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Journal d’Abidjan - l’Hebdo Focus Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016 3 LE CHIFFRE ÉDITO Bientôt la perle de la salubrité ? A utrefois perle de la lagune, perle de lumières, Abidjan, est aussi la perle de toutes sortes d’insalubrités. Le gouvernement, avec l’aide de partenaires extérieurs comme la France et le Maroc, s’est attaqué aux ordures solides et liquides qui pourrissent l’environnement. D’abord réfractaires à l’initiative de la ministre Anne Ouloto, la majorité des Ivoiriens a fini par s’en féliciter et rendre hommage à notre « Maman bulldozer » nationale. Mais il n’y a pas que des déchets physiques à purger. Abidjan est aussi reconnue, aimée et détestée pour son « insalubrité sonore ». Faut-il évoquer le cas de la Rue Princesse, autrefois adulée et actuellement débarrassée de ses bruyants princes ? Érigés en temples du bruit, les maquis continuent de troubler le sommeil des Abidjanais des quartiers dits populaires, avec leurs musiques aussi assourdissantes les unes que les autres. Les espaces verts, les trottoirs, les ruelles, les terrasses domestiques… Rien n’échappe à ces pourfendeurs de la tranquillité et du repos. Dans ces quartiers «sans loi », certains empêcheurs de tourner en rond se font toujours rabrouer avec la même vieille rengaine : « si tu ne veux pas qu’on te dérange, va habiter à Cocody ! ». Henri Dagri se souvient que dans un commissariat de Yopougon, où il était allé porter plainte pour nuisance sonore, l’agent de police lui avait conseillé de déménager dans un quartier plus tranquille. Jusqu’où devrais-je déménager, si personne ne doit respecter les règles ? », s’était-il indigné. Alors, vivement que vienne l’Abidjan perle de la salubrité pour que suive la perle de la sécurité sonore. Soutien à Maman bulldozer ! 110 Coopératives de la région de San-Pedro exerçant dans la filière café-cacao, ont été formées sur l’acte uniforme de l’Organisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) relatif au droit des sociétés. RENDEZ-VOUS ILS ONT DIT... « Dans la posture que nous avons adoptée, nous considérons votre retour comme un résultat tangible, qui vient consolider la pertinence du choix que nous avons fait dès le départ par rapport à la crise que le pays a connue et aux problèmes auxquels nous sommes confrontés ». Pascal Affi N’Guessan, à propos du retour d’exil de 4 cadres du FPI, le 30 juin 2016. « Malgré les acquis nombreux, (...) je ne vais pas m’asseoir à cette table pour dire que tout est parfait. Beaucoup est fait, mais nous sommes conscients au gouvernement que tout n’est pas parfait et nous nous attelons chaque jour afin que les choses évoluent positivement». Bruno Koné, à propos des conditions de vie des populations, le 1er juillet 2016. 9 juillet 2016 : 2ème édition du Salon de l’entrepreneuriat - Immeuble CGECI (Siège du patronat) au Plateau à 9h00. 9 juillet 2016 : Concert de Sidiki Diabaté au Stade municipal de Daloa. 22 juillet 2016 : Club mobilité - « La salubrité des routes ivoiriennes : quelles responsabilités, quelles actions ? » - Hôtel Ibis Plateau à 16h00. 23 juillet 2016 : Festival des Arts Mandingues - Palais de la culture de Treichville à 16h00. UN JOUR UNE DATE 9 juillet 2011 : Le Soudan du Sud devient un état indépendant et le Soudan perd son statut de plus grand pays d’Afrique. Le Soudan du Sud est officiellement le 193ème pays au monde. UP Focus Assahoré Konan Jacques, Directeur général adjoint du Trésor est nommé Directeur général du Trésor et de la comptabilité publique. DOWN 2 Dj Arafat a refusé de se rendre à Ouagadougou pour la célébration des 10 ans de carrière de l’artiste burkinabé Floby, qui déclare avoir payé pour sa prestation. Pour Arafat, aucun contrat ne le liait à Floby. LA PHOTO DE LA SEMAINE Michèle IRIÉ Sans siège ni terrain d’entrainement, le nouvel entraîneur de l’Africa Sport national, Rigo Gervais, présenté à ses joueurs sur un stade de fortune par le président du club Alexi Vagba, le 2 juillet 2016. 4 Évènement Journal d’Abidjan - l’Hebdo Évènement Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016 CHUTE DE LA PRODUCTION DE CACAO : QUE FAUT-IL CRAINDRE ? Premier producteur mondial de cacao, avec près du quart de la production mondiale et loin devant son voisin et rival le Ghana, la Côte d’Ivoire pourrait ne pas atteindre, cette année la production de 1 800 000 tonnes obtenue lors de la campagne 2014-2015. La baisse, estimée à près de 100 000 tonnes pour le premier trimestre, annoncée depuis le début de l’année par des experts, a finalement été confirmée en Conseil des ministres le 29 juin 2016. Cette baisse conséquente mais prévisible fait planer des craintes sur le prix mondial de l’or brun et les recettes attendues de l’État de Côte d’Ivoire. D e janvier à mars 2016, le cumul de la production parvenue au Port d’Abidjan et sur laquelle on se base pour évaluer la production globale, est établi à 362 000 tonnes contre 414 000 tonnes en 2015 sur la même période, marquant une baisse de 12%, estimée à environ 100 000 tonnes pour l’ensemble de la campagne. Cette chute, expliquent le gouvernement et des experts, est liée à deux facteurs, l’un naturel et l’autre humain. Le premier est la persistance du phénomène climatique El Niño. Il se caractérise par la durée plus longue de l’Harmattan qui assèche le sol et limite fortement la pluviométrie. Ce phénomène impacte la qualité des fèves qui deviennent plus petites et plus acides. La seconde explication de cette baisse annoncée est liée au découragement des producteurs confrontés à une main d’œuvre de moins en moins importante, du fait du désintéressement des jeunes pour le travail de la terre, qui préfèrent se tourner vers les villes. En outre, certains producteurs estimant ne plus avoir une rétribution conséquente pour leurs efforts, abandonnent le cacao au profit d’autres cultures, dont celle de l’hévéa. Cette baisse de production, note-t-on, pourrait impacter également la petite campagne, qui s’étend d’avril à août. Toutefois, producteurs, exportateurs et gouvernement restent confiants et unanimes sur le fait que cette situation ne peut, en aucun cas, remettre en cause le premier rang mondial que détient la Côte d’Ivoire, qui n’est d’ailleurs pas déconnecté d’un déficit de la production globale que les experts évaluent à un million de tonnes de fèves sur le marché mondial. Comme sur le continent africain, les producteurs asiatiques et sud-américains sont principalement impactés par Producteur de cacao à Divo Expert cacao au comité européen de normalisation. ’’ En plus de la chute de la production mondiale, peut-on craindre un « effet Brexit » sur le prix du cacao ? Le prix de la tonne du cacao étant fixé en livre sterling, si cette devise chute du fait du Brexit de la Grande Bretagne, les conséquences peuvent obliger le gouvernement à revoir ses prévisions. S’il y a détérioration des termes des échanges, les pays africains qui dépendent des économies européennes peuvent subir des conséquences négatives. 