CR Les 4 cultes d`Evry
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CR Les 4 cultes d`Evry
Samedi 15 janvier 2011 (CALM R/V) les quatre cultes d’EVRY ville nouvelle Ville ouverte à toutes les cultures, Evry est aussi un territoire de spiritualité où coexistent toutes les religions. Sur quelques centaines de mètres, Evry rassemble la seule cathédrale construite au XXe siècle (*), (*) la deuxième mosquée de France, une synagogue, plusieurs lieux de culte protestant et catholique, et bientôt la plus grande Pagode d'Europe qui deviendra le siège européen de la Congrégation bouddhiste vietnamienne. A Evry, les particularités des différentes communautés religieuses sont une véritable richesse. Chacun peut y vivre pleinement sa foi dans le respect de toutes les confessions, des principes de la laïcité et des valeurs républicaines. Ce samedi, plutôt trop frais pour randonner en forêt, et surtout pour sortir notre hors sac, nous, le "CALM Randos de Créteil", avons décidé d’allier quelques kilomètres de marche à cette visite citadine. Nous avons déposé les voitures au parking de la gare RER de "Evry Val de Seine", en bords de Seine, d’où nous partons pour monter au travers du Parc Henri Fabre directement sur le premier culte d’Evry Ville Nouvelle : la Pagode, malheureusement elle ne se visite que le dimanche et encore sur rendez-vous donc, on se contentera de l’extérieur qui est magnifique, même si celle-ci n’est pas fini de construire…(à suivre…). Puis nous rejoignons le quartier du Bras de Fer en passant devant la synagogue en plein culte ce samedi… et nous traversons le Parc du Coquibus, puis nous passons rapidement devant la très particulière Cathédrale de brique rouge d’Evry et ses tilleuls plantés sur son toit (visite au programme de l’après-midi) … … car nous sommes attendus à 11h30 à la mosquée d’Evry Courcouronnes pour une visite commentée par Mr Gauthier d’une heure ou plus pour aller ensuite déjeuner avant 13 heures afin de respecter le culte. Après déjeuner, à la "Pizza Del ARTE" au Centre Commercial d’Evry, nous sommes attendus à la Cathédrale à 14h30 par Sœur Annick pour une visite accompagnée d’une heure ou plus… Nous redescendrons ensuite récupérer les voitures au parking du RER Val de Seine par la Ville nouvelle d’Evry, puis par Evry Village, l’ancienne ville, riche en histoire (église paroissiale de Saint Pierre et Saint Paul, et l’histoire du Duc d’Antin et du Roi Louis XIV qui voulait voire la Seine …. à suivre) où nous avons croisés Manuel Valls et ses sympathiques encouragements. (*) Précisions pour nous Cristoliens : Notre Dame de Créteil a été construite au XXème siècle aussi, mais inaugurée le 18 juin 1976 en tant que nouvelle église. Elle ne deviendra cathédrale qu’en 1987 sur décision du diocèse compte tenu de l’évolution du département de Val de Marne. Départ/Arrivée : Gare RER d’ Evry Val de Seine EVRY ville nouvelle : Immeuble France EVRY EVRY VILLAGE Parc Henri Fabre Centre Commercial EVRY Pagode KhanhKhanh-Anh Mosquée (Centre Culturel Islamique d’Evry Courcouronnes) Cathédrale d’Evry Quartier du Bras de fer : synagogue et église adventiste Parc des Coquibus Après un petit aperçu d’Evry Village, par la rue du Puits Jamets, que nous retrouverons au retour, nous pénétrons dans Le Parc Henri Fabre : ce parc, surnommé la Coulée verte, fait 15 hectares et nous permet de nous rendre des bords de seine directement à la pagode sans rencontrer une seule voiture grâce à ses passerelles, ses souterrains, et ses cheminements réservés aux piétons et aux cyclistes. La Pagode KhanhKhanh-Anh d'Evry : les premières études de la construction d'une pagode à Évry furent lancées en 1992. Le 3 mai 1995, le Grand Vénérable visita le terrain d'Évry qui recevrait la future grande pagode. Le 18 juin 1995 intervint la pose de la première pierre de l'édifice, suivie le 6 janvier 1996 d'une prière pour la construction ; mais les fondations ne furent achevées que le 30 juin 1998. Le 20 octobre 2002 fut installée la statue du Bouddha dans la posture du Mudrâ de la