Hippocratus E-formation professionnelle en phyto
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Hippocratus E-formation professionnelle en phyto-aromathérapie et plantes médicinales Mémoire rédigé par Yves Tréhin Cycle 1 CERTIFICAT DE CONSEIL en PHYTO-AROMATHERAPIE et PLANTES MEDICINALES Sujet: Les plantes médicinales et l’allergie Toulouse, Janvier 2006 L’objet du présent mémoire est de faire une synthèse des constituants et propriétés thérapeutiques des plantes médicinales indiquées dans le traitement de l’allergie et, en regard de la physiologie des réactions allergiques, de tirer des conclusions sur leur usage. Ce mémoire est articulé autour de 3 parties: Partie 1: Synthèse des constituants et propriétés des “plantes anti-allergiques” Partie 2: Vue d’ensemble de la physiologie des réactions allergiques Partie 3: Conclusions. Partie 1: Synthèse des constituants et propriétés des “plantes anti-allergiques” Huit plantes médicinales sont particulièrement préconisées pour le traitement de l’allergie et le renforcement de la défense immunitaire. - CASSIS - ECHINACEA - EGLANTIER - ELEUTHEROCOQUE - ESTRAGON - LEDON DU GROENLAND - PLANTAIN - SOUCI DES JARDINS Pour chacune de ces huit plantes, nous connaissons les propriétés thérapeutiques, ainsi que les constituants et les parties de plantes utilisées (cf. annexe). 1.1 Constituants Afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble, nous caractériserons chacune des plantes en fonction de leurs constituants actifs. Pour ce faire, nous proposons d’adopter une codification binaire notant 1 la présence d’un constituant, 0 son absence. Chacun des constituants est ainsi codé pour chacune des plantes suivant l’ordre de la liste suivante, recensant 19 constituants identifiés: 1. Acides aminés 2. Acides organiques 3. Alcaloïdes 4. Alcamides 5. Anthocyanes 6. Composés ou lactones terpéniques 7. Coumarines 8. Flavonoïdes 9. Glucosides 10. Gomme ou mucilage 11. Heterosides 12. Huile essentielle 13. Iridoïdes 14. Pectine 15. Pigments caroténoïdes 16. Polyphénols, composés ou acides phénols 17. Polysaccharides 18. Tanins 19. Vitamine C On peut ainsi caractériser chacune des plantes selon un code binaire formé de 19 chiffres: TABLEAU 1: CODIFICATION DES PLANTES SELON LEURS CONSTITUANTS Constituants Î 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 CASSIS 1 1 0 0 1 0 1 1 1 0 0 1 0 1 0 1 0 0 1 ECHINACEA 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1 1 0 0 EGLANTIER 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 1 0 0 1 1 ELEUTHEROCOQUE 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 1 0 0 ESTRAGON 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 LEDON DU GROENLAND 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 PLANTAIN 0 0 1 0 0 0 0 1 0 1 1 0 1 0 0 1 0 0 0 SOUCI DES JARDINS 0 0 0 0 0 1 0 1 0 1 1 1 0 0 1 1 0 1 0 1.2 Propriétés thérapeutiques Les propriétés thérapeutiques de chacune des plantes présentées en annexe sont rappelées ciaprès: CASSIS Feuille : - Réputée pour ses propriétés diurétique, antirhumatismale; une étude réalisée en 1977 chez l'animal a montré une action salidiurétique, hypotensive, antihypertensive Bourgeon : - Mêmes activités que la feuille - Anti-inflammatoire (prodelphinidine) - Cortico-stimulant - Immuno-stimulante D'après DELAVEAU, les flavonoïdes agiraient selon 3 mécanismes : 1. ils inhiberaient la libération de l'histamine par les mastocytes alors mieux protégés, 2. ils stimuleraient la sécrétion des catécholamines considérées comme les hormones anti-inflammatoires, 3. ils auraient une action antagoniste sur la catéchol- responsable de l'inactivation de la catécholamine anti-inflammatoire. Fruit : - Propriété vitaminique C et Propriété vitaminique P (anthocyanosides) - vasculoprotecteur et veinotonique; le fruit améliore la microcirculation et l'acuité visuelle - Antidiarrhéique (pectines) ECHINACEA La plante agit sur plusieurs facteurs de l'immunité : - Elle empêche les germes microbiens d'agresser le tissu conjonctif et limite leur progression; - Elle stimule l'activité des macrophages (augmentation de la phagocytose des granulocytes et macrophages par les extraits alcooliques de la racine); - Elle augmente le nombre des globules blancs et en particulier des