Rimbaud : péosies complètes

Transcription

Rimbaud : péosies complètes
DOSSIER PEDAGOGIQUE A DESTINATION DES ENSEIGNANTS DE
5e ET 6e SECONDAIRE
L’ouvrage « Poésies complètes » d’ Arthur Rimbaud (Paris, 1895) à l’exposition « Ecrivains :
modes d’emploi. De Voltaire à bleuOrange »,
Musée de Mariemont, 02-11-2012 – 17-02-2013
© Musée royal de Mariemont
Conception : Clara Vignola, dans le cadre du cours de
Médiation muséale et patrimoniale (Professeurs M.-E. Ricker
et M.-C. Bruwier), UCL, Année académique 2011-2012.
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Table des matières
1. ...................................................................................................................................................... C
Connaître Rimbaud et son oeuvre ................................................................................... p. 3
1.1 ....................................................................................................................................................
La biographie ....................................................................................................................... p. 3
1.2 ....................................................................................................................................................
Description de l’œuvre ......................................................................................................... p. 4
2. ...................................................................................................................................................... L
L’art à l’époque de Rimbaud ............................................................................................ p. 5
2.1 ....................................................................................................................................................
L’impressionnisme : l’instant et le passage ........................................................................... p. 5
2.2 ....................................................................................................................................................
Le symbolisme ..................................................................................................................... p. 6
3. ...................................................................................................................................................... L
La presse ........................................................................................................................... p. 7
4. ...................................................................................................................................................... R
Rimbaud et les poètes maudits ........................................................................................ p. 7
Annexes .................................................................................................................................... p. 8
Bibliographie ......................................................................................................................... p. 16
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Ce dossier pédagogique, adressé aux enseignants de 5e et 6e secondaire, s’attarde sur
l’ouvrage Poésies complètes d’Arthur Rimbaud, présenté à l’exposition Ecrivains : modes
d’emploi. De Voltaire à bleuOrange. Il vise principalement à établir une continuité entre une
éventuelle visite et les activités en classe, en donnant des outils pour susciter l’intérêt des élèves
envers l’exposition, ainsi que pour développer leur curiosité vis-à-vis de la figure de l’écrivain, de
son oeuvre et du contexte l’entourant. De plus, afin de prolonger la visite au musée, cette fiche
propose des pistes d’exploitation des différentes thématiques liées à l’œuvre. L’objectif est de
connaître concrètement un homme et son époque : le poète n’est pas une figure isolée, mais il
est en relation avec des personnes, des événements et des lieux qui ont caractérisé son
existence.
1. Connaitre Rimbaud et son oeuvre
1.1 La biographie
Arthur Rimbaud naît en 1854 à Charleville, dans un milieu modeste. Son père quitte le domicile
familial en 1860. L’auteur passe une enfance triste, auprès d’une mère bigote et sévère.
Rapidement, il s’illustre par ses succès scolaires. Elève doué, il attire l’attention de son professeur
de rhétorique, Georges Izambard, qui encourage ses premiers essais poétiques. De caractère
impulsif, épris d’aventures, Rimbaud fugue à plusieurs reprises, exalté par les événements qui
secouent la France de l’époque. De ces fugues découle une poésie du voyage, célébrant la
sensation et la communion avec la nature, qui viennent néanmoins côtoyer les poèmes colériques
d’un adolescent outré devant l’injustice sociale, ou en proie au mal-être de la puberté. Il refuse
finalement de retourner à l’école et part à Paris, attendu par Paul Verlaine, déjà convaincu par les
quelques poèmes envoyés. Il commence dès lors à fréquenter la communauté littéraire parisienne,
où il choque autant qu’il fascine. Rapidement isolé en raison de son insolence et des jalousies
suscitées par son talent, Rimbaud entretient une relation avec Verlaine. Toutefois, en février 1872
il quitte Paris pour rentrer à Charleville, lassé du conflit avec la belle-famille de son compagnon et
déçu par le milieu des lettres. En juillet 1872 Verlaine rejoint Rimbaud à Bruxelles ; les deux vont à
Londres, où ils s’essayent à l’opium et à l’alcool. La liaison avec Verlaine se clôt en juillet 1873,
lorsque Verlaine tire sur son amant. Ce dernier s’installe donc à Roche, chez sa mère. A partir de
1875, il renonce définitivement à la poésie. Il se consacre aux voyages aventuriers et à l’étude des
langues étrangères. Il voyage de Java, à la Scandinavie, en passant par Chypre ; il fait différents
travaux et il fréquente des milieux divers. Il s’installe finalement en Ethiopie, où il entreprend une
vie étrange de négociant aventurier. En 1891, un cancer à la jambe l’oblige à rentrer en Europe. Il
meurt à Marseille le 10 novembre 1891, à 37 ans, veillé par sa sœur Isabelle.
Pour aller plus loin : Arthur Rimbaud : une biographie. Documentaire, DVD, Arte Video, 2005.