méditation. La première cérémonie eut lieu le 29 juin 2004 et reçut la visite du député-maire Manuel Valls. Le 12 août 2008, elle fut officiellement inaugurée par le 14ème Dalaï Lama. Depuis 2006, les jolis toits se sont coiffés de tuiles vernissées fabriquées en Chine. "Khanh-Anh" la plus grande Pagode d’Europe : assis dans la position du lotus, un Bouddha en pleine méditation occupe depuis le 20 octobre 2002 la Pagode Khanh-Anh d'Evry. Il s’agit d’une imposante statue en fonte, parée d'or, de 4 mètres de haut et pesant 5 tonnes, fabriquée en Thaïlande. Un événement majeur pour toute la communauté bouddhiste européenne car, même si elle est inachevée, la Pagode Khanh-Anh est depuis ce jour un lieu sacré, chargé de sens pour les nombreux bouddhistes d'Evry et de la région qui viennent déjà s'y recueillir. L'édification de Khanh-Anh, débuté en 1996, demeure, cependant, toujours en chantier car sa finition dépend de la générosité des donateurs, et que les matériaux et décorations proviennent de petites entreprises artisanales d’Asie. Lieu de culte à vocation culturelle, la Pagode Khanh-Anh sera la plus grande d'Europe et le siège de la congrégation bouddhiste européenne, où seront formés les moines et les nonnes. Des séminaires et des conférences s'y tiendront également. La Pagode comprendra aussi une médiathèque, un musée et proposera de nombreuses activités culturelles et sociales depuis que le Dalaï Lama est venu, en personne, bénir la Pagode et sa statue monumentale du Boudha Shakyamouni, en 2008. Pouvant accueillir mille cinq cent personnes, le coût des travaux fut évalué au démarrage à 7.600.000 € en grande partie financée par la communauté bouddhiste de Bagneux. La synagogue : abritée derrière une haie dans le quartier du Bras de Fer, la Synagogue évryenne rassemble plus de 250 fidèles lors des grandes fêtes religieuses. A la naissance de la ville nouvelle, la communauté juive d'Evry était peu nombreuse et ses membres étaient obligés de se déplacer vers Paris ou vers les communes de Ris-Orangis ou de Savigny sur Orge pour participer aux différents offices de l'année. Avec la croissance de la ville nouvelle et la venue de nouveaux habitants, l'ACIEE, Association Culturelle Israélite d'Evry et de ses environs, s'est créée en 1973. Avec peu de moyens, l'association organisait différentes activités qui se tenaient, soit dans un appartement, soit dans différents locaux mis à disposition par la municipalité. Très vite, le conseil d'Administration et les membres de l'association décidèrent de construire un centre communautaire sur un terrain acheté à l'EPEVRY. L'A.C.I.E.E est une association de loi 1901 qui, sous la conduite de son Conseil d'Administration, organise les différentes activités (offices hebdomadaires et fêtes), l'instruction religieuse, des moments conviviaux et des rencontres culturelles ouvertes à tous. Toujours dans le quartier du Bras de Fer, et avant de rejoindre les allées du Parc des Coquibus , nous passons devant l’église adventiste du 7ème jour : le mouvement adventiste est né aux États Unis au cours de la seconde moitié du 19e siècle, pour étudier la Bible avec une nouvelle ferveur et une attention retenue sur les nombreuses promesses relatives au retour du Christ. La foi des adventistes est basée sur l’attente de ce retour et de l’établissement du règne du Christ prêché par le pasteur baptiste William Miller. Evry est une ville verte par excellence, avec ses nombreux parcs, jardins et balcons fleuris. Un patrimoine naturel minutieusement entretenu et sans cesse enrichi, ce qui lui a permis d’obtenir très rapidement les "2ème et 3ème Fleurs" au concours des villes et villages fleuris. Le Parc des Coquibus : Evry, ville nouvelle, a été conçue avec la ferme intention de sauvegarder ces anciens espaces verts et d’en créer de nouveau. L'objectif : que chaque Evryen puisse facilement y accéder et se promener dans la ville à l’abri du bruit et des nuisances provoquées par les véhicules motorisés. C'est le cas du parc des Coquibus et du parc Henri