La télévision numérique en France : un exemple de

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La télévision numérique en France : un exemple de
La télévision numérique en France :
un exemple de concurrence duopolistique
La concurrence Canalsatellite - TPS
Cas pédagogique
d’Economie industrielle et des organisations
Mars 2001
Bertrand Quélin
Professeur-associé
Groupe HEC
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
Sommaire
Introduction..........................................................................................................................................4
1. Le paysage audiovisuel français à la veille du lancement de la TV numérique ..............................4
1.1. Historique ..................................................................................................................................4
1.2 L'offre de programmes à la veille du numérique ........................................................................4
1.2.1 Les chaînes hertziennes conventionnelles............................................................................4
1.2.2 Canal+ ..................................................................................................................................5
1.2.3 Le câble ................................................................................................................................5
1.3. La réglementation ......................................................................................................................6
1.3.1. La loi de 1986......................................................................................................................6
1.3.2. Le numérique hertzien.........................................................................................................7
2. L'explosion de la demande pour la TV numérique ..........................................................................8
2.1. Présentation de la télévision numérique ....................................................................................8
2.2 Une demande en très forte croissance ........................................................................................8
2.3 Les attentes des clients..............................................................................................................99
2.3.1 Type de programme recherchés .........................................................................................99
2.3.2 Profils des clients potentiels ...............................................................................................10
3. Les offres en présence..................................................................................................................100
3.1 Canalsatellite ..........................................................................................................................100
3.1.1 Le bouquet de Canalsatellite ............................................................................................111
3.1.2 Distribution de l'offre .........................................................................................................15
3.1.3 La technologie utilisée par Canalsatellite...........................................................................16
3.1.4 Les résultats financiers de Canalsatellite............................................................................16
3.2 Télévision Par Satellite (TPS) ................................................................................................177
3.2.1 Le bouquet de TPS.............................................................................................................18
3.2.2 Distribution de l'offre.......................................................................................................170
3.2.3 La technologie utilisée par TPS..........................................................................................21
3.2.4 Les résultats financiers de TPS ..........................................................................................22
3.3 L’échec AB Sat.........................................................................................................................22
Annexes..............................................................................................................................................25
Annexe 1 : La technologie de la télévision numérique...................................................................25
Annexe 2 : Audience des chaînes auprès des abonnés du câble et du satellite 1998 .....................27
Annexe 3 : L’offre commerciale de TPS en 1998. .........................................................................28
Annexe 4 : Canalsatellite - évolution de l’offre commerciale et contenu des bouquets.................29
© Bertrand Quélin - Groupe HEC – mars 2001
2
Questions à traiter
Le cas « La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique » est une
présentation synthétique de l’environnement concurrentiel et des principaux acteurs de la télévision
par satellite.
Il s’agit de développer une analyse de la concurrence dans ce secteur d’activité, en tenant compte de
l’importance de l’ordre d’entrée sur ce marché et de la structure duopolistique du marché.
En apportant un soin particulier à l’étude de la politique de prix, de la commercialisation et de la
structure des coûts supportés par les entreprises, les étudiants traiteront les trois questions
suivantes :
Question n° 1 :
Quelles sont les positions concurrentielles occupées par les deux principaux
acteurs du satellite en France ? Canalsatellite dispose-t-il d’une « prime au
premier entrant » ?
Question n° 2 :
En recourant à la théorie des jeux, l’analyse portera sur les mécanismes de la
concurrence en vigueur dans ce duopole et en montrera les différents
enchaînements dans le temps.
Question n° 3 :
Les deux acteurs ont-ils intérêt à s’engager dans une guerre des prix (voire à la
poursuivre) ?
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
Introduction
La télévision numérique fait ses premiers pas en France, comme dans le reste de l'Europe, au début
de l'année 1998. Son lancement en France débute avec le bouquet de Canalsatellite en avril 1996.
Le marché a connu un développement exceptionnel et supérieur aux prévisions les plus optimistes
des spécialistes du marché avec plus de 1,715 millions d'abonnés au 31 mars 1998.
La télévision numérique, qui repose sur la technologie de numérisation des images, sons et données,
consiste en une offre de " bouquets " de chaînes thématiques en très grand nombre, et de quelques
services interactifs.
La télévision numérique est aujourd'hui l'un des enjeux les plus importants du monde audiovisuel
français. Les bouquets Canalsatellite, TPS et dans une moindre mesure AB Sat, ont cherché à s'y
imposer en France. En 2001, seuls les deux premiers acteurs sont toujours présents dans la course
au numérique. Malgré les incertitudes qui pèsent sur les perspectives de rentabilité du secteur, on
assiste à une surenchère dans les investissements et les promotions consenties par les acteurs du
marché afin de rapidement devenir un acteur dominant.
1. Le paysage audiovisuel français à la veille du lancement de la TV numérique
1.1. Historique
La télévision prend naissance en France en 1948 lorsque le gouvernement crée la première chaîne
de télévision nationale, Première Chaîne (aujourd'hui TF1). Cet événement est suivi en 1964 par le
lancement d'une seconde chaîne, Deuxième Chaîne (France 2), puis d'une troisième en 1973,
France Régions 3 (France 3).
Jusqu'en 1982, le paysage audiovisuel français (PAF) ne comprend ainsi que ces trois chaînes
publiques. Cependant, un tel environnement doit faire face au développement de technologies de
diffusion nouvelles (câble, cassettes vidéo, magnétoscopes, satellite, etc.) et étendre le choix de
programmes offerts aux téléspectateurs.
Afin d'accroître la concurrence au sein du PAF, le gouvernement lance le plan câble en 1982 et
autorise le lancement de Canal+, chaîne hertzienne payante, en 1984. L'année suivante, le
gouvernement français accepte l'arrivée de deux nouvelles chaînes hertziennes, La Cinq et La Six
(aujourd'hui M6), contrôlées par des capitaux privés et dont les revenus proviennent exclusivement
de la publicité.
Puis en 1987, TF1 est privatisé. Après la faillite de La Cinq en avril 1992, sa fréquence est occupée
par une chaîne publique et culturelle franco-allemande, Arte, en septembre 1992 (qui ne diffuse que
le soir), complétée à la fin 1994 par le lancement d'une chaîne éducative publique, La Cinquième
(diffusée pendant la journée).
Dans le même temps, en novembre 1992, le premier bouquet par satellite diffusé en analogique,
Canalsatellite, était lancé.
En avril 1996, Canalsatellite diffuse les premières émissions par satellite en numérique avec un
bouquet de 16 chaînes, suivi 8 mois plus tard par AB Sat et TPS.
1.2 L'offre de programmes à la veille du numérique
Les téléspectateurs français ont donc, au moment du lancement du numérique, le choix entre trois
grands types d'offres : cinq chaînes hertziennes " conventionnelles " et perçues comme gratuites
(TF1, France 2, France 3, Arte/La Cinquième, M6), une chaîne hertzienne payante (Canal+), et des
bouquets de chaînes proposés par les câblo-opérateurs.
1.2.1 Les chaînes hertziennes conventionnelles
En 1998, le PAF est encore largement dominé par les chaînes hertziennes gratuites, qui proposent
une programmation généraliste, couvrant une large gamme d'émissions. Celles-ci comprennent
notamment des fictions pour la télévision (dessins animés, téléfilms, sitcoms, séries télévisées), des
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films, des émissions musicales et de divertissement (jeux télévisés, programmes de variétés), des
documentaires, des informations et des émissions sportives.
Alors que France 2, France 3, Arte et La Cinquième tirent leurs revenus de la redevance et des
recettes publicitaires, TF1 et M6 ne perçoivent des revenus que des recettes publicitaires. Face à un
marché de la publicité télévisuelle en constante augmentation depuis 10 ans et une concurrence
accrue entre chaînes, les chaînes généralistes cherchent à optimiser leurs parts de marché et
proposent donc les programmes susceptibles d'attirer les plus forts taux d'audience.
1.2.2 Canal+
Seule chaîne " premium " payante en France, Canal+ a été lancé en 1984. Depuis 1986, la chaîne a
connu un succès important avec plus de 4,9 millions d'abonnés fin 2000 (4,6 millions individuels /
0,3 collectifs)
Canal+ a fondé son succès essentiellement sur une programmation " haut de gamme " et une
gestion de qualité de ses abonnés. Sa programmation s'appuie principalement sur des films
(auxquels la chaîne a un accès privilégié ; diffusion annuelle de 450 films environ) et des
événements sportifs (14,2% des programmes de la chaîne) d'importance tel le Championnat de
France de Football (le football suscite 40% des abonnements à lui seul, selon Canal+). La qualité
de la gestion des abonnés de Canal+ passe notamment par la diffusion mensuelle d'une grille de ses
programmes et s'illustre par le faible taux de résiliation de ses abonnements (toujours inférieur à
10% depuis sa création).
D'autre part, Canal+ a enrichi son offre en diffusant sa chaîne en qualité numérique sur 3 canaux
différents depuis 1996 : les mêmes émissions sont diffusées, mais à des heures différentes.
Canal+ tire l'essentiel de ses revenus de la souscription de ses abonnés (abonnement de 184FF/mois
depuis septembre 1999), et dans une moindre mesure de ses recettes publicitaires.
Tableau 1 : Evolution du parc d'abonnés à Canal + (en milliers d’abonnés)
1994
1995
1996
1997
Nb. Abonnés total
3 870
4 070
4 205
4 308
Analogue
3 870
4 070
4 205
3 757
Numérique
0
0
0
551
Taux de résiliation
8% 6,70% 7,60% 9,30%
175
175
175
175
Prix en FF
Sources : Canal+, Schroder Salomon Smith Barney
(e) : estimations ; n.d : non disponible
1998
4 442
3 589
852
8,50%
179
1999
4 577
3 476
1 100
8,80%
184
2000e
4 607
3 056
1 550
9,80%
184
2001e
4 657
2 857
1 800
9,80%
186
2002e
4 691
2 191
2 500
10%
nd
2003e
4 722
1 722
3 000
10%
nd
1.2.3 Le câble
La télévision par câble a été lancée en France en 1982 à travers le Plan Câble, programme
ambitieux du gouvernement français qui visait à doter la France d'un réseau national de télévision
par câble. Sa mise en place était assurée par France Télécom, qui était également propriétaire des
infrastructures. Relayé par un nouveau Plan Câble lancé en 1986, permettant aux autres câbloopérateurs que France Télécom de devenir propriétaires des infrastructures, le développement du
câble a été plus faible en France que dans les autres pays européens et aux Etats-Unis.
En 2000, seulement 12% des foyers français sont raccordés au câble, soit un taux nettement
inférieur à une moyenne européenne de 28%. Le nombre de foyers raccordables, qui s’élève fin
1999 à plus de 7,1 millions, est important, mais le taux de pénétration est faible : en France, 36%
des foyers raccordables sont abonnés au câble, contre une moyenne européenne de 59%.
Près de 80% du marché est alors contrôlé par trois câblo-opérateurs : « Noos », ex-« Lyonnaise
Câble » (filiale du groupe Suez), NC Numéricâble (filiale du groupe Vivendi) et France Telecom.
Cependant, l’année 1999 a été marquée par l’entrée de capitaux américains. Ainsi, le groupe UPC
(réseaux câblés d’InterComm, de Vidéopole, de Time Warner et de leurs filiales) s’est constitué une
part de marché de 12,6% en juin 1999.
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
Tableau 2 : Part de marché des principaux câblo-opérateurs (au 30/06/99)
En milliers
France Télécom Câble
Noos
NC Numéricâble
UPC et filiales
Autres
Total
Source: CSA.
Nb. prises raccordables
Actuel
A terme
2 134
2 176
2 281
2 701
2 205
2 288
821
1 213
618
825
8 059
9 202
Nb.