La biographie de Rimbaud est très importante pour connaître sa personnalité d’enfant prodige,
poète, enquêteur et voyageur. Pour compléter la présentation biographique « traditionnelle » du
poète, il peut être tout aussi intéressant de regarder une courte vidéo. Cette dernière donne un
aperçu de la vie et de l’époque de Rimbaud, par le biais d’images du 19e siècle qui montrent les
différents lieux où il a vécu (Charleville, Paris, Londres, Bruxelles…). La vidéo montre aussi des
photographies d’Aden et Harar prises par lui-même, des manuscrits et des dessins réalisés par
ses amis.
Outils : http://www.youtube.com/watch?v=yD-fn7Vouw8&feature=related (en anglais)
Pistes à exploiter : A partir de ce documentaire photographique, produire un texte ou engager
un débat où il faut essayer d’identifier les moments clés de la vie de Rimbaud, les relations avec
les autres hommes de lettres de l’époque, ainsi que les lieux et les événements qui ont pu
influencer sa production. Réfléchir sur l’importance des nouvelles inventions du 19ème siècle,
comme la photographie et le train, qui permettent un déplacement plus rapide et une perception
différente de la réalité.
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1.2 Description de l’œuvre
« Si l’on devait citer le poète qui a exercé l’influence la plus profonde sur la poésie du début du XXe siècle, il faudrait
nommer Rimbaud. Avec plus d’hardiesse encore que Baudelaire, il a étendu le champ d’exploration de la poésie. […]
C’est qu’il n’a pas hésité à se mettre en communication avec la part inconnaissable de lui-même. Il y a découvert un
grand nombre d’images, fleurs éclatées, filles à lèvres d’orange, déluges et miracles, un jeu dont chaque figure
ressemble à un message marqué d’un sceau incompréhensible et sacré »
Kleber Haedens
Carte d’identité :
Auteur : Arthur Rimbaud ; préface de Paul
Verlaine
Titre : Poésies complètes
Publication : Paris : Vanier, Léon, 1895
Notes : Un des 25 exemplaires sur Vergé
de Hollande.
Description de l'exemplaire : Reliure en
chagrin lavallière ; Dos à 4 nerfs ; Tranches
dorées, roulette dorée sur les coupes ;
Contreplats de papier marbré "Peigne",
gardes de papier rouge.
Cote de rangement : Ac. 98/3/469
L’œuvre exposée fait partie de l’un des 25
exemplaires existants imprimés sur Vergé
de Hollande, un type de papier de luxe fort
et vergé. Notamment utilisé pour certaines
éditions à tirage limité, il est composé de
pâte chimique de bois et d'un peu de pâte
de chiffon. Il tient son nom de son lieu de
production d'origine, les Pays-Bas, où il
était autrefois produit à partir de chiffons,
de chanvre, de coton et de lin non
fermenté.
Notice ISBD : Poésies complètes / Arthur
Rimbaud ; Paul Verlaine . -Paris : Vanier,
Léon, 1895
Cet ouvrage est un recueil des pièces écrites entre 1870 et 1872 par Rimbaud adolescent, tiraillé
entre la colère et la rêverie ; colère contre son monde : la religion, la guerre, les habitudes
bourgeoises ; rêverie en harmonie avec la nature, sa seule amie, à l’écoute du réveil du corps et
de l’esprit. Formellement, il reste attaché aux romantiques et aux parnassiens, même si Le Bateau
ivre, figurant à la fin du recueil et écrit avant de partir à Paris où Verlaine l’a invité, témoigne du
changement radical qu’a opéré le poète visionnaire. L’exemplaire présenté date de 1895 et est
introduit par une préface de Paul Verlaine, auquel Rimbaud était lié et duquel il s'inspirait . Il est
composé de trois parties : 1. Les premiers textes : l’année 1870 ; 2. 1871, l’année de la
Commune : autour du « voyant » ; 3. Poèmes du printemps et de l’été 1872.
Si la facture de ces premiers poèmes est traditionnelle, on perçoit déjà une originalité métrique,
par exemple avec l’alternance de vers de mesure inégale et l’enjambement fréquent, une
musicalité et une introduction à un monde onirique, où les sensations visuelles et auditives
s’associent à des sensations physiques pour livrer l’âme aux émotions évanescentes.
Le Musée de Mariemont a choisi d’exposer cet ouvrage dans le cadre d’un parcours concernant la
figure de l’écrivain à partir de Voltaire. Les Poésies complètes jouent notamment un rôle crucial,
soit pour leur portée culturelle (comme le bouleversement de la poésie antérieure), soit pour le
caractère précieux de l’objet, parmi les 25 exemplaires en papier Vergé de Hollande. De plus,
l’œuvre de Rimbaud sera mise en relation avec d’autres auteurs de l’époque, comme Charles
Baudelaire ou Paul Verlaine, de qui il s’est par ailleurs inspiré.
