Danses flamandes
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Danses flamandes
Les danses traditionnelles flamandes 1 N ous ne s omme s pas de s br ig ands pour ri en La danse populaire en Flandre - De volksdans in vlaanderen Un peu d’histoire La danse trouve son origine dans le besoin de s'attirer les faveurs de dieux, il s'agit alors d'un rituel, d'une prière, comme on peut encore le voir en Afrique aujourd'hui. Les danses sollicitent la pluie ou encore la fécondité lors des mariages et baptêmes. En général au moyen âge, les rondes étaient l'apanage des femmes, les hommes préférant les jeux de force. Au XIIIe siècle, les rondes se généralisent et vont aboutir à l'alternance homme-femme puis à la notion de couple, des pas sont élaborés pour s'éloigner ou se rapprocher de son partenaire, les relations entre les danseurs vont se diversifier, les lignes se dédoubler et s'organiser en figure. Ce n'est qu'à partir du haut moyen âge (XVe et XVIe siècle) que des gravures, la littérature et certaines archives mentionnent des danses comme la danse d'épée (zwaerddansen) ou encore les « morris dansen ». Les représentations des peintres Pieter Breughel et Jeronimus Bosch nous en donnent un bon exemple. Toutefois il faut noter la répression du clergé et de l'élite sociale contre la danse et la musique populaire ; Breughel a failli passer au bûcher pour certaines de ces toiles. La tradition de la danse populaire en Flandre a surtout été maintenue par les guildes1 d'archers, d'arbalétriers et autres arquebusiers. En France, parmi les plus anciennes danses, on trouve le branle et la basse danse. Les danses de couples, émergent dans le courant du XVIe siècle : l'allemande, la courante, la gaillarde, la pavane, la volte, etc. La basse danse La basse danse ou bassedanse est une danse de bal en couple, lente et majestueuse, d'où son nom de danse basse, par opposition à la danse haute, plus vive et sautillante. Décrite vers 1455 par Domenico da Piacenza et par ses successeurs Guglielmo Ebreo et Antonio Cornazzano, la basse danse devient populaire en France quelques années plus tard et est abondamment décrite dans deux ouvrages principaux : le Manuscrit des basses danses dit de Marie de Bourgogne2 (vers 1495) et l'Art et instruction de bien danser de Michel Toulouse (vers 1496). Au XVIe siècle, on suppose que le répertoire décrit par Thoinot Arbeau (chanoine de Langres) dans son Orchésographie (1589) était également pratiqué dans les anciens Pays-Bas bourguignons c'est-à-dire la Flandre. La basse danse apparaît dans les cours européennes au début du XVe siècle et cesse d'être à la mode à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle. Le branle Le branle est l'un des pas constitutifs de la basse danse, mais aussi le nom d'une famille de danses dont l'origine remonte aux rondes du Moyen Âge. Aux XVIe et XVIIe siècles, les branles se diversifient et désignent un ensemble de danses collectives en chaîne ouverte ou fermée, progressant latéralement à gauche, de mesure binaire ou ternaire. Ils utilisent principalement deux « pas de base » : le double et le simple. En 1599, Jehan Lhermite énumère quelques danses pratiquées à la cour des archiducs Albert et Isabelle : on y danse la basse danse, l'allemande, plusieurs branles, et surtout la gaillarde. 1 - Une guilde (de l'ancien néerlandais gilde), est un nom désignant dès le XIe siècle une assemblée de personnes pratiquant une activité commune dotée de règles et privilèges précis. Ces guildes occupaient une place importante dans le fonctionnement des villes flamandes qui avaient alors un statut particulier et une organisation différente des villes françaises. 2 - A l’époque la Flandre est gouvernée par le duc de bourgogne. Marie de Bourgogne, fille du duc de bourgogne et comte de Flandre Charles le Téméraire, prend sa succession en 1477 et épouse Maximilien d’Autriche, qui deviendra par la suite, à la mort de Marie, empereur d’Allemagne. 