Abonnés
766
694
645
350
312
2 767
Taux de
pénétration
35,9%
30,4%
29,2%
42,6%
50,5%
34,3%
Part de
marché
27,7%
25,1%
23,3%
12,6%
11,3%
100,0%
L'offre de programmes du câble consiste en un bouquet de chaînes thématiques (allant de 20 à 60
chaînes, comprenant notamment les chaînes hertziennes " conventionnelles "). Le câble offre une
grande variété de programmes : sports (Eurosport), chaîne enfants (Canal J), documentaires
(Planète), chaînes régionales (TMC), cinéma, etc. Les prix oscillent entre 100 FF et plus de 400 FF
par abonnement mensuel suivant l'étendue des chaînes demandées.
La diffusion par le câble s'est cantonnée jusqu'en 1996 à l'analogique. Elle s'enrichit en 1997 avec
l'arrivée du numérique qui permet d'augmenter le nombre de chaînes offertes, d’améliorer la qualité
de la réception et de proposer des services interactifs.
Par ailleurs, les opérateurs ont effectué des investissements de grande envergure, afin d’offrir des
services complémentaires à la télévision, tels que le téléphone ou l’accès à Internet. Ainsi, le câble
permet une connexion Internet à haut débit pouvant atteindre une vitesse supérieure à 2Mbps,
similaire à celle permise par l’ADSL.
Cet enrichissement de l’offre du câble, ainsi que la faible pénétration actuelle du câble en France
laissent supposer que le câble devrait connaître un essor important dans les années à venir. Ainsi,
les analystes financiers estiment que le taux de pénétration du câble en France pourrait dépasser les
50% de foyers raccordables.
Tableau 3 : Evolution du nombre de foyers raccordables et du nombre d'abonnés au câble
En milliers
Foyers totaux
Foyers raccordables
Foyers abonnés
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
20 100
2 780
515
20 200
3 740
788
20 300
4 660
1 048
20 400
5 283
1 287
20 500
5 741
1 572
20 603
6 252
1 857
20 706
6 633
2 136
20 809
6 856
2 348
21 495
7500
2 472
21 018
8 059
2 767
Source : Avica, Ovum, DMG, CSA
1.3. La réglementation
1.3.1. La loi française de 1986
La télévision française est réglementée par la loi de 1986 qui définit les conditions de
programmation des chaînes transmises par voies hertziennes et câblées.
La loi des 1986 fixe notamment des quotas de diffusion et de production des émissions et films.
a) La diffusion
TF1, France 2, France 3, M6 et Canal + doivent programmer au moins 60% de fictions
européennes, parmi lesquelles 60% doivent être françaises. La répartition est la même pour les
films.
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Ces quotas respectent tous la directive européenne ‘Télévision Sans Frontières’ qui préconise les
proportions de programmation suivantes : 51% d’œuvres européennes et 10% de productions
indépendantes. La Commission Européenne ne dispose d'aucun moyen coercitif, ce qui permet
d'expliquer que près du quart des chaînes européennes (majoritairement britanniques et diffusées
par satellite) ne respectent pas ces quotas. Ainsi, sur 214 chaînes dénombrées en 1996, 72 n'ont
pas respecté le quota de diffusion d'oeuvres européennes et 43 celui de productions
indépendantes.
b) La production
Les chaînes traditionnelles doivent investir au moins 15% de leur chiffre d’affaires de l'année
précédente dans la production de fictions européennes.
De plus, un ensemble de dispositifs (quotas de diffusion des émissions, possibilité de prêts et
subvention de la part de l’Etat) permet le développement des producteurs indépendants.
La loi de 1986 a également donné lieu à la mise en place d’une instance de surveillance, le Conseil
Supérieur de l'Audiovisuel (CSA). Celui-ci délivre les autorisations d'utilisation des fréquences
hertziennes et l'autorisation d'exploitation des réseaux câblés. Le CSA dispose en outre d'une
panoplie de sanctions applicables en cas de non-respect de la loi de 1986.
Enfin, les principales dispositions à l’égard du câble sont les suivantes :
- L'exploitation d'un réseau câblé nécessite l'autorisation de la ville (ou du groupe de communes)
concernée, ainsi que du CSA ;
- Les chaînes diffusées sur le câble sont soumises à des obligations identiques à celles des
chaînes hertziennes traditionnelles (quotas de production et de programmation, accès aux films,
etc.).
1.3.2. Le numérique hertzien
En avril 1999, un rapport commandité par Mme Trautmann, alors Ministre de la Culture et de la
Communication affirme que la France doit s’engager, sans délais inutiles, dans la diffusion
numérique terrestre. Cette nouvelle technologie présente en effet un grand intérêt :
• pour les industriels avec la mise au point de nouveaux types de décodeurs, en version
éventuellement intégrée aux téléviseurs, pour les diffuseurs grâce à la diminution des coûts
de diffusion et augmentation des canaux disponibles ;
• pour les producteurs et surtout pour les téléspectateurs : en effet, la migration des
équipements des foyers vers des récepteurs numériques, et notamment simplement les
antennes, permettrait grâce à la diffusion depuis les principaux points hauts de
Télédiffusion de France (TDF) de couvrir au mieux la population française.
Au niveau européen, rares sont les pays qui ne se préparent pas à la numérisation de la diffusion
terrestre de la télévision, y compris ceux comme la Belgique ou l’Allemagne où la réception des
programmes s’effectue pourtant majoritairement, voire exclusivement par le câble et le satellite.
En Europe, le lancement de la télévision numérique terrestre est intervenu en janvier 2000 dans
deux pays : la Grande-Bretagne et la Suède, où les cadres juridiques de diffusion ont été établis en
1996. En Grande Bretagne en particulier, on a pu assister à partir de 2000 à une guerre des prix
intense entre d’une part BSkyB – l’unique diffuseur de TV numérique par satellite Outre Manche –
et d’autre part ON Digital – seul opérateur payant de numérique hertzien.
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
2. L'explosion de la demande pour la TV numérique
2.1. Présentation de la télévision numérique
Le développement de la télévision numérique se fonde sur les technologies de codage et de
compression numérique (mise sous forme de 0 et de 1 des images et du son). Appliquées à la
télévision, ces technologies permettent de résoudre le problème de la ressource rare des faisceaux
hertziens et des canaux. Elles améliorent la qualité de diffusion des données transmises. En effet,
alors que les programmes analogiques sont diffusés à raison d'un par répéteur (ou canal), la
diffusion numérique permet de multiplier jusqu'à 8 le nombre de programmes diffusés sur chaque
canal.
La télévision numérique a ainsi pour conséquence la multiplication des chaînes proposées et
l'introduction de nouveaux services. L'offre de télévision numérique s'articule globalement autour
des catégories suivantes :
• un bouquet de chaînes : la multiplication des capacités de transmission a conduit à la création
d'une offre de bouquet de chaînes thématiques (chaînes cinéma, sportives, culturelles, etc.)
permettant de répondre aux principales attentes des téléspectateurs ;
• des programmes à la séance : les "services à la carte" (pay per view (PPV)) offrent la
possibilité de choisir et de commander dans un menu pré-établi de programmes cryptés
(films, sports, spectacles) diffusés à des heures précises. Ce service nécessite une voie de
retour de faible débit pour l'envoi de la commande. La "quasi vidéo à la demande" (near
video on demand (NVoD)) représente le prolongement du PPV : ce service permet de
programmer sur plusieurs dizaines de chaînes le même programme, à courts intervalles,
donnant à l'abonné l'impression d'une disponibilité immédiate. Enfin, la vidéo à la demande
(VOD) représente l'aboutissement de ces deux services : l'abonné sélectionne le programme
de son choix dans un catalogue exhaustif de titres. Ce service, considéré comme l'un des plus
prometteurs, n'est pas encore proposé et nécessite un lien dédié entre l'abonné et le centre
serveur, une voie de retour en temps réel et un serveur vidéo numérique de grande puissance.
Aux Etats-Unis, les achats de NVoD s’élèvent en moyenne à 2 par abonné et par mois ;
• l'accès à Internet et les services de messagerie : déjà présents sur le câble, ces services ont été
introduits sur le satellite à la fin 1998. Cette offre part du constat d'une érosion de la
consommation audiovisuelle chez les utilisateurs d'Internet, quoique traditionnellement surconsommateurs d'audiovisuel. D'autre part, l'accès à Internet rend possible l'envoi simultané
de documents à plusieurs millions d'utilisateurs ;
• d'autres services interactifs : ils recouvrent une grande variété de services comprenant le
téléachat, la télébanque, le télétravail, le téléchargement de logiciels, etc. Le CSA estime que
la télévision interactive ne devrait décoller qu'à partir de 2005 : réticences des téléspectateurs
face à ces nouveaux services et limite de la transmission par satellite qui ne permet pas
d'autre voie de retour que le téléphone. Cependant, des expériences, de "banque à domicile"
par exemple, sont déjà lancées par TPS avec le Crédit Agricole.
2.2 Une demande en très forte croissance
La première expérience de télévision numérique par satellite a eu lieu à l'automne 1994 aux EtatsUnis avec le lancement de Direct TV. Dans un marché historiquement dominé par le câble (taux de
pénétration supérieur à 60% des foyers TV), elle a connu un développement extrêmement rapide.
En un an, plus de 1,5 millions de foyers se sont abonnés à Direct TV pour recevoir plus de 175
programmes (dont une cinquantaine en PPV). En 1997, le nombre de foyers abonnés à Direct TV
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8
atteignait plus de 3,5 millions, et en février 2000 8,5 millions d’abonnés – dont plus de 120 000
nouveaux pour le seul mois de janvier 2000 – reçoivent plus de 210 programmes.
Tableau 4 : Evolution du marché de la télévision numérique par satellite (hors AB Sat, en
milliers d’abonnés)
5 040
4 325
3 364
2 684
2 189
1 723
206
215
315
243
1994
1995
1996
1 042
85
1997
1998
Analogique
1999
2000e
2001e
2002e
2003e
Numérique
Source : Canal+, Schroder Salomon Smith Barney
En France, le marché de la télévision numérique par satellite a connu une progression
exceptionnelle depuis son lancement en avril 1996. Avec plus de 2,3 millions d'abonnés fin
décembre 1999, son taux de pénétration dans les foyers français approche les 12% et est en passe de
rejoindre le câble.
Le marché de la télévision numérique par satellite devrait continuer à connaître une expansion forte
au cours des années à venir, en particulier auprès d'une large partie de la population encore non
câblée. Ainsi, les analystes financiers estiment que le nombre total d’abonnés au satellite pourrait
excéder 5 millions à l’horizon 2004.
2.3 Les attentes des clients
2.3.1 Type de programme recherchés
Les téléspectateurs sont désormais devenus de véritables clients de la télévision. Après avoir zappé
pendant des années, ils veulent désormais avoir une télévision personnalisée. Les entreprises ont
donc dû s'adapter en proposant une programmation de plus en plus exhaustive au travers de chaînes
thématiques et de services toujours plus nombreux.
Globalement, selon Médiamétrie, les chaînes thématiques ont atteint une audience globale de
19,4%, 23,0% et 28,9% respectivement en 1995, 1996 et 1997 auprès des abonnés du câble et du
satellite. Deux types de programmes restent déterminants (immédiatement suivis par l'information
et les documentaires) :
• le cinéma, en particulier les films récents en première diffusion : si les chaînes publiques ont
librement accès aux films sortis depuis deux à trois ans, Canal+ bénéficie d'un accès
privilégié (délai ramené à un an), qui a constitué l'un des principaux facteurs clé de succès de
la chaîne. Les opérateurs de bouquets numériques reprennent cette stratégie via leurs chaînes
cinéma et leur offre en PPV. Les achats de droits de diffusion, en particulier pour les films
américains, ont considérablement augmenté en France et en Europe, comme en témoigne le
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
déficit commercial audiovisuel entre l'Europe et les Etats-Unis qui atteignait 5,6 milliards de
dollars en 1996, en hausse de 18% par rapport à 1995 (l'Observatoire européen de
l'audiovisuel estime que ce déficit a crû d'au moins 9% en 1997) ;
• le sport : la diffusion d'événements sportifs (football et Formule 1 principalement) est
considérée comme l'une des composantes du succès d'un bouquet. La négociation des droits
donne lieu à des enchères de plus en plus élevées. Pour diffuser le championnat d’Europe de
football, l’Union Européenne de Radiodiffusion a dépensé environ 2,1 millions d’Euros en
1984, 3,4 millions en 1988, 16,3 millions en 1992, 52,2 millions en 1996 (phases finales du
championnat uniquement) et 224 millions d’Euros en 2000.
