Frégate Aconit, site officiel de la marine nationale

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Frégate Aconit, site officiel de la marine nationale
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Frégate Aconit (F 713)
Présentation
Quatrième bâtiment d'une série qui compte cinq unités intégrant
de nombreuses innovations technologiques, l'Aconit a été mis
sur cale le 5 août 1996, lancé le 8 juin 1997 et admis au service
actif le 3 juin 1999.
Il a été conçu pour intervenir en zone de crise. Bénéficiant d'une
grande furtivité et d'une signature acoustique réduite, l'Aconit
met en œuvre l'hélicoptère embarqué Panther, qui lui permet
d'étendre de façon considérable la portée de ses senseurs. La
survivabilité a été grandement améliorée afin de permettre au
navire d'opérer de façon solitaire. Des capacités de stockage de
matériel et de vivres ont été spécialement aménagées pour lui
donner une grande autonomie à la mer. L'Aconit est fait pour
être déployé en précurseur afin de collecter des renseignements
qui permettront l'intervention d'une force navale. Il peut être
facilement intégré au sein d'une force multinationale de maintien
de la paix, en charge, par exemple, de missions de contrôle
d'embargo.
L'importance accordée à la réduction de sa signature radar et
acoustique, sa conception modulaire et son degré élevé
d'automatisation le désignent comme un bâtiment du 21ème
siècle, innovant à plus d'un titre.
L'Aconit appartient à la Force d'action navale (Fan),
commandement organique des bâtiments de surface de la
Marine nationale. Son port d'attache, comme celui des 4 autres
frégates du même type, est Toulon.
Les quatre autres frégates du type La Fayette sont :
La Fayette (F 710), Surcouf (F 711), Courbet (F 712), Guépratte
(F 714).
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Missions
Conçu principalement pour préserver et faire respecter les intérêts de l'Etat sur les espaces maritimes outre-mer et pour participer
au règlement de crises hors Europe, ce bâtiment de combat de premier rang est également susceptible d'être intégré à une force
aéronavale. Il peut ainsi être amené à assurer le soutien d'une force d'intervention ou la protection du trafic commercial et effectuer
des opérations spéciales ou des missions humanitaires.
Caractéristiques
- Longueur : 125 mètres
- Largeur : 15,4 mètres
- Déplacement : 3 600 tonnes à pleine charge
- Vitesse maximale : 25 noeuds
- Autonomie : 50 jours en vivres
- Distance franchissable à 15 noeuds: 7 000 nautiques
Énergie et propulsion
- 4 moteurs diesel de 5 220 CV
- 1 propulseur d'étrave
- 2 hélices à pales orientables
- 3 diesels alternateurs de 750 kW
Armement
- 8 missiles mer-mer 40 EXOCET
- 1 système CROTALE CN2 sol-air courte portée
- 1 tourelle de 100 mm rénovée
- 2 canons de 20 mm F2
- emplacement prévu pour le système anti-missiles SAAM
- 1 hélicoptère moyen ou lourd (Panther puis NH 90) pouvant être gréé en porteur de missiles anti-navires et mis en
œuvre jusqu'à mer 5/6.
Equipement électronique
- 1 radar de veille combinée air et surface DRBV 15 C
- 1 radar de navigation RACAL/DECCA
- 1 radar d'aide à l'appontage DRBN 34
- 1 radar de conduite de tir
- 1 intercepteur radar ARBR 21
- 2 lance-leurres DAGAIE/SAGAIE
- 1 intercepteur radio SAIGON
- 1 système de transmission par satellite SYRACUSE 2
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- 1 système de transmission par satellite INMARSAT
- Gestion des senseurs et des systèmes d'armes par un système de traitement de l'information (STI)
Equipage
13 officiers, 84 officiers mariniers, 43 quartiers-maîtres et matelots
Total : 140 + un détachement hélicoptère et une capacité d'embarquement d'un élément commando
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Les anciens Aconit
Une corvette (1941-1947).
La corvette Aconit, bâtiment construit en Grande-Bretagne, est armée par les Forces Françaises Libres à partir de 1941.
La corvette Aconit a participé pendant deux ans et demi aux convois de l' Atlantique Nord et, le 11 mars 1943, sous le
commandement du lieutenant de vaisseau LEVASSEUR, en moins de douze heures, a éperonné et coulé un sous-marin ennemi,
puis atteint à la grenade, mis hors de combat au canon et achevé en l'abordant un deuxième sous-marin ennemi. L'Aconit a reçu la
croix de la Libération, la croix de Guerre 39-45 (3 citations) et la médaille de la Résistance.
