pour l`élévation de L`Âme…

Transcription

pour l`élévation de L`Âme…
} MARIE-HÉLÈNE COURTAT
Des églises romanes
pour l’élévation de L’Âme…
PARCOURS INITIATIQUE DANS
L’ÉGLISE DE SAINT-LÉON-SUR-VÉZÈRE
N
“
D’après les travaux d’Alain Balasse
on loin de Montignac en Dordogne, entre
Lascaux et Les Eyzies, un petit village blotti
dans un cingle de la Vézère abrite une remarquable église, modèle d'art roman. Alain Balasse,
passionné de géographie et de géométrie sacrée,
est tombé sous son charme et lui a consacré une
étude complète. Nous vous proposons de découvrir
en sa compagnie l'église de Saint-Léon-sur-Vézère.
”
1 - Bernard de Clairvaux : 1090-1153 - En 1112, il entre dans les Ordres à l’abbaye de Cîteaux,
dont les fondateurs se sont détachés de l’ordre de Cluny pour vivre la règle de saint Benoît,
souhaitant ainsi répondre à un idéal plus rigoureux : retour à la simplicité dans la vie quotidienne, dans le culte et dans l’art ; rupture avec le monde, pauvreté, silence, travail manuel. Cela correspond aux souhaits de Bernard, qui veut retourner à l’ascèse monastique.
Sa spiritualité est fortement marquée par la pénitence. Son goût pour l’austérité s’accorde à merveille avec le dépouillement des églises cisterciennes. Il est aussi porté par
un amour fervent pour Dieu et la Vierge. Toutes les églises cisterciennes sont dédiées à la
Vierge et Bernard cherche à développer le culte marial dans tout l’Occident. Il prône une
religion faite d’élan du cœur plus que de comptabilité des actions bonnes ou mauvaises.
L’abbé de Clairvaux rappelle que « Dieu est longueur, largeur, hauteur et profondeur, la recherche est réservée à la communauté des moines qui savent, lisent et scrutent les mystères…
le bâtiment est un rêve de perfection morale, il est en correspondance avec une certaine vision
du monde, il est fondé sur des rapports arithmétiques qui le relient au cosmos ». Bibliographie :
« Saint Bernard » de Georges Duby - Éd. Flammarion
6
Février/Mars 2015 │ SAcrŒe PlAnŒte n° 68
R
emarquable, cette petite église l’est tout
d’abord parce qu’elle nous révèle les principes de base de la science des bâtisseurs, qui
connut son apogée avec l’édification des cathédrales gothiques. Ce qui touche lorsqu’on la découvre tout au fond du village, au bord de l’eau,
c’est l’impression d’harmonie qui s’en dégage.
Elle est bien proportionnée, avec ses pierres ocre
et son toit de lauzes ; elle s’insère parfaitement
dans son écrin de verdure et se mire depuis des
siècles dans la Vézère.
L’édifice fut à l’origine un prieuré bénédictin
qui dépendait de l’abbaye de Sarlat. Cette ville
abrite par ailleurs une remarquable Lanterne des
morts élevée en l’honneur de Bernard de Clairvaux 1. Peut-être est-il permis de penser que
l’influence de Bernard de Clairvaux s’étendit à
l‘époque sur toute la région qui bénéficia des
connaissances des moines bénédictins ?
LIEU
SACRÉS
Quels sont les principes présidant
au choix d’implantation d’un
lieu de prière ?
La géographie sacrée
Vestiges du mur
gallo-romain.
Les critères de choix d’un lieu de culte n’étaient pas
les mêmes que ceux d’un lieu de vie mais relevaient
de la même science. Ils répondaient à la connaissance
d’une géographie sacrée et de réseaux qui parcourent la
planète. Les points sacrés étaient reliés entre eux par un
certain maillage et les constructions, érigées généralement sur des croisements.