Tableau 5 : Montant des droits de retransmission des matchs de football
(en millions de $ / par an)
UK
France
Italie
Espagne
Allemagne
Contrat actuel*
Contrat
précédent
Augmentation
300
100
75
225
200
100
85
30
55
100
200%
20%
150%
310%
100%
Source : NatWest Markets.
*Dernier contrat négocié au 31/12/97.
2.3.2 Profils des clients potentiels
Les clients des chaînes thématiques sont plus jeunes que la moyenne. Alors qu'ils forment 12,8%
des foyers, ils représentent respectivement 7,8% et 15,2% des foyers équipés du satellite ou du
câble. Ils appartiennent à des ménages regroupant un nombre de personnes plus élevé (39% de
l'ensemble des ménages mais 41% des abonnés au câble et 53% des abonnés au satellite).
Les clients potentiels se répartissent entre le câble et le satellite suivant les critères suivants :
• géographiques : la réception satellite s'est surtout développée dans les zones non câblées. En
1997, 68% des ménages équipés du satellite vivent en milieu rural dans les agglomérations
de moins de 100 000 habitants, alors que ceux-ci représentent 53,5% de la population
française. Les populations immigrées constituent une cible souhaitant disposer de
programmes, principalement arabophones et turcs, non disponibles sur le câble en raison
d’un non agrément du CSA. Le développement futur du satellite pourra donc être conditionné
par le développement du numérique hertzien qui doit permettre à l’ensemble de la population
de bénéficier de l’offre numérique.
• catégorie socio-professionnelle (CSP) : il apparaît que, pour le satellite, si les patrons de
l'industrie et du commerce, les cadres supérieurs et les professions libérales sont des CSP
plus équipées que la moyenne, c'est également le cas des ouvriers et du personnel de service.
On note en revanche que les agriculteurs ont un taux d'équipement en antenne parabolique
particulièrement faible (moins de 1%). Enfin, le profil des abonnés au câble se rapproche de
celui des abonnés de Canal+.
3. Les offres en présence
3.1 Canalsatellite
Canalsatellite est une SNC présidée par Bruno Delecour jusqu’en janvier 2001, également
Directeur Général de Canal+ en charge du marketing du groupe. Canalsatellite joue à la fois un
rôle d'assembleur de programmes (conception et évolution de l'offre) et de distributeur auprès des
abonnés.
Canalsatellite a été créé le 6 décembre 1991 par Canal+ qui en était alors l'unique actionnaire.
L'opérateur Canalsatellite a démarré son activité le 14 novembre 1992. Sa volonté était d'offrir un
© Bertrand Quélin - Groupe HEC – mars 2001
10
bouquet de chaînes par satellite accessible en réception directe sur tout le territoire français. Le
bouquet était initialement diffusé en analogique à partir du satellite Telecom 2A. Il était alors
composé de 8 chaînes : Eurosport, Planète, Canal J, Canal Jimmy, Paris Première, MCM, Ciné
Cinéma et Ciné Cinéfil.
L'actionnariat de la société a évolué avec notamment l’entrée du groupe Lagardère en janvier 2000
dans le capital de Canalsatellite à hauteur de 34% sur la base d’une valorisation à 17 milliards de
francs.
En vue de préparer le lancement de son offre numérique, Canalsatellite a signé le 1er novembre
1994 un accord avec la SES, Société Européenne des Satellites, pour la diffusion de son bouquet en
numérique via le système de satellites Astra. Ainsi, le 27 avril 1996, Canalsatellite lance l'un des
premiers bouquets numériques en Europe, composé de 16 chaînes thématiques, de services de payper-view et de téléchargement. En mai 1998, l'offre de Canalsatellite se compose de plus de 40
chaînes thématiques et services interactifs.
Depuis septembre 1998, la diffusion en analogique a été abandonnée et désormais l’offre n’est plus
diffusée qu’en numérique depuis le système de satellites Astra et édités par le groupe Canal+ ou
par des éditeurs indépendants.
Canalsatellite est le premier bouquet numérique français avec 1 373 934 abonnés en numérique au
31 décembre 1999, avec une progression nette sur un an de plus de 265 000 abonnés. Près de 1,7
millions de ménages sont abonnés en 2000.
Tableau 6 : Evolution du nombre d'abonnés à Canalsatellite (chiffres au 31/12)
en milliers
1994
1995
1996
1997
Analogique
215
315
243
85
Numérique
203
692
Total
215
315
446
776
Sources : Canal+, Schroder Salomon Smith Barney
1998
1999
2000e
2001e
2002e
2003e
1 108
1 108
1 374
1 374
1 684
1 684
2 214
2 214
3 075
3 075
3 690
3 690
3.1.1 Le bouquet de Canalsatellite
L'offre commerciale
L'offre commerciale de Canalsatellite consiste en 2 bouquets : " Canalsatellite Thématiques " (T) et
" Canalsatellite Grand Spectacle " (GS) depuis mars 1998.
Canalsatellite Thématiques se compose de :
• une trentaine de chaînes thématiques (sport, détente, enfants, découverte, etc.) ;
• l'accès aux services à la séance (le pay-per-view (PPV)) : Kiosque ;
• une cinquantaine de radios nationales ;
• des chaînes internationales anglaises, allemandes, italiennes, espagnoles ... ;
• 2 chaînes nationales (Arte et La Cinquième) depuis octobre 1997.
Le prix de ce bouquet est de 110FF/mois (hors location du décodeur ou achat de celui-ci et de
l'antenne de réception) depuis le mois d’août 1999. A l'offre de base, peuvent s'ajouter certaines
options payantes (chaînes de cinéma, autres chaînes thématiques, C:).
Canalsatellite Grand Spectacle se compose de la même offre de base que Canalsatellite
Thématiques, à laquelle s'ajoutent les chaînes suivantes :
• 4 chaînes de cinéma : Ciné Cinéma I, II, III et Ciné Classics ;
• et, la chaîne enfant Disney Channel.
Le prix correspondant à cette offre est de 165 FF/mois (hors prorata, frais d’accès (250 FF), coûts
liés au terminal numérique et au matériel) depuis le mois de novembre 1999. Là aussi, d'autres
chaînes et services peuvent être ajoutées (autres chaînes thématiques, C:).
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
Ces bouquets peuvent être complétés par l'ajout de Canal+ numérique (diffusion sur 3 canaux de
Canal+) avec une réduction de prix : 160 FF/mois au lieu de 184 FF/mois pour Canal+ seul.
Tableau 7 : Principales chaînes thématiques de Canal+ (1994-1998)
(abonnés en milliers)
%
1994
1995
1996
1997
détention
Eurosport France
Canal J
MCM
Planète
Forum Planète
Canal Jimmy
Paris Première
Ciné-Cinémas
Ciné-Classics (exCiné cinéfil)
Monte-Carlo TMC
Spectacle
Seasons
Muzzik
C:
Demain
Comédie
33,0
18,1
20,0
30,5
30,5
30,5
15,0
30,5
30,5
23,7
100,0
30,2
19,9
80,0
99,8
30,2
1 266
1 196
1 064
1 083
954
1 011
293
170
448
-
1 499
1 399
1 286
1 296
1 120
1 197
375
341
902
-
1 774
1 663
1 609
1 745
1 326
1 538
421
384
1 682
244
12
29
-
2 498
2 086
2 047
2 260
780
1 702
2 033
624
592
1 793
962
67
111
816
816
816
1998
CA 96
(MFF)
RN 96
(MFF)
3 169
2 510
2 513
2 708
1 102
2 017
2 510
631
577
2 234
94
248
1 600
1 500
180
108
84
na
na
100
98
na
na
na
20*
na
20*
9
na
na
39
2
1
>0
na
-1
-8
>0
na
na
<0
na
na
-13
na
na
Source : Canal+, Diane, Presse. *Budget estimé de la chaîne en 1997.
Quelle que soit l'offre, l'abonné doit acheter une antenne de réception vendue aux alentours de 600
FF, s'acquitter de frais de mise à disposition du terminal numérique (250 FF) et faire un dépôt de
garantie pour le décodeur et la carte (500 FF), qui sont loués 45 FF par mois.
L'offre de Canalsatellite s'est enrichie depuis son lancement en 1992 où seulement 8 chaînes
thématiques étaient disponibles. Cette première offre fut complétée par 2 nouvelles chaînes en 1995
(TMC et LCI). Canalsatellite a ensuite proposé un bouquet de 16 chaînes en avril 1996 pour le
lancement de son offre numérique de base Canalsatellite Thématiques. En mars-avril 1997,
Canalsatellite a enrichi son offre de 4 nouvelles chaînes (Disney Channel, Euronews, Nostalgie la
Télé et Contact Télévision). Enfin, en mars 1998, Canalsatellite complétait son bouquet avec 6
nouvelles chaînes : AB Sports, Forum Planète, 13ème Rue, Comédie, Fox Kids et Demain. En août
1999, Canalsatellite modifiait certaines chaînes (AB Sport passait à Pathé Sport, France Courses se
renommait Equidia, etc…) et en ajoutait de nouvelles : Moteurs, Cinécinema I (16/9), etc…
Parallèlement à l'enrichissement de ses bouquets, Canalsatellite a fait évoluer le prix de son offre
commerciale (voir tableaux en annexe 6)
Les chaînes thématiques
Canalsatellite offre plus de 30 chaînes thématiques sur son bouquet et propose une large gamme de
programmes dans tous les domaines. Canalsatellite obtient ces chaînes soit de son actionnaire
principal, Canal+, qui lui offre ainsi un accès privilégié à ses programmes, soit auprès de
producteurs indépendants. Canalsatellite verse un montant par abonné et par mois, variable suivant
les chaînes et le nombre d'abonnés qui reçoivent la chaîne.
Certaines de ces chaînes sont diffusées en exclusivité sur Canalsatellite.
Les chaînes de cinéma
Le cinéma est un levier clé dans une offre de bouquet numérique. En particulier, les films récents en
première diffusion et en exclusivité constituent un atout indéniable. Canalsatellite offre ainsi 5
chaînes de cinéma dont 3 qui diffusent des films récents (Ciné Cinéma I, II et III), une spécialisée
dans les classiques en noir et blanc (Ciné Classics) et une dédiée aux plus grands films
hollywoodiens (TCM).
© Bertrand Quélin - Groupe HEC – mars 2001
12
Les films américains représentent depuis plusieurs années entre 55% et 60% des entrées en salle en
France. Ils sont donc un élément clé dans la diffusion de chaînes consacrées au cinéma. Les films
français représentent environ 35% des entrées en salle et constituent eux aussi un élément
déterminant d'une offre de programmes cinématographiques.
Canal+ a obtenu de nombreux contrats de diffusion avec les plus grands studios américains (les
" Majors ") à la fois pour Canal+, les chaînes cinéma de Canalsatellite et le système de PPV du
Kiosque. Canalsatellite a ainsi accès en exclusivité aux films récents et à la bibliothèque de films de
Warner Bros. / New Line / Fine Line, Disney / Hollywood Pictures / Touchstone et Miramax, 20th
Century Fox, Columbia / Tristar et MCA-Universal. Canalsatellite a ainsi accès potentiellement à
plus de 170 nouveaux films américains par an. Canalsatellite bénéficie donc pleinement tant de la
puissance d'achat de Canal+ que des relations que la chaîne a établies depuis de nombreuses années
avec ces studios.
De même, Canal+ a négocié le même type de contrat avec le plus important studio européen :
Polygram dont la production annuelle est d'une vingtaine de films.
En France, Canalsatellite bénéficie également de la position de premier investisseur dans le cinéma
français de la maison mère Canal+. Canalsatellite a aussi accès à la bibliothèque que Canal+
possède en particulier depuis le rachat d'UGC-DA en 1996. Canalsatellite accède ainsi à la plus
importante bibliothèque de films français via son actionnaire majoritaire.