A la fin de la guerre, l'Aconit avait escorté 116 convois, 2750 bâtiments, effectué 728 jours de mer et parcouru 147 101 milles. Elle
a été restituée à la Marine britannique le 30 avril 1947.
Corvette Aconit (1941-1947)
Un dragueur (1953-1966).
En 1953, un dragueur côtier, type ASM, a été baptisé Aconit. Rebaptisé Marjolaine le 11 octobre 1966, il a été cédé à la
Marine tunisienne en 1977.
Une frégate type F65 (1973-1997)
La mission principale de l' Aconit est la lutte contre les sous-marins. Par certains de ses matériels, l' Aconit constitue
l'aboutissement de la famille des escorteurs d'escadre ASM. Par d'autres, l' Aconit préfigure la série des frégates F 67
(Tourville, De Grasse, Duguay-Trouin). Elle a été mise sur cale le 22 mars 1968 et admise au service actif le 30 mars
1973, date de son affectation à l'escadre de la Méditerranée. Puis, le 1er juillet 1975, l'Aconit est affectée à l'escadre de
l' Atlantique.
Le parrainage du bâtiment par l'ordre de la Libération a été rendu officiel le 26 mai 1981.
Cette frégate a été désarmée le 27 février 1997
Frégate Aconit Type F65
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Fourragères
L'équipage de l'Aconit porte les fourragères de la croix de la Libération et de la croix de guerre 1939-1945.
Fanion
Avers
Revers
Tape de bouche
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Actualité
Déploiement Amarante pour l’Aconit (brève Cols bleus du 19 juin 2004)
La mer constitue l’un des derniers espaces de liberté, élément favorisant le développement de trafics illicites clandestins divers.
Le début du transit aller est donc marqué par une surveillance serrée du trafic maritime dans l’Ouest du canal de Sicile. Mais ce
n’est que lors des premiers jours de patrouille au large de Chypre que le central opérations et la passerelle localiseront un
premier cargo suspect, à la cinématique fuyante et au pont encombré de cartons de cigarettes de contrebande.
Si les plus anciens du bord gardent le souvenir de l’épisode du cargo Monica, chargé de centaines d’immigrés kurdes et
intercepté par l’Aconit en mars 2002, ce type de bâtiment ne pointe pas encore à l’horizon. Mais on veille ! La reconnaissance et
le pistage des unités «intéressantes» se poursuivent nuit et jour, épaulés par les Surmar du Panther.
Escapade en Turquie
Naviguer dans les eaux bleues de cette partie de la Méditerranée aura permis à l’équipage de découvrir, entre deux patrouilles,
Marmaris et sa région lors d’une escale dans le port militaire turc d’Aksaz. À cela s’est ajouté l’accueil chaleureux des autorités
militaires turques. Visites, repas entre l’Aconit et sa frégate-hôte, le Tcg Giresun et match de football auront vite resserré les
liens entre nos deux marines.
Mais la découverte des ruines antiques d’Ephèse, des cascades pétrifiées de Pamukkale ou les flâneries dans les bazars sont
déjà derrière nous. Autant de souvenirs qui ressurgiront dans quelques semaines lorsque l’Aconit se frayera un passage entre
les rives européennes et asiatiques de la Turquie à Istanbul, en direction de la mer Noire pour l’exercice Cooperative Partner.
Avant cela, l’Aconit achevant sa patrouille, elle effectuera une courte escale technique à Rhodes, pour y procéder à quelques
mouvements de personnel et se ravitailler.
Amarante ?
L’opération Amarante est une mission nationale de présence en Méditerranée orientale visant à lutter contre les trafics illicites et
la menace terroriste. Assurée périodiquement par des unités de surface, des sous-marins ou des avions de patrouille maritime,
cette mission consiste à effectuer une surveillance en amont du trafic maritime dans la zone de la Méditerranée orientale, action
complémentaire de celle exercée au large par les patrouilles aériennes et maritimes et par les sémaphores sur tout le littoral.
CR2 Christophe Mommessin
Des artilleurs à bord de l’Aconit (brève Cols bleus du 06 mars 2004)
Une délégation de l’école d’application de l’artillerie de Draguignan a été reçue à bord de l’Aconit à Toulon. Cette visite de
courtoisie et d’information mutuelle se plaçait dans le cadre des échanges réguliers qu’entretiennent les unités de Toulon avec
l’école d’artillerie depuis de longues années.
