uotidien - Journées Francophones de Radiologie
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uotidien - Journées Francophones de Radiologie
Q Le uotidien des Journées Françaises de Radiologie LUNDI 19 OCTOBRE Editorial Louis Boyer1, Alain Luciani2 1. Président du CERF, 2. Secrétaire général du CERF Enseignement, recherche Formation initiale et continue, présentations scientifiques, innovations, nouvelles technologies… Ces JFR 2015 sont une nouvelle fois un lieu d’échanges et d’enrichissement des connaissances dont nous sommes tous les acteurs. Le CERF souhaite y occuper toute sa place, dans le cadre d’un partenariat avec la SFR toujours aussi fort, tout au long de l’année. Les chantiers pédagogiques du CERF sont nombreux : commençons par saluer les jeunes internes DES de radiologie nouvellement promus via l’ECN (examen classant national), que la SFR a invités à ces journées, en nous réjouissant de la poursuite de la croissance démographique (273 internes en radiologie nommés en novembre 2015, pour 244 en 2014, et 184 en 2011). La part grandissante des connaissances en imagerie nécessaires pour réussir à l’ECN a conduit le CERF, en cohérence avec le Guide du bon usage des examens d’imagerie et en lien avec le Collège national des enseignants de biophysique et de médecine nucléaire, à publier au printemps dernier un référentiel de préparation à l’ECN en imagerie destiné aux étudiants du DFASM (4e, 5e et 6e années de médecine). Nous travaillons désormais à un référentiel des bases de l’imagerie pour le DFGSM (2e et 3e années). La formation de nos internes DES poursuit sa structuration autour d’enseignements locaux, régionaux et nationaux : ces derniers sont densifiés, et déclinés également lors des JFR, comme cette année avec l’enseignement du référentiel en imagerie cardiaque qui s’est tenu jeudi dernier. En parallèle, le CERF veillera à l’évolution de la maquette du DES dans les mois qui viennent auprès de la CNEMOPP (Commission nationale des études de maïeutique, médecine, odontologie et pharmacie), qui fait suite à la CNIPI (Commission nationale de l’internat et du postinternat). Le CERF s’est également pleinement mobilisé pour l’universitarisation de la formation des manipulateurs : saluons ainsi la première promotion fraîchement diplômée dans le cadre du parcours de formation LMD. Enfin, l’implication résolue des membres du CERF pendant ces JFR atteste pleinement de la continuité de leur engagement pour la FMC et le DPC. Concernant la recherche, le CERF poursuit ses efforts de structuration de la recherche préclinique et clinique en imagerie. Un important travail conduit par le précédent bureau doit aboutir prochainement à la publication d’un livre blanc sur la recherche clinique utilisant l’imagerie, afin de la rendre plus visible et de permettre la constitution de cellules de recherche en imagerie. Ces cellules s’efforceront à leur tour de promouvoir une approche coordonnée du dépôt des projets académiques de recherche clinique, tant en imagerie diagnostique qu’en radiologie interventionnelle. Notre profession n’en sera que plus reconnue pour sa capacité à innover pour la santé de nos patients. Ce soutien à la recherche tous azimuts est porté en parfaite synergie avec la SFR. Au cours de ces JFR, le CERF et la SFR, en collaboration avec les partenaires industriels qui soutiennent leurs actions, ont ainsi souhaité distinguer les boursiers CERFSFR engagés dans des masters, thèses ou en postdoctorat : ils préparent l’imagerie de demain ! Les clés pour une interprétation optimale de l’IRM mammaire Isabelle Doutriaux Imagerie médicale, Centre René Gauducheau, Nantes L’IRM mammaire fait aujourd’hui partie intégrante de l’arsenal diagnostique en pathologie mammaire. Son apport au bilan conventionnel mammographiqueéchographique repose à la fois sur sa sensibilité à détecter les carcinomes infiltrants ou in situ et sur son excellente valeur prédictive négative (VPN). En pratique clinique, l’existence de faux positifs et de rehaussements matriciels plus ou moins masquants complique souvent son interprétation et peut induire la réalisation d’examens supplémentaires (échographies ciblées, biopsies avec pose de clip, contrôle IRM avec séquences clip). La gestion des prises de contraste sans traduction mammographique ni échographique induit quant à elle des surveillances itératives ou des biopsies sous IRM dont la mise en œuvre peut être difficile. Nous détaillerons ci-après quelques points clés pour une interprétation optimale de l’IRM mammaire qui repose sur une gestion rigoureuse de toutes les étapes de l’examen : indication, préparation de la patiente, interprétation et gestion du résultat. Indication Le préalable à la réalisation d’une IRM mammaire est le respect des indications validées par la HAS et l’EUSOMA en 2010. L’IRM ne doit pas se substituer à un bilan conventionnel incomplet ou à une procédure de biopsie d’une lésion ACR4 ou 5. Elle est au contraire indiquée lorsque le gain de sensibilité apporté par l’IRM au bilan conventionnel est potentiellement supérieur aux effets négatifs dus aux faux positifs : en complément d’un bilan standard complet non contributif (ACR0, maladie de Paget et adénomégalie axillaire métastatique isolée avec mammographie-échographie ACR2), en dépistage des femmes à haut risque génétique, dans le bilan d’extension de certains cancers du sein lorsqu’il existe un risque significatif de multifocalité ou de multicentricité pouvant entraîner une modification de la prise en charge thérapeutique (histologie lobulaire, femmes de moins de 40 ans, discordance de taille lésionnelle radio-clinique) ou avant prise en charge spécifique (chimiothérapie néoadjuvante ou radiothérapie peropératoire). Dans les indications de Suite page 2 a b c d Fig. 1. Premier dépistage IRM chez une patiente de 37 ans porteuse d’une mutation BRCA1. 22e jour du cycle. Rehaussement matriciel de fond asymétrique potentiellement masquant a, b, c). Contrôle rapproché au dixième jour du cycle (d) permettant de valider la classification BI-RADS 2 (ACR). Le uotidien des Journées Françaises de Radiologie LUNDI 19 OCTOBRE 2015 Suite de la page 1 En savoir bilan d’extension d’un cancer avéré, une discussion pluridisciplinaire du dossier permet de valider l’utilité de l’IRM qui ne doit pas retarder la prise en charge thérapeutique. Séance scientifique Nouveautés en IRM mammaire, dans la gestion des patientes à haut risque et dans l’analyse des résultats histologiques complexes 14h00 - 15h30 Amphi Havane Patiente L’information éclairée de la patiente est essentielle et permet d’obtenir à la fois sa coopération lors de l’examen qui nécessite une immobilité parfaite et son adhésion à d’éventuels examens ou biopsies complémentaires. En dehors des indications de bilan d’extension de cancer prouvé, où le délai de prise en charge thérapeutique doit être pris en compte, l’IRM doit être programmée au moment où le rehaussement matriciel physiologique est minimal, soit en deuxième semaine du cycle pour les femmes non ménopausées, ou après arrêt du TSH. Technique Un élément essentiel est le bon positionnement de la patiente dans l’antenne, ce qui permet d’éviter les plis mammaires responsables d’artefacts, d’optimiser la corrélation topographique avec l’imagerie conventionnelle et de favoriser la reproductibilité de la comparaison si un suivi est nécessaire. Le protocole d’examen associe des séquences T1 et T2 plutôt sans saturation de la graisse et une séquence dynamique réalisée après injection de chélates de gadolinium à une dose de 0,1 à 0,2 mmol/kg à l’aide d’un injecteur automatique à un débit de 2 à 3 ml/sec suivi de 20cc de sérum physiologique. Le but des séquences T1 et T2 est la recherche de signes de bénignité (liquide, graisse) et l’analyse des contours lésionnels permettant de différencier les lésions masses des non masses. L’épaisseur de coupe doit être la plus fine possible. Le traitement des images par soustraction permet de sensibiliser la détection de prises de contrastes. Le protocole dynamique est un compromis entre résolution temporelle et spatiale. Pour une résolution temporelle optimale, les séquences doivent être courtes (moins de 2 mn) répétées sur environ 7 min 30 (lésion maligne de cinétique le plus souvent intense et précoce (spécificité maximum à 1 min 30 - 2 min) avec lavage tardif. La résolution temporelle optimale peut être obtenue par des séquences 3D isométriques et millimétriques. U NOUVEAiat r a parten Découvrez * Logiciel de recueil, suivi et analyse de la dosimétrie patient Dimanche 18 Octobre 12h30 à 13h30 salle 252 * Plate-forme d’entreprise RADIMETRICS est un dispositif médical de classe I. Pour plus d’informations, lire attentivement la notice d’utilisation. Non remboursé Sec. Soc. Destination : RADIMETRICS est un logiciel informatique qui offre des informations relatives à la dosimétrie et des outils tout au long du flux de travail de radiologie : pour le médecin prescripteur, le radiologue, le manipulateur, le médecin clinique, le responsable de la sécurité des rayonnements et l’administration. Caractéristiques et performances : Il s’intègre pleinement aux systèmes PACS existants au moyen des normes DICOM et HL7. RADIMETRICS fait un suivi de la dose absorbée par organe/région, de la dose efficace (CIPR 60 et CIPR 103), du PDL, de l’IDSV et du SSDE. Fabricant : Bayer inc, One Bayer Drive, Indianola, PA 15051-0780 U.S.A. Distributeur : Bayer Healthcare S.A.S.13, rue Jean-Jaurès 92815 Puteaux, France. Date d’élaboration : Janvier 2015. 23743-0715 - L.FR.MKT.09.2015.0461 - Bayer HealthCare SAS - SAS au capital de 47857291.14 € - 705 580 149 RCS Lille métropole 3396_APv2.indd 1 Gestions des résultats IRM Les résultats des trois modalités d’imagerie IRM, mammographie et échographie doivent faire l’objet d’une synthèse et se conclure par une conduite claire : surveillance rapprochée ou biopsie dont les modalités doivent être précisées (sous échographie, stéréotaxie ou IRM en l’absence de traduction mammographique ou échographique). L’IRM ne doit pas être classée BI-RADS 0 (ACR) sauf dans le cas particulier d’un compte-rendu provisoire en l’attente de documents antérieurs. Devant une prise de contraste IRM ACR4 ou 5, il faut en premier lieu relire le bilan mammographique. L’échographie ciblée nécessite une courbe d’apprentissage et doit être réalisée en connaissance de l’IRM (topographie exacte de la prise de contraste et en particulier sa situation au sein de la glande mammaire et par rapport à la graisse). La gestion des lésions BI-RADS 3 (ACR) n’est pas consensuelle et dépend de l’indication. Pour diminuer les FP et les BI-RADS 3 (ACR) dus à des rehaussements matriciels, une double lecture des IRM bénignes peut être organisée. L’EUSOMA préconise un volume d’activité supérieur à 150 IRM mammaire/an. Enfin, la possibilité d’un recours à la biopsie sous IRM et à une réunion de concertation pluridisciplinaire en cancérologie mammaire doit être formalisée. Les clés pour une interprétation optimale de l’IRM mammaire1 1P03 2 La connaissance du contexte clinique et des facteurs pouvant influencer le rehaussement matriciel est indispensable à une interprétation pertinente. L’IRM mammaire étant toujours réalisée couplée ou en complément de l’imagerie conventionnelle, son interprétation doit toujours se faire en connaissance du bilan clinique-mammographique et échographique. En dépistage, la comparaison avec les bilans précédents doit être systématique. Il peut être utile de comparer avec l’ensemble de l’antériorité. Une analyse morphologique optimale impose la lecture des images dans les trois plans de l’espace (bords lésionnel, distribution) et peut être améliorée par la lecture des séquences natives, avant et précoce après injection, offrant une meilleure résolution spatiale que les soustractions. L’analyse dans les trois plans de l’espace permet de donner la topographie exacte de chaque lésion IRM, élément primordial pour la corrélation avec l’imagerie conventionnelle. L’interprétation de l’IRM doit se référer à la classification internationale BI-RADS (ACR) (2013) dont le but est d’uniformiser les comptes rendus et la conduite à tenir. Sommaire tration Démons nd a sur le st Lunch Symposium Bayer Healthcare : "De la réglementation de la radioprotection à sa mise en pratique" Interprétation 17/09/15 14:28 La lyse isthmique et le spondylolisthésis de l’enfant à l’adulte 3 Voyage au bout de l’urgence 4 Place de la radiologie interventionnelle dans le traitement des hémorragies digestives 5 Une prise en charge différente de l’enfant en radiologie : l’hypnose 6 L’électroporation irréversible : une nouvelle méthode de traitement ablatif du cancer sans les inconvénients des méthodes actuelles ? 