Tableau 8 : Accès aux productions cinématographiques de Canal+ / Canalsatellite en 1998
Studio
Films produits/an
Films en
catalogue
Episodes TV en
catalogue
20
n.d.
n.d.
30
45
20-25
10-15
20-25
8
n.d.
6 000
n.d.
3 500
n.d.
n.s.
n.d.
28 500
n.d.
17 000
n.d.
n.s.
Disney / Hollywood Pictures /
Touchstone
Miramax (groupe Diney)
Warner / New Line / Fine Line
Columbia / Tristar (Sony)
Universal
20th Century Fox
Dream Works
Source : Credit Suisse First Boston, Warner, Universal, Disney, Sony, Fox, SKG.
n.d : non disponible ; n.s : non significatif
Les contrats de Canal+/Canalsatellite sont des contrats à long terme (5 ans ou plus). Ils assurent le
plus souvent l'exclusivité en télévision payante de la diffusion des films sur Canal+, les chaînes
cinéma de Canalsatellite et le PPV. Les montants de ces contrats ne sont pas publiés, cependant
Canal+ publie le montant de ses dépenses en matière de programmes cinématographiques ainsi que
ses engagements à venir (contrats d'exclusivité de diffusion avec les studios américains
essentiellement).
Tableau 9 : Dépenses et engagements de Canal+ en matière de droits cinématographiques
(en millions de FF)
1993
1994
1995
1996
1997
1998
Coûts des films (société-mère Canal+)
Engagements donnés (Groupe Canal+)
1 244
1 529
1 404
1 549
1 473
1 828
1 428
3 980
1 628
5 425
1 771
6 013
Source : Canal+.
Les contrats sportifs
Les droits de retransmission d'événements sportifs sont détenus directement par les chaînes que
diffuse Canalsatellite. Ainsi, Eurosport France détient de très nombreux droits de retransmission
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
dans plus de 80 disciplines. De même, Pathé Sport détient les droits pour certains sports comme le
football américain ou des sports de combat.
Enfin, Canal+ possède les droits de nombreux événements sportifs qu'il doit notamment à la
vigueur de ses partenariats engagés depuis plusieurs années avec de nombreuses fédérations.
Certains de ces contrats sont prolongés par Canalsatellite sur le Kiosque.
Tableau 10 : Principaux contrats sportifs de Canal+/Canalsatellite (en italique lorsque
Canalsatellite est concerné)
Evénement sportif
Période de
validité
Durée
contrat
Coûts total (en
MFF)
Championnat français de football de D1 en
exclusivité
Droits mondiaux de diffusion numérique du
Championnat du monde de Formule 1
Championnat anglais de football (monde hors GB)
Compétitions internationales de hand ball
1996-2001
5 ans
3 000 (e)
1997-2006
10 ans
3 000 (e)
1998-2001
1998-2001
4 ans
4 ans
n.d.
n.d.
Source : Credit Suisse First Boston, NatWest, Canal+. ; n.d : non disponible
Canal+ ne fournit pas de détails sur ses contrats, ni par type ni par chaîne.
Tableau 11 : Dépenses et engagements de Canal+ en matière de contrats sportifs
(en millions de FF)
Coûts des programmes sportifs (société-mère
Canal+)
Engagements donnés (Groupe Canal+)
1993
1994
1995
1996
1997
695
708
782
973
1 232
1 832
1 879
1 782
6 169
6 838
Source : Canal+.
Le Kiosque (PPV)
Le Kiosque permet d'acheter des programmes à la séance. Le Kiosque diffuse sur 12 canaux
essentiellement 3 types de programmes :
• des films : plus de 20 films par mois en exclusivité, en VO et en VF, au prix de 29 à 34 FF
le film;
• des matches du championnat de France de football de division 1 : à chaque soirée de
championnat, tous les matches sont diffusés en direct et en exclusivité ; les abonnés ont le
choix entre un ticket pour la saison entière (950 FF pour 34 journées de championnat), un
ticket pour un match d'une soirée (50 FF) ou tous les matches d'une soirée (75 FF) ;
• le championnat du monde de Formule 1 : les courses sont diffusées sur trois jours (essais,
warm-up, course, reportages) sur 7 canaux différents ; les abonnés ont le choix entre payer
500 FF pour tous les Grands Prix de la saison (16) ou 50 FF par grand prix.
Le Kiosque propose également des concerts (40 FF) et des films X (34 FF).
Les résultats actuels rencontrés par le Kiosque font apparaître qu'environ un abonné achète 0,5 film
par mois, 8% des abonnés achètent une journée de championnat et 5% des abonnés souscrivent à un
Grand Prix de Formule 1.
Attrait marketing important, le Kiosque est un complément indispensable à l'offre de Canalsatellite
mais constitue aussi une source de revenus supplémentaires. Il devrait représenter à terme environ
12-13% du CA de Canalsatellite.
© Bertrand Quélin - Groupe HEC – mars 2001
14
3.1.2 Distribution de l'offre
Clientèle de Canalsatellite
Canal+ recensait 1 323 000 abonnés au numérique au 31 décembre 1998, contre 220 000 au 31
décembre 1996. Cette clientèle comprend les abonnés à Canalsatellite avec ou sans Canal+ et les
abonnés à Canal+ numérique uniquement. Pour la seule clientèle de Canalsatellite, on recensait 203
000 abonnés au numérique en 1996, 691 540 en 1997 et 1 373 934 en janvier 2000.
Cette clientèle numérique de Canalsatellite comprend à la fois des transferts depuis Canalsatellite
analogique, des abonnés de Canal+ qui constituent la partie la plus importante, et de nouveaux
abonnés (la plupart abonnés à Canalsatellite seul).
Tableau 12 : Abonnés en numérique de Canal+ en France
Déc. 1996
Juin 1997
Sept. 1997
Déc. 1997
Mars 1998
Déc. 1998
Déc. 1999
220 000
7%
25%
68%
400 000
9%
21%
70%
514 965
9%
27%
64%
757 389
9%
27%
64%
n.d.
8%
29%
63%
1 211 856
9%
30%
61%
1 323 000
9%
30%
61%
Abonnés numériques Canal+ France
Canal+ seul
Canalsatellite seul
Canalsatellite et Canal+
Source : Canal+. n.d : non disponible
Au départ, la clientèle de Canalsatellite numérique était assez proche de celle de Canal+,
comprenant pour plus de 70% des abonnés aux deux services. Le revenu par abonné numérique (y
compris Canal+ seul) en 1997 se situait ainsi à 300 FF par mois (location du décodeur comprise).
La clientèle de Canalsatellite, comme celle de Canal+, se caractérise par un public plus jeune, actif,
familial et mieux équipé que la moyenne.
Tableau 13: Profil des abonnés de Canal + en 1996
(Sofres 96 et Enquête Emploi 95)
Nombre de personnes en moyenne dans le foyer
Individus de 35-54 ans dans le foyer
Individus de 54 ans et plus dans le foyer
Représentation des catégories CSP supérieures
Multi-équipement en TV
Magnétoscope
Abonnement au câble
Micro-ordinateur
dont lecteur de CD-ROM
Abonnés C+
3,2
France
entière
2,5
55%
23%
44%
65%
91%
10%
25%
10%
38%
39%
30%
45%
70%
6%
15%
3%
Source : Canal+.
Politique de distribution
La stratégie de commercialisation de Canalsatellite numérique se fonde sur les bases établies avec
Canal+ et Canalsatellite analogique. Ainsi, le groupe peut profiter de la connaissance de sa
clientèle actuelle pour, aux abonnés de Canalsatellite analogique (dont la commercialisation a cessé
avec le lancement de la version numérique), proposer une offre de substitution enrichie et de
meilleure qualité, et, aux abonnés de Canal+, proposer une offre nouvelle et complémentaire.
D'autre part, de façon naturelle, la commercialisation de Canalsatellite numérique s'appuie sur
l'infrastructure commerciale de Canal+ et sur l'expérience acquise par le groupe en matière de
télévision payante, de gestion des abonnements et de relation avec les abonnés. Environ 3 000
distributeurs agréés de Canal+ relaient ainsi l'offre de Canalsatellite, et ses abonnés bénéficient de
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
toute la gamme de services mis au point par la chaîne payante (magazine, courrier, serveur vocal,
Minitel, Centre d'Accueil Téléphonique, etc.).
Si la chaîne reste discrète sur le commissionnement des vendeurs, celui-ci peut être estimé à environ
150-200 FF par nouvel abonné.
Enfin, Canalsatellite a proposé une offre en libre service dans les grandes surfaces en fin d'année
1997 afin d'accélérer son expansion.
Marketing et promotions
Le lancement du bouquet Canalsatellite numérique a été accompagné d'une campagne publicitaire
(affichage et presse), relayée en septembre 1996, pour la première fois pour le groupe, par une
campagne de spots télévisés. Face à l'intensification de la concurrence avec TPS, Canalsatellite a dû
consentir pendant l'année 1997 un effort accru en matière de publicité TV, dépassant largement son
budget prévisionnel.
De plus, les bouquets concurrents, se livrant une bataille particulièrement agressive pour conquérir
les premiers abonnés, ont multiplié les offres promotionnelles tout au long des années 1997, 1998 et
encore en 1999.
Tableau 14 : Principales opérations de promotion de Canalsatellite
Type d'opération
Date de l'opération
Bouquet Canalsatellite Etoiles au prix de 130 FF pour un an
22/03/1997 - 30/06/1997
Parabole gratuite pour un abonnement d'au moins un an
20/08/1997 - 31/10/1997
Parabole gratuite + 4 mois gratuits aux 4 chaînes ciné et à
Disney Channel pour un abonnement d'au moins un an
01/11/1997 - 31/12/1997
4 chaînes ciné et Disney Channel gratuits pendant 6 mois pour
un abonnement d'au moins un an
06/03/1998 - 31/05/1998
4 chaînes ciné et Disney Channel gratuits pendant 6 mois pour
un abonnement d'au moins un an à Canalsatellite Grand
Spectacle
16/08/1999 - 31/10/1999
Source : Canal+ / Canalsatellite.
3.1.4 La technologie utilisée par Canalsatellite
Canalsatellite diffuse son bouquet à partir des satellites Astra (1E, 1F et 1G) exploités par la SES
avec laquelle des contrats, portant sur 10 répéteurs au total, ont été signés.
Le groupe Canal+ a d'autre part largement investi dans la technologie numérique en consacrant 100
millions de FF depuis 1993 à la recherche et développement. Il a ainsi mis au point à travers sa
filiale détenue à 50%, SECA, ses propres logiciels de contrôle d'accès (Mediaguard) et
d'interactivité (MediaHighway). Ces logiciels ont contribué à l'élaboration de son terminal
numérique Mediasat. Construits par 5 industriels (Pioneer, Sony, Pace, Thomson et Philips), un
million de ces terminaux ont été achetés à ces fournisseurs au prix unitaire de 2 300 FF en 1996-97
mais ce prix est appelé à diminuer sensiblement pour ne plus atteindre que 1 300 FF fin 1998.
Enfin, le groupe dispose du Centre de Diffusion Numérique qui effectue les traitements nécessaires
à la compression, au multiplexage, à l'embrouillage et au cryptage des chaînes du bouquet.
3.1.5 Les résultats financiers de Canalsatellite
Canalsatellite ne publie pas de comptes mais seulement certains soldes intermédiaires.
© Bertrand Quélin - Groupe HEC – mars 2001
16
Tableau 15 : Résultats financiers de Canalsatellite
en millions de FF
1993
1994
1995
Chiffre d'affaires
78
245
470
Résultat d’exploitation
n.d.
n.d.
-42
Résultat net
-212
-131
-64
1996
657
-291
-284
1997
1 234
-667
-786
1998
2 299
-473
-282
1999
3 201
-112
-722
Source : Canal+
Le nombre d'abonnés à partir duquel Canalsatellite devrait atteindre son point mort n'a cessé
d'augmenter avec la concurrence accrue que se livrent les bouquets : dépenses publicitaires, offres
promotionnelles, investissements dans les programmes et les nouvelles chaînes ... ont connu des
hausses très fortes pendant l'année 1997.
