Chapter Seven:
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MANUEL DE RESSOURCES DES FCC 301-75 rue Albert Street, Ottawa Ontario K1P 5E7 T 613 236 2664 F 613 236 1621 cfc-fcc.ca Communications & marketing à l’intention des FC canadiennes FC-PAIRS: Fondation communautaire - Perfectionnement, appui, innovation, réseautage, savoir REMERCIEMENTS Les Fondations communautaires du Canada tient à remercier tous ceux et celles qui ont contribué à l’élaboration de ce guide. Anne-Marie McElrone, experte-conseil en communications, FCC, pour la rédaction Jane Humphries, directrice, Organisation et développement professionnel, FCC, pour la coordination et la révision Amy Thompson, coordonnatrice de projet, FCC, pour le graphisme Skana Gee, experte-conseil, pour la révision et la lecture d’épreuves Un merci tout spécial au groupe de consultation, qui a gracieusement partagé leur temps et leurs expériences. Jane Barry, directrice générale, Greater Saint John Community Foundation Vanessa Greebe, directrice des communications, Victoria Foundation Cindy Lindsay, directrice générale, Guelph Community Foundation LuAnn Lovlin, directrice des communications, The Winnipeg Foundation Garry Morehouse, directeur général, Huronia Communities Foundation Ce guide est un témoignage de la créativité, de l’innovation et de l’esprit de partage qui animent le mouvement des fondations communautaires au Canada. Pour plus d’information sur cet atelier ou sur d’autres ressources de FC-PAIRS : Jane Humphries, directrice, Organisation et développement professionnel Fondations communautaires du Canada [email protected] ou 1 519 725-3353 FC-PAIRS : Fondation communautaire – perfectionnement, appui, innovation, réseautage, savoir ISBN 0-9780786-0-8 © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes Utilisation et adaptation du matériel des FCC Les Fondations communautaires du Canada se sont engagées à partager leurs ressources et leurs connaissances. De nombreuses publications des FCC sont disponibles gratuitement sur Internet. Vous pouvez vous procurer les autres auprès des FCC. Les références à ce guide ou la reproduction d’extraits doivent s’accompagner de la mention du nom complet du document, de sa date de publication et des FCC. Les personnes qui souhaitent adapter le document ou en utiliser des sections substantielles doivent obtenir l’autorisation des FCC. Pour en savoir plus sur nos normes de reproduction, veuillez communiquer avec les FCC au 1 613 236-2664 ou à [email protected] ou consulter notre site Internet : www.cfcfcc.ca. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 3 Table des matières Chapitre I : Travail préparatoire ....................................7 Sources / Ressources ...............................15 Chapitre II : Élaboration d’une stratégie de communications-marketing ........................................16 Sources / Ressources ...............................26 Chapitre III : Mise en œuvre et évaluation de votre stratégie………… ..........................................................27 Sources / Ressources ..............................36 Chapitre IV : Matériel promotionnel et marketing sur le Web............................................................................37 Sources / Ressources ..............................51 Chapitre V : Activités, allocutions et présentations..53 Sources/Ressources ................................77 Chapitre VI : Relations de presse et publicité ...........78 Sources / Ressources ..............................97 Chapitre VII : Image de marque...................................98 Sources / Ressources ............................ 106 Chapitre VIII : Communiquer le leadership ..............107 © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 4 Cédérom d’exemples et de modèles Chapitre I • Huronia Market Research • Huronia Market Research Summary Chapitre II • Victoria Foundation Communications Strategy Chapitre III • Guelph Community Foundation Communications Audit Chapitre IV • Community Foundation of Oakville Brochure • Hamilton Community Foundation Charitable Giving Guide • London Community Foundation Brochure • Toronto Community Foundation Donor-Advised Fund Brochure • Autorisation de publier • Winnipeg Foundation Agency Endowment E-newsletter • Winnipeg Foundation Professional Advisor E-newsletter Chapitre V • Liste de contrôle – planification d’un événement • La Victoria Foundation 70th plan de communications • The Calgary Foundation 50th Anniversary Communications Plan Chapitre VI • Guide des relations médiatiques pour les organisations subventionnées par The Calgary Foundation • Chroniques du Saint John Telegraph Journal • Email pitch to reporters and related clippings • Huronia Ad Examples © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 5 Introduction Ce guide s’adresse aux responsables des communicationsmarketing. Vous avez souvent à porter plusieurs chapeaux – souvent simultanément. Vous êtes bousculés par le temps et ne pouvez pas toujours compter sur le soutien d’un expert-conseil en communication ou d’un membre du personnel. Les trois premiers chapitres du guide portent sur l’élaboration et la réalisation d’une stratégie de communications-marketing fondée sur un cadre de travail et les principes d’une bonne planification. La deuxième partie du guide repose en grande partie sur des expériences de fondations communautaires qui illustrent de bonnes pratiques en communications. Vous n’êtes pas tenus de lire ce guide du début à la fin. C’est un d’outil « ponctuel » qui répond bien aux besoins de chacun d’entre nous. Consultez la liste de contrôle au début de chaque chapitre pour trouver le sujet qui vous intéresse. Vous trouverez aussi dans la marge des trucs rapides, des façons de gagner du temps et des modèles qui vous éviteront de réinventer la roue. Une mise en garde s’impose, cependant. Même si vous n’avez pas à lire le guide du début à la fin, vous devez cependant élaborer, suivre et évaluer une stratégie. Si vous sautez cette étape du processus de communications-marketing, vous risquez d’avoir à en payer le prix, en temps et en argent. Cédérom d’exemples et de modèles Ce guide s’accompagne d’un cédérom qui vous donne accès à des documents plus détaillés : analyse et plan de communications, brochures diverses, coupures de presse et autres outils. Autres ressources Pour plus d’information sur les outils de communication et de marketing destinés à aider votre fondation à élaborer, réaliser et évaluer votre propre stratégie de communications-marketing, consultez le site des FCC (www.cfc-fcc.ca) ou votre coordonnateur régional. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 6 LES PRINCIPES DE BASE Chapitre I : Travail préparatoire Liste de contrôle Ce chapitre vous aidera à : √ Identifier votre équipe de communications-marketing √ Faire le point sur votre fondation et votre collectivité √ Identifier les forces, les faiblesses, les possibilités et les enjeux de votre fondation √ Établir vos objectifs de communication √ Élaborer vos messages clés À faire vous-même Identifiez votre équipe de communications-marketing : De trois à six personnes qui travailleront de concert à l’élaboration d’une stratégie pour votre fondation. Dans le cas des petites fondations, cette équipe sera vraisemblablement formée de bénévoles, tandis que les plus grandes pourront y inclure au moins un membre du personnel. Dans tous les cas, l’équipe devra compter des personnes ayant les qualités suivantes : • une solide connaissance pratique de la fondation • une compréhension du mouvement des fondations communautaires et de leur potentiel • des liens avec les donateurs, les donateurs potentiels et autres personnes pouvant avoir un effet déterminant pour la réussite de la fondation • une bonne connaissance des forces, faiblesses, enjeux, organismes et initiatives locales • une expertise du marketing et des communications : expérience du journalisme, des relations publiques ou de la publicité, etc. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 7 Secret du métier : Assurez-vous d’avoir dans votre équipe des penseurs et des gens d’action, en particulier si elle n’est formée que de bénévoles. Certains vous apporteront leurs connaissances, mais vous aurez aussi besoin de gens qui ont le temps et l’énergie pour mettre en œuvre votre stratégie. • au moins une personne pouvant apporter un point de vue extérieur : membre du personnel ou du conseil d’un autre organisme caritatif, militant communautaire d’expérience ou personne d’affaires profondément engagée dans la collectivité • au moins un membre du conseil ayant la crédibilité et l’expérience nécessaires pour susciter l’appui à une stratégie de marketing Faites le point sur votre fondation : Entendez-vous sur le profil de votre fondation en effectuant une évaluation objective de son rôle et de sa situation au sein de la collectivité. Conviez les membres de votre conseil à collaborer à ce processus. Vous pouvez même faire appel aux services d’un animateur externe afin de vous assurer de la participation pleine et entière de chacun. Notez toutes les réponses sur un tableau de présentation. Une fois compilées, elles vous seront très utiles pour le processus de planification. Voici quelques questions qui pourraient vous aider à faire le point : • Quelles sont la mission et la vision de votre fondation ? Votre équipe les saisit-elle bien ? Les appuie-t-elle ? Sont-elles encore pertinentes ? • Quelle est la situation actuelle de votre fondation ? Estelle active ou plutôt inactive ? Dispose-t-elle d’assises solides sur le plan de la gestion, de la gouvernance, de l’administration, etc. ? • Quels sont vos objectifs actuels ? Êtes-vous en voie de les réaliser ? Sinon, pourquoi ? • De combien de membres du personnel et du conseil disposez-vous ? • Quelles sont les forces internes de votre fondation ? Ses faiblesses ? © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 8 Secret du métier Faites le ménage avant d’élaborer votre stratégie de marketing. Tout le monde s’entend-il sur votre mission et votre vision ? Votre fondation peut-elle compter sur de bonnes méthodes de gestion, de gouvernance et d’administration ? • Comment votre fondation est-elle perçue au sein de la collectivité ? Est-elle bien connue ou non ? Où se situe-telle par rapport aux autres organismes caritatifs ? • Y a-t-il à l’échelle locale d’autres organismes exerçant des activités similaires à celles de votre fondation ? En quoi votre fondation se distingue-t-elle ? • Comment faites-vous votre promotion ? Est-ce efficace ? Dans l’affirmative, pourquoi ? Sinon, pourquoi ? • Quelles leçons avez-vous tirées de vos activités promotionnelles antérieures ? Votre organisme devrait-il faire une évaluation de ses communications ? (Vous trouverez des détails et un modèle au chapitre III, Mise en œuvre et évaluation de votre stratégie). Faites le point sur votre fondation : En collaboration avec votre conseil et votre comité de planification, analysez la situation de votre collectivité. Voici quelques questions à vous poser : • Quels sont les principaux enjeux et leurs conséquences sur la collectivité ? • Quelle est la situation des autres organismes caritatifs locaux ? • Retrouve-t-on dans votre localité des tendances ou enjeux nationaux ? • Existe-t-il des études ou sondages susceptibles de vous aider à mieux comprendre la constitution de votre collectivité ? Le document Créer des ponts des FCC comprend une liste de sources de données locales crédibles. • Qui sont vos alliés ? Avez-vous des concurrents ? Comme à l’étape précédente, compilez les réponses à ces questions et intégrez-les à votre stratégie globale de marketing. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 9 Identifiez les possibilités et les enjeux de votre fondation : Les questions suivantes vous y aideront. • Comment optimiser nos forces ? • Comment contrer nos faiblesses ? • À la lumière de nos forces et faiblesses, quelles sont nos possibilités actuelles et comment faire en sorte d’en tirer le maximum ? • À la lumière de la situation locale et des faiblesses ou limites de la fondation, quels sont nos principaux enjeux ? • Comment atténuer ou contrer ces enjeux ? Exemples : Forces : • Un conseil compétent, composé de membres qui participent activement aux comités et qui sont aussi des donateurs • Un processus de subventions éprouvé, faisant l’objet d’un suivi efficace • Une structure simple et coordonnée fondée sur des comités Faiblesses : • Le manque de diversité ethnique ou culturelle parmi les membres de notre conseil et nos bénévoles • Un appui insuffisant de la part du personnel • La méconnaissance du concept de fondation communautaire dans notre région © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 10 Possibilités : • Lorsque les organismes artistiques locaux ont été ébranlés par des coupures budgétaires, The Hamilton Foundation y a vu une occasion d’aider ces groupes à s’unir et à trouver des solutions acceptables pour tous. • Durant des décennies, la Vancouver Foundation a joué un rôle clé dans l’amélioration des conditions de vie du quartier Eastside, en travaillant à la mise en place de solutions avec les agences gouvernementales, les groupes communautaires, les leaders du milieu des affaires et les résidants. • La vallée de l’Okanagan exerce sur les retraités un attrait de plus en plus grand. Plusieurs fondations communautaires de la région y voient une nouvelle source de donateurs et de bénévoles. Enjeux : • Bon nombre de fondations communautaires sont confrontées à une concurrence grandissante, en particulier dans le secteur des fonds orientés par le donateur. • L’augmentation de la visibilité des fondations communautaires peut entraîner une hausse des demandes de subventions impossible à combler. • Des dons importants ont fait en sorte que la population accorde plus d’importance aux chiffres qu’aux résultats. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 11 Établissez vos objectifs de communication : Une fois l’analyse terminée, il est temps d’établir vos priorités. Que voulez-vous réaliser grâce à vos activités de communications et de marketing ? Assurez-vous que vos objectifs appuient le plan stratégique et les objectifs généraux de votre organisme. Soyez aussi précis que possible dans la formulation de vos objectifs de communication. Voici quelques points à considérer : • Quelle serait la définition de la réussite pour notre fondation ? Objectif : Une plus grande visibilité parmi nos groupes cibles. • Que voulons-nous atteindre grâce à notre stratégie de communication-marketing ? Quels sont nos points A et B ? Objectif : Promouvoir auprès des conseillers les avantages que représentent les fondations communautaires pour eux et leurs clients. • Quelle image aimerions-nous projeter au sein de la collectivité ? Objectif : La fondation est perçue comme un leader en raison de son important soutien aux organismes locaux et aux enjeux les plus cruciaux. • Quelle réaction aimerions-nous susciter auprès de nos groupes cibles ? Objectif : Une augmentation des dons liée à une image de leader local et de ressource en matière de bienfaisance. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 12 Élaborez vos messages clés : Déterminez comment décrire votre fondation et ses objectifs d’une façon qui interpelle la population. Pour être Gagnez du temps Pour vous aider dans l’élaboration de • vos messages clés, les FCC ont conçu • une série de message à l’intention des • fondations communautaires canadiennes qui • s’inspirent du document Comment les fondations communautaires se • démarquent. Vous trouverez ces messages dans la • Salle des médias de la section du site des FCC réservée aux membres, sous la rubrique Outils pour Il importe les membres. efficace, un message clé doit : Être simple, clair et direct Être facile à dire et à se rappeler Être compréhensible pour des gens hors du milieu caritatif Utiliser des exemples ou des métaphores qui attirent l’attention du public Être repris dans toutes vos communications Expliquer de façon claire ce qui distingue votre fondation ou la rend spéciale de communiquer dans vos messages les atouts particuliers de notre mouvement, dont vous trouverez tous les détails dans Comment les fondations communautaires se démarquent : Secret du métier : Vous cherchez un moyen rapide de vérifier l’intérêt de vos messages clés ? Imaginez que vous les utilisez pour expliquer votre travail à un ami ou à un collègue. • • • • • • une vision à long terme la pérennité un service aux donateurs personnalisé et adapté à la localité un point de vue large l’engagement auprès de la population locale la responsabilité © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 13 Expériences de fondations communautaires Exemple : Vous trouverez un sommaire de cette étude et une présentation PowerPoint de ses résultats sur le cédérom Guide de communicationsmarketing : exemples et modèles. Groupe de réflexion marketing Lorsque la Guelph Community Foundation a senti le besoin de revoir sa stratégie de marketing et de communication, sa directrice générale, Cindy Lindsay, a décidé de réunir un groupe de réflexion formé d’experts locaux. Pour ce faire, elle a convié des professionnels du milieu à une séance de remue-méninges dans le cadre d’un souper informel. La fondation a ainsi bénéficié de précieux conseils gratuits et a même tissé des liens plus étroits avec une agence de marketing locale. Étude de marché gratuite Même si votre équipe est en mesure de faire une bonne évaluation de votre fondation, il peut être intéressant de faire également une étude de marché pour avoir un point de vue extérieur. La Huronia Communities Foundation a contacté le Georgian College pour savoir si certains de ses étudiants seraient intéressés à effectuer une étude de marché dans le cadre de l’un de leurs cours. Le directeur général de la fondation, Garry Morehouse, est allé présenter son projet au collège. Deux étudiants en analyse d’études ont relevé le défi. La fondation a obtenu un sondage et une étude d’une valeur de 12 000 $ moyennant quelques frais marginaux comme les déplacements. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 14 Sources / Ressources Messages clés à l’intention des fondations communautaires canadiennes www.cfc-fcc.ca/newsroom-f/ (sous la rubrique Outils pour les membres) Comment les fondations communautaires se démarquent www.cfc-fcc.ca (sous la rubrique Publications et autres ressources, dans la section réservée aux membres) Developing a Communications Plan, IMPACS on-line training manual www.impacs.org (sous la rubrique Communications Centre, Publications and Resources) Promoting Your Organisation, CIVICUS Civil Society Toolkit www.civicus.org (sous la rubrique CIVICUS Better Communications and Planning Toolkits) Strategic Communication in the Digital Age, Benton Foundation Strategic Communications Toolkit www.benton.org (sous la rubrique toolkits) © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 15 Chapitre II : Élaboration d’une stratégie de communications-marketing Liste de contrôle Ce chapitre vous aidera à : √ Identifier vos groupes cibles √ Établir des objectifs pour chacun de ces groupes √ Identifier vos groupes prioritaires et vous renseigner sur eux √ Élaborer des messages ciblés √ Choisir vos méthodes de communications et de marketing À faire vous-même Maintenant que votre équipe a fait le point sur la fondation, ses possibilités actuelles et les messages qu’elle entend véhiculer, vous pouvez passer à l’étape de l’élaboration de votre stratégie de communications-marketing. Identifiez vos groupes cibles Posez-vous les questions suivantes : « Qui voulons-nous influencer ? Avec qui devons-nous tisser des liens pour atteindre nos objectifs stratégiques ? ». Le terme « cible » est important. Il ne s’agit pas d’établir une longue liste de contacts, mais plutôt de préciser les groupes susceptibles d’avoir un effet déterminant sur la réussite de la fondation. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 16 Voici une liste générale des principaux groupes cibles de la plupart des fondations communautaires : • Donateurs et donateurs potentiels. Une fondation communautaire ne peut exister sans donateurs. Ils constituent donc votre principal groupe cible. Les particuliers (par opposition aux entreprises, fondations privées, etc.) sont, de loin, la source de fonds la plus importante des fondations communautaires. Près de 90 pour cent des dons proviennent de particuliers. • Conseillers. Ils sont avocats, comptables, planificateurs successoraux, fiduciaires, agents ou courtiers d’assurance et conseillers financiers. Bien informés des services de votre fondation communautaire, ces intermédiaires peuvent efficacement promouvoir votre cause auprès de leurs clients. • Entreprises locales. La part des dons émanant des entreprises est peu significative. Par contre, elles contribuent souvent par des fonds de fonctionnement, des dons en nature ou en services, ou un apport à des projets particuliers. Leur visibilité et leur influence en font aussi des partenaires précieux. • Organismes caritatifs dotés d’un fonds de dotation ou qui pourraient être intéressés à en créer un. Certaines fondations communautaires aident des organismes caritatifs locaux à établir un fonds de dotation. • Leaders locaux. Ciblez les leaders des secteurs de l’éducation, des affaires, du gouvernement et du travail, de même que les leaders communautaires. Pour suivre le pouls de la collectivité et pour jouer votre rôle de ressource, votre fondation communautaire doit entretenir des liens étroits avec ces personnes. • Organismes en quête de subventions. Puisque les subventions sont la raison d’être des fondations communautaires, les organismes caritatifs que vous soutenez ou qui pourraient faire appel à vous sont un public important. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 17 Exemple : Vous trouverez une stratégie de communication gagnante sur le cédérom Exemples et modèles qui accompagne ce guide. • Autres organismes de financement locaux. Les autres organismes de financement doivent être tenus au courant des subventions versées par votre fondation, et vice-versa. Ces organismes incluent le gouvernement, Centraide et les autres fondations de soutien. • Grand public. L’ensemble de la population représentera fort probablement un public secondaire, puisque vos activités de communication seront aussi ciblées que possible. Toutefois, les fondations communautaires cherchent souvent à acquérir une certaine visibilité à l’échelle locale. À partir de cette liste générale, votre équipe devrait dresser une liste détaillée des groupes cibles de votre fondation. Soyez aussi précis que possible. Par exemple, plutôt que d’indiquer simplement « donateurs », essayez de préciser les groupes de donateurs actuels ou potentiels visés, par exemple : • Les aînés fortunés • Les adultes fortunés • Les professionnels (médecins, avocats, comptables, banquiers, dirigeants d’entreprise) • Les propriétaires d’entreprise • Autres groupes fortunés (femmes professionnelles, retraités nouvellement arrivés dans la localité) Vous pouvez même indiquer des noms de donateurs potentiels ou de leaders d’opinion très en vue dans votre collectivité. N’oubliez pas de tenir compte des possibilités et des enjeux identifiés au chapitre I. Tenez compte également des caractéristiques uniques de votre fondation, telles que le flux de retraités dans la vallée de l’Okanagan. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 18 Établir des objectifs pour chacun de ces groupes Pour chaque groupe cible, indiquez un ou plusieurs objectifs – que voulez-vous qu’ils fassent ? Ce peut être, par exemple, un legs testamentaire ou l’établissement d’une fiducie avec droit réversible à un organisme de bienfaisance. Dans le cas des conseillers, ce pourrait être de suggérer à leurs clients votre fondation comme moyen de réaliser leurs objectifs philanthropiques. Identifiez vos groupes prioritaires Après avoir énuméré tous les publics cibles de la fondation, vous devrez établir vos priorités puisque vous ne pourrez certainement pas tous les rejoindre en même temps. Vos discussions antérieures sur la capacité du personnel de la fondation et de vos autres ressources vous dicteront un nombre réaliste de groupes à cibler. Votre équipe devra s’entendre sur les groupes les plus importants et les raisons de leur importance. Si vous ne pouvez atteindre un consensus, demandez à chaque membre de l’équipe de désigner ses cinq groupes privilégiés et établissez votre liste prioritaire en fonction des votes. Vous pouvez aussi répartir vos publics cibles en groupes principaux et secondaires, afin de bien identifier ceux qui nécessitent le plus d’attention. Renseignez-vous sur les besoins et préoccupations de vos groupes prioritaires Après avoir identifié vos groupes cibles prioritaires, vous devez vous renseigner sur leurs besoins et préoccupations. Ces renseignements vous seront utiles pour promouvoir les produits et services de votre fondation les plus susceptibles de les intéresser. Il existe plusieurs façons de recueillir ces renseignements. La plus simple est de commencer par ce que vous savez déjà. Listez les caractéristiques généralement associées à chaque groupe cible. