LUCHON ANETO TRAIL – 75 km et 4 500m D+ le 03 juillet 2016
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LUCHON ANETO TRAIL – 75 km et 4 500m D+ le 03 juillet 2016
LUCHON ANETO TRAIL – 75 km et 4 500m D+ le 03 juillet 2016 Départ pour Luchon samedi matin 7h00 et arrivée sous un ciel gris au camping des Thermes en début d’après-midi. Après le montage de la tente, direction le centre-ville pour le retrait du dossard et l’immersion dans l’ambiance qui commence à monter. De nombreux traileurs et traileuses sont présents avec les 3 formats de course permettant à chacun de s’y retrouver (75km 4 500D+, 45 km 2 800m D+ et 14km 650 D+). Le briefing de veille de départ a lieu à 19h00 : on nous annonce un temps très clément avec de la chaleur dès le passage des nuages du fond de vallée ; puis direction pour la « pastaparty », très sympa avec un groupe de musique qui donne une petite ambiance festive au repas. Discussion avec quelques coureurs puis retour au camping pour une extension des feux à 21h30. Réveil à 3h30, le temps d’avaler un gâteau de riz bien complet, des biscuits protéinés, puis habillage et direction pour le site des Thermes de Luchon, d’où le départ sera donné à 5h00. La température est agréable, l’ambiance est bonne et l’adrénalyne monte avant le topdépart sur un air de musique très connu (dont je me souviens plus du titre…). Nous sommes annoncés 240 au départ pour cette belle journée. C’est parti, les premiers mètres de bitume nous font descendre les Allées d’Etigny avant de rapidement bifurquer à proximité du télécabine et de commencer la première ascension à la frontale sous couvert forestier dans une certaine humidité liée à la traversée des nuages. Pas de difficultés particulières, alternance de montée en marche rapide et de course sur portions plus roulantes. Le peloton s’étend, le jour se lève et les paysages splendides s’offrent à nous. Les jambes répondent bien. Après 2h12 de course et 15 km, arrivée au premier ravito (il y en aura 4), et rechargement des gourdes, même si je n’ai pas beaucoup bu, et ce à tort, je vais m’en rendre compte un peu plus tard… C’est reparti pour la premier gros morceau, l’ascension du Port de Venasque : 1 000 m D+ en 6 km. Tout se passe bien et arrivée au sommet, basculement sur l’autre flanc avec de l’avance par rapport à mes horaires prévisionnels. Commence une longue et superbe descente un peu technique sur des pierrées, mais je me sens bien et c’est un véritable bonheur d’être ici un peu avant 9h00 du matin un dimanche. Je cours avec aisance jusqu’à ressentir une décharge dans le mollet droit. Aie, un début de crampes à seulement 23 km de courses. Et là je reprends mes esprits : je ne me suis pas suffisamment hydraté et je corrige le tir tout de suite en buvant très régulièrement jusqu’au prochain ravito. Ça passe sans problème. Rien qu’une alerte qui a le mérite de me permettre de me reconcentrer sur ma gestion de l’hydratation et de l’alimentation pour le reste de la course. Le second ravito est au plateau de la Besurta. Nous sommes en Espagne depuis quelques kilomètres, et il faut recharger les batteries avant la très longue ascension jusqu’au Pic des Mullères avec un retour vers ce même ravito : 20 km au total en autonomie complète sous une chaleur qui commence à se faire bien sentir. Le début est très roulant en fond de vallée et nous croisons quelques randonneurs qui prennent le même chemin que nous. Puis nous changeons d’air de jeu pour entamer une succession de lacets très techniques : nous passons les 2 000 m. d’altitude, la pente s’accentue, les paysages changent, nous sommes en « haute montagne » comme disent les locaux. Quelques cascades me permettent de me rafraichir le visage et l’ascension continue pour moi, mais déjà le premier de la course redescend « facile », tout sourire et me souhaite bon courage. Il va m’en falloir. On nous avait annoncé de la neige dès 2 600m. d’altitude et elle est bien présente : il va falloir gravir 400 m. D+ les pieds dans la neige. Mes bâtons que je n’ai pris que pour ça me servent bien : l’ascension est longue et interminable avec le somment en visuel et les derniers mètres se font sur des pierrées très techniques. Arrivé au sommet