Ainsi, alors que les actionnaires de Canalsatellite estimaient en 1996 leur point mort à 850 000
abonnés, celui-ci était revu à la hausse à 1 000 000 courant 1997, puis à 1 200 000 abonnés, fin
1997. En mars 1998, Canal+ envisageait de l'atteindre avec 1 400 000 abonnés (1 450 000 aux yeux
de certains analystes financiers) au second semestre 1999.
Cependant, la concurrence entre les bouquets a eu une contrepartie bénéfique : le marché a cru
beaucoup plus rapidement que ne l'attendaient opérateurs et analystes du secteur. Ainsi, la date à
partir de laquelle Canalsatellite devait avoir atteint son point mort n'a pas vraiment évolué et se
situe fin1999.
3.2 Télévision Par Satellite (TPS)
TPS, Télévision Par Satellite, a été officiellement créée le 19 juin 1996 par un consortium de 5
sociétés peu ou prou liées au monde de l'audiovisuel : TF1 (25% des parts), France TV Entreprise
(25% et réunissant France Telecom avec 66% de cet ensemble et France Télévision avec 33%),
CLT/UFA (20%), M6 (20%) et Lyonnaise Communications (10%).
L'ambition de ce bouquet est d'offrir une alternative forte au leader français actuel de la télévision
par satellite, Canalsatellite. Les activités de TPS s'articulent autour de 4 grands métiers : la
programmation (élaboration de l'offre, associant des chaînes existantes à de nouvelles chaînes) ; la
commercialisation des bouquets (à travers un large réseau de distribution) ; la gestion des abonnés ;
et le support technique.
Le bouquet a été diffusé pour la première fois le 17 décembre 1996 via le système de satellites
Eutelstat Hot Bird à 13° Est. Le bouquet initial était composé de 12 chaînes thématiques, 3 chaînes
de cinéma, les chaînes généralistes nationales en qualité numérique et en exclusivité, l'accès au
système de PPV Multivision, des services interactifs et des radios, pour un prix allant de 90 FF à
150 FF/mois.
Tableau 16 : Evolution du nombre d'abonnés à TPS (hors TPS Cinéma sur le câble)
Chiffres au 31/12 – en milliers d’abonnés
1996
1997
1998
1999
2000e
2001e
2002e
2003e
3
350
615
815
1 000
1 150
1 250
1 350
Source : TF1, Schroder Salomon Smith Barney
La première année d'existence de TPS a été couronnée de succès avec 350 000 abonnés aux
bouquets par satellite (contre une prévision initiale de 200 000 abonnés à fin 1998) et 38 000
abonnés à TPS Cinéma sur le câble au 31 décembre 1997.
Le capital de la société a évolué au début de l'année 1998 avec le renforcement de Lyonnaise
Communications (désormais actionnaire à 25%) et M6 (25%) suite à la cession des parts de la
CLT/UFA.
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
TPS est présidée par Patrick Le Lay, par ailleurs Président Directeur Général de TF1. Jusqu'à fin
1998, la direction générale était assurée par Cyrille du Peloux, également PDG de Lyonnaise
Communications. Depuis février 1999, Jacques Espinasse, ancien Directeur Général de Havas, lui a
succédé.
3.2.1 Le bouquet de TPS
L'offre commerciale
En janvier 2000, l'offre commerciale de TPS s'articule autour de 4 bouquets : " Super TPS ", " TPS
Thématique ", " TPS Cinéma ", et " Tout TPS ".
Toutes ces offres comprennent un même service de base :
• 7 chaînes nationales en qualité de réception numérique (TF1, France 2 et France 3,
Arte/La Cinquième, M6, Canal Assemblée) ;
• une sélection des principales radios généralistes ;
• l'accès à la télévision à la carte (PPV) : Multivision ;
• l'accès à des services interactifs (courses de chevaux à domicile, des comparatifs auto,
l'enneigement des stations de ski, du téléachat, un service de banque à domicile
développé avec le Crédit Agricole, etc.).
" TPS Cinéma " inclut d'autre part 4 chaînes cinéma (Cinestar 1 et 2, Cinétoile et Ciné FAZ) qui
diffusent plus de 150 films différents par mois et une trentaine par jour. Le prix de ce bouquet est de
100 FF/mois (hors location du décodeur ou achat de celui-ci et de l'antenne de réception).
" TPS Thématique " comprend de son côté 23 chaînes thématiques et est offert au prix de 100
FF/mois (hors location du décodeur ou achat de celui-ci et de l'antenne de réception).
" Tout TPS " cumule ces 2 offres pour 155 FF/mois (hors location du décodeur ou achat de celui-ci
et de l'antenne de réception).
Enfin, " Super TPS " permet d’avoir accès à " Tout TPS ", ainsi qu’à " Superfoot ", une chaîne
exclusive qui diffuse des grands matchs de championnat de D1, et offre un service interactif
d’information sur les matchs de football et les équipes.
De plus, tous les abonnés ont accès à un certain nombre de chaînes en option : Passions (bouquet
développé par AB Sat), Arabesque (bouquet de 8 chaînes en langue arabe), SIC (chaîne leader au
Portugal), Rythmes (bouquet axé sur la musique), et Music Choice.
Quelle que soit l'offre, l'abonné doit acheter une antenne de réception vendue aux alentours de 600
FF, s'acquitter de frais de mise à disposition du terminal numérique (250 FF) et faire un dépôt de
garantie pour le décodeur et la carte (500 FF), qui sont loués 45 FF par mois. Les décodeurs sont
également disponibles à l'achat pour un peu moins de 3 000 FF.
Lancée le 17 décembre 1996, l'offre de TPS s'est enrichie depuis cette date où le bouquet ne
comptait, que 12 chaînes thématiques contre 23 aujourd'hui. Le prix des différents bouquets a peu
évolué depuis le lancement, variant au rythme des campagnes promotionnelles.
Enfin, TPS décline également son offre TPS Cinéma sur le câble, qui comptait 58 000 abonnés au
31 mars 1998.
Les chaînes thématiques et les chaînes généralistes
TPS diffuse depuis son lancement et en exclusivité (sauf Arte et La Cinquième) les chaînes
généralistes françaises. Cette offre peut constituer un facteur important de la réussite du bouquet
compte tenu de la réception hertzienne de ces chaînes encore défectueuse dans certaines parties de
la France (on estime à 40% la population qui reçoit mal au moins l'une de ces chaînes) et de la non
© Bertrand Quélin - Groupe HEC – mars 2001
18
couverture de la totalité du territoire français par M6 et Arte/La Cinquième (90% de couverture
environ).
Les 23 chaînes thématiques de TPS offrent une large gamme de programmes qui couvrent de
nombreux domaines. Certaines des ces chaînes sont diffusées en exclusivité sur TPS. TPS reçoit ces
chaînes soit de ses actionnaires soit de prestataires extérieurs.
Enfin, pour la Coupe du Monde de football 1998, TPS a consacré une chaîne gratuite exclusivement
dédiée à cet événement pour l'ensemble de ses abonnés.
Les contrats de cinéma et les chaînes de cinéma
TPS a signé des contrats à long terme (5 ans) et en exclusivité avec 2 studios américains, Paramount
et MGM, pour respectivement 500 et 350 millions de FF. Ces contrats lui donnent accès à leurs
bibliothèques de films (dont leurs films les plus récents) pour leur diffusion sur Multivision en PPV
et sur les 4 chaînes consacrées au cinéma. TPS a également signé un contrat avec Colombia, qui lui
offre la possibilité de diffuser ses films un an après leur passage sur Canalsatellite.
Concernant les films français, TPS a eu accès à la bibliothèque des films d'UGC-DA en 1997, sur
une base non exclusive. D'autre part, TPS s'est lancé dans la coproduction de films français en 1997
avec 6 films co-produits pour 56 millions de FF. TPS a poursuivi cette politique en 1998. Le Diner
de Cons a par exemple figuré parmi les coproductions de TPS. En avril 1999, le directeur des
programmes de TPS déclarait : « Notre investissement dans le cinéma français atteint déjà 220
millions de FF, soit 20% de notre CA » (L’Expansion n°594).
Tableau 17 : Les Majors américaines sous contrat avec TPS en 1997
Studio
Paramount
MGM
Films produits/an
Films en catalogue
15
10
> 2 500
4 000*
Episodes TV en
catalogue
16 000
8 200
Source : Credit Suisse First Boston, Paramount, MGM.
* TPS n'a accès en réalité qu'à moins de 50% de cette bibliothèque de films.
Cinestar 1 et 2 proposent une soixantaine de films chaque mois, souvent récents et en première
diffusion à la télévision. Cinétoile est la chaîne des grands classiques du cinéma dont la
programmation, chaque jour, privilégie un thème (humour, science fiction, action, etc.). Ciné FAZ
propose des films récents autour de 3 thèmes déclinés sur un mois, une semaine et une nuit.
Tableau 18 : Contenu des bouquets offerts par TPS (fin 1999)
Bouquets / Chaînes
Type de programmes
Exclusivité
Principales caractéristiques du service de base
TF1
France2
France3
Arte/La Cinquième
M6
Canal Assemblée
Radios généralistes
Chaînes internationales
Multivision
Services interactifs
Europe de l’Ouest et de l’Est, Asie, chaînes arabophones
PPV (films : 29FF/film, football)
Shopping, services financiers etc.
x
TPS Cinéma
Cinestar 1
Cinestar 2
Ciné FAZ
Cinétoile
Films souvent récents
Films souvent récents
Films récents diffusés par thème
Grands classiques diffusés par thème
x
x
x
x
Chaîne généraliste en réception numérique
Chaîne généraliste en réception numérique
Chaîne généraliste en réception numérique
Chaîne généraliste en réception numérique
Chaîne généraliste en réception numérique
x
x
x
x
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
TPS Thématique
LCI
CNN
Régions
Eurosport
Infosport
Odyssée
Histoire
Escales
RFO Sat
Teletoon
Festival
Série Club
Téva
TV5
RTL 9
Mezzo
Fun TV
M6 Music
MTV
Bandiagara
Météo Express
Première chaîne d'information en continu en France
Chaîne d'information américaine en continu
Chaîne fondée sur les rédactions régionales de France 3
Chaîne sportive
Chaîne d’information sportive en continu (possibilité
d’interactivité)
Chaîne de la découverte (aventure, écologie, nature, voyages
)
Chaîne consacrée à l'histoire (reportages, archives, etc.)
Chaîne de la découverte
Chaîne fondée sur l’actualité des DOM TOM
Dessins animés, animation
Chaîne consacrée à la fiction (cinéma, téléfilms, théâtre)
Séries (western, science-fiction, comédie, etc.)
Télévision féminine
Compilation d'émissions de chaînes francophones
Chaîne généraliste (films, séries, divertissement, etc.)
Chaînes musicale (musique, opéra, danse)
Chaîne musicale pour les " jeunes " (15-25 ans)
Chaîne musicale pour les 15-35 ans
Chaîne musicale anglo-saxonne
Service interactif de jeux et multimédia
Service interactif météo
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
Source : TPS. Offres existantes fin 1999.
Multivision (PPV)
Filiale à 26% de Lyonnaise Communications et à 74% de France Telecom, Multivision diffuse sur 6
canaux une offre constituée de 3 types de programme :
• des films proposés au prix de 29FF ;
• des événements sportifs : TPS possède les droits de retransmission en PPV des matches
de la Champion League de football (autres que ceux où jouent des clubs français qui sont
diffusés en direct sur TF1), certains matches de la Coupe de la Ligue de football, du
rugby, du tennis (Roland Garros). Les prix s'étalent généralement entre 39 FF pour un
match de football ou de rugby, à 50 FF pour une soirée complète de football ;
• des spectacles : pièces de théâtre (39 FF la pièce ou abonnement annuel de 29 FF/mois)
ou concerts.
L'offre de Multivision, moins riche que celle du Kiosque, devrait générer moins d'achats de
programmes par les abonnés de TPS.
