Cuisine Nature
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Belgique - Belgïe P.P. - P.B. 1400 Nivelles 1 BC 5883 Cuisine Nature nr 9 @ août-septembre 2004 Lettre personnelle de Taty. Impact de la cuisine sur la santé: un autre éclairage. C e 4 juillet, je viens de fêter un anniversaire crucial et je vais vous parler des oméga 3 réputées être le nouveau sirop typhon, la panacée universelle. Quel rapport? Le 4 juillet 1994, j’étais opérée d’un cancer du côlon. Délicate prévenance d’un médecin: « Ah, mais, ma petite dame, vous ne comptez plus en années avec ce que vous avez eu à cet âge. Calculez donc en mois » . Joyeux anniversaire de 120 mois ... À cette grâce du ciel, je combine une rémission de fibromyalgie, maladie qui m’a invalidée de 1987 à 1999, et un sursis depuis 2000 de maladie auto-immune réputée grave et incurable (recto-colite ulcéro-hémorragique). Avec de telles épées de Damoclès sur la tête, comment se fait-il que, même si vous me les offriez, je ne prendrais pas des gélules d’oméga 3 ? Réponse page 10: «Mon père disait... Servan-Schreiber a dit...» où je vous propose un avant-goût du Point sur les Oméga 3 qui, dans le prochain numéro de Cuisine Nature, accompagnera le dossier «Pour Qui Sonne le Gras». Et page 14: « Où trouver les oméga 3 » . L e roi est nu et c’est une ménagère d’à peine moins de cinquante ans jouant ici le rôle de l’enfant qui, dans sa grande innocence, garde les yeux ouverts sur les limites de la « science nutritionnelle ». Comme il s’agit d’un art plus que d’une science exacte, il arrive que, par excès d’enthousiasme, l’on m’assène l’une ou l’autre étude scientifique à l’appui d’une thèse souvent parcellaire. Soyons indulgent : il est très difficile d’être objectif et catégorique dans un monde dont les louables intentions sentent toujours un peu le commercial. Page 10, je relativise les omniprésents discours médiatiques se parant d’atours scientifiques mais pratiquant la sursimplification dans la section: « Le piège des Compi- lations d’études scientifiques ». Pas bien grave s’il s’agit de vendre du papier ou de se faire croire que l’homme a enfin trouvé la pierre philosophale. Par contre, je souffre quand je vois des personnes accepter comme dogme ces hypothèses, surtout lorsque leur esprit critique est fragilisé par la maladie (peur et souffrance), période où l’on a justement besoin de conseils subtils. D epuis ces multiples épreuves, j’ai compris que ces maladies, probablement latentes, se sont exprimées chez moi plus tôt que prévu à la faveur de mon incapacité à traiter les résidus de la pollution (dioxine & C°). Dans un concert de dérives diverses et bien plus complexes, on peut pointer que ces polluants invisibles se comportent comme des pseudo-hormones et chamboulent les circuits de communication interne du corps. J’ai aussi compris (et je suis la preuve vivante) que l’essentiel d’un plan alimentaire anti-pollution consiste en deux points: de hautes doses journalières de légumes frais et de vraies graisses, en majorité crues. Comment cela se traduit-il au quotidien? L’idéal serait de ne cuire aucun graisse et d’en ajouter de vraies après cuisson. Voilà qui nous pousserait à consommer tous les plats crus ou à les cuire exclusivement à la vapeur douce, qui permet d’éviter les graisses cuites. Les deux options sont lassantes, à la longue. Heureusement que le docteur Fradin nous a initiés aux cuissons au four doux, les «coctions» dont je décris le modus operandi page 3. La portion du livre Le Cru Bien Tempéré concernant ce sujet est un peu congrue (une page: page 77 et une recette: page 26). Voici donc un complément pages 4 à 8: seize recettes (seize? mazette! c’est la promo de l’été!). Page 8 un début de Bimestriel. Ag P304055. Bureau de dépôt: Nivelles distribution. 16.08.04 Cuisine Nature photo ARS-USDA tableau des durées de cuisson au four à 80°C et à 70°C. Cette technique est aussi très utile pour les jules car il n’est alors nul besoin de tours de mains complexes pour s’offrir des plats dignes d’un trois étoiles en même pas trois coups de cuiller à pot. D ans la famille des meilleurs apports en graisses, je demande le grand-père, c’est-à-dire le fromage frais fait maison. Vous savez le préparer chez vous à base de lait cru de vache, chèvre ou brebis ayant pâturé (Cuisine Nature n° 2 & n° 8) . Il vous reste à le valoriser en cuisine de Jules grâce à des variantes de Tartines Légères (p. 2). E n ce bel été fleuri et fruité, qui n’a pas envie de garder l’essence des fruits pour s’en rappeler la douce caresse sensuelle un matin de plein hiver ? Le défi est d’en conserver les arômes et la chanson. Pages 12-13 une recette de confiture... minute, bien sûr, et des trucs pragmatiques de non-cuisinier gourmand: Confiture de Pêches à la Vapeur Douce. Sommaire en page 12 nr 9 août 2004 - 1 Mes racines en cuisine Tartine légère au fromage frais: 8 variantes du ii t o n 2* d réé tome HI * Le tome 2: Cuisine Nature ... Saine et Sereine (1998) n’est pas réédité tel quel mais bien en plusieurs livres:Une Cure Anti-Fatigue (tome 4), Le Cru Bien Tempéré (tome 5), Graines de Curieux (tome 6) et Graines de Gourmand (tome 7). Les recettes et commentaires restant à rééditer sont inclus dans ce bimestriel. D’ici avril 2005, le tome 2 sera donc à nouveau disponible dans sa totalité mais en petits morceaux. Fromage frais rouge Fromage frais et coulis de tomate, quelques gouttes de tabasco, quelques gouttes de citron ou de vinaigre. Fromage frais vert 4 cuill. s. de cresson cru haché et 4 cuill. s. de fromage frais. La même recette s’adapte aux feuilles de cresson (blanchies ou crues), au pourpier, à toute « feuille verte » comme les fanes de radis. Fromage frais jaune à l’indienne 1 petite banane écrasée, 1 cuill. c. de pâte de curry, 4 cuill. s. de fromage frais, sel et poivre, 1 filet de citron. « Fromage blanc (lait écrémé, agent aigrissant, présure), margarine végétale, huiles et graisses végétales, huiles végétales partiellement hydrogénées, préparation de protéines lactiques, fécule, agents épaississants (gélatine, E410), sel, crème en poudre, lait aigre en poudre, fines herbes, arôme naturel, conservateur (acide sorbique), et acidifiant (acide lactique). » Ouf ... c’est tout! C’est tout? C’est tout!!! (sur le ton de « c’est fini! ») Mangeur conscient, vous avez reconnu le libellé de l’étiquette d’un fromage frais industriel. Pourquoi acheter un produit à la fraîcheur factice et à la composition méphistophélique, qui resterait secrète si les lois n’obligeaient pas à tant de brutale franchise ? Maintenant que vous savez que c’est si facile de le faire soi-même... 2 - nr 9 août 2004 Dans le numéro 7, je vous proposais une recette de Tartine Printanière légère aux épinards et à l’oseille pour un repas sur le pouce, retour du bureau ou de long week-end. Voici quelques variantes, que vous voudrez peut-être essayer avec votre propre fromage frais maison... puisque vous le réalisez chaque semaine avec la technique que j’ai décrite dans le dernier numéro. Tricolore en oméga Vous avez bien deviné: mélangez sur des toasts les fromages rouge, vert et jaune indien. Ajoutez un peu d’huile de colza pour faire mode. Fromage frais à la danoise Des tranches de saumon fumé en lanières, un filet de citron, 4 cuill. s. de fromage frais qui remplacera la crème aigre de la recette traditionnelle. La même variante s’adapte aux aux crevettes cuites et décortiquées. Fromage frais au roquefort Mélangez 50 g de roquefort à 4 cuill. s. de fromage frais – mais non, pas nécessairement de crème fraîche comme dans toutes les recettes traditionnelles : c’est tentant mais c’est déjà bien assez gras… Fromage frais au chèvre et tournesol 4 cuill. s. d’un mélange de 150 g de bûche de chèvre frais, 3 cuill. s. d’huile de tournesol (pour faire Kousmine), 2 gousses d’ail pressées, 1 cuill. s. de persil plat, 1 cuill.c. de citron ou de vinaigre de cidre, sel, poivre. Fromage aux herbes et oignons Ajoutez une goutte de vinaigre de cidre, un peu d’huile de noix, du persil et cerfeuil haché, une demi-échalote hachée ou des pointes d’oignons qui ont germé dans leur placard un peu trop chaud. Le fromage blanc est bien, avec l’oeuf, une des protéines idéales, surtout à base de lait cru. En petit potiquet du commerce, il est illusoire de s’attendre à une version crue et non pasteurisée (en bio aussi hélas...). Cette protéine est idéale surtout chez celui qui a choisi une voie plus végétarienne que la moyenne et qui a compris qu’il peut très bien se passer de tofuseries en tout genre. Pommes de terre en robe des champs Toutes les variantes ci-avant se tartineraient aussi sur des pommes de terre cuites au four pour les intolérants au blé – qui ne seraient pas par hasard AUSSI arthritiques, auquel cas ils devraient éviter de consommer chaque jour des pommes de terre… On leur proposerait alors de les tartiner sur des branches de céleri, des barquettes de chicon cru, par exemple. Intolérante aux pains divers, j’aime farcir des tranches d’aubergines grillées de ces fromages frais parfumés. Cuisine Nature 1 @- janvier Je suis en demande den° collabo rations pour le site lelaitcru.com dont j’ai loué le nom pour 2004. Mais je n’ai toujours pas trouvé la vingt-sixième heure quotidienne qui me permettrait de le nourrir... Articles, témoignages, photos, recettes, illustrations. Merci ! 