7 Programme du jour 8 L’enseignement de l’échographie musculosquelettique 10 Embolisation des polykystoses hépato-rénales 11 Scanner très faible dose 12 Aspects flous de la vertébroplastie 13 Reportages14 JFR.RADIOLOGIE.FR La lyse isthmique et le spondylolisthésis de l’enfant à l’adulte Laurence Mainard-Simard Service d’imagerie pédiatrique, Hôpital d’Enfants, CHU Nancy La lyse isthmique, pathologie banale me direz-vous, que tous les radiologues connaissent. En effet, 5 à 8 % des adultes en Europe sont porteurs d’une lyse isthmique qui peut être asymptomatique et de découverte fortuite ou au contraire très invalidante. Le spondylolisthésis (SPL), corollaire de la lyse isthmique, peut être absent, minime ou majeur, quel que soit l’âge, sans aucun parallélisme avec l’antériorité de la lyse isthmique. Mais connaissons-nous vraiment tout de cette pathologie fréquente ? Sommes-nous capables d’informer nos patients sur les causes, le risque évolutif, les précautions à prendre, les conséquences sur l’activité sportive et les possibilités thérapeutiques actuelles ? C’est à toutes ces questions que cette séance pédagogique devrait répondre en rappelant les bases du diagnostic, mais surtout en faisant le point sur les récentes avancées dans la physiopathologie et la prise en charge de la lyse isthmique et du spondylolisthésis. Nous verrons que le radiologue n’est pas seulement là pour constater, mais qu’une analyse précise et pertinente de l’équilibre sagittal et du type de lyse isthmique sont des éléments clés pour une prise en charge adéquate, gage d’indolence et de poursuite ou de reprise de l’activité sportive. Fig. 1. Reconstruction 3D d’un isthme normal et d’un isthme pathologique. La lyse isthmique, le plus souvent localisée en L5, correspond à une solution de continuité de l’isthme vertébral. Elle est assimilée à une fracture de fatigue, favorisée par tous les facteurs lordosants, qu’ils soient acquis ou congénitaux. La lyse isthmique est la rançon de la bipédie, elle n’existe que chez le patient marchant et n’a jamais été constatée chez l’animal. Son pic de constitution se situe entre 6 et 8 ans, âge où la pente sacrée se stabilise et où les courbures sagittales se fixent. On a ainsi tous les indices qui vont impliquer l’équilibre sagittal dans la constitution d’une lyse isthmique. Jean-Louis Tassin, chirurgien spécialiste du rachis, qui a débuté sa carrière avec Mme Duval-Beaupère, et qui poursuit ses recherches sur les arcanes de l’équilibre sagittal et ses implications dans la pathologie rachidienne, va nous expliquer la physiopathologie de En savoir Séance pédagogique la lyse isthmique ; comment l’équilibre sagittal intervient dans la survenue et l’aggravation du spondylolisthésis et pourquoi toute prise en charge thérapeutique qui n’en tient pas compte est vouée à l’échec. Nous verrons comment les différents morphotypes permettent de prédire l’évolutivité du spondylolisthésis. Seuls les spondylolisthésis en relation avec une lyse isthmique seront abordés. L’incidence du spondylolisthésis d’origine isthmique est accrue chez le sportif, une prévalence de 20% tous sports confondus a été retrouvée, avec des chiffres extrêmes pour les sports lordosants qui favorisent les microtraumatismes sur l’isthme de L5. Dans sa série publiée en 1980, Hoshina retrouve 63.4% de SPL chez les plongeurs et 32% chez les gymnastes. Inversement, le cyclisme n’est pas un sport à risque de SPL, la réduction de la lordose lombaire étant un facteur protecteur. Marc Rozenblat, médecin du sport et ancien médecin fédéral national de la FFGym nous rappellera les signes cliniques qui orientent vers une lyse isthmique et le rôle de la pratique sportive dans la survenue d’une lyse isthmique, puis il répondra aux questions qui nous sont posées par les patients. La découverte d’une lyse isthmique condamnet-elle la pratique sportive de haut niveau ? Que deviennent les jeunes sportifs chez qui on diagnostique un spondylolisthésis ? Faut-il interdire certains sports aux patients porteurs de lyse isthmique ? Le sport aggrave-t-il le spondylolisthésis ? Comment concilier sport et spondylolisthésis ? Puis, avec Élodie Cervantes, nous envisagerons les différents formes radiologiques de lyse isthmique, de la condensation de l’isthme jusqu’au déplacement inter-fragmentaire conséquent. Nous détaillerons tous les signes prédictifs de consolidation ou d’évolutivité et les examens utiles au diagnostic en fonction de la clinique. Faut-il faire une IRM, un scanner, des clichés dynamiques, quels sont les protocoles les plus pertinents ? Qu’apportent ces différents examens au diagnostic, au suivi, à la décision thérapeutique ? En cas de spondylolisthésis, nous définirons le bilan radiologique de base permettant d’établir une prise en charge adéquate et d’en assurer le suivi. La lyse isthmique et le spondylolisthésis de l’enfant à l’adulte 08h30 - 09h45 Salle Maillot Fig. 2. Lyse isthmique récente chez un jeune basketteur. Fig. 3. Spondylolisthésis de grade II chez un garçon de 15 ans pratiquant le ski nautique en compétition. Enfin, Nicolas Amoretti nous parlera de son expérience de radiologue interventionnel dans le traitement des lyses isthmiques. Quelles sont les indications de l’arthrodèse percutanée, quels en sont les avantages ? Quels sont ses résultats chez le sportif de haut niveau ? La séance se terminera par une discussion générale avec la salle modérée par Antoine Feydy. Réponses et gagnants aux cas du jour Prix Louis Delherm 400€ offerts par la FNMR récompensent la gagnante de la semaine : L’Huillier Françoise (5 bonnes réponses) Cas 1 - Bonne réponse : C - Adénome hépatique muté HNF 1alpha Cas 4 - Bonne réponse : D - Hématopoïèse extra-médullaire Cas 2 - Bonne réponse : C - Accumulation de chélates de gadolinium Cas 5 - Bonne réponse : B - Dénervation musculaire par l’atteinte du nerf axillaire Participants ayant donné la bonne réponse : Amiche Ammar, Babouche Farid, Balan Felicia, Ben Miled Aicha, Benkaci Ali Kahina, Boubou Meryem, Bradai Nourredine, Calvet Philippe, Chikhaoui Nabil, Deconinck Koen, D’Herde Bart, Dragomir Aurora-Rodica, Gloria Annabelle, Guyennon Aurelie, Klewansky Tom, Nekka Ibtissam, Ranchoup Yves, Renner Juergen, Rosier Hubert, Tamzalit Malik, Trihan Marjory. Participants ayant donné la bonne réponse : Aimard Pierre, Ait Chalal Radhia, Bapst Blanche, Belyamani Khalid, Benkaci Ali Kahina, Blondet Alexandre, Boudier Marie-Eve, Bouyssou Antoine, De Vienne Bertrand, Dib Othmane, Enneddam Hind, Fryder Ivan, Gautheron Vincent, Guermazi Yassine, Guillot Marc-Samir, Guinet Pascal, Haddad Yohann, Hayek Georges, Kadi Redouane, Kamel Allal, L’Huillier Françoise, Koffi Natacha, Lemeniei Khouli Amina, Moussa Miryam, Premat Kevin, Provost Corentin, Rosseel Frederik, Sbihi Abdelhafid, Schull Alexandre, Tordjman Mickael, Toubal Nawel, Toulgoat Frédérique, Tran Van Chuong, Turki Mohamed Wafik. Cas 3 - Bonne réponse : D - Exacerbation aigue de fibrose pulmonaire idiopathique Participants ayant donné la bonne réponse : Adlani Ibrahim, Amara Assia, Bendjeffal Nadia, Benkaci Ali Kahina, Charbel Mourad, Dragomir Aurora-Rodica, El Rai Abdallah, Gautheron Vincent, Guinet Pascal, Jouan Jérémy, Lallouet Fabienne, Lannareix Valérie, L’Huillier Françoise, Moussa Miryam, Nadia Sqalli Houssaini, Poirier Jérôme, Prouve Alain, Sbihi Abdelhafid, Taoussi Omar, Tordjman Mickael. Participants ayant donné la bonne réponse : Adlani Ibrahim, Akayi Daté Matthieu, Amara Assia, Arifa-Achour Nadia, Bendjeffal Nadia, Benkaci Ali Ahina, Berrou Zouhir, Bui Van Giang, Carneiro Ana, Chouklati Kamal, El Rai Abdallah, Gloria Annabelle, Idri Said, Lecler Augustin, L’Huillier Françoise, Mbengue Ababacar, Mechakou Mehdi, Moussa Miryam, Ranchoup Yves, Sbihi Abdelhafid, Taoussi Omar. Participants ayant donné la bonne réponse : Abbas Raed, Adlani Ibrahim, Aimard Pierre, Alouini Rafika, Antal Radu Florian, Arifa-Achour Nadia, Benkaci Ali Kahina, Boubou Meryem, Boudabous Sana, Calvet Philippe, Carneiro Ana, Charbel Mourad, Charon Valérie, Dragomir Aurora-Rodica, El Rai Abdallah, Hayek Georges, Idri Said, Jemmali-Masri Olfa, Kadi Redouane, Lecler Augustin, Lepreux Alain, L’Huillier Françoise, Luscher Mickael, Maffo Tasse Miriane, Malezieux Romain, Mariotte Benoit, Mbengue Ababacar, Meunier Carus, Vincent Niels, Moussali Nadia, Neirynck Eric, Ondende Jolie, Poirier Jerôme, Sqalli Houssaini Nadia, Suaud Olivier, Taoussi Omar, Tordjman Mickael. Cas 6 - Bonne réponse : A - Papillome du plexus choroïde Participants ayant donné la bonne réponse : Abbas Aimard Pierre, Charbel Mourad, El Rai Abdallah, Hayek Georges, Lecler Augustin, L’Huillier Françoise, Maffo Tasse Miriane, Malezieux Romain, Manole Simona, Mariotte Benoît, Suaud Olivier, Taoussi Omar, Toukko Mohammad Nader. 3 Le uotidien des Journées Françaises de Radiologie LUNDI 19 OCTOBRE 2015 En savoir Séance scientifique Voyage au bout de l’urgence : sélection des meilleures communications orales 14h00 - 15h30 Amphi Bordeaux a Voyage au bout de l’urgence Kathia Chaumoitre Responsable FIU, Service Imagerie Médicale, Hôpital Nord, CHU Marseille L’imagerie, sous toutes ses formes, tient une place centrale dans la prise en charge des urgences et son utilisation est en constante augmentation. Les dernières évolutions techniques de l’imagerie en coupes doivent être mises à disposition des Services d’Accueil des Urgences pour obtenir à la fois un diagnostic rapide mais aussi de plus en plus précis et spécialisé. La séance de communications scientifiques en imagerie des urgences est la parfaite illustration des progrès majeurs faits dans ce domaine. Le scanner est l’acteur majeur en imagerie d’urgence en alliant performance et rapidité. Son utilité en urgence abdominale n’est plus à démontrer. La réalisation d’un scanner sans injection chez le sujet âgé suspect de cholécystite est très utile en cas d’échographie non contributive et de créatinine élevée avec deux signes principaux spécifiques à 98% quand ils sont associés : largeur vésiculaire ≥40 mm de diamètre et infiltration de la graisse péri-vésiculaire. Le scanner abdominal avec injection permet souvent la distinction entre colite inflammatoire, infectieuse ou ischémique grâce à certains signes clés (signe du peigne, adénopathie et absence du signe du colon vide dans les colites inflammatoires ; signe du côlon vide sans infiltration mésentérique dans les colites infectieuses, atteinte continue avec infiltration de la graisse mésentérique sans ADP pour les colites infectieuses). L’injection iodée en cas de suspicion d’appendicite augmente la confiance des lecteurs les moins expérimentés et facilite les diagnostics différentiels. Le scanner est performant en cas d’hématomes du psoas ou des muscles droits sous anticoagulants en quantifiant l’hématome et en montrant les fuites actives. Le recours à une embolisation dépend de l’état et de l’évolution du patient et n’est pas corrélée à la présence d’une fuite active au scanner. Le scanner corps entier en cas de polytraumatisé est également utilisé chez les patients avalanchés et ensevelis ; l’analyse du scanner cérébral peut montrer des signes précoces d’hypoxie cérébrale (effacement des sillons, perte de différenciation gris/ blanc) corrélés aux marqueurs sériques et à une mortalité élevée mais non corrélés aux anomalies parenchymateuses pulmonaires associées (signes d’inhalation). La réduction de l’exposition aux rayons X doit être un des buts de l’imagerie moderne. Dans cette optique, l’utilisation du conebeam CT est prometteuse avec une performance diagnostique très élevée pour les traumatismes des extrémités pour des doses bien moindres que celles d’un scanner conventionnel. Il commence à être testé notamment pour les fractures du carpe (scaphoïde) avec de bons résultats (Fig. 1). De même, l’utilisation de scanner ultra-low-dose (ULD) avec reconstructions itératives sur le poumon pourrait remplacer la radiographie standard avec des doses équivalentes (0,133+/-0,132 mSv pour la radiographie contre 0,193+/-0,035mSv pour le scanner ULD dans une étude sur 134 patients) avec une bien meilleure sensibilité et spécificité pour les diagnostics de pneumopathie, pneumothorax et fracture de côtes. L’échographie est toujours très utile en urgence, surtout dans la pathologie pédiatrique. Une étude sur 121 traumatismes de la cheville chez des enfants de plus de 5 ans a montré sa performance à la recherche de fractures ou d’avulsion non visibles à la radiographie (17%) et de lésions ligamentaires (40%), ce qui en fait un complément très utile des radiographies standard. Au total, l’imagerie aux urgences nécessite du matériel de pointe et des radiologues de haut niveau capables d’orienter le patient vers la technique d’imagerie la plus adaptée, en lien direct avec les urgentistes pour une prise en charge optimale. Fig. 1. Comparaison arthroscanner du carpe en reconstruction coronale (a) et cone beam CT (b) dans le bilan à un mois d’une fracture du triquetrum (flèche). Le b cone beam CT a une résolution spatiale bien meilleure pour une dose d’exposition RZ Ad-4_Embracing Life 2015_265x180+3mm_JFR2015_06-10-15_RZ aux rayons Ad-4_Embracing X bien plus faible. Life 2015_265x180+3mm_JFR2015_06-10-15 05.10.15 19:58 Seite 1 Embracing Life through Healthcare Innovation. Présentation Contrôle Qualité & VNA • Privilégier la qualité de l’imagerie échographique Cela passe par quoi, par qui ? • Nouvelle génération de PACS Visitez-nous au stand 100, Hall Passy, Niveau 1 www.hitachi-medical-systems.fr 4 Lundi, 19 Octobre, 12.30 Salle 131M – Niveau 1 – Hall Neuilly JFR.RADIOLOGIE.FR Place de la radiologie interventionnelle dans le traitement des hémorragies digestives Romaric Loffroy, Sylvain Favelier, Louis Estivalet, Pierre-Yves Genson, Pierre Pottecher, Sophie Gehin, Jean-Pierre Cercueil, Denis Krausé Radiologie Diagnostique et Thérapeutique, CHU de Dijon Au cours des deux dernières décennies, les techniques de radiologie interventionnelle ont pris une place majeure dans la prise en