Ainsi l’église de Saint-Léon-sur-Vézère, placée sur la
latitude nord 45.01° et la longitude est de 1.092° est en
relation avec la pyramide de Chéops. Ceci ne concerne
pas simplement le village de Saint-Léon mais s’étend
à tout le Périgord noir qui est un lieu de croisement
d’importants réseaux cosmotelluriques. On peut dire
que l’on se trouve sur un lieu fortement énergétique,
habité depuis les temps les plus reculés. On y trouve les
grottes de Lascaux mais aussi des habitats du Magdalénien et du Moustérien bien plus anciens. C’est également ici que sont venus s’installer, dans les années 70,
la plupart des écoles de Bouddhisme tibétain. De par sa
position géographique, placé sur les franges résiduelles
du double réseau d’or reliant Chartres à Toulouse, cet
endroit est en relation énergétique avec des hauts lieux
tels Bourges, Sens, Reims, le Mont-Saint-Michel, le
Puy-en-Velay ; mais aussi avec des lieux d’apparitions
mariales tels Lourdes, la Salette…
Les réseaux
Le chœur orné
de fresques et la nef.
Mais le lieu avait été repéré bien avant le Moyen Âge.
Une partie de la construction repose sur les vestiges
d’un mur d’époque gallo-romaine, que l’on peut encore
observer le long de la rivière, côté ouest de l’édifice. Les
Romains y avaient édifié un temple à Mercure.
Depuis les temps les plus reculés, les hommes tentent
de se rapprocher de Dieu et construisent des temples
dans ce but. Les plus sages d’entre eux étaient en symbiose avec leur environnement et connaissaient l’influence des rayonnements cosmiques et telluriques sur
la Vie. Ils savaient que pour qu’un lieu soit favorable à
la santé, il était nécessaire que ces rayonnements soient
équilibrés entre le Ciel et la Terre. Il y avait des lieux
pour habiter, d’autres pour prier, et d’autres encore
pour le repos de l’âme. Pour les Romains, le Cardo (axe
nord-sud) et le Decumanus (est-ouest) déterminaient
l’orientation générale de la ville et ce maillage n’était
pas dû au hasard.
Les anciens bâtisseurs connaissaient plusieurs types
de réseaux qui quadrillaient la Terre et parlaient de la
Vouivre. On mesure aujourd’hui différents réseaux en
rapport avec l’influence des métaux contenus dans le
noyau de la terre. (Voir encadré 1)
Les réseaux telluriques
Le premier réseau que les bâtisseurs prenaient en
compte est le réseau Hartmann. Le maître d’œuvre
organisait sa construction de façon à le repousser dans
les murs. C’est déroutant lorsque l’on pratique la recherche avec les baguettes parce que l’on va trouver
un réseau « fantôme ». Il ne reste en fait, dans l’édifice,
qu’une fréquence porteuse, comme en radio, mais sans
information, une longueur d’onde « disponible ». On ne
va retrouver une information sur la porteuse du réseau
Hartmann qu’en deux points, dits de terre : au niveau
des fonts baptismaux et à la croisée des transepts où se
trouve la « pierre des morts », c’est-à-dire l’endroit où
l’on pose le cercueil pour le dernier office… parce que
l’on naît de la poussière et que nous y retournerons. La
pierre des morts est polarisée de façon à ce que l’énergie soit renvoyée vers le haut, comme pour un dolmen.
L’âme peut ainsi « monter au ciel ».
SAcrŒe PlAnŒte n° 68 │ Février/Mars 2015
7
Les différentes étapes
de la construction
Le commanditaire
C’est souvent l’évêque pour une église paroissiale ou le
père abbé pour une abbaye. Ces derniers étaient des initiés. Les maîtres d’œuvre sont des compagnons aboutis.
Ils vont choisir la destination de l’édifice (baptême, pèlerinage, cimetière, monastère) et le lieu où il sera implanté.
Le choix du point énergétique
Les réseaux sacrés.
Les réseaux cosmiques
Ils considéraient aussi l’influence des réseaux cosmiques, des planètes et notamment du Soleil. Au
Moyen Âge, on connaissait sept planètes, sept luminaires dont faisaient partie la Terre et la Lune. Elles ont
une influence sur la Terre. On considérera tout particulièrement les réseaux générés par le Soleil. Celui-ci
envoie ses rayons, diffractés par l’atmosphère, sur la
Terre. Et résultat, on voit se dessiner un maillage qui
sera fonction de la latitude du lieu.
C’est le soleil qui va donner la clé de la construction d’un édifice. La mesure de l’ombre portée d’un
poteau placé en un point cosmotellurique particulier
sera la première mesure du compagnon-bâtisseur. Elle
va donner les proportions du temple. Longueurs, largeurs, hauteurs ne sont pas déterminées au hasard. Une
formule établie par les premiers bâtisseurs initiés va déterminer le « module solaire » et par déduction la coudée et les autres mesures qui serviront à la construction.