2 2003 Pour Françoise, le cru est inadéquat. Et pourtant, elle est consciente que, dans son cas de fragilité digestive, les viandes sont non seulement indispensables le temps de se restructurer, mais sont en particulier mieux assimilables crues. Elle n’aime ni les carpaccios, ni les ceviches, ni les tartares ni les sushis. Zut et rezut. Que faire alors? Mais du quasi-cru, que diable ! Examinons les principes des coctions*1, nouveau terme pour les quasi-cuissons comme le four à basse température. Comme je l’avais explicité plus longuement dans Le Cru Bien Tempéré (page 27), ces cuissons au four doux sont une subtile substitution au cru pur et et dur pour celui qui se lasse un peu de la cuisson à la vapeur douce. Elles sont aussi un atout de choix pour un jules nul qui se rebranche nature car elles sont inratables. Elles permettent par exemple d’obtenir des croquettes de haché de pur boeuf tendres et moelleuses alors qu’habituellement ce sont de sèches vilaines petites choses... Cuissons au four doux des viandes et assimilés Moins j’ai le temps plus je cuis longtemps... Les cuissons douces ne demandent pas de surveillance aussi attentive qu’un cuisson au four classique à 200°C ou en marmite/wok. Vous avez peut-être vécu l’expérience d’avoir transformé une viande en morceau de caoutchouc pour avoir attendu juste quelques minutes de trop. Avec ce type de cuisson, il ne faut pas utiliser de minuterie car une demi-heure de trop n’a plus d’importance. Les invités peuvent arriver en retard, le maître de maison gardera le sourire... Tout peut s’y cuire ? Toutes les viandes méritent la cuisson au four doux mais j’éviterais les gibiers ou la viande cheval. Ce type de cuisson éveille les saveurs profondes de la viande. Le boeuf élevé en pâturage sent la prairie qui chante après cuisson douce, mais les premiers cités risquent de se faire un peu trop présents dans leur force tranquille. Les oeufs et les poissons sont très heureux en cuisson à la vapeur douce. Ce n’est que pour changer de texture qu’on s’essayera aux cuissons plus sèches comme le four doux. Les homards ou moules souffriraient trop, puisque vous devez les cuire vivants. Imaginez ce sauna terminal ! J’ai transmis dans Cuisine Nature n ° 5 la recette si facile d’un Homard à la vapeur douce. Par ailleurs, je souhaite que vous me fassiez part de vos propres expériences mais, habituée cuire des viandes bio si pas biodynamiques, je n’ai qu’une seule fois cuisiné du canard tout venant, par urgence. Urgence qui s’est terminée dans la pâtée du chien. Serait-ce que, comme en vapeur douce, les défauts sont exaltés autant que les saveurs le sont ? Historique des cuissons douces Selon Annemarie Wildeisen*2, c’est le comte de Rumford (1753-1814) qui a le premier réalisé qu’après avoir saisi la viande à vif, on pouvait la cuire à très basse température pour obtenir une tendreté sans pareil. Wildeisen s’inspire du travail d’une cuisinière zurichoise, Agnès Amberg, qui a récemment redécouvert cette cuisson tombée dans l’oubli. Ses invités étant en retard, elle a gardé son gigot déjà entamé au four minimum... Lorsque les invités arrivèrent, oh,oh, quelle ne fut pas sa surprise: le gigot était parfait! Le docteur Jacques Fradin, déjà cité dans le numéro 8 de Cuisine Nature, a valorisé cette technique avec succès dans un contexte nutrithérapeutique auprès d’ex-adeptes trop convaincus de l’instinctothérapie crudissime de GuyClaude Burger. Dans un dossier spécial du Canard Enchaîné (2003 - Qu’est-ce qu’on déguste? Enquête dans les cuisines des restaurants, petits et grands ) j’apprends que les cuissons à four doux sont utilisées dans l’industrie depuis plus de vingt ans pour recycler les « morceaux goûteux mais généralement trop fermes » (page 68). Pourquoi on me dit jamais rien ? Ces cuissons semblent devenir fort tendance chez les chefs français. Ne faitelle pas, à tout prendre, que reproduire les cuissons longues et douces des fourneaux anciens? Les chefs cuisinent dans des sacs sous-vide, selon des procédés bien complexes. Je n’oserais de toute façon pas *1 googlez sur +coction+hervé pour découvrir les interviews de l’inventeur de ce terme, Hervé This Cuisine Nature le conseiller à des amateurs de cuisine saine dans la mesure où les phtalates dégagés par les plastiques lors de la chauffe n’ont pas encore fait la preuve de leur inocuité chez les sujets fragiles. J’ai découvert les saveurs des cuissons douces grâce aux écrits d’Hervé This et à la classique recette française du gigot de onze heures, transmise par Jean-Pierre Coffe sous le titre Gigot à la Couverture (de cinq heures) dans son livre Comme à la Maison (éd. Plon). Inspirez-vous de l’original, bien plus sophistiqué et raffiné. En gros: il s’agit de faire dorer le gigot de trois kilos à 250°C, de le laisser « somnoler doucement » deux heures à 180°C et enfin de le laisser deux heures de plus dans le four éteint, emmailloté d’une couverture de laine doublée de feuilles d’aluminium (yiiiks!). J’avais aussi adopté la cuisson des oeufs sur le plat de Pierre Perret (La Cuisine de ma Femme ): amorcer la cuisson ordinaire, couvrir, garder hors du feu, servir après cinq minutes. La saveur du jaune est incomparable... Des quasi-charcuteries maison Les petits zamours ainsi cuits peuvent rester au frais pendant quelques jours et vous servir de quasi-charcuteries de dépannage. Chouette, voilà de la charcut’ riche en la juste proportion d’oméga 6/3 (voir page 11) et garantie sans additifs, à base de viande sans résidus d’hormones, d’antibiotiques ou de pseudo-hormones qui faussent la donne physiologique (les engrais, pesticides, etc.) *2 auteur de Fleisch sanft garen bei Niedertemperatur chez AT Verlag, autrement dit Cuire les viandes à basse température. nr 9 août 2004 - 3 H Même principes pour un plat au wok à deux variables: du riz et des petits légumes sont revenus au wok dans du curry. Chaque convive ajoute en fin de cuisson: des lamelles de boeuf cuites au four doux pour l’un, des noix de cajou pour l’autre. Paix dans un ménage carni-végé! Voilà qui est fort tentant: rapide, facile, immédiat et confortable... pour l’esprit pressé qui veut vite se remplir le ventre. Mais peu ressourçant pour l’organisme, chers amis. Remplaçons donc par des quasicharcuteries maison, cuites au four doux comme je l’iilustre ci-dessous par quelques exemples. Malgré leur bonnes intentions, la plupart des bouchers que j’interroge ont les réflexes un peu gâtés par la profession. Il leur semble tout-à-fait innocent d’utiliser moult adjuvants dont on leur a dit qu’ils étaient anodins. Faux, hélas, à l’heure où la majorité de la population est fort fragilisée. Qu’utiliser en charcuteries maison? Je propose d’autres illustrations plus loin. On peut modeler en boulettes ou en Pain de Viande la Farce pour Pitta (Cuisine Nature n° 1) cuite en une heure au four doux. Sur le même mode, nous avons essayé des Lanières de volaille en Teriyaki (n° 8). Ces derniers servent d’encas de dépannage malin, retour pressé du bureau, mais ils remplacent aussi pas mal les dés de poulet panés ou chicken dips qui sont réclamés par vos convives depuis qu’ils les ont goûté dans un néfaste-food. Vous préparerez aussi avec ce type de cuisson, sans risque de les rater: du rosbif, du filet mignon de porc, un magret de canard, des carbonnades de boeuf (bas morceaux peu chers, réputés coriaces et délaissés aujourd’hui par ceux qui ne connaissent pas nos subtiles techniques). Il vous suffira d’en tailler des lanières pour en faire des charcuteries saines. Rappel de bon sens On vit très bien sans viande, en se limitant aux fromages, oeufs et protéines végétales comme les amandes (voir dans le n° 6 la recette d’Amandes Germées Croustillantes, séchées au four doux). Mais Wivine, longtemps végétarienne pure, s’est retrouvée énergétisée (et décholestérolisée par la même occasion) en repassant à l’omnivorisme. Il se fait que Wivine est du groupe sanguin O, réputé carnivore et apte à bien brûler les protéines animales. Elle s’inquiète pour ses artères de ce 4 - nr 9 août 2004 qu’elle mange trop de viande et nourritures assimilées. En version quasi-crue, pas de