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 19 Par exemple : • Les donateurs plus âgés ont tendance à gérer leur argent de façon plus conservatrice : ils ont travaillé fort pour le gagner et ont économisé une grande partie de leur vie. Ils sont intéressés par une gestion avisée et des placements dans des organismes stables. • Les professionnelles favorisent souvent un engagement personnel ; elles sont généreuses mais prudentes et sensibles à la cause qu’elles soutiennent. • Les sociétés sont inondées de demandes de subvention et pourraient avoir besoin d’aide pour faire leur choix. Elles sont généralement intéressées par la reconnaissance et la publicité et recherchent des occasions qui favorisent la participation de leur personnel. Vous pouvez aussi faire une étude de marché sur vos groupes cibles, par le biais notamment de groupes de discussion, de sondages ou d’entrevues individuelles. Secret du métier : Les groupes de discussion Les groupes de recherche constituent une façon rapide et abordable d’obtenir des commentaires sur votre fondation, sur des programmes ou enjeux spécifiques, etc. Ces groupes de discussion sont relativement simples à former et sont idéals pour recueillir des renseignements anecdotiques de première main. Les groupes restreints favorisent également les discussions plus poussées. Par contre, ils peuvent compliquer la généralisation. Voici quelques règles à suivre lorsque vous organisez des groupes de discussion : • • • • Ne les faites pas durer plus de deux heures Limitez le nombre de questions à une douzaine Posez des questions ouvertes Identifiez les personnes dominantes et leur influence sur le groupe Si vous voulez organiser vous-même vos groupes de discussion, vous trouverez des conseils utiles à http://www.crehs.on.ca/downloads/focus_group.pdf. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 20 Élaborez des messages ciblés sur les produits et services pertinents Après avoir identifié les besoins et les préoccupations de vos groupes cibles, vous devrez déterminer comment votre fondation peut y répondre et comment le communiquer dans des messages ciblés. Vos différents produits et services répondent à des préoccupations et priorités différentes. Vous devez les associer le mieux possible à chaque groupe cible. Voici un exemple tiré de la stratégie de marketing d’une fondation communautaire potentielle. Il illustre le processus que peut utiliser une fondation pour associer ses produits et services aux besoins de l’un de ses groupes prioritaires. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 21 Fiche marketing Groupe cible : Sociétés locales, les banques, les moyennes entreprises Préoccupations / Priorités : Comment gérer la croissance des demandes de subvention Image négative au sein de la collectivité en raison de leur incapacité à répondre à toutes les demandes Participation du personnel dans le choix des subventions de l’entreprise Reconnaissance de la contribution sociale de l’entreprise Importance du don de bienfaisance pour le personnel et les actionnaires Rationalisation des services Produits et services pertinents de la fondation : Fonds nommés permanents Amorce le processus de subventions par des fonds en transit Ressource-conseil en subventions auprès du comité de subvention Leadership local Large champ d’intervention Messages : Investissement permanent dans la localité Efficacité et frais généraux bas Expertise dans le secteur des subventions Réseautage local Possibilité d’être associé au leadership local Reconnaissance adéquate et publicité accrue Activités promotionnelles / Outils de communication : Rencontre privée Brochure Projet de partenariat Documents financiers Invitation à une conférence des FCC Forum sur l’allocation de subventions Présentation aux employés © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 22 Identifiez les activités promotionnelles et les outils de communication appropriés L’étape finale consiste à élaborer un plan qui identifie les activités Gagnez du temps : et outils marketing qui seront les plus efficaces pour communiquer vos messages à groupes cibles. Lorsque vous déterminez vos tactiques, identifiez les activités les plus « payantes », c’està-dire celles qui vous apporteront le plus en nécessitant le moins de temps et d’énergie. Par exemple, si vous ciblez les conseillers, organisez une rencontre des collègues des membres de votre conseil ou insérez un témoignage dans leur bulletin d’information. Quelques outils, comme le rapport annuel, transmettront plusieurs messages à plusieurs groupes cibles. D’autres, tels qu’un dépliant sur les fonds nommés ou une trousse à l’intention des conseillers, transmettront une information précise à un groupe cible très circonscrit. Voici une liste des activités et outils marketing privilégiés par les fondations communautaires : • • • • • • • • • • • • • • • • Dépliant ou fiche de données sur votre fondation Dépliant sur les choix de fonds et le profil des donateurs Information destinée aux conseillers Bulletin d’information périodique, imprimé ou électronique Rapport annuel Documents de relations de presse Site Internet Banque de conférenciers pour des présentations à des clubs philanthropiques ou autres Rencontres privées ou avec un petit groupe de conseillers Présentations à des leaders locaux clés Assemblée générale ou festivité de la fondation Activités spéciales de collecte de fonds Ateliers d’information (petits groupes) Séminaires à l’intention des conseillers Vidéo sur l’action locale de votre fondation Publipostage Choisissez vos activités et outils avec soin, car vous ne disposerez que de temps et de ressources limitées pour les mettre en œuvre. Déterminez avec précision le temps et le budget qui vous sont alloués : vos objectifs n’en seront que plus réalistes. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 23 Expériences de fondations communautaires Secret du métier : Choisissez vos tactiques de communication en fonction de vos groupes cibles et de vos objectifs de communication. Trousse à l’intention des conseillers de la Niagara Community Foundation En 2003, dans le cadre de sa planification des communications, la Niagara Community Foundation a identifié les conseillers comme l’un de ses groupes cibles clés. La fondation s’interrogeait sur la façon de rejoindre ce groupe crucial et de leur démontrer qu’elle pouvait les aider à aider leurs clients. Leur réflexion a mené à l’élaboration d’une pochette d’information à l’intention des conseillers, qui a par la suite servi à de nombreuses autres fondations communautaires canadiennes. Cette trousse comprend un dépliant, une série de fiches de données et d’autres documents destinés à expliquer la philanthropie aux conseillers et à leurs clients. Grâce à un graphisme homogène, la trousse présentait une image très professionnelle. Niagara ne compte pas dansses rangs de responsable des communications, mais sa directrice générale, Liz Palmieri, a déclaré que la conception de la trousse n’avait pas été aussi prenante qu’on pourrait le croire. « Nous possédions déjà tout le contenu de façon disparate. Le travail a consisté essentiellement à regrouper l’information en un tout cohérent. » Il va de soi que la fondation ne s’est pas contentée de produire cette trousse. « Nos activités les plus efficaces auprès des conseillers se sont révélées les rencontres privées ou en petits groupes », de confier Mme Palmieri. Dans le cadre de ces rencontres, chaque conseiller a reçu son exemplaire de la trousse. Mme Palmieri se sert également de la Ressource Internet à l’intention des conseillers, un guide électronique inspiré du travail de la fondation du Niagara et mis à la disposition de l’ensemble des fondations communautaires canadiennes (www.cfc-fcc.ca/profadvisors). Lors de ses rencontres avec des conseillers, Mme Palmieri leur remet une copie de la page d’accueil et du tableau de planification de dons de cette Ressource Internet. Le site de la NCF comporte aussi un lien vers cette ressource. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 24 Par ailleurs, dans le cadre de la planification annuelle de ses communications, la fondation se fixe également des objectifs précis. Son objectif le plus récent : distribuer de 20 à 30 exemplaires de sa trousse, un objectif qui rejoint la volonté de la fondation de rencontrer de 20 à 30 conseillers. Un objectif réaliste que Mme Palmieri est confiante d’atteindre. Pour évaluer les retombées de cet exercice, la fondation organise des groupes de discussion avec, notamment, des conseillers pour mesurer l’effet de son programme de communication. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 25 Sources / Ressources Plan the Work. A Handbook for Strategic Communications Planning in Not-for-Profit Organizations. www.impacs.org (See Communications Centre, downloadable publications. Ressource Internet à l’intention des conseillers. www.cfcfcc.ca/prof-advisors Charity Village QuickGuides: Communications. www.charityvillage.com/cv/guides/guide6.asp The Communications Network: Harnessing the Power of Strategic Communication www.comnetwork.org/resources_research.htm © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 26 Chapitre III : Mise en œuvre et évaluation de votre stratégie Liste de contrôle Ce chapitre vous aidera à √ Élaborer un plan d’action √ Déterminer comment vous évaluerez votre plan d’action √ Vous informer sur l’analyse des communications C’est à cette étape que bon nombre d’organismes commettent des erreurs. Si vous avez sauté les chapitres I et II, vos tactiques n’auront aucune assise stratégique ou orientation. Vous gaspillerez votre temps et votre argent. Par contre, si vous avez effectué les analyses recommandées aux deux premiers chapitres, vous êtes prêt à définir vos tactiques et votre calendrier. Élaborez un plan d’action Pour élaborer votre plan d’action, répondez aux cinq questions suivantes : 1. Qu’est-ce qui doit être fait ? 2. Quelles étapes ce travail comporte-t-il ? 3. Qui le fera ? 4. Quand ces étapes doivent-elles être commencées et terminées ? 5. Quelles retombées visons-nous ? Soyez aussi précis que possible. Évaluez les échéances avec soin, afin d’éviter de vous surcharger. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 27 Tenez compte de votre budget. Par exemple, pouvez-vous vous permettre des frais d’impression ou la conception d’un site Internet? Tenez compte également de vos ressources humaines. Qui rédigera les documents ou organisera les rencontres et l’envoi des trousses aux conseillers ? Par exemple, si vous êtes convaincu d’avoir besoin d’un dépliant, il vous faudra prévoir au moins les tâches suivantes : • Déterminer le contenu du dépliant • Rédiger le texte • Demander à deux ou trois personnes de votre groupe cible de commenter le texte • Réviser le texte • Effectuer la mise en page • Faire imprimer le dépliant En étant aussi précis, vous aurez une vision réaliste de ce qu’il faut pour mettre en œuvre votre stratégie. Cet exercice vous permettra également d’identifier les tâches qui nécessiteront le recrutement de bénévoles. Dans ce cas-ci, vous aurez besoin d’un rédacteur, d’un graphiste et d’un imprimeur. Secret du métier : Fixez-vous des objectifs réalistes. Si vous visez la lune, votre équipe et vous ne pourrez qu’être déçus. Assurezvous de façon périodique que vos objectifs sont raisonnables. Avant de commencer votre mise en œuvre, il vous faudra déterminer vos objectifs. Quelles retombées attendez-vous de chacune de vos activités promotionnelles ? Essayez d’identifier des résultats que vous pourrez suivre progressivement plutôt qu’à la fin de l’activité. Il vous sera plus facile de mesurer vos progrès et d’apporter au besoin des correctifs à votre stratégie. Exemple : Si les conseillers sont l’un de vos groupes clés et que vous décidiez d’organiser des rencontres avec des avocats, comptables ou fiduciaires locaux, déterminez combien de conseillers vous voulez rejoindre tous les trimestres plutôt qu’au cours d’une année entière. Il vous sera plus facile d’évaluer l’efficacité de votre programme en cours de processus et de le modifier au besoin, plutôt que d’attendre la fin de l’année. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 28 Déterminez comment vous évaluerez votre plan d’action L’évaluation des retombées vous aidera à apporter des changements déterminants à votre plan d’action et à la mise en œuvre de votre stratégie de communication-marketing. Cela dit, l’évaluation n’est pas un exercice annuel : c’est un processus continu qui se fait à différentes périodes, de différentes façons et à différents niveaux. L’évaluation de votre stratégie de communication-marketing peut inclure : Secret du métier : Pour être efficace, une évaluation doit se fonder sur des objectifs concrets. Des objectifs vagues ou irréalistes nuiront au processus d’évaluation. • L’évaluation de vos groupes cibles pour déterminer auprès de quels groupes ou particuliers votre fondation connaît le plus de succès • L’évaluation de vos messages pour déterminer s’ils ont l’effet escompté sur vos publics cibles • L’évaluation de vos activités pour vérifier si elles vous ont permis de réaliser les objectifs énoncés dans votre plan d’action Externe ou interne L’évaluation peut prendre deux formes. Interne, c’est-à-dire réalisée par votre personnel ou des experts-conseil associés à votre fondation, ou externe, c’est-à-dire confiée à des évaluateurs indépendants. Les deux formes comportent des avantages et des inconvénients. L’évaluation interne, faite par des gens qui ont une solide connaissance de votre organisme, peut être réalisée rapidement et à peu de frais. Toutefois, une évaluation interne n’apporte pas au processus un point de vue extérieur neuf ou objectif. La forme d’évaluation dépendra de la situation particulière de votre fondation. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 29 Les quatre étapes d’une évaluation 1. Rendement : identifiez et suivez tous les indicateurs mesurables, tels que le nombre de communiqués de presse, la couverture de presse, les rencontres, les présentations, les publications, le nombre de personnes ayant consulté votre site 2. Efficacité : nos résultats correspondent-ils à nos objectifs ? 3. Réévaluation : nos objectifs et notre plan d’action sont-ils réalistes ? Quels correctifs devraient-être apportés ? 4. Évaluation de l’évaluation : le processus est-il systématique, précis et réaliste ? Répond-il à nos besoins ? Pistes de réflexion pour l’évaluation Comment suivez-vous vos activités de communication ? Savez-vous combien de personnes ont consulté votre site Internet ? Comment les nouveaux donateurs ont-ils entendu parler de vous ? Pourquoi ont-ils choisi d’établir un fonds auprès de votre fondation ? La population locale vous connaît-elle ? Vos groupes cibles vous connaissent-ils ? Vos messages se retrouvent-ils dans les médias ? © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 30 Songez à une analyse des communications L’analyse des communications est une évaluation à grande échelle de vos objectifs et activités de communication, ainsi que de leurs résultats. Cette analyse détaillée vous donne un portrait global de tous les éléments, tant internes qu’externes, notamment : • • • • • • • • • Politiques de communication Objectifs Activités de communication Outils de communication actuels Logo et graphisme Utilisation et effet des messages clés Notoriété de la fondation auprès des décideurs et des leaders Évaluation des publications Profil média L’analyse des communications se fait généralement tous les cinq à sept ans. Comme toute autre évaluation, elle peut être réalisée à l’interne ou à l’extérieur. Bien qu’une analyse interne soit moins coûteuse, elle peut exiger énormément de temps. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 31 Les dix étapes d’une analyse de vos communications 1. Planifiez votre analyse. Identifiez les membres de votre équipe, vos objectifs, la portée de votre analyse et son échéancier. 2. Colligez les données actuelles. Colligez tous les renseignements et les données dont vous disposez sur vos stratégies et activités de communication et sur leurs résultats. Vous serez mieux en mesure de préciser l’information qui vous manque. 3. Effectuez des entrevues internes. Identifiez des personnes à interviewer à tous les échelons de l’organisme. Préparez vos questions et menez vos entrevues de façon uniforme afin d’obtenir des résultats fiables. Enregistrez les réponses ou prenez des notes détaillées. Assurez vos répondants du respect de leur anonymat. 4. Colligez et évaluez le matériel de communication. Passez en revue tous vos outils de communication : site Internet, dépliants, rapports annuels et autres publications. Analysez-les à la lumière des objectifs de votre fondation et de l’information recueillie durant les entrevues. 5. Préparez un sondage. Préparez une liste de questions sur les enjeux identifiés durant votre réunion de planification. Ce sondage est destiné à des groupes externes : bénéficiaires d’une subvention, leaders d’opinion, donateurs actuels et potentiels. Pour cette étape, vous pouvez recourir à des services extérieurs. 6. Effectuez le sondage. Il est préférable de procéder en personne, mais vous pouvez aussi le faire par téléphone, par courriel ou par la poste. Sachez cependant que le taux de réponse chute avec la distance entre vous et la personne. 7. Résumez les réponses. Voici une autre étape où vous pourriez apprécier une aide extérieure pour traiter, colliger et analyser les données. 8. Compilez les recommandations. Lorsque vous réalisez des entrevues ou sondages internes, les gens s’attendent à ce que vous apportiez des changements. Assurez-vous de communiquer les résultats avec franchise et rapidité. 9. Diffusez les résultats. Élaborez un plan pour communiquer les résultats à votre conseil, à votre personnel et aux autres intéressés (par exemple, dévoilez les résultats lors d’une réunion du conseil et diffusez un résumé par bulletin électronique). Il est important que toutes les personnes touchées par les recommandations en soient informées dans les plus brefs délais. 10. Priorisez les recommandations. Une fois l’analyse terminée, vous devez élaborer un plan d’action pour prioriser les recommandations et vous assurer de leur implantation. Assurez-vous d’inclure dans cette liste toutes les recommandations qu’il est possible de mettre en vigueur, même si ce n’est que dans plusieurs années. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 32 Expériences de fondations communautaires Analyse des communications de la fondation de Guelph En 2004, la Guelph Community Foundation a décidé d’actualiser sa stratégie de communication. Grâce à une subvention de la Fondation Trillium de l’Ontario, la directrice générale, Cindy Lindsay, a réuni un « groupe de réflexion marketing » comprenant des sommités locales des relations publiques et du marketing. « Nous les avons invités à un souper pour discuter de la fondation communautaire, explique Mme Lindsay. Nous les avons interrogés sur notre positionnement, notre image et la diffusion de notre message. Pour le prix d’un souper, nous avons recueilli une mine d’information. » Durant ce souper, on nous a suggéré de procéder à une analyse de nos communications, une idée approuvée par le comité des communications de notre conseil. Mme Lindsay a retenu les services d’une agence pour réaliser une recherche qui deviendrait la base de la nouvelle stratégie de marketing de la fondation. Après approbation du projet, de la méthodologie et du budget présentés par l’agence, l’analyse a débuté. Le processus a duré environ un mois : • • • • • • Évaluation du logo de la fondation Entrevues avec des personnes clés : membres du conseil, donateurs, bénéficiaires Analyse du matériel et des activités de communication de la fondation liés à son image de marque Étude du milieu sans but lucratif de la région de Guelph Recours aux meilleures pratiques émanant des autres fondations communautaires Évaluation de la couverture médiatique et du site Internet de la fondation Une fois la recherche terminée, l’agence a présenté à Mme Lindsay sept principes pour s’assurer de communications efficaces. Ces principes portaient sur tous les aspects des communications et de la promotion de la fondation : utilisation de son logo et de sa signature, image de marque véhiculée dans son matériel, positionnement général de la fondation. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 33 Le rapport d’analyse comportait également dix recommandations, dont : • • • • Actualiser le logo afin de donner une personnalité à la fondation – utilisation des mêmes couleurs et de la même grille graphique dans toutes les communications Identifier les pièces de communication maîtresses de la fondation Élaborer une stratégie de communication institutionnelle plus proactive à l’égard des médias Rendre le site Internet plus interactif et plus simple à consulter Deux ans après cette analyse, Mme Lindsay en constate les résultats. « Nous avons maintenant du matériel promotionnel intéressant, qui contribue à notre image auprès des gens. Nos messages et notre vocabulaire sont également plus homogènes. » La fondation a également simplifié son rapport annuel et son bulletin d’information et a cessé de les considérer comme des communications distinctes. Ils ont maintenant le même graphisme et le même ton que les autres documents de la fondation. « Nous avons aussi adopté une approche davantage fondée sur les faits vécus, soutient-elle. Chacune des pièces que nous produisons comporte un cas concret, même nos fiches d’information. » La fondation essaie enfin de diriger les gens vers son site Internet pour éviter les frais élevés d’envoi de trousses et de demandes de subvention. L’analyse s’est avéré un réel succès, et Mme Lindsay regrette simplement que la fondation ne l’ait pas faite avant. Voici ses conseils aux fondations qui envisagent ou amorcent une telle analyse de leurs communications : • Étudiez les recommandations avec soin. Ne les adoptez pas d’office. Chaque changement doit s’inscrire dans une stratégie. Par ailleurs, certaines mesures doivent être mise en œuvre progressivement en raison de leur coût. • Intégrez votre comité de communication dans le processus d’identification des priorités et de choix du matériel qui convient le mieux à vos groupes cibles. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 34 Exemple : Vous trouverez le rapport d’analyse des communications et les recommandations de la Guelph Community Foundation sur le cédérom Guide de communicationsmarketing : exemples et modèles. • Vous n’avez pas à accepter toutes les recommandations. Par exemple, la fondation de Guelph a décidé de ne pas faire de panneaux d’affichage. • Pour concevoir de bons outils de communication, il vous faut une solide stratégie. L’un ne va pas sans l’autre. • Le matériel n’est que l’une des composantes de l’équation. Même si la qualité de vos documents est cruciale, il vous faut néanmoins organiser les rencontres, faire des présentations, etc. • Recherchez les options créatives et peu coûteuses. Par exemple, la fondation de Guelph a produit des signets portant son adresse Internet et, d’un côté, un message à l’intention des conseillers, de l’autre, un message à l’intention des donateurs. Ces signets sont parfaits pour les conférences ou comme compléments à ses envois postaux. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 35 Sources / Ressources Monitoring and Evaluation, CIVICUS Civil Society Toolkit www.civicus.org (sous la rubrique CIVICUS Better Communications and Planning Toolkits) Tips & Techniques: The Communications Audit. By Joseph A. Kopec. Tiré du Public Relations Journal, www.prsa.org (sous la rubrique Online Resources) Marketing & Communication Tools, http://www.socialedge.org/resources.html Nancy Schwartz & Company: Marketing and Communications Audit 101 www.nancyschwartz.com/communications_audit.html © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 36 Chapitre IV : Matériel promotionnel et marketing sur le Web Liste de contrôle Ce chapitre vous aidera à : √ Cerner les besoins promotionnels fondamentaux de votre √ √ √ √ √ fondation Élaborer un contenu convaincant Prendre connaissance des meilleures pratiques en matière de rapport annuel Vous familiariser avec les publications visées Obtenir des conseils sur la rédaction, la photo et le graphisme Identifier les possibilités de votre site Internet À faire vous-même Cernez les besoins promotionnels fondamentaux de votre fondation Quelle que soit l’étape à laquelle se situe votre fondation, il vous faudra certains documents promotionnels pour présenter votre fondation à vos groupes cibles. Voici ces pièces de base : • • • • Dépliant général ou feuillet d’information (pour tous les groupes) Présentation PowerPoint et / ou discours de base Rapport annuel Site Internet minimal Au fil du temps, vous pourrez ajouter : • • • • Fiches d’information sur les fonds, les formes de don, etc. Pochette d’information à l’intention des conseillers Bulletin d’information imprimé ou électronique Articles promotionnels peu coûteux tels que signets ou annonces de format carte d’affaires © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 37 Si vous disposez d’un budget promotionnel plus important : Secret du métier : Liste de contrôle du matériel promotionnel Voici cinq questions à vous poser avant d’élaborerde nouvelles pièces promotionnelles : - Quels sont nos objectifs immédiats ? - Comment ces pièces nous aideront-elles à réaliser nos objectifs ? - À quel groupe cible s’adresse chacune des pièces ? - Qu’attendons nous de ce groupe après qu’il ait lu notre document ? - Pouvons-nous utiliser cette information à d’autres fins ? • • • • Dépliants adaptés à vos divers groupes cibles Bulletin d’information plus détaillé, diffusé à plus grande échelle Rapports spéciaux sur les divers aspects de votre ville ou région Calendriers Publicité gratuite non négligeable : • • Articles de presse locaux ou nationaux sur les fondations communautaires comme telles ou sur le mouvement des fondations Toute forme d’appui ou d’éloge (que vous pouvez citer dans vos propres documents ou dans le bulletin, site ou blogue d’un tiers) Lorsque vous planifiez votre matériel promotionnel, il est essentiel de le faire à la lumière des objectifs et des groupes cibles de votre fondation. Par exemple, si votre objectif est de vous faire connaître de divers groupes locaux, vous aurez besoin d’une présentation et d’un dépliant de portée générale. À ses débuts, la Community Foundation of Newfoundland and Labrador a conçu un dépliant général, une présentation et des notes biographiques sur les membres de son conseil, des personnalités connues et respectées à l’échelle locale. La fondation a réuni ces éléments dans une petite pochette arborant le logo de la fondation, créant ainsi une pochette d’information pouvant être adaptée à ses divers publics cibles. La fondation a également joint à son matériel des articles du Globe and Mail – l’un sur la croissance des fondations communautaires au pays et une chronique recommandant les fondations communautaires aux conseillers et aux donateurs potentiels. