LIGNE A GRANDE VITESSE POITIERS-LIMOGES
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LIGNE A GRANDE VITESSE POITIERS-LIMOGES
LIGNE A GRANDE VITESSE POITIERS-LIMOGES DOSSIER DE FIN D’ETAPE 1 Pièce technique B8 – Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV Sommaire 1. Les eaux souterraines et superficielles............................ 4 2. Les sols............................................................................ 6 3. Les milieux naturels ......................................................... 8 4. Le foncier et le bâti......................................................... 10 4.1. 4.2. L’acquisition des terres et du bâti ....................................... 10 Les vibrations....................................................................... 13 5. Le bruit........................................................................... 14 6. L’organisation spatiale du territoire ................................ 17 7. L’agriculture ................................................................... 18 8. Les activités sylvicoles................................................... 20 9. Le patrimoine archéologique.......................................... 21 10. Le patrimoine bâti protégé ............................................. 21 11. Les sites protégés.......................................................... 22 12. Le tourisme et les loisirs ................................................ 22 13. Le paysage .................................................................... 23 Page 2 sur 24 – PT B8 – Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009 Pour mémoire : l’emprise d’une Ligne à Grande Vitesse La présente pièce technique • • rappelle les impacts génériques potentiellement occasionnés par la construction et l’exploitation de lignes nouvelles à grande vitesse transportant exclusivement des voyageurs, ainsi que le cadre réglementaire s’imposant au projet, LGV au niveau du terrain naturel La construction et l’exploitation d’une Ligne à Grande Vitesse (LGV) nécessite l’occupation d’une certaine surface au sol, il s’agit de l’emprise de la LGV. Lorsque la LGV est implantée au niveau du terrain naturel, les emprises sont de l’ordre de 65 mètres de large, soit environ 14 m (plate-forme) + 25 m de part et d’autre de la plate-forme. et présente les mesures généralement mises en œuvres pour réduire ou compenser ces impacts. Il s’agit donc de mesures génériques. L’emprise de la LGV comprend la plate forme de la voie proprement dite (14 mètres environ en section courante pour une voie double) ainsi que la zone de remblai ou de déblai nécessaire (voir schémas ci-dessous), en fonction du profil de la voie. Les mesures spécifiquement proposées dans le cadre du projet de LGV Poitiers-Limoges seront précisées et affinées aux étapes suivantes des études, en fonction des tracés qui seront retenus et du contexte particulier des territoires qui seront concernés. LGV en remblai ou en déblai Dans le cas ou la ligne passe en remblai, vient s’ajouter l’assise du remblai. Par exemple, pour un remblai de 6 m de haut, considérant des pentes de talus à 3 H (horizontal) / 2 V (vertical), l’emprise de la LGV atteint alors environ 82 m de large. Les tracés qui seront définis en étape 2 seront recherchés en assurant une insertion optimale au sein des territoires et notamment des milieux humains et naturels. Les thématiques abordées dans le présent document sont les suivantes : Milieu physique - les eaux souterraines et superficielles, - les sols, Milieu naturel - les milieux naturels et leur fonctionnement, Milieu humain - le foncier et le bâti (l’acquisition des terres et des bâtis, les vibrations), - le bruit, - l’organisation spatiale des territoires, - l’agriculture, - les activités sylvicoles, - le patrimoine archéologique, - le patrimoine bâti, - les sites protégés, - le tourisme et les loisirs, - le paysage. Patrimoine, paysage, tourisme et loisirs Juin 2009 – Dossier de fin d’étape 1 Passage en remblai / Profil en travers Il en est de même en déblai : Cas particulier d’une plate-forme à voie unique Passage en déblai / Profil en travers Pour la phase travaux, et pour assurer l’entretien ultérieur, l’emprise est définie avec une marge de 25 mètres de part et d’autre des entrées en terre (limite géométrique et technique des déblais et remblais). Cette bande complémentaire peut également permettre la réalisation de merlons acoustiques ou paysagers, ou de murs antibruit. L’emprise totale de la LGV représente finalement un couloir dont la