souci. Offrons-lui donc la possibilité de manger sainement selon son profil biologique. Je vais expliquer sur la base de mon expérience personnelle comment intégrer ces plats dans un quotidien débordé, gourmand mais peu cuisinier et peu enclin à tomber dans les pièges du sous-vide — ce qui est d’autant plus facile pour moi que mon palais ne supporte plus de telles ondées de sel et que, quelles que soient les prières et méditations que j’y consacre, mon tube digestif hyperréagit aux additifs quels qu’ils soient... y compris certains de ceux autorisés en bio, hélas. Un bouillon à la chinoise. Je dispose toujours au frais de bouillon de volaille maison et de quelques carbonnades ou autres viandes cuites au four doux. Je me réchauffe un bouillon maison, dans lequel je laisse cuire quelques dés de tomates épépinées et quelques lanières d’épinards frais. Je taille les carbonnades en lanières (dans le contresens des fibres, pour garder la tendreté, comme pour toutes les coupes de viandes). Je les dépose dans un bol avec un peu de jus de citron et de la sauce soja (pour faire chinois!). Je verse dessus le bouillon très chaud. Je ne rajoute pas les lanières dans le bouillon lors de la cuisson car, portée trop haut, la viande redeviendrait la classique carbonnade coriace. Variantes du bouillon asiatique H Même procédure que ci-dessus avec des lamelles de filet de porc avec des mange-tout, des champignons bruns de Paris et du persil plat, du jus de citron vert. H Idem avec des lanières de volaille (Cuisine Nature n° 8) avec des germes de soja et de la coriandre. Cuisine Nature Une choucroute digeste. Je suis la recette de Choucroute de la mer (Cuisine Nature n° 1): je cuis la choucroute pareil et je prépare la même sauce crème mais j’ajoute les fines tranches de filet mignon de porc en dernière minute. Autre version page suivante (voir à «côtelettes de porc»). Un risotto au magret de canard. Je garde un gros magret cuit au four doux dans le réfrigérateur quelques jours. J’ai de la chance de vivre avec des quasi-végétariens qui m’en laissent... Je cuis un risotto selon la recette de Cuisine Nature nr 4 . J’ajoute les dés de magret en toute dernière minute à ce risotto, avec le beurre. L’un et l’autre ne cuiront donc pas. Mes convives ne rajoutent que du parmesan et du beurre puisqu’ils sont restés végétariens. Une salade variée en pique-nique. J’ai toujours au frais une vinaigrette maison pour la semaine et du riz cuit. Les céréales déjà cuites comme le riz et le quinoa conservent leurs qualités jusqu’à cinq jours au frais, ce qui est loin d’être le cas pour les légumes cuits hélas; ceux-ci ne semblent tenir le coup qu’un maximum de 24 heures après cuisson, et encore ! Je cuis souvent un peu trop de légumes frais le soir pour pouvoir les intégrer dans mon piquenique du lendemain. Je n’ai qu’à ajouter un petit légume cru râpé, quelques graines germées qui traînent sur un coin de l’évier et un peu de l’animal cuit en douceur qui n’attend que ce moment pour réaliser mon bonheur*. Quantités. L’être humain n’aurait, grosso modo, besoin que de l’équivalent d’un oeuf de source animale par jour (60 grammes). Le reste de la ration occidentale, si riche et si variée, apportera des protéines en suffisance puisqu’il y en a dans les céréales, les légumineuses, les champignons, les haricots, les légumes... partout, quoi. Pourtant, il y a des rares personnes dont la biochimie personnelle ne brûle bien que les protéines animales. Dans ce cas-là, le sujet n’hésitera pas à manger comme un Masaï (qui profitent d’un quotidien de lait, sang, viande...). Face aux ayatollahs de la nutrition, il me * Vous trouvez cruelle ma façon de m’exprimer? Meuh nnnnnnon.... C’est une forme de recul indispensable à une ex-végétarienne qui n’est sur pied que depuis qu’elle a accepté de remanger des petites bêbêtes. plaît de résumer la carrière d’Aajonus von der Planitz, nutritionniste autodidacte américain. Retenons qu’il consomme près d’un demi-kilo de viande crue par jour, douze oeufs et des jus de légumes frais. Point. Rien d’autre. À près de soixante ans, ex-souffreteux chronique, il est en rémission de multiples cancers, en paraît cinquante sans s’adonner à l’exercice physique et regorge d’énergie. Par sa méthode, il a déjà soigné, prétend-il, de nombreuses personnes atteintes de cancer. La viande qu’il prescrit n’est évidemment pas de la charcuterie de bas étage, elle est crue et sans hormones... Je précise pour mes copines sensibles que je ne soutiens évidemment pas le sieur von der Planitz dans son délire de prédateur. Vous imaginez-vous si des centaines de millions d’américains devaient manger de telles quantités d’animaux ? D’autre part, il est classique d’observer que des victimes d’épuisement chronique ont choisi un plan trop végétarien pour leurs forces vitales. Sur un plan purement nutritionnel, les viandes et assimilés demandent moins de travail de digestion. Je remercie au passage Peter d’Adamo, auteur du livre Régime des Groupes Sanguins. Par sa pourtant fantaisiste théorie, il a ouvert les yeux de certaines personnes qui avaient par éthique choisi un plan alimentaire inadéquat à leur profil biologique. Pour lui, les personnes du groupe sanguin O sont plus carnivores que les personnes du groupe sanguin A qui seraient des végétariens. Compte-rendu sur ce livre bientôt sur le site (début septembre). Illustrations de cuissons au four doux Page 8: tableau récapitulatif des durées de cuisson par pièce. Voici quelques illustrations, qui ouvriront les portes de votre créativité. Le pavé de boeuf Essayez-vous au bon vieux steak en cuisson si douce que le boeuf vous en remerciera. Ouf, il ne se sera pas sacrifié pour rien. La viande offre une tendreté et un goût incomparables. Même pressé, dorénavant, une fine fourchette initiée à la cuisson au four doux préférera jeûner plutôt que de déguster un steak poêlé à la va-vite. Placez le steak au four à 70°C, sans autre forme d’ensauçage. Laissez cuire une heure. Voilà. Après, quand on sera des chefs, on raffinera en l’oignant d’huile parfumée... Servez avec votre choix d’accompagnement: depuis la bonne laitue croquante du jardin jusqu’aux haricots verts vapeur accompagnés d’une petite échalote et de persil émincé. Mais, siouplaît, pas de frites sinon ce plat perd tout son sens en matière de qualité des graisses. Rosbif. 1h15 à 80°C pour 800 grammes. Coupez-le tout de suite sans laisser attendre comme avec un rosbif traditionnel. Servez idéalement sur un plat préchauffé au four doux en même temps que la pièce de viande, sinon elle refroidira trop vite. Je garde un rosbif trois à quatre jours au frais, et m’en lichette des tranchettes en en-cas... Carbonnades. 1h15 à 2 heures à 70°C, selon taille. Lorsque vous lamellez, coupez les morceaux dans le contresens des fibres pour garder la tendreté. Pavé en sauce. Les recettes de la petite Wildeisen (Fleisch sanft garen..., livre précité), allemande, sont un peu déçevantes pour un bec belge ou français. Inspirons-nous donc plutôt à nouveau d’Hervé This chez www.chefsimon.com. Quand on veut jouer « grande cuisine », on peut aussi accompagner le pavé de boeuf avec une « glace de porto ». Réduire jusqu’à un liquide sirupeux 25 cl de porto avec une échalote émincée. Détendre avec 10 cl de porto, puis ajouter de la glace de volaille ou de viande (glace: bouillon maison comme décrit dans la recette de Cuisine Nature n° 2 est cuit plusieurs heures sans couvercle pour obtenir la réduction). Réduire et enfin, ce qu’on attend tous: y fouetter 200g de beurre. On n’est plus ici dans la mouvance des aliments thérapeutiques (sauf pour l’âme...). Poêler d’abord? « M’man, il a pas la couleur habituelle, ton steak!» Voilà évidemment la remarque qui nous pend aux oreilles après nos premiers essais de cuissons douces. Il est l’heure de biaiser pour séduire le regard des enfants (même grands...). On poêle d’abord de tous côtés la pièce de viande quelques courts instants avant de le terminer au four doux. Plus de remarques familiales! La viande aura l’aspect extérieur grillé ET la texture incroyable. Je dispose de viande de boeuf cuite au four doux (ces bas morceaux peu chers qui restent tendres dès lors qu’ils n’ont pas vu de chaleur supérieure à 90°C). J’en intègre des lamelles dans mes petites salades sur le pouce. Vinaigrette maison, bien sûr, sinon ce n’est pas du jeu... Bien sûr, si vous êtes un crudivore «croyant», sautez cette étape. Dans le tableau de la page 8, je reprends une colonne pré-poêlage pour ceux d’entre vous qui choisissent cette voie-là. Poêler sans graisses Chez moi, c’est le grand chic parisien car j’ai la chance d’avoir reçu en démo une poêle de la marque Baumstal, par la grâce du distributeur belge Distribio. Cet