Les 26 invités ont découvert les différentes composantes d’une frégate type La Fayette : compartiment machines, PC MES,
central opérations, passerelle ainsi que les différents systèmes d’armes. La tourelle de 100 mm a suscité un intérêt particulier,
mais les nombreuses questions posées tant sur les autres équipements que sur la vie des marins à bord de ces frégates
soulignent la curiosité générale qu’éveillent toujours les lignes futuristes des FLF.
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Circumnavigation pour l'Aconit Paru dans "Cols Bleus" N° 2532 du 03/06/2000
Du 9 mai au 30 novembre, la frégate Aconit est
intégrée au Naval Task Group (NTG) 2000 pour une
mission de sept mois autour du monde. Une mission
particulièrement longue marquée par l'intégration
franco-britannique.
Le déploiement de l'Aconit avec le Naval Task Group francobritannique : une mission majeure de l'année 2000.
L'Aconit est la dernière, la quatrième et la plus
récente des frégates type La Fayette. Ses lignes
futuristes, sa furtivité et ses nombreuses
innovations technologiques font de ce bâtiment
l'un des fleurons de la Marine française et
constituent un atout pour l'industrie navale
française sur le marché mondial des bâtiments
de ce tonnage. Des frégates semblables ont
déjà été vendues à Taiwan, à l'Arabie Saoudite
et, dernièrement, à Singapour.
Communauté de marines
La mission de l'Aconit doit être abordée dans la
perspective du partenariat entre marines
française et britannique.A travers les accords de
Saint-Malo de 1998 s'exprime la volonté de
développer une "communauté de marines", à
laquelle pourraient être associés des pays tiers.
Cette dynamique s'applique tant au niveau des
états-majors qu'à celui des unités
opérationnelles à la mer. Dans cette optique,
l'intégration des deux frégates britanniques HMS
Somerset et HMS Grafton à la force navale
française lors des opérations au Kosovo, a
constitué une première expérience réussie. La
mission de l'Aconit, qui répond à une invitation
en retour, lui permettra d'être intégrée au sein
d'une force regroupant les frégates HMS
Corwall, HMS Sutherland et HMS Newcastle, le
sous-marin d'attaque HMS Tireless et les
pétroliers ravitailleurs RFA Fort Victoria, RFA
Bayleaf et RFA Diligence. Le sillage de la
frégate française inscrira dans toutes les mers
du monde les termes de cette coopération. De
nouvelles perspectives seront permises et
chacune des deux marines en tirera de
fructueux enseignements.
Il s'agit de tester les capacités de déploiement
d'un groupe d'action navale dans des conditions
d'éloignement et de durée inhabituelles.
L'interopérabilité franco-anglaise sera évaluée
dans les circonstances les plus exigeantes, tant
au niveau des matériels que des équipages.
Cette mise à l'épreuve sera une source
d'expériences particulièrement riches pour
l'avenir. Par ailleurs, le groupe sera en
permanence prêt à conduire des opérations
réelles, à fournir une aide humanitaire si la
nécessité se faisait sentir.
Le déploiement comporte une présence
Demandez le programme !
- Appareillage de Toulon, le 9 mai
- Haïfa (Israël), du 17 au 20 mai
- Passage du Canal de Suez, les 22 et 23 mai
- Karachi (Pakistan), du 4 au 8 juin
- Phuket (Thaïlande), du 20 au 23 juin
- Jakarta (Indonésie), du 27 au 30 juin
- Sihanoukville (Cambodge), du 3 au 7 juillet
- Lumut (Malaisie), du 10 au 13 juillet
- Port Kelang (Malaisie), du 13 au 16 juillet
- Singapour, du 17 au 28 juillet
- Ho Chi Minh Ville (Viêt-nam), du 2 au 5 août
- Hong-Kong (Chine), du 08 au 11 août
- Shanghai (Chine), du 16 au 20 août
- Manille (Philippines), du 23 au 26 août
- Maïzuru (Japon), du 31 août au 4 septembre
- Inchon (Corée), du 13 au 17 septembre
- Honolulu (Hawaï, Etats-Unis), du 3 au 8 octobre
- San Diego (Etats-Unis), du 16 au 21 octobre
- Passage du canal de Panama, le 1er novembre
- Caracas (Venezuela), du 6 au 9 novembre
- Portsmouth (Royaume-Uni), du 23 au 25 novembre
- Arrivée à Toulon, le 30 novembre
Vous avez dit furtif ?