Pour actualiser : Comprendre la portée de la poésie de Rimbaud et ses échos à l’époque
contemporaine. De nombreux auteurs s’en réclament, tels Alfred Jarry, Antonin Artaud ou René
Char, les surréalistes, les poètes de la revue Grand Jeu, ainsi que des artistes-interprètes,
notamment Jim Morrison, Bob Dylan, Patty Smith et Bob Marley. Ces derniers se rapprochent
particulièrement de la personnalité de Rimbaud, élève turbulent, puis adulte non consentant
aux normes et écrivain qui lie l’écriture à un engagement concret.
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La couverture et la page de garde de l’œuvre sur Vergé de Hollande qui sera exposée au musée de Mariemont.
© Musée royal de Mariemont
Pour consulter l’ouvrage originel en ligne : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70283g
2. L’art à l’époque de Rimbaud
Rimbaud a vécu durant une époque de grands changements du point de vue artistique. Dès la
seconde moitié du 19ème siècle, il y a une véritable rupture avec les conventions figuratives de l’art
traditionnel et académique, basé sur la représentation fidèle et soigneuse de la réalité. Les
courants de l’impressionnisme et du symbolisme sont, de façon différente, porteurs d’une
révolution artistique, qui préparera le terrain pour les changements du 20ème siècle. De plus, la
poésie de Rimbaud, riche en couleurs, sens et images peut être rapprochée des tableaux de
l’époque.
2.1 L’impressionnisme : l’instant et le passage
Impression, soleil levant résume le nouveau credo esthétique que Monet partage avec ses amis :
peinture en plein air, abolition du noir (la nature est d’abord lumière) et couleurs non mélangées,
mais superposées et rapprochées selon la loi des contrastes simultanés. Le tableau est le résultat
d’une « impression », d’un état fugitif, d’une perception de la réalité qui englobe simultanément
l’air, la lumière, l’instant qui passe et les changements continus des conditions atmosphériques. La
peinture impressionniste est influencée par la photographie avec laquelle elle est en concurrence
(l’instantané est aussi une impression, mais elle est figée, tandis que l’ambition des
impressionnistes est de représenter à la fois l’instant et le passage). Elle est aussi une réflexion
sur les statuts de la vision et de la perception, seuil entre subjectivité et objectivité, monde
extérieur et projection intérieure.
En dehors des scènes en plein air ou en pleine nature, les impressionnistes aiment également les
thèmes de la vie moderne urbaine, suggérée par la littérature (à partir de Baudelaire) et par le
développement de la ville : les cafés, les théâtres, les bals, les rues pleines de monde et une
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population de bourgeois élégants, de femmes séduisantes et de danseuses. Toutefois, une
attention particulière est également portée aux marginaux ( buveurs d’absinthe, prostituées,
repasseuses…), ainsi qu’aux effets négatifs dus au développement de la ville : dans le nouveau
Paris chacun vit isolé et dans l’anonymat. Le tableau d’Edgar Degas, L’absinthe, en est un
exemple : dans la scène les deux personnages sont en train de boire de l’absinthe ; bien qu’ils
soient assis côte à côte, ils ne communiquent pas. Ces manques de communication, ces
isolements sont soulignés par leurs regards « absents » et par la disposition des trois tables : la
femme se trouve entre les deux tables séparées, tandis que du côté gauche les deux tables sont
unies par un objet (comme une volonté d’établir un lien ?). L’impression de malaise est également
accentuée par la palette, dont les tons évoquent la couleur de l’absinthe et une situation de
tristesse.
Claude Monet (1840-1926), Impression, soleil
levant, 1872-1873, huile sur toile, 48 x 63 cm,
Musée Marmottan Monet, Paris
Edgar Degas (1834-1917), L’absinthe, 18751876, huile sur toile, 92 x 68 cm, Musée
d’Orsay, Paris
2.2 Le symbolisme
Si l’impressionnisme est encore lié à une idée de réalité objective, bien que mobile et muable,
avec l’avènement du symbolisme, on assiste à une recherche de nouvelles formes d’expression,
capables d’exprimer une idée plus complexe, une problématique mystérieuse de la réalité. Le
symbolisme est une conception de l’art qui se base sur une « synesthésie » (on parle de musique
de mots et de peinture sonore). Cette implication simultanée de tous les sens provoque l’état de
rêve, d’ivresse ou de vertige. Les peintres collaborent avec les écrivains, les dramaturges et les
musiciens ; c’est le rêve de l’opéra total, qui implique tous les genres et tous les sens. C’est la
recherche des liens secrets et invisibles entre les choses.
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Le peintre Gustave Moreau se définit comme
un « ouvrier assembleur de rêves », soulignant
par là la qualité manuelle et technique de sa
peinture et l’aspect visionnaire et fantastique
de son travail. Il traduit les éléments du
répertoire mythique selon les exigences
expressives
modernes
et
crée
des
associations inattendues, précieuses et
déroutantes qui parlent de langage des
symboles. Dans ce tableau, Moreau a fondu
deux moments successifs : la danse de
Salomé et le prix de sa danse (la tête de saint.