charge des hémorragies digestives aussi bien d’origine artérielle que d’origine variqueuse. En effet, l’embolisation est devenue le traitement de première intention des hémorragies digestives hautes et basses d’origine artérielle réfractaires à l’hémostase endoscopique, tandis que le shunt porto-systémique intrahépatique par voie transjugulaire (TIPS), lui, est désormais la technique de référence aussi bien pour la prévention secondaire des hémorragies digestives d’origine variqueuse que pour le traitement de secours en urgence en cas d’hémorragie aiguë variqueuse réfractaire à la sclérothérapie endoscopique. Hémorragies digestives d’origine artérielle Les hémorragies digestives d’origine artérielle se divisent en hémorragies hautes (HH), les plus fréquentes, et basses (HB), selon que leur origine se situe en amont ou en aval de l’angle de Treitz. La cause principale d’HH est l’ulcère gastroduodénal. Les autres causes moins fréquentes comprennent les tumeurs malignes, les ulcères de Dieulafoy et les causes iatrogènes. Concernant les HB, les causes principales comprennent la diverticulose colique, l’angiodysplasie colique, les tumeurs malignes, l’angiodysplasie du grêle et les maladies inflammatoires chroniques. Les indications de l’angiographie dans ce cadre-là concernent les hémorragies pour lesquelles le traitement endoscopique est inefficace ou impossible. Les HH et HB s’opposent en ce sens que, dans la majorité des cas d’HH, l’endoscopie permet la confirmation du diagnostic, de la cause et de la localisation de l’hémorragie, alors que l’endoscopie pour les HB a été quasiment supplantée par le scanner qui est indispensable avant la réalisation de toute angiographie, du fait de sa supériorité diagnostique à la recherche d’un saignement actif. Dans la mesure où les hémorragies massives sont souvent intermittentes, la plupart des équipes ont adopté une politique visant à pratiquer une embolisation empirique, c’est-à-dire en l’absence d’anomalie angiographique, de l’artère susceptible de saigner, sur la base de la localisation endoscopique du site hémorragique, uniquement à l’étage digestif supérieur, avec de bons résultats. Cette pratique est donc recommandée. Le choix de l’agent d’embolisation dans ces circonstances fait encore l’objet de débats. Tous les agents peuvent être utilisés mais plusieurs éléments se dégagent de la littérature. L’utilisation de coils seuls ou de gélatine résorbable est à risque de récidive hémorragique et une combinaison est préférable pour les HH. Les cyanoacrylates, et notamment la colle Glubran®2 (GEM Srl), sont de plus en plus utilisés, tant pour les HH que pour les HB, avec d’excellents résultats dans des mains expertes. La colle est particulièrement intéressante chez ces patients avec troubles de la crase sanguine, du fait de la rapidité et de la qualité de l’occlusion vasculaire (Fig. 1). Les facteurs prédictifs de récidive hémorragique sont principalement l’existence d’une coagulopathie, qui doit être corrigée tout au long de la procédure, le nombre de comorbidités, un délai trop long à l’angiographie, et un nombre important de culots globulaires transfusés. Le facteur prédictif principal de mortalité est la survenue d’une récidive hémorragique. Récemment, on a même montré que la réalisation d’une embolisation artérielle systématique, additionnelle à un traitement endoscopique efficace chez des patients avec ulcère gastroduodénal à haut risque de resaignement, était utile dans la prévention de la récidive hémorragique et donc potentiellement dans la diminution du taux de mortalité, ouvrant ainsi le champ à de nouvelles indications d’embolisation à évaluer à plus grande échelle. Toutes les études rétrospectives comparant chirurgie versus embolisation sont en faveur du traitement endovasculaire, la chirurgie étant devenue rarissime. En savoir Séance pédagogique Hémorragies digestives basses 08h30 - 09h45 Salle 252 Hémorragies digestives d’origine variqueuse Les hémorragies variqueuses aiguës, qui constituent une urgence clinique fréquente, sont provoquées par une hypertension portale liée le plus souvent à une cirrhose. Elles sont définies par une hémorragie visible provenant d’une varice œsophagienne ou gastrique lors de l’endoscopie, la présence de larges varices œsophagiennes présentant des signes récents d’hémorragie ou la présence de sang frais dans l’estomac sans autre source de saignement identifié. Les patients ne répondant pas aux mesures conservatrices et endoscopiques sont aujourd’hui orientés vers la mise en place d’un TIPS. Les preuves les plus robustes, actuellement consensuelles selon les recommandations de Baveno, en faveur de la réalisation d’un TIPS, concernent la prévention secondaire des hémorragies variqueuses. De récentes méta-analyses ont observé une diminution d’un facteur trois du risque de récidive hémorragique après l’insertion d’un TIPS par rapport à d’autres formes de traitement, notamment endoscopique. L’autre haut niveau de preuve concerne le traitement des hémorragies variqueuses aiguës incontrôlables par le traitement endoscopique. Il s’agit alors d’un traitement de secours avec de bons résultats sur le contrôle de l’hémorragie. Cependant, le pronostic repose sur l’état général du patient, la valeur de la réserve fonctionnelle hépatique et les comorbidités. Le taux de mortalité est élevé chez ces patients, notamment en cas d’hémorragie cataclysmique par rupture de varices, mais les taux de survie sont désormais augmentés par la mise en place précoce d’un TIPS dans les 72 heures après le début du saignement. Sur un plan technique, le TIPS consiste en la création d’un shunt entre une veine sus-hépatique (droite le plus souvent) et la veine porte par voie transjugulaire à l’aide d’une aiguille de Colapinto, en l’absence des contre-indications habituelles. L’introduction des endoprothèses couvertes en PTFE a conduit à une amélioration considérable de la perméabilité des TIPS à long terme et constitue aujourd’hui le dispositif de référence. Le stent actuellement recommandé, seul dédié à cette procédure, est le stent Viatorr® (W.L. Gore) dont l’extrémité distale introduite dans la veine porte est couverte sur 2 cm, et la partie proximale intrahépatique et sushépatique non couverte, de différentes longueurs. Le diamètre de 10 mm est le plus communément posé (Fig. 2). Les patients chez lesquels un TIPS a été réalisé avec une endoprothèse en métal nu doivent bénéficier d’une révision du shunt avec une prothèse couverte en PTFE dans l’éventualité d’un dysfonctionnement du shunt. L’embolisation des varices gastro-œsophagiennes au décours du TIPS est facilement réalisable mais sa réalisation en routine clinique est controversée. Actuellement il n’a pas été clairement établi si l’association d’un TIPS et d’une embolisation des varices est plus efficace qu’un TIPS seul. Dans notre pratique, une embolisation des varices est réalisée uniquement si ces varices sont encore opacifiées sur le contrôle final après la mise en place du TIPS. L’embolisation est également indiquée chez les patients présentant des hémorragies récidivantes malgré un shunt perméable. Les varices sont alors embolisées préférentiellement par des agents liquides tels que la colle Glubran®2, sous couvert d’un ballon de protection. Concernant les facteurs pronostiques de mortalité, plusieurs critères de sélection ont été récemment décrits au fur et à mesure de l’expérience accumulée avec la pose de TIPS et de nombreux autres restent à identifier, pour un recours à cette technique qui sera probablement croissant dans les années qui viennent. a b Fig. 1. Exemple de d’hémorragie digestive haute par ulcère gastrique avec extravasation d’iode à partir de l’artère gastrique gauche (a). Tarissement rapide du saignement actif après embolisation sélective de cette artère par microcathéter à l’aide d’un mélange de colle Glubran®2 et de Lipiodol en ratio 1:3 (b). Veine hépatique a Veine porte b Fig. 2. Exemple de procédure de TIPS faisant communiquer une veine sus-hépatique avec la branche portale droite, le plus souvent au niveau de la bifurcation (a). Après mise en place d’un stent Viatorr en PTFE, le contrôle angiographique final objective un excellent shunt porto-sus-hépatique (b). 5 Le uotidien des Journées Françaises de Radiologie LUNDI 19 OCTOBRE 2015 Interview En savoir Nathalie Le Clerc Manipulatrice au CHU de Bordeaux Une prise en charge différente de l’enfant en radiologie : l’hypnose Les professions de santé sont aujourd’hui confrontées à des évolutions de fond de leur environnement professionnel : réingénierie des formations, loi de santé publique, réformes institutionnelles qui ont toutes pour objectif d’optimiser au mieux le système de santé, les organisations de soins et l’environnement des professions médicales et paramédicales. En parallèle, les évolutions de la société interfèrent sur les modes et conditions d’exercice : les citoyens veulent être mieux soignés dans un environnement plus sécuritaire, mais également plus transparent et ouvert sur une interrelation entre professionnels et usagers. C’est ainsi que les organisations et les modèles anciens disparaissent au profit de nouveaux concepts qui bouleversent la vision des métiers et des parcours professionnels. Le métier de manipulateur d’électroradiologie médicale n’échappe pas à cette mutation, qui l’amène à renouveler des compétences métier et à développer également des compétences individuelles. C’est le cas de Nathalie Le Clerc, manipulatrice d’électroradiologie médicale dans le service d’imagerie anténatale, de l’enfant, et de la femme au CHU de Bordeaux qui, avec ses collègues et en collaboration avec l’équipe médicale, a développé la pratique de l’hypnose. Nathalie, vous avez reçu l’année dernière le prix Recherche Manipulateurs de la SFR et de l’AFPPE pour un projet intitulé « HYPNODOL : Bénéfices de l’hypnoanalgésie versus l’utilisation du MEOPA sur la perception de la douleur de l’enfant lors de la cystographie rétrograde ». Pouvez-vous nous parler de ce projet ? Quelles en sont l’histoire, la genèse ? En radiologie, certains gestes peuvent entraîner anxiété et douleur chez le patient. C’est notamment le cas des patients venant des urgences avec des fractures, mais également des enfants à qui il est prescrit une cystographie rétrograde. En radiologie pédiatrique, les enfants arrivent souvent impressionnés dans un univers qui leur est inconnu. Notre mission est de tout mettre en œuvre afin de les rassurer et de soulager leur douleur. Le projet HYPNODOL a vu le jour grâce à une radiologue du service, référente dans le domaine de la gestion de la douleur, qui a proposé à notre cadre de santé de former une partie de l’équipe aux techniques d’hypnoanalgésie afin d’améliorer la prise en charge des enfants lors de la réalisation des cystographies rétrogrades. Une grande partie de l’équipe était volontaire pour se former, mais nous ne serons que deux à bénéficier dans un premier temps de la formation. Cette formation a été instruite par l’institut français d’hypnose durant sept jours, grâce à l’initiative d’une pédiatre et à la participation financière de la fondation APICIL. En quoi consiste cette formation ? De quoi s’agit-il quand on parle d’hypnose conversationnelle? L’hypnose est un phénomène naturel. Dans l’hypnose conversationnelle, grâce à l’intervention d’une tierce personne, le sujet parvient à faire abstraction de la réalité environnante, à « lâcher prise » tout en restant en relation avec elle. Au cours de cette formation, nous avons appris à parler différemment à nos jeunes patients, comme éviter la négation, et à nous adapter à leur âge. Nous avons appris le principe d’un accompagnement hypnotique avec les différentes techniques d’induction, les bases de la communication, les jeux de langage, les suggestions hypnotiques ainsi que les différentes techniques d’hypnoanalgésie comme la respiration, la relaxation, les images métaphoriques, les contes, la distraction, l’éloignement dans l’imaginaire… Niveau 3 6 Consultez les posters proposés par les sociétés d’organe et les fédérations de radiologie sur le thème : Les pathologies pédiatriques vues à l'âge adulte Pour exemple, je me souviens d’un enfant de trois ans tombé d’un tabouret, recroquevillé en position fœtale dans les bras de sa mère. Apeuré et souffrant, il hurle dès qu’on essaie de le toucher et refuse de déplier la jambe sur laquelle il est tombé. Je décide donc de commencer une séance d’hypnose conversationnelle. J’entame avec lui une discussion sur la grande passion de ce petit garçon, les voitures ! Nous passons en revue les tailles et les couleurs de ses automobiles tandis que je parviens à mettre sa jambe en position sur la table d’examen. Je réalise le bilan radiologique standard tout en continuant l’hypnose, et le diagnostic de fracture est rapidement posé. Grâce à cette séance d’hypnose, l’enfant a cessé de se focaliser sur sa douleur et sa peur. Chez les enfants, l’hypnose est plus facile car ils partent rapidement dans l’imaginaire. Princesses, jouets préférés, animaux fétiches sont des soutiens dans les moments délicats. Nous disposons également d’une arme infaillible : une caisse de jouets contenant des objets clignotants aux couleurs chatoyantes, des kaléidoscopes, des bâtons de pluie, des balles en plastique souple… La fascination des enfants est garantie . Où en êtes-vous aujourd’hui de cette expérience ? Nos premières expériences au sein du service sont encourageantes. L’utilisation de l’hypnose nous a apporté des résultats très positifs sur la gestion de la douleur de nos jeunes patients. D’une manière générale les enfants apprécient, sont plus détendus et plus coopératifs pendant leur examen. On note une grande satisfaction des parents. Nous travaillons beaucoup plus dans le calme, et la plus belle des récompenses est de voir nos petits patients avec le sourire. Si le projet initial était d’utiliser ces différentes techniques d’hypnoanalgésie lors de la réalisation des examens médicalisés, nous nous sommes vite rendu compte que cela serait particulièrement bénéfique lors de radiographies chez les enfants douloureux venant des urgences avec une fracture. Quant au projet de recherche ciblé sur la cystographie, nous allons entamer l’étude au cours de ce quatrième trimestre. En conclusion, quel est le bénéfice pour vous et pour les enfants ? Notre profession nous demande d’être empathiques, d’être capables de comprendre nos patients pour mieux les prendre en charge. L’hypnose nous apporte des solutions pour répondre aux attentes des enfants et faire que nous réalisions nos examens dans d’excellentes conditions. L’hypnose est un nouveau moyen de communication soignant-soigné. Il faut oser, croire en ses ressources et en celles du patient. Nous sommes des soignants et c’est tellement gratifiant de pouvoir soulager les douleurs de nos jeunes patients ! JFR.RADIOLOGIE.FR L’électroporation irréversible : une nouvelle méthode de traitement ablatif du cancer sans les inconvénients des méthodes actuelles ? Séance pédagogique Jean-Pierre Tasu Radiologie, CHU de Poitiers L’électroporation (aussi appelée électroperméabilisation) irréversible (EI), est une nouvelle méthode d’ablation tissulaire utilisant un champ électrique très puissant sur une période extrêmement courte ; particulièrement novatrice par son mécanisme d’action, elle porte de nombreux espoirs pour le traitement mini-invasif des cancers solides. de 4×3×2 cm3. La durée du traitement est de 1 à 10 minutes par paire d’électrodes, en fonction du rythme cardiaque. Radiofréquence, micro-ondes ou cryoablation ont permis de traiter de façon peu invasive certains cancers solides (rein, foie, poumon principalement) primitifs ou métastatiques. Ces méthodes nécrosent par le chaud (radiofréquence ou micro-ondes) ou par le froid (cryoablation) les tissus. Ce mécanisme est largement non sélectif et peut induire des lésions pour des structures vasculaires, nerveuses ou canalaires si celles-ci sont proches ou dans la lésion cible traitée. Cet effet thermique nécrosant est bien sur une limite majeure de ces méthodes. Il existe actuellement un seul générateur disponible sur le marché, le « nanoknife », fabriqué et distribué en France par la société Angiodynamics. L’EI a un mécanisme totalement différent ; sous l’effet d’un courant électrique de très forte intensité et d’ultra-courte durée, des nano-pores (350 nm environ) s’ouvrent dans la paroi phospholipidique de la cellule ; si ces pores restent suffisamment longtemps ouverts, l’homéostasie cellulaire est perturbée, aboutissant à l’apoptose. L’ouverture de ces nano-pores peut donc être temporaire (électroporation réversible) ou permanente (électroporation irréversible, IRE en anglais pour IRreversible Electroporation), en fonction du champ électrique, du nombre de pulses et de leur durée. Il existe plusieurs avantages de l’EI ; 1- la méthode préserve les structures principalement constituées de protéines, comme le tissu de soutien élastique des vaisseaux, le collagène tissulaire ou la matrice péri-cellulaire qui ne sont donc pas affectés. Ainsi, si l’épithélium des canaux biliaires, pancréatiques ou de l’urètre, l’endothélium vasculaire meurent par apoptose, la conservation de l’architecture protéinique permet une recolonisation cellulaire en quelques semaines, préservant ainsi ces structures. Les nerfs semblent également relativement protégés par leur gaine de myéline et peuvent régénérer après traitement. 2- les marges de traitement séparant la zone d’apoptose de la zone préservée sont théoriquement extrêmement prévisibles et nettes (quelques couches cellulaires uniquement) ; cela s’oppose aux méthodes thermiques où cette zone est variable selon la richesse vasculaire et la conductivité thermique du tissu. En pratique, cet avantage reste parfois difficile à utiliser en clinique car les marges sont parfois moins nettes que prévues. 3- l’IR n’est théoriquement pas associée à un effet thermique ; en effet, la durée ultra-courte des pulses séparés d’intervalles courts préviennent de l’effet Joule. Néanmoins, à proximité immédiate de l’électrode (<2mm), il existe un réchauffement des tissus qui dépend des ampères utilisés ; quatre-vingt degrés peuvent être atteints à 2 mm de l’aiguille dans certaines conditions. Il existe deux limites importantes de cette méthode ; 1- l’EI entraîne une stimulation de la jonction neuromusculaire et donc de très fortes contractions des muscles ; 2- la méthode semble peu applicable à des tissus ayant des variations importantes de permittivité, comme le poumon par exemple. Sur le plan technique, il faut placer sous repérage échographique ou scanographique les électrodes autour de la zone à traiter (Fig. 1) ; 2 à 6 électrodes peuvent ainsi être mises en place selon le volume cible. Le courant passe d’une électrode à l’autre pour couvrir tout le volume de traitement. Le volume traité dépend de la position des aiguilles et est calculé par la machine. Typiquement, 90 pulses de 3000 Volts au maximum sont dispensés pendant la période réfractaire du cycle cardiaque, pour éviter tous risques d’arythmie, sous forme d’impulsions de 90 µs espacés de 100 à 1000ms. Le volume d’ablation possible avec deux électrodes est En savoir La procédure est réalisée sous une anesthésie générale très profonde avec curarisation complète pour éviter toute contraction musculaire. Les premières observations de l’EI datent de 1898. La première description d’une ablation tissulaire date de 2005. Chez l’animal, de nombreux essais ont déjà été réalisés ; poumon, foie, rein, os, cerveau, cœur, peau, cancer ORL ou angiosarcome par exemple. De nombreux essais non contrôlés ont testé la méthode chez l’homme : • la prostate est une application en plein développement actuellement, même si la première publication est déjà ancienne puisqu’elle date de 2007. En effet, ce traitement permettrait de traiter les cancers prostatiques tout en préservant l’urètre, les structures du paquet vasculo-nerveux érecteur, la vessie ou le rectum. Les premiers résultats montrent que la méthode est sûre et efficace. Néanmoins, il reste à évaluer la survie globale et la survie sans récidive sur de longues périodes. L’EI pourrait également être une option en cas de récidive localisée après un traitement par radio ou curiethérapie. • l’EI est une méthode efficace pour le traitement des tumeurs du rein ou du foie. Elle pourrait rendre accessibles des lésions difficilement traitables par les autres méthodes d’ablathermie ; par exemple, les lésions de la plaque hilaire du foie ou centrale dans le rein. • sur le poumon, la méthode semble moins efficace que les méthodes classiques d’ablathermie, en raison des propriétés du tissu pulmonaire. • enfin, l’adénocarcinome du pancréas est une application potentielle « naturelle » de cette méthode car elle pourrait traiter la tumeur tout en préservant les vaisseaux mésentériques, cœliaques, les canaux pancréatiques ou biliaires. Les premiers résultats sur de courtes séries semblent confirmer cette intuition (Fig. 2). On le voit, si les premiers essais semblent très prometteurs, il faut maintenant confirmer ces premiers résultats par des essais contrôlés ; plusieurs sont en cours sur le foie et le pancréas. Actuellement, en France, un seul protocole à notre connaissance est ouvert; il s’agit du traitement des adénocarcinomes du pancréas localement avancés (lésions non opérables en raison d’un envahissement vasculaire local et ne présentant pas de métastase à distance). Ce protocole de phase II cherche à évaluer le taux de résécabilité secondaire de ces patients initialement non opérables et leur survie globale. Ce protocole est ouvert au niveau national et vous pouvez inclure vos patients en demandant un avis auprès du médecin investigateur principal ([email protected]) ou de moi-même. Thermo-ablation percutanée : quelle méthode choisir ? RF, micro-ondes, cryothérapie, électroporation ? 14h00 - 15h30 Salle Passy Fig. 1. Exemple de traitement réalisé sur un adénocarcinome de la tête du pancréas localement avancé sur TIPMP (tumeur intra-papillaire et mucineuse du pancréas) chez ce patient de 61 ans. Mise en place des aiguilles sous contrôle tomodensitométrique entourant l’axe vasculaire mésentérique envahi (cf. fig. 2). a Pour conclure, l’EI est une nouvelle méthode dont il reste à démontrer l’efficacité en termes oncologiques. Mais elle est pleine d’espoir en termes d’applications potentielles mais également en termes de développements technologiques ; l’EI haute fréquence (ou High-frequency Irreversible Electroporation (H-FIRE)) permettra sans doute, demain, de s’affranchir des problèmes de contractions musculaires. Une nouvelle approche est également en développement permettant l’accès à des zones d’ablation de 4 cm avec une seule aiguille. Vous entendrez donc sûrement parler de l’EI. J’espère que cet article vous aidera à mieux comprendre cette nouvelle méthode. b Fig. 2. a- Coupe axiale montrant l’adénocarcinome (surface cernée d’un liseré pointillé blanc) envahissant l’artère (tête de flèche) et la veine mésentérique supérieure (flèche noire) ; b- Contrôle réalisé immédiatement après le traitement montrant des signes d’électrolyse (gaz cernant la zone de traitement) et un respect des vaisseaux mésentériques (artère = tête de flèche, veine = flèche creuse) et des signes d’inflammation locale (flèche courbe). 7 Le uotidien des Journées Françaises de Radiologie LUNDI 19 OCTOBRE 2015 Séance hommage à Philippe Rouleau Imagerie en pathologies infectieuses et tropicales 14h00 - 15h30 Salle 243 ATELIERS Écho-Doppler des membres supérieurs : artériel et veineux (initiation) Toujours à l’écoute et tourné vers les autres, patients et confrères, auxquels il a toujours donné le meilleur de luimême, il a choisi d’exercer d’importantes responsabilités nationales aussi bien au sein de la discipline, puisqu’il fut président du CERF (Collège des enseignants de radiologie de France) et du CNU (Conseil national des universités), que de la profession dans nos syndicats, où il fut secrétaire du SRH (Syndicat des radiologues hospitaliers), et viceprésident du SNAM (Syndicat national des médecins des hôpitaux publics), puis secrétaire de l’AFMAH (formation continue au management hospitalier). Très naturellement, il s’est attaché à former et à aider à la formation de nombreux radiologues d’Afrique subsaharienne, à la fois pour leur formation initiale en radiologie et pour leur préparation au concours du CAMES (Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur), et a tout fait pour que cet engagement perdure et s’amplifie. Il a ainsi su défendre et faire rayonner notre discipline dans tous les domaines, et a été pour cela honoré de nombreuses distinctions, en reconnaissance de son œuvre. Cet engagement de tous les instants s’est sans cesse accompagné chez lui d’un humour toujours bienveillant, témoignant de sa grande finesse d’esprit et de sa fraternité sans faille, qui le rendaient tellement attachant. Cher Philippe, sache que ce fut pour chacun de nous une très grande chance de te côtoyer et de te connaître. La séance scientifique d’imagerie en pathologie infectieuse et tropicale de ce soir portera le nom de Philippe Rouleau. Nous vous invitons à lui rendre hommage par votre présence. Salle 341 K Belattar, A Dubocage Échographie musculosquelettique - La hanche en 10 points Salle 343 V Vuillemin, A Lhoste-Trouilloud Atelier d’échographie - Échographie des ganglions cervicaux Philippe nous a quittés le 23 septembre 2015, et son départ laisse un grand vide, difficile à combler, tant ses qualités faisaient la richesse de sa belle personne, de ce grand radiologue tellement humain. Passionné par la radiologie, il a réussi une très belle carrière hospitalo-universitaire à Tours en fédérant les services de radiologie adultes, ainsi que l’enseignement régional et interrégional, à la tête d’une belle école tourangelle. 