Nothing but... Em, (I) Wish you Were Hear : "La musique développe

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Nothing but... Em, (I) Wish you Were Hear : "La musique développe
Nothing but... Em, (I) Wish you Were Hear : "La musique
développe et montre qui est réellement la personne qui la
compose : son état d'esprit, sa personnalité, ses sentiments."
Après Thibault di
Maria, Marion
Corrales, Audrey A., Laurence
Guenoun, Andemik, c'est au
tour d'Em de se prêter à mon
interview. Em, c'est une fille
douce, sensible, rencontrée pour
la première fois à la Chic Art
Fair. Puis, grâce à Paris is
Burning, nous avons collaboré
ensemble une première fois.
Puis, elle a vu la genèse de
Nothing but Dreams, en
acceptant de me composer un
mix sur mesure. Inspirations.
Em, c'est une fille que j'aime
beaucoup, ça ne s'explique pas, ça fait pas longtemps, c'est de l'instinct. J'aime son univers, ses
perceptions, sa manière d'être. C'est comme ça.
Em déjà qui es tu ?
Je m’appelle Em, je suis du Sud. Je suis tacchycarde. Je suis allergique aux crevettes. Je suis obsédée
par les claviers et toutes formes de musique synthétiques. Je suis sensuelle. Je
suis (parfois) capricieuce. Je suis coquette. Je suis poète. J’aime être bien sapée. J’ai un vague trouble
obsessionnel compulsif. J’ai de légers troubles d’insomnie. J’aime les lanceurs de couteaux et les vestes
en croco. J’aime la pluie et les sushis. J’aime les hommes. J’aime les femmes. Je suis musicienne, DJ,
je pratique le Soundesign & Remix surtout pour des groupes Pop et Rock car j’aime beaucoup
mélanger mes influences de bases avec la musique electronique que je produis. Bloggeuse musicale
pour les sites Local Suicide et Wish you Were Hear .
Nous nous sommes rencontrées via Paris is Burning, et depuis nous avons organisé une
soirée ensemble, j'ai totalement craqué sur ton style musical, peux-tu nous dire plus
d'où viennent tes influences ?
Merci, j’ai également craqué sur ton projet / association et sur ta personnalité . (NdlR : merci ;)).
Mes influences sont multiples aussi décalées que variées. J’ai commencé à écouter de la New Wave et
du rock dès mes 7 ans, j’ai découvert Robert Smith lors de leur concert à Orange en 1986 et j’ai juste
voulu être lui. Puis Dave Gahan de Depeche Mode, Ian Curtis, Madonna période Like a Virgin et bien
Emeraldia Ayakashi – www.nothingbutdreams.eu -­‐ Août 2012 ©Nothingbutdreams.eu 1 d’autres. J’étais déjà très sensible aux sons synthétiques de Kraftwerk, Einturzende Neubauten, ou
encore la musique plus industrielle de Wumpscut et Nine Inch Nails. En simultané j’ai découvert la
variété française par le biais de ma maman, Adamo, France Gall, Christophe et Alain Bashung que
j’affectionne particulièrement. Puis sont venues les heures du hip hop, le scratch m’a fasciné, j’ai
découvert la possibilité de superposer plusieurs influences et de raconter une histoire, ce qui depuis le
début me tient à cœur.
J’en suis donc venue à la musique électronique en suivant l’air du temps et en allant danser dans les
premières free parties et les clubs, à ressentir les beats et les infra basses de l’intérieur. Mais je ne fais
pas de catalogage d’influences ou d’inspirations... que ce soit pour la géographie, l’histoire, les
mathématiques ou la musique. Nous nous influençons de tout, tout le temps. Nous avons inventé
l’iPod qui nous permet d’écouter un titre une fois et de le mettre en mémoire pour toujours ou
presque. C’est assez similaire au mécanisme de l’esprit humain. Nous stockons beaucoup plus que
nous l’imaginons.
Et dans les autres domaines culturels ?
Aujourd’hui j’ai vu l’exposition d’ Anri Sala au centre Georges Pompidou, artiste albanais, musicien,
vidéaste, sculpteur de sons et de projections ténébreuses et magiques. Puis l’expo de Claude Gassian –
Séquences (The Rolling Stones) la A.galerie . Et je ne saurais trop que vous recommander l’exposition
d’ Helmut Newton qui se prolonge au Grand Palais. Un petit clin d’œil à l’expo d’Emilie Jouvet – Dyke
Eyes à la librairie Violette & co (jusqu’au 9 septembre). Mon coup de cœur de l’année étant attribué
à Tim Burton à la Cinémathèque, dont l’univers m’est familier et me touche, Edward aux mains
d’argent étant un de mes films préférés. Mais pas que. Pour le cinéma mes deux derniers coups de
cœur sont Laurence Anyways de Xavier Dolan et Holy Motors de Leo Carax . Sinon j’aime le cinéma
de David Lynch, Wim Wenders, Michel Gondry, Greg Araki, Fassbinder, Wong Kar Wai et Jeunet .
Emeraldia Ayakashi – www.nothingbutdreams.eu -­‐ Août 2012 ©Nothingbutdreams.eu 2 Tu deviens de plus en plus connue, pour les initiés, tu peux nous updater sur ton actu à
venir ?
Haha ! "La notoriété est à la gloire ce que le moineau de Paris est à l'oiseau de paradis."