1 des facteurs climatiques responsables de cette baisse de rendement, plus que significative. La Côte d’Ivoire n’est pas le seul pays producteur à connaître une baisse. L’ensemble de la production mondiale est impactée. « simple planteur ». D’ailleurs, poursuitil, même, quand le prix est garanti, le planteur ressent les effets de la chute à cause de sa faible production. Mais pour l’heure, « il est plus judicieux que l’État prenne des dispositions pour mettre les producteurs à l’abri du marché interna- Face à cette baisse de production annoncée, le gouvernement ivoirien n’envisage pas de baisser les bras. variation du coût du cacao à Londres n’influe pas sur le revenu du producteur, mais plutôt sur celui du gouvernement, le cacao représentant 20% du produit intérieur brut (PIB) et 40 % des exportations de la Côte d’Ivoire. Pour certains experts, l’État ivoirien devra néanmoins prendre des dispositions pour créer les conditions pour que les producteurs puissent affronter les exportateurs. « Cela doit passer par un renforcement des capacités, pour que les producteurs puissent avoir accès aux informations boursières de Londres et de New York, afin de vendre leurs productions quand les prix grimpent, et de faire de la rétention en cas de chute des prix », explique Christophe Douka, un gros producteur pour qui le cacaoculteur ne doit plus rester au stade de 3 QUESTIONS À CHRISTOPHE AUGUSTE DOUKA Ouakaltio OUATTARA Producteurs à l’abri de la spéculation Sur la base du calcul de l’augmentation de la production qu’a connu la Côte d’Ivoire de 2011 à 2015 et de l’augmentation des prix au 31 mars, le gouvernement fait observer un montant de revenu supplémentaire de plus de 700 milliards de francs CFA payé directement aux paysans. Cette hausse, toujours selon le gouvernement, s’explique par le maintien du prix bords champs fixé à 1 000 francs CFA/kg, tant pour la grande campagne que pour la petite. De ce fait, fait remarquer un initié du marché mondial de l’or brun, la 5 tional afin de ne pas les exposer « aux rapaces, aux acheteurs véreux et aux clandestins », rétorque un expert sous le couvert de l’anonymat. Politique volontariste Côté gouvernement, on affirme que le fonds de réserve technique, qui était au départ approvisionné en vue de garantir la viabilité du système des ventes anticipées à la moyenne (initialement de 40 milliards) a été porté à 70 milliards de francs CFA en juin 2015, puis à 120 milliards en juin 2016. Ce qui permet de protéger entièrement les producteurs ivoiriens, de les mettre à l’abri de toute chute, tant au niveau de la vente qu’au niveau du prix CAF (Prix d’un bien à la frontière du pays importateur). Malheureusement, fait observer un initié du marché mondial, ni Production 2014-2015 : 1 800 000 tonnes contre 900 000 tonnes pour le Ghana. Campagne de commercialisation du cacao : 1er octobre au 30 septembre. Prix minimum garanti producteur : 1 000 francs CFA Prix de vente à Londres : Juil-Sept 2016 : 1 865 FCFA/KG Oct-Déc 2016 : 1 820 FCFA/KG Janv-Mars 2017: 1 777 FCFA/KG Avril-Juin 2017 : 1 763 FCFA/KG l’État, ni les autres pays producteurs, encore moins les planteurs, n’ont leur destin en main. Tous subissent la fixation du prix qui est arrêté par les grandes firmes du cacao, lesquels se frottent les mains en cas de surproduction, mais sont peu inquiétés lorsqu’il y a chute de production, sachant compter sur leurs réserves. À ce stade, les chiffres de la production ivoirienne, qui sont ceux du premier trimestre, ne devraient pas, pour autant, entraîner une hausse des prix, la production excédentaire de ces cinq dernières années ayant permis aux négociants de se constituer d’importants stocks. Le prix du kilo de cacao sur le marché mondial se fixe à Londres. Et, selon le site du Conseil Café Cacao, il est de 1865 francs CFA. Face à cette baisse de production annoncée, le gouvernement ivoirien n’envisage pas de baisser les bras. Mieux, le ministère de l’Agriculture et l’ensemble des structures concernées ont été exhortés « à poursuivre la réforme afin de stabiliser les revenus payés aux paysans avec l’objectif de poursuivre l’amélioration des conditions de vie et de travail des paysans », a indiqué le Porte-parole du gouvernement, Bruno Koné. Cette réforme tient en quatre points principaux que sont le renforcement de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des ressources, le développement d’une économie cacaoyère et caféière durable, à travers la réorganisation de la production et l’amélioration de la productivité, la sécurisation du revenu des producteurs par la mise en place d’un prix garanti, ainsi que l’amélioration de la commercialisation intérieure et extérieure, et enfin, la mise en place d’une interprofession forte. Objectif : faire en sorte que pour la campagne 2015-2016, il n’y ait finalement plus de peur que de mal. L’apport du Centre national de recherche agronomique (CNRA) pour la régénérescence des plantes de cacao peut-il permettre de faire repartir la production ivoirienne ? Je dirais non. Quand je vais au CNRA pour régénérer mon verger, le matériel végétal que je reçois ne me permet de mettre en valeur que deux hectares. Et la plupart des planteurs ne reçoivent du matériel que pour un hectare ou la moitié. C’est insignifiant. 