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 38 Est-ce temps de réviser notre matériel promotionnel ? • Notre matériel présente-t-il une image et un ton homogènes ? Est-il évident qu’il provient du même organisme ? • Nos messages et notre vocabulaire sont-ils constants ? • Notre matériel est-il attrayant ? Comporte-t-il trop de texte ? • Les commentaires de nos groupes cibles sur notre matériel sont-ils favorables ? • Nos messages trouvent-ils écho auprès de nos groupes cibles ? Sont-ils repris par les médias ou cités par des collègues ? Si vous avez répondu par la négative à la plupart de ces questions, il est peut-être temps d’actualiser votre matériel promotionnel. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 39 Un contenu clair et intéressant Vos outils de communication-marketing doivent avoir deux qualités : être bien écrits et visuellement attrayants. Gagnez du temps : De nos jours, les gens parcourent des yeux plus qu’ils ne lisent. Pour économiser Tenez en compte lorsque vous concevez votre matériel. temps et argent, utilisez chaque fois que possible un Conseils de rédaction et de mise en page modèle de contenu et de mise en page. • Présentez l’information en petits blocs plutôt qu’en longs Inspirez-vous des paragraphes ou en phrases de plusieurs lignes autres fondations communautaires (avec leur • Utilisez des sous-titres lorsque vous le pouvez pour créer autorisation), du une séparation visuelle des sujets matériel contenu dans les Dossiers • Pour attirer l’attention sur les messages importants, promotionnels nationaux des FCC mettez des extraits en exergue ou encadrez-les d’une ou la Ressource façon quelconque Internet à l’intention des conseillers, un • Pour rendre plus concret le concept de fondation guide en ligne destiné aux communautaire, insérez des récits de donateurs, conseillers, que les d’organisme subventionné ou autres exemples membres des FCC peuvent télécharger • Parlez directement au lecteur : utilisez le « vous » et le gratuitement sur leur « nous » propre site. Tuyau : Vous trouverez au site www.colorvoodoo.com des conseils gratuits de mise en page. • Écrivez à la forme active plutôt que passive : « nous avons versé des subventions à X organismes »… plutôt que « X organismes ont reçu des subventions de notre fondation » • Les photos et les espaces libres sont d’excellentes façons d’attirer l’attention de votre lecteur Exemple : Vous trouverez un dépliant de la Fondation communautaire d’Ottawa, clair et bien conçu, sur le cédérom Guide de communications-marketing : exemples et modèles. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 40 Le récit : une grande force des fondations communautaires Secret du métier : L’une des meilleures façons d’expliquer le concept de la fondation communautaire est de donner des exemples réels de l’action locale de votre fondation. Cinq erreurs à éviter Le récit est une vieille tradition, une façon de transmettre des renseignements importants qui date d’avant l’imprimerie. Intégrez Voici les cinq erreurs des récits ou exemples dans toutes vos pièces promotionnelles : ce les plus courantes sont eux qui font la spécificité de votre fondation. dans les piècces promotionnelles : 1. Trop de texte 2. Utilisation de jargon technique rebutant pour le lecteur 3. Objectif flou – qu’essayez-vous de dire ou de réaliser ? 4. Fautes d’orthographe 5. Graphisme non adapté à la photocopie ou à la télécopie Les bons récits interpellent le lecteur. Ils : • rejoignent ses intérêts et les enjeux qui lui tiennent à cœur • présentent des gens auxquels il peut s’identifier • donnent vie à l’histoire à l’aide de détails, d’images, de métaphores et d’analogies Les bons récits possèdent aussi un solide fil conducteur : • un seul thème, clairement défini • une structure bien élaborée Les bons récits se lisent et s’écoutent bien parce que : • ils ont du rythme et que leur auteur les a lus à haute voix au moins une fois • ils reprennent les éléments pour boucler la boucle. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 41 Rapport annuel et publications ciblées Votre rapport annuel est l’une des cartes de visite de votre fondation. Il vise un large public et peut prendre diverses formes. Certaines fondations publient de longs rapports annuels, tandis que d’autres préfèrent le faire bref afin de pouvoir consacrer une plus grande partie de leur budget de marketing à des documents plus ciblés. Voici quelques conseils pour l’élaboration de votre rapport annuel : • Élaborez un calendrier de production en faisant un compte à rebours. Si vous voulez que votre rapport soit prêt pour votre assemblée générale annuelle, tenez compte du temps qu’il faudra pour l’impression, la rédaction, la prise de photos, etc. • Structurez votre rapport autour d’un thème. En plus de vous aider à organiser vos idées et votre information, cela le rendra plus intéressant. • Le message de la direction doit être bref et direct. Il doit servir à créer un lien émotionnel avec le lecteur et résumer le contenu du rapport, en 500 mots tout au plus ! • Traitez de vos réalisations plutôt que de vos activités. Les gens sont intéressés par vos retombées et vos résultats. • Vérifiez deux fois plutôt qu’une votre liste de donateurs : chacun d’eux vérifiera si son nom s’y trouve et s’il est bien épelé. • Insérez des tableaux, des graphiques, des photos, des encadrés et autres éléments visuels pour faciliter la lecture. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 42 Publications ciblées Hamilton : Charitable Giving Guide Le Guide de don de Hamilton de la fondation communautaire de Hamilton a été rédigé suite à un groupe de discussion effectué en 2001 dans le but d’identifier comment la fondation pouvait aider les conseillers à aborder la question du don avec leurs clients. « Notre rapport annuel contenait à peu près la même information, mais c’était trop pour les clients des conseillers, de dire Pamela M. Lakin, vice-présidente au développement de la HCF. Les conseillers voulaient un document plus concis et de plus percutant, qu’ils pourraient remettre à leurs clients. » Résultat : un guide chaleureux et agréable à lire, qui explique les fondations communautaires et le processus de création d’un fonds. À l’aide de divers récits, la brochure présente les nombreuses situations dans lesquelles les gens pourraient recourir à la fondation communautaire pour leurs besoins philanthropiques. « Nous voulions illustrer plusieurs possibilités, en espérant que les gens se reconnaissent dans nos récits, ajoute Mme Lakin. La brochure traite ainsi du fonds commémoratif, du legs, du don de son vivant, des organismes qui versent leurs subventions par le biais de la fondation et du choix de la fondation communautaire plutôt que d’une fondation privée. » Ce guide avait d’abord été conçu pour être remis lors de rencontres privées organisées par des conseillers locaux. Depuis, la fondation reçoit régulièrement des demandesde brochures. Elle les distribue également lors de conférences et autres activités. « Le guide a été très bien accueilli par les conseillers, affirme Mme Lakin. La photo (un enfant et un vieil homme marchant dans les bois en se tenant par la main) attire l’attention, et le texte est succinct. » Dans le but de renforcer encore plus ses liens avec les conseillers, la fondation a organisé un nouveau groupe de réflexion. Cette nouvelle rencontre donnera lieu à l’élaboration de feuillets d’information d’une page sur la fondation, les types de dons et autres détails pour aider les conseillers à discuter de philanthropie avec leurs clients. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 43 Le Charitable Giving Guide fait maintenant partie, au même titre que la Ressource Internet à l’intention des conseillers, des ressources que la HCF a intégrées dans la section de son site destinée aux conseillers (www.hcf.on.ca/pages/pa). Les statistiques internes de la fondation démontrent qu’elle est sur la bonne voie. Le nombre de consultations de la section destinée aux conseillers a doublé au cours de la dernière année. London : dépliant Community Fund Quelle est la meilleure façon de promouvoir le fonds communautaire ou sans restriction de votre fondation ? Durant des années, la London Community Foundation (LCF) s’est posé la question, cherchant à accroître son fonds communautaire pour pouvoir rendre son programme de subventions plus stratégique. « Nous attendions d’avoir une belle histoire à raconter, de confier Martha Powell, directrice du développement et des services aux donateurs de la fondation. Nous voulions pouvoir démontrer à nos donateurs actuels et potentiels le rôle essentiel du fonds communautaire et ce qu’ils pouvaient réaliser grâce à ce fonds. » Cette bonne histoire est arrivée par hasard, alors que Mme Powell a entendu une bénéficiaire de subvention bien en vue raconter que sa détermination à s’attaquer à des enjeux locaux de taille était née d’une subvention de la LCF. Le dépliant présente le même aspect et le même ton que l’ensemble des documents promotionnels de la fondation, fruit d’un processus de revitalisation de l’image entrepris il y a deux ans. En effet, la brochure générale, le rapport annuel et le site ont tous pour thème la croissance, illustrée par de magnifiques photos de plantes, de graines et d’arbres. Deux autres dépliants sont également prévus. Il est trop tôt pour mesurer l’effet du dépliant, lancé il y a un mois, mais les premières réactions sont encourageantes. Mme Powell a reçu plusieurs appels de fondations intéressées à s’inspirer de l’approche de London. De plus, suite à l’envoi du dépliant à quelque 2 500 personnes ciblées, quelques donateurs que la fondation avait sollicités plusieurs fois au cours des dernières années ont répondu à l’appel. « Ils n’avaient jamais répondu à nos publipostages auparavant, confirme Mme Powell. Je crois que c’est un bon signe. » © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 44 Exemple : Vous trouverez les dépliants des fondations communautaires de Hamilton, de London et de Toronto sur le cédérom Guide de communicationsmarketing : exemples et modèles. La fondation a affiché le dépliant sur son site (www.lcf.ca) et le joint à tous ses envois postaux ou à l’information qu’elle donne aux conseillers et au grand public. Deux fois par année, elle transmet également une lettre personnalisée aux donateurs actuels et potentiels et à quelques personnes triées sur le volet. La plus récente lettre, à laquelle était joint le dépliant, mettait l’accent sur le fonds communautaire de la LCF. La fondation utilise aussi son dépliant lorsqu’elle explique le legs à ses donateurs. « Nous les encourageons maintenant à verser une partie de leur legs dans le fonds communautaire. » À l’heure actuelle, 25 % des subventions de la fondation proviennent du fonds communautaire et 75 % des fonds orientés par le donateur. Mme Powell espère que le dépliant aidera les donateurs à comprendre le potentiel du fonds communautaire et de ses retombées à l’échelle locale. La conception de ce dépliant s’inscrit dans un plan stratégique quinquennal, dont l’objectif est d’accroître la capacité de subvention de la fondation. « Nous voulons bien sûr augmenter notre actif, mais nous cherchons surtout, dans l’intérêt de la collectivité, à accroître notre potentiel de subvention. » Toronto : dépliant Donor-Advised Fund Les fonds orientés par le donateur comptent pour plus de 60 % des 295 fonds actifs de la Toronto Community Foundation (TCF), qui a la réputation de savoir mettre en lien ses donateurs avec les organismes répondant le mieux aux besoins locaux. Au cours des dernières années, la concurrence est devenue plus vive dans le secteur du don orienté. car les institutions financières et d’autres fondations publiques (l’hôpital pour enfants, notamment) offrent maintenant ce type de fonds à leurs clients ou donateurs. En 2005, la TCF a conçu un dépliant sur les fonds orientés par le donateur pour expliquer aux donateurs potentiels les avantages d’établir un fonds auprès de la fondation. Le dépliant adopte le point de vue d’un donateur, soulignant la souplesse des fonds orientés de la fondation par le biais de récits de donateurs aux intérêts et objectifs variés. En mettant de l’avant des récits personnels, le dépliant souligne aussi les liens philanthropiques que la TCF entretient avec ses donateurs, l’un des principaux avantages de la fondation communautaire. Ce dépliant est l’un des outils de communication les plus utilisés et les plus appréciés de la fondation. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 45 Aspect budgétaire du graphisme • Demandez à un graphiste d’élaborer une grille visuelle et des modèles normalisés pour vos documents imprimés ; vous n’aurez qu’à y insérer le texte • Utilisez du papier de format standard, en stock chez votre imprimeur local ou régional • Pour économiser, favorisez l’impression en une couleur (en jouant sur les différents tons) • Optez pour des tirages assez importants dans le cas de dépliants dont la durée d’utilisation est plus longue • Privilégiez les éléments graphiques qui se photocopient bien, de façon à pouvoir rapidement tirer de nouveaux exemplaires Créez une banque de photos Si une image vaut mille mots, imaginez les récits que vous pouvez raconter à vos donateurs et à vos groupes cibles à l’aide d’une banque de photos bien organisée. La Fondation communautaire d’Ottawa (FCO) a récemment retenu les services d’un photographe professionnel pour prendre des photos qu’elle pourrait utiliser dans son rapport annuel et autres documents imprimés ou électroniques. « Nous voulions que toutes nos publications véhiculent une image et un ton homogènes, explique Georgette Houle, directrice des subventions et du marketing à la FCO. Nous voulions pouvoir retrouver dans tout notre matériel le même esprit et le même style, ce qui est impossible à obtenir en faisant affaire avec plusieurs photographes. Tous les ans, la FCO prend et reçoit des dizaines de photos, pour se rendre compte en fin d’année que la plupart ne peuvent pas être utilisées. « Soit la résolution n’était pas suffisante ou ce n’était pas exactement ce que nous recherchions, explique-t-elle. Sur la vingtaine de photos dont nous pensions disposer, seules une ou deux pouvaient servir. » © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 46 Voici quelques conseils de Mme Houle pour gérer la banque de photos de votre fondation : Exemple : Vous trouverez un modèle de ce formulaire d’autorisation sur le cédérom Guide de communicationsmarketing : exemples et modèles. Conservation La FCO conserve ses photos dans des fichiers partagés de son serveur pour deux raisons : elles sont sauvegardées périodiquement et leur accès n’est pas limité à une personne ou à un ordinateur. Classez vos photos de façon à vous y retrouver. La FCO, pour sa part, les classe par année de rapport annuel, par programme et par rubrique d’activités et de subventions. Autorisation Toute personne pouvant être reconnue sur une photo doit signer un formulaire d’autorisation. Votre fondation est soumise à cette règle au même titre que les photographes professionnels. Contrat Lorsque vous retenez les services d’un photographe, il est important de définir clairement ce que vous voulez et de tout négocier avant le début du travail. Vous devez notamment établir le mode de paiement, à la photo ou à l’heure (les tarifs peuvent varier de 50 $ à 200 $), ou encore à forfait. La FCO a payé 1 500 $ pour une cinquantaine des meilleures photos. Extras Le photographe vous remettra-t-il toutes les photos ou seulement celles qu’il juge les meilleures ? Vous seront-elles présentées en format cédérom ou DVD ? Seront-elles de qualité archives, c’est-àdire qu’elles ne jauniront pas ? Gagnez du temp : Pour plus de conseils, consultez le site Kodak.com (Photographie grand public / Pour prendre de superbes photos). Liste des poses Fournissez au photographe une liste des poses que vous voulez, de façon aussi précise que possible. Par exemple, votre liste de photos à prendre lors de votre soirée annuelle pourrait inclure : • • • • • • • Plan du président sur l’estrade Très gros plan du conférencier Plan complet du président en train de présenter un prix Plan de la chorale Trois plans d’ensemble pris du balcon Cinq photos de personnes choisies (fournissez les noms) en train de discuter avec des invités Photo du personnel à la table de présentation © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 47 Options peu coûteuses Si vous ne pouvez vous permettre d’embaucher un photographe, investissez dans le meilleur appareil-photo numérique possible ou faites appel à un bénévole ayant de l’expérience dans la photographie. Il vous faudra aussi vous procurer le logiciel Photo Shop pour tirer le meilleur de vos photos. Enfin, n’oubliez pas les principes d’une bonne photo : • • • Rapprochez-vous Regardez votre sujet dans les yeux Évitez les arrière-plans susceptibles de distraire l’œil Identifiez des moyens de tirer le meilleur de votre site Internet Considérez votre site comme un service d’accueil ouvert 24 heures sur 24. Il prend les messages lorsque vous n’y êtes pas et vous met en lien avec des donateurs, conseillers, demandeurs de subvention et autres groupes cibles. Posez-vous la question : lorsque j’ai besoin d’information, quelle est la première place à laquelle je pense ? Pour la plupart des gens, la réponse est l’Internet. Identifiez des moyens d’utiliser l’Internet pour faire économiser temps et argent à votre fondation. • Affichez en ligne les critères de subvention et les formulaires de demande • Créez des liens vers des ressources telles que la Ressource Internet à l’intention des conseillers • Créez un babillard pour annoncer vos activités spéciales • Montez une banque de conférenciers pour promouvoir les leaders de votre fondation • Communiquez avec vos groupes cibles au moyen de bulletins électroniques (voir l’expérience de la fondation ci-dessous) • Créez un intranet pour permettre à votre personnel et à vos bénévoles d’échanger des renseignements, d’avoir accès à vos documents, etc. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 48 Conseils pour votre site Internet • • • • • • • • Visez un objectif clair et précis Identifiez les principaux thèmes Utilisez la technologie de façon avisée et offrez aux visiteurs la possibilité de sauter les intros animées Faites le suivi du nombre de consultations Actualisez fréquemment le contenu du site Utilisez un nom de domaine efficace Utilisez votre site pour renforcer votre image de marque Faites en sorte que votre site soit facile à consulter Avantages du bulletin d’information électronique • • • • Peu coûteux Facile à cibler Rapide à élaborer Peut inciter les lecteurs à explorer votre site Les cinq règles d’un bon bulletin électronique 1. Élaborez une liste précise. 2. Créez une grille graphique afin de vous éviter d’avoir à réinventer la roue chaque fois. 3. Rédigez des articles plus brefs et percutants que pour l’imprimé : les gens parcourent ces bulletins plus qu’ils ne les lisent. 4. Offrez aux lecteurs la possibilité de se désabonner. Le processus doit être simple et exempt de bogue. 5. Indiquez toujours vos coordonnées. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 49 Expériences de fondations communautaires Bulletins électroniques @ The Winnipeg Foundation Le bulletin électronique est un moyen rapide et efficace de communiquer directement avec vos principaux groupes cibles. Il suffit à votre fondation d’une grille graphique et d’une bonne liste de courriels pour vous doter d’un outil de communication segmenté qui autrefois coûtait une fortune. Ainsi, The Winnipeg Foundation a récemment lancé un bulletin électronique destiné aux détenteurs de fonds de dotation en fidéicommis (gérés). La fondation compte 150 de ces fonds : il était donc important de trouver une façon de communiquer régulièrement avec ce groupe aussi important que diversifié. Le premier numéro (qui figure sur le cédérom Guide de communications-marketing : exemples et modèles) a servi à mettre les organismes au courant des nouveaux services offerts par la fondation. « Nous voulions leur rappeler notre service de don en ligne, qui leur permet de verser les fonds au nom de leurs donateurs ou de diriger les donateurs vers notre site », précise LuAnn Lovlin, directrice des communications à The Winnipeg Foundation. La fondation a aussi profité de l’instantanéité de ce bulletin pour mettre les organismes au courant de l’élimination de l’impôt sur le gain en capital des titres à valeur appréciée. « Nous savions que cette information pourrait inciter les donateurs de ces organismes à alimenter le fonds en fidéicommis, de dire Mme Lovlin. Nous avons même inséré un lien vers les ressources gouvernementales pour qu’ils puissent obtenir sur-le-champ tous les détails. » Mme Lovlin limite ses bulletins électroniques à deux pages. Elle accompagne la version html de la version PDF pour ceux qui préfèrent imprimer le bulletin ou le diffuser plus facilement. La fondation prévoit produire deux ou trois bulletins par année, aux dates les plus cruciales, notamment à l’approche de l’échéance du programme gouvernemental de contrepartie. « La campagne de financement annuelle de l’une de nos troupes de théâtre locales connaît toujours un succès phénoménal. Durant cette période, nous recevons quelque 500 dons de gens qui veulent profiter des programmes de soutien. Notre nouveau bulletin électronique nous © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 50 aidera à leur rappeler la simplicité du don en ligne, aussi bien pour l’organisme que pour les donateurs. » Ce bulletin destiné aux détenteurs de fonds en fidéicommis s’inspire de deux autres bulletins électroniques, fort bien accueillis, créés par la fondation. Le premier s’adresse aux conseillers. Plus structuré, ce bulletin est également diffusé trois fois par année (un calendrier adopté à la lumière de commentaires de conseillers). Ce bulletin aux conseillers contient une foule de renseignements pratiques, sous forme de brefs récits de quelques phrases accompagnés d’un lien vers des ressources plus détaillées du site. Pour favoriser la transition entre les deux, le bulletin a été conçu comme une page Web. Les conseillers se sentent donc en terrain de connaissance lorsqu’ils arrivent sur le site. La fondation a également lancé récemment un bulletin interne du conseil, pour permettre aux administrateurs de se tenir à jour plus rapidement. Ce bulletin mensuel a permis de réduire le temps consacré aux photocopies et à la distribution des documents d’information, des procès-verbaux des comités et autres avis. Il contient aussi parfois des récits pertinents au fonctionnement de la fondation ou un lien vers la section sécurisée du site de la fondation. L’intranet sécurisé de la fondation sert à afficher en ligne les convocations aux réunions et autres rapports du conseil. Les administrateurs peuvent aussi l’utiliser pour répondre à des invitations. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 51 Sources / Ressources Marketing & Communications for Community Foundations. LuAnn Lovlin et Anne-Marie McElrone. Atelier tenu au Congrès national des FCC 2006. www.nonprofitannualreports.net. Propose des conseils et des exemples gratuits sur l’élaboration des rapports annuels. eCatalyst Archive. Pour créer votre propre bulletin électronique. www.impacs.org Charity Village: Viral Web Marketing www.charityvillage.com/cv/research/rfmk51.html Ask TechSoup: How Do I Write for My Website? www.techsoup.org/learningcenter/internet/page5392.cfm Nancy Schwartz & Company: Shape Your Website to Generate the Actions You Need http://www.nancyschwartz.com/effective_nonprofit_websites.html © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 52 Chapitre V : Activités, allocutions et présentations Liste de contrôle Ce chapitre vous aidera à : √ Planifier le lancement et l’assemblée générale de votre √ √ √ √ fondation Organiser une activité signature Souligner l’anniversaire de la fondation Élaborer des présentations percutantes Réaliser des allocutions qui retiennent l’attention À faire vous-même Planifiez le lancement et l’assemblée générale de votre fondation Le lancement de votre fondation constitue votre première « apparition » locale et une formidable occasion de susciter l’intérêt et d’expliquer à vos groupes cibles ce qu’est une fondation communautaire. Il en va de même de votre assemblée générale annuelle, autre occasion exceptionnelle de tisser des liens avec vos publics cibles, de souligner vos réalisations et de dévoiler vos plans pour l’année à venir. Conception de l’événement • Préparez-vous parfaitement. « Nous avons d’abord déterminé ce que nous voulions dire à la population, explique Cindy Lindsay, de la Guelph Community Foundation. Nous avons pris le temps d’élaborer nos messages clés et de concevoir une pochette d’information. » © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 53 Autres facteurs pouvant influencer le lancement officiel d’une fondation : - comités et politiques déjà en place - possibilité d’annoncer des dons - programme de subventions prêt à fonctionner - rencontres préalables avec des groupes locaux, d’autres organismes de financement et des donateurs potentiels • Adaptez l’événement à l’esprit local. « Nous avons organisé un vin et fromages informel, confie Geoff Battersby, de la fondation communautaire de Revelstoke. Il est important que l’événement convienne à votre localité, que les gens s’y sentent à l’aise. » • N’en faites pas trop. « Il est très facile d’en faire trop, et ce n’est pas nécessaire », de dire Cindy Lindsay. Guelph a organisé une simple soirée de lancement destinée à favoriser les rencontres, dans un lieu déjà décoré pour les Fêtes. • Élargissez votre liste d’invités. Assurez-vous que des représentants de tous vos groupes cibles soient inscrits sur votre liste d’invités. À ne pas oublier : les grands donateurs, les groupes locaux clés, les autres fondations et organismes de financement, les politiciens et leaders locaux. Tenez compte du fait que moins de 50 % des personnes conviées se présenteront. Pour favoriser la participation, faites des appels de suivi quelques semaines avant la date du lancement. • Assurez-vous que votre invitation soit claire. Votre invitation doit inciter les gens à se déplacer. « Notre invitation a d’abord semé une certaine confusion, avoue Cindy Lindsay, de Guelph. Les gens pensaient qu’il s’agissait d’une campagne de financement. Nous avons donc fait des appels de suivi pour clarifier les choses. » Organisation de l’événement • Planifiez à l’avance et en détail. « Les gens remarquent les petites choses, rappelle Mike Christie, de la fondation communautaire de Medicine Hat. Essayez de tout prévoir jusque dans les moindres détails. Des choses aussi simples que l’endroit où se trouve l’alimentation électrique ou la façon de garder les boissons fraîches doivent avoir été réglées longtemps à l’avance. » © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 54 • Faites appel à votre conseil et à d’autres bénévoles. La planification d’un événement exige beaucoup de temps et de soin. Utilisez toutes les ressources humaines dont vous disposez : votre événement sera moins stressant et plus réussi. • Invitez un conférencier inspirant. « Nous avons planifié notre lancement en fonction de l’agenda de Monica Patten, affirme Geoff Battersby, de Revelstoke. Pour nous, il était crucial d’avoir une conférencière de prestige pour notre première activité publique. » • Choisissez un lieu qui reflète bien votre message. « Nous avons tenu notre activité de lancement dans la salle du conseil de notre ville parce que nous voulions démontrer que nous étions des partenaires de la municipalité, déclare Martha E. Murphy, de la fondation communautaire de Campbellford/Seymour, en Ontario. • Choisissez une salle de la bonne taille. « Ne réservez pas une grande salle si vous êtes peu nombreux. Il est préférable d’avoir une salle bien remplie qu’à moitié vide. Si vous ne disposez que d’une vaste salle, faites preuve de créativité pour la rendre chaleureuse et accueillante. Comblez les espaces vides par une exposition de photos ou des tables d’information pour des organismes locaux. On peut faire des miracles avec l’éclairage, des chaises et quelques plantes. • Essayez d’obtenir des commanditaires. « Notre coopérative de crédit locale a commandité la soirée, souligne Geoff Battersby, de Revelstoke. C’était une excellente promotion pour eux, et la fondation a pu faire son lancement gratuitement. » • Confirmez des dons avant le lancement. « Nous nous consacrons pour le moment à la croissance de notre fonds, d’expliquer Kathleen Weil, de la Fondation du Grand Montréal. Nous avons décidé dans un premier temps de rencontrer les gens et de créer des partenariats. » • Soyez brefs dans vos allocutions. « Nous avons limité nos allocutions à deux ou trois minutes, rappelle Mike Christie, de Medicine Hat. On perd vite les gens avec de trop longs discours. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 55 • Parlez des organismes subventionnés. « Nous faisons en sorte que nos invités puissent constater les réalisations de la fondation au sein de la collectivité, de dire Mike Christie. Nous exposons par exemple des créations d’un organisme d’art que nous avons financé et faisont de brefs reportages sur quelquesuns de nos organismes bénéficiaires. » • Prévoyez des occasions de photos pour les médias et les commanditaires. « Pour rendre hommage à nos donateurs et à nos entreprises commanditaires, nous les avons fait précéder dans la salle d’un joueur de cornemuse, raconte Linda Hart, de la fondation manitobaine Beautiful Plains. Le petit plus qui fait la différence • Rencontrez à l’avance les autres fondations et organismes sans but lucratif. « Notre secteur philanthropique était déjà fort encombré, explique Kathleen Weil, de la Fondation du Grand Montréal. Un lancement avec tambours et trompettes aurait pu être perçu comme une menace par nos partenaires potentiels. Nous avons donc cherché en premier lieu à nous faire connaître et à tisser des liens. Nous avons rencontré la presse et les leaders d’opinion, pour ensuite décider de réaliser notre premier cycle de subventions avant notre lancement officiel. » • Dévoilez votre logo. « Comme notre logo avait été conçu par un graphiste local, nous avons profité de notre lancement pour en faire le dévoilement et rendre hommage à son concepteur, raconte Linda Hart, de la fondation communautaire Beautiful Plains. Nous avions aussi fait faire un immense gateau décoré de notre logo. » • Confectionnez un « sac-cadeau » pour les invités. La fondation communautaire de Guelph a préparé pour chacun de ses invités un sac-cadeau contenant une pochette d’information et quelques menus articles offerts par des entreprises locales, comme des chocolats et des stylos. • Créez un cercle des fondateurs pour attirer les donateurs. « Le titre de « fondateur » a grandement incité les gens à donner immédiatement, affirme Geoff Battersby, de Revelstoke. Leur nom figurera pour toujours sur la liste des fondateurs de notre fondation. Nous avons tenu notre lancement en avril, et les donateurs avaient jusqu’à la fin de l’année pour se qualifier au titre de fondateur. » La fondation communautaire de © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 56 Medicine Hat organise tous les ans un pique-nique des fondateurs pour remercier les donateurs passés et présents et inciter de nouvelles personnes à faire un don à la fondation. Exemple : Vous trouverez une fiche de planification détaillée d’une activité sur le cédérom Guide de communicationsmarketing : exemples et modèles. • Favorisez la participation de votre public cible. « Lors de notre pique-nique des fondateurs, nous avons organisé un jeuquestionnaire avec, comme prix, une bouteille de champagne, raconte Mike Christie, de Medicine Hat. Les participants s devaient répondre à dix questions sur la fondation, une façon fort amusante de faire passer notre message. » • Rencontrez les journalistes en privé avant l’événement. Le concept de fondation communautaire peut être difficile à expliquer à des journalistes, surtout en 30 secondes au téléphone. Cindy Lindsay, de Guelph, a organisé des rencontres privées avec des journalistes avant le lancement. Le jour du lancement, ils avaient déjà une bonne compréhension de la fondation et de ses objectifs. • Faites connaissance avec vos invités. « Chaque membre de notre conseil avait une liste dix personnes invitées à aborder au cours de la soirée, explique Cindy Lindsay. Chacun devait se présenter, faire connaissance et présenter la fondation. » • Organisez une activité plus intime pour votre comité de coordination et votre conseil. « Après le lancement, tenu le matin, nous avons réuni dans le cadre d’un lunch informel notre conférencier invité, notre comité de coordination et les membres de notre conseil, déclare Martha E. Murphy, de Campbellford/Seymour. Un lunch ou un souper sont aussi une bonne occasion de faire le bilan du lancement. Organisez une activité signature Une activité signature est une façon de définir l’image de votre fondation. Il s’agit d’un événement très en vue qui permet de véhiculer l’esprit, les valeurs et le positionnement de votre fondation auprès de vos groupes cibles. Ce genre d’activité exige temps, effort et planification. N’oubliez pas que le nom de votre fondation y sera associé. Vous avez intérêt à ce que ce soit bien ! © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 57 Voici deux exemples très différents d’activités signature. Cambridge and North Dumfries Community Foundation Food For Thought. - Lancé en 2002 Objectif Organiser une conférence très courue qui augmente la notoriété de la fondation, fasse le lien avec son travail à l’échelle locale et devienne une occasion annuelle de recueillir des fonds de fonctionnement. Motivation « Nous avons lancé cet événement parce que nous prévoyions manquer de fonds de fonctionnement, explique Jane Neath, directrice générale. Il nous fallait trouver de l’argent. » Partenaires • La commandite de l’événement rapporte environ 35 000 $ • Un vente aux enchères organisée dans le cadre de l’activité nous permet également de recueillir de 30 000 $ à 35 000 $ Participation • Environ 300 personnes paient 125 $ chacune pour y assister • La fondation a songé à augmenter le prix du billet, mais s’est abstenu en raison du contexte local • Elle a plutôt choisi d’augmenter le nombre de commanditaires Particularités Une conférence est toujours une excellente façon d’attirer tout le monde. C’est une activité qui attire autant les personnes seules que les couples. La fondation invite toujours des conférenciers de grande qualité (qu’elle paie), tels que Hugh Segal, Dick Pound, Peter Mansbridge, Stephen Lewis et Rex Murphy. La célébrité de ces conférenciers, en plus de leur réputation et de leurs réalisations, assurent le succès de l’événement. La fondation donne toujours aux participants beaucoup de temps pour se rencontrer un élément très important. La soirée inclut aussi une présentation de la fondation. Les organisateurs veillent à ce que les choses fonctionnent rondement et que la soirée se termine vers 23 h. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 58 Planification • La première année, le président et directeur général a commencé à planifier à la mi-août l’activité prévue pour novembre • Depuis, la fondation embauche un coordonnateur trois jours par semaine en vue de cette activité de l’automne • « Tous les ans, le comité organisateur réussit à faire mieux que l’année précédente, de dire Mme Neath. Il faut vraiment pouvoir compter sur une équipe efficace et beaucoup d’aide. » • La soirée est organisée par un important comité de 15 personnes et plusieurs sous-comités • Le comité amorce dès le mois de janvier la planification de l’événement de novembre. La vente des billets commence en juillet, de façon à pouvoir compter très tôt sur une large participation Problèmes Victime de son propre succès Food for Thought fait salle comble tous les ans. Les billets, vendus en juillet, se sont envolés en quatre semaines, même si l’activité ne prenait place qu’en novembre. La fondation ne dispose pas d’une salle assez grande pour accueillir davantage de gens. La rénovation prochaine d’une autre salle pourrait cependant lui permettre d’accroître l’auditoire. Popularité de la commandite La popularité de l’activité la rend très intéressante pour les commanditaires. Le problème, c’est que chaque commanditaire reçoit un certain nombre de billets, ce qui limite le nombre de nouvelles personnes que peut rejoindre la fondation. Date La date de l’événement a causé des problèmes. Un autre organisme tenait une activité deux semaines plus tard. Si cet écart a été jugé suffisant par la fondation, il n’en a pas été de même pour l’autre organisme. Avec le recul, Mme Neath convient qu’une réunion avec l’autre partie à l’étape de la planification aurait probablement aidé les choses. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 59 Ressources La première année a exigé tant d’énergie de la part de Mme Neath que ses autres tâches en ont souffert. Maintenant, un coordonnateur à temps partiel et un important comité accomplissent le gros du travail. Avantages pour la fondation communautaire • La conférence est devenue très rapidement une « activité signature » qui a grandement contribué à l’image de la fondation au sein de la collectivité et auprès de ses groupes cibles • L’activité a permis de recueillir 20 000 $ la première année, pour atteindre 70 000 $ à sa quatrième édition • « Cette activité est devenue l’un des moteurs de notre fonds de fonctionnement, déclare Mme Neath, ce qui signifie que nous pouvons nous consacrer à d’autres volets de notre mandat. » • Chaque année, nous pouvons compter sur de nouveaux bénévoles qui nous aident à attirer des personnes différentes. Conseils aux autres fondations Ne sous-estimez pas l’importance d’une activité signature. Lorsqu’une fondation est à court de fonds de fonctionnement, il est difficile de consacrer temps et argent à une activité, mais Mme Neath est ravie des résultats. « Je crois qu’il faut tenter sa chance. Pour nous, cette décision a été déterminante, non seulement d’un point de vue financier, mais également pour la notoriété de la fondation qui a grimpé en flèche. » Tenez compte du cycle d’une activité. Mme Neath affirme que sa fondation organisera cette activité encore quelques années, mais devra trouver autre chose avant que les gens ne s’en désintéressent. Après l’activité, faites un suivi auprès des donateurs. La fondation met toujours aux enchères un souper à la résidence du président, un souper, habituellement acheté par des leaders philanthropiques locaux qui y viennent accompagnés d’amis. « C’est une excellente façon de rester en contact avec les gens après l’événement. » Faites appel à des champions de l’organisation. « Nous avons sollicité des gens vraiment compétents dans l’organisation d’événements et avons fait en sorte de les intéresser, affirme Mme Neath. Nous les connaissions et avons fait preuve de stratégie pour les inciter à participer. Ce sont ces personnes qui ont fait de notre activité un tel succès. » © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 60 Greater Saint John Community Foundation Harbour Passage Garden Party - Lancé en 2004 Objectif Inciter la population à entretenir les jardins d’un sentier riverain qui commençaient à être négligés. Motivation Jane Barry, directrice générale de la fondation, avait écouté une discussion à ce sujet à la radio de CBC et s’était donné comme mission d’organiser une activité pour convier la population à un grand nettoyage. La Fondation de la Famille J.W. McConnell a contribué à la réalisation de cette idée. Partenaires • L’activité est maintenant dirigée par deux coprésidents locaux • Elle réunit plus de 40 organismes locaux • Le jour du grand nettoyage, 35 jardiniers d’expérience coordonnent le travail • De nombreux commanditaires assument les coûts de l’activité Participation • L’activité attire environ 300 personnes, beau temps mauvais temps ! Particularités Sur une scène temporaire, violoneux et animateurs pour les jeunes divertissent le public. Il y a des prix à gagner, et Tim Hortons, l’un des partenaires, veille à garder tous les bénévoles heureux et bien éveillés. En 2006, pour souligner l’anniversaire de la fondation, un imposant bloc de de granite a été posé sur le sentier en hommage à ses donateurs. L’installation a nécessité de l’équipement lourd, une belle occasion de photo pour le journal local. Planification • La planification de cet événement qui a lieu en juin débute en mars • Jane a compilé tous les détails de l’activité dans un impressionnant classeur • Les communications par courriel sont cruciales © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 61 • Les partenaires (environ 20 personnes) se rencontrent toutes les semaines durant les deux mois qui précèdent l’activité Problèmes Autorisations et permis Le sentier avait été créé par des dizaines de groupes qu’il a fallu informer de l’événement : la ville, l’organisme de développement riverain, les autorités portuaires et des groupes de protection du patrimoine en raison de la présence du Fort LaTour, un fort historique français. Syndicat Il a fallu obtenir l’aval de la section locale du Syndicat canadien de la Fonction publique (SCFP) normalement chargé d’entretenir les lieux. Mme Barry a rencontré les dirigeants un par un et a gagné leur appui. La section locale y participe même bénévolement et organise un barbecue pour l’occasion. Coordination des bénévoles Les vastes jardins qui bordent le sentier ont été aménagés par des paysagistes qui ont choisi des plantes adaptées au climat côtier. Pour coordonner le travail des centaines de bénévoles, la fondation désigne un jardinier en chef, vêtu d’un t-shirt de couleur éclatante, pour diriger les planteurs bénévoles et s’assurer que : 1) ils mettent le bon plant, 2) au bon endroit, et 3) qu’ils n’arrachent pas un plan sain au lieu de la mauvaise herbe. Avantages pour la fondation communautaire • Une visibilité accrue • L’occasion de collaborer avec de nombreux partenaires locaux • La création par la section 18 du SCFP d’un fonds, le Harbour Passage Fund • Le soutien d’un autre donateur • L’occasion de poser un geste constructif pour la collectivité • Offrir à des centaines de résidants et de visiteurs le plaisir de se promener le long d’un bord de mer revitalisé et de faire de l’exercice (même aux personnes handicapées), et d’inspirer aux participants un sentiment de fierté et d’appropriation © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 62 Conseil aux autres fondations « Les premières années ont été les plus difficiles. Maintenant, tout est parfaitement huilé. » Soulignez l’anniversaire de votre fondation Choisissez l’étape avec soin « Trois ou quatre années passent très vite », affirme Georgette Houle, directrice des subventions et du marketing à la Fondation communautaire d’Ottawa, qui a fêté son 15e anniversaire en 2002. Vous ne voulez pas fêter un anniversaire tous les cinq ans, ni votre collectivité d’ailleurs. Décidez donc à l’avance quelles étapes vous voulez souligner, vos 10e, 25e et 50e anniversaires par exemple. Fixez-vous des objectifs clairs Pourquoi voulez-vous souligner votre anniversaire ? Qu’est-ce que votre fondation entend en retirer ? Certaines fondations espèrent améliorer leur visibilité et remercier leurs membres fondateurs, d’autres veulent accroître leur actif ou se positionner comme un leader local. Vous devez établir vos objectifs pour pouvoir déterminer vos stratégies. Prévoyez suffisamment de temps pour la planification Pour bien intégrer cette année anniversaire dans les activités de votre fondation, il vous faudra planifier au moins un an à l’avance. Formez une équipe Une personne seule ne peut y parvenir. Pour son 70e anniversaire, The Victoria Foundation a formé un comité composé de plus de dix personnes qui se sont réunies tous les mois. Réévaluez votre matériel promotionnel Pour son 10e anniversaire, la fondation communautaire d’Oakville a lancé deux nouveaux outils promotionnels : son dépliant très populaire « 10 raisons d’entretenir des liens avec la CFO » et son nouveau site Internet. « La fondation était encore assez jeune à l’époque, d’expliquer son PDG, Rusty Baillie, mais elle avait déjà accompli beaucoup, notamment le versement de 4,5 millions de dollars de subventions. C’était une occasion de faire le bilan du chemin parcouru et de regarder vers l’avenir. » Profitez des autres activités de votre fondation Le 70e anniversaire de la fondation de Victoria a coïncidé avec le lancement de son programme Signes vitaux. La fondation a profité de ce lancement pour diffuser des données et des messages sur son histoire et ses retombées à l’échelle locale. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 63 Associez-vous à des activités locales existantes L’année de son 70e anniversaire, la fondation de Victoria a formé une équipe de 70 coureurs pour participer à un marathon très populaire de 10 kilomètres. Profitez du facteur temps Les anniversaires, comme toute grande occasion, créent un sentiment d’urgence provoqué par la nécessité de souligner l’événement avant qu’il ne soit trop tard. La fondation communautaire d’Oakville a profité de son 10e anniversaire pour lancer un défi qui lui a permis de doubler son actif en moins d’un an. Un donateur anonyme a annoncé la création d’un fonds de deux millions de dollars comme don de contrepartie, optimisant ainsi les autres fonds. Au cours de cette année anniversaire, la fondation a recueilli plus de huit millions de dollars. Faites durer les célébrations Les anniversaires sont des occasions de promouvoir votre image durant toute une année. Pensez à des façons créatives de continuer à profiter de l’intérêt et de l’élan que vous procurent ces étapes : − − − − − − un rapport annuel ou communautaire rétrospectif un site Internet nouveau ou actualisé une campagne publicitaire de nouveaux partenariats locaux l’annonce de fonds anniversaire ou de legs l’organisation d’une conférence réunissant des invités de marque ou le lancement d’une nouvelle série de conférences − l’annonce d’une subvention commémorative Fouillez dans vos archives Vous trouverez sûrement dans vos anciens rapports annuels, communiqués de presse ou autres documents toutes sortes de données intéressantes à partager avec les médias et autres. Si vous ne disposez pas encore d’un système d’archivage, songez-y longtemps avant la date anniversaire, sinon vous vous retrouverez à fouillez désespérément dans des boîtes six mois avant votre gala anniversaire. La fondation de Victoria a également trouvé de nombreux renseignements dans les archives de la ville et de la province. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 64 Consignez votre histoire À l’occasion de son 15e anniversaire, la Fondation communautaire d’Ottawa (FCO) a publié son histoire. Le livre de 86 pages a été piloté par Valérie Knowles, auteure d’ouvrages historiques et donatrice de la FCO. La soirée anniversaire a pris la forme d’un lancement de livre. Exemple : Vous trouverez la stratégie de communication et le logo du 70e anniversaire de The Victoria Foundation sur le cédérom Guide de communicationsmarketing : exemples et modèles. Posez un grand geste Pour marquer son 50e anniversaire, la fondation de Calgary a dévoilé son projet The Harvie Passage, qu’elle a présenté comme « l’un de ses dons les plus importants à la population de Calgary ». La fondation a renforcé son « message du 50e » en invitant 5 000 personnes à un événement très médiatisé qui incluait une prestation de Ian Tyson et une allocution du premier ministre. Faites transmettre le message par d’autres Dans le cadre des activités de son 70e anniversaire, la fondation de Victoria a produit une série de capsules télé de format Le saviezvous ?, qui ont été diffusées comme annonces d’intérêt public sur le réseau câblé Shaw et sur son site Internet. La fondation a aussi demandé à ses organismes bénéficiaires de mentionner cet anniversaire dans leur matériel imprimé. Intégrez votre anniversaire à votre image de marque Analysez vos messages clés, votre logo et votre graphisme à la lumière de cet événement. Dans le cas d’un 10e anniversaire, vous pouvez simplement ajouter une mention à vos communiqués. Dans le cas d’un 25e, vous pourriez décider de modifier votre logo ou même votre signature. La fondation de Victoria a élaboré un logo spécial pour l’année de son 70e anniversaire qu’elle a utilisée partout, sur ses enveloppes comme sur son papier à en-tête. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 65 Élaborez des présentations percutantes Pour susciter l’intérêt, rien ne vaut le contact direct, surtout si vous devez communiquer un concept complexe comme le fonctionnement d’une fondation communautaire et à l’échelle locale. Le meilleur moyen de tisser et d’entretenir des liens est de rencontrer les gens, individuellement ou dans le cadre d’activités structurées. D’où l’importance des présentations et allocutions publiques pour les fondations communautaires qui veulent se présenter à leurs groupes cibles. Toute personne – même la plus nerveuse – peut donner une conférence percutante grâce à deux ingrédients clés : un contenu intéressant et des illustrations qui renforcent le message plutôt que de distraire l’auditoire. Secret du métier : Pensez à votre auditoire. Le gourou du PowerPoint, Cliff Atkinson (www.sociablemedia.com ou Contenu intéressant Illustrations claires et attrayantes Soyez passionné. Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre sujet ? Un conférencier enthousiaste, qui met de l’émotion dans son propos, retient l’attention et l’appui de son auditoire. Ayez recours à des accessoires. Soutenez votre propos de visuels grand format : photos, diapositives, dessins, annotations sur tableau de conférence, vidéos ou bandes sonores. Ils aident à retenir l’attention de l’auditoire. Ayez recours à des histoires, des métaphores et des anecdotes personnelles. Les histoires vécues, les images et les exemples donnent de la vie à une présentation. Utilisez-les pour souligner des points importants. Voyez grand. Les illustrations ou graphiques doivent être faciles à voir (et à lire selon le cas) de l’arrière de la salle. La taille des titres doit être d’au moins 36 points et celle du corps du texte d’au moins 28 points. Adoptez un langage dynamique. Ne parlez pas du passé, de la façon dont les choses se passaient avant. Parlez de ce qui se passe actuellement. Utilisez des verbes d’action, des noms évocateurs, des adjectifs descriptifs. Dites les choses le plus simplement et le plus clairement possible. Constance = professionnalisme. Si vous utilisez des diapositives, uniformisez leur graphisme et n’utilisez qu’une police de caractères ou deux. Choisissez une police facile à lire, comme Arial ou Times New Roman. N’assommez pas votre auditoire. Appliquez la règle, « Dire trois choses, trois fois ». Restez concentrés sur votre présentation. Attention à la lisibilité. Évitez les MAJUSCULES, difficiles à lire. Pour les mêmes raisons, utilisez aussi avec parcimonie l’italique et le soulignement. Rappelez votre message à l’aide d’un dépliant. Pour renforcer votre message une fois la présentation terminée, remettez aux participants un dépliant, un rapport annuel ou un imprimé de vos diapositives. Privilégiez la simplicité. Projetez une diapositive par idée. Les diapositives ne sont pas des notes de présentation : chacune d’elles ne doit pas contenir plus de cinq lignes. Si vous utilisez un rétroprojecteur, optez pour un texte sombre sur fond clair, l’inverse dans le cas des présentations PowerPoint. www.MarketingProfs.com) soutient que la plupart des présentations s’attardent trop sur le conférencier et pas assez sur l’auditoire. Plutôt que des diapositives « Qui sommesnous » et « Notre rôle », il faut traiter des enjeux de l’auditoire et des solutions que propose votre organisme. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 66 Gagnez du temps : Vous cherchez un modèle de présentation ? Les dossiers promotionnels des FCC contiennent des présentations PowerPoint destinées aux conseillers et au grand public. Vous pouvez les adapter au contexte de votre fondation. Pour plus de détails, consultez la section réservée aux membres du site des FCC (www.cfc-fcc.ca). www.agoodmanonline.com Commandez votre exemplaire gratuit du livre Why Bad Presentations Happen to Good Causes, fondé sur l’analyse de présentations données par des organismes sans but lucratif, des fondations et des agences gouvernementales. Ce livre, élaboré avec le soutien de quelques fondations américaines, explique pourquoi tant de présentations ne parviennent pas à intéresser, à éduquer ou à persuader, et comment éviter les erreurs les plus courantes. Occasions de présentation Première règle : « N’attendez pas une invitation ». Si votre fondation souhaite s’adresser à plusieurs groupes locaux, il vous faudra d’abord vous renseigner et « vendre » votre organisme et votre sujet. Voici quelques questions qui vous suggéreront des occasions de présentation : Qui sont vos groupes cibles ? Commencez par dresser la liste de vos principaux groupes cibles. Où pourriez-vous rejoindre un auditoire de conseillers ou de donateurs ? Si vous cherchez à obtenir l’appui d’organismes bénéficiaires ou de financement potentiels, votre auditoire pourrait bien être un regroupement des principaux organismes communautaires. Quels sont vos sujets de présentation ? Quels sont les champs d’intérêt de votre fondation ? Au-delà de la description de votre fondation, quels sont les principaux enjeux locaux et les tendances philanthropiques ? Comment votre fondation peut-elle aider les conseillers à resserrer les liens avec leurs clients ? Privilégiez les sujets centrés sur l’auditoire plutôt que sur votre fondation. Où et quand se tiennent les conférences dans votre localité ? Pour savoir ce qui se passe dans votre région, renseignez-vous sur les événements qui se tiennent dans les hôtels et centres de congrès locaux. Vous pouvez aussi vous abonner au bulletin d’information électronique que diffusent de nombreux organismes locaux. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 67 Quelles sont les activités locales les plus en vue ? Votre ville possède peut-être une section du Canadian Club ou de l’Empire Club, ou encore une chambre de commerce dynamique. Votre fondation ne sera pas très souvent invitée à leurs rencontres : faites en sorte qu’elles coïncident avec une période où vous avez des éléments importants à annoncer. Créez une banque de conférenciers. Vous trouverez plus loin l’expérience d’une fondation communautaire. Préparation d’une présentation Renseignez-vous sur votre auditoire : Pour captiver un auditoire, vous devez lier votre information à ses besoins et intérêts. Adaptez vos messages, vos récits et votre style de présentation à chaque auditoire. Utilisez beaucoup d’exemples et de détails locaux. Si vous donnez un exemple, soyez aussi précis que possible : citez des noms de personnes et d’organismes de votre localité et précisez ce que leur a apporté votre fondation. Fixez-vous un objectif : Sachez pourquoi tel groupe ou telle personne sont importants pour vous et ce que vous espérez de cette présentation. Demandez-vous : « Quelles sont les deux ou trois éléments que j’aimerais que cet auditoire retienne de ma présentation? » Cherchez ensuite la meilleure façon de faire passer votre message. Pratiquez et repratiquez (sans mémoriser et sans lire votre texte) : Chaque conférencier se prépare à sa façon, mais tous les bons conférenciers prennent le temps de bien se préparer. La plupart d’entre nous ne sont pas des as de la communication ; nous devons écrire, ne serait-ce que les grandes lignes, de notre allocution. Nous avons aussi besoin de nous pratiquer plusieurs fois (en particulier pour les transitions entre les sujets ou diapositives), afin que les mots et les exemples nous viennent aisément. Toutefois, il est déconseillé de mémoriser ou de réciter votre propos. Un discours lu est dépourvu de dynamisme et d’émotion. C’est le meilleur des somnifères. Arrivez tôt : Vous aurez le temps de vous familiariser avec la salle et de vous assurer du bon fonctionnement de l’équipement. Vous pourrez aussi discuter avec des membres de l’auditoire et obtenir les dernières instructions de votre hôte. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 68 Prévoyez un plan B : Préparez-vous à toutes les éventualités. Si vous utilisez un ordinateur, apportez aussi des diapositives pour parer à un bris d’ordinateur. Si vous lisez un texte, apportez-en deux exemplaires (ou confiez le second exemplaire à un ami). Si vous devez rencontrer un donateur ou un conseiller, apportez plusieurs exemplaires de vos dépliants au cas où il serait accompagné de collègues. Les dix secrets des grands conférenciers Maintenant que vous avez déterminé le sujet et le déroulement de votre présentation, il vous reste à mettre en pratique quelques trucs de conférencier. 1. Soignez votre introduction et votre conclusion. Une entrée en matière percutante pique la curiosité de l’auditoire. Une finale grandiose le récompense de vous avoir écouté jusqu’au bout. Jane Barry, de la Greater Saint John Community Foundation, suggère de toujours commencer par une information ou un cas rapporté par un membre de l’auditoire et auquel le groupe peut s’identifier d’emblée (par exemple, Mme Tremblay vient tout juste de m’informer que votre groupe songe à organiser une activité de financement »). 2. Dites-leur que vous êtes heureux d’être parmi eux. Ne commencez jamais votre présentation en vous excusant d’être fatigué ou nerveux. Ce message négatif vous fera commencer sur une mauvaise note. Le programme autochtone de Red Deer En 2004, la Red Deer and District Community Foundation (RDCF) est devenue l’un des instigateurs d’un tout nouveau programme local : une conférence organisée en collaboration avec la communauté autochtone, axée en grande partie sur la jeunesse. La RDCF soutenait depuis plusieurs années des initiatives autochtones, tout en étant consciente qu’il existait au sein de la communauté autochtone de graves problèmes auquels la fondation ne pouvait s’attaquer. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 69 « Nous savions qu’il y avait des enjeux qui ne faisaient l’objet d’aucune demande de subvention, d’expliquer Janice Wing, directrice générale de la RDCF. En tant que fondation communautaire régionale, nous sommes confrontés à deux réalités importantes : une population autochtone urbaine en croissance dans une ville en expansion et des problèmes de plus en plus nombreux dans les réserves rurales. Face à l’évolution des populations autochtones, il nous a fallu explorer de nouveaux terrains d’entente sur les enjeux locaux. » Des débuts modestes « Chaque subvention est une prise de position, affirme Mme Wing. Chaque fondation communautaire, quelle que soit sa taille, fait preuve de leadership lorsqu’elle décide de soutenir des enjeux locaux importants ou difficiles. » Selon Mme Wing, les fondations communautaires ne peuvent ignorer certains problèmes parce qu’elles se sentent dépassées ou parce qu’il y a matière à controverse. La RDCF a commencé de façon modeste – considérant qu’elle ne faisait qu’amorcer son travail auprès de la communauté autochtone. Tisser des liens et prendre le temps d’apprendre Pour Mme Wing, un enjeu devient plus facile à gérer lorsqu’on l’aborde une étape à la fois. La RDCF a commencé à tisser des liens avec les autres organismes de financement en participant à un forum local d’organismes de financement. En 2004, des membres de la communauté autochtone de Red Deer ont demandé à prendre la parole devant les membres de ce forum. La demande était inhabituelle, le forum, essentiellement un groupe de travail, n’ayant pas coutume d’inviter des conférenciers à ses réunions. « Le leadership consiste parfois à prendre le temps d’apprendre, avec toute l’ouverture que cela exige, de dire Mme Wing. Pour donner à chacun la chance de s’exprimer devant le forum, ses membres ont d’abord établi des règles. Chaque organisme se verrait allouer un certain temps de parole. Suite à ces présentations, les organismes de financement se présenteraient à leur tour et expliqueraient leurs programmes de financement. « Ce fut une occasion exceptionnelle d’en apprendre plus sur les uns et les autres, et de dresser la table pour la conférence qui a suivi. » © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 70 Prendre des risques La communauté autochtone a proposé la tenue d’une conférence. Toutefois, plutôt que de simplement échanger des idées et des connaissances, ils voulaient que l’événement serve de catalyseur et mène à l’élaboration d’un plan d’action. Le service de planification sociale de Red Deer (Social Planning Department) a soutenu le concept et dispensé des ressources pour sa planification et sa mise en œuvre. La RDCF a été l’un des organismes de financement sollicités pour soutenir la conférence. « C’était risqué, parce que l’événement s’annonçait imposant et les attentes étaient grandes. Nous voulions cependant que la conférence soit un succès. Nous l’avons vu comme une occasion intéressante et avons accordé les 5 000 $ demandés. » La naissance d’une événement annuel La conférence de deux jours a connu un succès phénoménal. Le volet jeunesse, axé sur les carrières et l’enseignement, a aussi donné lieu à des spectacles de musiciens autochtones locaux et de vedettes autochtones comme Dakota House (North of 60). La seconde journée a donné la parole à des conférenciers autochtones de renom comme Tom Jackson, ainsi qu’à plusieurs délégués. La première recommandation du rapport qui a suivi était de faire de cette conférence un événement annuel. Le rapport identifiait aussi d’importantes lacunes dans les services à la communauté, notamment en matière d’éducation, de services jeunesse et de problèmes de toxicomanie. Le forum des organismes de financement a participé à un debriefing visant à identifier les meilleures façons de répondre aux besoins de la communauté autochtone. Embauche d’un représentant autochtone L’un des enjeux soulevés lors de la conférence se rapportait au leadership. La communauté autochtone jugeait qu’elle n’était pas représentée à la table de décision. La municipalité a donc créé un poste de représentant autochtone (Community Facilitator, Aboriginal Affairs). © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 71 Au même moment, la RDCF se cherchait de nouveaux locaux, tout comme Centraide et le Leadership Centre. Les trois organismes ont décidé de partager des bureaux et de convier aussi la nouvelle représentante dans leur « auberge espagnole ». Ce lieu chaleureux et invitant, ouvert à tous, est fondé sur la collaboration et une vision commune. « Nous sommes ravis que Brenda se soit jointe à nous, affirme Mme Wing. En plus de participer au forum des organismes de financement, elle nous sera d’une aide précieuse , notamment sur le plan culturel. » À la recherche de nouvelles solutions La RDCF continue d’explorer différentes façons d’amener la population autochtone à l’avant-scène. Mme Wing, qui siège au conseil d’administration du collège de Red Deer, a incité le conseil à organiser un atelier sur les réalités de la communauté autochtone. La fondation a aussi inclus la communauté autochtone dans son plan stratégique comme groupe d’intérêt. « Nous analyserons les possibilités à la lumière de nos trois grands secteurs d’activité. Autrement dit, nous tiendrons compte de la réalité autochtone dans notre programme de croissance de l’actif et nos services aux donateurs, dans notre programme de subventions et sur le plan du leadership. » Diffusion de l’expérience La RDCF a également joué un rôle important dans la promotion de la conférence et le partage des leçons qu’elle en a tirées. Suite à la première conférence autochtone, Red Deer a accueilli la rencontre régionale des FCC au cours de laquelle Mme Wing a pu relater l’expérience. « Le conseil n’avait pas encore pris connaissance du rapport, mais lorsque nous avons présenté la conférence dans le contexte de la diversité, l’intérêt a été immédiat. » En plus de soutenir les deux conférences autochtones, la fondation a aussi contribué à l’émergence d’un autre événement local : Opening Doors (portes ouvertes). Ce rassemblement vise à appuyer l’action d’un secteur sans but lucratif très diversifié, qui inclut les organismes autochtones. « Nous avons consenti des subventions modestes qui ont aidé à recueillir d’autres fonds. L’initiative a porté fruit : nous commençons à voir les choses évoluer. » © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 72 Préparez votre auditoire. Dévoilez le plan de votre présentation : sujet, période des questions, remise de documents, etc. 1. Modulez votre voix. Rien ne tue plus une présentation qu’un ton monocorde ou hésitant. Lorsque vous pratiquez votre présentation, portez attention à votre voix. Mettez-y de l’enthousiasme ; variez le ton et le volume pour mettre de l’emphase sur certains messages ou exemples. 2. Parlez lentement et respirez ! Un message lancé à toute allure passera au-dessus de la tête de votre auditoire. Respirez entre chaque point ou diapositive. Laissez-vous le temps de penser et laissez à votre auditoire le temps d’assimiler. 3. Utilisez les pauses et les répétitions pour ajouter une note théâtrale. Les pauses sont une excellente façon de mettre l’emphase sur un point ou un exemple. Les grands conférenciers font toujours une pause après avoir prononcé une phrase mémorable pour laisser à l’auditoire le temps de bien s’en imprégner. La répétition d’un thème ou d’une expression (le célèbre « I have a dream » de Martin Luther King) ajoute aussi de l’effet à votre message. 4. Regardez les gens dans les yeux. Repérez des auditeurs au visage ouvert dans divers endroits de la salle. Regardezles bien dans les yeux. Faites toujours face à votre auditoire, surtout si lorsque vous commentez une photo ou autre illustration. Ne vous tournez pas vers l’écran : vous romprez le lien et ne serez plus aussi audible. 5. Déplacez-vous. Le mouvement communique une impression d’énergie. N’hésitez pas à utiliser l’espace autour de vous et à sortir les mains de vos poches ! 6. Posez des questions. Les questions rhétoriques ou les questions-surprises (vrai ou faux) contribuent à faire participer l’auditoire. Cette technique est particulièrement utile dans les longues présentations, car elle aide à « réveiller » l’auditoire. 7. Regardez les gens dans les yeux. Repérez des auditeurs au visage ouvert dans divers endroits de la salle. Regardezles bien dans les yeux. Faites toujours face à votre auditoire, surtout si lorsque vous commentez une photo ou autre illustration. Ne vous tournez pas vers l’écran : vous romprez le lien et ne serez plus aussi audible. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 73 8. Déplacez-vous. Le mouvement communique une impression d’énergie. N’hésitez pas à utiliser l’espace autour de vous et à sortir les mains de vos poches ! 9. Posez des questions. Les questions rhétoriques ou les questions-surprises (vrai ou faux) contribuent à faire participer l’auditoire. Cette technique est particulièrement utile dans les longues présentations, car elle aide à « réveiller » l’auditoire. 10. Concluez par une incitation à l’action. « Maintenant que j’ai séduit mes auditeurs, qu’est-ce que je veux qu’ils fassent ? Qu’ils m’appellent ? Qu’ils passent me voir ? Qu’ils participent ? Qu’ils fassent du bénévolat ? Qu’ils me fournissent des noms et des contacts ? Qu’ils me fassent part de leurs commentaires ? À la fin de votre allocution, indiquez à votre auditoire comment passer à l’action. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 74 Expériences de fondations communautaires Une banque de conférenciers : des bénévoles pour rejoindre la population En 2002, dans le but d’accroître sa visibilité et d’expliquer le rôle des fondations communautaires, la fondation de Victoria s’est dotée d’une banque de conférenciers. « À cette époque, peu de gens connaissaient les fondations communautaires, de déclarer Vanessa Greebe, directrice des communications à la fondation. En créant cette banque de conférenciers, nous voulions que des bénévoles expliquent aux organismes communautaires le rôle d’une fondation et les raisons pour lesquelles ils avaient choisi d’y faire du bénévolat. » La fondation a recruté une demi-douzaine de bénévoles parmi les membres de son conseil, de son comité de subventions et des membres d’honneur (bénévoles, aujourd’hui inactifs, mais ayant beaucoup contribué à la fondation). « Nous avons ensuite invité un extraordinaire conférencier de la section locale des Toastmasters qui a étroitement guidé les conférenciers dans l’art de la présentation. La fondation a élaboré une série de diapositives sur les sujets devant être abordés par les bénévoles. Enfin, elle a envoyé un communiqué à tous les clubs philanthropiques et à divers organismes locaux pour leur proposer une présentation de la fondation lors de leur prochaine rencontre ou activité. La fondation a ajouté sur sa barre de menu un bouton proposant les services d’un conférencier (http://www.victoriafoundation.bc.ca/). Le cercle rouge attire l’attention et mène les visiteurs à la page de nos conférenciers où ils peuvent trouver une brève présentation de la fondation de Victoria, plusieurs sujets de conférences et nos coordonnées. Les bénévoles de notre banque de conférenciers assistent également à d’autres présentations et à diverses activités d’inauguration. En plus d’être de précieux ambassadeurs de la fondation, ils aident à mieux faire comprendre à l’ensemble des membres du conseil et des comités le travail accompli par leur fondation. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 75 Depuis la mise en place de cette banque, nos bénévoles ont donné plus de 20 présentations. La fondation s’apprête à actualiser son matériel de présentation et ses sujets pour y inclure les données du rapport Signes vitaux, un bilan annuel de la qualité de vie dans différents secteurs, notamment l’économie, la santé, l’hébergement, l’éducation et l’environnement. « Les retombées dépendent de l’énergie que vous y consacrez, confie Mme Greebe. Nous nous apprêtons à donner un nouvel élan à ce programme, en l’articulant autour des Signes vitaux et des nombreux changements mis en place à la fondation de Victoria. » © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 76 Sources/Ressources Cliff Atkinson, Beyond Bullet Points. www.sociablemedia.com/ Andy Goodman, Why Bad Presentations Happen to Good Causes. www.agoodmanonline.com PowerPoint in the Classroom www.actden.com/pp Presentations that will make you shine www.dreamingdog.com/tipsheet.html Toastmasters International www.toastmasters.org Advanced Public Speaking Institute www.public-speaking.org © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 77 Chapitre VI : Relations de presse et publicité Liste de contrôle Ce chapitre vous aidera à : √ Mieux connaître les médias et à répondre à leurs demandes √ Établir – et entretenir – des relations avec les médias locaux √ Identifier et diffuser vos récits √ Préparer votre porte-parole pour des entrevues de la presse imprimée, radio et télé √ Évaluer les occasions de publicité et de commandite À faire vous-même Apprenez à mieux connaître les médias La base des relations avec les médias réside dans la compréhension du travail des journalistes. En montrant à un journaliste ou à un producteur que vous savez ce qu’il faut pour faire une bonne capsule, vous bénéficierez automatiquement d’une bonne crédibilité et, souvent, d’une oreille plus attentive. Voici quelques caractéristiques clés du journaliste et de son métier : • • • • Il est totalement centré sur l’échéance En tant que généraliste, il doit connaître un peu de tout Il a pour mandat d’analyser et de traduire les nouvelles du jour pour le grand public Il se perçoit comme un protecteur du droit du public à savoir ce qui se passe © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 78 Voici une journée type dans la vie d’un journaliste : • Secret du métier : Les cinq règles de base pour réussir un appel à un journaliste 1. Rappelez le journaliste rapidement (le jour même !) 2. Posez vos questions avant de répondre aux siennes. Cherchez à savoir : - Le nom de votre interlocuteur, son numéro de téléphone, le média qu’il représente et son échéance - Le sujet de l’entrevue et ce dont il aura besoin - La longueur et la forme de l’entrevue • • • • La journée ou la semaine commence par une réunion d’information Il se voit assigner des sujets ou en propose Il couvre souvent plus d’un sujet à la fois Il commence parfois à écrire son article après un seul appel Il est obnubilé par son échéance, dictée par l’heure de diffusion de l’émission ou l’heure de tombée de son quotidien Comme tout autre secteur, le milieu des médias a connu de profondes transformations au cours de la dernière décennie. La concentration et la convergence entre les médias imprimés et électronique (Canwest, par exemple, propriétaire de médias imprimés et électroniques, ou les liens entre The Globe et CTV) a réduit les réseaux et a rendu la concurrence entre journalistes plus vive. Qu’est-ce qui fait un bon reportage ? Tout journaliste est animé par l’urgence de décrocher un scoop, d’être le premier à pouvoir lancer une nouvelle. Mais, qu’est-ce qui fait un bonne bonne nouvelle de reportage ? Chaque entreprise de presse possède ses propres critères pour 3. Vous n’avez pas à juger de la valeur d’une nouvelle. Ces critères ne sont donner l’entrevue généralement pas consignés, mais il suffit d’allumer la télé, sur-le-champ. Vous d’écouter un bulletin de nouvelles ou de lire le journal pour les pouvez dire que deviner. vous avez une tâche à terminer et que vous rappellerez dans X minutes. Réfléchissez à ce que vous direz et rappelez. 4. Au besoin, envoyez de la documentation. 5. Rappelez à l’heure convenue. Voici quelques situations susceptibles de faire la nouvelle : • • • • • • • • Les conflits La controverse Les situations dramatiques Les situations qui affectent un grand nombre de personnes Les situations qui touchent des gens connus Les vedettes Les situations inhabituelles ou originales Les citations, photos ou enregistrements intéressants © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 79 Tissez des liens avec les médias locaux Pour tisser des liens avec vos médias locaux, vous devez régulièrement les lire, les écouter et les regarder. • Apprenez à connaître vos médias locaux – – – – Familiarisez-vous avec ceux qui traitent la nouvelle Notez le nom des journalistes qui couvrent des nouvelles dans votre champ d’intérêt À qui appartiennent les médias dans votre localité ? Quel est le positionnement des divers médias locaux ? Tenez à jour une liste de contacts dans les médias. Si possible, inscrivez-les dans votre banque de données en précisant le type de nouvelle que vous leur avez fourni. • Établissez une liste de contacts pour : – – – Les quotidiens, les hebodamadaires, les stations de radio et de télévision (salle des nouvelles, émissions et réseaux spécialisés) Indiquez le nom, le titre, l’adresse et les numéros de téléphone, de télécopieur et de courriel Ciblez large : incluez les rédacteurs en chef, les producteurs, les lecteurs de nouvelles et les journalistes Les relations avec les médias peuvent exiger énormément de temps. Avant de commencer à tisser des liens, votre fondation doit se fixer des objectifs et des priorités très clairs. • Établissez vos priorités – – – – Clarifiez d’abord vos objectifs (promouvoir le concept de fondation communautaire auprès des décideurs et des groupes cibles, par exemple) Sollicitez l’aide de bénévoles Dressez une liste réaliste de tactiques médias fondées sur votre plan stratégique Accordez une attention particulière à vos objectifs prioritaires et aux médias les plus pertinents © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 80 Questionnaire-éclair Votre organisme est-il ouvert aux médias ? Reconnaissons-nous l’importance des médias ? Quels principes et lignes directrices guident nos relations avec les médias ? Connaissons-nous vraiment nos médias locaux ? Sommes-nous centrés sur nous-mêmes ? Notre porte-parole est-il ou est-elle efficace ? Nos messages clés peuvent-ils être aisément cités ? Utilisons-nous un jargon ? Cinq façons de refroidir une relation avec les médias • • • • • Le non-respect d’une échéance ou une annonce au mauvais moment Du matériel imprimé mal écrit « Je veux voir l’article avant sa publication » Être tatillon pour des erreurs mineures Une mauvaise gestion des crises Occasions médias Le principal défi dans les relations médias consiste à établir vos objectis. Les occasions sont faciles à trouver. Passez en revue les activités de votre fondation de l’année à venir et identifiez lesquelles offrent les meilleures possibilités de couverture média. Pensez aussi aux événements annuels ou saisonniers : certains constituent une façon d’attirer l’attention des médias : • • • • • • • • les budgets fédéraux et provinciaux la période de la planification fiscale la saison des REÉR les dons importants comme le don de Warren Buffet à Bill Gates les grands événements ou enjeux locaux la Journée nationale de la philanthropie ou la Semaine du bénévolat la période des Fêtes les périodes de ralentissement dans les nouvelles, comme l’été © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 81 Voici une liste d’occasions médiatiques possibles et la façon dont certaines fondations communautaires s’en sont servies pour attirer l’attention des médias. Assemblée générale annuelle L’organisation d’une assemblée générale exige beaucoup de temps et d’énergie. En y greffant un conférencier de prestige, l’annonce d’un don, l’histoire d’un donateur particulièrement intéressant ou une entrevue exclusive avec un donateur, vous réussirez peut-être à attirer les médias. La fondation communautaire de Kitchener Waterloo a éveillé l’intérêt des médias en invitant un bénéficiaire particulièrement intéressant à prendre la parole. Nouveau conseil d’administration L’entrée en fonction de nouveaux membres du conseil peut donner lieu à l’envoi d’un comité de presse avec photo numérisée aux médias locaux. Rapport annuel Prenez soin d’inclure les médias dans votre liste d’envois. Vous pouvez même joindre une note personnelle à vos contacts pour leur souligner un point en particulier ou les remercier de la publication d’une photo. Annonce de subventions L’annonce de ses subventions a valu à la Greater Saint John Community Foundation six articles en trois jours dans son quotidien local. Le secret de ce succès ? La fondation ne s’est pas contentée de joindre une simple liste de ses bénéficiaires à son communiqué de presse. Elle a pris le temps de décrire chaque projet d’une façon intéressante et accrocheuse. La fondation communautaire de Guelph a invité le rédacteur en chef de son quotidien local pour lui parler de l’annonce de ses subventions. Comme elle l’espérait, la couverture médiatique a été exceptionnelle ! Plutôt que d’annoncer vos subventions « en vrac », votre fondation pourrait diffuser progressivement des communiqués de presse conjoints avec les organismes locaux bénéficiaires de ces subventions. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 82 Exemple : Comment les organismes bénéficiaires devraient-ils souligner l’appui de votre fondation ? Vous trouverez des suggestions de deux fondations communautaires sur le cédérom Guide de communicationsmarketing : exemples et modèles. Nouveau don Au moment de l’annonce d’un nouveau don, l’histoire du donateur est essentielle. Même un don modeste peut devenir une nouvelle intéressante si vous en présentez le côté humain… un enfant qui recueille des fonds pour une cause dont il a entendu parler à la télé ou qu’il a découverte en lisant le journal. Même si un donateur souhaite préserver l’anonymat, votre fondation peut expliquer le comment et le pourquoi du don, sans révéler d’information personnelle. Témoignages Les témoignages rédigés par des donateurs peuvent aussi attirer l’attention. Un donateur de la fondation de Guelph a publié une lettre émouvante dans la section rédactionnelle du journal local pour expliquer sa décison de créer un fonds au nom de sa mère. Le fonds était modeste, mais l’histoire a obtenu une couverture énorme et a été reprise par d’autres fondations communautaires au pays. La radio de CBC diffuse également à intervalles réguliers des témoignages de ce genre. Promotion par des tiers Le soutien public d’un tiers se révèle aussi très efficace. Vous comptez certainement dans votre cercle des inconditionnels qui accepteraient d’écrire un article sur votre fondation et ses Exemple : Vous touverez sur le réalisations. cédérom Guide de communicationsmarketing : exemples et modèles des chroniques publiées par Jane Barry, directrice générale de The Greater Saint John Community Foundation, dans le quotidien local, The Telegraph Journal. La fondation de Calgary confie aux organismes qu’elle subventionne le soin des relations médiatiques, en leur apportant un soutien promotionnel. De son côté, la fondation de Kitchener Waterloo a conçu à l’intention de ses organismes bénéficiaires un document d’information sur la rédaction des communiqués de presse. Partenariats Les partenariats renforcent les liens avec les médias locaux et les propulsent à un niveau supérieur. Tous les ans, la fondation communautaire d’Edmonton pilote la Semaine du testament, en collaboration avec plusieurs partenaires locaux dont l’Edmonton Journal, qui lui consent alors un « deux pour un » publicitaire. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 83 La fondation de Toronto a tissé un partenariat avec le Toronto Star grâce à son programme Signes vitaux, qui mesure les divers aspects de la qualité de vie dans la ville. Le journal a aidé la fondation à identifier quelques-uns des indicateurs, en échange de quoi il a reçu le rapport à l’avance afin de pouvoir en assurer une couverture détaillée. La fondation de Vancouver gère le fonds de dotation du Vancouver Sun, qui lui consent des taux préférentiels pour encarter dans le journal son rapport annuel. La fondation de Guelph chapeaute le Guelph Camp Fund en partenariat avec The Guelph Mercury, ce qui permet au journal de constater par lui-même le travail de la fondation. Chroniques Vous pouvez tenir une chronique périodique dans votre quotidien ou hebdomadaire local : une autre bonne façon de profiter de la popularité des médias. Pour plus de détails sur la rédaction d’une bonne chronique, consultez le document des FCC L’établissement de relations avec les médias.. Réunion de rédaction Ce genre de rencontre avec les rédacteurs en chef et les journalistes des quotidiens n’est habituellement sollicité qu’à l’occasion du lancement d’initiatives majeures, comme le programme Tackling Poverty Together de la fondation de Hamilton. Une réunion de rédaction vise à expliquer à fond une nouvelle orientation et à favoriser une discussion plus poussée avec un média local. Elle peut ou non vous valoir un article, mais vos échanges resteront néanmoins « en dossier ». © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 84 Resserrement de vos liens avec les médias Secret du métier : Quel en serait le titre ? Si vous vous interrogez sur l’intérêt que présente votre sujet pour les médias, imaginez le titre d’un éventuel article. Si vous pensez qu’il pourrait faire une manchette dans le journal du matin, vous avez en main un bon sujet. Vous travaillez depuis des années avec les médias locaux, avec lesquels vous entretenez d’assez bonnes relations. Cela dit, comment faire pour accroître votre couverture médiatique ? 1. Soyez réaliste. De quelle couverture bénéficient les autres organismes sans but lucratif ? Le nombre d’articles que vous obtiendrez dans le journal local ou à la chaîne de télé locale n’est pas illimité. 2. Gardez le contact. Communiquez avec les journalistes lorsque vous tombez sur un sujet susceptible de les intéresser, même s’il ne concerne pas votre organisme. La fondation de Vancouver a organisé un dîner spécial à l’intention des médias multiculturels. 3. Élaborez une pochette de presse. Fournissez aux journalistes un portrait complet plutôt qu’un simple communiqué de presse. Suggérez des entrevues à réaliser à l’interne ou à l’extérieur de votre fondation. Certains de vos sujets devraient porter sur des enjeux locaux qui concernent votre fondation, mais sans qu’elle en soit l’élément central (élimination de l’impôt sur le gain en capital, par exemple, où vous interviendrez en compagnie d’un fiscaliste et d’un donateur local ayant cédé des actions). 4. Positionnez votre fondation comme un spécialiste des enjeux locaux. La fondation de Vancouver, par exemple, met en lien la chaîne Shaw Cable et ses bénéficiaires pour lui permettre de produire 12 reportages de 30 minutes sur le travail de divers organismes communautaires. The Greater Saint John Community Foundation, quant à elle, utilise sa chronique régulière dans le journal local pour mettre en lumière le travail de plusieurs de ses partenaires locaux. 5. Envisagez de faire de la publicité. En devenant client annonceur, vous resserrerez vos liens avec les médias locaux, même si vos dépenses publicitaires sont modestes. La fondation communautaire de Burlington a publié, en collaboration avec le journal local, une double-page sur les organismes caritatifs de la ville. Ils ont sollicité les organismes bénéficiaires pour qu’ils achètent une annonce format carte d’affaires dans le supplément. Le médaillon central portait sur les fondations communautaires et leur rôle à l’échelle locale. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 85 Comment identifier et promouvoir un sujet de reportage Nous savons déjà que les journalistes recherchent des reportages qui répondent à leurs critères de nouvelles : une nouvelle qui intéressera leur auditoire. Gardez cela à l’esprit lorsque vous suggérerez des sujets. L’un des aspects les plus difficiles à évaluer est de savoir si vous avez en main un « sujet » ou un « reportage ». Exemple : Vous trouverez un exemple de courriel à un journaliste et l’article qui en a découlé sur le cédérom Guide de communicationsmarketing : exemples et modèles. Un sujet : • est unidimensionnel • traite de ce dont nous voulons parler plutôt que de ce qui attire le plus grand nombre • présente des points de vue et une portée limités Un reportage : • rejoint un auditoire large • traite d’un enjeu ou d’une tendance plus large • comporte plusieurs points de vue et possibilités Lorsque vous serez assuré de détenir un bon reportage, voici les trois étapes à suivre : 1. Ciblez un ou plusieurs journalistes À la lumière de votre connaissance des médias locaux, choisissez les journalistes les plus susceptibles d’être intéressés par votre récit. 2. Appelez ou envoyez un bref courriel • Soyez direct et faites en sorte que votre sujet de reportage soit attrayant • Précisez les raisons de son intérêt • Mentionnez s’il y a lieu de précédents reportages rédigés par le journaliste • Mentionnez votre échéance • Indiquez vos coordonnées et toute information contextuelle pertinente 3. Faites un suivi téléphonique le lendemain • Préparez-vous bien : vous avez une minute pour passer votre message • Ne demandez pas s’il a reçu votre courriel (ils en reçoivent des centaines) ; racontez plutôt votre sujet de reportage • Soyez enthousiaste © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 86 Préparez votre porte-parole aux entrevues journal, radio et télé Secret du métier : l’exclusivité Bien qu’il soit difficile de savoir avec précision à quoi s’attendre d’une entrevue, vous pouvez tout de même vous préparer. Avant de parler à un journaliste, prenez le temps de suivre les pistes suivantes. Vous serez plus satisfait du résultat. En ces temps de Avant une entrevue vive concurrence, vous aurez plus de chances d’obtenir un • Informez-vous : l’entrevue sera menée par qui, de quel article ou de faire la média, elle portera sur quel sujet, elle durera combien de nouvelle si vous temps proposez votre sujet à un seul journaliste • Révisez la couverture médias ou l’information sur le sujet – ou média. Par contre, ce choix vous devez connaître tous les faits risque de vous aliéner les autres • Préparez quatre ou cinq messages clés et exemples ou médias. Avant analogies pour donner plus de vie à votre propos d’offrir une exclusivité, assurezvous bien que le • Anticipez les questions qui vous seront posées – faites-vous média est celui qui l’avocat du dable et songez aux questions les plus difficiles rejoint le mieux votre ou les plus délicates qui pourraient vous être posées groupe cible. • Pratiquez-vous avec un ou une collègue • Sachez où vous arrêter si l’entrevue dépasse votre champ de compétence. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 87 Formes et occasions d’entrevue IMPRIMÉ Formes et conseils Caractéristiques Avantages Inconvénients Prévoyez assez de temps pour l’entrevue Forme la plus courante Plus de possibilité d’entrer dans le détail Révisions majeures Entrevue téléphonique généralement Se fonde sur plus d’une source Pas une conversation – risque de s’éloigner du message Possibilité d’avoir les messages sous les yeux Les messages peu percutants ne feront pas la nouvelle Choisissez un lieu sans distraction N’utilisez pas le téléphone mains libres Fournissez de l’information contextuelle Pour agences de transmission, quotidiens ou journaux locaux Plus longue que pour la radio ou la télé : de 1/2 heure à 1 heure Peut inclure une photo Risque de sortir de votre champ de compétence Risque de mal paraître sur la photo Vous ne lirez pas l’article avant sa publication © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 88 RADIO Formes et conseils Caractéristiques Avantages Inconvénients Entrevue plus courte, plus ciblée Erreurs effacées au montage Messages courts et percutants, sinon ils seront coupés Possibilité d’avoir des notes Connaissez bien votre « topo » ou votre message sera coupé C’est du direct : aucune coupure C’est du direct : pas de seconde chance Reportage Tirez partie de votre voix ! Parlez lentement Ne vous inquiétez pas des « euh » Radio en direct Préférable en studio Réponses limitées à une ou deux phrases, puis STOP Destinée à avoir une vue d’ensemble du sujet Entrevue très ciblée et top line Attention aux bruits de fond Pression sur l’animateur pour maintenir le rythme de l’entrevue Certains extraits peuvent aussi être diffusés aux nouvelles Tribune libre Faites vos devoirs Restez calme, n’interrompez pas les participants et soyez courtois avec eux Ne vous obstinez pas « Nous pouvons convenir que nos points de divergent. » N’adoptez pas une attitude défensive « M. Tremblay a soulevé un point intéressant. » De nombreuses questions posées par les participants et l’animateur Nombreuses occasions de discuter d’un enjeu Préparez-vous à entretenir le débat, en fournissant des renseignements, votre numéro de téléphone et l’adresse de votre site Vous permet de prendre le pouls de la population Il est facile de sortir de votre champ de compétence Risque d’échanges un peu vifs Possibilité de préciser certains points entre les appels © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 89 TÉLÉVISION Formes et conseils Caractéristiques Avantages Inconvénients Utilise de cours extraits, souvent un ou deux par reportage Auditoire télé extrêmement large Importance de l’apparence et du cadre Courts extraits Les cheveux, le maquillage et les vêtements peuvent distraire du propos Reportage Parlez à l’intervieweur, pas à la caméra Messages courts et percutants Fournissez de l’information contextuelle Les images sont plus importantes que les mots Média parfait pour des reportages visuels, comme des activités Si vous ratez une question, demandez à recommencer En direct/ Différé Arrivez tôt pour le maquillage Agissez comme si vous étiez toujours à l’écran Évitez de regarder l’écran de contrôle Une entrevue en direct est diffusée au moment de l’enregistrement Aucun montage – vos propos sont diffusés tels quels Aucun montage – vous ne pouvez arrêter et recommencer Courant dans les grandes émissions nationales Le fait de ne pas regarder la caméra vous fera paraître évasif ou malhonnête Une entrevue différée est enregistrée et diffusée ultérieurement, dans son intégralité Attention aux fauteuils pivotants Entrevue en doublex Regardez directement la caméra Faites comme si la caméra est le visage d’une personne Si vous ne saisissez pas bien la question, demandez à l’animateur de répéter La forme la plus difficile Entrevue en direct avec l’animateur dans un autre lieu Vous entendez les questions par le biais d’un écouteur © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 90 Les règles d’une bonne entrevue À FAIRE À ÉVITER Écoutez bien la question question Présumer que le journaliste est un expert Réfléchissez avant de parler Utiliser du jargon et des acronymes Répondez puis arrêtez-vous Utilisez des exemples Ne vous éloignez pas du sujet Hocher de la tête à moins d’être d’accord Répéter une question négative ou biaisée Formes de question • Question ouverte : « Dites-moi… » o Habituellement la première question de l’entrevue. Profitez-en pour faire passer votre message. Utilisez cette question pour présenter votre sujet : « Nous venons de lancer un nouveau programme de subventions qui… » • Suivi : « Comment pouvez-vous affirmer… » o L’occasion pour vous d’étayer une affirmation faite durant l’entrevue. Citez des faits, des chiffres et des exemples qui renforcent vos propos ou arguments. • Avocat du diable : « J’ai entendu dire que… » ou « Selon vos détracteurs… » o Préparez-vous un message irréfutable pour répondre à vos « opposants » • Question-piège : « N’est-il pas vrai que… » o Attention : danger ! © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 91 Concentrez-vous sur votre message Lorsque l’entrevue glisse sur un sujet que vous ne voulez pas aborder, il existe trois techniques pour orienter les questions vers un sujet dont vous voulez parler. Il s’agit en fait de tournures de phrase qui vous aident à réorienter la conversation. Accroche • Soulever une nouvelle question • Attirer l’intervieweur vers votre message • Orienter la discussion « Permettez-moi de vous expliquer comment nous traitons ce problème… » « Ce n’est là que l’une de nos solutions à cet enjeu… » « Il existe de nombreux mythes ou de malentendus à ce sujet… » « Nous commençons justement à travailler sur… » Faire le pont • Ramener la discussion sur votre message « Je ne sais pas, mais je PEUX vous dire par contre que… » « … La véritable question en cause… » « Permettez-moi de préciser certains points… » « C’était le cas auparavant, mais aujourd’hui… » « J’aimerais vous expliquer le contexte dans lequel nous évoluons… » « Il ne faudrait pas perdre de vue le fait que… » Attirer l’attention • Retenir l’attention de l’intervieweur • Une façon de dire : « Ceci est important » • Inciter l’intervieweur et l’auditoire à écouter votre message « Il y a trois éléments à savoir sur… » « Il est essentiel de rappeler que… » « La plupart des gens ne se rendent pas compte que… » « Les études que j’ai consultées révèlent que… » « On me pose souvent la question suivante… » © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 92 Publicité et commandite – Liste de contrôle Avant de solliciter un commanditaire potentiel ou d’acheter de l’espace publicitaire, voici quelques points à évaluer : • • • • • • Qui diffusera votre message le plus efficacement ? Qui rejoindra le mieux votre groupe cible ? Que peut retirer votre fondation de cette alliance ? Qu’attendez-vous de votre partenaire ? Comment limiter les frais pour les deux partenaires ? Comment remercier votre partenaire ? Expériences de fondations communautaires La neutralité des fondations communautaires attire les annonceurs Que vous soyez implanté dans l’une grande ville canadienne ou dans une petite localité rurale, la neutralité des fondations communautaires – le fait qu’elles collaborent avec tous les organismes caritatifs – constitue un argument de poids pour solliciter des rabais publicitaires. « Les fondations communautaires sont une excellente façon pour les médias locaux de soutenir l’ensemble du secteur caritatif, de dire Kerry Longpré, directrice du marketing et des communications à la fondation de Calgary. Comme nous représentons un large éventail de secteurs, nous donnons aux médias la possibilité de se faire valoir auprès de tout le milieu philanthropique. Tout le monde y gagne : les donateurs, la ville ou la région et les organismes caritatifs » La fondation de Calgary travaille sur deux fronts avec le quotidien, The Calgary Herald. Le journal a d’abord publié deux fois par mois le profil de donateurs, de bénéficiaires ou de conseillers. Il a par la suite accepté de distribuer le rapport annuel de la fondation, en plus d’en financer une partie des frais d’impression et de distribution. Mme Longpré soutient que la publicité aide indéniablement les efforts promotionnels d’une fondation, mais qu’il faut une stratégie concertée, quel que soit son budget. « Notre message est complexe. C’est pourquoi j’essaie de le mettre en contexte par © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 93 l’envoi du rapport, puis de le renforcer par la publication périodique de portraits. » En Ontario, cette « neutralité » ou « objectivité » liée au fait de desservir l’ensemble du milieu caritatif a également attiré le Midland Free Press. Ce journal, qui paraît deux fois par semaine, offre depuis deux ans à la Huronia Communities Foundation une annonce gratuite par semaine. Durant cette période, quatre directeurs généraux se sont succédé à la tête du journal. Chacun d’eux a maintenu la publicité gratuite parce qu’elle lui permettait de soutenir tous les organismes caritatifs au moyen d’une seule annonce. « Les journaux locaux sont souvent inondés de demandes d’espace publicitaire gratuit, d’affirmer Garry Morehouse, directeur général de la Huronia Communities Foundation. En offrant une annonce à notre fondation, le journal a l’impression de soutenir tous les organismes caritatifs. » M. Morehouse présente différents points de vue dans ses annonces, afin de les rendre plus intéressantes pour le lectorat du Free Press. Certaines annonces comportent des histoires de donateurs ou des témoignages de membres du conseil ou de conseillers (une façon aussi de souligner le travail de ses bénévoles). D’autres portent sur la philanthropie ou les raisons de donner à sa fondation communautaire. « Le journal et nous avons reçu des commentaires très élogieux sur ces annonces. » Enfin, M. Morehouse facilite les choses pour le personnel du journal. Il s’est assuré de ce qui intéressait le plus les lecteurs et a créé un modèle. Voici quelques conseils de Mme Longpré et de M. Morehouse : Recherchez des partenaires : « Nous recherchons toujours des partenaires pour nos activités promotionnelles ou publicitaires, confie Mme Longpré. En plus de réduire nos coûts, c’est bon pour la fondation et le soutien extérieur apporte un point de vue intéressant. » Par exemple, la First Calgary Savings soutient le Neighbour Grants Program dans le cadre d’un partenariat qui inclut la publicité sur les bus-navette de notre programme de subventions Stepping Stones. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 94 Trouvez un bon parti. Pour son Neighbour Grants Program, la fondation de Calgary s’est associée à un réseau de journaux locaux qui dessert 37 quartiers. En plus de diffuser quatre annonces pour le prix d’une, le réseau organise des ateliers qui favorisent l’échange d’idées au sein de la population. Soyez stratégique. Dans le secteur des médias, la concurrence est féroce, quelle que soit la taille de la ville. M. Morehouse a décidé de faire un choix entre les deux journaux locaux parce qu’il savait que ce ne serait pas productif de travailler avec les deux. « Ce sont des concurrents. En en choisissant un, j’ai pris une décision stratégique. » Reconnaissant qu’il a pris un risque, il ajoute : « L’autre journal ne parle pas autant de nous, mais nous avons senti le besoin de démontrer à notre partenaire qu’il était spécial, différent. » Ciblez vos annonces publicitaires. Même si la fondation de Calgary publie son rapport annuel et ses profils à l’intention du grand public, elle diffuse aussi des annonces plus ciblées pour encourager la demande pour plusieurs de ses programmes de subventions. Par exemple, elle annonce son programme de subventions de quartier dans les autobus et sur le réseau de trains légers de la ville. Ciblez vos messages. Dans le cas d’annonces liées à des programmes, le message ne vise pas aussi large que « Qu’est-ce qu’une fondation communautaire ». « Notre message doit être plus succinct et inciter les gens à agir tout de suite », précise Mme Longpré. Créez des liens – et un budget ! M. Morehouse et Mme Longpré expliquent tous deux leur succès auprès des annonceurs locaux par les liens qu’ils ont tissés. Mme Longpré souligne aussi l’importance de se doter d’un budget publicitaire, même modeste. « Votre budget annuel doit absolument comprendre des fonds pour la publicité, affirme-t-elle. C’est la seule façon de créer des liens avec les médias. Il vous faut un budget minimal pour passer la porte. Maintenant, lorsque des occasions se présentent, nos annonceurs communiquent souvent avec nous. » Par exemple, Mme Longpré entretient depuis des années des liens avec Pattison, le leader de l’affichage extérieur au Canada. À l’occasion du 50e anniversaire de la fondation, Pattison a suggéré de placer une affiche dans l’aire de retrait des bagages de WestJet, où elle serait vue par 900 000 personnes. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 95 Le budget publicitaire n’a pas à être important : même une somme de 1 000 $ peut faire une différence. Intégrez votre publicité. La constance est la base de la publicité. Même si vous avez un budget publicitaire restreint, ne vous contentez pas d’une annonce ou deux. Il vous faut bâtir un plan pour soutenir ces annonces, notamment des relations de presse ou des conférences. Pour être efficace, vous devez prévoir une stratégie complète. Soyez patient. Il faut du temps pour tisser des liens et les entretenir. « Si le journal fait une erreur, prévient M. Morehouse, vous ne pouvez pas appeler quelqu’un pour l’engueuler. C’est du donnant-donnant, et il faut l’accepter. » Soyez réaliste. « Je ne m’attends pas à ce que la publicité incite quelqu’un à donner, soutient M. Morehouse, mais elle nous apporte de la visibilité. Les gens savent qui nous sommes, ils voient nos annonces et, espérons-le, ont envie d’en savoir plus. » M. Morehouse reçoit d’ailleurs des appels à la suite de ses annonces, et même quelques dons. Mais, pour lui, la publicité est une façon d’amorcer le dialogue avec la collectivité. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 96 Sources / Ressources Handling the media toolkit www.civicus.org Media toolkit www.impacs.org UBC’s D-I-Y media relations & events www.publicaffairs.ubc.ca/facultystaff/diy/ P.R Clinic www.delta-media.com © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 97 Chapitre VII : Image de marque Liste de contrôle Ce chapitre vous aidera à : √ Apprendre la vraie définition de l’image de marque √ Décider si votre fondation a besoin de redéfinir son image de marque √ Explorer les trois étapes de la création d’une image de marque : o Analyser l’environnement de votre fondation o Bâtir votre image de marque o Gérer votre image de marque À faire vous-même Qu’est-ce que l’image de marque ? L’image de marque ne se résume pas à votre look ou logo. Elle est l’essence même de votre organisme, son cœur et son âme. Une bonne image de marque exprime l’esprit de votre organisme. Elle se veut le concept fondamental, l’identité et les valeurs immuables de votre fondation, indépendamment de vos activités. Votre image de marque comprend aussi la perception qu’ont vos groupes cibles de votre fondation : leur perception de ce que vous faites, de vos engagements et de ce qui vous distingue des autres organismes. Dans le cadre de son atelier Branding: Building Your Organization’s Identity, l’Institute for Media, Policy and Civil Society (IMPACS) répartit les composantes d’une image de marque en éléments tangibles et intangibles. Tangibles Nom Logo Signature Messages Récits Guide graphique Intangibles Vision et mission Valeurs Réputation Réalisations Positionnement (utilisation du logo, des polices, des couleurs, etc.) © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 98 << Notre image de marque est notre ADN.>> - Kerry Longpré, The Calgary Foundation Avantages d’une image de marque bien définie Dans le milieu sans but lucratif actuel, bondé et très concurrentiel, une image de marque claire comporte deux grands avantages : 1. Elle permet à tous, à l’intérieur de votre organisme, d’avoir une idée claire de ce que vous êtes et de ce que vous faites 2. Elle permet à tous, à l’extérieur de votre organisme, d’avoir une idée claire de ce que vous êtes et de ce que vous faites Secret du métier : Comment communiquez-vous votre image de marque ? Il est temps de redéfinir votre image IMPACS énumère les multiples façons, conscientes ou de marque lorsque inconscientes, de communiquer une image de marque : votre fondation a l’impression de se trouver à un • Façon de répondre au téléphone carrefour. Ce peut • Accueil des visiteurs ou clients être une étape importante ou un • Entrevue d’employés potentiels anniversaire (la • Bureau et code vestimentaire fondation de Calgary a redéfini son image • Orientation des bénévoles de marque à • Entrevues aux médias l’occasion de son e 50 anniversaire) ou • Conférences et allocutions simplement en • Publications/site Internet raison de l’évolution du rôle et des • Gestion de crise priorités de votre fondation liée à sa croissance et à sa notoriété grandissante. Autre facteur pouvant nécessiter une telle redéfinition : la croissance et la notoriété de l’ensemble du mouvement des fondations communautaires. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 99 Questionnaire-éclair : Votre fondation a-t-elle besoin de redéfinir son image de marque ? Lors d’une réunion du personnel, demandez à chacun d’identifier la mission, les valeurs et le mandat de votre fondation. Une image de marque bien définie s’impose au sein d’un organisme. Si vous envisagez de redéfinir votre image de marque, posez-vous ces trois questions : Au sein de votre fondation, les gens décrivent-ils ce que vous faites d’une façon différente ou dans des termes totalement différents ? Les groupes extérieurs ont-ils une idée floue de ce que vous faites ? Attribuent-ils vos réalisations à d’autres organismes dotés d’une meilleure image de marque ? Y a-t-il un écart entre la définition que se font de vous vos groupes cibles et votre propre définition de vous-même ? Les trois étapes de la création d’une image de marque Le processus ne doit pas forcément être complexe, ni exiger le recours à des experts-conseil coûteux. Les fondations de Calgary et de Kitchener-Waterloo ont toutes deux procédé elles-mêmes à la définition de leur image de marque en se fondant sur les ressources internes et sur les conseils avisés d’experts-conseil en image de marque associés à leur fondation. Dans les deux cas, le processus complet a pris environ un an et a nécessité énormément de travail de la part du personnel. 1. Analyse de l’environnement • Vous devez acquérir une connaissance profonde de votre fondation. Quelle est votre identité de marque ? Quelles sont les valeurs fondamentales de votre fondation ? Quelle est votre raison d’être ? Développer des fonds ou la collectivité ? Il se peut que vos objectifs évoluent avec votre croissance. Qu’est-ce qui rend votre fondation unique ? © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 100 • Colligez toutes les études qui existent sur votre localité, vos groupes cibles et le secteur sans but lucratif. • Analysez l’environnement concurrentiel local. Prenez en compte le positionnement des grandes institutions locales telles que les universités et les hôpitaux, les autres organismes de financement tels que Centraide et les fondations privées, ainsi que les fonds caritatifs des entreprises, notamment des institutions financières. • Analysez le point de vue des divers acteurs en effectuant des groupes de discussion ou des sondages auprès de vos donateurs, des conseillers et des organismes caritatifs. Le recours à un expert-conseil extérieur pourrait vous apporter un point de vue impartial. Secret du métier : Sources possibles de données Pour en savoir plus sur votre localité, vos groupes cibles et le secteur sans but lucratif, voici quelques sources d’études qui pourraient vous être utiles : - Statistique Canada - Votre municipalité ou l’office de développement économique local - Imagine Canada - Agences de recherches nationales - Institutions financières 2. Créez l’image de marque • Analysez vos priorités. Quel genre d’organisme voulezvous être ? Quelle place voulez-vous occuper au sein de votre collectivité ? • Raffinez vos messages clés. Pour que chaque membre de votre fondation s’y reconnaisse, ces messages doivent être simples et faire consensus. • Identifiez les écarts entre votre perception de votre fondation et la perception qu’en ont vos groupes cibles. • Compilez toute cette information et transposez-la en principes et outils de travail. Dressez une liste de : Ce que vous faites Les valeurs de votre organisme Vos outils de communication actuels et leur efficacité. Communiquent-ils votre image de marque ? Comblent-ils les écarts identifiés ? Communiquent-ils différentes choses à différentes personnes (voir la section Analyse des communications au chapitre III). • Enfin, le visuel ! Après tout ce travail de réflexion et d’introspection, vous pouvez passer à l’étape créative : l’image visuelle de votre organisme, votre logo et votre signature ou slogan. Vous aurez à choisir les couleurs, la police de caractères et autres éléments graphiques qui vous aideront à exprimer ce que vous aurez découvert au cours du processus d’établissement de l’image de marque. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 101 3. Gérez votre image de marque Glossaire : Signature Une signature exprime en une courte phrase choc l’image de marque de votre fondation. Elle sert à préciser le nom de votre organisme et, selon le cas, à communiquer certaines de vos valeurs ou avantages. Vous arrivez à la partie la plus difficile : faire « vivre » votre image de marque. L’image de marque est supposée communiquer l’essence de votre fondation, une notion qui ne s’enseigne pas, mais qui se vit. Comment cela se traduitil dans la réalité ? • Commencez par lier votre stratégie de marque à votre stratégie de communication. • The Winnipeg Foundation – Your Centre for Community Philanthropy Établissez des objectifs pour chacun de vos groupes cibles. Quelle réaction voulez-vous que suscite votre nouvelle image de marque ? Plus de donateurs ? Une plus grande visibilité parmi les personnes d’influence ou leaders d’opinion ? Une meilleure couverture médiatique ou davantage d’appels de la part des médias ? Fixezvous des objectifs mesurables et réalisables. • Community Foundation of Greater Grande Prairie – Building Tomorrow. Today La gestion de l’image de marque relève davantage du cadre organisationnel que des règles et doit systémaquement s’inscrire dans chaque occasion de contact entre vous et vos groupes cibles. • Il est essentiel que chacun au sein de votre fondation devienne de facto un ambassadeur de votre image de marque. Chacun doit pouvoir parler de la fondation, de ce qu’elle est et de ce qu’elle fait. Pour cela, chaque nouveau membre du personnel ou bénévole doit être informé des messages que vous souhaitez véhiculer. Exemples : Campbellford Seymour Community Foundation – A living legacy rooted in the community © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 102 Secret du métier : la règle des 80/20 20 % du travail consiste à créer les mots pour décrire votre image de marque 80 % du travail consiste à donner vie à votre image de marque ! L’image de marque ne se résume pas à un brillant slogan. Elle exige d’être cultivée continuellement. Son autenticité doit s’inscrire dans les décisions et les gestes quotidiens de votre fondation et de votre personnel. Dans le cadre de la gestion de son image de marque, la direction de la Kitchener and Waterloo Community Foundation a rencontré individuellement le conseil et chacun de ses comités pour leur exposer les constats du processus d’élaboration de l’image de marque et pour leur présenter la nouvelle orientation communicationnelle de la fondation. Expériences de fondations communautaires Redéfinition de l’image de marque de la Kitchener and Waterloo Community Foundation En 2002, la fondation communautaire de Kitchener et Waterloo (KWCF) a entrepris de redéfinir son image de marque. Cette décision reposait sur plusieurs facteurs. En premier lieu, le personnel et les bénévoles de la fondation, bien que tous profondément dédiés à leur cause, communiquaient des messages différents. Deuxièmement, la fondation amorçait une période de croissance qu’elle voulait ancrer dans une stratégie et une orientation claires. Enfin, face à la concurrence grandissante au sein du secteur philanthropique, la KWCF devait se démarquer pour pouvoir prospérer. La fondation visait la constance, la cohérence et la cohésion. La fondation s’est d’abord penchée sur la compréhension interne de la fondation, afin de s’assurer que tous parlent le même langage. L’exercice a servi de base à la diffusion des messages auprès des groupes cibles externes. Pour rendre l’image de marque plus tangible, la fondation a créé « les 3 C », des repères pour aider les intervenants à ne pas perdre de vue l’image de marque de leur organisme : Considération (Considered) : notre fondation communautaire s’adresse à des donateurs sérieux, déterminés à faire une réelle différence Confiance (Confident) : notre fondation communautaire est un leader fort et crédible, qui a fait ses preuves au sein de la collectivité Contact (Connected) : notre fondation communautaire est profondément ancrée dans la collectivité et entretient des liens avec de nombreux autres organismes caritatifs et groupes locaux © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 103 Glossaire : Énoncé de marque La fondation s’est ensuite inspirée de ces repères pour créer un énoncé de marque qui traduit l’essence de la KWCF : Helping You Make a Lasting Difference (On vous aide à agir pour longtemps). Chaque mot a été choisi avec soin pour la puissance de ce qu’il Une phrase courte et percutante qui définit sous-tend. Cet énoncé de marque peut se prêter à un échange de 15 secondes dans un ascenseur ou peut être le point de départ ce que vous faites, la façon dont vous le d’une longue discussion sur la philanthropie. faites ou ce qui vous distingue des autres. Le principal défi a été d’ancrer l’image de marque dans le quotidien de la fondation et d’assurer la constance du message. Pour Cet énoncé faciliter les choses, l’équipe responsable de l’image de marque a constitue un rappel de votre image de rencontré le conseil et chacun des comités pour expliquer les marque et vous aide repères, l’énoncé de marque et leur importance pour la fondation. à maintenir Ce faisant, la KWCF exprimait sa détermination à mettre en l’orientation de vos pratique les mots « on vous aide» contenus dans son énoncé de messages et de marque à tous les aspects des activités de la fondation. l’ensemble de vos communications. Pour le conseil, cela rappelait la nécessité de tenir compte des besoins des donateurs et titulaires de fonds dans l’établissement de nouvelles politiques. Pour le personnel, cela se traduisait par une volonté de mieux accueillir les visiteurs ou même par de petites choses comme le fait d’ajouter les mots « votre fondation communautaire » dans le message d’accueil téléphonique de la KWCF. Le personnel, les membres du conseil et les autres bénévoles ont aussi été invités à prendre conscience de l’importance de leur « rôle d’ambassadeur » au sein de la collectivité. Les comités du conseil ont entrepris de réduire le travail « en parallèle » en ajoutant à leur ordre du jour le point « Quoi de neuf au sein de la KWCF ». Le but de cet exercice est de favoriser une meilleure compréhension de l’ensemble de la fondation et de mettre le personnel et les bénévoles de la fondation au courant de tout ce qui se passe.La redéfinition de l’image de marque a même influencé les pratiques d’embauche de la fondation qui s’assurentque chaque nouvel employé reflète les valeurs de la fondation dans son travail et ses contacts avec le public. Le président du comité de marketing de la fondation, en tant que « gardien de l’image de marque », a été chargé de veiller à ce que toutes les communications importantes de la fondation reflètent le langage et l’esprit de l’image de marque. En effet, pour ancrer l’image de marque dans le quotidien de la fondation, il est crucial d’uniformiser les messages, tant internes qu’externes. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 104 La fondation a aussi choisi d’utiliser d’exprimer son image de marque par des récits. Par exemple, chaque réunion commence par un récit. Le rapport annuel est également devenu plus agréable à lire et plus ciblé sur l’extérieur. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 105 Sources / Ressources Branding: Building Your Organization’s Identity. Delivered by Suzanne Hawkes. The Institute for Media, Policy and Civil Society (IMPACS). http://www.impacs.org/communications/TrainingSeminars/index_html Down to the Core: Branding for Not-for-Profits http://www.brandchannel.com/features_effect.asp?pf_id=140 Media Trust: Charity Branding http://www.mediatrust.org/online_guides/charity_branding.html Nancy Schwartz & Company: 4 Steps to Creating a Strong Nonprofit Brand http://www.nancyschwartz.com/strong_nonprofit_brand.html Non-profit Branding: Unveiling the Essentials http://www.onphilanthropy.com/site/News2?news_iv_ctrl=1&page=NewsArticle&id=6340 © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 106 Chapitre VIII : Communiquer le leadership Liste de contrôle Ce chapitre vous aidera à : √ Mieux communiquer votre leadership à l’échelle locale √ Analyser les initiatives de quatre fondations communautaires : o Signes vitaux de Toronto o Tackling Poverty Together et The Hamilton Roundtable on Poverty Reduction de la fondation de Hamilton o The Sunshine Coast’s Water Summit o Le programme autochtone de Red Deer Signes vitaux de Toronto Toronto’s Vital Signs® (Signes vitaux) est un rapport d’indicateurs publié pour la première fois en 2001 par la Toronto Community Foundation (TCF) et qui connaît depuis un énorme succès. Ce rapport annuel évalue l’évolution de la qualité de vie dans divers secteurs clés, notamment l’économie, la santé, l’hébergement, l’éducation et l’environnement. Toronto’s Vital Signs a donné à la TCF et à l’ensemble de la population une vision plus claire des forces et des problèmes de la ville en faisant des liens entre des enjeux et des tendances disparates. Par exemple, le rapport a permis à la fondation de déceler un lien entre la croissance de la violence chez les jeunes, un chômage élevé parmi les jeunes depuis dix ans, la chute de participation dans toutes les formes d’activités récréatives après l’âge de 12 ans et les longues listes d’attente pour les services éducatifs spécialisés. Toronto’s Vital Signs est aujourd’hui une ressource reconnue, utilisée par la ville de Toronto et par plusieurs autres organismes locaux. Le programme a été repris par plusieurs autres fondations communautaires canadiennes grâce au soutien des Fondations communautaires du Canada. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 107 Positionnement : • • • • Présente la TCF comme une source crédible et reconnue de renseignements locaux Illustre la capacité de la fondation à réunir de nombreux intervenants locaux autour de l’identification des priorités locales Fournit aux donateurs et aux autres partenaires une information à valeur ajoutée Offre à la fondation une occasion régulière de faire valoir les gestes qu’elle pose pour régler les problèmes les plus pressants Signes vitaux – l’ABC du marketing Lancement public - La TCF organise une grande assemblée publique à laquelle elle convie l’ensemble de ses donateurs et les médias - Cette réunion se tient de 8 à 12 semaines avant la publication du rapport - Elle y présente les constats du rapport - Elle invite aussi des spécialistes à participer à un panel de discussion sur un enjeu et à répondre aux questions de l’auditoire - Des chercheurs et autres participants se tiennent à la disposition des journalistes Médias - La première année, rencontres avec les médias locaux pour présenter le rapport - Rencontres à l’avance avec le partenaire média pour s’assurer d’une couverture de presse le jour du lancement - Élaboration d’une pochette média comprenant un communiqué de presse et des renseignements généraux - Efforts soutenus pour convenir d’entrevues avec les médias imprimés et électroniques Suivi - Collaboration spéciale de la PDG de la fondation dans le Toronto Star la semaine de la publication du rapport - Recherche active d’occasions d’intervention publique et de rencontres avec des groupes locaux importants, des clubs philanthropiques et autres Publication - Publication tous les mois d’octobre, pour faire en sorte que les électeurs, les élus, les candidats et les organismes locaux aient toutes les données en main avant les élections municipales et provinciales et avant les discussions sur le budget municipal - Cette régularité a aidé le programme à devenir un essentiel à l’échelle locale. Elle permet aussi aux médias de se préparer à l’avance à la publication du rapport © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 108 Clés du succès : Partenariat avec les médias Pour s’assurer d’une bonne couverture médiatique au moment de la sortie de son rapport, la TCF a conclu un partenariat avec le Toronto Star. Ce partenariat, amorcé en 2003, a évolué tous les ans en raison notamment des changements au sein de l’équipe du Star. « Ce fut une expérience de trois ans, de confier May Wong, de la TCF. Chaque année, notre partenariat a pris une forme légèrement différente. » Les conditions du partenariat sont les suivantes : • La reconnaissance que le Toronto Star, tout en étant partenaire média du programme Signes vitaux pour la diffusion et la promotion de l’information, n’intervient pas dans son élaboration • Toutefois, le quotidien et la TCF explorent ensemble les divers indicateurs susceptibles d’intéresser les résidants de Toronto, par exemple les moyens de transport urbain les plus rapides : les transports en commun, l’automobile ou le vélo • Le Star a accès à l’avance aux données du rapport, ce qui lui permet de planifier leur couverture Première année : La TCF a transmis au Star le matériel deux semaines avant le lancement. Le rédacteur en chef a assigné les indicateurs à différents journalistes et leur a confié le soin de tracer un portrait humain de ces données. Deuxième année : Les journalistes du Star sont intervenus beaucoup plus tôt dans le processus, contribuant à identifier des indicateurs intéressants auxquels la TCF n’avait peut-être pas songé. Le Star a permis à la TCF de consulter sa vaste bibliothèque et a commencé à utiliser son site Internet pour recueillir des commentaires sur le rapport. Troisième année : Le Star a connu d’importants changements de personnel, qui ont forcé la TCF à tisser de nouveaux liens. Cette année-là, la couverture a porté plus particulièrement sur le © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 109 lancement du rapport et a donné lieu à un éditorial ainsi qu’à une collaboration spéciale de la PDG de la TCF. La TCF pourrait également envisager la publication d’un encart publicitaire dans l’édition du samedi du Star qui, avec ses 700 000 lecteurs, affiche la diffusion la plus élevée au pays. La fondation pourrait aussi transmettre le rapport à tous les médias en même temps, puisqu’il suscite maintenant un intérêt beaucoup plus général et est fort attendu d’une année à l’autre. Avant de solliciter un média en vue d’un partenariat, vous devez analyser certains éléments : 1) Quel média rejoint le mieux notre public cible ? 2) Qu’attendons-nous de ce partenariat ? (La diffusion du rapport ? La publication de plusieurs reportages de fond ? La publicité gratuite ?) 3) Qu’avons-nous à offrir au média ? (Le rapport à l’avance pour qu’il ait la primeur de la nouvelle et prépare des reportages de fond ? Un lien avec un rapport bien coté à l’échelle locale ?) Diffusion Comme les activités de leadership réunissent habituellement un nombre important d’acteurs et de partenaires locaux, il est essentiel pour leur succès de tenir chacun bien informé. Signes vitaux renferme des données locales qui peuvent s’avérer très précieuses pour un public beaucoup plus vaste que celui que rejoint habituellement la TCF. Pour étendre le réseau de diffusion de son rapport, la TCF a dressé sa propre liste en prenant soin d’y inclure tous les organismes locaux ayant demandé ou reçu une subvention. Elle a aussi sollicité l’accès aux réseaux de diffusion de la ville de Toronto. Enfin, elle a inclus tous les organismes parapluie pour qu’ils diffusent le rapport au sein de leur propre réseau et tous les lieux de rassemblement comme les centres municipaux et les bibliothèques. Autres organismes de diffusion possible : les centres communautaires, les écoles et établissements postsecondaires et les bureaux gouvernementaux. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 110 Tous les ans, la TCF augmente son tirage du rapport, mais ne parvient jamais à répondre à la demande, notamment de la part des écoles et universités qui requièrent souvent de nombreux exemplaires comme matériel d’enseignement. « Nous ne pouvons tout simplement pas répondre à la demande, d’expliquer Mme Wong. Nous les invitons à photocopier le rapport, à le télécharger ou à le consulter sur l’Internet. » Les coûts d’impression expliquent en partie le temps et les ressources considérables que la TCF a consenti pour améliorer la publication du rapport Signes vitaux sur son site Internet. En 2006, la TCF a aussi décidé de concevoir un sommaire de deux pages qu’elle peut produire à grande échelle. Retombées sur l’image de marque Le but du programme Signes vitaux n’est pas simplement d’évaluer la qualité de vie à Toronto, mais aussi de l’améliorer. Suite au lancement du rapport, la TCF a intégré à son processus de planification stratégique l’évaluation de ses programmes afin d’identifier les subventions et autres initiatives que pourraient effectuer la fondation à la lumière des constats du rapport. Durant ces discussions, un indicateur des Signes vitaux est ressorti tout particulièrement : Belonging and leadership (appartenance et leadership). Il se distinguait des autres indicateurs dans la mesure où il influençait tous les autres. C’est pourquoi il est devenu un thème dans la réponse de la TCF aux données du rapport. « Nous avons analysé la façon dont nous pouvions utiliser le Toronto Fund pour améliorer l’appartenance et le leadership, explique Mme Wong, parce que nous savions qu’un soutien à ce secteur se traduirait par des améliorations dans tous les autres secteurs. » La TCF a créé deux nouveaux programmes qui se fondent sur l’image de marque du rapport et l’utilisent comme cadre d’action. Vital People est un programme de subventions qui explore le leadership et la notion d’inclusion, ainsi que l’importance des ressources. Vital Ideas accorde des subventions aux organismes locaux afin de les aider à promouvoir leurs réalisations, à partager leurs idées et à obtenir des retombées toujours plus grandes. Il favorise aussi les liens entre ces organismes et les donateurs actuels et potentiels de la TCF de façon à accroître leur notoriété et le soutien à l’échelle locale. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 111 Leçons tirées : • Il est parfois ardu de s’attaquer à des enjeux difficiles, mais, ce faisant, vous pouvez avoir un effet énorme sur les véritables enjeux locaux. • Dans des projets de cette envergure, vous n’aurez jamais l’impression d’avoir tout à fait réussi. N’oubliez pas que la perfection est impossible et qu’il y aura toujours des critiques. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 112 Le programme Tackling Poverty Together de Hamilton En février 2004, la fondation communautaire de Hamilton (HCF) a pris une décision audacieuse qui a littéralement transformé la fondation, ainsi que son rôle et son positionnement au sein de la localité. Elle a créé un nouveau programme de subventionsTackling Poverty Together (Luttons ensemble contre la pauvreté) qui consacrerait la totalité du fonds communautaire de la fondation (15 % du total de ses subventions) à un seul objectif : la lutte contre la pauvreté. L’annonce de ce programme a été l’aboutissement d’un processus véritablement amorcé cinq ans plus tôt, notamment par la participation de la fondation au projet Notre millénaire et, plus tard, par la mise sur pied de son programme Neighbourhood Grantmaking (subventions de quartier). « Nous voulions que nos subventions favorisent des retombées majeures », confie Betty Muggah. Élaboration d’un plan stratégique En 2003, la fondation a commandé à l’intention du conseil d’administration une série de rapports de fond internes. Ces rapports évaluaient les retombées de diverses options et proposaient une stratégie de communication préliminaire puisque les communications seraient un élément déterminant de la réussite de tout programme. « La perception de cette initiative était extrêmement importante. Nous prenions un risque et nous voulions être parfaitement préparés, raconte Mme Muggah. Nous avons identifié les principaux acteurs et avons envisagé tous les contre-coups possibles, notamment la possibilité d’être perçus comme une « fondation de lutte contre la pauvreté », malgré notre champ d’intervention beaucoup plus large. » © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 113 Diffusion de messages clés – Faire vite ! Il était impératif que la stratégie de la HCF soit clairement communiquée à ses groupes cibles. Pour souligner les points importants de sa stratégie, elle a créé des messages clés adaptés à ses groupes cibles et a élaboré des lettres ciblées à toutes les personnes intéressées dès l’annonce publique du programme Tackling Poverty Together (TPT). Dans ses communications, la fondation a pris soin de souligner que : • Il y avait place pour tous les secteurs dans son programme Tackling Poverty Together • Le programme ne ciblait pas uniquement la santé et les services sociaux • Toutes les activités actuelles de la fondation seraient maintenues • Le programme visait à faire plus que de soulager les symptômes, mais comptait s’attaquer aux sources du problème Un communiqué de presse a évidemment été rédigé. Toutefois, en raison de la complexité du programme, la fondation a aussi organisé une rencontre éditoriale avec le quotidien local, The Hamilton Spectator. Cette rencontre a donné lieu à un éditorial élogieux qui soulignait le leadership de la fondation. La fondation a également identifié des exemples qui illustraient la participation de tous les secteurs dans la lutte contre la pauvreté et les a affichés sur son site Internet. Rencontres avec les donateurs Au cours des deux mois qui ont suivi l’annonce du programme TPT, la HCF a tenu une série de rencontres d’information à l’intention des donateurs actuels et potentiels, ainsi que des bénéficiaires de subvention. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 114 La première rencontre a pris la forme d’un lunch privé réunissant une trentaine de donateurs importants de la fondation. Cette rencontre a permis de discuter de façon personnelle et en toute franchise avec ces personnes clés et de renforcer les liens avec elles. Elle a aussi donné à la fondation une première indication de la perception de son programme auprès de l’ensemble de la population locale. Rencontres avec les organismes subventionnés Après une première ronde de rencontres avec les donateurs actuels et potentiels, la fondation s’est tournée vers ses organismes bénéficiaires et vers l’ensemble du secteur bénévole. Elle cherchait ainsi à susciter leur enthousiasme et leur participation au programme TPT. Chaque personne présente est repartie avec une exceptionnelle pochette d’information sur la pauvreté à Hamilton et sur les initiatives de lutte contre la pauvreté déjà en place. Ces renseignements ont aussi été affichés en ligne. Parallèlement, la fondation a invité les groupes locaux à soumettre leurs demandes pour une première série de subventions, afin que l’annonce du concept soit rapidement suivie de mesures bien concrètes. Premières subventions En juin 2004, seulement trois mois après le lancement du programme Tackling Poverty Together, la fondation communautaire de Hamilton annonçait ses premières subventions. Pour ce faire, la fondation a émis un communiqué de presse et mis en lumière ces subventions dans ses bulletins d’information, son rapport annuel, ses allocutions et autres instruments de communication. Forum d’information La HCF était déterminée à mettre l’accent sur le partage des leçons tirées du programme TPT. Elle a donc organisé des forums d’information pour les organismes bénéficiaires, une façon pour les groupes locaux d’échanger sur les retombées de leurs interventions. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 115 Leçons tirées • Tackling Poverty Together est devenu un « produit de marque » qui a renforcé le rôle, la visibilité et la crédibilité de la fondation communautaire de Hamilton. • Le programme a donné lieu à une augmentation notable de la couverture médiatique. • Le programme TPT a placé la fondation dans une situation vulnérable sur le plan de deux secteurs : l’environnement et les arts. La HCF a cependant mis sur pied un programme consacré à l’environnement (POET). • Du côté des arts, elle a amorcé un processus de rassemblement de 30 groupes dédiés aux arts et décidé de consacrer à ce secteur 10 % du budget de son programme TPT. • Les groupes de ce secteur ont convenu de travailler ensemble. Ils ont soumis trois projets créatifs fondés sur la collaboration qui ont tous trois été subventionnés. The Hamilton Roundtable on Poverty Reduction Dans son ouvrage Tackling Poverty in Hamilton, Nancy Johnson rappelle les fondements de la conférence sur la réduction de la pauvreté à Hamilton. En voici la traduction : « En février 2005, HCF et la ville de Hamilton ont organisé de concert une conférence sur la pauvreté et l’adoption d’une stratégie de lutte à long terme. Elles ont réuni 25 leaders de différents secteurs, notamment des affaires, de l’éducation et du gouvernement, pour discuter du problème de pauvreté à Hamilton et de la nécessité de trouver des solutions à l’échelle locale. La liste des participants comportait tous les grands leaders locaux : directeur des services de police, médecin-hygiéniste, rédacteur en chef du quotidien, Centraide, défenseurs des démunis, conseillers municipaux, leaders religieux, universitaires, représentants du secteur privé, dirigeants d’agences sociales, etc. The Tamarack Institute/Vibrant Communities a été invité à animer la rencontre et à partager ses connaissances tirées de sa collaboration avec 15 villes canadiennes ayant mis sur pied des programmes de réduction de la pauvreté. Ces leaders ont identifié les raisons de la © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 116 pauvreté à Hamilton et les moyens dont disposait la ville pour la contrer. Ils ont échangé sur leur perception de la pauvreté et les raisons qui motivaient chacun d’eux à en faire une priorité. La conférence a confirmé la volonté de tous d’élaborer un plan d’action collectif. Les organisateurs ont proposé un cadre de travail des prochaines étapes et des ressources nécessaires. La HCF et la ville de Hamilton ont toutes deux offert un soutien financier et en nature substantiel pour l’étape de mise en place du programme. (Le projet est piloté par la fondation.) Les autres participants ont également été invités à contribuer à leur façon au projet. Au cours des mois qui ont suivi, on a choisi les membres du personnel et les bénévoles ont été affectés au programme (dont le président du conseil de la HCF, Mark Chamberlain, comme président du groupe), formé des groupes de travail et recruté trois entreprises de financement. » Donner l’élan L’envergure du projet a nécessité le recours à une agence de communications. Tous les mois, l’agence transmettait un communiqué de presse, un bulletin d’information ou une autre forme de mise à jour. La HCF et ses partenaires ont aussi organisé des rencontres éditoriales et des briefings médias, en plus de profiter de toutes les tribunes qui se présentaient. Partenaire média Au fil des ans, la HCF a tissé des liens étroits avec The Hamilton Spectator. Le quotidien a fait preuve d’un véritable engagement local au moment du lancement de la conférence. Le rédacteur en chef du journal siège au conseil de la HCF et de la conférence. Inspiré par le travail de la conférence, il a fait de la pauvreté le principal enjeu institutionnel et éditorial du Spectator. Il a affecté un journaliste à plein temps au projet sur la pauvreté et fait en sorte que tout le personnel du quotidien y contribue. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 117 Le programme a été lancé un samedi, jour de diffusion optimale du Tuyau : quotidien, par une première page entièrement blanche. « C’était une façon de dire que la vie des pauvres ne fait jamais la une des Pour en savoir plus journaux, explique Betty Muggah. Depuis, le quotidien traite trois sur la conférence de fois par semaine d’un aspect du programme. Hamilton sur la pauvreté, consultez le site www.hamiltonpoverty.ca Faire de Hamilton le meilleur endroit pour élever un enfant L’un des défis de la conférencce était d’inciter tout le monde à soutenir ses objectifs. « Nous voulions créer un but qui interpellerait tous les secteurs », de souligner Mme Muggah. Cette volonté a inspiré à la conférence la signature Making Hamilton the Best Place to Raise a Child (Faire de Hamilton le meilleur endroit pour élever un enfant) – un slogan qu’ils espèrent incitera l’ensemble de la population locale à faire sa part. Leçons tirées • Le travail à l’échelle locale force les organismes à sortir de leur zone de confort pour les amener dans un monde où ils ne contrôlent pas tout. • Il vous force aussi à communiquer avec l’ensemble de la population, ce qui sous-entend un nombre beaucoup plus grand de variables et de messages. • Il est essentiel d’avoir une bonne stratégie de communication. Lorsque vous êtes en situation de prise de risque, il est facile de perdre le nord. Une solide stratégie servira à vous guider dans les situations délicates. • Il faut donc que la direction consacre beaucoup de temps aux communications. Il a fallu énormément de temps et d’énergie pour gérer tous les problèmes qui se sont présentés. • Vous devez consacrer temps et argent à votre stratégie de communication. Consciente que ce travail était différent de ses communications habituelles, la HCF a eu recours à des services extérieurs. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 118 The Sunshine Coast’s Water Summit La Sunshine Coast Community Foundation se trouve sur la côte de la Colombie-Britannique, au nord-ouest de Vancouver. Aucune route ne relie cette région au reste de la province. Ses 28 000 résidants doivent utiliser un traversier pour se rendre à Vancouver et autres localités. Cet endroit idyllique connaît une forte hausse de population qui provoque des problèmes de plus en plus graves de consommation d’eau et de qualité de l’eau potable. Les inquiétudes soulevées par les problèmes d’eau potable ne sont pas nouveaux dans cette région. De nombreuses assemblées publiques ont été tenues au fil des ans, mais aucune n’a permis de réunir dans une même salle tous les acteurs, notamment les divers paliers de gouvernement, pour discuter d’un plan d’action. En 2005, la Sunshine Coast Community Foundation (SCCF) a soumis un projet à la Fondation de la Famille J.W. McConnell et au programme de soutien environnemental des Fondations communautaires du Canada. Grâce à cette subvention, elle espérait pouvoir organiser un sommet réunissant les grands décideurs et autres intéressés pour discuter des enjeux liés à l’approvisionnement en eau. « Nous sentions que c’était là une occasion unique que la fondation devait saisir, raconte Don Basham, président du conseil de la SCCF. Notre fondation n’existe que depuis trois ans, et cet enjeu nous offrait la possibilité de nous faire connaître et de jouer un rôle de rassembleur qui assurerait notre crédibilité. » Le choix du bon partenaire La SCCF savait dès le départ que le choix de ses partenaires était déterminant. « Le succès de l’entreprise reposait sur la crédibilité, de confier M. Basham. Nous avons consulté plusieurs groupes avant de soumettre un projet de subvention. Lorsque celle-ci a été acceptée, nous avons sollicité la collaboration de la Ruby Lake Lagoon Nature Reserve Society. » Ruby Lake assumerait la direction du projet, en étroite collaboration avec la SCCF à toutes les étapes. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 119 Création d’un comité de coordination L’étape suivante a consisté à former un comité de coordination réunissant des leaders locaux, notamment des fonctionnaires clés comme le Water Officer of Vancouver Coastal Health (responsable de la qualité de l’eau). Il était important d’assurer une représentation équilibrée, y compris de groupes décisionnels, pour se distinguer des précédentes conférences organisées et suivies principalement par des organismes non gouvernementaux. Reconnaissance de la SCCF La SCCF était consciente que la complexité de l’enjeu, et le grand nombre d’intervenants risquait de laisser dans l’ombre son rôle d’organisateur. La fondation ne voulait pas perdre cette occasion exceptionnelle d’accroître sa notoriété et sa crédibiité au sein de la population. C’est pourquoi elle a établi dès le départ certains paramètres avec la Ruby Lake Lagoon Nature Reserve Society. Le nom et le logo de la fondation devaient être intégrés à tous les éléments du sommet, et son rôle de catalyseur et sa participation devaient être rappelés le plus souvent possible. La SCCF comptait également deux représentants au comité de coordination, de façon à assurer sa participation à toutes les étapes du processus. De plus, la SCCF s’était assurée de pouvoir vérifier tout matériel avant sa dffusion. « Implantés depuis peu, il était crucial de nous positionner de façon adéquate dans toutes nos communications. » Diffusion d’un exposé de position L’un des principaux outils de communications du comité a été un exposé de position de 15 pages transmis par courriel à plus de 100 intervenants clés. Le document a ainsi circulé au sein de quatre groupes d’influence : les élus et fonctionnaires locaux, les fournisseurs d’eau (exploitants de plusieurs puits locaux), le secteur des ressources premières et les groupes environnementaux. Les communications avec ces groupes se sont faites principalement par courriel (exposé et invitation à participer au sommet). Pour s’assurer d’un taux de participation élevé, le comité a effectué un suivi téléphonique auprès de chaque personne. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 120 Premier sommet de l’eau de la Sunshine Coast Grâce à l’appui de la SCCF, assuré par le programme de soutien environnemental des FCC, Ruby Lake a tenu un sommet de l’eau de deux jours, réunissant pour la toute première fois des scientifiques, des spécialistes de la gestion de l’eau et plus de 80 intervenants locaux, issus notamment de tous les paliers de gouvernement, de l’industrie de la foresterie et des mines et des représentants des Premières Nations. « Nous voulions réunir tout le monde dans une même salle et faire en sorte qu’ils écoutent tous la même information scientifique, de dire M. Basham. Nous espérions qu’à la fin de la journée, nous pourrions convenir de certaines mesures. » Aucune publicité dans les premiers temps Le sommet de l’eau n’était pas une activité publique et n’a pas fait l’objet de publicité. « Il s’agissait d’une rencontre plutôt technique, précise M. Basham. Les conférenciers étaient tous des scientifiques et des responsables des infrastructures, et nous voulions favoriser des discussions franches. » Un animateur d’expérience a été engagé pour aider le groupe à assimiler une journée et demie de présentations et à les traduire en un plan d’action au cours du dernier après-midi. Le sommet s’est révélé un succès et a donné lieu à un rapport transmis à tous les intervenants. Le journal local a publié après coup un éditorial favorable sur le sommet. Diffusion du rapport Comme pour tout ce qui touche cet enjeu, la diffusion du rapport sur le sommet a été gérée avec soin afin d’assurer l’équilibre des propos et souligner le rôle et la crédibilité du comité de coordination. Dans un premier temps, les participants au sommet ont pu commenter une version préliminaire du rapport, qui a ensuite fait l’objet de discussions avec les élus locaux avant sa publication. Le lancement grand public du rapport et de ses points saillants a donné lieu à une grande foire de l’eau ouverte à tous. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 121 Renforcement des messages par le biais des outils de la fondation Tuyau : Pour plus d’information sur la Sunshine Coast Community Foundation ou pour lire ses rapports à la collectivité, consultez le site www.sccfoundation.com. La SCCF s’est servi de ses propres outils de communication pour promouvoir ce grand succès auprès de son réseau grandissant de partenaires, de donateurs, de donateurs potentiels et de bénévoles. La fondation a rappelé son rôle lors du sommet de l’eau dans deux de ses trois communications annuelles à la collectivité, dont son rapport annuel. Ces trois rapports sont publiés dans l’hebdomadaire local, grâce à une entente de partenariat. La SCCF a aussi conçu un dépliant sur son nouveau fonds environnemental qui souligne les liens étroits entre l’environnement et la qualité de vie à l’échelle locale. Enfin, lors de la foire de l’eau, la fondation a concrétisé la création de son fonds en commanditant la conférence de l’auteur d’un livre intitulé Living by Water. Avantages retirés par la SCCF Malgré sa jeunesse, la SCCF bénéficie maintenant d’une grande visibilité et voit son nom associé à l’un des enjeux les plus importants de sa collectivité. « Nous ne pouvons pas encore accorder beaucoup de subventions, mais notre participation au sommet de l’eau et à ses suites nous donne la possibilité de soutenir la collectivité de façon très tangible et, de ce fait, d’accroître notre visibilité. » Leçons tirées • Il est important de vous entourer de gens crédibles. « Grâce à la réputation du groupe Ruby Lake – et à un financement paritaire du Sunshine Coast Regional District – nous savions que nous avions la crédibilité nécessaire pour faire de ce sommet un succès. » • Le temps et l’énergie consacrés à la rédaction de notre exposé de positionnement ont également contribué à notre crédibilité. • Si vous produisez des documents d’information, assurezvous d’y présenter vos objectifs avec soin et précision. Vos intentions doivent être parfaitement claires. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 122 • L’équilibre des parties en présence à la table de décision a aussi été déterminant. Il aurait suffit qu’un groupe soit sur ou sous-représenté pour faire échouer le sommet. Pour ce faire, le comité de coordination a limité à deux le nombre de représentants de chaque groupe au sommet. • Prévoyez toujours plus de temps que vous pensez. Même si vous avez tout planifié avec soin, vous aurez toujours besoin d’un peu plus de temps. La planfication du sommet, tenu en mars, a débuté en octobre. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 123 Le programme autochtone de Red Deer En 2004, la Red Deer and District Community Foundation (RDCF) est devenue l’un des instigateurs d’un tout nouveau programme local : une conférence organisée en collaboration avec la communauté autochtone, axée en grande partie sur la jeunesse. La RDCF soutenait depuis plusieurs années des initiatives autochtones, tout en étant consciente qu’il existait au sein de la communauté autochtone de graves problèmes auquels la fondation ne pouvait s’attaquer. « Nous savions qu’il y avait des enjeux qui ne faisaient l’objet d’aucune demande de subvention, d’expliquer Janice Wing, directrice générale de la RDCF. En tant que fondation communautaire régionale, nous sommes confrontés à deux réalités importantes : une population autochtone urbaine en croissance dans une ville en expansion et des problèmes de plus en plus nombreux dans les réserves rurales. Face à l’évolution des populations autochtones, il nous a fallu explorer de nouveaux terrains d’entente sur les enjeux locaux. » Des débuts modestes « Chaque subvention est une prise de position, affirme Mme Wing. Chaque fondation communautaire, quelle que soit sa taille, fait preuve de leadership lorsqu’elle décide de soutenir des enjeux locaux importants ou difficiles. » Selon Mme Wing, les fondations communautaires ne peuvent ignorer certains problèmes parce qu’elles se sentent dépassées ou parce qu’il y a matière à controverse. La RDCF a commencé de façon modeste – considérant qu’elle ne faisait qu’amorcer son travail auprès de la communauté autochtone. Tisser des liens et prendre le temps d’apprendre Pour Mme Wing, un enjeu devient plus facile à gérer lorsqu’on l’aborde une étape à la fois. La RDCF a commencé à tisser des liens avec les autres organismes de financement en participant à un forum local d’organismes de financement. © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 124 En 2004, des membres de la communauté autochtone de Red Deer ont demandé à prendre la parole devant les membres de ce forum. La demande était inhabituelle, le forum, essentiellement un groupe de travail, n’ayant pas coutume d’inviter des conférenciers à ses réunions. « Le leadership consiste parfois à prendre le temps d’apprendre, avec toute l’ouverture que cela exige, de dire Mme Wing. Pour donner à chacun la chance de s’exprimer devant le forum, ses membres ont d’abord établi des règles. Chaque organisme se verrait allouer un certain temps de parole. Suite à ces présentations, les organismes de financement se présenteraient à leur tour et expliqueraient leurs programmes de financement. « Ce fut une occasion exceptionnelle d’en apprendre plus sur les uns et les autres, et de dresser la table pour la conférence qui a suivi. » Prendre des risques La communauté autochtone a proposé la tenue d’une conférence. Toutefois, plutôt que de simplement échanger des idées et des connaissances, ils voulaient que l’événement serve de catalyseur et mène à l’élaboration d’un plan d’action. Le service de planification sociale de Red Deer (Social Planning Department) a soutenu le concept et dispensé des ressources pour sa planification et sa mise en œuvre. La RDCF a été l’un des organismes de financement sollicités pour soutenir la conférence. « C’était risqué, parce que l’événement s’annonçait imposant et les attentes étaient grandes. Nous voulions cependant que la conférence soit un succès. Nous l’avons vu comme une occasion intéressante et avons accordé les 5 000 $ demandés. » La naissance d’une événement annuel La conférence de deux jours a connu un succès phénoménal. Le volet jeunesse, axé sur les carrières et l’enseignement, a aussi donné lieu à des spectacles de musiciens autochtones locaux et de vedettes autochtones comme Dakota House (North of 60). La seconde journée a donné la parole à des conférenciers © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 125 autochtones de renom comme Tom Jackson, ainsi qu’à plusieurs délégués. La première recommandation du rapport qui a suivi était de faire de cette conférence un événement annuel. Le rapport identifiait aussi d’importantes lacunes dans les services à la communauté, notamment en matière d’éducation, de services jeunesse et de problèmes de toxicomanie. Le forum des organismes de financement a participé à un debriefing visant à identifier les meilleures façons de répondre aux besoins de la communauté autochtone. Embauche d’un représentant autochtone L’un des enjeux soulevés lors de la conférence se rapportait au leadership. La communauté autochtone jugeait qu’elle n’était pas représentée à la table de décision. La municipalité a donc créé un poste de représentant autochtone (Community Facilitator, Aboriginal Affairs). Au même moment, la RDCF se cherchait de nouveaux locaux, tout comme Centraide et le Leadership Centre. Les trois organismes ont décidé de partager des bureaux et de convier aussi la nouvelle représentante dans leur « auberge espagnole ». Ce lieu chaleureux et invitant, ouvert à tous, est fondé sur la collaboration et une vision commune. « Nous sommes ravis que Brenda se soit jointe à nous, affirme Mme Wing. En plus de participer au forum des organismes de financement, elle nous sera d’une aide précieuse , notamment sur le plan culturel. » À la recherche de nouvelles solutions La RDCF continue d’explorer différentes façons d’amener la population autochtone à l’avant-scène. Mme Wing, qui siège au conseil d’administration du collège de Red Deer, a incité le conseil à organiser un atelier sur les réalités de la communauté autochtone. La fondation a aussi inclus la communauté autochtone dans son plan stratégique comme groupe d’intérêt. « Nous analyserons les possibilités à la lumière de nos trois grands secteurs d’activité. Autrement dit, nous tiendrons compte de la réalité autochtone dans © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 126 notre programme de croissance de l’actif et nos services aux donateurs, dans notre programme de subventions et sur le plan du leadership. » Diffusion de l’expérience La RDCF a également joué un rôle important dans la promotion de la conférence et le partage des leçons qu’elle en a tirées. Suite à la première conférence autochtone, Red Deer a accueilli la rencontre régionale des FCC au cours de laquelle Mme Wing a pu relater l’expérience. « Le conseil n’avait pas encore pris connaissance du rapport, mais lorsque nous avons présenté la conférence dans le contexte de la diversité, l’intérêt a été immédiat. » En plus de soutenir les deux conférences autochtones, la fondation a aussi contribué à l’émergence d’un autre événement local : Opening Doors (portes ouvertes). Ce rassemblement vise à appuyer l’action d’un secteur sans but lucratif très diversifié, qui inclut les organismes autochtones. « Nous avons consenti des subventions modestes qui ont aidé à recueillir d’autres fonds. L’initiative a porté fruit : nous commençons à voir les choses évoluer. » © 2006 – Communications-marketing des fondations communautaires canadiennes 127