Fabre, véritables coulées vertes qui relient les quartiers au Centre Ville. Le Parc des Coquibus (20 hectares) tient son nom de la Grange "coq qui but", lieu de stockage des récoltes sur le bois. Il s'agit du seul parc ancien de la commune, les autres espaces verts ayant été paysagés lors de la naissance de la ville nouvelle. Caractérisé par de belles allées ordonnées géométriquement dans un style à la française, le parc conserve sa structure d'origine, même si la plupart des essences ont dû être remplacées au fil du temps… Ce parc fut réalisé à partir du bois de chasse de la famille noble du château du Petit Bourg et du parc créé par le maréchal de Raies pour ses promenades à cheval. Afin de l’ouvrir aux Evryens, le cheminement initial composé de trois allées (l’allée du Marquis de Raies, des Rhododendrons, et des Charmes) a été complété par quatre allées traversières (l’allée Traversière, la Promenade du Grand Coquibus, et l’allée Haute) et une allée médiane (l’allée Polaire). Ainsi, des chênes, bouleaux, érables et tilleuls habités par les écureuils côtoient de grandes étendues de pelouse bordées de platanes. Des larges allées permettent de rejoindre le centreville depuis le quartier des Aunettes et des Epinettes. C'est également un lieu de mémoire avec, notamment, l'Allée des Justes et l'Allée Dumas. A la sortie du parc des Coquibus, nous débouchons sur le centre ville et ses bâtiments de briques rouges, face à la très particulière Cathédrale d’Evry et ses tilleuls plantés sur son toit, que nous visiterons cet après-midi. Nous traversons rapidement la place des Droits de l’homme et du Citoyen (Hôtel de Ville et Chambre de Commerce) pour nous diriger vers la rue Georges Brassens où nous sommes attendus à 11h30 pour visiter la mosquée d’Evry Courcouronnes … La mosquée d’Evry Courcouronnes : A quelques mètres de la Cathédrale, s'érige le minaret de la mosquée d'Evry-Courcouronnes. A la fois lieu de culte et centre culturel islamique, la mosquée d'Evry est l'une des plus grandes d'Europe et les fidèles prétendent que seule celle de Rome la dépasse ! C’est aussi l’une des plus grandes mosquées de France, sa conception architecturale très élaborée est dans la pure tradition arabo-musulmane contemporaine : stuc, mosaïques, marqueteries et bois sculptés, sols dallés de marbre... Cet édifice dont le chantier s'est achevé en 1994 après 10 ans de travaux a été financé par des donateurs privés et institutionnels dont les principaux furent le roi Hassan II du Maroc et le roi Fadh d'Arabie Saoudite. C’est Mustapha Gauthier qui nous accueille, et qui nous explique l’histoire de la création et de la construction de la mosquée et du Centre Culturel Islamique d’Evry et la réalisation par des artisans bénévoles marocains des somptueux décors de ce hall d’entrée entièrement ciselés à la main dans du plâtre frais puis peints morceau par morceau au petit pinceau : des travaux qui ont durés un peu plus de 3 ans. Mr Gauthier nous informe que la grande salle de prière (que nous visiterons tout à l’heure) peut accueillir près de 1500 fidèles chaque vendredi et que la mosquée reçoit en moyenne 1 millier de visiteurs par mois : groupes de retraités, étudiants, enfants des écoles, croyants d'autres religions et différents groupes comme nous randonneurs/visiteurs du CALM de Créteil. A chaque groupe qu’il reçoit, il propose cette belle image qui pourrait réunir toutes les religions : "Imaginons un fil électrique sur lequel, un jour, c’est allumé une première ampoule c’est Abraham, puis un peu plus tard une deuxième ampoule, c’est Moïse, puis une troisième, c’est Jésus et enfin une quatrième, c’est le prophète Mahomet. Ceux sont tous les messagers de Dieu qui nous éclairent…" Puis, Mr Gauthier nous invite à nous déchausser et ranger "nos godillots" dans les armoires prévues à cet effet ; afin de rentrer dans le patio puis la salle de prières. Mr Gauthier nous ouvre la porte de cèdre de la salle des prières que nous découvrons… devant nos yeux du sol au plafond, stuc, mosaïques, marqueteries de bois