3.2.2 Distribution de l'offre
Clientèle de TPS
La clientèle de TPS, bien que peu d'éléments ne soient révélés sur elle, est sans doute plus rurale
que celle des autres opérateurs compte tenu de son offre exclusive des chaînes hertziennes
généralistes qui est particulièrement intéressante dans les régions où la réception hertzienne est
pauvre (régions isolées ou campagnes en particulier). Ainsi, 29% des abonnés à TPS domicilient
leur abonnement au Crédit Agricole, particulièrement bien implanté dans les régions rurales.
Politique de distribution
La commercialisation de l'offre de TPS s'appuie sur un très large réseau de distributeurs agréés qui
compte 6 700 revendeurs, dont 5 700 estimés actifs, i.e. réalisant au moins 3 à 5 abonnements par
mois. Ce réseau comprend aussi bien des grandes surfaces que des distributeurs spécialisés ou des
magasins d'électronique.
Non révélé par TPS, le commissionnement des revendeurs est estimé par les spécialistes du secteur
à 200-250 FF par abonné.
Pour renforcer sa stratégie de distribution, le groupe a par ailleurs mis en place un centre d'appels
téléphoniques pour répondre tant à ses abonnés actuels qu'à ses abonnés potentiels. De plus, le
© Bertrand Quélin - Groupe HEC – mars 2001
20
groupe diffuse un magazine sur ses programmes. Cette politique vise à la fois à convaincre de
nouveaux abonnés et à fidéliser les abonnés de TPS à son offre.
Le taux de désabonnement, paramètre clé pour les opérateurs, compte tenu des offres
promotionnelles nombreuses et de l'intéressement des revendeurs, est demeuré assez faible à 9,4%
au premier trimestre 1998 contre une prévision de 15% au lancement.
Marketing et promotions
TPS a appuyé très fortement le lancement de son offre par des campagnes marketing importantes.
Tous les supports traditionnels ont été sollicités : radio, télévision, affichage et hors media.
Tableau 19 : Principales opérations de promotion de TPS
Type d'opération
Date de l'opération
4 premiers mois gratuits et ‘Tout TPS’ au prix de 130 FF/mois pour 1 16/12/1996 - 30/04/1997
an
"Tout TPS" à 130 FF/mois pour un an + juin-juillet-août 97 offerts
01/06/1997 - 30/06/1997
Parabole offerte ou 500 FF à valoir sur du matériel
01/09/1997 - 31/12/1997
3 mois d'abonnement gratuits à n'importe quel bouquet
01/01/1998 - 28/02/1998
" Tout TPS " à 98 FF/mois sur toute l'année 1998
17/03/1998 - 30/06/1998
"Tout TPS" à 140 FF/mois et "Super TPS" à 175 FF/mois pendant 1 an, 21/08/1999 - 31/10/1999
parabole offerte
"Tout TPS" ou "Super TPS" à 100 FF/mois pendant 6 mois, parabole 15/01/2000 - 14/02/2000
offerte
Source : TPS, Satellifax.
TPS a ainsi très largement participé au mouvement d'investissements publicitaires massifs des
différents opérateurs de bouquets par satellite, multipliant en particulier les campagnes télévisées.
Le budget publicitaire télévision est ainsi estimé à 150 millions de FF en 1997, à 167,7 millions de
FF en 1998. En effet, la montée en puissance rapide du bouquet de TPS est cruciale pour que
l'opérateur puisse dans les années qui viennent répondre aux appels d'offre importants en matière de
programmes (football, cinéma, etc.).
L'offre de lancement de TPS s'est ainsi faite gratuitement pour les premiers abonnés au bouquet. Les
offres promotionnelles ont ensuite suivi, bien que de moins grande ampleur.
Le budget global marketing de TPS est ainsi estimé par des spécialistes du secteur à plus de 250
millions de FF pour les 2 premières années (1997 et 98) pour ensuite redescendre vers 220 millions
de FF par an.
L’accès au contenu
L’achat des programmes représente plus de la moitié du chiffre d’affaire d’un bouquet numérique.
En Europe, le football constitue le premier produit d’appel, justifiant à lui seul plus d’un tiers des
décisions d’abonnements. C’est la raison pour laquelle les enchères pour les droits du foot en
Division 1 ont atteint des sommets en 1999.
3.2.3 La technologie utilisée par TPS
TPS émet depuis le système de satellites d'Eutelstat Hot Bird. TPS a ainsi loué 5 répéteurs auprès de
la société afin de diffuser ses chaînes et radios en numérique.
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
Le groupe utilise d'autre part la technologie de France Telecom, Viaccess, pour le contrôle d'accès
alors que Thomson / Sun Interactive lui fournit les logiciels d'interactivité.
Les décodeurs de TPS sont réalisés par les principaux constructeurs mondiaux au premier rang
desquels figurent Sagem et Thomson. En janvier 2000, le terminal numérique Sagem 100%
compatible avec TPS est vendu au prix public de 2 690 FF TTC. Ce prix est le résultat de deux
composantes principales: la croissance du nombre d’abonnés TPS (qui détermine l’importance du
marché potentiel pour ce type de terminaux) ; et le partage des risques liés aux coûts des décodeurs
entre le bouquet TPS et ses fournisseurs.
L’utilisation de cette technologie permet une remise à jour immédiate (via le satellite) de tous les
logiciels utilisés par les terminaux numériques.
Le système de gestion des abonnés (abonnement, commande de programmes, etc.) peut être estimé
à environ 100 FF par abonné. Enfin, les coûts de structure de la société sont estimés à 200-250
millions de FF.
3.2.4 Les résultats financiers de TPS
Le point mort de TPS n'a cessé d'augmenter compte tenu des offres promotionnelles répétées, de la
surenchère sur les droits de diffusion, de l'ajout de nouvelles chaînes thématiques, etc. Ainsi,
initialement estimé à 700 000 abonnés, le point mort de TPS a ensuite été revu à la hausse à 900 000
abonnés.
Tableau 20 : Résultats financiers de TPS
en millions de FF
1997
1998
283
Chiffre d'affaires
1 145
Résultat d'exploitation
n.d.
-764
-959
Résultat net
-803
Sources : TF1, Schroder Salomon Smith Barney
1999
1 856
-909
-955
2000e
2 409
-767
-831
2001e
2 878
-589
-678
2002e
3 349
-136
-244
2003e
3 700
23
-91
2004e
4 063
152
22
A fin 2000, les analystes financiers estiment qu’il faudra attendre jusqu’à 2003 avant que TPS
enregistre des résultats positifs (en terme de résultat d’exploitation).
3.3 L’échec AB Sat
Le Groupe AB est le second opérateur à avoir lancé son bouquet numérique en France au travers de
sa filiale détenue à 100% AB Sat. Certaines chaînes thématiques ont d'abord été diffusées par
satellite dès avril 1996 et le 23 décembre 1996, AB Sat lançait son bouquet numérique via le
système de satellites Eutelstat II-F1. Son bouquet comprenait alors 18 chaînes thématiques pour un
prix allant de 49 FF à 199 FF.
Troisième bouquet numérique en France en nombre d'abonnés avec 65 000 abonnés au 31 mars
1997, AB Sat a conclu un accord de compatibilité de 5 ans avec Canalsatellite en mai 1997 via le
système Simulcrypt.
Le Groupe AB, qui est le plus important producteur et distributeur indépendant de programmes pour
la télévision en France - possédant l'une des plus importantes bibliothèques de programmes de
langue française dans le monde avec plus de 30 000 heures de programmes - avait choisi une
stratégie de développement moins coûteuse que ses concurrents, tant au niveau industriel
(externalisation de la gestion des abonnés, du contrôle d'accès) que des contenus (large recours à la
bibliothèque du Groupe AB) et de la promotion (moindres investissements publicitaires TV).
S’étant d’abord diversifié dans le merchandising, (vidéo, jouets, publications, musiques, jouets),
stratégie fondée sur l'exploitation des succès des productions ou programmes achetés par AB au
© Bertrand Quélin - Groupe HEC – mars 2001
22
travers de la commercialisation de produits dérivés, le groupe avait choisi de se diversifier en
devenant opérateur d'un bouquet de chaînes diffusées en numérique par satellite en 1996. Cette
diversification se présentait comme un relais naturel des activités d'AB en s'appuyant sur la vaste
bibliothèque de programmes du groupe. AB Sat a ainsi été constitué et son bouquet offert à partir du
23 décembre 1996. Limité financièrement, le groupe a dû lever des fonds en bourse afin d'assurer le
financement de cette activité qui nécessitait un investissement substantiel estimé à plus de 650
millions de FF au moment de son lancement.
Parallèlement au développement de son bouquet numérique, le Groupe AB est devenu opérateur de
chaînes thématiques. Ainsi, outre les chaînes qu'il diffuse sur son bouquet et dont il est
généralement l'actionnaire de référence, le Groupe AB a fait, fin 1997, l'acquisition de RTL9 pour
environ 200 millions de FF, une importante chaîne diffusée tant sur le câble que sur TPS.
Les difficultés rencontrées par le groupe se sont traduites par un déficit de 110 millions de FF en
1997. Elles ont forcé le Groupe AB à vendre son bouquet et se contenter d'un rôle d'opérateur de
chaînes thématiques dans le domaine de la télévision numérique. Depuis l'accord signé avec
Canalsatellite, certaines chaînes d'AB Sat (bouquet "AB Découvertes") sont également disponibles
pour les abonnés de Canalsatellite. Le bouquet de chaînes « Passion » d’AB Sat est diffusé sur TPS.
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
Liste des tableaux et figures
Tableau 1 : Evolution du parc d'abonnés à Canal + (en milliers d’abonnés).......................................5
Tableau 2 : Part de marché des principaux câblo-opérateurs (au 30/06/99)........................................6
Tableau 3 : Evolution du nombre de foyers raccordables et du nombre d'abonnés au câble ..............6
Tableau 4 : Evolution du marché de la télévision numérique par satellite (hors AB Sat, en milliers
d’abonnés)....................................................................................................................................9
Tableau 5 : Montant des droits de retransmission des matchs de football.........................................10
Tableau 6 : Evolution du nombre d'abonnés à Canalsatellite (chiffres au 31/12) ...........................111
Tableau 7 : Principales chaînes thématiques de Canal+ (1994-1998) .............................................122
Tableau 8 : Accès aux productions cinématographiques de Canal+ / Canalsatellite en 1998 .........133
Tableau 9 : Dépenses et engagements de Canal+ en matière de droits cinématographiques ..........133
Tableau 10 : Principaux contrats sportifs de Canal+/Canalsatellite (en italique lorsque Canalsatellite
est concerné) ............................................................................................................................144
Tableau 11 : Dépenses et engagements de Canal+ en matière de contrats sportifs .........................144
Tableau 12 : Abonnés en numérique de Canal+ en France .............................................................155
Tableau 13 : Profil des abonnés de Canal + en 1996.......................................................................155
Tableau 14 : Principales opérations de promotion de Canalsatellite .................................................16
Tableau 15 : Résultats financiers de Canalsatellite............................................................................17
Tableau 16 : Evolution du nombre d'abonnés à TPS (hors TPS Cinéma sur le câble) ....................177
Tableau 17 : Les Majors américaines sous contrat avec TPS en 1997 ..............................................19
Tableau 18 : Contenu des bouquets offerts par TPS (fin 1999).........................................................19
Tableau 19 : Principales opérations de promotion de TPS ................................................................21
Tableau 20 : Résultats financiers de TPS.........................................................................................222
© Bertrand Quélin - Groupe HEC – mars 2001
24
Annexes
Annexe 1 : La technologie de la télévision numérique
La technologie du numérique
Les systèmes de production et de transmission utilisés traditionnellement sont analogiques : l'information est représentée par
l'intensité d'une grandeur physique, souvent une tension électrique. L'alliance de l'informatique et de l'audiovisuel a permis la mise au
point de systèmes de diffusion numérique : l'information est représentée par une suite de " 0 " et de " 1 ". Dans son processus de
numérisation puis de diffusion, l'information passe par plusieurs phases avant de parvenir à l'abonné. Les principales en sont :
• le codage, qui consiste à transcrire l'information sous forme de " 0 " et de " 1 " ;
• la compression : d'une image à l'autre, certaines informations se répètent, la numérisation va se limiter aux éléments qui diffèrent.