lymphocytes, accroît la prolifération des cellules de la rate, la production d'Ig M, induit la formation de cytokines (TNF alpha, interleukine 1 et 6) et celle d'interférons alpha et béta; - Elle a, de plus, une action cicatrisante, elle participe à la restauration du tissu conjonctif en s'opposant à l'hydrolyse de l'acide hyaluronique. (L'acide hyaluronique est une molécule fondamentale du tissu conjonctif) ; - L'échinacoside possède en outre une activité antivirale - L'échinacéine serait surrénalo-mimétique, comme le ginseng, et elle augmente la résistance à l'effort EGLANTIER - Propriétés vitaminiques C, associations usuelles : comme tonique, avec le Karkadé (Hibiscus sabdariffa L. Malvacées) - antidiarrhéiques (dues aux tanins) ELEUTHEROCOQUE - Adaptogène - Stimulant du système nerveux central (anti-hypnotique) - Stimulant endocrine (surrénales et glandes sexuelles) - Immunostimulant par ses polysaccharides (action sur les macrophages et les lymphocytes) - Anti-inflammatoire - Anti-hyperglycémiant et hypolipémiant ESTRAGON Propriétés Huile essentielle : - Antispasmodique puissante - Stomachique, apéritive, carminative - Antiallergique - Anti-inflammatoire - Antifermentaire - Tonique mentale LEDON DU GROENLAND Propriétés Huile essentielle: - Tonique digestive, carminative, stomachique - Décongestionnante superbe et régénératrice hépatocytaire - Anti-inflammatoire, antalgique - Antispasmodique - Antiallergique PLANTAIN Propriétés: - Anti-inflammatoire (apigénine) - Antihistaminique - Hémostatique, favorise la cicatrisation, adoucissant, antiprurigineux - Antitussif et mucolytique - Uricosurique (aucuboside) SOUCI DES JARDINS Propriétés: - Antibactérien, antifongique, - Cholérétique - Stimulant oestrogénique - anti-inflammatoire - anti-oedémateuse - hypolipémiante, - expérimentamement démontrée : hypocholestérolémiante, sédative, hypotensive, immunostimulante, antivirale, antitumorale Suivant la même approche que pour les constituants, nous caractériserons chacune des plantes en fonction de leurs propriétés. Pour ce faire, nous proposons d’adopter une codification binaire notant 1 la présence d’une propriété, 0 son absence. Chacune des propriétés est ainsi codée pour chacune des plantes suivant l’ordre de la liste suivante, recensant 36 propriétés identifiées: 1. adaptogène 2. antalgique 3. antibactérien 4. antidiarrhéique 5. antifermentaire 6. antifongique 7. anti-histaminique 8. anti-hyperglycémiant 9. anti-hypertensive 10. anti-hypnotique 11. anti-inflammatoire 12. anti-oedémateuse 13. antirhumatismale 14. antispasmodique 15. antitumorale 16. antitussif et mucolytique 17. antiviral 18. cholérétique 19. cicatrisant 20. cortico-stimulant 21. décongestionnant 22. diurétique 23. endocrino-stimulant 24. hypocholestérolémiant 25. hypolipémiant 26. hypotensive 27. immuno-stimulant 28. régénératrice hépatocytaire 29. sédative 30. stimulant oestrogénique 31. stomachique, apéritive, carminative 32. tonique digestive 33. tonique mental 34. tonique physique 35. uricosurique 36. vasculoprotecteur et veinotonique Le tableau ci-dessous résume les propriétés des plantes anti-allergiques. TABLEAU 2 : CODIFICATION DES PLANTES SELON LEURS PROPRIETES SOUCI LEDON DU DES CASSIS ECHINECEA EGLANTIER ELEUTHEROCOQUE ESTRAGON GROENLAND PLANTAIN JARDINS 1 1 2 1 3 1 4 1 1 5 1 6 1 7 1 8 1 9 1 10 1 11 1 1 1 1 1 1 12 1 13 1 14 1 1 15 1 16 1 17 1 1 18 1 19 1 1 20 1 21 1 22 1 23 1 24 1 25 1 1 26 1 1 27 1 1 1 1 28 1 29 1 30 1 31 1 1 32 1 33 1 34 1 35 1 36 1 Partie 2: Vue d’ensemble de la physiologie des réactions allergiques Les phénomènes allergiques traduisent la réaction pathologique d’un organisme suite à rencontre avec un agent allergène: l’antigène. La manifestation allergique peut prendre diverses formes centrées sur différents organes: 1. la sphère ORL avec notamment la rhinite, les éternuements à répétition, 2. les yeux avec la conjonctivite, l’écoulement lacrymal, 3. le système pulmonaire avec l’encombrement bronchique et l’asthme dans une évolution exacerbée, 4. le système digestif avec tous les phénomènes d’allergies alimentaires, 5. la peau avec toutes les atteintes au niveau de l’épiderme. Dans son expression la plus grave, l’allergie peut déclencher un choc anaphylactique pouvant