largeur peut varier (minimum de 65 m environ), selon le relief ou la situation, comme illustré dans les schémas ci-après. Dans le cas d’une plate-forme à voie unique, la plate forme de la voie proprement dite présente une largeur de 8 m. La limitation à une seule voie nécessite néanmoins la mise en place d’équipements équivalents à un projet à double voie (caténaires, …). Par ailleurs, la marge de 25 mètres de part et d’autre des entrées en terre est également maintenue. Ainsi, pour une configuration équivalente (passage en remblai, en déblai …), le gain en termes d’emprises est de l’ordre de 6 mètres. PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV - Page 3 sur 24 • Les mesures vis-à-vis des risques quantitatifs sur les eaux souterraines un resserrement et une accélération des vitesses au droit de l'ouvrage accentuant l'érosion ; • Les études menées à l’avancement du projet, et notamment dans le cadre de la procédure spécifique de police de l’eau au titre du Code de l’Environnement, permettent de préciser la sensibilité et la vulnérabilité des aquifères concernés ainsi que les impacts du passage d’une nouvelle infrastructure. une modification du lit ordinaire (rescindement de méandres, recalibrage, etc.) qui peut parfois déstabiliser l'équilibre morphologique de la rivière ; • des effets par concentration d’un écoulement : le projet peut détourner le ruissellement superficiel d'un bassin versant vers un autre bassin versant ou concentrer des écoulements diffus vers un seul ouvrage hydraulique (voir ci-dessous). 1. Les eaux souterraines et superficielles Les impacts d'une infrastructure ferroviaire sur les eaux souterraines et superficielles sont globalement de deux types. On distingue : • les impacts sur les écoulements, ou impacts quantitatifs ; • les impacts sur la qualité des eaux ou impacts qualitatifs. Ces derniers sont principalement liés à la phase travaux et aux traitements phytosanitaires saisonniers. Les principales mesures consistent alors à caler le profil en long du projet de façon à éviter ou limiter l’impact sur les écoulements souterrains (en fonction des résultats des études de détail). La compensation des impacts est proposée en cas de besoin : pour les captages privés, en cas d'assèchement ou d'abaissement des niveaux d’eau, plusieurs solutions sont généralement envisagées : • indemnisation des propriétaires ; La procédure réglementaire de police de l’eau • raccordement éventuel au réseau public d'eau potable ; L’ensemble des Installations, Ouvrages, Travaux et Activités (IOTA) liés aux eaux souterraines, superficielles et au milieu aquatique fait l'objet d'une procédure administrative spécifique, au titre des articles L.214-1 à L.214-6 et des articles R 214-1 à R.21470 du Code de l’Environnement. • restitution de la ressource par un puits de substitution. Selon les caractéristiques du projet, les IOTA font l’objet d’un dossier de demande d'autorisation ou de déclaration au titre du code de l’environnement. Ils doivent être compatibles avec les objectifs du SDAGE et le cas échéant du SAGE. Ce dossier est généralement réalisé lors des études d'Avant-Projet Détaillé, après la Déclaration d'Utilité Publique du projet. Les impacts et mesures sont détaillés lors de l'élaboration de ces dossiers spécifiques, qui sont soumis à enquête publique. Des effets potentiels sur l’écoulement des crues La réalisation d'une infrastructure de transport linéaire intercepte sur son parcours une multitude de bassins versants, plus ou moins importants, présentant des écoulements permanents ou non. En recoupant ces bassins versants, le projet peut générer sur les écoulements hydrauliques des impacts potentiels de différentes natures selon que la ligne est en remblai ou en déblai. En remblai, le projet intercepte les cours d'eau et les écoulements pluviaux et peut ainsi entraîner, si cela n’est pas pris en compte dans les études : Des effets potentiels sur les circulations d’eau souterraines • des effets sur l’écoulement des crues : la traversée en remblai de la zone inondable d’un cours d’eau peut aggraver les inondations en amont ou en aval de l'ouvrage (augmentation du remous – voir schéma ci-contre -, exhaussement de la ligne d'eau en amont de la ligne nouvelle risquant d'augmenter la fréquence des débordements, dans le cas d’un franchissement transversal à la zone inondable) ; • dans le cas d’un franchissement longitudinal de la zone inondable, l'infrastructure pourra alors avoir un impact en termes d'exhaussement ou d'abaissement de la ligne d'eau pour la