Voir sans être vu, écouter sans être entendu...
Le mot "furtif" est indissociable de la frégate Aconit.
Ce concept a pour vocation de leurrer les moyens de
détection infrarouge, acoustique et radar. La
localisation et l'identification de l'Aconit deviennent
difficiles et si, malgré tout, un missile parvient à
menacer le bâtiment, il repèrera moins bien sa cible et
sera plus facilement détourné par des leurres.
Des parois inclinées à 10°, une absence de saillies ou
de cavités, des plages de manœuvre masquées
confèrent à l'Aconit cette ligne futuriste sans
rambardes ni hublots. Associée à l'emploi de
matériaux absorbants en "nids d'abeille", son
efficacité en matière de discrétion électromagnétique
est renforcée puisque cette frégate de 3 600 t
apparaît sur l'écran des radars, comme un simple
patrouilleur.
L'isolation thermique, quant à elle, permet de réduire
la Signature infrarouge (Sir) des moteurs et
cheminées, points chauds habituellement repérables.
L'usage innovant de Composite verre résine (CVR),
excellent isolant, léger de surcroît, remplit
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particulièrement marquée en Asie, l'Aconit y
effectuant onze escales. Cette région, au
potentiel économique prometteur et à la
pression démographique forte est en proie à de
multiples tensions. La France, par la
participation d'une frégate moderne et
innovante, exprime ainsi son intérêt pour la
sécurité de cette zone et sa volonté de
développer ses relations avec ces pays,
notamment en matière de défense.
Dix-sept escales
Enfin, sur le plan des matériels, les frégates
furtives au concept de constructions modulaires
présentent de l'attrait pour plusieurs types de
marines qui peuvent ainsi disposer d'un système
d'armes ultramoderne "à la carte". La frégate
sera donc sans doute source d'intérêt.
En sept mois, du 9 mai au 30 novembre, l'Aconit
effectuera une circumnavigation ponctuée de
dix-sept escales. Israël, Pakistan, Thaïlande,
Indonésie, Malaisie, Singapour, Cambodge,
Vietnam, Chine, Philippines, Japon, Corée,
États-Unis, Venezuela, Royaume-Uni : autant de
pays auxquels la France affirmera son soutien
dans le cadre d'une solidarité européenne
concrète. Toutefois, certaines escales seront
conduites de manière indépendante, notamment
afin d'étendre le rayonnement global du Task
Group à une zone plus vaste.
De nombreuses manifestations sont
programmées : commémoration du
cinquantième anniversaire de la guerre de
Corée, exercices avec les différentes marines
des pays visités, entraînements avec les
troisième et septième flottes américaines.
La frégate reste parée, le cas échéant, à
participer à des opérations si les deux pays en
décidaient ainsi, comme cela a été le cas pour le
Somerset lors du déclenchement des opérations
au Kosovo.
Un déploiement tout à fait inhabituel
Des dispositions ont été élaborées de façon très
précise pour assurer la coordination des actions
du Naval Task Group dans cette éventualité.
Une période d'entretien est prévue à Singapour
pour maintenir le bâtiment à son plus haut
niveau de disponibilité.
L'équipage est fier de participer à ce
déploiement tout à fait inhabituel par sa durée et
son ampleur. Il est curieux d'apprendre de ses
partenaires, et disposé à démontrer une
compétence à la hauteur des défis à relever.
parfaitement cette fonction. Leurres infrarouges et
nuages de paillettes métalliques complètent le
dispositif pour détourner un missile de son objectif.
Reste la signature acoustique, dont la réduction est
assurée par la suspension de toutes les sources de
bruit à des berceaux encaissant les chocs, l'emploi
d'une hélice s'apparentant à celle des plus récents
sous-marins, la création d'une ceinture de bulles sous
la coque utilisant l'interface air-liquide. L'efficacité est
telle que le bruit rayonné de l'Aconit se trouve ainsi
inférieur à celui des frégates anti sous-marines. Ces
trois défenses passives confèrent aux frégates
furtives un indéniable avantage.
