Tonnelles dans un parcs

Transcription

Tonnelles dans un parcs
SEQUENCES BOIS
novembre 2007 - 9
€ - numéro
67
Formes
non-standard
SB 67-OK
5/11/07
9:27
Page 8
8
RÉALISATIONS
RÉALISATIONS
9
Tonnelles dans un parc
La tradition du bois cintré associée à la
modélisation numérique des structures
donne lieu à un répertoire de formes
inédites. À La Celle-Saint-Cloud, des abris
de jardin créent l'événement dans un parc.
ARCS
Couverture de plateau sportif
Pour protéger des intempéries les activités sportives du lycée de la Tourelle à Sarcelles, une
coque lumineuse obtenue par morphing reformule l'image du sport à l'école.
UN
PROFIL DYNAMIQUE
Une enveloppe translucide en polycarbonate est tendue sur
huit portiques cintrés en lamellé-collé. Cette option décisive est prise d'emblée en raison du budget très serré alloué
à ce programme. Parallèlement à ce choix, les architectes
développent deux concepts forts qui entrent en résonance
avec l'imaginaire des élèves et rompent avec les standard
académiques des équipements sportifs.
Le premier concept détermine la forme générale qui est celle
d'un tube dont le profil est modelé à partir d'une icône
CINTRÉS EN PIN LAMELLÉ-COLLÉ
Le domaine de Beauregard est l'un de ces grands quartiers
d'habitation édifiés en banlieue par la Ville de Paris à la fin
des années 50. Son principal attrait réside dans la qualité de
l'environnement végétal et boisé qui l'entoure. L'introduction
récente d'équipements techniques pour la collecte sélective
des déchets est l'occasion de dynamiser l'image du parc.
Conçus comme des pièces de mobilier urbain, les abris extérieurs pour la dépose des déchets et aussi le stationnement des deux-roues sont répartis sur l’ensemble du site.
Particulièrement attractives par leur forme sculpturale, les
tonnelles sont constituées d'arcs juxtaposés en pin lamellécollé. Le profil dissymétrique des arcs génère une forme
souple dont l’épine dorsale métallique renforce l’aspect
organique. Parfaitement rigides, elles donnent pourtant l’impression d’onduler sous le double effet des ombres portées
et de la vibration visuelle induit par l’espacement des arcs.
Au nombre de huit, ces structures légères s’intègrent bien,
grâce au matériau bois, dans le parc ancien dont elles
deviennent des éléments de repérage incontournables. Structure légère
et ouverte, la
tonnelle s’intègre
naturellement à la
végétation du parc.
Étude du projet par morphing
Le mouvement de la résille
à partir d’un masque de ski.
d’extrémité et le profil des arcs
sont issus de l’étude de forme.
Architectes : Emmanuel Combarel, Dominique Marrec (75) / Maître d’ouvrage :
Région Île-de-France / BET : BETIBA (75) / Entreprise charpente : Lafranque (78) /
Réalisation : 2005 / Lieu : Sarcelles (95) / Photos : Philippe Ruault.
emblématique de la pratique sportive. Ainsi, la coupe transversale doit sa silhouette ovale à une déformation par morphing du galbe d'un masque de ski. Celui-ci est suggéré par
l’effet de moirage du voile métallique qui clôt les extrémités.
Il est constitué d’une double résille en inox mise en tension
avec des tubes d'acier montés sur rotules. Le deuxième
concept s'attache à l'ambiance lumineuse intérieure, avec sa
forte tonalité dorée. La charpente bois donne la teinte de
base : blond doré. Elle est dynamisée par une lasure additionnée de pigments or qui se retrouvent dans les plaques de
polycarbonate de la couverture. La résine jaune d'or du sol et
l'éclairage au sodium saturent l'ambiance monochrome qui
irradie de lumière, de jour comme de nuit.