excellent matériel permet de poêler sans graisse et sans diabolique couche teflonique. On est ici alors dans le cas de figure idéal: zéro virgule zéro graisse cuite pour bibi... La petite poêle Baumstal de 20 cm de diamètre s’achète en magasins bio (ou chez moi) et coûte 84 euros. Pas cher si l’on considère qu’elle est garantie à vie et ne perd pas son revêtement comme d’autres... que je ne citerai pas mais suivez mon regard... De la vraie cuisine en cuisson douce J’ai choisi de vous transmettre le plan « jules », c’est-à-dire la cuisine la plus simple qui soit car je ne suis qu’une cuisinière occasionnelle (la cuisine occupe mon esprit et mes mains 20 minutes par jour...). Si vous avez envie d’envolées plus chichiponpon, pour « jouer au cuisinier », vous vous inspirerez des recettes de Pol Grégoire publiées dans BioInfo (magazine Cuisine Nature nr 9 août 2004 - 5 gratuit belge en négoces de diététique). Pour ma part, j’adapterai bientôt en version douce la recette familiale du site Chefsimon.com: Les Boulettes de Viande au Madère. Les boulettes sont colorées sans matière grasse, on déglace au madère puis on laisse cuire au four doux, dans du Coulis de Tomate. Le pain de viande, les boulettes, le parmentier, la Sauce Bolognaise, la farce de pitta De la viande hachée peut aussi être cuite dans un four doux. On en farçira une Pitta en l’accompagnant d’un mélange de crudités de saison (carottes, chou blanc en hiver), d’un peu de vinaigrette, de Sauce Raita ou de Mayonnaise (maison, siouplait...donc crue aussi ). Ou on l’ajoutera après cuisson à un Coulis de Tomate pour en faire la Sauce Bolognaise qu’on inventée les belges en la croyant italienne. Ou on modèlera en Boulettes (voir photos ci-dessous) ou en Pain de Viande dont quelque petite tranchette viendra bien à point pour agrémenter une salade de pique-nique. Ou on roule en forme de grissini et on cuira en jerky (voir Jerky de Boeuf aux Herbes chez www.banlieusardises.com, réalisé au déshydrateur). Cette cuisson douce permet de n’utiliser que du boeuf sans que la farce ne soit trop sèche. Je cherche encore comment faire plus simple: je dépose les pièces de viande sans sel ni poivre ni huile sur la grille du four préchauffé à 70° ou 80°C selon ce que je cuis. Je laisse cuire en tendresse et voilà.. Le hachis de viande se cuit sur une feuille de papier sulfurisé, bien sûr... Quelques variantes plus cuisinières sont détaillées dans les recettes (voir par exemple la farce de filet de dinde p. 8). A retenir: ne pas trop saler ni trop charger en aromates comme pour des cuissons habituelles, vous regretteriez le goût trop fort qui en résulte. Serait-ce que la quasi-non-cuisson exalte tant les sels minéraux qu’ils sont plus présents? Appel à l’aide des chimistes.... Le filet mignon de porc Je ne snobe pas mon ami le porc, mais n’aimant pas cette viande je n’ai pas encore essayé beaucoup d’autres morceaux... Premier test: 4 heures pour un rôti de 800g. La viande reste rose après cuisson, mais elle est cuite. Elle est tendrissime et juteuse, sans que l’on ne doive lui faire des piqûres de jus d’ananas frais comme le suggère le chimiste Hervé This (la bromélaïne, enzyme de l’ananas frais, prédigère les fibres de la viande). On la tranche en quelques médaillons. Et pourrait même, tiens mais oui, accompagner d’une petite sauce Coulis de légumes ou Sauce au beurre blanc (où le beurre n’est pas cuit, si vous vous rappelez bien...) J’ai cuit lardons et hachis au four à 80°C. Je les intègre dans une pitta avec des légumes crus râpés et une vinaigrette maison. Je transforme aussi le hachis en boulettes pur boeuf en ajoutant un oeuf, du persil ciselé, une petite échalote émincée, du thym et une pointe de sel. Je modèle à la cuiller à glace et je cuis sur une grille une heure. J’utilise ces boulettes comme en-cas, émiettées dans mes pique-nique. Ou je les sers en grand classique de la cantine scolaire comme sur la photo de gauche (riz Basmati et fondue de tomates...). 6 - nr 9 août 2004 Cuisine Nature Quelle excellente idée de s’offrir des quasicharcuteries en cuissons respectueuses plutôt que de se remplir le ventre avec ... ceci... Mais vous vous rappelez bien sûr que l’essentiel de l’assiette quotidienne sera centrée sur ... cela... Photos ARS-USDA. Thank you guys Les côtelettes de porc Un seul essai à ce jour. L’hiver dernier, j'ai reçu une délicieuse choucroute bio en direct d'Alsace. Si c'est la cochonnaille et le souvenir des soirées en famille qui vous motive, il est quantité de recettes de choucroute sur le marché culinaire. Googlez donc. Ici, je vous propose une version que je trouve infiniment plus digeste et plus savoureuse aux papilles d'un amateur de cuisine nature, et surtout inratable. C’est une recette de choucroute sans cuisiner: des côtelettes de porc prédorées sont cuites au four doux (voir photo page 6). Après cuisson d’une heure et quart, elles sont servies accompagnées d'un peu de moutarde et de la choucroute à peine réchauffée en poêlon à tout petit feu pendant dix minutes avec un peu de vin blanc sec. On peut, mais on ne doit pas, ajouter des pommes de terre vapeur. Je sers bien sûr avec une petite sauce. Le petit goût sucré de la crème et son onctuosité me semblent indispensables pour compléter l'amertume et l'acidité du plat. Soit je réchauffe doucement un peu de crème fraîche au lait cru, soit je prépare la même sauce que pour la choucroute de la mer de Cuisine Nature n° 1, soit : échalotes hachées au vin blanc réduit + crème fraîche à réduire à tout petit feu + passer au chinois. Le porc cuit au four doux, même non salé non poivré, est méconnaissable: plus fibreux, plus sec du tout. C’est une recette pour jules débutant... Existe aussi en version végé: même sans la viande, le plat est déjà un enchantement mais vous n’oublierez pas la sauce à la crème qui tamponne l’acidité de la choucroute. Les lardons pour salade variée ou spaghettis carbonara Des petits lardons sont cuits trois quart d’heure au four doux: ils agrémenteront une salade d’épinards et pommes de terre ou ils seront ajoutés aux Spaghetti Carbonara (recette sur le site www.taty.be). On les ajoutera comme une pincée de protéines animales dans une pitta semi-végétarienne. Le magret de canard et autres volailles, le lapin Le magret de canard est le seul cas où il faut absolument poêler la pièce avant de cuire. Le gras des volailles, à mon expérience, produit une texture bien désagréable, presque gluante, en cuisson douce pure. Les cailles, poulets et autres volailles avec l’os n’ont, à mon goût, que peu d’intérêt en cuisson au four doux. Primo: la cuisson est longuissime (3h30 pour une cuisse de poulet, 6 heures pour un poulet entier!). Deuxio: la peau devient d’une texture peu agréable, la chair est un peu gélatineuse. Tertio: le goût n’en est pas une telle transmutation qu’avec les autres viandes. Technique. Dorer les magrets de canard dans leur propre graisse durant 2 minutes du côté gras. Cuire sur une grille, couche de graisse dirigée vers le haut. Question au public sur le principe du chou en deux minutes ou deux heures. La rumeur grand-mère veut que le chou ne soit digeste que cru ou cuit longtemps. On en observe la justesse au quotidien, mais ce geste a-t-il des fondements compréhensibles? Illustration trouvée sur le site de la B.N.F., exposition sur la Gastronomie Médiévale: la viande est cuite hors du feu, on doit y être à nos 80°C, non? Cuisine Nature Le maquereau frais et autres poissons Dans Le Cru Bien Tempéré, vous trouverez l’exquise recette inspirée du travail d’Hervé This: Saumon à l’Unilatérale au four doux, qui est en fait un pavé de saumon cuit au four doux sous son lit de petits légumes (page 26, oui c’et bien « sous »...) Ou un classique tartare de poisson (page 24) : Tartare de saumon en aumônière. Essayez aussi: le Carpaccio de Coquilles Saint-Jacques au gingembre (page 33) Ou les Filets de rouget crus marinés au vin blanc et citron (p. 37), recette que vous pourrez adapter aux sardines fraîches. suite page 9 nr 9 août 2004 - 7 Tableau de cuissons au four doux Morceau Pour les pièces dont je n’ai pas l’expérience, je me réfère au livre précité d’AnneMarie Wildeisen. Selon elle, les températures idéales sont de 80°C pour les grosses pièces et de 70°C pour les petites pièces. On peut baisser à 60°C pour garder au chaud. On a vu dans Le Cru Bien Tempéré comment étalonner le four pour être sûr de rester à la bonne température. Je ne serais pas plus catholique que le grand moufti car à ce jour j’ai testé deux thermomètres de bonne marque et ils diffèrent de 20°C. Alors, suisje à 70°C ou à 90°C ou à 80°C comme me l’indique le témoin du four ? Les cuissons au four doux sont difficiles à mener dans les fours au gaz car ceux-ci varient trop de température sur une heure. durée de poêlage préalable durée de cuisson à 80°C durée de cuisson à 70°C Agneau: gigot avec os ................................................... 