À travers la Méditerranée
Le 14 mai, l'Aconit a rejoint les bâtiments anglais et
évolue désormais sous le commandement tactique
d'un amiral anglais. Peu interrogations subsistaient
quant au degré d'intégration que la frégate française
parviendrait rapidement à atteindre et celle-ci s'est
parfaitement réalisée. La première étape fut la visite à
bord du commodore Ainsley, commandant du Task
Group, bientôt suivie de multiples exercices entre
bâtiments français et anglais. Cette coopération s'est
également traduite lors de la première escale à Haïfa,
par l'organisation d'un cocktail commun entre l'Aconit
et le Cornwall, auquel furent conviés des
représentants de la Marine israélienne. À l'occasion
de cette escale, des visites de la frégate furtive ont
été proposées à la population locale afin de
promouvoir les technologies françaises.
Le 20 mai, les deux navires ont rejoint les autres
bâtiments du Task Group, les frégates Sutherland,
Newcastle et le pétrolier ravitailleur Fort Victoria. Ce
dernier assure le soutien logistique du groupe en
général et du bâtiment français en particulier puisque
du matériel et des vivres destinés à l'Aconit y ont été
stockés. Échange de personnel, exercices tactiques
et ravitaillements à la mer ponctuent les journées de
l'équipage de l'Aconit.
Le NTG a franchi le canal de Suez en compagnie du
Commandant Birot et d'un navire américain,
enchaînant divers exercices en océan Indien avec
des marines étrangères.
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Cinq mois dans la corne de l'Afrique
Article paru dans Cols bleus N° 2666 du 05/07/2003
Par l'équipage du L'Aconit
Le 10 janvier, l’Aconit a appareillé de Toulon pour rallier le port italien de Tarente. Cette première escale a été
l’occasion de rejoindre le destroyer italien Mimbelli et la frégate espagnole Canarias pour la cérémonie d’activation de
l’Euromarfor. L’ensemble de cette force rejointe par la Meuse constituait le premier déploiement opérationnel en
océan Indien de l’Euromarfor.
La mission Resolute Behaviour marque le deuxième déploiement opérationnel de l’Euromarfor en Méditerranée orientale
moins d’un an après l’opération Coherent Behaviour fin 2002. La région connaît une multiplication des tensions et des facteurs
d’instabilité régionaux en ce début de XXIe siècle. L’Euromarfor est une force maritime européenne non permanente qui a été
créée à Lisbonne en 1995 entre la France, l’Espagne et l’Italie. Depuis 1996, le Portugal les a rejointes. Longtemps cantonnée
à des activations pour des exercices en Méditerranée, sa zone de déploiement naturelle, l’Euromarfor a démontré lors de sa
première mission opérationnelle en océan Indien sa capacité à opérer loin de ses ports d’attache pendant une longue période.
Lutte contre le terrorisme
international
L’Euromarfor a été intégrée en corne
de l’Afrique à la TF 150 dont elle a pris
le commandement, ce dernier étant
assuré par le CA italien Rinaldo Veri
(CTF 150), embarqué avec son
état-major sur le Mimbelli. Par le biais
du déploiement de l’Aconit et de la
Meuse au sein de l’Euromarfor, la
France réaffirme l’importance que revêt
pour elle sa participation à l’opération
Enduring Freedom.
L'Aconit et le SPS Canarias à quai.
L’ensemble des bâtiments de la TF 150 (français, italiens, espagnols, allemands et américains) a la tâche de surveiller et de
contrôler les vastes espaces allant du sud de la mer Rouge aux abords de la corne de l’Afrique (îles de Socotra) en passant
par le golfe d’Aden et le détroit stratégique de Bab el-Mandeb. L’Aconit a navigué dans une zone située au cœur de la menace
terroriste où avaient déjà eu lieu des attaques suicides contre l’USS Cole et le pétrolier français Limburg au Yémen.
Mi-mars, les principaux bâtiments américains de la TF 150 (USS Briscoe, Fletcher et O’Kane) ont quitté la corne de l’Afrique
pour remonter au nord de la mer Rouge, prêts à lancer leurs missiles de croisière sur l’Irak. Seuls les navires européens sont
restés sur zone pour poursuivre la lutte antiterroriste.
Des eaux troublées
Une fois sur zone, nous avons retrouvé ces eaux décrites par Henry de Monfreid comme servant de voie de communication
aux boutres des contrebandiers pour leurs trafics (armes, drogue, immigrés clandestins). Ces trafics illicites prospèrent entre la
Somalie et le Yémen.
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La piraterie représente l’autre fléau de
cette région du globe. Motivés par
l’appât du gain, les pirates font parler
d’eux au large des côtes yéménites et
somaliennes et quelques "May Day" de
voiliers ou de cargos attaqués ont
émaillé notre mission.