engager le pronostic vital. Selon l’état de l’art en allergologie, l’explication physiologique du phénomène allergique est essentiellement liée à l’expression prédominante d’un type particulier (le type 2) de cellules lymphocytes T Helper (exprimant le caractère CD4): les TH2. Ces cellules TH2 sont en effet inductrices de l’activition des lymphocytes B génératrices d’anticorps. Les anticorps impliqués dans l’allergie sont notamment des anticorps IgE, qui en s’aggrégeant aux antigènes, déclenchent la libération d’une substance contenue dans les mastocytes: l’histamine. Les mastocytes sont porteurs de granules remplies d’histamine qui représentent autant de “bombes à retardement” pour la personne allergique. La libération de l’histamine contenue dans ces granules, également appelée la dégranulation, entraîne une cascade d’évènements qui initient et perpétuent les manifestations allergiques, dont notamment les rougeurs, démangeaisons, oedèmes, écoulement nasal, etc … Par opposition à la prédominance des cellules TH2, l’organisme recherche un équilibre vers des cellules lymphocytes TH de type 1, les TH1. Les cellules TH1 sont promotrices de la défense immunitaire de l’organisme selon la voie cellulaire faisant intervenir les cellules macrophages chargées de la capture et de l’élimination des agents invasifs externes, de type bactérie par exemple. On voit ainsi que l’organisme dispose de deux voies principales de défense immunitaire. La voie TH1, dite cellulaire, et la voie TH2 dite humorale. Toute la problématique de l’allergie repose ainsi dans le maintien d’un bon équilibre entre ces deux voies; autrement dit, le maintien d’un équilibre TH1/TH2. Le traitement des causes de l’allergie devra donc viser à rétablir cet équilibre rompu dans le cas d’un état allergique. C’est l’objectif des traitements de désensibilisation aujourd’hui administrés sous forme injectable ou sub-linguale. Les substances utilisées pour la désensibilition sont les allergènes identifiés comme facteurs déclenchant de l’allergie, administrés en doses croissantes sur une longue période de temps de façon à créer une immunisation aux allergènes et donc la suppression des réactions allergiques. En sus du traitement des causes de l’allergie, il faut considérer le traitement symptomatique; malheureusement bien souvent le seul à disposition du thérapeute. La pharmacopée actuelle s’appuie essentiellement sur des molécules antagonistes du récepteur H1 à l’histamine, les anti-H1 dont l’action est de bloquer les effets néfastes de l’histamine. Partie 3: Conclusions Compte-tenu des propriétés reconnues aux plantes indiquées dans le traitement de l’allergie et de leurs constituants, quel lien établir avec la physiologie de la manifestation allergique ? La désensibilisation sortant du champ des bénéfices que l’on peut, a priori, attendre de la phytothérapie, on peut concentrer notre réflexion sur l’usage des plantes médicinales pour le traitement symptomatique de l’allergie d’une part, et la stimulation du système immunitaire d’autre part. 1 – Traitement symptomatique de l’allergie On a vu supra que les symptômes allergiques étaient principalement dues à l’histamine. Comment les plantes médicinales peuvent-elles intervenir pour limiter les effets néfastes de l’histamine ? Pour tenter de répondre à cette question, il faut passer en revue les constituants principaux des plantes médicinales anti-allergiques et nous interroger sur leurs propriétés antihistaminiques. D’après le tableau 2, une seule plante énonce explicitement une propriété anti-histaminique. Il s’agit du plantain qui, outre des flavonoïdes (apigénine), lesquels selon DELAVEAU inhiberaient la libération de l'histamine par les mastocytes alors mieux protégés et ont un effet anti-inflammatoire, contient également un alcaloïde de l’opium (la noscapine) utilisé dans nombre de médicaments et dont les propriétés pharmacologiques1 reconnues sont: antitussif, spasmolytique et broncho-dilatateur. Ainsi, le plantain, par la combinaison de flavonoïdes et d’alcaloïdes, apporte deux propriétés essentielles au traitement symptomatique de l’allergie: anti-inflammatoire et antihistaminique. Si l’on se réfère au tableau 1, les autres plantes contenant de telles substances sont: • Alcaloïdes: Echinacea • Flavonoïdes: Cassis, Eglantier En conclusion, une préparation unissant plantain, echinacea, cassis et églantier semble un remède de choix pour le traitement symptomatique de l’allergie. L’usage du cassis et de l’églantier fournit en outre un apport en vitamine C appréciable pour lutter contre l’asthénie accompagnant fréquemment l’état allergique. 