8h30 Salle 353 PY Marcy Imagerie cardiaque : rencontres avec des experts A Jacquier, A Redheuil Salle 362 Prise en charge des réactions allergiques aux produits de contraste Salle 364 Y Larroche, O Clément 10h30 ATELIERS Comment je fais un examen Doppler des artères digestives ? Salle 341 Échographie musculosquelettique - Le poignet en 10 points Salle 343 Atelier de perfusion cérébrale Salle 353 Multimodalité de l’imagerie urologique Contenu scrotal Salle 361 Multimodalité d’imagerie digestive Cancer du pancréas Salle 364 JM Corréas V Vuillemin, A Lhoste-Trouilloud A Krainik, M Edjlali-Goujon C Roy MP Vullierme Séance de cours Séance de cours Cours approfondi - Scanner en pratique en imagerie de la femme Amphi bleu Cours approfondi - Scanner en pratique en imagerie thoracique Amphi bleu Cours thématique - Imagerie du bassin, de la hanche et du genou - Les lésions tumorales du squelette axial : du vertex au coccyx Amphi Bordeaux Cours thématique - Imagerie des cardiopathies congénitales du foetus à l'adulte - La tétralogie de Fallot du foetus à l'âge adulte Salle 242 Cours d'intérêt général - Thorax diagnostique et interventionnel - Proliférations neuroendocrines pulmonaires : Comment les reconnaitre en scanner ? Cours thématique - Imagerie du bassin, de la hanche et du genou - Les spondylarthropathies en 2015 Salle Maillot Salle 241 Cours d'intérêt général - Appareil urinaire et génital masculin diagnostique et interventionnel - Petites lésions rénales solides : stratégie diagnostique et thérapeutique Salle 243 Cours d'intérêt général - Cardiovasculaire diagnostique et interventionnel - Les lymphatiques : de la tête aux pieds Salle 251 Cours d'intérêt général - Recherche en imagerie Imagerie quantitative, imagerie fonctionnelle : de la littérature à la pratique. Salle 241 Cours d'intérêt général - Sénologie diagnostique et interventionnelle - Angiomammographie et tomosynthèse : amies ou ennemies Amphi Havane SÉANCES PÉDAGOGIQUES Innovations en radiologie interventionnelle vasculaire SÉANCES PÉDAGOGIQUES Salle Passy Séance organisée par la FRI Biopsies et drainages thoraciques Salle Passy Séance organisée par la FRI et la SIT Traitement mini-invasif des céphalées réfractaires Séance organisée par le groupe de travail Imagerie et douleur Hémorragies digestives basses Salle 252 Séance organisée par la SFICV et la SIAD La lyse isthmique et le spondylolisthésis de l’enfant à l’adulte Salle 252 Évolution du rôle du manipulateur en France et en Italie Séance organisée par l'AFPPE et L'IFMEM Imagerie normale et pathologique des ventricules et du liquide cérébro-spinal Salle 342 Séance organisée par la SFNR Ovaire malin - Péritoine, staging, gamme diagnostique (4-0) ! Séance organisée par la SIFEM Salle Maillot Séance organisée par la SFIPP et la SIMS Salle 243 Salle 352 Prise en charge des tumeurs neuro-endocrines digestives : du diagnostic à la radiologie interventionnelle Séance organisée par la SIAD Amphi Bordeaux Séance scientifique Communications scientifiques en imagerie ostéo-articulaire interventionnelle SÉANCES SCIENTIFIQUES Salle 242 Séance organisée par la SIMS et la FRI Communications scientifiques en imagerie vasculaire interventionnelle Séance organisée par la SFICV Salle 251 Communications scientifiques en imagerie oncologique diagnostique Remise de la médaille d’honneur de la SFR au Professeur Sophie Chagnon JOURNÉES FRANÇAISES DE RADIOLOGIE DIAGNOSTIQUE ET INTERVENTIONNELLE Séance organisée par la FIC Communications scientifiques en imagerie ORL Séance organisée par le CIREOL 2016 Salle 342 Salle 351 Quotidien Le des Journées Françaises de Radiologie Rédacteurs en chef : Jean-Pierre Laissy, Samuel Merran Rédacteurs adjoints : Myriam Edjlali-Goujon, Olivier Naggara, Marie Tisserand Comité éditorial : Louis Boyer, Philippe Devred, Guy Frija, Eric de Kerviler, Alain Luciani, Jean-François Meder, Jean-Pierre Pruvo, Alain Rahmouni Edition : Frédéric Roz, Mikaël Dion 14 - 17 octobre 2016 Les JFR seront précédées d’une journée de formation le 13 octobre Directeur de la publication : Jean-François Meder PALAIS DES CONGRÈS PORTE MAILLOT PARIS Prépresse : Cyim, 35135 Chantepie Impression : Imprimerie RAS, 95400 Villiers-le-Bel. 5 000 exemplaires © Société Française de Radiologie. Tous droits de reproduction, strictement réservés. 8 JFR.RADIOLOGIE.FR 12h30 CAS CLINIQUES Séance de cas cliniques en radiologie interventionnelle périphérique Salle Passy Séance organisée par la FRI et la SFR-Junior ATELIERS 14h00 Echo-Doppler - Aorte et artères des membres inférieurs (initiation) Salle 341 Optimisation des paramètres de réglage en écho-Doppler Échographie musculosquelettique - La cheville en 10 points Salle 343 Échographie musculosquelettique - Région scapulaire et plexus Salle 343 Multimodalité du système nerveux central - Imagerie des pathologies de la substance blanche Salle 361 Multimodalité des urgences abdominales et pelviennes Imagerie du syndrome occlusif Salle 361 Dosimétrie Patient - Radioprotection du patient en radiologie interventionnelle Salle 362 P Milon P Meyer, M Moinard Séance d'interprétation Séance d'interprétation en imagerie oncologique Amphi bleu Séance organisée par la FIC Symposiums JC Ferre V Vidal, E Bigand, J Desrousseaux Innovation en système d’information : les enjeux de demain Salle 251 Séance organisée par OLEA MEDICAL Multimodalité d’imagerie digestive - Cancer du canal anal en pratique Salle 364 C Savoye Collet Cours approfondi - Scanner en pratique en radiologie interventionnelle Salle 253 Séance organisée par OLEA MEDICAL Amphi bleu Cours pratique - Imagerie anténatale - Les jumeaux Cours thématique - Imagerie du bassin, de la hanche et du genou - Le tour du genou en 80 minutes Salle 251 Salle Maillot SÉANCES PÉDAGOGIQUES Salle Passy Le dépistage en imagerie cardio-thoracique Séance organisée par la SFICV et la SIT Salle 242 Malformations des voies biliaires Prix de Thèses et Mémoires 2015 1er Prix attribué à : Alexandre BELLUCCI Prix André Guerbet (Guerbet) : 1600 € Thèse de médecine : Explorations par imagerie fonctionnelle du métabolisme énergétique tumoral et de son impact sur le phénotype tumoral : étude de l’effet Warbug et du complexe mitochondrial II. 2ème Prix attribué à : Michael MAJER Prix Jacques Moinard (FNMR) : Voyage à Chicago RSNA 2016 d’une valeur de 1500 € Thèse de médecine : Diagnostic de l’occlusion vasculaire dans l’AVC ischémique en phase aiguë : revue et description d’un nouveau moyen en IRM-ASL. Rendez-vous sur sfr.radiologie.fr pour connaître les conditions de candidature Séance organisée par la SIAD et la SFIPP Salle 252 I Millet Imagerie anténatale - Le Cœur Salle 362 Multimodalité d’imagerie thoracique - L’interprétation du scanner dans l’hypertension pulmonaire Salle 364 T Hazelzet S Bommart Cours d'intérêt général - Cardiovasculaire diagnostique et interventionnel - L’angioscanner aortique au quotidien : comment bien faire en 2015 Salle 251 Cours d'intérêt général - ORL - Abécédaire de l’imagerie des tumeurs de la tête et du cou Salle 351 Cours d'intérêt général - Sénologie diagnostique et interventionnelle - Cancer du sein localement avancé ou pas : là est la question ! Salle 352 Explorer les méno et/ou métrorragies : les éléments clés pour le radiologue Salle 242 Séance organisée par la SIFEM Piloter la performance en imagerie : comment améliorer la qualité, l'efficience et la satisfaction des services d’imagerie Séance organisée par le groupe de travail Accréditation et EPRX et La FRI Salle 243 Quoi de neuf en ultrasons pour l’exploration d’une masse rénale ? Imagerie de la maladie de Parkinson et des syndromes parkinsoniens Séance organisée par la SFNR N Sans, F Lapègue SÉANCES PÉDAGOGIQUES Thermo-ablation percutanée : quelle méthode choisir ? RF, micro-ondes, cryothérapie, électroporation ? Séance organisée par la FIC et la FRI Salle 341 P Chirossel SÉANCES DE COURS Séance de cours Nouveaux outils pour les radiologues, développés par deux jeunes entreprises innovantes 16h00 ATELIERS Salle 342 Séance organisée par le groupe de travail SFR-Ultrasons et La SIGU Salle 252 HAS et accréditation Salle 351 Optimisation du compte-rendu radiologique : Douleur abdominale fébrile : comment ne rien manquer et optimiser son compte-rendu radiologique ? Séance organisée par la SFR-Junior Amphi Havane SÉANCES SCIENTIFIQUES Communications scientifiques en pathologies infectieuses et tropicales Séance organisée par le GREF Salle 243 Communications scientifiques manipulateurs : Radioprotection et TDM Séance organisée par l’AFPPE et l’IFMEM Amphi bleu Séance de cas cliniques en imagerie pédiatrique Salle Maillot Séance organisée par la SFIPP Amphi Bordeaux Séance d'interprétation Nouveautés en IRM mammaire, dans la gestion des patientes à haut risque et dans l'analyse des résultats histologiques complexes Séance organisée par la SIFEM Séance de cas cliniques en imagerie des urgences digestives Séance organisée par la SIAD et la SFR-Junior Salle 352 Voyage au bout de l'urgence : sélection des meilleures communications orales Séance organisée par la FIU CAS CLINIQUES Séance d'interprétation en imagerie ostéo-articulaire Amphi Havane Séance organisée par la SIMS Amphi Bordeaux Organiser et planifier sa visite Consulter le programme Evaluer, voter et interagir en séances Découvrir les exposants 2015 Se repérer grâce aux plans interactifs ... L’application JFR est disponible pour plateforme iOS et Android 9 Le uotidien des Journées Françaises de Radiologie LUNDI 19 OCTOBRE 2015 En savoir L’enseignement de l’échographie musculosquelettique Séance d’interprétation 1. GH Pitié-Salpêtrière, Paris. 2. CHU Lapeyronie, Montpellier. 3. CHU Purpan, Toulouse Imagerie ostéo-articulaire 16h00 - 17h15 Amphi Bordeaux JL Brasseur1, C Cyteval2, N Sans3 Au même titre que le scanner et l’IRM, l’échographie a participé durant la deuxième partie du 20e siècle au formidable essor de l’imagerie médicale. On s’est progressivement rendu compte de son intérêt pour les études musculosquelettiques car elle analyse toutes les structures présentes entre la peau et la corticale osseuse, c’est-à-dire celles qui ne sont pas visibles sur les clichés radiographiques. Au départ, l’intérêt de cette échographie musculosquelettique fut mal perçu en raison de la qualité médiocre des images mais, rapidement, grâce à l’amélioration de la qualité des appareils et aux corrélations écho-IRM, une prise de conscience des possibilités de cette technique par les radiologistes, cliniciens, urgentistes et anesthésistes fut à l’origine de son essor. On s’est rapidement rendu compte que son apprentissage était plus difficile que celui des échographies abdominales, gynécologiques... En effet, l’échographie MSK nécessite des connaissances anatomiques beaucoup plus importantes : celles de la Fig. 1. Coupe sagittale du mollet montrant l’accolement entre le gastrocnémien mé- topographie des muscles, ligaments, tendons, nerfs, dial et le soléaire. rétinaculums... pour toutes les parties du corps. De plus, par comparaison aux autres techniques comme le scanner ou l’IRM, deux difficultés supplémentaires se surajoutent : d’une part, en échographie, il n’y a pas que des coupes axiales et sagittales et d’autre part, c’est du « direct ». On a également constaté que l’aspect échographique des différents individus et la sémiologie ultrasonore des différentes pathologies étaient très variables comme pour les ruptures transfixiantes de la coiffe, qui peuvent être hyper ou hypoéchogènes. L’étiquette d’examen opérateur-dépendant est compréhensible, car à cette complexité s’ajoutent d’importantes différences de formation. La meilleure parade à ces difficultés est la réalisation de coupesclefs systématiques comparatives, pour standardiser au maximum l’analyse de chaque région et de chaque articulation. Pour une colonne lombaire, on fait : une face, un profil et des disques ; dans la même optique, pour une échographie d’épaule, il faut au minimum, de chaque côté, une coupe frontale du supraépineux, une coupe sagittale globale, une coupe axiale du tendon du biceps montrant le subscapulaire, une vue axiale de l’infraépineux et une vue frontale de l’acromioclaviculaire. En raison de ces spécificités, les cours magistraux classiques sont peu efficaces et un enseignement basé sur le compagnonnage semble indispensable ; cet apprentissage nécessite également un important effort personnel de formation car seule une analyse échographique répétée des différentes articulations et régions anatomiques sur des volontaires sains permet une connaissance suffisante des différents aspects normaux avant d’entamer la recherche des pathologies. Comme rares étaient les praticiens formés à cette technique, l’apprentissage de cette échographie MSK et la qualité moyenne des examens n’ont progressé que lentement et seule une partie des radiologues en ont une pratique satisfaisante à la fin de leur spécialité. Cette pénurie contraste avec la constatation que cette échographie MSK constitue une part grandissante de l’activité d’imagerie, en particulier en ville. L’intérêt et la réalité de l’impact diagnostique de l’échographie MSK étant maintenant bien établis et reconnus, il apparaît à tous actuellement que cet enseignement doit s’intégrer dans le cadre du cursus de l’enseignement. Il semble logique de le concevoir à trois niveaux : • les coupes-clefs doivent s’intégrer dans l’apprentissage de l’anatomie au même titre que les images IRM ; l’enseignement anatomique se base de plus en plus sur la corrélation avec l’imagerie, c’est un excellent moyen d’intégrer ces coupes échographiques ; • des ateliers pratiques doivent être développés systématiquement pour familiariser les étudiants avec l’écho-anatomie de chaque région et leur donner le coup de pouce nécessaire à l’apprentissage personnel qui reste indispensable. Il est illusoire de vouloir comprendre la pathologie d’un patient avant d’avoir fait 10 fois cet examen sur un volontaire sain ! Les salles d’échographie ne sont pas utilisées 24 heures sur 24, il faut qu’elles restent ouvertes aux étudiants ; • l’apprentissage de l’échographie MSK pathologique doit venir dans un troisième temps mais il faut se méfier des spécificités propres à chaque service, entraînant de véritables biais de recrutement ; ainsi, l’échographie MSK ne se limite pas à l’analyse de la synoviale. Chaque région anatomique peut en bénéficier et il est donc indispensable que cet apprentissage de la sémiologie échographique des pathologies se fasse dans des structures différentes afin d’obtenir une formation complète et non une hyperspécialisation, le plus souvent inutile dans la pratique de tous les jours et limitant le service rendu au patient. Le saviez-vous ? Ce que nous tenons pour acquis peut à tout moment être remis en question 1954 – Un examen de routine du système porte : la spléno-portographie Henri Nahum Résultats La spléno-portographie a été utilisée quotidiennement jusque dans les années 1970 pour l’exploration de l’hypertension portale. Des accidents (rupture de rate) ont été signalés. L’apparition de l’artériographie hépatique sélective a fait abandonner la technique. Fig. 2 Fig. 3 Fig. 4 Fig. 1. Journal de radiologie. 