Jean Baptiste) en une scène unique. La tête
du martyre est suspendue et entourée d’une
lumière rayonnante au milieu du tableau, où se
dirige la main de Salomé. Cette dernière a été
vue comme l’incarnation de la beauté maudite,
le prototype de la femme fatale.
Gustave Moreau (1826-1898), L’apparition,
1876, huile sur toile, 142 x 103 cm, Musée
Gustave Moreau, Paris
Savoir regarder : A partir de l’observation de quelques tableaux engager une discussion ou
produire un texte portant sur le lien entre la poésie et l’art de l’époque, sur l’importance des
sens, de la couleur, des différents matériaux. Trouver d’autres exemples de tableaux qui
impliquent les sens et qui jouent sur un rapport « synesthésique » entre les couleurs, la lumière,
la matérialité et le goût. Comprendre l’esprit de l’époque à travers ces peintures et essayer
d’identifier des différences entre la peinture impressionniste et symboliste. Saisir les aspects
(culturels, sociaux, moraux…) auxquels les hommes de l’époque étaient toujours confrontés.
3. La presse
A partir de la moitié du 19ème siècle, la presse se développe et se met au service de la littérature et
des écrivains. Elle diffuse la production des poètes dans des revues littéraires comme La revue de
Paris ou La revue des Deux Mondes, ce qui est leur seule chance d'avoir un contact avec le public.
Ces revues sont le vecteur des recherches et des expérimentations permettant à de nombreux
auteurs tout à la fois de rechercher leur propre écriture et de rencontrer des écritures pouvant
correspondre à leur propre démarche. Dans ces publications périodiques de littérature, poésie,
critique littéraire et autres, les écrivains publient des textes qui peuvent ensuite être repris en
volumes. Puisqu’elles sont un des principaux vecteurs de la critique, les revues ne plaisent pas
toujours au gouvernement et sont donc surveillées. Cependant, après 1860, une nouvelle liberté
d’expression est admise et la presse peut toucher différents types de public. Les poètes peuvent
collaborer avec des revues spécialisées qui publient leur production. De plus, les innovations
techniques permettent un tirage massif : c’est l’âge d’or de la presse, où d’autres rubriques
destinées à l’évasion se développent à côté des informations concernant le monde.
Pour actualiser : Discuter des conséquences sociales engendrées par la presse et établir un lien
avec la situation actuelle. Réfléchir sur le rôle de l’écrivain par rapport à la presse d’hier et
d’aujourd’hui, ainsi que sur l’importance des revues à l’époque actuelle et les conséquences
provoquées par l’invention des nouveaux média (internet, Ipad…). Quels publics pour quelles
revues ? Comment le monde de l’information s’est-il transformé?
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Savoir regarder : Les deux exemplaires présentés ci-dessus appartiennent à la même revue, mais
à des époques différentes. Est-ce que nous pouvons affirmer que les changements dans la
graphique et la digitalisation influencent notre perception des messages ? Relever des différences
entre notre façon de nous confronter aux revues contemporaines par rapport à autrefois.
4. Rimbaud et les poètes maudits
Figure tragique, poussée aux extrêmes, parfois affectée par la démence, le « Poète maudit » est
considéré, en quelque sorte, comme le sommet de la pensée romantique. Cette image est
dominante dans la poésie de la deuxième moitié du XIXe siècle.
L’appellation de « Poète maudit » dépasse néanmoins les limites d’une époque, puisqu’elle
désigne généralement un poète (mais aussi un musicien ou un artiste en général) talentueux mais
méconnu, qui refuse la société et ses valeurs. De plus, cet artiste vit de façon provocatrice, isolée
et autodestructive (il s’abandonne souvent à l’alcool et aux drogues), rédige des textes difficiles à
interpréter et, souvent, il meurt avant que son génie soit reconnu.
L’expression « Poètes maudits » a été introduite par Paul Verlaine. C’est le titre de son ouvrage,
dédié en 1883 aux poètes qu’il fréquentait : Tristan Corbière, Stéphane Mallarmé, Arthur Rimbaud,
Auguste Villiers de L'Isle-Adam, Marceline Desbordes-Valmore et Pauvre Lelian (pseudonyme de
Verlaine lui-même). La mort, l’indifférence et la rébellion, ce sont les composantes fondamentales
de la « Malédiction du poète » : n’ayant pas la possibilité de s’exprimer dans la société
contemporaine, l’artiste éprouve une sorte d’étouffement.