2 3 Quelles solutions peut-on envisager pour les planteurs ? Il faut mettre en place une politique de flottement pour protéger le planteur. Il s’agit de faire en sorte qu’il y ait des centres d’achat connectés directement à la bourse de Londres, de sorte qu’on ait un prix unique pour la Côte d’Ivoire. Seules les multinationales ou les coopératives agréées auront le droit d’acheter le cacao. Il appartiendra ainsi au producteur de décider de la période et du prix auxquels il souhaite vendre son produit. Cela facilitera l’identification des producteurs et permettra une lisibilité de sa quotité pour lui permettre d’avoir un crédit. 6 Évènement Journal d’Abidjan - l’Hebdo TRANSFORMATION LOCALE DU CACAO, LA SOLUTION À LONG TERME Si la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, ce produit est essentiellement exporté pour être transformé ailleurs. Le ministre du Commerce, Jean-Louis Billon, a d’ailleurs reconnu ce point lors de l’ouverture de l’entreprise de transformation locale du chocolat « Cemoi» en 2015. Ouakaltio OUATTARA À ce jour, la Côte d’Ivoire, qui produit 41% de l’offre mondiale de fèves de cacao, ne transforme que 33% de sa production en produits semi-finis. L’objectif visé par le gouvernement est la transformation d’au moins 50% de la production nationale de cacao d’ici 2020. À l’issue d’une rencontre avec les industriels du secteur le 30 juin 2016, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a indiqué que le gouvernement a pris de nouvelles dispositions pour renforcer la compétitivité des industriels. Il s’agit, entre autres, de garantir aux broyeurs 70% de leurs besoins en fèves de cacao. Ces quantités débloquées pour le fonctionnement des unités de transformation « seront revues à la hausse en fonction de l’évolution des capacités de production », avait annoncé le ministre de l’Industrie et des Mines, La transformation du cacao dans des unités industrielles locales permettrait le développement du secteur. Jean-Claude Brou. Pour Stéphane Mané, président de l’Association ivoirienne pour la défense des intérêts des producteurs de café-cacao (AIDIPCC) si, avec ces mesures, la Côte d’Ivoire arrive à transformer une part plus importante de sa récolte en produits semi-finis pour obtenir la masse de cacao, « cela permettra la création d’une structure en charge de gérer le cacao bord champs et de faire une vente anticipée en proposant des prix plus intéressants aux paysans». Cette innovation ouvrira la porte à un processus d’«accompagnement social et technique». À en croire le président de l’AIDIPCC, la transformation locale du cacao permettra à la Côte d’Ivoire d’acheter la moitié de sa production en vente anti- cipée avec des contrats et des prix déjà connus à l’avance. « L’on pourra alors proposer une ristourne aux paysans, afin de les encourager à mieux travailler et les former à l’entretien des plants. Cela les encouragera absolument à produire plus», ajoute Mané. Pour sa part, Christophe-Auguste Douka, expert cacao au comité européen de normalisation, souhaite que les producteurs soient associés à ce processus. Il estime en outre qu’il faut ouvrir le capital de ces sociétés aux paysans, afin de leur permettre de bénéficier pleinement du fruit de leurs efforts, en gagnant à la vente du brut et à la plus-value. « Cela encouragera les paysans à réduire les causes humaines de la baisse de production ». LE DÉBAT Faut-il continuer à garantir un prix bord champ pour le planteur de cacao ? CONTRE SERGE TANOH POUR PLANTEUR DE CACAO À ABENGOUROU Mon combat de tous les temps a été la stabilisation du prix bord champ pour le cacao. Ainsi, le producteur sait en avance ce qu’il va gagner à chaque période de la campagne. Ce qui facilite la programmation d’entrées financières et de dépenses. Avec le prix garanti, le paysan ne se préoccupe pas de la baisse des cours sur le marché international. La libéralisation des prix est en faveur des acheteurs de produit et non des producteurs. Les producteurs ivoiriens sont certes nombreux, mais ils restent de petits producteurs et ne peuvent agir sur le marché international. Et très peu sont ceux qui produisent entre 20 000 et 50 000 tonnes. STÉPHANE MANÉ PLANTEUR DE CACAO - PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION IVOIRIENNE POUR LA DÉFENSE DES INTÉRÊTS DES PRODUCTEURS CAFÉ-CACAO Le plus important, ce n’est pas le prix garanti. Les paysans ont plutôt besoin d’une assistance de proximité. Ce sont eux qui constituent le maillon faible du dispositif alors qu’ils en sont les acteurs principaux. À ce titre, ils devraient tirer plus de bénéfices. Le problème n’est donc pas le prix garanti, mais la défaillance du système dans lequel nous évoluons. Ce dont le paysan a besoin, c’est de formation. Ce sont eux qui payent le plus d’impôts, mais ils n’ont aucune assurance maladie. Nous avons également besoin d’une assistance de proximité et d’une organisation qui défend nos intérêts. Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016 Évènement 7 8 Politique Journal d’Abidjan - l’Hebdo Politique Économie Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016 RÉFORME CONSTITUTIONNELLE : L’OPPOSITION ENTRE DANS LA DANSE Le 30 juin dernier, 23 partis d’opposition ont demandé le retrait du projet de rédaction d’une nouvelle constitution. Un durcissement de ton qui, manifestement, prend à contre-pied le plan d’Alassane Ouattara. Benoit TANOH L e projet de nouvelle constitution annoncé par le président Alassane Ouattara n’est pas encore connu, qu’il est déjà rejeté du revers de la main par l’opposition ivoirienne. Ce projet, le président de la République y tient afin que la constitution qui doit régir la IIIème République soit débarassée des germes de conflits qui ont secoué le Côte d’Ivoire ces dernières années. Un groupe de 23 partis politiques de l’opposition, dont le Front populaire ivoirien (FPI), a fait une déclaration le 30 juin dernier demandant le retrait pur et simple du projet de constitution en cours d’élaboration. Il s’agit d’une radicalisation par rapport au désaccord exprimé à propos de la démarche, au sortir de la rencontre avec le chef de l’État le 7 juin dernier. Une stratégie qui vise certainement à fragiliser la coalition au pouvoir. À l’issue de la rencontre que les partis du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ont