1954 tome 35, p.550; 1955 tome 36, p.389 ; 1955 tome 36, p.415. Fig. 2. Aspect normal (Journal de radiologie 1955, tome 36) Fig. 1 Fig. 3. Volumineuses varices œsophagiennes (Delorme, Traité de radiodiagnostic, Masson) Technique Fig. 4. Courtoisie P. Devred Repérage de la rate en radioscopie Injection de 50ml de produit de contraste grâce à un trocart spécial Clichés 4 et 8 secondes après la fin de l’injection Fig. 5. Métastase hépatique (Journal de radiologie 1954, tome 54, p. 552) Fig. 5 Fig. 6 Fig. 6. Très volumineuse tumeur du foie droit (Journal de radiologie, tome 42, p. 748) JFR.RADIOLOGIE.FR Embolisation des polykystoses hépato-rénales En savoir François Petitpierre Imagerie diagnostique et interventionnelle, CHU Bordeaux La polykystose rénale autosomique dominante (PKRAD) est une maladie génétique avec manifestations rénales majeures et parfois une expression hépatique, pancréatique, cérébrale, artérielle. Ce n’est pas une maladie rare, sa prévalence est estimée à 1/1000, soit 7 millions d’individus à travers le monde. Elle est l’une des principales causes d’insuffisance rénale terminale en France et dans le monde. La principale contrainte à la greffe rénale chez ces patients est l’espace libre en fosse iliaque pour l’implantation, qui apparaît réduit du fait de la néphromégalie. La plupart des équipes pratiquent des néphrectomies au préalable ou dans le même temps que la greffe (chronologie discutée). Depuis plusieurs années, l’embolisation des artères rénales à visée de réduction volumique a parfois remplacée la chirurgie. L’embolisation des reins polykystiques pour réduction volumique est une embolisation non sélective et complète des artères rénales. L’indication est posée lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire. Séance pédagogique Les complications de l’embolisation de reins polykystiques sont rares et souvent mineures (thrombose veineuse profonde, infection au décours de hospitalisation), elles sont d’ailleurs moins fréquentes que pour la chirurgie. Les migrations de coïls, les embolisations hors cible ainsi que les anomalies au point de ponction restent des complications inhérentes à tout geste endovasculaire. Le syndrome postembolisation (légère douleur du flanc, fébricule, nausées, vomissements) est un effet attendu qui pourrait ne pas être rapporté comme complication, il se produit chez plus de 90 % des patients. Sa prise en charge est simple et devrait être systématique à l’aide d’analgésiques, d’antipyrétiques, d’anti-inflammatoires et d’antiémétiques, jusqu’à ce que les symptômes disparaissent, généralement en quelques jours. L’embolisation des reins polykystiques à visée de réduction volumique avant transplantation rénale constitue donc une alternative mini-invasive sûre et efficace à la néphrectomie. Malformations des voies biliaires 14h00 - 15h15 Salle 252 Les embolisations sont réalisées au cours d’hospitalisations brèves pour un contrôle optimal de la dialyse car elles sont à l’origine d’une diminution de la diurèse. Le bilan morphologique préalable comporte toujours la réalisation d’un angioscanner pour dépister la présence d’éventuelles variations anatomiques. Les embolisations parenchymateuses sont douloureuses et doivent être réalisées en collaboration avec un anesthésiste. La procédure est relativement rapide : il s’agit d’un cathétérisme sélectif de l’artère rénale et des artères polaires éventuelles, et de l’embolisation définitive de ces dernières. En fonction des équipes de radiologie interventionnelles, différents agents emboligènes sont utilisés (cyanoacrylate, alcool absolu, microparticules), sans qu’il existe de preuve de supériorité de l’un ou l’autre. Parfois, une embolisation proximale est réalisée dans le même temps pour diminuer le risque de revascularisation (à l’aide de coïls ou d’un plug) (Fig. 1 et 2). Le temps de procédure est court (environ 1h) et la durée d’hospitalisation est plus courte que pour une néphrectomie (3 jours environ). La conséquence principale de cette embolisation non sélective avec dévascularisation complète du parenchyme rénal est la réduction du volume rénal. Dans notre expérience, la réduction volumique moyenne à trois mois est de 40 % et de 59 % à un an. Cette réduction volumique est principalement expliquée par l’absence de renouvellement du liquide intra-kystique par la dévascularisation capillaire de leur paroi. Il n’existe pas à notre connaissance de différence significative en termes de réduction volumique en fonction de l’agent distal d’embolisation (microparticules ou alcool). La levée de la contre-indication temporaire de la greffe rénale intervient en général avant 6 mois. a b c Fig. 1. Procédure d’embolisation. a – Angiographie de l’artère rénale montrant un rein gauche élargi avec des artères centrales et l’absence de parenchymatographie. On ne visualise pas d’artère polaire. b – Occlusion artérielle complète après injection lente d’alcool. c –Aortographie finale de contrôle après mise en place de coïls et d’un plug montrant l’occlusion proximale complète. a b c d Les échecs rencontrés après embolisation techniquement complète sont dus soit à des reins polykystiques trop volumineux (plus de 5 L), soit à une polykystose hépatique importante. Si l’embolisation n’a pas permis une réduction volumique suffisante, la néphrectomie reste toujours une option et ne s’en trouve techniquement pas plus difficile en seconde intention. Fig. 2. Scanner initial et scanner à 5 ans montrant la réduction volumique du rein gauche embolisé qui passe de 2237 mL à 358 mL. a, b — Coupes axiales et reformation sagittale du scanner initial. c, d — Coupes axiales et reformation sagittale du scanner tardif Bourse SFR - AIRP Cette bourse permet de suivre un enseignement de 4 semaines consacré à des corrélations radio-morphologiques donné par l’AIRP (American Institute for Radiologic Pathology). Les lauréats sont : Mathieu SCHERTZ Guillaume CHASSAGNON Marine BRAVETTI Rendez-vous sur sfr.radiologie.fr pour connaître les conditions de candidature et découvrir les témoignages des boursiers 11 Le uotidien des Journées Françaises de Radiologie LUNDI 19 OCTOBRE 2015 En savoir Séance scientifique Scanner très faible dose Francesco Macri, Ahmed Larbi, Jean-Paul Beregi, Alina Chica-Rosa, Céline Orliac, Joël Greffier Radiologie et Imagerie Médicale, CHU de Nîmes Généralités Imagerie vasculaire diagnostique 99 En 2012, le scanner représentait 10,4% des examens réalisés en imagerie médicale (8% en 2002). 10h30 - 12h00 99 En 2012, le scanner représentait 71% de la dose collective annuelle (44% en 2002). Salle 351 99 Nécessité d’appliquer avec beaucoup de rigueur les principes de radioprotection. 99 Justification des actes : en s’appuyant sur les guides pratiques nationaux et régionaux et en échangeant avec le prescripteur. 99 Optimisation des pratiques et des procédures (ALARA) : réduire la dose délivrée à un niveau aussi bas que l’on pourra raisonnablement atteindre. 99 L’optimisation des doses consiste à trouver le meilleur compromis entre la dose la plus faible et la qualité d’image diagnostique adaptée à ce qui est recherché. 99 Apparition de nouveaux outils permettant de réduire la dose tout en conservant la qualité d’image, notamment les reconstructions itératives. 99 1er intérêt : réduire le bruit dans l’image pour la même dose délivrée. 99 2ème intérêt : compenser la dégradation des indices de qualité d’image liée à une réduction de dose à l’acquisition. 99 L’utilisation maîtrisée de cet outil permet d’introduire en routine clinique des protocoles faibles doses (-70% des NRD) et très basses doses (-90% des NRD), notamment pour des explorations thoraciques et abdominopelviennes. Objectif Connaître les possibilités d’adaptation des protocoles d’acquisition thoracique et abdomino-pelvien aux demandes en réduisant fortement la dose. a Protocoles et techniques Thorax b Fig. 1. Acquisitions classique (a) et très faible dose (b) au temps portal, centrées sur le foie, la poche à air gastrique et la rate. 4 ROI positionnées dans le parenchyme hépatique droit et gauche, la graisse rétro-péritonéale, les muscles paravertébraux. On observe un lissage de l’image et une augmentation du bruit et des rapports signal et contraste sur bruit. Cependant la qualité diagnostique et le niveau de confiance restent équivalents. a b Fig. 2. Acquisitions classique (a) et très faible dose (b) sans injection pour un homme de 38 ans avec fracture de la 7ème côte gauche et pneumothorax post-traumatique. Les flèches indiquent la fracture de l’arc latéral de la 7ème côte. La qualité diagnostique et le niveau de confiance sont équivalents entre les deux protocoles. kV mAs réf (modulation Oui/Non) Collimation (épaisseur) Pitch Kernel(s) Epaisseur/Incrément Itératif (Oui/Non) CTDIvol (mGy) PDL (mGy.cm) Classique 120 45 (Oui) 128 × 0.6 (1 mm) 1,2 Moyen Lisse/ Très Dur 1mm/0,7mm Oui 2,9 ± 0,9 99,9 ± 53,5 Abdomen-Pelvis Très faible dose 100 10 (Non) 128 × 0.6 (1 mm) 1,5 Moyen Lisse/ Moyen Dur 1mm/0,7mm Oui (+1 niveau) 0,4 ± 0,1 13,7 ± 2,5 Classique 100 125 (Oui) 128 × 0.6 (1 mm) 0,8 Moyen Lisse 1mm/0,7mm Oui 4,6 ± 1,8 212,5 ± 91,4 Très faible dose 100 55 (Oui) 128 × 0.6 (1 mm) 0,8 Moyen Lisse 1mm/0,7mm Oui (+1 niveau) 2,0 ± 0,8 90,5 ± 37,9 Résultats 99 La qualité objective du scanner très faible dose est améliorée par les reconstructions itératives. 99 Le niveau de confiance diagnostique est fortement dépendant de l’expérience du radiologue aux images à très faible dose (courbe d’apprentissage). 99 La qualité subjective du scanner très faible dose du thorax sans injection indique une puissance diagnostique élevée (96 %) pour l’étude du parenchyme pulmonaire chez les patients avec un index de masse corporelle < 25 kg/m 2. 99 La dose du scanner très faible dose du thorax, -97% des NRD (475 mGy.cm), est comparable à celle d’une radiographie du thorax de face et profil. 99 Un scanner très faible dose du thorax est principalement utilisé pour des indications d’urgences thoraciques (traumatologie, pneumothorax, pneumopathies) ou pour le suivi de lésions modulaires (sauf verre dépoli). 99 Avec une dégradation de la qualité d’image, la qualité diagnostique et le niveau de confiance du scanner très faible dose sont équivalents au scanner avec un protocole classique d’acquisition. 99 L’analyse objective des images confirme l’absence de différence dans la détection et la caractérisation des lésions hépatiques. 99 La détection et la caractérisation des lésions focales hépatiques peuvent être réalisées en routine avec le protocole ULD. 99 La dose du scanner très faible dose de l’abdomen/pelvis, -89% des NRD (800 mGy.cm), est comparable à celle d’une radiographie de l’abdomen sans préparation. Références Y. Kim et al. Ultra-low-dose CT of the thorax using iterative reconstruction : evaluation of image quality and radiation dose reduction. AJR Am J Roentgenol. 2015 Jun; 204(6):1197-202. SW. Lee et al. Image quality assessment of ultra-low-dose chest CT using sinogram-affirmed iterative reconstruction. Eur Radiol. 2014 Apr; 24(4):817-26. A. Neroladaki et al. Computed tomography of the chest with model-based iterative reconstruction using a radiation exposure similar to chest X-ray examination : preliminary observations. Eur Radiol. 2013 Feb; 23(2):360-6. D. Volders et al. Model-based iterative reconstruction and adaptive statistical iterative reconstruction techniques in abdominal CT: comparison of image quality in the detection of colorectal liver metastases. Radiology. 2013 Nov; 269(2):469-74. WP. Shuman et al. Standard and reduced radiation dose liver CT images: adaptive statistical iterative reconstruction versus model-based iterative reconstruction-comparison of findings and image quality. Radiology. 