2 Massandore La gaillarde La gaillarde est une danse de couple à trois temps (en mesure 3/2, 3/8 ou 6/8) apparue en Lombardie vers 1480. Face à la solennelle basse danse, elle gagne rapidement du terrain et devient une danse de bal très appréciée au XVIe siècle, suivant ordinairement la pavane dans les suites des danses. Dès le XVIe siècle jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, les confréries de musiciens et danseurs jouent un rôle majeur dans la transmission des danses. Animateurs des bals et des fêtes, ils sauvegardent jalousement leurs privilèges jusqu'à ce que la concurrence de danseurs de théâtre et de maîtres de danse leur devienne fatale. La contredanse On dit que la contredanse, originaire de la Normandie, est portée en Angleterre sous les successeurs de Guillaume le Conquérant, qu'elle se répand ensuite et fait fortune en Hollande, en Allemagne et en Italie. La "country danse" (danse de campagne), déjà citée au XVIe siècle à la cour de d'Elisabeth, francisée en "contre danse" est introduite en 1684 à la cour de Louis XIV, son succès est tel qu'on l'introduit dans tous les ballets et divertissements. Vers la fin du règne de Louis XIV, les nobles se mettent aux contre danses anglaises, et à des contre danses en colonne composées en France. L’anglaise est une danse en ligne (colonne), une femme face à un homme, le 1er couple faisant danser les autres. On assiste ensuite à la naissance de la contre danse française qui se distingue de la contre danse anglaise, parce qu’elle se danse en carré et en rond. En Flandre ces deux contre danses coexistent. Toutefois il faut noter qu’étymologiquement la francisation de « country danse » par « contre danse » est contestée par certains qui Vêtements traditionnels prétendent que contre-danse signifie que l’homme et la femme en document Archives du Nord vis-à-vis font des mouvements opposés. La contredanse, est une danse à 8, 12, 16 personnes ou plus, dans laquelle les danseurs sont divisés par couples, placés en face les uns des autres, et exécutent, par moitié, des pas et des figures que leurs vis-à-vis répètent aussitôt après. A la fin du XVIIIe siècle, toutes les classes sociales dansent les contre danses, ce qui provoque l’ire du clergé qui y voit un moyen de débauche décrit dans certains cahiers de doléances avant la révolution. Le cotillon Danse de salon, le cotillon né en France au XVIIIe siècle. C'était d'abord une figure de contredanse, sorte de branle pour deux couples puis quatre couples disposés en rond. L'appellation proviendrait d'une chanson en vogue à l'époque : «Ma commère, quand je danse, mon cotillon va-t-il bien ? » Au XIXe siècle, le cotillon fort populaire en France et en Allemagne, devient une espèce de fantaisie récréative comprenant plusieurs scènes mimées par les danseurs, à l'invitation d'un couple menant le jeu. Il commence par une promenade, que suivent une valse, une polka, une mazurka. Ordinairement, il termine un bal à la manière d'un quadrille. Le quadrille (Kadril) La contredanse française donne naissance, au début du XIXe siècle, à une forme simplifiée et standardisée, le quadrille. Certains auteurs, comme d’Aubat St Flour, nomme quadrille, une contre danse où les danseurs se rangent en carré, selon des traditions française et anglaise. Il était dansé par des officiers de l'armée dans leurs bals régimentaires. Mais le quadrille est à l’origine un pot pourri de contredanses, ce n’est pas une danse mais un groupe de danseurs qui est chargé d’une représentation dansée avec toutes sortes de danses, ces danses portent un numéro et sont exécutées en fonction des numéros. Vers 1830 les deux sens du terme coexistent mais la notion de groupe de danseurs prédomine. Ce Kadril est si populaire au XVIIIe et XIXe siècle que la plupart des villes ont développé leur propre variante. Il existe maintenant des versions différentes à Louvain, Diest, Duffel, Westerlo, etc Les diverses figures que forment les danseurs s'appellent pantalon, été, trénitz (le trénitz est la quatrième figure d’un quadrille), pastourelle, chassé-croisé, galop. Les airs de musique destinés à cette danse sont d'un mouvement plus ou moins animé, à deux temps, à six ou huit temps ; la mélodie doit en être coupée de 8 en 8 mesures, avec reprises et retour au sujet. Les danses traditionnelles flamandes 3 Les communautés rurales ont repris cette danse et ont mis des arrangements sur les carrés. On trouve ainsi dans les «Kadril » locaux des carrés de 12 ou 16 paires. Au fil du temps, des variantes de Kadril sont devenues radicalement différentes les unes des autres. En Flandre, dans les villages, on danse encore au début du XXe siècle le quadrille (Kadril) ordinaire et le quadrille des lanciers. Le XXe siècle Les «traditions populaires» font toujours partie de la vie quotidienne des petites collectivités que sont les hameaux et les villages. Ces communautés ont vécu au rythme des saisons et ont construit leur vie autour d’événements comme les semis, les récoltes, les mariages, les naissances, les décès, les déménagements, et les dérivés