J’aime bien être les deux . Ne jamais oublier mes bases, comment la musique me nourrit l’âme et le
cœur et m’ approcher de temps à autre du paradis. Je sors mon 2ème E .P « I walk to the beat of my
own Drum » sur le label Reiz Musik le 24 Août, sur lequel figureront les morceaux : Sometimes, Orage
et I walk to the beat of my own drum. Les sonorités me ressemblent de plus en plus. J'y mets plus de
moi-même, de ma vraie personnalité. Du coup, cet e.p est davantage représentatif de ma véritable
nature que le précédent. Il trahit mes idées, mes amours, ma conception de la vie en général. Il ne
ment pas, il représente ce que je ressens en ce moment .
Comment tu as commencé à mixer ?
J’ai commencé à mixer à 11 ans lors de concours de breakdance improvisés dans un skate park en
composant entre des beats Punk, Rock, New Wave, Hip hop et samples de vieux films (le cinema est
une de mes autres grandes passions). Mais je n'avais pas d'équipement donc j'avais besoin d'un peu
d'aide pour arriver à mettre mes idées en musique. Tout a commencé quand on a eu le premier PC à la
maison. Cela été un déclencheur car j’ai commencé à tripoter des musiques en samplant des morceaux
que j’écoutais à l’époque qui n’étaient pas du tout de la techno.
Puis j’ai fais de belles rencontres, on m’a fait confiance et offert mes premières platines, mes premiers
vinyls de musique electronique. Chaque chose a mené à une autre, vraiment. J'ai toujours été un cratedigger. J'ai commencé par essayer de trouver les breaks qui étaient dans mes disques de hip-hop et de
rock favoris. Puis j'ai commencé à rechercher des morceaux qui n'avaient pas été utilisés. J'ai pris pour
habitude de travailler pas mal des trucs que je trouvais avec mes platines. Puis je me suis immergée
dans le monde des rave party et des clubs underground à Berlin, Barcelone et Londres, le nord de
Londres c'est Detroit et le sud c'est Windsor, il y a juste une rivière qui les sépare. On doit montrer son
passeport pour aller d'un endroit à l'autre, mais en fait c'est facile de passer la frontière. J’ai pris un
virage plus électronique, j’ai commencé à utiliser des samplers et des claviers. J'avais déjà plein
d'idées que je voulais concrétiser et j'ai finalement pu le faire grâce à ces rencontres et ces atmosphères
si particulières .
Depuis que tu as commencé, des temps forts ?
Le Sziget en 2010 devant un public de plus de 10 000 personnes pour une ouverture de scène.
L'énergie et la communion avec le public me nourrit encore chaque jour. Slammer dans le public et
voir le public se lever et applaudir un mash-up de Maria Callas et Ez3kiel, ce sont des
moments magiques et précieux .
En dehors de ta vie de Dj d'autres passions ?
Je fais de la musique électronique, c'est aussi une façon de montrer ses différentes facettes aux gens. Si
tu apprécies vraiment la musique, tu dois être capable de t'en imprégner. La musique développe et
montre qui est réellement la personne qui la compose : son état d'esprit, sa personnalité, ses
sentiments. Personne n'est jamais tout le temps triste ou heureux. Je nage (beaucoup), prends le bus
(parfois) écris, prends des photos, écoute de la musique, dors (par phase) et vis en somme. Soit je
reste enfermée chez moi à faire de la musique, soit je ne fais rien du tout, mais ça, c'est rare.
J 'aime m'évader, changer de culture et d'énergies lors de week-end à Londres, Berlin et Barcelone .
Dîner et sortir avec mes ami(e)s . Visiter des expos, aller au cinéma, me promener sur les quais ...
découvrir et rencontrer des êtres humains .
Passer du temps, des que je le peux avec ma famille et plus particulièrement mon petit frère Romain et
lui faire découvrir de la musique ou des films .
Emeraldia Ayakashi – www.nothingbutdreams.eu -­‐ Août 2012 ©Nothingbutdreams.eu 3 Et sinon écrire des articles et réaliser des interviews pour le blog Local Suicide et plus récemment, mon
blog que je viens de créer Wish you Were Hear. J'ai une passion secrète pour le karaoké, depuis que j'ai
vu Lost in Translation aussi (mais pas que).
Au quotidien, ça donne quoi une semaine à la Em ?
Les semaines passent et ne se ressemblent pas.
Quand t'étais petite, tu rêvais de devenir quoi ? qui ?
J'ai toujours hésité entre le Dalaï Lama et Ziggy Stardust.
Je n'ai pas d’idole, mais il y a des gens que j'admire car ils ont fait de grandes choses .
Si tu devais donner des conseils à des jeunes dj ça serait quoi ?
C 'est le moment de changer les choses. Lorsque j'ai commencé, les gens aimaient ce que je faisais,
même si ça leur a pris du temps, parce que ma musique était différente. Il est temps que l'on fasse
découvrir autre chose au public. C'est aux jeunes producteurs d'apporter des sons nouveaux. Au
départ, on développait la musique et on cherchait à innover, trouver des idées nouvelles... et c'est ce
qu'on devrait tous continuer à faire. On n'est pas là aujourd'hui parce qu'on a répété les même boucles,
les mêmes samples . On doit faire avancer le truc, même si ce que l'on fera ne correspond pas aux
attentes du public. Il ne nous attendait pas non plus en 1990, et aujourd'hui nous sommes encore là. Il
nous faut encore franchir un pas si l'on a envie de rester et de faire partie de l’univers. Je n’ai pas de
sentiments ni de message précis en tête, si ce n’est que de communiquer mon expérience en tant
qu’être humain.
Une phrase de fin, une citation/devise ?
"Through the darkness of futures past . The magician longs to see. One chants out between two
worlds F.i.r.e.w.a.l.k.w.i.t.h.m.e "
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