crue de référence (par un rétrécissement de la zone d’expansion des eaux) mais aussi en termes de modification de l'hydrogramme de crue à l'aval du projet ; Pour les nappes souterraines, les impacts quantitatifs résultent potentiellement d'une modification du fonctionnement hydraulique des nappes lorsqu'elles sont peu profondes et/ou lorsqu'elles se trouvent interceptées par un déblai. Cela peut provoquer un abaissement du niveau moyen de la nappe avec un effet sur les captages exploitant ces nappes (alimentation en eau potable, irrigation…). Page 4 sur 24 – PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV Schéma explicatif d’un remous au droit du franchissement d’un cours d’eau en crue (source Egis Environnement) Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009 Des effets potentiels sur la qualité des eaux souterraines et superficielles Les mesures pour assurer la transparence hydraulique des ouvrages Le dimensionnement des ouvrages hydrauliques de franchissement des cours d’eau et des zones inondables fait l’objet d’études spécifiques (notamment réalisation de modèles hydrauliques permettant d’estimer les impacts du projet et de dimensionner précisément l’ouvrage et ses appuis) qui doivent permettre d’assurer la transparence hydraulique du projet et la non aggravation des crues, dans le respect des objectifs fixés par la réglementation et notamment : • • Le train à grande vitesse est un mode de transport propre et non polluant. En revanche, en phase d’exploitation, les traitements phytosanitaires du ballast et des abords immédiats de la ligne ferroviaire peuvent générer une pollution saisonnière s’ils ne sont pas accompagnés de mesures de protection. En phase travaux, les risques temporaires vis-à-vis de la ressource en eau sont essentiellement liés : • aux installations de chantier ; • aux risques d’entraînement de matières suspension (MES) dans les cours d’eau ; • au risque de pollution par rejets directs d'eaux de lavage, d'eaux usées… (mauvaise gestion des déchets, manipulation de produits polluants…) ; • aux incidents de chantier. i respect des exhaussements maximum fixés par la circulaire du 24 juillet 2002, notamment dans les zones bâties, en secteur inondable (zone sensible au risque inondation) ; respect des règlements associés aux Plans de Prévention des Risques et Inondation (PPRI). Le dimensionnement des ouvrages hydrauliques doit permettre l’écoulement d’un débit projet correspondant à un débit centennal ou à un débit historique si celui-ci est supérieur au débit centennal. en D'une manière générale, ces effets sont d'autant plus ressentis que les cours d’eau ont un débit faible et sont de bonne qualité. En cas de risque d'impact important des mesures d’accompagnement peuvent être définies (ouvrages de décharge, bassins écrêteurs, dispositifs anti-érosion…). La Vienne à Queaux (photo Egis Environnement – février 2009) Les mesures de protection de la qualité des eaux Les principales mesures consistent à : • mettre en place des mesures préventives durant les opérations de désherbage (protocole spécifique pour l’utilisation des herbicides…), • mettre en place des dispositifs de collecte et de traitement des eaux de plate-forme dans les secteurs particulièrement sensibles à la pollution par les produits phytosanitaires, • mettre en œuvre des mesures strictes en phase travaux : assainissement provisoire, implantation des installations de chantiers interdite dans les zones sensibles... i « La tolérance d’exhaussement de la ligne d’eau au droit des zones à forts enjeux ne doit pas dépasser la précision relative du modèle hydraulique utilisé. Cette précision relative correspond à la différence de hauteur d’eau pouvant être décelée par une modélisation calée sur les mêmes données d’entrée, comparant la situation sans l’ouvrage et la situation avec l’ouvrage. L’imprécision due aux données d’entrée, si celles-ci sont identiques, joue bien un rôle sur la précision absolue du modèle mais pas sur la précision relative. A titre indicatif, en régime fluvial, cette précision relative est de l’ordre de 1 cm. En régime torrentiel ou dans le cadre de rivières à lit mobile, les modélisations atteignant difficilement ce niveau de précision relative, le seuil de transparence doit être adapté à la précision pouvant être atteinte selon le cas. » - circulaire du 24 juillet 2002 Juin 2009 – Dossier de fin d’étape 1 La Mazelle à Rilhac-Rancon (photo Egis Environnement – février 2009) PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV - Page 5 sur 24 La mise