à 3 010m. d’altitude, un superbe panorama sur les Pyrénées espagnoles avec le Pic Aneto s’offre aux traileurs. On m’annonce que je suis 43 e, je n’y crois pas ! Changement de tee-shirt (trempé de sueur) pour prendre celui du club (bah oui, quand même !), quelques barres de ma fabrication pour m’alimenter (il est midi) et c’est reparti pour la descente. Commence une longue portion de ce que j’appelle du fesse-luge ou « comment descendre un versant enneigé sur les fesses » : cela mérite de bien rafraichir les jambes, et c’est un véritable bonheur. Plus bas, je croise des concurrents que j’encourage. Les pauvres, certains semblent déjà affectés par les traits tirés sur leurs visages et ils ne savant pas ce qui les attends. Le charme de ces courses en aller-retour (comme le marathon du Montcalm que je recommande) c’est effectivement de croiser les premiers qui redescendent lorsque l’on est en pleine ascension et d’inverser les rôles lorsque l’on croise nos poursuivants. Je cours quand le terrain me le permet, je me sens bien, la chaleur est omniprésente et le retour sur le ravito est bon pour le moral. Nous échangeons avec quelques concurrents qui estiment le retour sur Luchon à environ 4 heures de courses. Ils ne se trompent pas ! C’est en trottinant que je repars sur quelques centaines de mètres avant une sévère ascension (la dernière) vers le Pas de l’Escalette. Les lacets s’enchainent, mais je suis à l’aise dans les côtes et je distance quelques traileurs et en double même quelques-uns. L’arrivée au sommet est malgré tout difficile : j’ai chaud, l’eau de mes bidons est tiède et j’ai envie de frais. Je demande aux membres du poste de contrôle s’ils n’ont pas un yaourt nature sans sucre. Bah non évidemment !! Mais après une bonne gorgée d’eau un peu plus fraîche que la mienne (tout est relatif), je repars confiant pour une longue portion de descente avec alternance de quelques montées et à chaque poste de contrôle, j’échange toujours quelques mots avec les bénévoles : tous sans exception sont supers. Et bravo à eux, car certains et certaines ont l’âge de la retraite et sont perchés en pleine montagne à nous attendre. Ces petites pauses me permettent aussi de boire une eau toujours un peu plus fraîche (ou plutôt moins chaude…) que celles de mes bidons. L’arrivée au dernier ravito fait du bien au moral, d’autant plus que ce ravito se situe à proximité d’un refuge dont les hôtes attablés en terrasse applaudissent et encouragent vivement tous les participants. C’est motivant. Il reste 13 km, je repars et commence une petite ascension qui me repose les quadriceps chauffés par les longues descentes et j‘entame les derniers kilomètres en courant certes, mais à petites foulées. Je me fais doubler à plusieurs reprises, mais ne peut faire mieux que d’avancer à mon rythme. Et ce ne sont pas les jambes qui me font le plus souffrir, mais bien les pieds, pour lesquels le passage dans la neige a été délicat : je ne vous fais pas de dessin sur la macération que cela a pu engendrer avec la chaleur. Les derniers kilomètres sont longs sur 1 pied et demi, mais j’arrive au terme de la course pendant la remise des prix et je me dis qu’on ne court par tous dans le même monde : le premier à mis 9h00, et moi je termine en 13h47 en 55e position. Ça me va : j’ai fait le job je ne me suis pas blessé, j’ai pris beaucoup de plaisir et n’étant pas un objectif de cette saison, je ne suis pas mécontent. D’autant plus, qu’au final, ce serait une bonne cinquantaine des participants du 75 km qui n’aurait pas terminé. Après une bonne douche et un passage devant l’ostéo je suis encore plus satisfait : ce dernier est étonné de l’état de mes mollets très souples après une journée comme celle-ci. Quelques massages et étirements sur les ischios me font du bien. Un repas de fin de course clos cette belle journée avant le retour au camping pour une nuit de repos bien méritée. C’est seulement la 3e édition de ce rendez-vous des traileurs début juillet à Luchon, mais je recommande cette sortie qui a le mérite d’offrir plusieurs formats de course avec un beau et dur 75 km pour les plus aguerris. 48 heures après la course, mes mollets sont quand même un peu tendus… Vincent.