2 – Stimulation du système immunitaire Sur un terrain allergique, la stimulation du système immunitaire doit viser à rétablir l’équilibre rompu entre les voies cellulaire et humorale. L’augmentation de l’activité antibactérienne en particulier, conduit à favoriser la voie cellulaire promotrice de cellules TH1 au détriment des cellules TH2 impliquées au premier chef dans les manifestations allergiques. 1 source: la banque de données automatisée sur les médicaments; www.biam2.org En se reportant au tableau 2, on peut identifier 4 plantes ayant des propriétés immunostimulantes: Cassis et Echinacea déjà citées dans le traitement symptomatique, auxquelles s’ajoutent l’Eleutherocoque et le Souci des jardins. D’après le tableau 1, les constituants communs à ces 4 plantes sont: • • • Cassis/Echinacea = 12, 16 Cassis/Eleutherocoque = 16 Cassis/Souci des jardins = 8, 12, 16 • • Echinacea/Eleutherocoque = 16, 17 Echinacea/Souci des jardins = 12, 16 • Eleutherocoque/Souci des jardins = 11, 16 avec: 8 = Flavonoïdes, 11 = Hétérosides, 12 = Huile essentielles, 16 = Polyphénols, composés ou acides phénols 17 = Polysaccharides. On peut constater que les composés phénols est le seul constituant apparaissant dans chacune des 6 associations ci-dessus. Dans l’ordre décroissant, viennent ensuite les huiles essentielles citées 3 fois, puis au même niveau, les flavonoïdes, hétérosides et polysaccharides n’apparaissant chacun qu’une seule fois. On peut en déduire le rôle déterminant des composés phénols dans l’action immunostimulante, et dans une moindre mesure celui des huiles essentielles. Cependant, compte tenu de la diversité des propriétés des huiles essentielles obtenues de plantes différentes, on ne peut toutefois retenir celles-ci comme étant un réel constituant commun, et par conséquent, on retiendra essentiellement les composés phénols comme facteur immuno-stimulant. L’association Cassis et Echinacea déjà identifiée dans le cadre du traitement symptomatique, apparait ainsi la base d’un traitement anti-allergique de fond adressant à la fois le traitement symptomatique et la stimulation immunitaire. En sus de ce traitement de fond, et pour renforcer encore plus la stimulation immunitaire, on pourra utiliser en association Eleutherocoque et Souci des jardins. 3 – Traitement global de l’allergie En conclusion, on peut proposer un traitement global de l’allergie reposant sur 3 préparations associant chacune 2 plantes: a) Le traitement de fond avec l’association Cassis/Echinacea b) Le renforcement du traitement symptomatique avec l’association Plantain/Eglantier c) Le renforcement de la stimulation immunitaire avec l’association Eleutherocoque/Souci des jardins Le phytothérapeute pourra utiliser au choix une ou plusieurs de ces associations selon l’intensité des manifestations allergiques. Le traitement pourra donc comprendre: • soit (a) tout seul, • soit (a) + (b), • soit (a) + (c), • soit (a) + (b) + (c). Selon les associations, l’application pourra être: • Association (a): Cassis/Echinacea o Cassis: infusion de feuilles 100 g/l, 500 ml par jour o Echinacea: jus frais de plante • Association (b): Plantain/Eglantier o Plantain: infusion 40 g/l pendant 10 min, 3 tasses par jour o Eglantier: décocté 30 g/l pendant 10 min, 1 l par jour • Association (c): Eleutherocoque/Souci des jardins o Eleutherocoque: poudre (200 mg/gélule) ou nébulisat (50 mg/gélule), 1 gélule 3 fois par jour o Souci des jardins: infusion 10 g/l pendant 15 min, 500 ml par jour. ANNEXE Fiches plantes2 indiquées en phytothérapie de l’allergie 2 - CASSIS - ECHINACEA - EGLANTIER - ELEUTHEROCOQUE - ESTRAGON - LEDON DU GROENLAND - PLANTAIN - SOUCI DES JARDINS © Hippocratus SA CASSIS3 Nom scientifique: Ribes nigrum L. Famille: Grossulariaceae Autre appellation : Groseiller noir, Cacis, cassier, Cassissier, groseillier noir Parties utilisées: - Feuille : récoltée en Juin - Bourgeon : récolté au début du printemps - Fruit : récolté à maturité Origine: Cultivé très largement en Pologne, en Bourgogne pour ses fruits Description botanique: - Arbrisseau touffu de 1 m à 1,5 m - Feuille présentant 3 à 5 lobes à contours triangulaires et à bords dentés, limbe légèrement crêpu, odeur très aromatique à l'état frais (après froissage) s'atténuant à la dessication - Fleur : corolle plus courte que le calice velu, verte à l'extérieur, jaune-rougeâtre à l'intérieur, très mellifère - Fruit : baies noires en grappes pendantes, type 5 (proche des rosacées), surmontées par les dents du calice, odorantes, saveur agréable, pulpe donnant un jus violacé Constituants: Feuilles et bourgeons - Flavonoïdes : rutinosides de myrcétol et de quercétol - Coumarines - Acide ascorbique (100 mg/100 g de matière fraîche) - Anthocyanes (traces) - Glucosides d'isoquercétol, d'isorhamnétol de kaempférol - Acides aminés : proline, arginine - Huile Essentielle 0,75 %: - terpènes et sesquiterpènes (beta-pinène,cc sabinène, cc caryophyllène, d cadinène) Fruit riche en : - Pectine - Acides organiques : ac. citrique, ac. malique, ac. glycolique etc... - Acide ascorbique, 200 à 300 mg/100 g Polyphénols : - Flavonoïdes (à l'état libre et sous forme d'hétérosides) - Myrcétol - Quercétol - Kaempférol - Huile essentielle 3 Copyright Hippocratus SA Propriétés: Feuille : - Réputée pour ses propriétés diurétique, antirhumatismale; une étude réalisée en 1977 chez l'animal a montré une action salidiurétique, hypotensive, antihypertensive Bourgeon : - Mêmes activités que la feuille - Anti-inflammatoire (prodelphinidine) - Cortico-stimulant - Immuno-stimulante D'après DELAVEAU, les flavonoïdes agiraient selon 3 mécanismes : 1. ils inhiberaient la libération de l'histamine par les mastocytes alors mieux protégés, 2. ils stimuleraient la sécrétion des catécholamines considérées comme les hormones anti-inflammatoires, 3. ils auraient une action antagoniste sur la catéchol- responsable de l'inactivation de la catécholamine anti-inflammatoire. Fruit : - Propriété vitaminique C et Propriété vitaminique P (anthocyanosides) - vasculoprotecteur et veinotonique; le fruit améliore la microcirculation et l'acuité visuelle - Antidiarrhéique (pectines) Applications: Feuille : - Traitement de fond des rhumatismes, de la goutte - Anti-inflammatoire surtout si allergique (le matin de préférence) - diurétique Infusion de feuilles 100g/l, 500 ml par jour, Extrait fluide de feuilles une cuillérée à café avant chaque repas, Extrait de bourgeons (gemmothérapie) Fruit ou extraits de fruit : - Traitement des troubles circulatoires d'origine veineuse et surtout capillaire (fragilité capillaire), dans la prévention des accidents vasculaires, pour augmenter l'acuité visuelle (meilleure vision nocturne) - antioedème En diététique pour la richesse en vitamine C du fruit(gelée, sirop) Médecine vétérinaire empirique : infusion de feuilles ou fruits mélangés à du miel contre la fièvre du cheval Médecine vétérinaire moderne : action antitoxique, anti-allergique Anecdotes: Au XVIIIème siècle, le cassis était considéré comme « un fruit favorisant la longévité humaine ». Ainsi l'abbé P.BAILLY de MONTARAN écrivit-il : « Il n'y a personne qui, ayant des jardins, n'en doive planter un grand nombre pour les besoins de la famille ». Les baies de cassis sont utilisées pour les liqueurs (Chanoine KIR : inventeur du célèbre apéritif). ECHINACEA4 Nom scientifique: Echinacea purpurea (L.) Moench. Famille: Asteraceae Autres appellations : Rudbeckia purpurea L., Echinacea angustifolia DC et Echinacea pallida Nutt Parties utilisées: Racine (ou plante entière avec la racine) Botanique et géographie Origine : Amérique du Nord, prairies et collines sèches, bancs de sable asséchés. Description botanique : - Plante - La racine est fusiforme - Les feuilles entières et lancéolées - Les capitules terminaux de grande taille sont constitués des fleurs tubuleuses jaunes ou pourprées réunies en boule, et de fleurs ligulées tombantes, généralement roses la faisant ressembler à une marguerite (c'est une Composée). Constituants: - Des alkylamides ou alcamides (2 p.cent, une quinzaine de composés ont été identifiés) : composés aliphatiques