La courbure surbaissée des portiques a nécessité une adaptation de la fabrication du bois lamellé-collé du fait du rayon
de cintrage resserré en pied. Pour réaliser ce type d'arc, il a
fallu réduire l'épaisseur des lamelles, réalisées en planches
d'épicéa de 17 mm. Articulés en pied, avec des ferrures en
âme, les portiques sont contreventés en partie centrale et
horizontalement avec des poutres posées en diagonale. relie les arcs entre
eux et les stabilise
dans le plan
vertical.
Les portiques
dissymétriques ne
sont pas disposés
en parallèle ; ils
suivent un tracé
angulaire en double
éventail.
Architecte : Philippe Lankry
architecture (93) / Maître
d’ouvrage : SIEMP / BET :
VP & Green (75) , Tec Bois
(77) / Entreprise bois : FCB
(62) / Réalisation : 2007 /
Lieu : La Celle-Saint-Cloud
(78) / Photos : Ethel
Buisson.
SÉQUENCES BOIS / n° 67 - novembre 2007
SÉQUENCES BOIS / n° 67 - novembre 2007
Un profil en inox
SB 67-OK
5/11/07
9:27
Page 10
11
DÉTAILS
DÉTAILS
10
1
MISE EN ŒUVRE
Portiques cintrés en
lamellé-collé
SÉQUENCES BOIS / n° 67 - novembre 2007
Les tonnelles, de 6,15 m de longueur par 2,85 m de
largeur, ont une hauteur de 3,40 m. L'ossature est composée d'une série de 29 arches dissymétriques disposées en parallèle. Leur position en plan suit une ligne
aux courbures inversées que dessine l'intersection de
3 cercles. Les rayons, espacés de 2°, définissent le
positionnement des arches le long de cette courbe.
Toutes identiques, ces arches constituent des portiques en pin lamellé-collé qui sont fabriqués à partir
de lamelles minces de 12 mm d'épaisseur, collées
entre elles, pour obtenir une section de 120 x 50 mm.
Après cintrage, les éléments sont rabotés sur les deux
faces. Traités en autoclave, pour une durabilité de classe 4, ils ont été ensuite lasurés. Le respect des gabarits
de transport a nécesité une fabrication en deux tronçons qui sont assemblés au faîtage par une attache
métallique en inox. En partie haute, un plat filant relie
chaque arche entre elles en suivant la courbure de la
tonnelle. L'appui au sol se fait par une ferrure fixée en
pied de portique et réalisée en tôle d’acier. 1 Coupe longitudinale sur
la tonnelle.
1
Fabrication en atelier
des demi-portiques en pin
lamellé-collé de section
120 x 50 mm : les
lamelles sont mises en
formes et collées sur le
même gabarit en acier.
2
Les pieds de portiques
sont reliés entre eux par un
plat continu boulonné qui
fait office de chasse-roues.
3
3
3
2
1
4
2
5
5
7
9
6
8
6
10
Axonométries de la structure en arcs et du détail des pieds et têtes d’arc,
plan d’ensemble et détails des ferrures de pieds et têtes d’arc.
1
Tête d’arc lamellé-collé 120 x 50 mm.
6
2
Entretoise cintrée continue en acier,
7
Fer à béton ∅ 10 mm, collé à la résine.
2 fois 4 x 100 mm.
8
Plat cintré continu, en inox, section
3
2
3
Plat inox, épaisseur : 15 mm
5 x 90 mm, fixé par 2 vis ∅ 6 mm.
Etrier serti dans les deux arcs en lamellécollé fixé par boulons ∅ 10 mm.
9
4
Fer à béton ∅ 10 mm.
10
5
Pied d’arc lamellé-collé 120 x 50 mm.
Lumière dans l’arc lamellé-collé.
Cheville pour scellement chimique dans
le massif en béton.
SÉQUENCES BOIS / n° 67 - novembre 2007
TONNELLES DU PARC DE BEAUREGARD