des fêtes d’église comme le Carnaval, le Carême, les Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption, Noël, l’Epiphanie, etc Les expressions culturelles qui forment ce mode de vie sont transmises oralement de génération en génération. Des musiciens ambulants chantent et jouent des mélodies sur les marchés, pour les fêtes de village, les mariages ; des grands-parents racontent des histoires, des contes de fées (sorcières, loups-garous, géants, nains, etc) aux enfants et petits-enfants. Contrairement à l'église protestante, l'Église catholique soutient la célébration de ces fêtes. Au fil des ans, la danse, la musique et le chant, deviennent des éléments indissociables des célébrations. Pour chaque occasion, il y a des chants spécifiques, et l'utilisation de la danse. Tout le monde connait les chansons et tout le monde danse. Les mélodies sont simples, des danses aussi, tout le monde les connait ; ce sont les danses folkloriques. La mobilité des musiciens, distribue partout la plupart ces danses folkloriques. Ainsi, chaque village ou hameau, a sa version de Streep ou de Jan Smet. Sur les douze danses retrouvées par les archivistes, chacune a plusieurs variantes (Jan Smet, Jan Pirrewit, Streep, Mieke Stout, de Kolom, Kuskedans, Luksie, Wandelsdans, Klepperwals, Kletskesdans). La plupart des ces danses ont des variantes connues au Danemark, en Finlande, en Suède, en France, au Luxembourg, en Allemagne, en Autriche, en Pologne et en Slovénie. Cela signifie qu’il y a eu beaucoup d’échanges entre ces régions dans le passé. En Flandre il y a aussi des danses locales décrivant un jeu : la danse du balai, la danse des crochets, la danse des bâtons, du chapeau, de l’oeuf, des roses, etc. On remarque qu'il y a pour ces danses des objets de la vie quotidienne ; balais, crochets, bâtons, œufs, etc Paysans flamands document Archives du Nord L’origine de certaines danses Valse, polka, mazurka et schottisch Dans les danses folkloriques, on trouve des polkas, valses et Schottischen et mazurkas, ces noms révèlent qu'ils ne sont pas d'origines flamandes. La polka, la mazurka et le galop viennent de Pologne (la Bohême), la valse Zuid-Duitsland/Oostenrijk d’Ecosse. Ces danses qui existaient déjà au XVIIIe siècle dans notre région ont évolué, la musique et le style de danse ont évolué à partir de la musique médiévale (y compris la contre danse). Toutefois l’ancien style n’a pas disparu. Quelques morceaux plus anciens (par exemple meiliederen, des chants de Noël, les trois chansons du roi et d’autres plus âgés (contre-danse) sont restés dans la danse populaire ou certains de leurs éléments ont été incorporés dans les danses les plus récentes. Par exemple, on sait avec certitude que la Trawantel (danse d'homme avec bâton de Westerlo), vient d'une tradition beaucoup plus ancienne : la danse d'épée. Zevensprong et la Kuskesdans datent de périodes encore plus anciennes. Le dynamisme de cette culture populaire vient du fait que la population locale flamande a rapidement inclus des influences de l'étranger dans ses bases culturelles propres. Ceci démontre aussi que cette culture ; la danse, n'est pas quelque chose de statique. 4 Massandore Certaines danses ont disparu, d'autres étaient inspirées des régions environnantes, de nouvelles danses ont été introduites, les anciens ont innové car les goûts ont changé . Parmi les plus grandes danses folkloriques figurent des danses comme la Molenmazurka (la mazurka du moulin), la Fête de la Moisson, le Carnaval, le Heiluizer, la danse du mariage, la Valse des Roses, le Trawantel, le Kegelaar et bien d'autres. Ces danses ont été probablement créées dans différentes guildes, le théâtre et les cercles musicaux de compagnie à l'occasion de certaines fêtes. Les «danses folk » (polka, Janvier Smet, etc) et Kadril n'ont qu'un seul but : danser pour son propre plaisir. Il en existe plusieurs versions dans toute la Flandre. - La Valse Rose et la danse de mariage pour exemple, sont dansées autour du couple de jeunes mariés au moment de quitter l'église. - Le klapscottish et la polka saluwee sont dansées à la fête qui suit un déménagement réussi. - De steltendans est dansé lors de la visite du village le long des tavernes pour augmenter les fonds de l’association. - La Rijzenbezemdans est dansée pendant les nuits d'hiver dans les fermes isolées pour éloigner les sorcières. - Les Oogstdansen Dans et oogstkpekenkermis sont dansées pour améliorer la récolte. Ces danses ont une chorégraphie visible créée pour un public non