des moucharabieh, sols tapissés pour la prière; le tout dans la pure tradition arabo-musulmane contemporaine : une splendeur… … puis, Mr Gauthier nous emmène face au Mihrab dans la direction de la Mecque pour nous parler des 5 piliers de l’Islam et de la purification du corps, du cœur et de l’esprit… Mihrab indiquant la direction de La Mecque. Minbar (chaire à prêcher) Les cinq piliers de l’Islam : - La profession de foi (chahada) : Il s’agit en fait d’une double profession de foi : d’un côté, le refus qu’il puisse y avoir d’autre divinité que Dieu, et de l’autre l’affirmation que le prophète est la référence indépassable ayant reçu une mission universelle. - La prière (salât) : elle a lieu cinq fois par jour (à l’aurore, au zénith du soleil, l’après midi, au coucher du soleil et à la disparition de toutes lueurs à l’horizon lorsque les étoiles apparaissent). - L’aumône légale (zakat) : impôt permanent qui permet de se purifier de la possession des biens de ce monde, réputés impurs. Cette donation efface en partie les mauvaises actions et doit être effectuée au bout d’un an de non utilisation du bien. - Le jeûne du mois du ramadan : obligatoire à partir de la puberté, sauf pour les femmes enceinte et les malades. L’abstinence s’étend à tous les aliments liquides et solides, au tabac et à tout acte sexuel. On doit rester pur, même moralement de l’aurore au coucher du soleil. - Le pèlerinage à la Mecque (hadj) : Il est obligatoire au moins une fois dans la vie, mais les dispenses sont nombreuses (coût, disponibilité …). Au retour, le pèlerin est auréolé de gloire et s’ habille de blanc. Moucharabieh (balcon, avec grillage fait de petit bois tourné, réservé aux femmes permettant de participer à la prière sans être vues…), Détails des stucs et décorations du plafond de la salle des prières. Alignement de corans sur toute la périphérie de la salle de prière. Tapis individuels (kilims) pour la prière dont les motifs sont tournés en direction du Mihrab et de La Mecque. Nous quittons l’intarissable Mr Gauthier, par respect du culte de 13 heures qui est proche, mais aussi parce que nous avons réservé une table à la "Pizza Del Arte" au Centre Commercial d’Evry Courcouronnes …et parce que nous avons bientôt rendez-vous à 14h30 pour la visite d’un autre culte à la Cathédrale Notre Dame de la Résurrection. Ce n’est pas sœur Annick, comme prévu, qui nous reçoit mais un aumônier qui commence par nous faire faire le tour de la cathédrale par l’extérieur en nous expliquant son architecture, la représentation, l’image voulue de son architecte concepteur : Mario Botta et les différentes interprétations données. En 1988, Monseigneur Herbulot décide d’édifier une cathédrale à Evry. Le projet est alors confié à l'architecte suisse-italien Mario Botta, retenu pour sa maîtrise de la brique, matériau choisi pour la construction du centreville de la ville nouvelle (*). La cathédrale Notre Dame de la Résurrection a été achevée en 1996, c’est un double cylindre taillé en biseau de 35 m de haut et de 37 m de diamètre. 800 000 briques venant de Toulouse ont été nécessaires à sa construction. L'édifice est coiffé d’une verrière qui capte la lumière tout le jour et de 24 tilleuls argentés (Tomentoza) qui rappellent la couronne des ifs ceinturant les mausolées cylindriques des empereurs Auguste et Hadrien de Rome et qui se veut retrouver l’interprétation de la nature et le signe de la vie et la croix de François d’Assises. Pour l’architecte Botta, le toit de la cathédrale est en fait sa façade comme un phare ou un bateau qui part vers le large… Nous rentrons dans la cathédrale et contrairement au plan habituel en croix de toute église, nous découvrons un hémicycle. Le cercle, c’est la pureté géométrique et le symbole de la perfection et de l’aura (auréole, anneau de lumière, disposé au-dessus d'un personnage pour en indiquer la sainteté). Notre aumônier nous fait emprunter le seul escalier qui descend vers l’autel, par la circonférence intérieure gauche, c’est le chemin de croix … (*) Anecdote sur