L’Aconit a eu l’occasion d’effectuer à
trois reprises des opérations de visite
sur des cargos saoudiens et kenyans,
suspectés d’entretenir des liens avec
Al Qaïda (exfiltration de Talibans,
trafics d’armes ravitaillant des bases
terroristes…). Les nombreux visitex et
entraînements de progression en
milieu clos n’ont donc pas été vains.
Ram avec l’ITS Stromboli
La publication sur internet d’une liste de dix photos de membres d’Al Qaïda échappés d’une prison du Yémen en mars et
pouvant chercher à traverser le golfe d’Aden pour rejoindre la Somalie rajouta encore un peu de piquant aux visitops.
L’Aconit a innové en effectuant les premières opérations dites d’intel stop (pour intelligence stop) de la TF 150. Le but
recherché est le recueil de renseignements sur d’éventuelles activités suspectes ou de piraterie auprès des pêcheurs locaux
grâce à une approche amicale, tâche facilitée par les jeunes marins du bord maîtrisant l’arabe.
Escortes et surveillance
Enfin, l’Aconit a joué son rôle de
protection et de dissuasion à l’encontre
d’éventuelles actions terroristes qui
auraient pu être tentées à l’encontre du
trafic maritime dans le passage
resserré de Bab el-Mandeb. Près de
soixante-dix navires ont ainsi été
escortés par l’Aconit dans ce détroit
séparant la mer Rouge et le golfe
d’Aden, sur la route du canal de Suez
et des terminaux pétroliers du Golfe.
Cérémonie d'activation de l'Euromarfor à Tarente.
Si notre présence a offert une protection efficace à de nombreux navires, l’Aconit pouvait également être prise pour cible. Elle
a dû s’organiser pour parer toute tentative d’attaque suicide. Une veille optique renforcée et permanente sur tout l’horizon,
l’armement des affûts de 20mm, la présence de tireurs ANF1 et Famas sur le pont d’envol et en couronne de veille, une équipe
de sécurité prête à intervenir, sont autant de mesures qui ont été adoptées dès le franchissement du canal de Suez et
maintenues jusqu’au mois de juin.
Visite du cargo saoudien Badr Djeddah.
La présence de pêcheurs en grand nombre le long des côtes yéménites et
omanaises n’a pas rendu la tâche des veilleurs facile. Les déplacements de leurs
embarcations en fibre de verre fortement propulsées auront ainsi animé à de
nombreuses reprises la passerelle et le central opérations.Grâce aux
renseignements glanés lors des «intel stop», les habitudes des pêcheurs sont
mieux connues, permettant de distinguer une cinématique de pêche d’une
cinématique d’embarcation suspecte.
Le soutien des pétroliers-ravitailleurs sur zone s’est révélé essentiel. Le PR
Meuse nous a accompagné jusqu’en mars, nous apportant au large de Bab el
Mandeb, gazole, courrier et autres unités logistiques. Après une escale
commune en Egypte, le pétrolier-ravitailleur français a été relevé au sein de
l’Euromarfor par l’italien Stromboli.
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Durer loin et longtemps
La présence française à Djibouti a fait de ce port une escale privilégiée tout au long de notre déploiement. Si les corvées de
vivres et de peinture restent inévitables, les journées passées dans cette petite république désertique de la corne de l’Afrique
ont offert de nombreuses occasions de détente et d’excursions à l’équipage.
Enfin, quatre escales en Oman et en Egypte ont permis à certains de découvrir les superbes fonds sous-marins de la mer
Rouge à Port Safaga, les richesses archéologiques de Louksor, de flâner dans les souks de Mascate ou de pousser leur 4X4
ensablé au milieu de la région omanaise du Dhofar…
L’Aconit a terminé la mission Resolute Behaviour le 8 juin avec un bilan éloquent (cf encadré). La France continue à maintenir
une présence navale permanente dans cette région au cœur des enjeux géopolitiques actuels. L’aviso EV Jacoubet a pris
notre flambeau au sein de l’Euromarfor depuis le 1er juin.
Bilan après cinq mois de mission
- 149 jours de déploiement dont 113 en mer
- 540 navires interrogés, 3 visités
- 11 "intel stop"
- 67 bâtiments escortés
- 19 Ram
L’équipe de visite de l’Aconit au complet,
Chalon-sur-Saône est marraine de la frégate Aconit.