insaturés dans la fraction lipophile, dont l'échinacéine ; ce sont des polyines ou isobutylamides d'acides polyényniques et polyèniques - Des composés phénoliques dérivés de l'acide caféique comme l'échinacoside (0,3 - 1,3 p.cent), la cynarine ou l'acide cichorique, spécifiques de l'une ou l'autre espèce - Des polysaccharides complexes, encore insuffisamment répertoriés, tous de M > 10000 D, dont un arabinorhamnogalactane de M 450 000 D, fucogalactoxyloglucanes, glucuronoarabinoxylane - Autres constituants : • Des alcaloïdes indolizidiniques • Des acides gras à longues chaines, et des alcanes • Une Huile Essentielle à humulène et échinolone Propriétés: La plante agit sur plusieurs facteurs de l'immunité : - Elle empêche les germes microbiens d'agresser le tissu conjonctif et limite leur progression; - Elle stimule l'activité des macrophages (augmentation de la phagocytose des granulocytes et macrophages par les extraits alcooliques de la racine); - Elle augmente le nombre des globules blancs et en particulier des lymphocytes, accroît la prolifération des cellules de la rate, la production d'Ig M, induit la formation de cytokines (TNF alpha, interleukine 1 et 6) et celle d'interférons alpha et béta; 4 Copyright Hippocratus SA / JM MOREL - Elle a, de plus, une action cicatrisante, elle participe à la restauration du tissu conjonctif en s'opposant à l'hydrolyse de l'acide hyaluronique. (L'acide hyaluronique est une molécule fondamentale du tissu conjonctif) ; - L'échinacoside possède en outre une activité antivirale - L'échinacéine serait surrénalo-mimétique, comme le ginseng, et elle augmente la résistance à l'effort Applications: - Prophylaxie et thérapie des infections grippales et infections septiques - Immuno-stimulante : agit aussi bien en prévention (infections bactériennes, grippe, herpès, cystites, candidoses, etc...) qu'en curatif où elle potentialise les autres thérapeutiques - Indications homéopathiques : septicémies ou suppurations avec atteinte de l'état général, torpeur, douleurs profondes, déshydratation, et anthrax, furonculoses, adénites, lymphangite, phlegmons, gangrène - Traitement local des retards de cicatrisation et des dermatites On utilise préférentiellement le jus frais de plante du fait de la présence de ses polysaccharides insolubles dans l'alcool Anecdotes: Le nom vient du grec echinos hérisson pour rappeler l'aspect du capitule à la fructification Elle a été la plante la plus employée aux Etats-Unis au XIX° siècle. Les Indiens d'Amérique (Sud Dakota) employaient cette plante pour guérir les plaies infectées, et en applications locales dans les morsures de serpent. Pour l'utiliser, ils broyaient la plante fraîche et l'appliquaient localement ou en mâchonnaient la racine Risques: Aucun, atoxique On l'évitera dans les maladies évolutives comme la tuberculose, leucose, collagénoses, SEP, SIDA, maladies auto-immunes et dans les antécédents d'allergie aux Asteraceae EGLANTIER5 Nom scientifique: Rosa canina L. Famille: Rosaceae Autres appellations : Rosier de bois, Rosier sauvage Parties utilisées: Réceptacle charnu du fruit (ou "cynorrhodon") Diagnose rapide de la drogue : - Forme de faux fruit, dur, rouge brunâtre, plus ou moins ridé - A la coupe apparaissent de nombreux akènes à poils raides présentant des propriétés irritantes Origine : Europe Description botanique : - Arbrisseau commun des haies, grimpant, de 1 à 3 M, à rameaux armés d'aiguillons - Feuille alterne, à folioles dentées - Fleurs rose pâle, solitaires ou en corymbe - Carpelles nombreux libres, insérés sur la paroi interne du réceptacle qui devient pulpeux à maturité et constitue le cynnorrhodon Récolte : Automne Constituants: - Vitamine C (1 à 2 % du poids sec) - Pigments caroténoides, flavonoides - Acides organiques : procyanidols, catéchols - tanins catéchiques - Pectine (20 à 25 p.cent) Propriétés: - Propriétés vitaminiques C Associations usuelles : Comme tonique, avec le Karkadé (Hibiscus sabdariffa L. Malvacées) - antidiarrhéiques (dues aux tanins) Applications: Confirmés par l'usage : - Astringent : antidiarhéiques, - tonique, - diurétique (voie orale) Décocté (30 g/litre ; décoction de 10 min, filtration sur linge fin pour éliminer les poils internes irritants) : 1 