2014 Dec;273(3):793-800. Fiches pratiques pour aider le radiologue à établir ses protocoles au quotidien En vente au stand Éditions de la SFR, Niv. 3 OFFRE COUPLÉE IRM + SCANNER 175 fiches pratiques pour vous aider à établir vos protocoles au quotidien 12 JFR.RADIOLOGIE.FR Aspects flous de la vertébroplastie En savoir Nicolas Amoretti1, Matthias Louis2 1. Imagerie médicale et interventionnelle, CHU Nice. 2. Radiodiagnostic et imagerie médicale, CHU Nancy Depuis sa première intervention réalisée par le professeur Deramond en 1984, la vertébroplastie s’est imposée progressivement comme faisant partie intégrante de la prise en charge des angiomes agressifs et des fractures vertébrales ostéoporotiques. Les indications de cette procédure se sont élargies et ont engendré certaines controverses. Il existe une importante hétérogénéité selon les centres pratiquant cette intervention. De nombreux consensus ne sont pas encore établis quant à la prise en charge diagnostique, péri-opératoire et sur certaines indications. L’indication de vertébroplastie est bien établie dans l’arsenal thérapeutique pour les fractures vertébrales ostéoporotiques. Une IRM en séquences STIR est obligatoire afin de déterminer l’activité fracturaire mais aussi les éventuelles fractures adjacentes non visibles en radiologie standard. L’évolution des méthodes de guidage, l’apparition de ciment à haute viscosité, la combinaison avec du matériel implantable et l’expérience croissante des opérateurs a permis d’étendre les limites des indications classiques. La vertébroplastie dans l’envahissement vertébral tumoral avec atteinte du mur postérieur fait partie des indications controversées. Le guidage scanographique et le ciment à haute viscosité permettent d’augmenter la sécurité de la procédure avec un remplissage optimal (Fig. 1). La vertébroplastie augmente-t-elle le risque de nouvelle fracture-tassement ostéoporotique ? D’après la plupart des études, et notamment les plus récentes, la vertébroplastie n’est pas associée à une augmentation du risque de nouvelle fracture vertébrale, que ce soit sur les vertèbres adjacentes ou des vertèbres plus distantes. Les fractures traumatiques stables du corps vertébral A2 de la classification de Magerl restent une intervention délicate pour le radiologue. Une prise en charge multidisciplinaire est nécessaire (Fig. 2). Le couplage scopique et scanographique permet une mise en place du ciment de part et d’autre du foyer de fracture avec de bons résultats constatés dans la littérature. Fig. 2. Scanner du rachis thoracique en coupe axiale montrant un abord bilatéral des trocarts au niveau d’une fracture Magerl A2. L’indication de consolidation dans le cadre d’une fracture très évoluée type 4 de la classification de Génant ou vertebra plana reste difficile à poser. Une IRM doit confirmer la persistance d’un hypersignal T2 STIR témoignant de l’activité du foyer de fracture. La difficulté de cette intervention est le remplissage du corps ver- Communications scientifiques en imagerie ostéo-articulaire interventionnelle 08h30 - 09h45 Salle 242 Le principal risque de nouvelle fracture, que ce soit après vertébroplastie ou après traitement conservateur, serait le nombre de fractures vertébrales préexistantes à la fracture prise en charge. Ce nombre est corrélé à la sévérité de l’ostéoporose, dont le traitement de fond est indispensable pour diminuer le risque de cascade fracturaire. D’autres facteurs ont été avancés comme à risque de nouvelle fracture, tels que la localisation de la fracture à la jonction thoraco-lombaire ou la déformation rachidienne post-fracturaire. Enfin, d’après la littérature, la survenue d’une fuite intra-discale de ciment n’augmente pas non plus le risque de nouvelle fracture sur la vertèbre en regard. Fig. 1. Scanner du rachis lombaire en reconstruction sagittale mettant en évidence une vertébroplastie d’une métastase L5 d’un cancer du rein avec envahissement du mur postérieur. Séance scientifique tébral dans un espace réduit (figure 3). La présence d’une fente gazeuse intra-somatique peut faciliter la vertébroplastie et être un argument supplémentaire pour poser l’indication. Fig. 3. Scanner dorso-lombaire en reconstruction sagittale avant et après vertébroplastie d’une vertebra-plana siège d’une fente gazeuse intra-somatique. La vertébroplastie et d’une manière générale la radiologie interventionnelle nécessite une prise en charge globale du patient. L’antibioprophylaxie et la gestion des anticoagulants sont deux sujets qui posent le plus de questions et pour lesquels les protocoles diffèrent d’un centre à l’autre. Concernant l’antibioprophylaxie, les recommandations de la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR) ne détaillent pas spécifiquement le cas de la vertébroplastie, mais si on se réfère aux recommandations en chirurgie orthopédique, concernant la mise en place de matériel (notamment du ciment) par voie percutanée, une antibioprophylaxie est recommandée. Néanmoins, compte tenu du très faible risque infectieux, l’application d’une antibioprophylaxie ne semble pas être systématique, et serait discutée au cas par cas. Une discussion entre radiologues et infectiologues doit permettre à chaque équipe d’éditer des conduites à tenir adaptées à chaque patient. Enfin, la vertébroplastie nécessite-t-elle systématiquement l’arrêt de tout traitement anticoagulant et antiagrégant plaquettaire ? La littérature à ce sujet est très rare et les habitudes des équipes radiologiques diffèrent. D’après notre expérience, mis à part le cas particulier des vertébroplasties dans les lésions tumorales hypervasculaires, le risque hémorragique au cours des cimentoplasties est très faible. Néanmoins la vertébroplastie est classée par la HAS parmi les procédures à haut risque hémorragique, imposant en théorie une interruption de tout traitement anticoagulant et antiagrégant plaquettaire. Cette attitude doit toutefois être mise en balance avec le risque thrombotique lié à l’arrêt de ces traitements. L’arrêt d’un traitement anticoagulant doit être le plus court possible et l’interruption d’un traitement antiagrégant plaquettaire chez un patient coronarien ne peut être envisagée qu’après avis cardiologique. 13 Le uotidien des Journées Françaises de Radiologie LUNDI 19 OCTOBRE 2015 Reportage Poumon et réanimation : un ménage difficile Anne-Laure Hermann Hôpital Avicenne, Bobigny Dans les pneumopathies infiltrantes diffuses du patient en réanimation, le radiologue est souvent confronté à une sémiologie « pauvre », peu spécifique, alors que l’éventail de pathologies est vaste (œdèmes, infections, hémorragie alvéolaire, causes immunologiques et médicamenteuses). Alors comment s’en sortir ? Tout d’abord, P-Y. Brillet (Bobigny) nous rappelle l’importance d’une grille de lecture scanographique standardisée. Celle-ci repose sur l’analyse des lésions élémentaires prédominantes : leur type (condensation alvéolaire aiguë, verre dépoli aigu, nodules et micronodules, opacités linéaires et réticulées), mais surtout leur topographie et leurs caractéristiques propres qui orienteraient vers une étiologie. Ainsi, devant une condensation alvéolaire aiguë, les éléments tels que l’appui scissural, le caractère non déclive, la topographie segmentaire ou lobulaire, la présence d’un bronchogramme aérique et éventuellement d’une cavitation nous orientent vers une cause infectieuse. Les lésions associées, notamment la présence d’adénopathies nécrotiques (tuberculose), d’épanchements pleuraux (OAP) ou de lésions bronchiques (infection) sont également très informatives. Enfin, c’est la comparaison aux scanners antérieurs (caractère migrateur de la pneumonie organisée par exemple) et la connaissance du contexte clinique qui aideront le radiologue dans sa démarche diagnostique. Fig. 1. OAP hypoxémique sur dysfonction VG. Cathéter central placé dans la carotide interne droite au lieu de la veine jugulaire interne droite, compliqué d’une thrombose carotidienne. Mauvais positionnement déjà visible sur la radiographie thoracique (ligne du cathéter pré-trachéale trop médiane) (R. Liberge). Chez les patients en hématologie, le scanner joue un rôle central pour le diagnostic précoce d’infections pulmonaires, d’autant plus que ces pathologies sont fréquentes et responsables d’une morbi-mortalité élevée. Alors comment le radiologue peut-il aider le clinicien ? C. de Margerie-Mellon (Paris) nous donne deux principaux conseils : ne jamais interpréter un scanner sans connaître le tableau clinico-biologique (type d’immunodépression, traitements reçus) et savoir rester « humble » dans sa conclusion en raison de la fréquence du recoupement entre certains tableaux infec- tieux et leurs diagnostics différentiels non infectieux (principalement liés à l’infiltration tumorale ou à la toxicité médicamenteuse). Cependant, quelques tableaux sémiologiques typiques sont reconnaissables, notamment en cas d’infection fongique invasive : nodules uniques ou multiples présents dans 94% des cas en cas d’aspergillose invasive avec signe du halo (présent dans 60% des cas) ou signe du croissant gazeux ; verre dépoli central diffus en cas de pneumocystose. En contexte post-opératoire, le radiologue peut également avoir un rôle clé, malheureusement souvent négligé, consistant à la lecture des radiographies thoraciques réalisées quotidiennement. B. Padovani (Nice) nous rappelle les principaux éléments de surveillance après pneumonectomie, lobectomie ou résection atypique et insiste sur la nécessité de connaître l’aspect normal du poumon opéré. Ainsi, en cas de pneumectomie, du liquide va s’accumuler progressivement dans la cavité remplie d’air jusqu’à devenir complètement liquidienne vers J7-J10 : l’absence de remplissage liquidien ou l’apparition de niveaux hydro-aériques sont des éléments orientant vers une fistule broncho-pleurale, complication redoutable (mortalité d’environ 20%). Un message important : si la radiographie thoracique est essentielle, n’hésitez pas à réaliser un scanner thoracique au moindre doute sur les anomalies radiologiques ou en cas de symptômes respiratoires non expliqués par la radiographie. Enfin, un compte-rendu radiologique en contexte réanimatoire serait incomplet en l’absence d’analyse des dispositifs médicaux intra-thoraciques... Alors suivez les lignes sur des radiographies justifiées (qui ne doivent plus être réalisées systématiquement au risque d’être non lues) ! En effet, R. Liberge (Nantes) nous rappelle que le taux de malposition initiale reste élevé, et expose à des complications inutiles chez ces patients déjà fragiles (thrombose notamment) (Fig.1). INFINIX 4D CT VOIR. DIAGNOSTIQUER. TRAITER. Pour en savoir plus, retrouvez-nous sur le stand 206 au niveau 2. Les fonctionnalités associées de l’angiographie et du scanner, pour une utilisation pluridisciplinaire : Onconlogie interventionnelle Urgences Neuroradiologie «stoke center» Vasculaire général Cardiovasculaire ULTRASONS X-RAY IRM X-RAY SERVICES www.toshiba-medical.fr 14 INFINIX 4D CT est un dispositif médical de classe IIb, c’est une gamme de systèmes d’angiographie numérisée à capteur plan, en version au sol ou au plafond, mono-plan et bi-plan. Cette gamme est particulièrement indiquée pour les explorations cardio-vasculaires diagnostiques et interventionnelles, dans les domaines suivants : Cardiologie adulte et pédiatrique, Electrophysiologie, Vasculaire, Neuroradiologie, Hybride, Oncologie. Evaluation de la conformité CE par l’organisme de certification TUV Rheinland (0197). Fabriqué par TOSHIBA MEDICAL Systems. Pour un usage correct du dispositif médical, nous vous invitons à lire attentivement les instructions fournies dans les manuels d’utilisation. Pour la situation au regard du remboursement par les organismes d’assurance maladie, consultez les modalités sur www.ameli.fr Date d’édition : octobre 2015 pub JFR X-RAY.indd 1 21/09/2015 15:02:51 JFR.RADIOLOGIE.FR Reportage Trappes et trucs en imagerie digestive Geoffroy Perroncel CHU Toulouse L’équipe de l’hôpital Saint-Antoine nous a livré ses petites astuces pour déjouer les pièges du quotidien et éviter les erreurs fréquentes. Le cours, très pratique, s’est divisé en trois chapitres complémentaires. L. Arrivé a réveillé l’auditoire de bon matin en martelant son message : 90% des erreurs en IRM des voies biliaires sont liées à deux pièges : • l’utilisation abusive du terme « irrégularité des voies biliaires » : terme à proscrire, au profit de la description sémiologique : sténose, modérée ou sévère, courte ou longue, localisée ou diffuse et dilatation absente, modérée ou importante. • l’interprétation erronée de l’empreinte de l’artère hépatique : il ne faut pas hésiter à recontrôler l’imagerie. Attention à ne pas conclure trop rapidement à certaines maladies biliaires, notamment la cirrhose biliaire primitive. Pour lui, l’avenir est dans l’acquisition volumique, avec les séquences de bili-IRM 3D, qui pour un temps d’acquisition un peu plus long améliorent la résolution spatiale, le rapport signal sur bruit, et permettent une étude des coupes natives ainsi que des reformations MIP. Il a conclu sa présentation sur l’existence d’une courbe d’apprentissage individuelle et en rappelant que l’interprétation devait être systématique. À l’aide d’une série de cas cliniques, S. El Mouhadi a démystifié pour nous les pièges en imagerie hépatique. Ces pièges peuvent être liés : • à la technique : l’utilisation d’un temps artériel adapté (30-35s) est recommandé dans le suivi des lésions hypervasculaires, notamment des tumeurs neuroendocrines ; • à l’image : attention aux fausses images d’origine artéfactuelle (artefact de répétition), et aux « pseudotumeurs » : stéatose et troubles de perfusion ; • au contexte : l’interprétation doit toujours se faire en intégrant le contexte ; il ne faut pas conclure trop rapidement à des nodules hépatocytaires bénins dans un contexte oncologique. Elle a conclu en nous rappelant l’adage : « les