A l'école de l'Aconit
(par le SM Ulrich Troalic)
Article paru dans Cols Bleus 2591 du 27 octobre et 03 novembre 2001
Au titre des relations entretenues avec sa ville marraine, la frégate Aconit a reçu pendant deux jours 21
enfants de l'école primaire Jean-Lurçat et 12 adolescents du centre médico-éducatif Eugène-Joumet de
Chalon-sur-Saône. "Vivre comme les marins".
Tous les élèves ont pris leurs quartiers en s'appropriant les bannettes laissées libres par le personnel en permission.
Chacun a marqué son étonnement devant l'exiguïté des postes, mais le soir, la fatigue aidant, même les bannettes ont
semblé du plus grand confort, surtout pour des moussaillons d'à peine 1,50 m. Après le déjeuner, à quelques quais de
l'Aconit, le Dupleix attendait les enfants pour une visite complète. Le retour à bord a été propice à un peu de repos
mais, lorsque les haut-parleurs ont diffusé: "Pour exercice, poste d'évacuation pour les invités", enfants et adolescents,
regroupés par des membres d'équipage, ont rejoint prestement le pont d'envol en empruntant les accès de secours
préalablement désignés. L'appel effectué, le groupe est alors monté dans le bus qui l' a dirigé vers un restaurant situé
sur le port de TouIon, pour un repas offert par le bord.
Dans les airs et sous la mer
Le lendemain, le branle-bas a éveillé les jeunes marins réalisant qu'il ne s'agissait pas d'un rêve mais bien de la réalité.
Ils ont ensuite pris part à la cérémonie des couleurs. La matinée a été réservée à la visite de la BAN Hyères. Le
panorama offert depuis la tour de contrôle a été du plus grand intérêt et du plus bel effet lorsque les ordres transmis par
le contrôleur ont été exécutés, simultanément, par des aéronefs atterrissant ou décollant. Cependant, la visite du
hangar protégeant un Super-Frelon de la 32F et un Dauphin de la 35F a marqué l'imagination. Les plus chanceux,
accédant au poste de pilotage, s'imaginaient déjà aux commandes, participant à quelque opération de sauvetage.
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Après les airs, le programme faisait rejoindre les abysses avec le SNA Perle, de retour d'une longue mission. Le choix
était donc établi: "Moi, je serai pilote d'hélico", a affirmé l'un des enfants, résolu à faire de cette visite son unique acte de
présence dans un "soum". Comme certains redoublants avaient déjà visité la frégate lors d'un précédent échange, les
souvenirs aidant, les explications sont venues autant de l' équipage que des enfants eux-mêmes, preuve rassurante de
l'intérêt provoqué.
Découvrir un nouvel univers
La journée touchait à sa fin et l'heure de départ approchait. Les apprentis marins firent leur sac avant de rejoindre le
bus et le train pour la Bourgogne. Conscients d'avoir vécu une aventure unique au sein de l'univers étrange de la
Marine et des marins, les jeunes de Chalon-sur-Saône ont partagé quelques instants de bonheur avec l'équipage,
toujours fier de rendre par de nombreuses explications, tout l'intérêt qui lui est porté. Par ces échanges entretenus,
l'équipage apporte sa modeste pierre à une meilleure connaissance de la Marine dans des régions qui ne sont pas
maritimes.
Un parrainage entre devoir de mémoire et vision d'avenir
(par l'équipage de la frégate Aconit)
Article paru dans Cols Bleus 2500 du 25 septembre 1999
Comme sous l'ancien régime, quand des cités contribuaient au succès des armes de la France en parrainant la
construction d'unités de la Marine, la ville de Chalon-sur-Saône a associé sa destinée à celle de l'Aconit par la signature
d'une charte de parrainage.
La cérémonie, qui a eu lieu au conservatoire de la ville de Chalon, réunissait M. Lionel Rimoux sous-préfet, M.
Jean-Pierre Bouvet, représentant le député-maire, le colonel Glenat délégué militaire départemental de Saône-et-Loire,
l'ingénieur en chef Imbert représentant le vice-amiral d'escadre (28) Chaline, président de l'association des FNFL, une
délégation de la frégate et les anciens marins du département. À cette occasion, le CV Jean Goursaud, commandant la
frégateAconit, rappela l'importance d'un tel lien pour que se perpétue l'attachement de la nation à sa défense, alors que
disparaît le service national. Le secrétaire général de l'association des villes marraines, M. Gérard Moukbirian, évoqua
par la suite les quelque 140 unités militaires qui sont, à l'heure actuelle, parrainées par des municipalités, non plus à
des fins financières mais dans un but de connaissance et de reconnaissance du monde militaire, tant par les élus que
par les citoyens.