La relation entre Rimbaud et la figure du poète maudit est considérée comme particulière. Pour lui
la poésie est le moyen pour saisir l’essence profonde de la réalité. Le poète est un voyant, il est
capable de révéler une réalité méconnue. La lettre de 15 mai 1871 est significative dans ce sens
là : il s’adresse à Paul Demeny (la Lettre du Voyant), où il appelle à un total dérèglement de tous
les sens pour arriver à l’inconnu. Rimbaud a mérité plus que d’autres l’appellation de maudit, pour
sa révolte consciente, pour son intelligence. Il se distingue aussi par sa tenace volonté à démonter
toute évidence, en effaçant tout classement, à tel point que lui-même se définit comme un être
sans cœur.
Pistes à exploiter : Il est possible de réfléchir à la poésie de Rimbaud, à son originalité et à l’écart
par rapport aux autres poètes selon des niveaux différents. Pour ce faire, lire attentivement une
poésie contenue dans l’ouvrage Poésies complètes. L’analyser et essayer d’identifier quels sont les
éléments nouveaux et le message que l’auteur veut communiquer au lecteur. Relever quelles
peuvent être les allusions à un contexte précis, ainsi que la fonction du poème. Exploiter, si l’on
souhaite, la poésie et les activités d’analyse en annexe du présent dossier.
8
Annexes
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Annexe 1 : L’écrivain dans le « nouveau Paris »
Le nouveau plan de la ville
Dans la seconde moitié du 19ème siècle la centralisation administrative, bancaire et ferroviaire
détermine l’expansion économique de Paris, qui deviendra une importante capitale. Entre les
années 1853 et 1870 la ville est rénovée grâce au préfet Eugène Georges Haussmann, qui
redessine le plan de Paris en deux grands axes Nord/Sud, Est/Ouest, pour mieux circuler et mieux
contrôler la ville en cas d’émeutes. L’ancien Paris médiéval est abattu, l’Ouest devient résidentiel,
l’Est et le Nord populaires. C’est aussi l’époque de la construction des grands ensembles
architecturaux comme l’Etoile, les Champs-Elysées et les boulevards.
Les photos illustrent le monument phare de Paris, la Tour Eiffel. A gauche, une photo prise durant
l’Exposition Universelle de 1889. A droite, une vue actuelle souligne les différentes étapes architecturales
de la ville.
Boulevard de Montmartre, photographie de la fin du
e
19 siècle.
Camille Pissarro, Boulevard Montmartre, huile
sur toile,1897.
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Les « Vilains Bonshommes »
Au cours de cette période, de nombreux artistes et hommes de lettres sont attirés par la vie de la
capitale et forment des groupes. Rimbaud a notamment fréquenté les « Vilains Bonshommes » un
groupe qui s'est formé à Paris, de 1869 à 1872, et qui se retrouvait lors des dîners des Vilains
Bonshommes qui se tenaient périodiquement en différents lieux.
Le groupe était composé au départ de Paul Verlaine, Léon Valade, Albert Mérat, Charles Cros et
ses frères Henry et Antoine, Camille Pelletan, Émile Blémont, Ernest d’Hervilly et Jean Aicard. Se
joindront à eux les peintres Fantin-Latour et Michel Eudes de l’Hay, l'écrivain Paul Bourget, le
photographe Étienne Carjat, les dessinateurs humoristes André Gill et Félix Régamey, les poètes
Parnassiens, Léon Dierx, Catulle Mendès, Théodore de Banville, Stéphane Mallarmé et François
Coppée. Les dîners se déroulaient périodiquement, le plus souvent une fois par mois à partir de
1869. La guerre de 1870 les interrompit un temps et ils reprirent par la suite en août 1871, après la
Commune, pour enfin se terminer à la fin de l’année 1872. Les convives se réunissaient dans
divers endroits de la capitale (à l'hôtel Camoens, au café des Milles Colonnes…), et durant le
repas les poètes présents déclamaient leurs derniers vers, les discussions s'enflammaient sur les
nouveautés littéraires, entrecoupées de
mots d'esprit encouragés par un grand
débit de boissons. Composés en
majorité de poètes parnassiens et de
leurs supporters, les dîners finirent par
s'embourgeoiser,
ce
qui
attirait
régulièrement
les
railleries
des
membres du Cercle des Zutiques, fondé
par Charles Cros, et dont plusieurs
membres participaient également aux
dîners.
Henri Fantin Latour (1836-1904), Coin de table,
1872, à gauche il y a Verlaine et Rimbaud
Pistes à exploiter : Evoquer en classe l’impact et les conséquences sociales de la nouvelle organisation
urbanistique des villes. Produire des textes où l’on imagine l’environnement et l’esprit parisien de
l’époque (encore perceptibles aujourd’hui), où plusieurs artistes se regroupaient pour partager leur
intérêts. Réfléchir sur les nouvelles manières qu’à l’écrivain aujourd’hui pour s’affirmer (facebook,
télévision, conférences…).