formes atypiques des tumeurs fréquentes sont plus fréquentes que les formes typiques des tumeurs rares… ». Enfin, Y. Menu a abordé l’imagerie du pancréas : « Un organe, deux maladies (cancer et inflammation), mais qu’est-ce que c’est compliqué ! ». Grâce à des schémas anatomiques didactiques, la sémiologie tumorale pancréatique devient plus simple (Fig. 1). La lipomatose du pancréas peut être due au vieillissement, expliquée par l’embryologie ou en rapport avec des pathologies : une lipomatose pancréatique chez un sujet jeune doit faire évoquer la mucoviscidose ou un syndrome de ShwachmanDiamond (SDS), combinant atteinte pancréatique et neutropénie chez des enfants ou des sujets jeunes. Y. Menu a insisté sur la fréquence élevée de cancer chez les patients atteints de pancréatite et nous a donné un dernier conseil : il faut se méfier de toute pancréatite qui se déclare après Fig. 1. Représentation schématique et coupes scanographiques d’un cancer du corps du l’âge de 40 ans. Enfin, il a abordé le sujet délicat pancréas, avec dilation du canal de Wirsung et attraction de la voie biliaire principale. des lésions spléniques… et nous a proposé une approche stratégique simplifiée : • les lésions kystiques ou multi-kystiques : la majorité de ces lésions (99,99%) est bénigne, ne correspond pas à des kystes hydatiques, et ne débouche pas sur une prise en charge chirurgicale ; • les lésions solides ou mixtes : celles hypervasculaires sont bénignes (hamartome, hémangiome), les autres sont à interpréter en fonction du contexte clinique et avec l’aide des données d’un TEP (lymphome, métastases, angiosarcome). En bref, le bon « cocktail » pour déjouer les pièges en imagerie digestive : un tiers d’anatomie, un tiers d’imagerie, un tiers de clinique et un tiers de savoir-faire… Reportage What’SEP, doc ? Mathieu Schertz Institut Curie, Paris Pour inaugurer cette session sur l’inflammation du système nerveux central, T. Tourdias a détaillé le « syndrome radiologiquement isolé » (ou SRI) qui associe découverte fortuite d’anomalies IRM lors d’un examen réalisé en l’absence de signe clinique de sclérose en plaques (SEP) et lésions de la substance blanche, avec les caractéristiques suivantes : • ovoïdes ou bien circonscrites, avec ou sans atteinte du corps calleux ; • ne ressemblant pas à une atteinte micro-vasculaire ; • remplissant les critères de dissémination dans l’espace (Barkhof). Environ un quart de ces patients ont un risque de conversion en SEP. Ce risque est augmenté en cas d’atteinte de la fosse postérieure, de la moelle ou d’évolution des lésions dans le temps. Il est donc nécessaire de suivre ces patients régulièrement. Concernant la sémiologie des lésions, l’aspect péri-veinulaire des lésions en hypersignal de la substance blanche est très évocateur de SEP : c’est le signe du grain de café (Fig. 1). Il peut être visible avec des séquences IRM dédiées (3D T2* ou FLAIR* qui combine des pondérations FLAIR et T2* après injection). F. Cotton a ensuite rappelé que les patients porteurs de SEP doivent bénéficier d’une IRM annuelle selon un protocole recommandé par l’OFSEP (Observatoire français de la sclérose en plaques) : 3D T1 sans injection, axial DWI, axial 2D TSE T2, 3D FLAIR postinjection de chélate de gadolinium puis pour finir une séquence 3D pondéré T1 qui doit être réalisée au moins cinq minutes après l’injection. Dans le suivi d’un patient traité par natalizumab (Tysabri®), toute nouvelle lésion FLAIR ou lésion rehaussée est suspecte de leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP). Un diagnostic précoce (au stade asymptomatique) de cette complication redoutable qu’est la LEMP est fondamental. Ceci justifie un suivi IRM des patients JC+ (par un protocole allégé) tous les trois mois à partir du 18e mois de traitement par natalizumab. L’apparition de lésions rehaussées chez un patient après arrêt d’un traitement de fond doit faire évoquer un IRIS, une LEMP ou un rebond. La neuromyélite optique (NMO, anciennement maladie de Devic) est une maladie démyélinisante inflammatoire sévère du système nerveux central distincte de la SEP. S. Kremer nous a expliqué que cette pathologie est médiée par un anticorps anti-Aquaporine 4 dirigé contre les astrocytes. Le diagnostic de NMO repose sur l’association d’épisodes de névrite optique, de myélite et d’un des trois critères (lésion médullaire étendue à plus de trois segments vertébraux, lésions cérébrales ne remplissant pas les critères pour le diagnostic de SEP, positivité des Ac anti-Aquaporine 4). La positivité des Ac anti-Aquaporine 4 chez des patients ne présentant pas l’ensemble des critères diagnostiques (névrite optique isolée ou myélite isolée) a conduit à définir le spectre des neuromyélites optiques (NMO spectrum disorders, ou NMOSD). Enfin, pour terminer cette séance, J. Savatosky a présenté cinq cas cliniques très intéressants sur la pathologie inflammatoire cérébrale, dont un syndrome de CLIPPERS (Chronic lymphocytic inflammation with pontine perivascular enhancement responsive to steroids). Son diagnostic radiologique précoce évite la biopsie et améliore le pronostic. Il repose sur l’association d’hypersignaux FLAIR classiquement protubérantiels et de prises de contraste punctiformes. Fig. 1. Signe du grain de café en FLAIR*, qui combine des pondérations FLAIR et T2* après injection (lésion péri-veinulaire évocatrice de SEP). 15 Le uotidien des Journées Françaises de Radiologie LUNDI 19 OCTOBRE 2015 Reportage Facteurs de risques mammaires et modalités de dépistage : ça s’éclaircit ! Sonia Belkacem CHU Charles Nicolle, Rouen Cette session, co-organisée par S. Taïeb et C. Colin, avait pour objectifs d’évoquer les axes suivants : ce que doit savoir le radiologue à propos de la consultation d’oncogénétique, les modalités de dépistage chez les femmes porteuses de la mutation BRCA1/ BRAC2 et chez les femmes à haut risque mais non porteuses de mutation. Fig. 1. Exemple de calcul du score d’Eisinger à partir d’un arbre généalogique : score égal à 3, indication à une consultation d’oncogénétique. Score d’Eisinger : Mutation identifiée dans la famille Cancer du sein chez une femme avant 30 ans Cancer du sein chez une femme 30-40 ans Cancer du sein chez une femme 40-50 ans Cancer du sein chez une femme 50-70 ans Cancer du sein chez l’homme Cancer de l’ovaire 5 points 4 points 3 points 2 points 1 point 4 points 3 points Score dans une branche de la famille paternelle ou maternelle : ≥5 points: excellente indication de consultation d’oncogénétique ; 3 et 4 points: indication possible ; ≤2 points: utilité médicale faible. S. Giraud, généticienne, a inauguré la session en exposant les bases génétiques utiles au radiologue, ainsi que les différents aspects de la consultation d’oncogénétique. Elle a souligné l’importance du score d’Eisinger, qui est obtenu après analyse de l’arbre généalogique et de l’histoire familiale, permettant de repérer les situations à risque et d’évaluer la nécessité d’une consultation d’oncogénétique (Fig. 1). Le calcul de ce score n’est pas exclusivement dévolu aux médecins généralistes ou gynécologues, il est aussi l’affaire du radiologue. La branche paternelle des patientes doit être étudiée, contrairement aux idées reçues. Puis ce fut au tour d’I. Doutriaux de nous offrir un rappel des spécificités du dépistage chez les patientes porteuses des mutations BRCA1/ BRCA2. De nouvelles recommandations éditées par l’INCa (Institut national du cancer) sont annoncées pour juin 2016 avec pour principales lignes d’actualisation : l’épidémiologie, les approches hormonales, les avancées chirurgicales et l’imagerie. C. Colin nous a rappelé les nouvelles recommandations de la HAS, qui décrivent les modalités de dépistage et de surveillance spécifiques à mettre en place pour les facteurs de risque (haut risque) regroupés en quatre catégories : • antécédents personnels de cancer invasif ou de carcinome canalaire in situ ; • antécédents de lésions histologiques à risque (hyperplasie canalaire atypique, d’hyperplasie lobulaire) ; • antécédents de radiothérapie thoracique (irradiation thoracique médicale à haute dose dans le cadre de la maladie d’Hodgkin) ; • risque familial élevé et très élevé (antécédents familiaux de cancer du sein avec score d’Eisinger ≥ 3 en l’absence de mutation génétique identifiée dans la famille). Pour chaque catégorie ci-dessus, ont été précisées les données suivantes : l’âge de début du dépistage, les examens de dépistage à mettre en œuvre, la fréquence des examens de dépistage, et la durée du suivi spécifique. Des cas pratiques ont été analysés afin de mettre en exergue ces nouvelles modalités de surveillance et de dépistage. Enfin, les échanges avec l’assemblée furent enrichissants, soulignant le fossé existant entre la diffusion des recommandations et l’information cruciale des prescripteurs concernés par la prise en charge de ces patientes, fossé qu’il conviendrait de combler par un travail de fond pour optimiser la portée de ces nouvelles recommandations. Le radiologue est un pilier du programme national de dépistage du cancer du sein et joue de plus en plus un rôle capital dans l’identification des situations évoquant une disposition héréditaire. Last but not least, n’oubliez pas la prochaine manifestation annuelle de l’EUSOBI, la Société d’imagerie mammaire européenne, qui se déroulera à Paris, les 23 et 24 septembre 2016. Reportage Des nouveautés en imagerie vasculaire diagnostique : du scanner post-mortem à la mécanique des fluides Mathilde Vermersch CHRU Lille C’est sous l’égide du professeur P. Chabrot et dans un contexte d’essor grandissant de l’imagerie cardiovasculaire que s’est déroulée cette séance de communications scientifiques consacrée à l’imagerie vasculaire diagnostique. M. Bravetti (Nancy) a inauguré cette séance par une étude des facteurs de risque scanographiques d’évolution défavorable des dissections aortiques de type B. Les facteurs prédictifs suivants ont été retrouvés : un anévrysme thoracique antérieur à la dissection, un diamètre initial maximal aortique supérieur à 40 mm et la progression de la thrombose du faux chenal. Ainsi pourronsnous envisager dans l’avenir une prise en charge endoluminale prophylactique pour ces sujets « à risque ». Sur le même thème, F-D. Ardellier (Clermont-Ferrand) a démontré par son travail sur la dissection aortique de type A que la morphologie des arches disséquées était différente de celle des arches saines : elles étaient plus longues, plus larges et plus hautes. À propos du syndrome du défilé thoraco-brachial étudié par angioscanner dynamique 4D, R. Gillet (Nancy) a retrouvé une compression significative chez un tiers des patients, la pince costo-claviculaire étant le site de compression le plus fréquent. L’existence de facteurs anatomiques favorisants a été retrouvée chez 21% des patients présentant ce syndrome et 50% des patients présentant ce syndrome et un facteur anatomique favorisant présentaient une compression. Fig. 1. Angioscanner coronaire post-mortem obtenu après injection de produit de contraste et compressions sternales, éliminant une origine coronarienne au décès (L. Monnier-Cholley). 16 À propos d’un sujet très en vogue, J. Delicque (Nîmes) nous a démontré qu’un scanner thoracique low-dose (100 kVp, 180 mAs) utilisant des reconstructions itératives et réduisant ainsi de plus d’un tiers la dose d’irradiation délivrée au patient permettait d’éliminer les douleurs thoraciques d’origine cardiovasculaire avec la même fiabilité qu’un scanner classique (120 KV, 160 mAs). Le scanner low-dose cumulait niveau de confiance diagnostique satisfaisant et respect des principes ALARA. A. Tache (Besançon) a ensuite rapporté ses résultats sur l’intérêt du scanner corps entier avant prélèvement multiorgane. Un scanner thoraco-abdomino-pelvien réalisé dans le même temps que l’angioscanner de mort encéphalique permettait à la fois d’éviter un prélèvement multiorgane à risque (découverte de lésions tumorales suspectes), de sélectionner les organes pouvant être transplantés (atrophie rénale contre indiquant la greffe), mais également de guider le chirurgien en identifiant les variantes anatomiques artérielles. L. Monnier-Cholley (Paris) nous a décrit un protocole scanographique post-mortem avec injection de produit de contraste et compressions sternales chez des patients décédés de cause inexpliquée en cas de refus d’autopsie par la famille. Ils ont ainsi démontré que ce protocole permettait une opacification satisfaisante des artères pulmonaires et des coronaires permettant le diagnostic d’embolie pulmonaire ou d’infarctus du myocarde (Fig. 1). Dans des domaines plus expérimentaux, A. Bertrand-Grenier (Montréal) a présenté une technique d’élastographie dynamique après embolisation d’endofuite sur des anévrysmes aorto-iliaques sur modèle canin. Celle-ci pourrait, dans l’avenir, nous permettre de caractériser l’organisation du thrombus et même de définir sa guérison en différenciant les thrombus frais des thrombus anciens. R. Moreno (Toulouse) a étudié l’acquisition de nouveaux paramètres biomécaniques par modélisation tels que la vitesse ou la vorticité au sein des vaisseaux dans le suivi des anévrysmes aortiques. En conclusion, cette session constituée de présentations variées et innovantes a su nous faire entrevoir les avancées scientifiques en imagerie vasculaire diagnostique.