Cette technique, appelée " compression ", permet ainsi de multiplier le nombre de chaînes par canaux (dans un rapport de 1 à un
maximum de 15-20 par rapport à la diffusion analogique) ;
• en matière de codage et de compression, la définition d'un langage universel dont la dernière version s'appelle MPEG-2 DVB
(MPEG est le protocole de langage et DVB le protocole de transport) a été adoptée. NDS (filiale de l'actionnaire majoritaire de
BSkyB, News Corp.) fournit le système de compression de BSkyB, Philips celui de Canal+, General Instrument celui des cabloopérateurs britanniques ;
• le cryptage : le " contrôle d'accès " (C/A), élément critique du système qui en assure sa sécurité, est le logiciel qui permet à un
diffuseur de s'assurer que seuls ses abonnés pourront voir ses programmes. Ce système est à la base du cryptage. Il existe
plusieurs systèmes de C/A : Médiaguard (développé par la SECA et adopté par Canal+ en Europe et BDB en Angleterre),
Viaccess (développé par France Telecom et adopté par TPS et AB Sat), Irdeto (Kirch pour Premier/DF1), NDS (BSkyB),
Kudelski (Via Digital). Enfin, afin d'assurer la compatibilité des systèmes (et donc des décodeurs), 2 normes existent en 1998 :
Multicrypt qui est un système totalement ouvert et développé par France Telecom, et Simulcrypt qui a été développé par les
opérateurs de télévision payante et qui permet à un abonné de recevoir des programmes utilisant des C/A différents, sous réserve
que les opérateurs se soient entendus préalablement (comme AB Sat et Canalsatellite) ;
• la modulation : le flux de données est transformé en un signal de fréquence radio caractérisé par une amplitude, une fréquence et
une phase. La modulation permet le transport des données jusqu'à l'abonné ;
• le terminal : l'utilisateur reçoit les données sur son décodeur. Celui-ci assure les processus de démodulation, déchiffrage et
décodage des informations avant de les retransmettre sur le téléviseur. Le décodeur intègre les différents systèmes décrits (C/A,
API, etc.). Les fabricants de décodeurs sont de grands groupes industriels d'électronique comme Philips, Pace, Matsushita,
Sagem, Pioneer, etc. ;
• l'interactivité : le système d'interactivité (API, Applications Programming Interface) est le système d'exploitation du logiciel présent
dans le décodeur. Il s'agit schématiquement du système de dialogue entre l'opérateur et l'abonné. En liaison avec le guide
électronique de programmes (EPG), il permet à l'utilisateur de choisir ses programmes, commander des films en PPV, consulter
Internet, etc. Il existe 3 principaux standards : Open TV (conçu par Thomson et Sun pour BSkyB ou TPS),
MHEG/MediaHighway (SECA pour Canal+ et BDB), Navio (Netscape et Oracle pour C&WC en Angleterre) ;
• enfin, il est important de noter que les téléviseurs actuels sont toujours analogiques dans leur très grande majorité et n'assurent donc
pas une exploitation optimale des avantages de la télévision numérique, en particulier en terme de qualité de la réception.
Trois principaux modes de diffusion : le satellite, les réseaux câblés et les réseaux hertziens.
Les caractéristiques de la télévision numérique par satellite :
Un réseau de télédiffusion par satellite comprend :
• une station terrestre émettrice transmettant les programmes de télévision vers le satellite, qui reçoit le signal sur un transponder ou
répéteur donné (canal) ;
• des satellites ré-émettant ces signaux vers une large zone géographique, après avoir démodulé le signal reçu puis l'avoir remodulé à
une autre fréquence ;
• des antennes de réception individuelles de 60 cm à 1 m de diamètre pointées vers un satellite.
Fin 1997, la capacité de diffusion atteint près de 1 500 programmes (analogiques et numériques) sur l'Europe. La précocité de ce
moyen de transmission s'explique par trois facteurs essentiels :
• simplicité et rapidité de mise en oeuvre des services : une fois le satellite sur orbite, l'opérateur de bouquet peut lancer son service,
l'équipement de réception étant à la charge de l'abonné ;
• la couverture est internationale, assurant de larges bassins d'audience et permettant d'échapper aux réglementations nationales plus
rigides (seules les directives européennes s'appliquent aux programmes satellitaires transnationaux) ;
• son coût demeure attractif : entre 15 et 40 millions de FF/répéteur/an (à titre de comparaison, TF1 a dépensé 427 millions de FF de
frais de diffusion en analogique hertzien pour sa chaîne en 1997).
Cependant, en n'offrant comme voie de retour pour les abonnés que la ligne téléphonique et ainsi en limitant les possibilités
d'interactivité, la télévision par satellite affiche une moindre efficacité par rapport à un système de diffusion comme le câble.
Le marché européen du satellite est dominé par le duopole constitué par Société Européenne de Satellite (SES/Astra) et par Eutelsat
qui détiennent à eux deux près de 60% des canaux de diffusion.
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
Annexe 1 (suite) : La technologie de la télévision numérique
Les caractéristiques de la télévision numérique par câble :
Les réseaux câblés sont des réseaux construits pour distribuer des services de télévision (mais aussi de téléphonie) à des boucles
d'abonnés, à partir d'une tête de réseau.
La diffusion numérique ne rencontre pas d'obstacles majeurs sur les réseaux câblés :
• le signal numérique reçu par satellite ou en hertzien en tête de réseau est traité en installant un modulateur numérique pour chaque
canal, et en associant une modulation câble au signal reçu. En France, où l'équipement est relativement récent, l'investissement
s'élèverait à quelques centaines de milliers de francs pour chaque tête de réseau ;
• un terminal numérique installé chez l'abonné permet la réception des chaînes pour les autres systèmes.
Les réseaux câblés sont le plus souvent basés sur des architectures en arbre, avec des liaisons de distribution en coaxial. Ils offrent en
général une possibilité d'interactivité asymétrique. Par conséquent, une étape du développement des réseaux câblés passe par une
amélioration technique adaptée à la distribution de services bidirectionnels (services interactifs) : l'introduction de la fibre optique
dans la boucle locale pour remplacer les connections primaires en coaxial. Celle-ci permet de s'affranchir de la cascade de répéteurs
requise en raison de l'affaiblissement des signaux transmis par le câble.
Il existe 5 types d'architectures : hybride (mélange coaxial/fibre), Fiber to the node (la fibre va jusqu'au noeud du réseau), Fiber to the
curb (la fibre va jusqu'au trottoir), Fiber to the building (la fibre va jusqu'à l'immeuble), Fiber to the home (la fibre va jusque chez
l'abonné).
Ainsi, après des adaptations progressives, visant en particulier à améliorer la voie de retour, le câble devrait représenter le support
offrant les plus grandes possibilités d'interactivité et le plus grand nombre de services, combinant téléphonie et télévision.
Les caractéristiques de la télévision numérique terrestre par voie hertzienne :
Le réseau hertzien de diffusion de la télévision analogique domine le marché de la télévision en Europe : il reste le seul moyen de
réception de la télévision dans plus de 60% des foyers. D'où l'idée de faire évoluer ce réseau vers le numérique afin de favoriser la
pénétration d'une offre multichaînes.
Le développement de la télévision numérique terrestre sera relativement facile dans la mesure où il utilise largement des
infrastructures existantes :
• le réseau de transmission numérique utilise l'infrastructure analogique. D'après TDF, l'emplacement des points hauts, notamment,
n'a pas besoin d'être modifié et ces derniers sont réexploitables en les équipant de nouveaux émetteurs numériques. Le coût d'un
émetteur numérique avoisine les 6 millions de francs, et l'implantation des équipements numériques se fera progressivement à
partir d'un bassin géographique limité ;
• chez l'abonné, l'antenne-rateau n'a pas besoin d'être modifiée, mais un décodeur numérique sera nécessaire pour démoduler les
signaux et les recevoir sur les récepteurs de télévision analogique.
Cependant, à l'exception de quelques pays (Royaume-Uni, Suède, Danemark et Finlande), l'utilisation du réseau hertzien demeure
encore une possibilité embryonnaire, en comparaison des solutions câble et satellite. Elle se heurte en effet à un problème technique.
L'encombrement du spectre hertzien par la diffusion des chaînes analogiques permet difficilement de dégager de nouvelles
fréquences pour la mise en place d'un réseau numérique. Et ce d'autant moins que le taux de compression possible en télévision
numérique terrestre est limité à un coefficient de 4 (contre généralement 8 pour les autres modes).
Les capacités de la télévision numérique hertzienne restent encore limitées pour ce qui concerne l'interactivité. De la même façon que
pour le satellite, la seule voie de retour reste l'utilisation du téléphone.
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Annexe 2 : Audience des chaînes auprès des abonnés du câble et du satellite 1998
Résultats de l'enquête AUDICABSAT 1998
Chaîne
TF1
France 2
France 3
Canal+
La Cinquième
Arte
M6
13ème Rue
AB Sports
AB 1
Animaux
ARD
BBC Prime
BBC World
Bloomberg
C:
Canal+ Bleu
Canal+ Jaune
Canal Auto
Canal J
Canal Jimmy
Cartoon Network
Ciné-Cinéfil
Ciné-Cinéma
Ciné-Cinéma 2
Ciné-Cinéma 3
Cinestar 1
Cinestar 2
Cinetoile
CNN
Comédie
Demain !
Disney Channel
Euronews
Eurosport
A
B
C
D
99,9%
99,9%
99,9%
99,9%
99,9%
99,9%
98,5%
30,0%
29,9%
11,6%
6,1%
34,4%
24,0%
24,2%
52,4%
22,8%
25,6%
25,5%
14,9%
80,4%
73,0%
32,8%
27,2%
28,1%
22,1%
22,0%
14,5%
13,3%
14,0%
57,7%
30,7%
29,6%
22,2%
80,0%
96,9%
7 357 600
7 357 600
7 357 600
7 357 600
7 357 600
7 357 600
7 258 600
2 210 200
2 204 400
854 900
448 900
2 530 700
1 764 600
1 779 100
3 863 100
1 676 300
1 889 200
1 880 900
1 098 600
5 920 800
5 373 700
2 415 900
2 000 500
2 072 300
1 624 200
1 619 800
1 066 100
980 500
1 028 000
7 250 900
2 264 600
2 179 700
1 636 700
5 895 700
7 135 900
6 541 100
5 739 100
5 458 800
3 566 800
1 378 900
1 467 500
4 934 500
545 300
247 700
194 300
70 000
136 300
85 900
54 600
172 000
174 900
601 800
535 500
39 400
953 700
624 400
321 900
262 000
645 500
391 100
298 800
509 300
395 600
242 900
227 100
420 800
110 200
552 900
809 900
2 287 800
7 089 100
6 620 600
6 589 300
4 640 400
2 436 900
2 749 300
6 169 600
834 300
464 400
317 300
134 100
226 600
149 500
101 200
339 100
337 400
990 000
921 200
88 100
1 574 100
1 157 200
531 900
504 000
1 090 000
679 900
547 500
744 700
638 200
443 900
440 300
735 000
240 200
802 400
1 386 500
4 344 400
Chaîne
Fashion TV
Festival
Forum Planète
Fox Kids
France Courses
Fr. Supervision
Fun TV
Histoire
La Chaîne Météo
LCI
MCM
Météo Express
TMC
MTV
Muzzik
NBC Europe
Nostalgie La Télé
Odyssée
Paris-Première
Planète
RAI
RTBF1
RTL9
RTL Télévision
RTPI
Série Club
Télétoon
Teva
TNT
TSR
TV5
TVEI
VH-1
Voyage
ZDF
A
B
C
D
41,2%
17,8%
29,7%
29,6%
44,8%
16,0%
14,1%
18,2%
62,7%
82,3%
79,5%
16,4%
74,3%
77,5%
12,0%
40,7%
30,1%
27,6%
72,8%
78,1%
63,6%
10,1%
70,4%
20,3%
41,3%
48,5%
28,6%
30,4%
25,5%
6,6%
97,2%
9,0%
14,0%
40,1%
40,1%
3 032 000
1 308 000
2 187 600
2 179 100
3 302 700
1 177 500
1 040 000
1 337 500
4 616 500
6 061 600
5 854 600
1 205 900
5 474 100
5 712 100
883 700
2 996 400
2 214 200
2 033 000
5 361 600
5 755 800
4 685 500
746 200
5 184 500
1 494 600
3 042 100
3 572 400
2 108 200
2 236 100
1 878 400
487 700
7 161 800
665 400
1 032 500
2 951 800
2 952 800
236 300
182 400
155 000
364 100
190 400
96 000
154 700
129 200
742 000
1 646 700
1 199 200
161 100
1 551 400
802 400
86 700
82 700
227 500
460 200
1 061 500
1 205 600
256 400
174 500
2 467 200
228 700
141 100
737 000
507 600
369 600
118 500
87 700
947 600
137 300
80 600
687 600
143 600
454 500
374 600
337 600
529 600
342 500
196 500
246 200
254 600
1 183 800
2 311 400
1 883 100
257 700
2 648 400
1 239 600
163 400
142 000
418 100
774 400
1 900 800
2 089 100
511 700
297 400
3 404 800
476 100
297 100
1 189 200
799 500
718 500
207 800
129 500
1 770 700
271 500
139 000
1 107 200
243 900
Source : Médiamétrie, Satellifax.