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Annexe 2 : Rimbaud et la Commune
La Commune de Paris, dont le principe était démocratiquesocialiste, a gouverné Paris du 18 mars au 28 mai 1871. Après la
défaite de l’armée française contre la Prusse, le 4 septembre
1870 le peuple parisien proclama la République, dans l’espoir
d’obtenir des réformes sociales, ainsi que de poursuivre la
guerre. Le peuple fut déçu par le gouvernement provisoire ;
l’Assemblée Nationale, élue le 8 février 1871, imposa la paix et
menaça du retour de la monarchie. Le 18 mars 1871 Paris réagit
et chassa le gouvernement de Thiers ; ce dernier avait essayé de
désarmer la ville. Le 26 mars le peuple supprima l’institution
parlementaire et élut le gouvernement municipal. La Commune
adopta la bannière rouge en tant que son symbole, arma les
citoyens au lieu de l’armée, sépara l’Etat de l’Eglise, établit
l’instruction laïque et gratuite, l’électivité des magistrats, la
rétribution des fonctionnaires publics et des membres du Conseil de la Commune. Finalement, elle
favorisa aussi les associations des salariés.
Les activités au niveau social de la Commune furent interrompues par la réaction violente du
gouvernement et de l’Assemblée Nationale, établis à Versailles. Au début d’avril les premières
luttes eurent lieu ; l’armée conduite par Mac-Mahon détermina la fin de la Commune : elle entra à
Paris le 21 mai et pendant une semaine elle massacra environ 20.000 parisiens sans aucune pitié.
Ensuite, plusieurs furent condamnés, déportés, tandis que des milliers d’autres fuirent à l’étranger.
Dans ce contexte, nous retrouvons le jeune Rimbaud. En février 1871, à l'issue du siège de Paris,
il fait une nouvelle fugue vers la capitale. Ici il essaye de s’approcher des futurs communards
comme Jules Vallès et Eugène Vermersch, mais aussi du milieu des poètes. Rimbaud revient à
Charleville avant le début de la Commune. On ne sait pas exactement s’il est retourné à Paris à ce
moment-là. Quoi qu'il en soit, le poète a ressenti très profondément la tragédie de la Commune.
Dans un poème violent, L'orgie parisienne (ou Paris se repeuple), il dénonce la lâcheté des
vainqueurs. Sa poésie se radicalise encore, devient de plus en plus sarcastique. L'écriture se
transforme progressivement. Rimbaud en vient à critiquer fortement la poésie des romantiques et
des Parnassiens.
L’orgie parisienne (ou Paris se repeuple)
Le texte ci-dessous fait partie de l'édition Vanier des Poésies complètes (1895), qui sera par
ailleurs présentée dans le cadre de l’exposition de Mariemont. Des problématiques se posent par
rapport aux différentes versions de l’ouvrage. En effet, aucun manuscrit n’est présent et les
premières versions, les seules pouvant se prévaloir d’autorité (celles de La Plume de 1890, et de
Vanier, de 1895) ont des imperfections. Les éditeurs ont pourtant opéré des choix divergents. Ils
ont souvent pris la liberté de corriger ces éditions l'une par l'autre, de choisir parmi les variantes
celles qui leur agréaient le mieux, ce qui a généré des versions hybrides dépourvues de légitimité.
Les éditeurs récents (Murphy, Guyaux) ont toutefois abandonné cette pratique. Ils reproduisent
fidèlement les deux éditions primitives et ils considèrent la seconde, celle de Vanier, comme la
plus satisfaisante des deux.
Ô lâches, la voilà ! dégorgez dans les gares !
Le soleil expia de ses poumons ardents
Les boulevards qu’un soir comblèrent
Barbares.
Voilà la Cité belle assise à l’occident !
les
Allez ! on préviendra les reflux d’incendie,
Voilà les quais ! voilà les boulevards ! voilà,
Sur les maisons, l’azur léger qui s’irradie,
Et qu’un soir la rougeur des bombes étoila.
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Cachez les palais morts dans des niches de
planches !
L’ancien jour effaré rafraîchit vos regards.
Voici le troupeau roux des tordeuses de hanches,
Soyez fous, vous serez drôles, étant hagards !
Tas de chiennes en rut mangeant des
cataplasmes.
Le cri des maisons d’or vous réclame. Volez !
Mangez ! Voici la nuit de joie aux profonds
spasmes
Qui descend dans la rue, ô buveurs désolés,
Buvez. Quand la lumière arrive intense et folle
Fouillant à vos côtés les luxes ruisselants,
Vous n’allez pas baver, sans geste, sans parole,
Dans vos verres, les yeux perdus aux lointains
blancs,
Avalez, pour la Reine aux fesses cascadantes !
Ecoutez l’action des stupides hoquets
Déchirants. Ecoutez, sauter aux nuits ardentes
Les idiots râleux, vieillards, pantins, laquais !
O cœurs de saleté, bouches épouvantables,
Fonctionnez plus fort, bouches de puanteurs !