10 min ............................. 4 h .............................. 65°C: 9-11h Agneau: gigot sans os .................................................... 4 min ............................... 2 h30 à 3h Agneau: côtelettes ou en dés ........................................ 1 min .................................................................... 30-45 min Boeuf: carbonnades ...................................................................................................................................... 2 h Boeuf: keftas (boulettes) de boeuf pur *1 ..................... 2 min .................................................................... 1 h Boeuf: steak ou contrefilet ........................................... 2 min .................................................................... 45 min Boeuf: entrecôte 400 g .................................................. 2 min ............................... 1 h Boeuf: rosbif 2 kg ......................................................... 5 min .................................................................... 3h à 4h30 (saignant ou rosé) Boeuf: rosbif 800 g ....................................................... 4 min ............................... 1 h15 à 1h45 (selon goût) Boeuf: rosbif 1,5 kg ...................................................... 4 min ............................... 1 h45 à 2h30 (selon goût) Boeuf: steak 200g ........................................................... 2 min .................................................................... 45 min Boeuf: carpaccio en roulades*2 ou en dés ................... 1 min .................................................................... 30-45 min Calamars en lanière ...................................................................................................................................... 1 h Canard: magret de 300g ................................................ 3 min + 1 min ................ 1 h15 .......................... 2h Mouton (trop fort de goût selon moi en cuisson douce) ............................................................................. 60-75 min Poissons en filet ou soles .............................................................................................................................. 35 min Maquereau ou autre poisson entier ..................................................................... 1 h15 .......................... 2h30 Porc: côtelettes (bof) ..................................................... 2 min .................................................................... 1 h15 Porc: lardons ............................................................................................................ 40 min Porc: rôti de 800g .......................................................... 5 min ............................... 4 h .............................. 6 h Porc: rôti de 500g .......................................................... 5 min ............................... 2 h30 Porc: filet mignon de 500 g .......................................... 5 min ............................... 2 h00 Veau: noix de veau ........................................................ 7 min ............................... 2 h30 .......................... 6 h Veau: escalope ou médaillon ........................................ 1 min .................................................................... 45 min Saumon (en «Bonbons» alias Jerky ou en pavé) .................................................... 1 h30 .......................... 5 h Volaille: blancs de poulet entiers ................................. 3 min .................................................................... 45-60 min selon taille Volaille: cuisses de poulet (bof) ............................................................................... 3 h30 .......................... 6 h Volaille: filet de dinde 500g*3 .................................................................... 3 ............................................................................. 2 h Volaille: foies de volaille .............................................. non ................................... 40 min Volaille: lanières teriyaki ............................................. non ................................... 1 h Volaille: poulet ou lapin1,5 kg coupé en deux ........................................................ 5 h .............................. 6 h *1 vaut aussi pour des Tomates Farcies au boeuf ou Farce de Pitta Quasi-Crue ou base Bolognaise ou Jerky de boeuf aux herbes (voir la recette sur le site www.banlieusardises.com: hachis aux herbes modelé en longues saucisses à sécher). 8 - nr 9 août 2004 *2 *3 imaginez des « oiseaux sans tête » (plat belge, paupiettes? en France) farcis d’une brunoise d’olives, ail et tomates fraîches et envoyez-moi vos tests. qu’on peut entailler et farcir de tapenade ou petits légumes. Cuisine Nature Physico-chimie des viandes à basse température: Comment ça marche? Il faut cuire assez haut pour dissoudre le collagène sans perdre l’eau des chairs ce qui conserve à la viande sa tendreté et sa jutosité, dit le chimiste (guess who?). Il doit y avoir plus, tout de même, car sinon pourquoi ces viandes en cuisson douce ne demandent-elles aucun assaisonnement ? Un carpaccio ou un tartare, même basé sur la meilleure des viandes, est peu goûteux si on n’ajoute pas sel, épices, parmesan, que sais-je encore... Un steak grillé ou poêlé exige aussi un peu d’agrément pour être aimé. Une viande cuite au four doux, sans sel, sans poivre, sans huile sera un vrai délice sans autre forme d’assaison-nement. Je ne sais comment le fait de consommer les protéines animales crues ou quasi-crues peut les rendre plus digestes*1. C’est une observation sur le terrain des crudithérapeutes depuis le bon docteur Henry Bieler dans les années 1920. Il n’y a pas de recherche scientifique rigoureuse à ma connaissance. Malgré leur indéniable bonne volonté, les promoteurs de la crusine (cuisine du cru, bien vu !) sont piégés par leur désir apostolique. Les allégations scientifiques qu’ils incantent pour justifier leurs observations sur le terrain n’ont pas grand chose de rigoureux. Imaginez qu’une ménagère comme moi peut démonter ces arguments en trois lignes... Tout poisson entier comme le maquereau (exquis et si peu cher en saison) ou le bar de ligne des fins connaisseurs, tout pavé de poisson comme le saumon suivra la même procédure simplissime pour être transmuté sans coup de main, sans talent séculaire: posé sur la grille du four préchauffé à 80-85°C, il cuira environ 1 heure. Sans huile, sans sel, sans poivre. Servez avec un filet d’huile d’olive, un trait de jus de citron, des légumes frais et croquants. C’est un repas de roi et il ne faut même pas être cuisinier pour le réussir! Le poisson ne se pré-poêle pas, à ma connaissance. Les poissons entiers méritent quelques petites entailles sur les côtés pour accélérer la cuisson. Les soles moyennes, plus fines, ne cuiront que 30 minutes tout comme les fins filets de type cabillaud. Exemple du maquereau. Placez les poissons, entaillés de trois coups de couteau sur chaque côté, sur la grille du four préchauffé à 80°C. Versez 1 verre à liqueur d'eau dans la lèchefrite. Laissez cuire une heure à une heure quart. Vérifiez la cuisson: si les poissons sont encore roses à l'arête, c'est trop tôt. Faisons plus simple et plus humble: vérifiez sur vousmême le résultat d’une consommation de viandes et poissons crus ou quasi-crus. Cela se fera « sentir » tout naturellement... au travers des diverses odeurs corporelles... Sur le site de Chefsimon.com, Hervé This, initiateur de la gastronomie moléculaire en France et promoteur des cuissons douces chez les chefs français, communique recettes et articles sur le sujet. Un extrait de sa recette Eventail de viandes sur ce site: « (...) la connaissance des transformations de la viande chauffée donne des idées : à 55°C, la myosine (une des principales protéines des cellules musculaires) commence à coaguler ; le collagène commence à se dissoudre; à 66°C, les protéines sarcoplasmiques, le collagène, la partie globulaire de la myosine coagulent ; à 70°C, la myoglobine ne fixe plus l’oxygène, et l’intérieur de la viande devient rose à 79°C, l’actine coagule ; à 80°C, les parois cellulaires sont rompues, et la viande devient grise ; à 100°C, l’eau est évaporée et la viande perd sa tendreté ; à une température supérieure les réactions de Maillard engendrent des produits bruns, savoureux et aromatiques. » en