averti, c’est pourquoi seules les danses à figures simples se trouvent dans les répertoires des guildes ou associations en Flandre et ailleurs. Des caractéristiques de ces danses peuvent aussi être trouvées dans des descriptions, des peintures et des dessins, on y voit par exemple, des rubans autour du mât de cocagne, qu’on danse avec des crochets, des arcs, des bandes (cercles), des épées et des bâtons. Il y a aussi quelques danses dont l'origine est mal connue car elles font partie d’une culture plus large que celle de la Flandre : - La gigue est une danse pêcheur qui a été dansé par des marins dans presque tous les ports le long de la côte ouest de l’Europe, de la Suède vers l'Allemagne, les Pays bas et de la Grande-Bretagne au Portugal. - La Matrozendans (mannendans), à l'origine une danse d'hommes, est connue dans les Pays-Bas et Allemagne du Nord. Originaire d’Allemagne peut être fait-elle aussi partie de la culture de la pêche. - De Mie Katoen devrait provenir du Brabant du Nord, mais connue depuis si longtemps qu'elle fait partie maintenant du patrimoine flamand. - Le Carillon de Dunkerque (carillon van Duinkerke), comme son nom l'indique est une danse de la Flandre française. Il existe une version grand carré (8 ou 12 paires) et petit carré (4 paires). - Ketellappersdans (danse des tonneliers) est un autre exemple ; dansée par les Danois et les Allemands, elle commence avec le bon partenaire et le pied droit, mais on ignore son origine. Les archives de danses flamandes : Het Vlaams Dansarchief1 Après la Seconde Guerre mondiale, les jeunes ont été éloignés de leurs villages par l’exode rural et leur mode de vie traditionnel a subi des pressions qui ont changé rapidement la société. Les coutumes locales, la danse et les traditions, sont tombées en désuétude ou ont disparu. Seuls les anciens peuvent se rappeler «comment c'était », la transmission se faisait autrefois naturellement de génération en génération. Quelques amateurs passionnés ont mis leurs forces en commun et ont poursuivi le travail déjà commencé aux alentours de la Première Guerre mondiale par Theophiel Peeters et Louis Doms. Ils ont fondé les "Archives de la danse flamande" avec pour objectif de rassembler les documents restants sur la danse flamande afin qu'ils soient préservés pour la postérité. Des passionnés comme Pa DREE, Sus Geens (Schoten), Renaat Van Craenenbroeck, Etienne Van Keirsbilck (Oostrozebeke), Renaat Van Overbeke (Boortmeerbeek), Marc DeMaertelaere (Gent), Hubert Boone (Nederokkerzeel), Herman De Wit et beaucoup d'autres sont allés voir tous les agriculteurs pour ré-écrire les mélodies et, éventuellement les mettre sur bande magnétique. Un important matériel a été perdu, néanmoins ils ont réussi à reconstituer au moins 200 danses à partir de témoignages et de sources écrites. Il y a sans doute encore des danses non publiées car incomplètes et quelques guildes qui n’ont pas donné leurs archives. Quelques danses typiquement flamandes Les plus anciennes sont les Zwareddansen ou danses d’épée La plupart de danses flamandes se réfèrent à des rites magiques : - Kettingdansen ou danses en chaîne 1 - Institut voor Vlaamse Volkskunst vzw - Dorpsstraat 83 - 9190 Stekene Les danses traditionnelles flamandes 5 - Zevensprong ou danse des sept bonds Les danses d’épée (Zwareddansen) On en trouve une description dans un registre d’état civil de Brugges en 1389, elle y décrit des marins fêtant mardi gras à l’extérieur de la ville avec des épées. Ces danses sont habituellement pratiquées lors du mardi gras, au milieu de l’été ou encore à l’occasion de défilés ou processions. Entre le XIVe et le XVIIe on recense une centaine de guildes de danseurs d’épée (zwaerddansersgilden). Des gens dansent le Jeu avec les épées, animant des fêtes, des foires dans les villes moyenâgeuses, ceci moyennant des pièces sonnantes et trébuchantes. Dans nos régions, la danse est exécutée lors de fêtes et aussi pour marquer le passage des jeunes dans la communauté des hommes, il s'agit d'une danse rituelle en cercle dont les diverses figures s'enchaînent et s'égrènent pour le plus grand plaisir des spectateurs. La danse d'épées est une danse d'hommes. En franchissant les épées à des temps bien précis, chaque danseur subit une initiation qui le fait pénétrer de plain-pied dans le clan des hommes. La trawanteldans se rattache à la catégorie des danses d’épée. Un document de 1548 rapporte que les épées étaient des couteaux en bois. Cette danse est toujours exécutée aujourd’hui par la