l’une des origines de la construction de la ville nouvelle d’Evry : sans les années 60/70, Evry et ses alentours n’était qu’un terrain vague peuplé de bidonvilles et le Général De Gaulle survolant la région en hélicoptère aurait dit à Paul Delouvrier l’accompagnant : "Monsieur Delouvrier, il vous faut mettre de l’ordre dans ce bordel…" L’escalier est bordé de plusieurs petits et étroits vitraux verticaux, commençant par le noir (Judas) pour aller au fur et à mesure de la descente, par le rouge et l’orangé vers le blanc (St Jean) et pour arriver sur trois magnifiques pierres polies : une première rouge, puis une noire et une blanche orangée. Ces pierres sont en réalité des tranches de bois pétrifié provenant de "Petrified Forest National Park" en Arizona . Elles représentent : - la souffrance du christ (couleur rouge), - la mort du Christ (couleur noire), - la résurrection du Christ (couleur blanche/orangée). Entre la souffrance du Christ et sa mort, en toute simplicité deux arcs de cercle de cuivre sont marqués des 13 stations du chemin de croix… … et entre la mort du christ et sa résurrection une simple croix stylisée de cuivre. Arrivés au bas de l’escalier, face à nous, une plaque commémorant la venue de sa Sainteté le pape Jean-Paul II le 22 aout 1997, et à sa droite le baptistère, suffisamment grand pour le baptême par immersion, surmonté d’une vierge qui n’est pas une vierge à l’enfant mais une vierge de l’époque gothique. Nous voilà devant l’autel, une croix en forme de "tau" (lettre grec rappelant l’orthodoxie) supporte un christ de grandeur humaine à figure africaine, exactement situé au sommet d’un arc de cercle de vitrail moderne symbolisant les racines d'un arbre et apportant une clarté supplémentaire venant du ciel. A droite de l’autel, une statue de Saint Corbinien, les bras croisés en signe d’humilité avec un ours à ses pieds. Des tapisseries racontent l’histoire de Saint Corbinien (8ème ou 9ème siècle) et de son ours qui tua sa mule et avec qui il s’est battu avant de l’apprivoiser pour remplacer sa mule. Pour terminer cette visite, notre aumônier nous entraine dans la petite chapelle de jour. Une atmosphère particulièrement douce et calme s’en dégage. On y trouve cette fois une moderne vierge à l’enfant et une moderne croix de la résurrection du Christ qu’un étudiant en théologie qui s’est intégré discrètement à notre groupe, nous commente … Une croix moderne représentant la résurrection du Christ : en son centre des petites sculptures de cuivre représentent la tombe ouverte et l’étonnement des soldats qui la gardent, au bout d’une des branches de la croix, Joseph d’Arimatie qui prêta sa future tombe à Jésus, au sommet de la croix la pierre angulaire, référence à Saint Pierre (sur cette pierre je bâtirai ton église) et dans sa partie inférieure des grappes de raisin qui rappellent que nous sommes tous des étapes… La visite terminée, nous remercions l’aumônier et reprenons notre marche en traversant Evry Ville Nouvelle et en se dirigeant vers Evry Village. Evry Ville Nouvelle, Place de l’Europe le bâtiment France Evry a abrité jusqu’à 2000 le Service Contrôle des Fabrications de la Direction de l’Equipement d’EDF. C’est ici qu’ont été conçues et réalisées toutes les centrales nucléaires françaises. La nationale 7 enjambée, nous rentrons dans Evry Village par la rue Montespan, puis la rue d’Antin, autant de noms qui sonnent avec le 17ème et le 18ème siècle et pour cause nous sommes sur les lieux de l’ancien château de Petit Bourg dont il ne reste que les communs.. Le château de Petit-Bourg, propriété entre autres de la marquise de Montespan et du duc d'Antin aux XVIIe et XVIIIe siècles, le château sert alors fréquemment de résidence royale à l'occasion de chasses en forêt de Sénart ou de lieu d'étape sur la route Paris - Fontainebleau. Occupé par les Allemands durant la seconde guerre mondiale, il fut incendié en 1944 et complètement rasé. Seul restent aujourd’hui ces anciens communs qui bordent l'ancienne voie d'accès au château, baptisée depuis peu