C'est dans cette optique qu'ont participé au dépôt de gerbe qui précéda la signature de la charte de parrainage les
élèves du cours élémentaire Vivant Denon. C'est avec eux, par des échanges épistolaires et des visites, que ce lien doit
se développer, tout comme avec le reste de la population, rencontrée à l'occasion d'une découverte guidée de la ville.
Une ville au coeur de l'histoire
De fondation romaine, la cité chalonnaise fut de tous temps un lieu d'échange. Le commerce de l'étain avec les
mythques îles Casserides et l'Angleterre y est attesté depuis les premiers siècles après Jésus Christ. Mais, c'est surtout
au moyen-âge qu'apparaissent les foires qui font de cette région de Bourgogne l'égale de la Champagne et de ses
centres de Reims et de Troyes. C'est peu après que la ville devînt frontalière, quand récupérée par Louis XI en 1477 ,
elle marqua l' extrémité est du royaume de France, face à l'empire des Habsbourg. De cette situation, subsistent des
vestiges de fortifications réalisées par l'Italien Bellamarto, dont s'est inspiré Vauban un siècle plus tard. L'histoire se
répétera, quand, en 1940, Chalon retrouvera ce rôle charnière entre deux zones, la ligne de démarcation suivant le
cours de la Saône.
Décorées de la Croix de guerre
De cette époque, la cité chalonnaise a conservé, comme sa filleule, l'honneur de porter la Croix de guerre sur ses
armes, et surtout gardé une mémoire très vivante. Un hommage fut rendu, au cours d'une cérémonie au monument de
la déportation à laquelle participa la délégation de l'Aconit, à ceux qui avaient souffert, à ceux qui s'étaient battus. Ce
devoir de mémoire, rapprochement supplémentaire entre la ville et le bâtiment, trouve à bord de l'Aconit un écho tout
particulier. Fière de porter le nom d'une corvette illustre, repris en son temps par une frégate anti sous-marine déjà
filleule de Chalon, elle se doit d'être à la hauteur de celle qui, le 11 mars 1943, éperonna et coula deux sous-marins
allemands, les U432 et U449. Elle se doit surtout de conserver cet esprit volontaire qui jamais n'a renoncé, honneur
d'une Marine au service de la France.
Résolument moderne, la frégate Aconit associe à des technologies pointues, des choix innovants en matière de furtivité
et d'acoustique. Chalon-sur-Saône, qui fut le berceau de Nicéphore Niepce et de la photographie, n'a rien à lui envier
en termes d'innovation et de modernité. Tournées avec la même passion vers l'avenir, gageons que la frégate et sa
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Site officiel de la marine nationale
marraine vivront un parrainage dynamique et constructif.
Parrainage
Article paru dans Cols Bleus 2532 du 3 juin 2000
En 1992, l'Aconit (troisième du nom) est venu grossir le contingent des bâtiments ayant une ville marraine, en
l'occurrence celle de Chalon-sur-Saône, ancienne ville de chantiers navals. La municipalité ainsi que des associations
d'anciens marins avaient manifesté leur souhait de parrainer une frégate et c'est donc l'Aconit, déjà parrainée par l'ordre
de la Libération, qui a été choisie.
Après la cérémonie du 18 juillet qui a officialisé ce lien et qui a permis à une partie de l'équipage de découvrir la ville
médiévale et les charmes de la Bourgogne, des relations d'amitié se sont peu à peu nouées entre la marraine et sa
filleule. Ainsi, les premières années ont été ponctuées de différents événements : l'accueil sur l'Aconit d'étudiants
chalonnais, la participation de marins à la commémoration de la libération de Chalon...
Début 1997, l'Aconit a été désarmé et la marraine, orpheline, a souhaité parrainer la dernière de la lignée, la frégate
furtive, ce qui fut dignement fêté le 24 avril 1999. De nouvelles relations s'établissent aujourd'hui puisque divers projets
ont été concrétisés (réception et visite du bord par les écoles) ou sont étudiés (rencontres sportives...).
Dans les mois à venir, la marraine sera sans aucun doute bien informée de la progression de sa filleule dans sa
mission.
Avec la jeunesse de Chalon-sur-Saône, la mission de l'Aconit aura un public attentif.
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