SPÉCIAL IMMOBILIER MARTINIQUE
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SPÉCIAL IMMOBILIER MARTINIQUE IV Notaire du groupe Monassier et déléguée à la communication de la chambre des notaires de Guyane et de Martinique Le Nouvel Observateur Quelle est votre analyse du marché martiniquais ? Monique Constantin Le marché est stable. On assiste à un léger regain d’activité, mais, il n’y a pas de reprise notable. L’intérêt de la défiscalisation outre-mer étant amoindri, les investisseurs purs se font rares, et j’ai le sentiment que nous revenons au marché d’avant la défiscalisation. La demande reste forte dans le centre de l’île, mais il y a inadéquation entre l’offre et la demande. Les jeunes ménages achètent dans des budgets qui n’excèdent pas 250 000 euros, et il me semble que le PTZ+ [prêt à taux zéro renforcé] n’est distribué que de façon minime. Quelle est l’évolution des prix ? Les prix ont baissé. Surtout les biens achetés en défiscalisation qui se revendent 15% voire 20% en dessous de leur prix d’acquisition, d’autant qu’ils arrivent en masse sur le marché. Dans la mesure où les investisseurs en veulent des prix élevés et que ceux-ci sont en inadéquation avec la demande, ils mettent du temps à changer de main. L’offre se situe notamment sur les territoires des communes de la Cacem (Fort-de-France, Schoelcher, Lamentin…) et des Trois-Ilets, Diamant et Sainte-Luce, des communes touristiques, où la création de logements a été forte et brutale. Et le marché du neuf ? On constate que les ventes concernent principalement des fins de programme. Les nouveaux programmes sont plus isolés. Les promoteurs se montrent frileux ou construisent pour revendre à des bailleurs sociaux avant l’achèvement, avec les avantages qui y sont liés. Cette politique est poussée par les maires qui se sont fait tirer les oreilles pour n’avoir pas atteint les objectifs imposés en matière de production de logements sociaux. PROPOS RECUEILLIS PAR C. S. Le Nouvel Observateur 250 euros/m2 dans les secteurs les plus recherchés avec vue sur la mer. Selon les notaires, un terrain de 600 à 900 m2 se négocie en moyenne 75 800 euros. Côté appartements neufs, l’offre s’est tarie. D’une part parce que nombre de projets privés ont été cédés à des bailleurs sociaux. D’autre part parce que les banques sont, là aussi, très frileuses quant au financement des promoteurs. Exit les petits opérateurs qui n’ont pas les reins solides. Quoi qu’il en soit, les rares opérations en vente, généralement calibrées pour le Scellier DOMTOM ou le Girardin, dont les investisseurs métropolitains rede viennent friands, s’écoulent entre 2 500 et 3 500 euros/m2. attendant, les prix restent abor dables. Un studio de 27 m2 vient de se vendre 44 000 euros, soit à peine 1 600 euro/m2. Côté habitat individuel, c’est vers Redoute, RavineVilaine, Cluny ou Didier qu’il faut se tourner. A Redoute, une maison de 3 pièces sur 523 m2 de terrain vient de se vendre 185 000 euros tandis qu’une autre de 4 pièces sur une parcelle de 560 m 2 s’est négociée 250 000 euros. A Ravine-Vilaine, un acquéreur a pu acquérir une villa de 6 pièces sur 502 m2 à 238 500 euros. FORT-DE-FRANCE Ancien : 1 200-2 500 €/m2 Neuf : 2 500-4 000 €/m2 Emblème du renouveau de Fort-deFrance, la tour du pôle d’affaires de la Pointe-Simon s’élance désormais dans le ciel, dominant de ses 100 mètres la superbe baie des Flamands. « On entre dans la phase de finition des deux premiers bâtiments, et il nous reste six étages à réaliser sur le troisième », annonce Fabrice Mario, de la Société immobilière de la pointe Simon. La construction avance donc bien. Côté ventes, conséquence de la crise, les appartements s’écoulent lentement. « Nous sommes à peu près à 25% de commercialisation des appartements et nous avons un certain nombre d’options qui nous permettent d’atteindre quasi 40% », précise Fabrice Mario. Pour ce programme de haut standing, compter 4 000 euros/m2, et plus pour les surfaces exceptionnelles. Qui sont les acquéreurs ? « Ils sont martiniquais à 80%, mais nous avons aussi des expatriés, des métropolitains », note encore Fabrice Mario. Quant aux bureaux, trois étages sont encore libres, mais les boutiques situées au rez-de-chaussée sont commercialisées à 80%. Dans l’ancien, le marché regorge de biens à vendre. « L’offre est importante, et il y a des affaires à réaliser, mais les acquéreurs ont peur car Fort-de-France s’est vidé de bon nombre de ses activités. La ville redorera son blason dès que les restructurations seront réalisées », explique Muriel Alain, de Century 21. En Le François perd de son attractivité, faute d’une desserte efficace LE LAMENTIN, DUCOS, SAINT-JOSEPH, LE FRANÇOIS Ancien : 2 000-2 500 €/m2 Neuf : 2 500-3 500 €/m2 A l’opposé de Schœlcher, de l’autre côté de Fort-de-France, « Le Lamentin constitue, avec Ducos et SaintJoseph, le secteur le plus apprécié de la périphérie foyalaise, dans la mesure où il est proche de la zone économique de l’île », note Marie-Claire Gillant, de Patrimoine Prestige Immobilier. Il ne faut pas oublier que 80% des entreprises sont installées dans le secteur. Et, ce qui ne gâte rien, les prix sont plus abordables que dans les quartiers chics de Fortde-France ou de Schœlcher. Dans le quartier Acajou, un secteur bien situé, non loin des centres commerciaux et des axes routiers, un 3-pièces de 80 m2 vient de se négocier 172 000 euros. Un autre, de même type, s’est vendu 164 000 euros. Côté maisons, les prix sont également plus accessibles. Au Lamentin, une villa de 4 pièces avec une petite piscine sur 800 m2 de terrain se négocie DR - TUUL/HEMIS.FR MONIQUE CONSTANTIN