litre par jour 5 Copyright Hippocratus SA - J.Pellecuer Nébulisats (100mg/gélule) ou gélules de poudre Justifiés par la pharmacologie : - Source de vitamine C Autres emplois : - Préparations diététiques diverses (vitamine C) Cosmétologie : - Réputation non démontrée d'effet antirides ELEUTHEROCOQUE6 Nom scientifique: Eleutherococcus senticosus Maxim. Famille: Araliaceae Autres appellations : Ginseng de Sibérie, Buisson du Diable, Racine de la Taïga, Acanthopanax senticosus (Rupr. et Maxim.) Harms Parties utilisées: Racine Origine : Fréquent en Sibérie orientale, jusqu'à la Corée et jusqu'aux provinces chinoises de Shanxi et Hopei Description botanique : - Arbuste épineux de 2 à 3 m - Feuilles composées-palmées et longuement pétiolées - Fleurs réunies en ombelles globuleuses, violettes pour les mâles et jaunâtres pour les femelles - Fruit : baies noires Constituants: - Polysaccharides : heteroglycanes - Hétérosides : les éleuthérosides (désignés de A à M) dont certains sont spécifiques (I à M) et les autres plus banals : isofraxoside, glucosides du syringarésinol et de l'alcool sinapylique, avec daucostérol et sésamine non hétérosidiques - Composés phénoliques : coumarines et lignanes, acides phénylpropaniques Propriétés: - Adaptogène - Stimulant du système nerveux central (anti-hypnotique) - Stimulant endocrine (surrénales et glandes sexuelles) - Immunostimulant par ses polysaccharides (action sur les macrophages et les lymphocytes) - Anti-inflammatoire - Anti-hyperglycémiant et hypolipémiant Applications: Asthénies physiques et sexuelles : poudre (200mg/gélule) ou nébulisat (50mg/ gélule); 1 gélule/3fois/jour 6 Copyright Hippocratus SA - JM Morel ESTRAGON7 Nom scientifique: Artemisia dracunculus Famille: Asteraceae Parties utilisées: Huile essentielle d'herbe fleurie Origine : Asie Centrale, Russie Cultivé : France Description botanique : - Herbe vivace (1m) - Tiges vertes, fines - Feuille : alterne, lancéolée-linéaire, longue de 3 à 6cm - Floraison : capitules discrets avec de minuscules fleurs d'un jaune-verdâtre - Pas de fruit (multiplication se fait par division de touffes et par boutures) - Odeur fortement aromatique Constituants: Huile essentielle : Phénols méthyl éther : estragole, chavicol méthyl éther, anéthole Propriétés Huile essentielle : - Antispasmodique puissante - Stomachique, apéritive, carminative - Antiallergique - Anti-inflammatoire - Antifermentaire - Tonique mentale Applications Huile essentielle : - Dyspepsies, flatulences, colites, hoquet, spasmes digestifs - Toux spastiques, asthme allergique - Contractures et crampes musculaires - Allergies (pour le terrain) - Dysménorrhées et spasmes gynécologiques - Spasmophilie Risques Huile essentielle : - Eviter l’application de l’H.E. pure sur les peaux sensibles -> diluer - Déconseillé dans les 3 premiers mois de la grossesse - Pas d'usage prolongé sans l'avis d'un aromathérapeute 7 Copyright Hippocratus SA - D.Baudoux LEDON DU GROENLAND8 Nom scientifique: Ledum groenlandicum Famille: Ericaceae Autres appellations : Thé du Labrador, Thé du Labrador, Bois de savane, Ledum latifolium Parties utilisées: Huile essentielle de rameau feuillé Origine : Canada Description botanique : Arbuste Constituants: Huile essentielle Huile essentielle : - Terpènes : alpha et béta pinènes, sabinène - Sesquiterpènes : alpha sélinène, sélinadiène - Cétones : germacrone Propriétés Huile essentielle: - Tonique digestive, carminative, stomachique - Décongestionnante superbe et régénératrice hépatocytaire - Anti-inflammatoire, antalgique - Antispasmodique - Antiallergique Applications Huile essentielle : - Intoxications hépatiques et rénales de toute étiologie - Lymphangites, adénites de toute étiologie - Hépatites et entérites virales - Congestions et adénomes prostatiques - Allergies de toute étiologie - Insomnies, dépressions, asthénies profondes Risques Huile essentielle : - Déconseillé aux enfants de moins de 6 ans - Déconseillé chez la femme enceinte et allaitante - Pas d'usage prolongé sans l'avis d'un aromathérapeute 8 Copyright Hippocratus SA - D.Baudoux PLANTAIN9 Nom scientifique: Plantago major L., P. lanceolata L. Famille: Plantaginaceae Autres appellations : Petit plantain, Herbe aux cinq coutures, herbe aux cinq