français familial: empêcher les putréfactions intestinales (pardon des détails) qui sont le lot de certains carnivores excessifs *1 Si vous laissez cuire trop longtemps, cela ne provoquera pas les soucis habituels de cuisson trop longue, où les poissons deviennent secs et/ou caoutchouteux. Chouette alors ! Parfois je préfère une version un peu plus sèche: sans eau dans la lèche frites, cela prendra presque 2 heures. Le maquereau coûte ici en Belgique trois francs six sous, il semble délaissé. Trop gras? Trop plouc? Qui saura? Il est délicieux après cuisson au four doux. Dans le prochain numéro, je propose d’ autres recettes de cuisson à basse température pour les viandes ainsi que Les Pétales de Tomates au four doux et autres légumes confits. Le coin des gastronomes Saint-Jacques aux poireaux, Carré d’agneau et ses légumes confits, Pot de Crème au Foie Gras... Les plus gastronomes d’entre vous se régaleront d’idées de recettes basse température tion Escoffier (recettes du en surfant sur le site de la Fonda Fondation stage de février 2000 à - www.fondation-escoffier.org). La dernière mode semble de cuire dans des sacs sous vide à 80° ou 90°C selon les aliments avec contrôle strict de degré d’humidité du four. C’est d’un chipot, les amis! J’y ai même découvert (mais pas testé) qu’on peut cuire des quartiers de pommes 45 minutes à 95°C (voir la recette de Pommes Confites et Caramélisées) ou des poires entières 1h30 à 90°C (Poires Soufflées en chaud-froid). Ce n’est pas une visite pour les Jules ni pour les Purs du Cru. Illustration: « Mettre les endives à cuire sous vide avec sel, beurre, jus de veau et le champagne réduit pendant 1 h à 95 °C. Sortir les endives du sac, les mettre à colorer dans une plaque pendant 15 min. à 250 ° C. » Cuisine Nature nr 9 août 2004 - 9 Mon père disait... Servan-Schreiber a dit... Dans son best-seller « Guérir... , le docteur ServanSchreiber relaye avec enthousiasme la mode américaine actuelle qui veut que les acides gras oméga 3 soient la panacée universelle. Le docteur Barry Sears, concepteur du régime The Zone Nutrition très médiatisé aux Etats-Unis, grand théoricien des voies métaboliques des prostaglandines, fait des mains et des pieds depuis quelques années auprès des autorités nutritionnelles pour faire inclure dans la pyramide alimentaire officielle les oméga 3. Que penser de cette mode ? Est-il si anodin de surdoser en oméga 3 la ration lipidique quotidienne simplement parce qu’on en observe les bienfaits dans un premier temps ? Si l’on prenait le bon chez nos amis américains et pas le pire (la sursimplification)? J’ai à votre disposition un kilomètre deux cent de documentation en faveur des oméga 3 et un kilomètre seulement les accusant d’entretenir les situations inflammatoires. Qui oserait encore faire un choix définitif dans ce fouillis ? A l’inverse des professionnels du domaine, je ne fais partie d’aucun groupe. Electron libre de la nutrition, que risquéje à balancer? Allons-y. Les oméga 3 sont des médicaments et devraient être utilisés comme tel. Depuis deux ans que cette mode des oméga 3 en gélule nous submerge, j’ai rencontré des dizaines de personnes « sous » oméga 3 pour divers troubles, dont psychiatriques. A ce jour – et vous êtes bien conscients que cela n’a pas de valeur scientifique — PAS UNE SEULE de ces *1 Oméga 3, 6 ou 9, graisses saturées, etc: c’est quoi? La plupart des abonnés à ma petite bafouille sont possesseurs de mes livres. Pour un point complet sur les saturés/mono- et polyinsaturées, on relira les paragraphes ad hoc : pages 96 à 103 de Cuisine Nature ... à Toute Déferlante récente sur les oméga 3*1 ! Ce type d’acide gras est essentiel à notre santé physique et mentale. Voilà qui est un fait acquis, confirmé par certaines études scientifiques et l’observation sur le terrain — ne fût-ce que par la longue pratique de la doctoresse Kousmine dans l’utilisation d’oméga 3 alimentaires. Est-il évident que l’on puisse surdoser la ration en toute impunité ou même se shooter aux gélules de poisson, riches en oméga 3 ? personnes ne m’a témoigné d’un effet franchement positif, alors que je peux citer quantité de personnes qui ont profité d’un ajout ALIMENTAIRE sous forme de graines de lin ou d’huile de colza (voir encart page 14). Je vous propose aussi de relativiser l’enthousiasme d’un Servan-Schreiber par des informations moins naïves, comme l’article paru dans Le Canard Enchaîné du 14 avril 2004 (copie ci-contre) ou dans Le Monde du 31 mars 2004 sous le titre « Le vrai et le faux des oméga 3 ». Les scientifiques témoignant dans cet article se montrent très modérés en concluant que rien ne permet de prouver l’utilité des oméga 3 en psychiatre. Il pourrait s’avérer dans quelques années que ces oméga 3 soient plus délétères que bénéfiques s’ils sont balancés dans le ventre du sujet sans autre forme d’examen. «Mais, ’Pa, j’croyais que...» disait l’enfant, à quoi mon père répondait systématiquement « Laisse donc croire les béguines. Ici, on vérifie ». On verra dans le prochain numéro de Cuisine Nature (octobre) un point plus documenté sur cette mode des oméga 3 (pharmaceutiques ou alimentaires). En attendant, basez-vous sur les sources alimentaires variées qui s’offrent à tout occidental qui veut bien chercher (page 14). Et modérez vos élans (voir encadré Illustration sur le terrain, même page) . Vapeur, page 72 de Le Cru Bien Tempéré et pages 35-36 d’Une Cure Anti-Fatigue. Oméga 3 et 6 sont des termes familiers pour les termes de « acide alphalinolénique » et « acide linoléique » utilisés par les gens sérieux qui arrivent à prononcer acide désoxyribonucléique sans éternuer. Moi j’ dis « ADN ». Piège des compilations d’études scientifiques Dans les media orientés santé depuis les plus sérieux jusqu’aux plus légers, on ne compte plus les articles commençant par « le consensus actuel indique ... » ou « la plupart des recherches sérieuses, publiées dans les plus grands journaux scientifiques, confirment que... ». A la faveur d’internet et de ses bases de données médicales si faciles à consulter, il est devenu très tendance de produire de l’esbroufe à coup de compilations d’études scientifiques sur n’importe quel sujet donné. Or, la documentation internationale est si vaste et si variée que l’on peut démontrer avec autant de rigueur que la dioxine est un puissant poison qu’assurer qu’elle est anodine. Le même petit jeu s’adapte à toutes les molécules, bien sûr. D’autre part, les compilations se basent sur les résumés (abstracts en anglais). Or ces résumés ne reflètent pas toujours les résultats précis de l’étude. De l’avis des chercheurs euxmêmes, ce genre de dérive – un résumé plus affirmatif que cité dans l’indispensable bimestriel What Doctors Do Not Tell You (www.wddty.co.uk) - travail de Ralph G. Walton, président du Center for * 10 - nr 9 août 2004 l’étude résumée – est difficile à éviter car ce genre d’étude est, très souvent, financée par une multinationale, laquelle apprécie qu’on lui présente un rapport sur investissement correct... Selon l’étude sur le sujet publiée en 2001 dans une revue scientifique, 46% des résumés d’études publiées dans les revues internationales ne correspondent pas aux résultats de la recherche qu’ils préfacent. Illustrons une autre dérive par un coup d’oeil latéral sur un des sujets qui fâchent: l’aspartame (substitut de sucre utilisé dans les sucrettes des récidivistes de régime). Si l’on corrèle le résultat des études sur l’inocuité ou la dangerosité de l’aspartame aux sources de financement des études, on obtient ce qui suit*1. Sur 74 études financées par l’industrie, cent pour cent d’entre elles concluent à l’innocuité de cet additif. Sur 90 études provenant de sources indépendantes, 92% d’entre elles ont identifié un risque pour la santé lié à la consommation d’aspartame. Behavioural Medecine au Département Psychiatrique du Collège de Médecine des Universités du Nord Est de l’Ohio... Ouf ! Cuisine Nature Mes cours pratiques et théoriques automne 2004 Cuisine nature pour les personnes pressées (atelier pratique - recettes santé réalisées en 20 minutes chrono) Graines de gourmands (atelier pratique - recettes familiales à base de graines germées) H à Rixensart de 18h30 à 21h mardi 12 octobre (cours 1), 26 octobre (cours 2), 16 novembre (cours 3), lundi 29 novembre (cours 4); H à Nivelles le lundi 25 octobre de 11h à 13h30, H ou à Avioth/Virton le vendredi 26/11 de 18h30 à 21h0 H ou à Sauvenière (25 novembre, 11-13h30) H ou à Sauvenière 11h à 13h30 jeudi 7 octobre (cours 1), 21 octobre (cours 2), mardi 9 novembre (cours 3), jeudi 25 novembre (cours 4), mardi 7 décembre (cours 5); Cours théorique de nutrition Alimentation saine à ma mesure H ou à Anderlecht 18h à 20h30 lundis 4/10 & 15/11 (cours sur mesure, tél. N. Couvreur 02-523 87 85 ) Manger bien sans cuisiner (atelier pratique spécial Jules) H à Nivelles de 14h à 18h00 les samedis 9-10 (cours 5) et 20 -11(cours 6). Nouveau cycle dès le 4 décembre 2004. Conférence Les graines germées ou « Des compléments alimentaires sous forme de pilules ou de graines germées? » à Namur (salon bio Valériane) le 4/9 à 11h. Pas de réservation et mieux encore: gratuit! Aussi la conférence Une cure H à Sauvenière (Gembloux) les mercredis 27 octobre, 10 et 24 novembre de 19h30 à 22h ou H à Daverdisse, les samedis 2/10, 16/10 et 6/11, de 14h30 à 17h Conférences et Forums Cuisine nature anti-fatigue, à Perwez 28 septembre 19h30. Infos chez ARF 019/58.83.66. Forum Cuisine Nature (débat à thème ouvert) à Daverdisse : samedi 25/9 13h-15h30. 