
monde de handball, qui se tiendra en
2017 en Allemagne.
Coupe nationale ou la révélation des clubs anonymes
CARTONS DE LA SEMAINE
La Coupe nationale pourrait réserver bien des surprises.
L
a Coupe nationale de football de Côte
d’Ivoire, qui réunit les clubs de ligue
1 ainsi que ceux des divisions inférieures, est l’une des compétitions qui révèle
au public des clubs anonymes. Et l’édition
2016, qui a commencé le 26 juin, continue
de bouleverser la hiérarchie footballistique
ivoirienne, avec la chute de grosses têtes
face à de modestes formations. L’Africa
Sport, tenant du titre, a été sorti par la Société omnisport de l’armée (SOA) en 16ème
de finale, tandis que le Mouna FC (D3) a
15
THÉÂTRE : UN MALADE LOIN D’ÊTRE IMAGINAIRE
« Le théâtre vrai a disparu, on ne voit
que des sketches et des scénettes
», affirmait il y a quelques années
le comédien Diallo Ticouai Vincent,
confirmant qu’autrefois prisé par les
Ivoiriens, le théâtre est aujourd’hui
délaissé au profit de nouveaux divertissements.
Fatou DIALLO
Lambert KOUAMÉ
e tirage au sort de la 22ème édition
de la Coupe d’Afrique des nations
de handball Dames, effectué le
samedi 25 juin dernier à Luanda, place
la Côte d’Ivoire dans la poule A avec
l’Angola, le Sénégal, le Cameroun et la
République démocratique du Congo.
Au classement africain pour la saison
2013-2014, la Côte d’Ivoire occupait la
8ème place du handball féminin. Loin
derrière le trio de tête composé de
l’indéboulonnable Angola et des deux
Congo (RDC et Congo Brazzaville). Le
Cameroun occupait le 5ème rang. Malgré ce rang peu honorable, les Ivoiriennes ne perdent pas espoir. « C’est
jouable. Si nous avons tous nos atouts,
Culture
Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
éliminé le Stade d’Abidjan sur le score de
un but à zéro. Le club de 3ème division
Egnanda Zaranou a quant à lui battu (2-0)
Yopougon FC, une autre formation de la
Ligue 1, et Lys Sassandra (D3) a humilié Ifer
(D2) (4-0). L’US Koumassi, club de la Ligue
2, est lui aussi venu à bout de celui de l’AS
Denguélé, club de Ligue 1 (3-0). Le public
sportif peut donc s’attendre à plusieurs
autres surprises. D’ici la fin de la compétition début août, Dame coupe devra choisir
son camp.
L.K
Après trois matches successifs sans la moindre victoire,
l’Africa Sport a renoué dimanche 3 juillet avec le succès face à la JCAT (3-0) lors
de la 2ème journée du championnat national de Ligue 1. À
peine nommé sélectionneur
du club Vert et Rouge, Rigo
Gervais, vient de redonner le
sourire aux aiglons.
Le Quinze ivoirien a été
étrillé (05-50) le 29 juin par
ses hôtes tunisiens, lors du
2ème match de la CAN 2016
de rugby zone B, pour une
place en finale. L’équipe ivoirienne était pourtant bien partie avec sa victoire contre le
Bostwana à la première rencontre.
N
otre théâtre a disparu pour faire
place à l’humour. C’est désormais
ces jeunes gens qui tiennent les
ficelles », regrette un dramaturge ivoirien sous couvert d’anonymat. Des salles
de spectacles ont en effet été transformées en lieu de culte dans certaines
communes d’Abidjan et les acteurs du
secteur, n’ayant pas de soutien financier
pour sortir leurs œuvres, ont rangés leurs
manuscrits au placard. « Le théâtre coûte
cher, on a donc besoin d’être soutenu.
On ne peut pas continuer à créer éternellement et ne pas pouvoir diffuser de
manière régulière pour que les artistes
puissent en vivre », assène Wèrè Wèrè
Liking, fondatrice de la compagnie de
théâtre Ki-yi M’Bock.
«Hèrèmankono», en attendant le bonheur. L’avant dernière création du Palais de la Culture Bernard Diadié en 2008.
Tentatives de relance Pour lui redonner
du lustre, le ministère de la Culture et de
la Francophonie a récemment instauré un
programme de relance du théâtre national
de juin à décembre 2016 sur tout le territoire, afin de raviver l’envie du public. «
Nous lançons ce programme pour que vive
le théâtre et l’art dramatique », explique
le ministre Maurice Kouakou Bandaman,
affirmant croire en sa renaissance. Journaliste culturel, Christian Guéi a une idée
pour faire renaître le 6ème art: « il faut aller avec le théâtre dans la rue. Sortir des
salles, d’ailleurs il y en a plus, et aller vers
les populations afin de leur proposer des
spectacles qui peuvent les intéresser », recommande-t-il. Joignant l’acte à la parole,
il a lancé une tournée avec sa pièce « La
rage du roi », une compilation mettant en
scène sept œuvres littéraires, publiée en
mai. Sa troupe sillonne depuis les quartiers pour susciter l’engouement du public.
Vieillissants et abandonnés comme le
théâtre, certains comédiens se retrouvent
aujourd’hui sans le sou. Le cas de Adjé Daniel, affaibli par une hypertension artérielle,
en est particulièrement représentatif. En
2010, il confiait dans un entretien: « depuis
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la RTI a passé une de mes pièces.
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Directeur de publication :
Ibrahim DIALLO
Directeur Général :
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Aurélie DUPIN
Rédacteur en chef :
David YOUANT
Ont collaboré à ce numéro :
Fatou DIALLO - Thomas EHOUMAN
Michèle IRIE - Lambert KOUAME - Noé
MICHALON - Anthony NIAMKE - Ouakaltio OUATTARA - Benoit TANOH Ange TIEMOKO.
Infographiste : Boris TIANA
Directeur commercial :
Ismaël OUATTARA
JOURNAL D’ABIDJAN, édité par JDA
SARL, imprimé à Abidjan en 10.000 ex.
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Dépôt légal :12871 du 23 Mai 2016
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