Fonts baptismaux.
8
Février/Mars 2015 │ SAcrŒe PlAnŒte n° 68
La première opération consistera à déterminer le
point énergétique appelé « point étoile » ou point sacré.
C’est un point d’énergie, choisi en fonction des croisements des différents réseaux telluriques, qui relie le haut
et le bas… On va aussi utiliser les failles et les rivières
souterraines qui jouent un rôle très important. Si les
cours d’eau ne sont pas suffisamment présents, comme
à Chartres par exemple, on va les créer artificiellement
avec des galets ; ils auront le même pouvoir de drainer
les flux énergétiques que les vrais.
On va également tenir compte des réseaux sacrés déterminés par les interconnections des sites entre eux.
(Ces réseaux sont devenus sacrés par la pratique de rituels qui les relient entre eux). Le point Étoile sera le
point d’autel, (là où se situaient les anciens autels avant
la réforme de Vatican II).
Sur ce point Étoile, on va planter un poteau d’une
hauteur calculée de façon à relever la longueur et la
direction de l’ombre portée au midi solaire du lieu. À
Saint-Léon-sur-Vézère, le poteau devait mesurer 9,81 m
de hauteur, selon les calculs reconsidérés à l’envers des
tracés du Moyen Âge ; c’est la valeur normale de l’accélération de la pesanteur ou gravité (la vitesse augmente
à chaque seconde de la chute d’un objet de 9,81 m/s).
Parfois, le nombre choisi déterminait un poteau trop
grand. On utilisait alors une fractale du nombre calculé
pour réduire ce témoin.
La date
La date était choisie en fonction de l’énergie que l’on
voulait manifester. Les Anciens savaient qu’à chaque
jour correspond une énergie, symbolisée autrefois par
un saint. Certains moments-clés étaient importants
pour la réception des forces de l’univers. Construire un
lieu tel jour revenait à l’orienter en fonction des forces de
la nature, lui donner sa teinte énergétique et son orientation spirituelle. Dans notre cas présent, la date choisie
est celle de la fête de saint Léonce, (et non saint Léon),
actuellement le 18 juin – non loin du solstice d’été. Il y
avait un évêque de ce nom à Périgueux mais on a recensé
6 ou 7 saint Léonce alors lequel était-ce ? Si on recalcule
la date de dédicace, date à laquelle on a planté le poteau, on saura de quel saint Léonce il s’agissait. D’après
les calculs d’A. Balasse, il s’agirait plutôt d’un saint
Léonce, évêque de Bordeaux. Dans les premiers temps,
le nom de l’église était souvent celui du propriétaire
du terrain ou de l’évêque-commanditaire de l’édifice.
LIEU
SACRÉS
Le « module solaire »
Les réseaux telluriques
Le centre de la Terre, le noyau, est composé de magma.
La vitesse de rotation de la Terre et la force d'inertie du
magma en rapport avec sa densité engendrent un retard
du noyau qui va provoquer un frottement par rapport
à l'écorce terrestre. Ces vibrations vont monter jusqu'à
la surface de la terre, traverser les différentes couches
du sol et envoyer les infos des métaux contenus dans
la terre. Chaque métal a son faisceau de rayonnement
que les scientifiques savent aujourd'hui reconnaître
en fonction des longueurs d'onde. Il y a 7 familles de
métaux. Certains ont des rayonnements nocifs, d'autres
sont neutres et quelques-uns sont particulièrement bénéfiques.
Le carré solsticial et la triple enceinte harmonique.
Dans un premier temps, on va relever l’azimut du lever
de soleil au solstice d’hiver, au solstice d’été et aux équinoxes
par rapport au point sacré choisi. En traçant un rectangle
sur les diagonales indiquées par ces axes solsticiaux, on obtient le rectangle solsticial du lieu. Il s’agit du « quadrilatère
matière » qui est horizontal. En le basculant de 90°, on en
obtient un rectangle vertical dit esprit car pour évoluer il
faut se verticaliser, sur un plan symbolique. On enferme
les deux rectangles matière et esprit dans un carré, ce sera
le carré solsticial. Toutes les proportions de l’édifice y sont
contenues. Parfois, on peut prendre en compte les quadrilatères de Jérusalem et de Rome qui seront contenus dans celui du lieu. Et lorsque l’on pratiquera des rituels, l’information vibratoire sera transmise aux maisons-mères de Rome
et de Jérusalem. Si c’était une abbaye, ce serait transmis à
Cîteaux, à Clairvaux ou à Cluny.
