Bilan Moral du premier Semestre - Université Populaire de Bordeaux

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Bilan Moral du premier Semestre - Université Populaire de Bordeaux
Bilan Moral Université Populaire de Bordeaux
Premier Semestre
L'inauguration fut l'évènement qui fonda l'Université Populaire, en présentant celle ci sur la
place publique. Elle eu lieu le 22 Janvier au Cinéma Utopia et rassembla quelques deux cent
personnes. Cet événement fondateur nous permit de présenter l'émergence de notre initiative. La
diffusion du film sur Michel Onfray, personne moteur du développement des Universités Populaires
depuis bientôt dix ans, permis d'offrir une visibilité médiatique à la soirée. L'annonce de la soirée
dans la gazette du cinéma largement distribuée de manière gratuite dans tout Bordeaux permit
d'étendre la portée de l'évènement. Enfin le débat qui vint conclure la soirée nous permit de
répondre aux questions de la salle et d'aborder en profondeur avec les intervenants invités les
enjeux sous-jacents au lancement d'une Université Populaire à Bordeaux.
Le choix des lieux accueillant les séances de l'Université Populaire fut lui aussi réussit. En
effet, notre objectif était d'investir des lieux culturels ou sociaux déjà existants et de disséminer nos
activités partout dans la ville. Tout d'abord l'initiative fut très bien réceptionnée par les lieux que
nous avons sollicités, eux qui cherchent aussi à faire vivre leur structure et qui n'ont pas forcément
le temps ni les compétence (alors qu'ils en ont l'envie) nécessaires à l'organisation de conférences
débats. Ensuite la diversité des lieux investis (théâtre, centre social, salle municipale, institut)
participa à concrétiser notre volonté d'abattre les cloisons séparant les citoyens et les savoirs. Le
seul petit bémol fut le changement de lieu durant le semestre pour le cycle « Droit Politique et
Citoyenneté ». En effet, le fait de changer de lieu impliqua une baisse successive de la fréquentation
du cycle.
Le monde Universitaire quant à lui, répondit présent à notre appel. Nous fûmes nous mêmes
surpris de l'ampleur et de l'enthousiasme des enseignants chercheurs que nous avons sollicités. En
effet , surement dans la lignée du mouvement de contestation qui agita le monde universitaire
quelques mois avant le lancement de l'Université Populaire de Bordeaux, l'ensemble des
enseignants partagea notre constat d'un nécessaire décloisonnement des savoirs entre eux, des
recherches universitaires et du reste de la société civile.
La forme économique pour laquelle nous avons opté a permise de remplir l'objectif de base
qui était la gratuité absolue des activités proposées par l'Université Populaire. Cela ne fut possible
que par la bonne volonté des intervenants et des structures accueillantes avec qui nous avons tissés
des partenariats basés exclusivement sur la gratuité (mis à part le théâtre de l'Onyx qui avait recours
à un technicien salarié). L'ampleur du programme ne fut possible que grâce à la nature de ces
partenariats. Il est donc normal que le bilan financier qui en résulte reste lui aussi modique. (voir
budget détaillé premier semestre)
En ce qui concerne la communication, veuillez vous référer au bilan spécialisé réalisé à cet
effet (plan de communication du second semestre).
Au niveau des contenus, l'objectif de transversalité fut amplement rempli, que ce soit par la
diversité des cycles entre eux ou des contenus des cycles eux mêmes. Le cycle « la marmite aux
savoirs » par exemple fut la concrétisation de ce désir de transversalité. En effet il fut abordé durant
ce cycle des sujets aussi diverses que la gastronomie, la linguistique, l'anthropologie, le féminisme...
avec toujours le même public du centre social Paul Bert. Le risque du manque de cohérence dans le
déroulement des cycles fut évité grâce à l'implication des intervenants, soucieux d'intégrer leur
parole comme suite de celle de leurs confrères, c'est à dire dans une certaine continuité. Cela fut
notamment remarqué par les participants aux cycles qui nous en firent de bons retours sur ce point.
En ce qui concerne la forme que nous avions retenue, la conférence débat, après un semestre
de pratique nous pouvons tirer un bilan plutôt mitigé de son efficience. La conférence débat est une
forme très intéressante pour présenter un contenu car elle implique l'intervention d'un universitaire
spécialiste en la matière. Cependant elle est très imparfaite en ce qui concerne la mise en question
du thème abordé et l'implication des participants. En effet la disposition pédagogique figée induit
forcément une forme de violence symbolique. Le participant a alors du mal à se hisser au niveau de
l'intervenant, intimidé par son autorité intellectuelle induite par son statut social. Ainsi il nous faut
pour la suite de nos activités, réfléchir à des formes pédagogiques nouvelles permettant de
contourner ces biais là.
L'ampleur de la fréquentation est quant à elle un succès à tout point de vue. En effet nous
avons recensé pas moins de deux mille participants sur tout le premier semestre, ce qui dépasse
largement nos objectifs initiaux. Le public qui participa au cycle était composé principalement
d'étudiants et de retraités, c'est à dire de personnes qui ont déjà une certaine aisance avec les savoirs.
Il y eu peu de travailleurs ou de personnes à capital culturel peu élevé. Nous faisons face ici à un
mécanisme très classique et attendu d'auto censure en amont de certaines personnes pensant que
cette initiative n'est pas faite pour eux (rien que la dénomination « université populaire » a tendance
à repousser). Face à cela l'Université Populaire de Bordeaux se doit de réfléchir à des moyens
permettant d'atténuer cette auto censure, conjointement avec la réflexion à de nouvelles formes
pédagogiques. Car si elle considère que le savoir est pour tous, elle se doit de porter une attention
particulière aux personnes qui s'en exclues elles mêmes.
En conclusion le bilan du premier semestre est globalement très positif. L'objectif principal
d'exister et d'acquérir une légitimité dans le paysage culturel bordelais a était atteint. Néanmoins
pour la continuité de ses activités, l'Université Populaire de Bordeaux porte forcément un regard
critique sur les biais de ses activités du fait de sa jeune expérience. Cela ne peut qu'annoncer défis et
transformations pour les temps à venir.
Hugo Fourcade, président