guilde St Sébastien de Westerlo. C’est une danse exclusivement masculine où chaque danseur est armé d’un bâton, il n’y a qu’un musicien qui accompagne les danseurs avec un tambour. Les morrisdansen Les danseurs portent des clochettes sous les genoux et des habits bigarrés. L’un d’eux a le visage noirci et porte un bandeau blanc comme le maure du drapeau corse. Déjà mentionnées en 1150 elles sont répandues en Europe du nord. On en ignore la véritable origine mais on les retrouve aussi en Angleterre, elles se pratiquent avec des bâtons, des mouchoirs ou des épées. Elles peuvent aussi s’interpréter comme l’incarnation de la mort, l’intrusion de la nature dans la société ou encore comme la violence et l’anarchie contre l’ordre et les conventions. Ces danses sont représentées en 1510 à la cour de Marguerite d’Autriche. Les gilles de Binche perpétuent cette tradition. Les danses des petits moines (paterkensdansen) Les paterkensdansen ou danses des petits moines sont nées de la contestation sociale et religieuse du XVIe siècle (guerre des religions), du Beeldenstorm (tempête iconoclaste) qui a été Un groupe de morris dansen (Angleterre) déclenchée à l’occasion du prêche de Boeschèpe1 en 1562 celuici a eu une telle importance dans la région que le roi d’Espagne en a été informé. Les mélodies sont souvent issues du XIVe siècle, on retrouve plus tard leur pratique à l’occasion des mariages et de la célébration de l’arbre de mai (meiboom). Les danseurs forment un cercle. Au milieu du cercle deux danseurs miment une histoire satirique chantée par un soliste et reprise en cœur par les danseurs. Mieke Stout (Marie l’effrontée) D’autres danses comme Mieke Stout (Marie l’effrontée) ne trouvent aucune correspondance chez nos voisins, elle est vraiment spécifique à la Flandre. Mieke stout fait partie des personnages légendaires utilisés à des fins moralisatrices. Texte : C’est Marie l’effrontée Si elle reste trop longtemps assise sur un coussin Son petit derrière devient froid. Cette danse doit être très ancienne et apparentée aux contre danses, on la retrouve un peu partout dans les régions Campine, Brabant et Flandre française. 1 - Un laïc Guillaume Damman a tenu au village de Boeschepe un prêche d’une heure environ contre « la papauté, l’Eglise, la messe et autres articles et mystères de notre sainte religion catholique » pendant la grand messe et devant 200 personnes armées de rapières, bâtons et pistolets. 6 Massandore Les danses de l’œuf (eirdansen) Danses représentées sur les gravures du XVIe siècle, danses de printemps elles seraient dit-on à l’origine du flamenco espagnol, il s’agit de prouver par la danse sa fiabilité malgré un état d’ébriété. Les danses du balai (bezemdansen) Danses de jeu où 3 garçons essaient de se porter des coups de balai, cette danse est particulière à la Flandre et à la Wallonie. La danse du fléau (Vleggert ou de Vlegerd) Comme pour beaucoup d’autre danses le thème est repris d’une des principales activités agricoles. Cette danse a une structure caractéristique des contredanses, mais elle existe aussi sous forme de «kadril ». Les danses des quilles (Kegeldansen) Le danseur du groupe central danse successivement avec chacune de filles du cercle, puis la fille du couple central danse avec les garçons du cercle, ensuite permutations du couple central avec un couple périphérique et répétition des figures. Les klepperwalsen (danse à claquer) appartiennent à la catégorie de werfansen (connaissance, querelle, séparation, réconciliation). La cornemuse flamande Le zevensprong et de luksie sont des danses dédiées à la fécondité. Doedelzak ou piposa De bonzjoer qui se rapproche phonétiquement du mot français «bonjour » et dont plusieurs variantes ont été retrouvées en Brabant traversé par la frontière linguistique, est peut être issue d’une contre danse française. Les molendansen (danses des moulins) dessinent une roue solaire sans doute issue de la mythologie saxonne (culte du soleil). Conclusion Les groupes de danse traditionnelle flamande ont aujourdhui le rôle de cohésion des danses folkloriques dans les villages autrefois. Ils ont aujourd'hui d'un point de vue historique, une mission d’entretien du patrimoine, mais ils peuvent aussi adapter les danses à leur goût et de créer éventuellement de nouvelles danses. La danse a aussi une vertu sociale, nous Massandore, nous existons parce que nous aimons danser, parce que nous aimons danser ensemble et être ensemble. Nous nous réunissons pour nous amuser et nous sentir bien.