À noter que la pierre contenant les reliques, incluse dans
la table d’autel et sur laquelle le prêtre va poser le calice, est à
la mesure solaire du lieu. De même, le chrisme indique théoriquement les axes solsticiaux du lieu, s’il est placé au bon
endroit, à la bonne latitude, car parfois les objets voyagent !
La pierre d’autel ne peut pas être transposée dans un autre
lieu. Il faut que certaines proportions soient respectées pour
que les rituels fonctionnent. Aujourd’hui l’autel où officie le
prêtre n’est plus placé à l’endroit correct, sur le point sacré,
on peut dès lors se demander si le rituel conserve la même
puissance et la même efficacité qu’à l’origine.
Les étapes de la construction
L’élaboration de la construction va se faire en sept étapes
que l’on appellera la construction des « Trois Tables ». Le
Dit des Compagnons nous apprend que : « Trois tables ont
porté le Graal ; l’une est ronde, l’autre carrée et la troisième
rectangulaire. Elles sont d’égales surfaces et leur nombre est 21.
Une quatrième Table les recouvre, dont le nombre est 6, celle de
Salomon… Le Graal est 17 et il est Un ! »
LES RÉSEAUX NOCIFS :
- Le réseau Hartmann (appelé aussi réseau global)
est le réseau du Nickel. Il se présente comme un quadrillage de murs de 21 cm d'épaisseur environ, dont
les mailles sont espacées de 2 m dans le sens nord-sud
et 2 m 50 dans le sens est-ouest. Il est orienté sur les
pôles magnétiques. Mais ce filet peut être perturbé
par un accident géologique (failles, cours d'eau souterrain) ou une pollution humaine ondes télé, portables,
micro-ondes… Les croisements sont les endroits où se
concentrent au maximum les radiations.
- Le réseau Curry (ou réseau diagonal) est celui du
Fer. Il est orienté à 45° par rapport au premier. Son
maillage peut varier de 3 à 8 m. Les murs sont épais de
40 cm. Là aussi les lieux les plus nocifs sont les points
de croisement. Il arrive qu'un croisement Hartmann
se superpose à un croisement Curry et nous avons un
point d'énergie très bas.
LES RÉSEAUX NEUTRES :
Les deux premiers réseaux sont les plus gênants pour
l'homme. Les réseaux de Zinc, Cobalt Manganèse sont
beaucoup moins nocifs. Les réseaux de l'Aluminium et
du Silicium sont totalement neutres.
- Le Platine a 36 méridiens et parallèles et entretient
les réseaux sacrés.
LES RÉSEAUX POSITIFS :
Ce sont l'Or, l'Argent et le Cuivre.
- Le réseau Peyré est le réseau de l’Or. Il émet 72
rayons nord-sud et 72 est-ouest qui déterminent 72
méridiens et autant de parallèles. Ce sont les flux sacrés fixes, caractérisés par une énergie positive de forte
intensité. La largeur du flux de l’ Or est de 72 cm. Ceci
détermine 26 croisements sur la terre. Tous les hauts
lieux sacrés sont sur ces croisements.
- L’Argent émet lui aussi 72 rayonnements, superposés
à ceux de l'Or mais en diagonale. L'Argent est neutre, il
sert à activer l'Or. Sa largeur est de 36 cm.
- Le Cuivre est abondant et neutre, orienté nord-sud et
est-ouest. Son épaisseur et d'environ 30 cm
SAcrŒe PlAnŒte n° 68 │ Février/Mars 2015
9
Les 4 éléments
En résumé, nous dirons donc que l’on plante le poteau, on prend la mesure de l’ombre portée, on trace le
rectangle à partir du carré qui déterminera le point de
Seuil. Puis, on va avoir le choix entre 4 possibilités selon
la fonction que l’on veut donner à l’église : d’eau, de terre,
de feu ou d’air.