eue avec le président de la République le 13 juin, le parti d’Henri Konan Bédié a déclaré qu’il attend le texte pour se prononcer définitivement. Maurice Kacou Guikahué, numéro 2 de ce parti a ajouté que le « PDCI-RDA est un parti politique qui respecte ses engagements ». Des propos sibyllins qui semblent révélateurs de la détérioration du climat de confiance qui avait jusque là fait la force des hou- EN BREF La réforme constitutionnelle semble se heurter à quelques obstacles. phouétistes. Pour l’opposition, ce son discordant au sein de la coalition au pouvoir représente une fenêtre de tir pour faire prévaloir ses préoccupations : exiger la transparence dans la révision de la Constitution. Pour ce faire, tandis que le groupe des 23, conduit par le Front populaire ivoirien de Pascal Affi N’Guessan, s’attaque au fond et à la forme du processus, l’Union républicaine pour la démocratie (URD), également membre de la coalition de l’opposition, se charge, elle, de dénoncer l’inopportunité de ce projet. À la faveur d’une conférence de presse qu’elle a animé trois jours avant la déclaration produite par les 23, Daniel Bony-Claverie, présidente de ce parti, avait déclaré que « l’urgence n’est pas dans la ’’ chose est certaine, le délai d’un mois donné au comité d’experts chargé de faire des propositions, à compter du 1er juin, est dépassé. Toutefois, pour les deux camps, le retour d’une nouvelle vague d’exilés de la crise postélectorale se présente comme une chance à saisir. Fort du soutien de Kadet Bertin, l’ancien conseiller spécial de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui demande que le FPI s’implique dans le jeu politique, Pascal Affi N’Guessan devrait pouvoir bénéficier du soutien plus affirmé de la coalition de l’opposition. Ainsi, à défaut du retrait qu’elle demande, l’opposition pourrait au moins obtenir la transparence dans l’élaboration de la nouvelle constitution. Par ailleurs, on devine qu’au nom de Un bras de fer, dont on ignore l’issue, semble donc engagé entre pouvoir et opposition. révision de la Constitution, mais bien dans la nécessité de mettre le pays aux normes et d’entreprendre ces réformes structurelles et institutionnelles qui permettront de régler le problème du déficit public, de l’endettement de notre pays, et de la réduction de la pauvreté à travers une meilleure répartition des richesses ». Un bras de fer, dont on ignore pour l’instant l’issue, semble donc engagé entre pouvoir et opposition. Mais, déjà, une la réconciliation nationale et de la paix, et surtout pour ne pas compromettre son objectif de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020, le chef de l’État Alassane Ouattara veillera à ce que le comité d’experts tienne effectivement compte « de notre histoire, de notre culture et des valeurs que nous voulons promouvoir pour la Côte d’Ivoire nouvelle», ainsi qu’il l’a vivement recommandé lors de la mise en place du comité. BRUNO KONÉ À DIMBOKRO LE 14 JUILLET Le ministre de l’Économie numérique et de la Poste, Bruno Nabagne Koné, est annoncé à Dimbokro le 14 juillet prochain pour équiper les secrétaires de sections du Rassemblement des républicains (RDR) de la localité en matériel roulant. « Le ministre sera ici pour donner des motos aux militants à Bocanda, Kouassi-Kouassikro et Dimbokro. Il avait pris des engagements dans ce sens au cours de sa tournée politique en avril », a affirmé le dimanche 3 juillet, le secrétaire départemental du parti à Dimbokro, Eugène Koffi. En effet, lors de cette visite, le porte-parole du gouvernement avait promis d’offrir 10 motos et exhorté par ailleurs les militants au travail. YOPOUGON : UN EXMAIRE QUITTE LE RDR L’ex-maire de Yopougon de 2011 à 2013, Bertin Yao Yao, quitte le Rassemblement des républicains (RDR) pour le Parti africain contre l’injustice (PACI) fondé par Diabaté Soumaka. « J’ai été abandonné par les responsables du RDR. Pourtant j’ai été l’un de ceux qui ont risqué leur vie pour implanter le RDR à Yopougon, qui est un bastion du Front populaire ivoirien », a expliqué le dimanche 3 juillet à Yamoussoukro le désormais numéro deux du PACI, qui appelle « les indignés, les frustrés et les victimes de l’injustice de la vie politique ivoirienne », à rallier son nouveau parti. URBAIN AMOA Entre buzz politique et malaise réel Le professeur Urbain Amoa, fondateur et recteur de l’université Charles-Louis Montesquieu à Abidjan, avait surpris à la mi-juin avec une grève de la faim de trois jours pour « dénoncer la gestion de l’État ». Quelques semaines après, cette sortie inattendue continue de susciter des réactions sur les réseaux sociaux quant à la démarche du professeur, entre buzz politique et dénonciation d’un malaise réel. N Ange TIÉMOKO ous allons ériger Yamoussoukro en une principauté autonome si dans quelques semaines, nos propositions ne sont prises en compte par les autorités de ce pays », avait déclaré le 16 juin à la presse Urbain Amoa, au troisième et dernier jour de sa grève de la faim, aux pieds de la Basilique Notre Dame de la paix dans la capitale politique ivoirienne. Universitaire connu pour son style vestimentaire typiquement africain, puisqu’il est toujours vêtu d’un grand pagne traditionnel, d’une chaîne pendante au cou et de sandales, « cet intellectuel africain a employé un moyen inattendu pour se faire entendre», fait remarquer un internaute. Une phrase qui a suffi à enflammer la toile, dévoilant deux positions tranchées de certains Ivoiriens sur cette initiative on ne peu plus surprenante. « Très courageux de sa part », ont réagi certains, pour qui l’initiateur du Festival international de la route des rois et des reines en 2003, créé pour régler toutes sortes de conflits en Afrique par la voie de la paix et de la sagesse, « aurait dû continuer jusqu’à faire fléchir les pouvoirs publics ». « Tous des arrivistes ces cadres ivoiriens », ont asséné d’autres commentaires, qualifiant cette sortie du fervent défenseur des droit des chefs traditionnels ivoiriens et africains, de « super coup médiatique pour espérer avoir un poste ministériel ou quelque chose dans ce style ». Un homme incompris Pourtant, Urbain Amoa, environ 1,80 mètre, originaire de l’Est de la Côte d’Ivoire, a assuré « mener son action loin de toutes ambitions politiques et simplement avoir mis sa personne en avant pour le bien de la collectivité en engageant un combat contre la mauvaise gestion de l’État ». Sans pour autant convaincre l’ensemble de l’opinion… Professeur de Lettres modernes, ce sexagénaire, est l’un des rares universitaires ivoiriens à ne pas avoir officiellement de bord politique, bien que l’idée de se présenter à l’élection présidentielle lui a effleuré l’esprit entre 2006 et 2009. En marge de toutes ses actions diversement commentées car « pas très bien comprises » des Ivoiriens, Urbain Amoa est aussi écrivain. Amateur de poésie, il a écrit, entre autres, « Bruit du silence » en 1987 et « Poétique de la poésie des tambours » en 2003, des oeuvres parues aux éditions l’Harmattan. 