13 euros. Réservation svp. Les Forums auront aussi lieu à Rixensart les lundis 18 octobre, 8 novembre, 6 décembre 18h30- 21h. Aussi les jeudi 28 octobre et 9/12 de 18h à 20h30 à Daverdisse. Extrait du Canard Enchaîné du 14 avril 2004. Clin d’oeil à mes copines qui me reprochent d’oser critiquer leur joli coeur de D.S.S.: après l’avoir lu, entendu et vu, je ne crois pas qu’il soit malhonnête. Il est juste plus naïf que la moyenne et, chose étonnante de la part d’une grande pointure, croit qu’il n’y a qu’une seule bonne réponse par question. Cuisine Nature nr 9 août 2004 - 11 Confiture de pêches à la vapeur douce HI « Délicieuse, ta confiture ! C’est à quoi ? » Que dieu me préserve de recevoir de tels compliments (entendus autour d’une table d’hôtes dite gastronomique, en France). Du temps de ma mère, pour que les fruits « prennent » en confiture, il fallait ajouter beaucoup de sucre et cuire longtemps. Et alors... macache les arômes du fruit! Pour contourner la difficulté, je m’inspire ici de la technique inventée par le regretté Jacques Manière, grand cuisinier à la vapeur douce — et ce sans utiliser le cher matériel qu’il vendait à cet effet. Une délicieuse confiture est amorcée à la vapeur douce et terminée à l’aide d’un gélifiant bio à base de pectine naturelle (pour pouvoir ne cuire qu’un instant ces bonbons de paradis). Elle est inratable, malgré sa faible teneur en sucre. Faites macérer une nuit avec un peu de sucre les fruits pelés, dénoyautés et taillés en dés. Faites-les cuire à la vapeur douce d’un jus de pomme. Faites réduire le jus quelques minutes supplémentaires. Rassemblez le tout, ajoutez la pectine en poudre et 30% du poids des fruits en sucre. Un coup d’ébullition et hop, j’empote. n JOUR 1. MACÉRATION. Dans une grande terrine, laissez macérer pendant douze heures, au frais, les pêches dénoyautées et coupées en dés. Ajoutez 200 grammes de sucre. Couvrez pour éviter les visites de mouches et placez dans un endroit où les fourmis ne le trouveront pas ! o JOUR 2. CUISSON AU JUS DE POMME ET À LA VAPEUR DOUCE. Versez dans le fond du cuit-vapeur un jus de pomme. Dès que le jus bout, faites cuire 5 min. à la vapeur douce les pêches que vous aurez égouttées de leur jus de macération. Gardez ce jus pour le point 4. Les pêches seront rapidement cuites. N’hésitez pas prolonger un peu la cuisson à la vapeur: il faut que les fruits soient compotés, quand même, sinon ce n’est pas une confiture! Cette technique s’adapte à toutes les confitures ou marmelades. Voir aussi cicontre la technique pour une Gelée de Groseilles minute. Ma version Marmelade encore plus minute Finies, les longues après-midi de confection de confitures : sur un coin du feu, pendant que l’on cuit un repas, on peut tournicoter une gelée ou une marme- 12 - nr 9 août 2004 Après ces cinq minutes, ôtez le panier perforé et gardez-le sur une autre casserole: ça goutte! p STÉRILISER LES POTS. Pendant ce temps, commencez à stériliser les pots de confiture dans une casserole d’eau bouillante ou au four à 150°C (10’). NB Après passage au four, n’oubliez pas de les laisser tiédir un instant, faute de quoi ils risquent d’exploser lorsque vous y versez la confiture bouillante. Les confitures peu sucrées conservent aussi longtemps « au noir » que les autres versions, mais dès qu’elles sont ouvertes: zoup, au réfrigérateur, où elles ne tiennent que 3 semaines environ. lade en moins de deux et l’empaqueter sans paraffine. Il m’importe peu de garder les morceaux de fruits comme dans la recette ci-dessus, ce sont les parfums qui m’intéressent. Voici donc une version encore plus rapide. Je mouline en douceur les pêches dénoyautée, sans les faire macérer une nuit. Je cuis ce coulis cinq minutes en casserole ordinaire avec un jus de citron et le sucre.J’ajoute la pectine naturelle. Je laisse bouillir une minute Cuisine Nature 2 kilos de pêches (poids dénoyauté) – 600g de sucre CQF de gélifiant* - jus de pomme frais ou en bouteille (version la plus originelle possible, pommes saines, sans additifs ni conservants) - jus de citron * J’utilise du Marmello n° 2, pectine naturelle d’agrumes, que l’on achète en Belgique dans les magasins de produits naturels. «CQF»: Ce Qu’il Faut. q PRISE EN GELÉE. Versez dans le fond du cuit-vapeur le jus dégagé par la macération des pêches ainsi que les pêches en dés. Ajoutez le jus de citron et le reste du sucre (soit 400 grammes). Portez doucement à ébullition pour permettre au sucre de fondre. Ajoutez le gélifiant en poudre, délayé dans quelques cuillérées de sucre pour éviter les grumeaux. Laissez cuire à feu fort pendant une minute (ou plus, en fonction de la marque de votre gélifiant) en tournant toujours. Versez dans les pots stérilisés, que vous retournez dix minutes pour que la confiture encore bouillante élimine les derniers petits microbes qui seraient restés. supplémentaire en tournant régulièrement à la cuiller en bois. J’empote et voilà. Tous les matins je me régale d’une marmelade au goût qui me ravit autant qu’un sorbet et me rappelle la douce caresse des vrais fruits d’été. Variantes Adaptez cette recette aux fruits des bois que vous glanez en forêt, ou encore aux fruits des prochains mois comme: les Comment y-z-osent? Lors d’une récente émission gastronomique sur France Inter, Jean-Pierre Coffe, un peu échauffé sur le sujet, interroge un producteur de pêches sur le sujet des pesticides. Accrochez-vous à votre chaise, voici ce que j’ai entendu de la bouche de lou ravi: « Mais, cher monsieur, vous utilisez bien des médicaments vousmême, non? Nous ne faisons rien d’autre »... Suit un discours lénifiant et paternaliste, dont on sent qu’il est dicté par les industriels des intrants. D’où diable les marketeurs tiennent-ils que le consommateur dispose d’un mûres en août/septembre, les prunes et mirabelles d’août/septembre, le sureau de septembre etc. Pour l’hiver, je transmettrai dans le nr 12 une recette de Marmelade d’Oranges (en trois jours). Qualité des pots Si vous récupérez des pots en verre du commerce, ils seront lavés plus que soigneusement car vous ne voudriez pas d’une marmelade qui goûte la moutarde, non ? De plus, il faut éliminer tout couvercle qui porterait la plus minime trace de rouille sinon votre confiture risque de ne pas conserver correctement. Du sucre brun pour les confitures? Le bruit court que seul le sucre blanc garantit les bonnes confitures. J’utilise depuis longtemps du sucre complet bio en cristaux et on se régale! Nnnnon, Jeanine, pas de la cassonnade... Autres adjuvants sucrés: jus de fruit, miel, fructose Cette recette-ci utilise le jus de pomme comme adjuvant sucré. Il est d’ailleurs possible de réaliser des confitures totalement sans sucre. Pour preuve, le traditionnel « poiret » belge ou sirop de Liège, qui est du pur extrait de poires, de pommes et de dattes cuit très, mais vraiment très quotient intellectuel de moins trois ? Je me suis sentie insultée. Suis-je donc la seule? Cet argument de la polymédication aveugle est d’une telle idiotie ! D’abord je ne prends pas de médicaments (même dans mon cas de multiples atteintes soi-disant incurables). Et même si c’était le cas, je n’en prendrais pas avant d’être malade ... et je ne badigeonnerais pas mon voisin avec mes choix contrenature. En outre, je ne prendrais des médicaments que si je n’avais pas d’autre solution intelligente, basée sur un raisonnement informé, ce qu’on appelle en agriculture le bio ou la biodynamie... longtemps pour n’en conserver que les sucres. La teneur totale en sucres du sirop de Liège peut paraître élevée (50%), mais il s’agit là du sucre naturel des fruits - que je vous propose de comparer avec la composition d’une marmelade du commerce : 48% de sucres dont 6% du vrai sucre des fruits et 42% de fructose ajouté (donc de l’amidon de maïs modifié, plus rien à voir avec le fructose originel). Les personnes vraiment sensibles aux sucres, même bio, comme les victimes de la maladie de