Un vin pour ces torpeurs ignobles, sur ces
tables…
Vos ventres sont fondus de hontes, ô Vainqueurs !
Les flancs morts, réclamant votre argent, éperdus,
La rouge courtisane aux seins gros de Batailles,
Loin de votre stupeur tordra ses poings ardus !
Quand tes pieds ont dansé si fort dans les
colères,
Paris ! quand tu reçus tant de coups de couteau,
Quand tu gis, retenant dans tes prunelles claires,
Un peu de la bonté du fauve renouveau,
O cité douloureuse, ô cité quasi morte,
La tête et les deux seins jetés vers l’Avenir
Ouvrant sur ta pâleur ses milliards de portes,
Cité que le Passé sombre pourrait bénir :
Corps remagnétisé pour les énormes peines,
Tu rebois donc la vie effroyable ! tu sens
Sourdre le flux des vers livides en tes veines,
Et sur ton clair amour rôder les doigts glaçants !
Et ce n’est pas mauvais. Tes vers, tes vers livides
Ne gèneront pas plus ton souffle de Progrès
Que les Stryx n’éteignaient l’œil des Cariatides
Où des pleurs d’or astral tombaient des bleus
degrés.
Quoique ce soit affreux de te revoir couverte
Ainsi ; quoiqu’on n’ait fait jamais d’une cité
Ulcère plus puant à la Nature verte,
Le Poète te dit : « Splendide est ta Beauté ! »
Ouvrez votre narine aux superbes nausées !
Trempez de poisons forts les cordes de vos cous !
Sur vos nuques d’enfants baissant ses mains
croisées
Le Poète vous dit : ô lâches, soyez fous !
L’orage t’a sacrée suprême poésie ;
L’immense remuement des forces te secourt ;
Ton œuvre bout, la mort gronde, Cité choisie !
Amasse les strideurs au cœur du clairon lourd.
Parce que vous fouillez le ventre de la Femme
Vous craignez d’elle encore une convulsion
Qui crie, asphyxiant votre nichée infâme
Sur sa poitrine, en une horrible pression.
Le Poète prendra le sanglot des Infâmes,
La haine des Forçats, la clameur des maudits ;
Et ses rayons d’amour flagelleront les Femmes.
Ses strophes bondiront , voilà ! voilà ! bandits !
Syphilitiques, fous, rois, pantins, ventriloques,
Qu’est-ce que ça peut faire à la pudeur Paris.
Vos âmes et vos corps, vos poisons et vos loques
?
Elle se secouera de vous, hargneux pourris !
− Société, tout est rétabli : − les orgies
Pleurent leur ancien râle aux anciens lupanars :
Et les gaz en délire aux murailles rougies
Flambent sinistrement vers les azurs blafards !
Et quand vous serez bas, geignant sur vos
entrailles
Mai 1871.
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Éc Edouard Manet, Guerre civile, 1971, Lithographie
Ecrit selon toute vraisemblance dans les jours qui
suivirent la Semaine sanglante (21-28 mai 1871),
ce poème dresse un tableau satirique de la
restauration de l'ordre bourgeois dans la capitale.
Les premières strophes du poème sont marquées
par un ton ironique. Rimbaud, en même temps
qu'il insulte les vainqueurs et leurs laquais
(« lâches », « pantins », « chiennes en rut », etc.)
fait mine de les encourager à célébrer dans l'orgie
la défaite de la Commune. Il feint de leur livrer la
ville (« la voilà ! »), il leur assure qu'il n'y aura pas
de retours de flammes révolutionnaires (« Allez !
On préviendra les reflux d'incendie »). Il leur vante
les boulevards lavés de la souillure communarde,
les lieux de plaisirs rouverts, les prostituées
prêtes à les accueillir. Il les convie à forniquer, manger et boire à la santé de « la putain Paris »,
c'est à dire la ville conquise, violée, asservie. Mais très vite, jetant bas le masque de l'ironie, le
poète révèle l'espoir qui est le sien. La même Paris qui semble aujourd'hui vautrée dans la
débauche saura prendre sa revanche, au premier signe de faiblesse de ses maîtres, quand elle les
aura
bien
abrutis
dans
les
plaisirs.
Dans une vision qui rappelle Une Charogne de Baudelaire, Rimbaud décrit alors la ville morte
comme un corps en putréfaction, grouillant de « vers livides », c'est à dire, en réalité, vivant, agité
par « l'immense remuement des forces » qui annonce sa résurrection prochaine. Des figures
emblématiques font leur apparition : les « Cariatides » inflexibles (trouvées chez John Banville), la
Liberté guidant le peuple, « la tête et les deux seins jetés vers l'Avenir » (Delacroix). Les strophes
du poète elles-mêmes bondissent à la gorge des « bandits ». Le texte se terminerait sur cette note
d'espoir s'il n'y avait le tout dernier quatrain, qui nous ramène à la misérable réalité : la Commune
est morte.