9 10 Économie EN BREF KARITÉ : 7 MILLIARDS POUR PÉRENNISER LA FILIÈRE L’Alliance globale de karité (AGK) et l’Agence américaine pour le développement international (USAID) ont conclu un partenariat d’un montant de 13 millions de dollars US (soit près de 7 milliards de francs CFA) pour l’amélioration et la production du karité en Afrique et dans le monde. « L’industrie du karité est en plein essor, c’est ainsi que les sociétés privées, les gouvernements et les bailleurs de fonds s’empressent d’y investir davantage aux fins d’assurer une production pérenne et d’augmenter la rentabilité au profit des femmes », a indiqué le président de l’AGK, Moumouni Konaté, cité dans un communiqué de l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire. Ce partenariat vise 16 millions de femmes exerçant dans le secteur, dans le but de leur permettre d’améliorer leurs revenus. « Nous sommes vraiment fiers de ce partenariat et de collaborer dans la mise en œuvre de ses activités », a indiqué le directeur du bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID, Alex Deprez. Ces fonds vont permettre de construire 20 dépôts au profit des groupements de femmes, renforcer leurs capacités et améliorer leurs revenus. Cette somme servira aussi au reboisement (karité) et à une gestion efficace de la flore et de la faune dans 6 pays d’Afrique de l’Ouest : Côte d’Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Mali, Ghana et Nigeria. FILIÈRE VIANDE : À LA RECHERCHE DE LA MAÎTRISE DES PRIX 11 Nicolas Yssouf Djibo « Action man » en route vers d’autres missions Après trois années de gestion discrète, Nicolas Yssouf Djibo, successeur du ministre Jean-Louis Billon à la tête de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire depuis le 13 décembre 2013, a décidé de se retirer. Portrait. Le ministère du Commerce a organisé le 30 juin, une table ronde en vue de réfléchir sur les différents maux qui minent la filière viande, dont les prix font le yoyo. La mise en œuvre des propositions issues de cette séance de travail devrait permettre de maîtriser les coûts sur le marché. Ange TIÉMOKO Â Benoît TANOH S Économie Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016 Journal d’Abidjan - l’Hebdo La filière viande doit être normalisée pour stabiliser les prix. tructure des prix, mise en place d’un système faux frais, le racket, les coûts d’information des mar- de transport élevés, les cartels chés, analyse du circuit de communautaires, les intermédistribution, ces différents diaires véreux et l’inorganisasujets viennent d’être passés tion des acteurs de la filière en revue dans le cadre d’une serait donc l’ensemble de factable ronde sur la commerciali- teurs à l’origine des surcoûts sation du bétail et de la viande facturés aux consommateurs. en Côte d’Ivoire. L’objectif Variations géographiques Il visé est de permettre au chef faut rappeler qu’en dépit d’un de l’État d’avoir une photogra- accord signé le 4 novembre phie réelle de ce qui se passe 2015 entre l’État de Côte dans ce secteur et de prendre d’Ivoire et les acteurs de la files mesures nécessaires. lière viande et bétail qui stipule Dans son intervention le 1er que le kilogramme de viande mai dernier, il avait affirmé de bœuf baisse de 400 francs qu’il comprenait les plaintes CFA, ce prix connait des vade ses compatriotes face à la riations selon la situation géocherté de la vie. Afin de mettre graphique. Ainsi, si à l’abattoir en œuvre une de Yopougon stratégie qui Le kilo de viande est et au marché permettrait la vendu entre 1 400 et d’Adjamé, de maîtriser viande avec os 3 000 francs CFA. le coût de la se négocie à 2 viande sur 200 francs CFA, le marché et d’améliorer le à Cocody, il oscille entre 2 sort des consommateurs, les 300 et 2 400 francs CFA. Ces acteurs de la filière viande et fluctuations s’observent égabétail ont donc été invités par lement sur différents marchés le ministre du Commerce à de l’intérieur du pays. À Bouaidentifier toutes les entraves ké, dans la région de Gbèkè, à la compétitivité du secteur. le kilogramme de viande « Je vais personnellement avec os est passé de 2 000 présenter au président de la à 2 200 francs CFA, quand la République le niveau de res- viande sans os est cédée à 2 ponsabilité et les mesures que 500 francs CFA, voire à 3 000 nous devons prendre. Ayez francs CFA en fonction de la donc le courage de dire ce qualité. À Yamoussoukro, le qui se passe, et des mesures kilo sans os est vendu à 2 000 seront prises », les a encou- francs CFA. Seuls les consomragé Jean-Louis Billon. Les mateurs d’Ouangolodougou, au nord du pays, ont la chance de s’offrir le kilogramme de viande à 1 400 francs CFA. Devant cette situation qui, manifestement échappe au gouvernement, Jean-Louis Billon a déploré qu’en dépit des politiques de valorisation de la production animale nationale, la Côte d’Ivoire ne soit pas encore un pays auto-suffisant en matière de protéines animales. LE PANIER DE LA MÉNAGÈRE À la date du 7 juillet 201611h (marché d’Adjamé) BŒUF TOMATES BANANE.P 2 200F/KG 800 F/KG à 1 000F/KG 6 000 F/KG AUBERGINE OIGNON 1 000 F/KG 400 F/KG à 500 F/KG P.DETERRE 500 F/KG SUCRE 750 F/KG (Évolution sur une semaine) 600/ FKG gé de 67 ans, le natif de Bouaké, surnommé « Action man » par son entourage pour son efficacité de gestion, a décidé de ne pas rempiler à la tête de la Chambre de commerce et d’industrie ivoirienne. La course à sa