L’élément Eau représente le baptême, il sera choisi pour
les églises paroissiales destinées à baptiser les fidèles. C’est
le cas à Saint-Léon-sur-Vézère. Une église d’air sera dédiée aux pèlerinages. C’est le cas pour les petites chapelles
donnant lieu aux processions ainsi que pour les basiliques
mariales. Le point de feu est pour la purification, la haute
spiritualité. C’est le cas d’abbatiales et de certaines chapelles templières qui étaient destinées à des rituels particuliers réservés aux moines-soldats. Les églises paroissiales
regardent vers l’Orient, le lever du soleil, la lumière. Les
églises templières étaient généralement orientées nordsud.
La particularité de l’église de Saint-Léon-sur-Vézère
tient dans l’implantation sud et non ouest de son portail
comme de coutume (généralement la porte est orientée
à l’ouest vers le royaume des morts, l’Amenti) ; ici la Vézère très proche empêchait la configuration classique ; la
position des fonts baptismaux est donc aussi particulière ;
normalement ils sont sur le côté nord lunaire, dans le
narthex. Nous avons ici une église de baptême… mais un
peu différente… on ne sera pas sur un point eau mais sur
un point air, l’énergie y est plus subtile.
Les polygones
point d’autel.
La première figure est le triangle qui représente le plan
sacré, le nombre trois est le symbole de la Trinité. C’est
la table « cachée », la quatrième table qui dissimule les
trois précédentes, son nombre est 6, nombre pyramidal :
1+2+3. Ajoutons à ce nombre le 4, carré de la Terre, nous
obtenons la Tétraktys de Pythagore et le symbolisme du
nombre 10.
On trace la triple enceinte harmonique 2 dont le but
est de déterminer trois zones. La première est le narthex,
pour les profanes ; le chevalier y pénétrait parfois avec son
cheval, c’est pour cette raison que la porte est si haute.
La seconde est pour les baptisés ; au niveau des fonts
baptismaux, on baptise le profane qui entre alors dans le
monde des croyants. La transition se fait au niveau d’une
rivière souterraine que l’on appelle le Jourdain. Puis on
aura le Saint des Saints, le naos, où se pratique le rituel
de la messe. Le chœur est analogue au plan céleste : on y
retrouve les éléments air et feu. Le transept, plan intermédiaire, est analogue au plan atmosphérique, le domaine
de l’homme à la surface de la terre. Au fond, la nef est
analogue au plan souterrain, à la terre et à l’eau.
On passe au nombre 5, le pentagramme qui positionne
nos piliers par rapport au point sacré. On retrouve la
même chose en élévation. On retrouve un autre pentagramme prenant le mur du fond et déterminant deux
piliers, les deux colonnes du temple, Jakin et Boaz, positif
et négatif, les colonnes de la Lune et du Soleil qui sont
connectés sur les fonts baptismaux.
Ensuite on passe au 6. Le double triangle involutif,
évolutif, le sceau de Salomon qui détermine aussi des endroits, des passages… La pointe du bas correspond aux
deux premières fenêtres.
Orientation et rythme
Si un édifice est parfaitement orienté au nord géographique (donc le chœur parfaitement à l’est), le dispositif
ne fonctionnera pas parce que l’on se trouve en équilibre
énergétique ; nous sommes bien mais rien ne bouge. Pour
que les énergies soient activées, il faut générer un chaos
énergétique par un léger décalage. C’est pour cette raison
que vous n’aurez jamais une église parfaitement calée sur
un azimut 90 °, il y aura toujours au minimum un degré
en avant ou en arrière. Nous obtiendrons ainsi un rythme
évolutif ou involutif selon la destination que l’on a choisie pour la construction.
Ensuite, on déterminera le cercle qui va donner la Mesure. On passe du carré au cercle, c’est-à-dire de la Terre
au Ciel. Le but en venant dans ce lieu est de se spiritualiser, de chercher le divin.
Le cercle va déterminer l’emplacement des 4 piliers de
la croisée des transepts. On est bien en équilibre ici entre
les énergies du ciel et de la terre. La plupart des visiteurs
ne le savent pas mais beaucoup le ressentent.
Le quadrilatère du lieu a déterminé la coudée du lieu
et les autres mesures qui en découlent, l’empan, le pied…
On a tous les éléments de la construction.
