LA RESISTANCE EN MORVAN DUN-LES-PLACES

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LA RESISTANCE EN MORVAN DUN-LES-PLACES
LA RESISTANCE EN MORVAN
DUN-LES-PLACES "Mémoire d'un village blessé"
Dun-les-Places, village martyr durant la seconde guerre mondiale,
est un lieu de mémoire très important dans le Morvan.
LE MASSACRE DES 26, 27 et 28 JUIN 1944
Dès juin 1944, certains évènements annoncent le rapprochement d’un
potentiel danger : connaissance du massacre d’Oradour-sur-Glane,
conseils de prudence de la part des résistants du maquis Camille installé
à
Vermot,
incendies
de
Planchez
et
de
Montsauche.
Le 26 juin, en début d’après-midi, 400 soldats environ (surtout des «
Russes ») arrivent à Dun-les-Places, par voitures et camions. Le but
affiché : la recherche des terroristes. Mais les contrôles d’identité ne
donnent rien : tous les hommes sont relâchés.
En fin d’après-midi, les troupes quittent Dun-les-Places et prennent la
route de Vermot ; elles sont alors attaquées par les Maquisards qui
protègent le château de Vermot transformé en hôpital. Le combat se
poursuit jusqu’à la nuit : le château est occupé et l’hôpital incendié, mais
les maquisards arrivent à contenir les Allemands et à évacuer l’hôpital.
En fin de journée, un deuxième convoi arrive à Dun-les-Places, comprenant
les chefs de l’expédition en provenance de de Dijon et de Chalon-sur-saône.
Tous les hommes du village sont arrêtés, le bourg est bouclé, les troupes
envahissent les maisons. En début de soirée, une attaque simulée amène
fusillade et pilonnage de l’église. Un orage renforce chez les habitants le
sentiment d’épouvante. Autour de 22h30, le massacre des prisonniers
est ordonné : aucun des 27 Dunois arrêtés ne réchappe à la grenade
et au fusil-mitrailleur. Les femmes, avec les enfants, sont cloîtrées dans
les maisons et sont parfois obligées d’héberger les soldats.
Le 27 juin, l’interdiction de sortir est maintenue. Certaines femmes veulent
s’approcher de l’église mais elles sont violemment repoussées. Malgré cela,
la nouvelle du massacre commence à être connue. Toute la journée, les
soldats pillent les maisons. Les officiers établissent un plan du village
entourant en rouge certaines maisons. Les hameaux de Vermot et du VieuxDun subissent également des représailles.
Le 28 juin, dès 7h30, les premières maisons sont vidées et incendiées.
Ce sont les maisons proches de l’église qui sont le plus touchées.
Les hameaux seront les premiers libérés. Le bourg est enfin évacué vers
12h30. L’incendie un peu calmé, les Dunois découvrent sur le porche de
l’église les corps de leurs proches.
En 1948, Berthelot fait élever une statue tout en granit représentant un
jeune homme frappé à mort : elle est érigée à l'endroit où les 27
villageois ont été fusillés.
Les commémorations du 26 juin 1944, auxquelles a régulièrement assisté
François Mitterrand comme élu local puis comme Président de la République,
ont tenu une place importante dans la reconstruction du village et de sa
mémoire. Elles ont permis aux Dunois, et aux Morvandiaux en général, de
continuer à se souvenir de cette période tragique et de transmettre
l’évènement.
En 1990, Marcel Vigreux, maître de conférence en histoire
contemporaine à l’Université de Bourgogne, publie « La mémoire de
Dun-les-Places », livre relatant les tragiques événements en s’appuyant
sur les témoignages des parents et proches des fusillés, et des habitants
de Dun-les-Places.
Aujourd'hui, c'est le film qui a pris le relais pour que perdure notre
mémoire de ces temps là.

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