côtes, bonne femme, Oreille de lièvre Parties utilisées: - Plante entière - Feuille - Suc Origine : Lieux incultes de toute l'Europe, Afrique du Nord, Asie occidentale Description botanique : - Plantes vivaces - Tige simple dressée - Feuilles en rosette basale, à nervures convergentes, ovales pour P. major, lancéolées pour P. lanceolata - Epis florifères cylindriques ou ovoïdes denses de fleurs vertes Constituants: - Mucilage riche en D-galactose, L-arabinose - Iridoïdes : aucuboside, catalpol, aspéruloside - Flavonoïdes : apigénine - Verbascoside, plantamajoside (hétérosides phénylpropanoïques) - Tanins, - acides phénols - Alcaloïdes (noscapine) Propriétés: - Anti-inflammatoire (apigénine) - Antihistaminique - Hémostatique, favorise la cicatrisation, adoucissant, antiprurigineux - Antitussif et mucolytique - Uricosurique (aucuboside) Applications: Usage interne : - Gastrite, Ulcères gastro-duodénaux, Diarrhées, Colites - Bronchite et laryngite 9 Copyright Hippocratus SA / JM Morel - Hématuries Infusion : 40g/l, 10mn , 3 tasses /jour - Piqûres d'insectes +++ (guêpes, abeilles) - Fistules, Ulcères, Hémorroïdes macération 1 nuit de 40g/l, amener à ébullition puis laisser refroidir : en bains d'oeil, de bouche et usage externe Médecine vétérinaire empirique : - antivenimeux, cicatrisant - feuilles écrasées sur le bovin réduit les piqures d'insectes - favorise la mue des canaris (avec une alimentation riche en carottes, pommes, bannanes) Médecine vétérinaire ancienne : collyre pour les conjonctivites et les blépharites accidentelle (poussières) : infusion Risques: Néant SOUCI DES JARDINS10 Nom scientifique: Calendula officinalis L. Famille: Asteraceae Autre appellation : fleur de tous les mois Parties utilisées: Fleur mondée Diagnose rapide de la drogue : - Facile à reconnaître - Couleur orange vif persistante absence d'aigrettes plumeuses insérées a côté des fleurs sur le capitule (différence avec l'Arnica) Conservation : - En récipient bien fermé, à l'abri de la lumière, dans un local frais et aéré - Proscrire les emballages en matières plastiques Description botanique : - Plante herbacée annuelle de 0,30 à 0,50 m, cultivée - Tige anguleuse, velue, ramifiée - Feuille oblongue, spatulée - Capitules orange vif Récolte : - Au cours de l'été, au fur et à mesure de la floraison Constituants: - Huile Essentielle - Flavonoides (hétérosides de l'isorhamnétol) - Composés triterpéniques (alcools libres, saponosides) - Caroténoides très nombreux - Principe amer (calendine) - acides phénols : ac salicylique, caféique - tanins - lactones terpéniques - gomme, mucilage Propriétés: - Antibactérien, antifongique, - Cholérétique - Stimulant oestrogénique 10 Copyright Hippocratus SA - J.Pellecuer - anti-inflammatoire - anti-oedémateuse - hypolipémiante, - expérimentamement démontrée : hypocholestérolémiante, sédative, hypotensive, immunostimulante, antivirale, antitumorale Associations usuelles : Hydrastis, Phytolacca Applications: Confirmés par l'usage : - Cicatrisant, anti-inflammatoire, Vulnéraire (voie locale) Teinture au 1/5 dans l'alcool à 90 p.cent V/V : utilisée pure ou diluée; entre dans des spécialités pharmaceutiques - Sudorifique, antispasmodique, cholérétique (voie orale): Infusé (10 g/litre; infusion de 15 min) : 500 ml/jour Teinture : 1 à 2 g/jour Justifiés par la pharmacologie : - Traitement des brûlures superficielles et des piqûres d'insectes (voie locale) - Cholérétique (voie orale) Restriction d'utilisation : - Cycle menstruel, contraception, grossesse, allaitement : Drogue réputée emménagogue Médecine vétérinaire empirique : toux et jetage chez les ruminants : suc des fleurs en instillations nasales Médecine vétérinaire moderne : anti-inflammatoire, antiseptique, cicatrisant, antispasmodique Médecine vétérinaire homéopathique : antiseptique voie externe - pour les piqures, les plaies nettes, les brûlures : huile d'olive, eau de chaux, teinture mère de calendula en portions égales, appliqué localement - pour les contusions avec plaies : 25 gouttes de teinture mère pour un verre d'eau, en compresse - pour les métrites septiques : irrigation avec une solution de teinture mère (1 cuillère à café/litre d'eau) Risques: attention oestrogénique : interdite pendant la grossesse.