On détermine alors les polygones qui servent à dessiner
l’architecture du temple en plan et en élévation. On travaille sur les trois dimensions pour finalement aboutir au
10
Février/Mars 2015 │ SAcrŒe PlAnŒte n° 68
La musique
L’homme peut être considéré comme une corde harmonique, vibratoire. Chaque chakra correspond à une
note de musique et ils sont reliés entre eux par des harmomies musicales. Ces rapports musicaux sont issus des
huit modes de chant harmonique ancien ; on utilisait
les quatre premiers qui généraient implicitement le hui2 - La triple enceinte : on parle dans une église de triple enceinte harmonique et non celtique comme avec les menhirs. Le but de la triple
enceinte celtique est la Protection, il y a des gardiens du Seuil. La
fonction de la triple enceinte harmonique est d’être un outil pour étager
les énergies du temple.
LIEU
tième, celui des hauts rituels. L’image de l’homme dans
ses proportions harmoniques va être incluse dans l’édifice. En mettant ainsi en relation le temple matériel et le
temple de l’homme, il est aisé de faire entrer les deux en
résonance et de les mettre à la même vibration, à l’unisson, comme un violon passif captera la note émise par
un autre violon jouant à proximité et pourra fidèlement
la restituer.
Une loi physique dit que : « Le rapport de deux cercles
inscrits et circonscrits à un polygone donné est équivalent à
un rapport musical de la gamme de Zarlino » 3. Des polygones spécifiques étaient placés dans la construction pour
générer une note et un rapport musical. On donne ainsi à
la pierre, de par sa forme et son assemblage, la possibilité
de vibrer harmoniquement. Les polygones sont inscrits
en plan, mais aussi en élévation. Lorsque l’on pratiquera un rituel, ils se mettront en action vibratoire et ainsi feront « chanter les pierres ». Lorsque l’on pratique ici
prière, chant ou méditation, nous nous mettons en communication avec l’édifice qui va répondre en amplifiant
la demande.
Les rapports de proportions sont essentiels. C’est pourquoi, outre les nombres Pi et autres caractères propres à la
géométrie sacrée on appliquera dans la mesure, le nombre
d’or qui assurera le rythme vibratoire harmonique de
l’édifice.
Église intérieure et extérieure
SACRÉS
interconnectés par un vortex, double spirale énergétique
qui tient les deux points à égale vibration. Comme pour
la construction principale, il existe un quadrilatère solsticial à ce temple virtuel qui pourra être activé de la même
façon que « l’original ».
Comment se sert-on de
cet édifice ?
La consécration
Lorsque la construction est terminée, l’église est consacrée. Tous le bois de charpente est récupéré pour être brûlé. Dans la nef, une croix de saint André est tracée avec les
cendres à l’image du quadrilatère solsticial de Rome. Puis
seront gravés l’alphabet grec sur une ligne et l’alphabet
latin sur une autre. Dans le rituel sont pris en compte les
axes solsticiaux. C’est le côté solaire de la consécration.
Ensuite l’évêque fait le tour de l’édifice afin de bénir les
murs, l’autel et les fonts baptismaux. La porte est fermée
et l’évêque va frapper trois coups pour qu’on lui ouvre.
Les carrés magiques
Les carrés magiques vont nous permettre d’activer
l’église. Les bâtisseurs, lorsqu’ils ont fait les plans, ont choisi
des Nombres pour leur valeur énergétique et symbolique.
Les Nombres sont des émanations divines. Nous avons
vu que l’orientation de l’église est toujours un peu décalée
par rapport aux axes solsticiaux ; ceci définit le rythme. À
Saint-Léon-sur-Vézère, nous sommes sur un rythme de
19. Il s’agit d’un rythme de purification, il nous confirme
que nous sommes bien dans une église de baptême.
Par les carrés magiques, les bâtisseurs vont nous donner la carte d’identité du bâtiment. Au seuil, on va inclure
mentalement une grille de dédicace, un carré de 3 sur 3
(parfois 4). Chaque case donne une info dans l’éthérique.
Sur la première ligne on va trouver le père, le fils et le
saint du lieu ou Notre-Dame. Sur la deuxième ligne, des
notes de musique et sur la troisième des couleurs ou des
éléments. Pour l’église de Saint-Léon-sur-Vézère, il y a le
père, le fils et saint Léonce, les notes sont ré, mi et la et
pour les couleurs orange, jaune et bleu.
L’interrupteur ou SÉSAME
L'église et le calvaire.
L’église de Saint-Léon-sur-Vézère présente une autre
particularité. La longueur de l’église reportée à l’extérieur
sur le terre-plein Est détermine le positionnement du calvaire. Une église virtuelle est ainsi posée dans l’éthérique.