succession est donc ouverte jusqu’au 10 juillet 2016. Maire de Bouaké depuis 2013, Nicolas Yssouf Djibo est né d’un père burkinabè et d’une mère béninoise. S’il a souhaité faire de la politique, c’est finalement vers l’économie qu’il se tourne et dans laquelle il se lance. Avec une maîtrise en économétrie et un Diplôme d’études supérieures (DES) en gestion obtenu à Paris en France, le jeune manager intègre la SOCITAS à Abidjan à la fin des années 70. Quelques années plus tard, il est sollicité par les Établissements Robert Gonfreville (ERG), une usine de fabrication de textile, où il ne tarde pas à être promu au rang de directeur général. Sa fonction de représentant des filières textiles de transformation de la fibre de coton en Côte d’Ivoire séduit Jean-Louis Billon qui n’hésite pas, en 2002, à le solliciter pour renforcer son équipe pour la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie. Quand la liste Nicolas Yssouf Djibo va maintenant se consacrer à ses propres affaires. du futur ministre Billon l’emporte, Nicolas Yssouf Djibo est désigné 1er vice-président de la Chambre. De 2002 à 2006, il siège parallèlement au Conseil d’administration du Port autonome d’Abidjan et en 2007, dans celui de la Banque nationale d’investissement (BNI). Après les prochaines élections qui vont désigner son successeur, l’économiste qui peut s’enorgueillir d’« un bilan de gestion» jugé positif, veut désormais se lancer dans ses propres affaires. Et ce ne sont pas les projets qui manquent: immobilier, hôtellerie, hydrocarbures ou humanitaire. « Tout sauf un engagement politique», confie « Action man », pourtant membre du Rassemblement des républicains (RDR) et de la grande famille du Rassemblement des Houphouëtistes pour la paix (RHDP, coalition au pouvoir). 12 Société EN BREF LE GALA DES JURISTES Les étudiants de la Faculté de Droit de l’Université catholique de l’Afrique de l’ouest (UCAO), organisent pour la troisième année consécutive le gala du juriste au sein de leur établissement ce vendredi 8 juillet. Le thème choisi cette année est « exaltation d’excellence ». Selon les organisateurs, cet événement ouvert au public est une occasion de lever un pan de voile sur les activités des juristes afin de faire connaitre au plus grand nombre l’étendue de leurs compétences. BAC : TOP DÉPART LE 11 JUILLET Pendant 4 jours, les candidats devront prouver, aux cours des épreuves écrites, qu’ils ont assimilé les cours dispensés durant ces 9 derniers mois par leurs enseignants. Les milliers de candidats frappent ainsi aux portes des universités, dont l’effectif dépasse de loin les capacités des infrastructures d’accueil. Les années précédentes, de nouveaux bacheliers ont dû patienter près de douze mois avant d’avoir accès aux universités, en raison notamment des années académiques irrégulièrement longues du fait des arrêts incessants des cours. En attendant, les semaines à venir détermineront si les candidats au bac 2016 feront mieux que ceux de l’année dernière, dont seulement 18% ont été admis. Journal d’Abidjan - l’Hebdo YOPOUGON : FUNÉRAILLES CLÉ EN MAIN À LA PLACE CP1 « Nous sommes organisés depuis 2 ans » se félicite en faisant des demi-cercles avec son fauteuil de bureau, Mathias Douho, loueur de sonorisation et bâches. C’est lui qui est chargé des devis pour les funérailles clé en main à la place CP1 dans la commune abidjanaise de Yopougon-Selmer. Michèle IRIÉ T errain de foot, lieu de meeting et gargotes en plein air le jour, la place CP1, environ 3 000 m2 de terre rouge nue, devient un funérarium géant de 19h à l’aube, du mercredi au samedi. Des tentes blanches enguirlandées sont dressées ça et là, couvrant chacune un cercueil flanqué de la photo du défunt. En face, les bâches abritant des chaises malaga de toutes les couleurs, sont montées à l’intention des parents et amis venus pleurer leurs morts. Les familles endeuillées semblent indifférentes à la promiscuité bruyante. Chacune y va de son programme. Pendant que certains énumèrent au micro les dons offerts aux ayants droits, d’autres dansent sur une musique zouglou, du coupé-décalé ou de la musique tradi-moderne, privilégiée comme pour rappeler les origines du défunt. « Il y a par- Afrique & Monde Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016 13 ISRAËL DE RETOUR EN AFRIQUE « PAR LA GRANDE PORTE » ? En tournée sur le continent pendant quatre jours, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, entend reprendre la main sur un continent où Israël n’a pas toujours bonne presse. Opération de séduction visant à sortir son pays de l’isolement qui le frappe sur le plan international. Boubacar SANGARE D Le soir, la place CP1 se transforme. fois ici plus de huit cérémonies de funérailles la même nuit», indique l’un des prestataires des lieux, Mathias Douho, avec l’assentiment de son client Touvoly Bi, qui renchérit: « cela fait un boucan et un désordre énormes puisque chacun joue sa musique ». En effet, presque tous les groupes ethniques de ’’ espace vert. Selon Mathias Douho, la trentaine, c’est à eux que sont reversées les recettes dont le partage sera fait en fin de mois. « On peut gagner au moins 200 000 francs CFA par mois », avance-t-il. Bien qu’il existe la possibilité d’y apporter toute sa logistique, la place CP1 génère tout un business Il y a parfois ici plus de huit cérémonies de funérailles la même nuit. la Côte d’Ivoire ont recourt à ce lieu. « Il faut d’abord une autorisation de la mairie » affirme le prestataire, en montrant un exemplaire du formulaire cosigné par la municipalité et le commissariat. C’est muni de ce document que le client peut prétendre aux services du syndicat des copropriétaires, ces «vieux » riverains pour lesquels cet endroit était à l’origine un de la mort. À partir d’un budget de 150 000 francs CFA, un package comprenant diverses prestations de services est proposé : locations de bâches et sonorisation, lits mortuaires, chapelles et décoration, restauration, toilettes publiques, y compris un compteur de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), affecté pour l’éclairage de cet espace public. ÉCHOS DES RÉGIONS DIMBOKRO : 450 TRAVAILLEURS D’OLAM BIENTÔT À LA RUE Quelques 450 employés sur les 1 300 