Questions sur le texte :
1) Relevez dans le texte de possibles allusions à la Commune de Paris.
2) En vous fondant sur les indices d'énonciation, montrez que l'on peut déceler plusieurs parties
dans le texte.
3) Étudiez l'ironie dans les huit premières strophes.
4) Étudiez l'obscénité dans le poème. Quelle est sa fonction selon vous ?
5) Quel vous semble être le message du texte, celui que Rimbaud souhaiterait transmettre à son
lecteur ?
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6) Une éminente rimbaldienne, Suzanne Bernard, auteur de la première édition critique munie de
notes explicatives de l'œuvre de Rimbaud (collection des Classiques Garnier), s'est déclarée
surprise par le dernier quatrain du poème au point d'écrire : « Verlaine et Vanier n'auraient-ils pas
déplacé cette strophe par erreur ? Elle ne semble guère être à sa place en conclusion ». Qu'en
pensez-vous ?
Annexe 3 : Les livres. Un patrimoine à préserver
Le musée de Mariemont a pour projet de monter une exposition temporaire qui s'attarde sur la
figure de l'écrivain. Le livre, c'est la trace de l'écrivain qui lui permet de vivre à travers le temps.
Même si cet objet n'est pas éternel, les impressions répétées en garantissent la perpétuation.
Toutefois, un livre est toujours un objet précieux. Au plus il est ancien, au plus sa valeur augmente.
C'est pourquoi la conservation des livres est aussi importante que celle du patrimoine artistique et
culturel en général. Dans la mesure du possible, il faut protéger ce patrimoine en faisant d'abord
de la conservation préventive. Pour ce faire, il existe des règles spécifiques, mais aussi toute une
série de précautions élémentaires à prendre lors de la manipulation des objets. Voyons ci-dessous
les plus courantes :
-
L'état de conservation du livre dépend souvent de son âge. En effet, les livres anciens sont
plus fragiles. Lors d'une mauvaise manipulation, le livre peut tomber, une page tournée trop
vite peut se déchirer et une couverture ouverte trop largement ou brusquement peut se
casser. Il faut également faire attention lorsque le livre se trouve parmi d'autres sur une
étagère : en l'extrayant par le dos, la couverture risque de se casser.
-
Pour consulter un livre ancien sans l’endommager il y a des supports de consultation. Ils
permettent de maintenir le livre ouvert à un angle inférieur à 180°, afin de ne pas casser la
couverture. Il existe également des petits sachets de forme allongée qui permettent aux
pages de rester en place.
-
Nous-mêmes sommes des possibles agents de dégradation. Nos mains ne sont pas
toujours parfaitement propres et elles produisent des sécrétions qui peuvent altérer
chimiquement les matériaux, tel que le papier. C’est pour ces raisons que le port de gants
ou la désinfection des mains sont souvent préconisés lors de la manipulation des livres
précieux.
-
Pour reproduire un livre ancien il faut évaluer au cas par cas si le document est
suffisamment solide pour supporter une telle manipulation. En tout cas, il faut toujours
éviter de mettre un livre à plat afin de le reproduire car cette position abîme
considérablement le dos du livre. La pratique la plus courante est donc celle de prendre
des photos (sans flash, puisque le papier et l’encre sont très sensibles à la lumière et à la
chaleur qu’il dégage), ainsi que de consulter les livres sous forme digitalisée.
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-
Les livres anciens sont sujets à d’autres typologies de risques : vol, vandalisme, mais aussi
catastrophes et sinistres. A cet effet, plusieurs formes de contrôle sont adoptées : les
visiteurs doivent laisser les sacs et les manteaux dans un vestiaire et les documents ne
sont pas accessibles directement mais à travers des employés qui se chargent aussi de la
supervision des salles de consultation. Pour protéger les livres en cas de sinistres, des
plans d’évacuation sont souvent prévus.
-
Une bonne conservation préventive dépend aussi de l’environnement. La température et
l’humidité dans les réserves doivent être contrôlées en permanence. La température idéale
est de 18° C, l’humidité relative de 40%. Dans les salles de consultation, pour des raisons
de confort, la température est environ de 20° C.
-
Nous avons précédemment vu que la lumière, la chaleur et l’humidité constituent des
facteurs de dégradation fondamentaux pour les livres anciens. Il faut aussi souligner qu’ils
sont entièrement composés de matériaux organiques, en l’occurrence cuir, bois, colle et
papier. Ces matériaux attirent les rongeurs et les insectes, qui attaquent les pages des
livres et les grignotent. Ils laissent des traces de leur passage, comme des trous ou des
lacunes dans les pages. Il faut donc contrôler attentivement les dépôts, les archives et les
réserves.
Bibliographie
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Québec, 2001.
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Armand Colin, 2010.
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2000.
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encyclopédique de muséologie, Paris : Armand Colin, 2011.
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A. ROSENSTIEHL (Ed.), Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs : Florilège, Paris : Gallimard
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