À noter que les deux points sacrés, autel et calvaire sont
3 - Il reviendra à Zarlino (1573) de caractériser la gamme diatonique selon des proportions directement dérivées de la série harmonique : Ratios : 1 - 9/8 - 5/4 - 4/3 - 3/2 - 5/3 - 15/8 – 2 et gamme diatonique :
do ré mi fa sol la si do. Voir : http://accromath.uqam.ca/2007/02/
la-construction-des-gammes-musicales/
Point d'enclenchement extérieur.
SAcrŒe PlAnŒte n° 68 │ Février/Mars 2015
11
Les points d'activation
pour l'intérieur.
L’interrupteur ou le « Sésame » est basé sur un carré
magique de Saturne de 3 cases par 3 qui va inclure les
9 premiers nombres. Le 5 sera toujours central, c’est
l’homme vertical, l’homme qui se réalise. On va retrouver la symbolique des nombres. Le carré Saturne
est dit « magique » car il donne la possibilité d’activer
les énergies de l’édifice. À Saint-Léon-sur-Vézère, nous
en trouvons deux : un à l’entrée de l’église et l’autre
devant la porte de la sacristie. Le prêtre va pouvoir
les actionner juste avant la messe en marchant dessus.
On peut les détecter intuitivement au pendule ou les
retrouver par les tracés géométriques.
Au portail Ouest (à l’endroit où, autrefois, se tenait
le Suisse avec sa hallebarde), il faut visualiser mentalement le sésame et frapper 3 fois dans les mains. On
modifie ainsi brutalement l’ambiance énergétique en
créant un mini chaos vibratoire. Ceci est l’équivalent
des trois coups que le brigadier frappe au théâtre pour
activer énergétiquement la salle et mettre en harmonie
spectateurs et acteurs.
L’activation prend fin au bout d’un temps, variable
selon l’architecture et la masse de maçonnerie. L’énergie monte très vite et elle met environ 24 heures, après
une messe, pour redescendre à son niveau initial. Les
églises oubliées dans la campagne s‘éteignent, entrent
en sommeil, mais on peut très bien les réactiver, par
la prière, la méditation. Même fermées, comme on l’a
vu, on peut travailler énergétiquement de l’extérieur.
Nous vous proposons le parcours de l’initié dans
l’église de Saint-Léon-sur-Vézère : À l’entrée, sur
le seuil, nous franchirons la pierre de décharge qui,
comme son nom l’indique, absorbe les énergies polluantes que l’on traîne avec soi. Théoriquement,
lorsque des paroissiens entrent dans l’église pour la
messe, le curé les accueille à la porte, pour les saluer
d’une part mais aussi pour qu’ils passent sur ce point
de décharge. Un nettoyage est nécessaire avant d’entamer le parcours énergétique.
Ici, nous commencerons par passer derrière le « bénitier fonts baptismaux », par le narthex. Puis nous
allons faire un parcours qui active les chakras. Nous
monterons par l’axe central puisque nous avons une
église à nef unique. Dans les églises à collatéraux et
déambulatoire le parcours sera différent, nous y reviendrons.
Arrivé devant l’autel, nous le contournerons et
stationnerons derrière car c’est un point hautement
vibratoire. Lors de notre « redescente », nous passerons
par une absidiole, puis par l’autre. Nous pouvons vérifier que nous sommes convenablement rechargés en
nous plaçant sous la clé de voûte d’une absidiole, les
yeux fermés. Si l’on est bien aligné, on part en oscillation. S’il ne se passe rien, recommencez un autre tour.
Lors de ce parcours, nous nous harmonisons et il ne
faut pas ressortir par la porte d’entrée mais par la porte
Nord, la porte des Initiés. Ceci nous permet d’éviter
de repasser sur la pierre de décharge et de garder le
plein bénéfice de ce que l’on a acquis. Le tracé du parcours représente parfois la forme du Ankh égyptien,
la clé de vie.
Présentation du parcours de
Saint-Léon-sur-Vézère
Tout d’abord, il est primordial de prendre le temps
de s’harmoniser avec le lieu. Une fois l’interrupteur
enclenché, nous pouvons entrer et accomplir un
cheminement spécifique ; le parcours du pèlerin par
exemple. Ce parcours va nous permettre d’engranger des informations. Un deuxième parcours est possible, celui de l’initié, il se pratique à un niveau de
conscience différent.