Crohn ou de la recto-colite ulcéro-hémorragique, prépareront une confiture en remplaçant le sucre de la recette par du vrai miel. Le prix accru de cette préparation maison ne pose pas de problème puisque, de toute façon, ils ne peuvent pas en manger beaucoup ! On trouve aussi couramment des purées de fruits commerciales sans sucre artificiel ajouté. Celui-ci se reconnaît car son nom se termine souvent en -ose. Ces purées pur fruit sont fabriquées à partir de jus de raisin concentré. Elles se placent sur le même piédestal que les confitures au miel ou le vrai poiret décrit ci-dessus car, dépourvues de polysaccharides du sucre ou fructose et riches en vrais fruits, elles sont autorisées même pour les victimes de Version Gelée de groseille express, à adapter au sureau (septembre) Il est encore possible de trouver des groseilles en août. Allons-y. Je lave rapidement sous l’eau courante les bons fruits de mon jardin. J’élimine sans tendresse les moindres signes de moisissures. J’égrène les groseilles à la fourchette ou à la main. On peut s’en passer, mais le goût sera un tantinet plus âpre. Moi, j’aime pô. Je centrifuge les groseilles car l’ancienne technique de ma grand-mère m’inspire peu : faire éclater les groseilles à la vapeur, puis les tordre dans une étamine, voilà qui prend bien du temps et qui me poisse les mains. Le mode d’emploi de certaines centrifugeuses (mon ancienne Braun, par exemple) interdit de centrifuger les groseilles. Les extracteurs de jus de type Matstone réalisent Cuisine Nature colopathie aggravée (voir le Régime des Glucides Simples dans Cuisine Nature n° 12, patience !). Cette astuce évitera aux personnes fragiles de se faire entuber par les publicités pour le fructose, qui concourt sur le même pied que le sucre blanc. Il a le même effet sur la glycémie des fatigués, c’est aussi un ennemi du foie et il entretient les fermentations intestinales tout comme le sucre. Hypoglycémie Une excellente confiture de ce type, même peu sucrée, même à base de fruits sains et de miel, pourrait très bien ne pas convenir à certains tempéraments, j’ai nommé : les hypoglycémiques ou « intolérants aux sucres ». Un dossier entier leur est consacré dans un des dossiers de curieux sur le site. Retenez, cher prédiabétique (car c’est bien l’autre appellation de votre maladie, non?), que le petit goût sucré que vous aimez tant doit toujours suivre un repas complet : c’est-à-dire un repas qui contienne des graisses de qualité et des protéines. Jamais à jeûn et jamais sans gras, donc. Si la tartine confiture est votre choix du matin, elle doit être accompagnée de bon beurre et d’un oeuf à la coque, par exemple. Cela changera du tout au tout l’effet du sucre sur la glycémie. cette opération en 30 secondes (et 20 secondes de nettoyage...) mais je ne voudrais pas agacer les gourmands qui n’auraient pas investi de gros sousous dans cette machine. Je cuis ce coulis une minute avec un jus de citron, le sucre et la pectine aturelle (le Marmello n° 2). Les groseilles seules donnent parfois un fade résultat. Je leur offre alors comme compagnes de pot des framboises. Je ne lave pas ces dernières. Je les équeute simplement car elles perdraient tout leur arôme dans le lavage. nr 9 août 2004 - 13 Aliments frais aux justes proportions oméga 6/3 Vous êtes bien protégé en matière de doses d’acides gras essentiels oméga 3 et 6 dans les justes proportions respectives si vous consommez l’une ou l’autre des catégories ci-dessous. Cette page est la suite pratique de l’article de la page 10: «Mon père disait... Servan-Schreiber a dit...» H Les poissons gras qui fréquentent encore les mers profondes. Voilà qui fait sauter hors de votre assiette les saumons d’élevage car ceux-ci composent 90% de l’offre au consommateur à ce jour, mais qui vous permet de vous ressourcer en sardines et maquereaux en boîte... Illustration sur le terrain Mon amie Brigitte a suivi une série de cours d’alimentation saine chez un jeune enthousiaste. Elle assaisonne la salade à l’huile de colza VPPF. Elle consomme viande et oeufs bio, moultes salades et légumes à feuilles vertes. Elle s’astreint à deux portions de poissons gras par semaine et est devenue accro aux noix. Comme elle est fatiguée, elle vient de s’auto-supplémenter en gélules d’oméga 3. Arrêtez Brigitte! V’là qu’elle outrepasse les limites au-delà desquelles les oméga 3 deviennent ... PRO-inflammatoires au lieu de la protéger contre les rouilles diverses de la société moderne et de son âge venant... H Les oeufs de poules qui courent en plein air et picorent. Vous n’avez pas besoin de ces oeufs de poule affichant “oméga 3”qui goûtent la mer (poules de batterie à l’alimentation supplémentée en farines de poisson). Ça me coupe l’appétit au petit-déjeûner, ces parfums-là dans mes oeufs à la coque. H La viande de boeuf quand la bête a couru et pâturé au moins les trois derniers mois de sa vie (je n’ai les chiffres que pour le boeuf pour l’instant, mais je vous ferai part de mes prochaines recherches sur les autres viandes). H Le beurre et tous les laitages produits dans les mêmes conditions, qui vous apporteront en plus d’autres précieux acides adjuvants de santé (myristique, etc.). H L’huile de lin, l’huile de colza et l’huile de noix V.P.P.F. (et incuites) ou mieux encore les noix de Grenoble ou les graines de lin, avec une préférence toute particulière pour ces dernières en raison de leur haute teneur en précieuses lignanes anti-cancer (toujours incuites, svp). H Les légumes à feuilles vertes et les salades charnues ou le pourpier (malgré qu’ils constituent un apport minime). H Les gélules d’huile de foie de morue — qui sont très faiblement dosées en oméga 3 ... mais c’est justemen ce qu’on cherche ! Ces apports sont encore considérés comme organiques par le corps et non comme médicament. Si, cas rare, vous êtes déficient en un enzyme spécifique utile pour dégrader ces précieux oméga 3, il suffira d’une bonne petite cure anti-fatigue de quinze jours pour rallumer les circuits endormis. Pendant ce temps, aidez-vous d’oméga 3 en gélules. «Pendant ce temps» dit-elle... Pas de grammage ici, chers amis. On entrerait alors dans de la gamme « boutiquier de ma santé ». Le roi est toujours aussi nu et je le redirai sous une autre forme. Malgré les grandes envolées surchargées de chiffres et de statistiques que vous lirez dans l’un ou l’autre magazine, un vrai nutritionniste muni de quelques heures de vol vous mettra en garde à l’encontre celui qui vous fait croire qu’il est possible d’évaluer des quantités individuelles. S’il existait un prix Nobel de nutrition, le meilleur des lauréats ne pourrait prédire le devenir dans votre corps de la pomme que vous mangez en me lisant. On ne peut que supposer... Rappel. Outre que nous ne sommes pas égaux en matière de combustion cellulaire et d’équilibre hormonal, ce ne sont pas les éléments individuels (autant de grammes de protéines ou de graisses...) qui comptent mais bien les interactions entre les divers nutriments apportés par l’assiette. Ne comptez pas les milligrames d’oméga 3, ce serait vain: n’est considérée comme nutrition durable que la juste proportion entre tous les apports d’acides gras et les enzymes présents pour les décomposer. Je m’essaierai à un exposé plus détaillé sur ce sujet dans le prochain numéro. Sommaire ................................................ 1 PRINCIPES DES CUISSONS AU FOUR DOUX .... 3-5 PHYSICO-CHIMIE DES VIANDES À BASSE TEMPÉRATURE ....................... 9 OMÉGA 3 FAIT DU GRAS ........................ 11 OÙ TROUVER LES OMÉGA 3/6 ? .............. 14 FIABILITÉ DES COMPILATIONS D’ÉTUDES SCIENTIFIQUES ................... 10 MON PÈRE DISAIT - D.S.S. A DIT ............ 10 LES DATES DES PROCHAINES ACTIVITÉS .......... 11 ÉDITO Cuisine Nature Rédaction et éditeur responsable: Taty Lauwers, 11 allée du Mont Cheval, B-1400 Nivelles.Textes et recettes © Taty Lauwers. Se vend uniquement par correspondance. Modalités d’abonnement dans le numéro 7 en votre possession ou en annexe à ce specimen. 14 - nr 9 août 2004 11 allée du Mont Cheval B-1400 Nivelles tél: +32-(0)67-84 11 22 Cuisine Nature TARTINES LÉGÈRES AU FROMAGE FRAIS 8 VARIANTES ............................... P. 2 BOUILLON À LA CHINOISE ET VARIANTES, ...... RISOTTO AU MAGRET DE CANARD, SALADE DE PIQUE-NIQUE .................. P. 4 PAVÉ DE BOEUF, ROSBIF, CARBONNADES .. P. 5 PAIN DE VIANDE, BOULETTES, PARMENTIER, SAUCE BOLOGNAISE ....... P. 6 CÔTELETTES DE PORC (POUR CHOUCROUTE), LARDONS, MAGRET DE CANARD, ......... P. 7 TABLEAU DES CUISSONS FOUR DOUX ........... P. 8 CONFITURE DE PÊCHES À LA VAPEUR DOUCE CONFITURES ET MARMELADES MINUTE PEU SUCRÉES ........................ P. 12-13 Annexes sur www.taty.be/Doc [email protected] fax: +32-(0)67-22 10 01