AUDICABSAT est un outil de mesure d'audience de la télévision auprès des personnes de 4 ans et
plus abonnées au service de base du câble (recevant au moins 15 chaînes) ou recevant un bouquet
numérique (hors AB Sat). Le panel Audicabsat - Janvier 1998 s'est déroulé sur 3 semaines du 17
janvier au 6 février 1998. L'échantillon représentatif de la population abonnée au câble ou recevant
un bouquet numérique est constitué de :
• panel câble : 2 107 personnes âgées de 15 ou plus et 638 enfants âgés de 4 à 14 ans ;
• panel satellite : 1 342 personnes âgées de 15 ou plus et 429 enfants âgés de 4 à 14 ans.
Selon cette étude, le nombre de personnes abonnées au service de base du câble ou recevant un
bouquet Canalsatellite ou TPS est de 6 143 800 pour celles âgées de 15 ou plus ; et, 1 222 000 pour
celles âgées de 4 à 14 ans (pour les abonnés au câble seul, ces chiffres sont respectivement de 3 545
000 et 707 000). Auprès des abonnés au câble, les chaînes hertziennes ont une audience de 75,1%
contre 24,9% pour les autres chaînes, alors qu'auprès des abonnés du câble et des bouquets
numériques, ces audiences sont respectivement de 71,1% et 28,9%.
Les colonnes A et B représentent, respectivement en pourcentage et en nombre d'individus,
l'initialisation des chaînes, c'est à dire la population recevant effectivement la chaîne mentionnée.
Les colonnes C et D représentent respectivement la couverture semaine et la couverture 3 semaines
des chaînes, c'est à dire la population ayant regardé au moins un instant la chaîne en moyenne par
semaine (couverture semaine) ou au cours des trois semaines (couverture 3 semaines).
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
Annexe 3 : L’offre commerciale de TPS en 1998.
L'offre commerciale de TPS s'articule autour de 3 bouquets : " TPS Thématique ", " TPS Cinéma ",
et " Tout TPS ".
Toutes ces offres comprennent un même service de base :
• 7 chaînes nationales en qualité de réception numérique (TF1, France 2 et France 3,
Arte/La Cinquième, M6, Canal Assemblée) ;
• une sélection des principales radios généralistes ;
• l'accès à la télévision à la carte (PPV) : Multivision ;
• l'accès à des services interactifs (courses de chevaux à domicile, des comparatifs auto,
l'enneigement des stations de ski, du téléachat, un service de banque à domicile
développé avec le Crédit Agricole, etc.).
" TPS Cinéma " inclut d'autre part 3 chaînes cinéma (Cinestar 1 et 2 et Cinétoile) qui diffusent
environ 150 films différents par mois et une trentaine par jour. Le prix de ce bouquet est de
100FF/mois (hors location du décodeur ou achat de celui-ci et de l'antenne de réception).
" TPS Thématique " comprend de son côté 19 chaînes thématiques et est offert au prix de
90FF/mois (hors location du décodeur ou achat de celui-ci et de l'antenne de réception).
Enfin, " Tout TPS " cumule ces 2 offres pour 150 FF/mois (hors location du décodeur ou achat de
celui-ci et de l'antenne de réception).
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Annexe 4 : Canalsatellite - évolution de l’offre commerciale et contenu des bouquets
Tableau 21 : Evolution de l'offre commerciale de Canalsatellite
Date
Offre
Contenu
Janv. 1994
Programme de base
(offre analogique)
8 chaînes thématiques
2 chaînes ciné (Ciné Cinéma et Ciné Cinéfil)
136FF/mois
50FF/mois
Janv. 1995
Programme de base
(offre analogique)
8 chaînes thématiques
TMC et LCI
2 chaînes ciné (Ciné Cinéma et Ciné Cinéfil)
138FF/mois
25FF/mois
55FF/mois
Avril 1996
Canalsatellite Thématiques
16 chaînes thématiques + accès PPV
4 chaînes ciné (Ciné Cinéma I, II, III et Ciné Cinéfil)
Avril 1997
Canalsatellite Thématiques
20 chaînes thématiques + accès PPV
98FF/mois
4 chaînes ciné (Ciné Cinéma I, II, III et Ciné Cinéfil)
55FF/mois
Disney Channel
35FF/mois
20 chaînes thématiques+ accès PPV + 4 chaînes ciné + Disney Channel 158FF/mois
Canalsatellite Etoiles
Mars 1998
Canalsatellite
Thématiques
Canalsatellite
Grand Spectacle
Août 1999
Canalsatellite
Thématiques
Canalsatellite
Grand Spectacle
Prix
98FF/mois
55FF/mois
30 chaînes thématiques + accès PPV
110FF/mois
3 chaînes ciné (Ciné Cinéma I, II, III)
35FF/mois
Ciné Cinéfil
20FF/mois
Disney Channel
35FF/mois
30 chaînes thématiques+ accès PPV + 3 chaînes ciné + Disney Channel 149FF/mois
Ciné Cinéfil
20FF/mois
36 chaînes thématiques + accès PPV
110FF/mois
4 chaînes ciné (Ciné Cinéma I, II, III + Ciné Classics)
55FF/mois
Disney Channel
35FF/mois
6 chaînes Découverte
79FF/mois
1 chaînes Classique et Jazz
30FF/mois
1 chaîne Peche, Chasse et Nature
30FF/mois
Option téléchargement (jeux vidéo, logiciels,...)
35FF/mois
36 chaînes thématiques+ accès PPV + 4 chaînes ciné + Disney Channel 165FF/mois
6 chaînes Découverte
79FF/mois
1 chaînes Classique et Jazz
30FF/mois
1 chaîne Peche, Chasse et Nature
30FF/mois
Option téléchargement (jeux vidéo, logiciels,...)
35FF/mois
Source : Canal+, Pathé, Canalsatellite.
Tableau 22 : Contenu des bouquets offerts par Canalsatellite
Chaîne
Type de programmes
Chaînes Sportives
Eurosport
Pathé Sport
Equidia
L’Equipe TV
OM TV
Moteurs
Kiosque
80 disciplines représentées
Basket ball, hockey sur glace, sports US, golf, football,...
Chaîne généraliste du cheval
Chaîne d’information sur le sport
Chaîne consacrée au club de football OM
Chaîne dédiée au monde du moteur
Tous les matches de football de D1 et Formule 1 sur 6 canaux
Cinéma
TCM
Ciné Cinéma I
Ciné Cinéma II
Ciné Cinéma III
Ciné Cinéma I (16/9)
Ciné Classics
Kiosque
Les plus grand films hollywoodiens
Films récents français et étrangers, tous les genres, en VF et VO
Films récents français et étrangers, tous les genres, en VF et VO
Films récents français et étrangers, tous les genres, en VF et VO
Les programmes de cinécinémas en format 16/9E
Grands classiques du cinéma en noir et blanc
Films très récents, à gros succès, sur commande
T*
GS*
x
x
x
x
x
35FF/mois
par mois
pour les 3
x
x
x
x
x
x
20FF/mois 20FF/mois
x
x
Exclusivité
x
x
Charme
XXL
Chaîne coquine
x
x
x
Découverte
Planète
Planète 2
Documentaires, grands reportages : nature, science, histoire, culture ...
x
x
x
La télévision numérique en France : un exemple de concurrence duopolistique
Forum
Voyage
Seasons
RFO Sat
H
Enciclopedia
Animaux
Escales
KTO
Débats, documentaires sur questions d'actualité, histoire
Voyages et loisirs
Documentaires, reportages, conseils : pêche, chasse et nature
Chaîne de l’outre-mer
Chaîne historique
Programmes sur la géographie, histoire, pensée,...
Documentaires et séries consacrées aux animaux sauvages et familiers
Reportages et documentaires pour s’evader dans le monde entier.
Chaîne catholique
x
x
x
x
30FF/mois 30FF/mois
x
x
x
Enfants
Canal J
Cartoon Network
Fox Kids
Disney Channel
Magazines, jeux, films et dessins animés
Dessins animés
Dessins animés, magazines
Films, animations, séries, dessins animés
x
x
x
35FF/mois
x
x
x
x
x
x
x
x
Information
I
BBC World
LCI
Euro News
CNN International
Bloomberg TV
Info en continu
Information 24h sur 24
Information en continu, journal, interviews, magazines
Chaîne européenne de l'information en plusieurs langues
N°1 de l'information dans le monde
Informations économiques et financières
x
x
x
x
x
x
x
x
x
Généralistes
TMC
TV5
Films, séries, magazines
Compilation d'émissions des chaînes francophones
x
x
x
x
x
Détente
AB1
Canal Jimmy
13ème Rue
Comédie
Paris Première
Fashion TV
Séries cultes, clips et concerts
Séries cultes, concerts, magazines, films
Action, science-fiction, suspense et frissons
Emissions de divertissement et d'humour
Emissions de culture (théâtre, cinéma, mode, littérature)
Clips de défilés de mode
x
x
x
x
x
x
x
X
X
X
x
x
x
x
x
Musique
MCM
MTV
RFM TV
Multi Music
MCM Africa
Muzzik
Chansons françaises et internationales, émissions sur l'actualité des groupes
Chansons internationales (en anglais)
Grands succès musicaux depuis les années 80
15 programmes radiophon. spécialisés (rap, rock, dance...) - sans publicité
Musique africaine, clips, concerts
Musique classique, jazz et musiques du monde
x
x
x
x
X
x
30FF/mois
3 chaînes
x
Prévisions nationales et régionales, jardinage, écologie
Chaîne de l'emploi
x
x
x
x
Programmation sur le luxe, le calme et la volupté
Chaîne paneuropéenne dédiée au tourisme
Téléachat mondial
Petites annonces sur l’immobilier, l’emploi,...
x
x
Services
La chaîne météo
Demain
Csat
WL
Libertytv.com
Canal Club
CTV
Généralistes
Monte Carlo TMC
TV5
Chaîne internationale : le meilleur des émissions des chaînes francophones
Internationale
Arte, La cinquième
Anglophones
TNT, Travel, NBC Europe-CNBC Europe
Europe
Espagne (3), Portugal (1), Italie (1), Pays-Bas (1), Allemagne (21)
Arabes
RTM, ESC1, TV7
Cyberspace
Game One
C:
Téléchargement de jeux video et logiciels sur ordinateur
50FF/mois 50FF/mois
X
Source : Canalsatellite. Offres existantes en janvier 2000 ;* T = Canalsatellite Thématiques et GS = Canalsatellite Grand Spectacle.
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