que compte la société Olam, spécialisée dans la transformation de la noix de cajou, seront remerciés ce mois de juillet, à la suite de la mécanisation de l’unité de production. La mécanisation va occasionner la fermeture de la section épluchage et la réduction du personnel d’une deuxième section, a expliqué le chef d’agence de RMO, Irié Youan Bi, partenaire du groupe Olam dans la gestion des ressources humaines, cité par l’AIP. Selon lui, ce licenciement est d’ordre économique. Il intervient pour alléger les charges liées à l’application du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et au prix d’achat bord champs de l’anacarde, afin de permettre à l’entreprise d’être plus rentable. Cette décision, qui sera annoncée officiellement le 22 juillet, serait la plus raisonnable. « Continuer ou fermer l’usine. De deux maux, il fallait choisir le moindre mal », a conclu M. Youan. epuis le lundi 4 juillet, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a entamé une tournée de quatre jours dans quatre pays africains: Ouganda, Kenya, Rwanda et Ethiopie. Une première « depuis des décennies » pour un dirigeant de premier plan de l’État hébreu, comme l’a rappelé M. Netanyahou dans son discours à Kampala, capitale de l’Ouganda. Voyage particulier pour lui qui, le 4 juillet 1976 à Entebbe (40km de Kampala), perdait son frère, chef du commando ayant mené une opération pour libérer les otages d’un vol reliant TelAviv à Paris. Business surtout Ce sont pas moins de 80 hommes d’affaires qui accompagnent Netanyahou pour cette tournée qui, à en croire nombre d’analystes, permettra à Israël de s’attirer la sympathie des pays africains au sein des organisations internationales, où l’État hébreu prête le flanc aux critiques à cause de son occupation des territoires palestiniens et de ses activités nucléaires. Mais c’est Benjamin Netanyahou entend renouer les liens avec le continent africain. surtout, aux yeux du Premier ministre israélien, un retour « d’Israël par la grande porte » sur ce continent où il s’était mis à dos nombre de pays à cause de ses relations avec l’Afrique du Sud, pendant les heures noires de l’apartheid. Le 4 juillet se déroulait un mini-sommet sur le terrorisme, réunissant les chefs d’État et de gouvernement kenyan, rwandais, éthiopien, sud-soudanais, zambien et malawite, auquel M. Netanyahu a pris part, et au cours duquel il a annoncé qu’Israël renforcera ses relations avec l’Afrique dans les domaines économique, de la coopération, et de la santé, ainsi que sur les questions de sécurité nationale. Hier mercredi 6 juillet, M. Netanyahu était au Rwanda avec lequel Israël a en partage un passé tragique : le génocide de centaines Madagascar sur le qui-vive M aAprès l’explosion le 26 juin d’une grenade artisanale qui avait fait 3 morts et 90 blessés en plein concert au stade de Mahamasina à Antananarivo, à l’occasion du 56ème anniversaire de l’indépendance, la vigilance reste de mise à Madagascar, où débutera le 8 juillet prochain la 42ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. En tout, 2 500 militaires, policiers et gendarmes ont été mobilisés, et les agents de sécurité des pays invités seront également présents. Le comité d’organisation est à pied d’œuvre pour préparer l’arrivée des des 400 personnalités attendues à Antananarivo, capitale de la « Grande Île », et des simulations ont été effectuées pour l’arrivée des avions et les trajets dans la ville. Concernant l’attentat, si la thèse officielle parle d’un « acte criminel » commis par les politiciens, il n’en demeure pas moins que dans le pays, les chancelleries américaine et française tirent la sonnette d’alarme depuis mi-juin sur la montée en force de l’islamisme radical, craignant surtout la création de bases djihadistes dans le nord de l’île. La construction d’une dizaine de mosquées wahhabites dans la ville de Mahajanga, où les femmes se voilent intégralement, est pour beaucoup la preuve, s’il en fallait, d’une radicalisation rampante. B.S de milliers de leurs citoyens ou coreligionnaires. Pour Jean Karim Fall, spécialiste des questions internationales à France 24, avec cette tournée « Israël passe de l’ombre à la lumière ». UNE SEMAINE DANS LE MONDE L’AUSTRALIE IMITE L’ESPAGNE « C’est une farce. M. Turnbull ne sait clairement pas ce qu’il fait. Pour être tout à fait franc, je pense qu’il doit démissionner ». C’est en ces termes que le chef de l’opposition travailliste, Bill Shorten, dont le parti a progressé à la chambre basse sans remporter la majorité absolue, a réagi lundi 4 juillet, au lendemain des premiers résultats des élections législatives du 2 juillet. Le Premier ministre conservateur sortant Malcolm Turnbull, qui voulait renforcer son assise face à l’opposition travailliste en convoquant des élections anticipées, a perdu son pari. Et les résultats n’ont dégagé de majorité absolue pour aucun des 2 camps. Les marchandages politiques ont donc commencé pour former une coalition. Le Premier ministre devra négocier avec des indépendants ou de petits partis pour se maintenir au pouvoir. C’est le spectre d’un parlement sans majorité tranchée qui plane sur l’Australie, tout comme sur l’Espagne. Le conservateur Mario Rajoy, au pouvoir depuis 2011, est arrivé une nouvelle fois en tête lors du scrutin de 26 juin, mais sans majorité absolue. Tout comme à l’issue du scrutin de décembre 2015, l’empêchant de constituer un gouvernement. A.S 14 Sport HANDBALL /CAN 2016 : OBJECTIF PODIUM POUR LES IVOIRIENNES Après quatre années d’absence à la CAN, la Côte d’Ivoire retrouve la compétition à côté de l’ogre angolais, onze fois champion d’Afrique en 17 participations et évoluant sur ses bases. Les Panthères voudront récidiver. L Les Ivoiriennes sont déterminées à donner le meilleur d’elles-mêmes à la CAN 2016. nous aurons notre mot à dire, vu que les athlètes sont confiantes et déterminées », affirme avec optimisme le colonel Ouéréga, président de la Fédération ivoirienne de handball. Les Ivoiriennes, bien que confiantes, redoutent cependant les nouvelles règles du handball qui permettent aux équipes de se renforcer avec des athlètes étrangers. « Nous n’avons que 63 millions de francs CFA comme budget. Dans ces conditions, il