12
Février/Mars 2015 │ SAcrŒe PlAnŒte n° 68
Point d'enclenchement extérieur.
LIEU
Une règle nous dit « Deux choses alignées déterminent à mi-distance d’elles une ligne d’influence ; suivant son orientation apparaît une ligne de force ». Le
plexus solaire de l’intervenant qui se trouve face à
l’autel, en haut des marches, est à mi-chemin entre
la clé de voûte et la rivière souterraine. Si on a une
clé de voûte à 20 m, il y a fort à parier qu’il y a une
rivière souterraine à 20 mètres. Le plexus solaire –
Tipheret, le point du cœur – se trouve vraiment en
bascule entre les deux mondes. Aujourd’hui, dans
nos églises, l’autel a changé de place, il n’est plus sur
le point sacré, l’officiant n’est plus en bascule entre la
voûte et la rivière souterraine, le prêtre est tourné vers
les fidèles et la chasuble tissée de fil d’or et d’argent
ne remplit plus son rôle. Le but était de focaliser les
énergies venant de l’Est, côté d’où vient la Lumière,
et de les renvoyer sur les fidèles. Le prêtre avait un
rôle d’intermédiaire entre les deux mondes…
L’acoustique
SACRÉS
les cierges et bougies… Quoi qu’il en soit le charme
opère dans cette église qui reçoit chaque été, avec
quelques-unes de ses consœurs, le Festival de musique classique du Périgord noir… qui présentait en
2014 sa 32e édition.
En guise de conclusion
Les églises romanes sont de véritables creusets alchimiques. Par la richesse de leur œuvre, elles nous
proposent d’entreprendre un pèlerinage sans cesse
renouvelé, à chaque église, à chaque chapelle. Pèlerinage non pas vers Compostelle, Rome ou Jérusalem,
mais pèlerinage dans notre propre temple intérieur,
afin de suivre un parcours initiatique, un voyage
alchimique intérieur, une alchimie spirituelle qui
nous verticalise et nous fait lever la tête vers d’autres
mondes.
Sachons profiter de ces belles énergies proposées
par ces remarquables bâtisses romanes qui nous
donnent la possibilité d’accéder à d’autres niveaux
de conscience.
MARIE-HÉLÈNE COURTAT
Tous les croquis et les photos sont d’Alain Balasse ©.
Merci de ne pas les reproduire sans autorisation 05 53 50 58 53.
Le temple dans l'homme © AB.
Il y a 3 points énergétiques favorables : au milieu de
la croisée du transept et dans le chœur. Pour chanter
ici, une fois que l’on a monté les deux marches, mettez-vous côté droit ou côté gauche, en regardant le
cul de four, on transmet alors les harmoniques dans
la nef. Lors des concerts donnés dans les églises, les
choristes sont dans le chœur et les auditeurs dans la
nef. Pour bien bénéficier de l’acoustique, il faudrait
inverser les acteurs, c’est-à-dire mettre les choristes
dans la croisée du transept et les auditeurs dans le
chœur… mais on ne pourrait pas en accueillir beaucoup !
Par la suite, le son n’étant pas de qualité et l’harmonie absente, des micros sont utilisés pour amplifier la musique. Mais non seulement on amplifie la
mauvaise qualité, mais aussi les pollutions électromagnétiques qui vont aller s’engrammer sur la porteuse libre du réseau Hartmann, et briser l’œuf de
protection énergétique, créé à l’origine par le refoulement de ce réseau à l’extérieur. Le rêve est rompu ! À cette pollution sonore, il faut ajouter celle du
chauffage électrique et des spots qui ont remplacé
Le village de Saint-Léon-sur-Vézère.
BIBLIOGRAPHIE
EN VENTE CHEZ
SACRÉE PLANÈTE P. 56
• Église Romane Chemin de Lumière de Jacques Bonvin &
Raymond Montercy (Éd. Mosaïque, 2001).
• L’ombre du poteau et le Carré de la Terre de Jean-Paul Lemonde
(Éd. Dervy, 1997).
• Résonances du sacré de G. Prat.
À TROUVER CHEZ
VOTRE LIBRAIRE
• Le secret des cathédrales de Pierre-Alexandre Nicolas (Éd. Arcadis).
• L’architecture invisible de G. Prat (Éd. Arkana Vox).
SAcrŒe PlAnŒte n° 68 │ Février/Mars 2015
13