allée Louise-Bathilde-de-Bourbon du nom de la dernière propriétaire. Le château de Petit-Bourg (dernier état avant démolition) La localité d’EVRY-SUR-SEINE devient un lieu de villégiature pour la noblesse et les courtisans à partir de la Renaissance. Ils y font construire les châteaux de Beauvoir, Bataille, Petit-bourg, Grand-bourg, Mousseau, Neufbourg et les Tourelles. Certains historiens relatent que c’est la Marquise de Montespan (1640-1707) qui fit construire le château de Petit-Bourg en 1646 pour y accueillir son amant le roi Louis XIV, alors que d’autres affirment qu’elle acquière celui-ci en 1695, et qu’elle l’embellit. Faisons fit de ces querelles de clocher et retenons simplement que la marquise y a vécu et qu’elle l’a en effet embelli avec l’aide du jardinier Le Nôtre qui en a dessiné les jardins à la française. Elle a également fait appel au jardinier La Quintinie pour créer un potager. Tous deux sont très connus pour avoir servi le roi à Versailles. Le fils de la marquise de Montespan, le DUC D’ANTIN (1665-1736), réputé grand courtisan hérite du château à la mort de sa mère. Il continue de recevoir le roi soleil qui aime admirer les paysages sur les hauteurs de la rive gauche de la Seine. Mais citons plutôt la chronique de Saint Simon qui raconte une anecdote vécue au château de Petit-Bourg (*) : "Le duc d’Antin accompagnait souvent le roi Louis XIV dans ses voyages et était prêt à satisfaire ses plus petits désirs. Le roi s’était plaint lors d’une de ses promenades à Petit-Bourg qu’une partie de la forêt ne lui permette pas d’admirer une vue très agréable depuis ses appartements. Le duc d’Antin qui savait à quelle date le roi devait revenir a fait scier tous les arbres près de la racine. Ils ne tenaient presque plus… Une corde était attachée à chaque arbre et 120 hommes se tenaient cachés. Sous un prétexte quelconque, le duc D’Antin conduit le roi et toute la cour près du petit bois : ‐ "Que ce bois me déplait" dit le roi ‐ "Et bien Sire, s’écria le duc d’Antin, Votre Majesté n’a qu’a vouloir et tous les arbres disparaîtront" ‐ "Je voudrais que ce fût sur l’heure" répondit le roi ‐ "Vous serez obéi, Sire" réplique le duc qui donne un coup de sifflet. A ce signal, les domestiques font tomber la forêt entière et le roi est ravi…" Mais, il ne fut pas seulement un courtisant, Duc D'Antin et de Montespan, pair de France seigneur des duchés d'Epernon et de Bellegarde, directeur des bâtiments de France, il donna à la paroisse d’Evry les fonds baptismaux en marbre rouge que l’on peut voir dans l’église St Pierre et St Paul où nous dirigeons maintenant. Le Duc d’Antin mourut en 1736 après s’être retiré petit à petit de sa vie de courtisan. (*) Références : Archives départementales de l’Essonne (8°/2379) L’église Saint Pierre et Saint Paul est l’église paroissiale d’Évry-village, c’est-à-dire du petit bourg à côté duquel dans les années 1960-1980, la ville nouvelle d’Évry a été bâtie. Dans le chœur et le transept sud, on remarque des voutes sur croisées d’ogives avec des clefs de voute de style gothique ; ce sont les seuls vestiges de la période de construction de cette église, c’est-à-dire vers les 12ème et 13ème siècles. Pendant la guerre de 100 ans, l’édifice fut dévasté et il fut reconstruit aux 17ème et 18ème siècles. Au 19ème siècle, la chapelle de la Vierge fut ajoutée sur le transept nord de l’église. Enfin, une restauration récente de l’édifice eut lieu en 1977. A l’intérieur de l’église, on peut admirer les fonts baptismaux du 18ème siècle (offert à la paroisse par le Duc d’Antin) et les vitraux modernes. Ces vitraux ont été conçus dans les ateliers de l’abbaye de Saint Benoit sur Loire et installés lors de la rénovation de 1977. Pour terminer cette riche journée riche de culture, il ne nous reste plus qu’à passer derrière l’église St Pierre et St Paul pour traverser le petit Parc Pompidou qui entourent deux maisons du XVIIIe et XIXe siècle et rejoindre les bords de seine et les voitures. Photos et textes : Claudine Blangarin, Jean-Paul Gauchet et internet