est difficile de solliciter un athlète étranger et de pouvoir payer sa prime », regrette Ouéréga Les joueuses locales ont démontré qu’elles sont ca- pables de représenter la Côte d’Ivoire à Luanda. Les clubs de l’Africa, champion d’Afrique en 2008, et le Rombo, vainqueur de l’édition 2007, sont aguerris aux grandes compétitions. Avec une préparation optimale qui débute à la mijuillet, les filles du coach Mambo Elodie pourront réaliser l’objectif que se fixe la fédération, à savoir terminer la compétition dans le quatuor de tête au soir du 7 décembre. Et pourquoi pas être parmi les trois premiers, pour représenter l’Afrique au prochain championnat du monde de handball, qui se tiendra en 2017 en Allemagne. Coupe nationale ou la révélation des clubs anonymes CARTONS DE LA SEMAINE La Coupe nationale pourrait réserver bien des surprises. L a Coupe nationale de football de Côte d’Ivoire, qui réunit les clubs de ligue 1 ainsi que ceux des divisions inférieures, est l’une des compétitions qui révèle au public des clubs anonymes. Et l’édition 2016, qui a commencé le 26 juin, continue de bouleverser la hiérarchie footballistique ivoirienne, avec la chute de grosses têtes face à de modestes formations. L’Africa Sport, tenant du titre, a été sorti par la Société omnisport de l’armée (SOA) en 16ème de finale, tandis que le Mouna FC (D3) a 15 THÉÂTRE : UN MALADE LOIN D’ÊTRE IMAGINAIRE « Le théâtre vrai a disparu, on ne voit que des sketches et des scénettes », affirmait il y a quelques années le comédien Diallo Ticouai Vincent, confirmant qu’autrefois prisé par les Ivoiriens, le théâtre est aujourd’hui délaissé au profit de nouveaux divertissements. Fatou DIALLO Lambert KOUAMÉ e tirage au sort de la 22ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de handball Dames, effectué le samedi 25 juin dernier à Luanda, place la Côte d’Ivoire dans la poule A avec l’Angola, le Sénégal, le Cameroun et la République démocratique du Congo. Au classement africain pour la saison 2013-2014, la Côte d’Ivoire occupait la 8ème place du handball féminin. Loin derrière le trio de tête composé de l’indéboulonnable Angola et des deux Congo (RDC et Congo Brazzaville). Le Cameroun occupait le 5ème rang. Malgré ce rang peu honorable, les Ivoiriennes ne perdent pas espoir. « C’est jouable. Si nous avons tous nos atouts, Culture Numéro 05 du 7 au 13 juillet 2016 Journal d’Abidjan - l’Hebdo éliminé le Stade d’Abidjan sur le score de un but à zéro. Le club de 3ème division Egnanda Zaranou a quant à lui battu (2-0) Yopougon FC, une autre formation de la Ligue 1, et Lys Sassandra (D3) a humilié Ifer (D2) (4-0). L’US Koumassi, club de la Ligue 2, est lui aussi venu à bout de celui de l’AS Denguélé, club de Ligue 1 (3-0). Le public sportif peut donc s’attendre à plusieurs autres surprises. D’ici la fin de la compétition début août, Dame coupe devra choisir son camp. L.K Après trois matches successifs sans la moindre victoire, l’Africa Sport a renoué dimanche 3 juillet avec le succès face à la JCAT (3-0) lors de la 2ème journée du championnat national de Ligue 1. À peine nommé sélectionneur du club Vert et Rouge, Rigo Gervais, vient de redonner le sourire aux aiglons. Le Quinze ivoirien a été étrillé (05-50) le 29 juin par ses hôtes tunisiens, lors du 2ème match de la CAN 2016 de rugby zone B, pour une place en finale. L’équipe ivoirienne était pourtant bien partie avec sa victoire contre le Bostwana à la première rencontre. N otre théâtre a disparu pour faire place à l’humour. C’est désormais ces jeunes gens qui tiennent les ficelles », regrette un dramaturge ivoirien sous couvert d’anonymat. Des salles de spectacles ont en effet été transformées en lieu de culte dans certaines communes d’Abidjan et les acteurs du secteur, n’ayant pas de soutien financier pour sortir leurs œuvres, ont rangés leurs manuscrits au placard. « Le théâtre coûte cher, on a donc besoin d’être soutenu. On ne peut pas continuer à créer éternellement et ne pas pouvoir diffuser de manière régulière pour que les artistes puissent en vivre », assène Wèrè Wèrè Liking, fondatrice de la compagnie de théâtre Ki-yi M’Bock. «Hèrèmankono», en attendant le bonheur. L’avant dernière création du Palais de la Culture Bernard Diadié en 2008. Tentatives de relance Pour lui redonner du lustre, le ministère de la Culture et de la Francophonie a récemment instauré un programme de relance du théâtre national de juin à décembre 2016 sur tout le territoire, afin de raviver l’envie du public. « Nous lançons ce programme pour que vive le théâtre et l’art dramatique », explique le ministre Maurice Kouakou Bandaman, affirmant croire en sa renaissance. Journaliste culturel, Christian Guéi a une idée pour faire renaître le 6ème art: « il faut aller avec le théâtre dans la rue. Sortir des salles, d’ailleurs il y en a plus, et aller vers les populations afin de leur proposer des spectacles qui peuvent les intéresser », recommande-t-il. Joignant l’acte à la parole, il a lancé une tournée avec sa pièce « La rage du roi », une compilation mettant en scène sept œuvres littéraires, publiée en mai. Sa troupe sillonne depuis les quartiers pour susciter l’engouement du public. Vieillissants et abandonnés comme le théâtre, certains comédiens se retrouvent aujourd’hui sans le sou. Le cas de Adjé Daniel, affaibli par une hypertension artérielle, en est particulièrement représentatif. En 2010, il confiait dans un entretien: « depuis que je suis malade, je ne sais même pas si la RTI a passé une de mes pièces. OFFRES D’EMPLOI CIFIP recrute pour TRES IMPORTANT ETABLISSEMENT FINANCIER DIRECTEUR JURIDIQUE - H/F Rattaché au Directeur Général, vous êtes le garant de la maîtrise de tous les risques juridiques de la structure. A ce titre, vous aurez à : Assurer la rédaction et la revue systématique de tous les contrats et des garanties ; Apporter assistance et conseils aux différentes direc- tions, et veiller à la conformité des actes ; Assurer le secrétariat juridique ; Effectuer une veille juridique permanente ; Gérer les contentieux de la banque, ainsi que les rela tions avec les avocats, huissiers, …. ; Animer et développer les compétences de vos équipes. 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