en dépôt des matériaux excédentaires 2. Les sols Les mesures Une modification de la topographie et une nécessité de gestion des matériaux La réalisation d’une infrastructure linéaire nécessite d’importants travaux de terrassement qui modifient les caractéristiques topographiques des milieux traversés. Ces terrassements sont selon les cas : des remblais (notamment dans les talwegs et les vallées), des déblais (au niveau des points hauts). Dès que les matériaux possèdent de bonnes qualités mécaniques, leur réutilisation est prévue le plus possible dans les terrassements. L'équilibre des matériaux entre les volumes de terrains déblayés et ceux remblayés est en effet recherché au maximum. Cependant des contraintes topographiques ou géotechniques ne le permettent pas toujours : des matériaux peuvent manquer ou, au contraire, être excédentaires. La nécessité d’ouvrir des carrières En cas de déficit en matériaux de terrassement, il convient de trouver des sites d’emprunt (sites dédiés à la réalisation du projet, et situés à proximité de l’infrastructure) ou des carrières existantes. L’ouverture de sites d’emprunt se réalise en sites alluvionnaires (vallée) ou en site rocheux (relief) et est soumise à autorisation préalable au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement. En cas de besoins extérieurs en matériaux, sont privilégiés : • le recours autant que de possible à des carrières existantes, • la réalisation des remblais courants en évitant d’utiliser des matériaux nobles. Le code de l’environnement (Livre V : Prévention des pollutions, des risques et des nuisances - Titre Ier : Installations classées pour la protection de l'environnement) fixe les principes d’exploitation des « (…)installations exploitées ou détenues par toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui peuvent présenter des dangers ou des inconvénients soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publiques, soit pour l'agriculture, soit pour la protection de la nature, de l'environnement et des paysages, soit pour la conservation des sites et des monuments ainsi que des éléments du patrimoine archéologique ». Chaque ICPE est soumise à déclaration ou autorisation, selon les catégories concernées de la nomenclature des ICPE (articles L.512-1 et suivants du code de l’environnement). le milieu naturel : effets d’emprises (impacts directs sur des milieux naturels pouvant porter atteinte à un écosystème), effet de coupure…, • les écoulements souterrains (risque de rabattement de nappe), • la qualité des eaux superficielles et souterraines par ruissellement des eaux chargées en MES (Matières En Suspension), ou suite à une fuite accidentelle des engins de chantier…, • le paysage (artificialisation du paysage, création de points noirs paysagers…). Page 6 sur 24 – PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV • d’obstruction à l’écoulement des eaux en cas de crue, s’ils sont réalisés dans la zone inondable d’un cours d’eau, avec des risques d’exhaussement des eaux en amont, • d’emprise sur des stations botaniques ou des espaces d’intérêt écologique, • en termes de paysage si ces dépôts sont trop volumineux ou localisés dans des secteurs d’intérêt paysager, • pour l’agriculture : baisse de la qualité agronomique des sols du fait du remaniement des terrains. L’ouverture de carrière, soumise à la réglementation ICPE Les impacts potentiels liés à l’ouverture d’un site d’emprunt sont variés et peuvent toucher : • Lorsque le projet est excédentaire en matériaux, il importe de trouver des sites de dépôt de ces matériaux dans des secteurs très proches du projet, dans l'objectif de limiter les nuisances liées à l'évacuation des matériaux et le coût. Ces dépôts de matériaux peuvent présenter des risques : Les mesures d’insertion des dépôts de matériaux excédentaires • des mesures d’insertion La réalisation de sites de dépôts nécessite des réaménagements spécifiques (restitution en terres agricoles, traitements paysagers …). Ils sont toujours recherchés à proximité du tracé et des déblais d’où ils sont extraits, en concertation avec la profession agricole (utilisation de délaissés inexploitables par exemple) et les administrations. Les dépôts sont intégrés au projet d’aménagement paysager, pour l’insertion du projet dans son environnement (merlons paysagers pour la protection des riverains par exemple). • des mesures durant les travaux Les dépôts sont proscrits dans les zones sensibles, par exemple : zones remarquables d’un point de vue écologique (stations botaniques à forte valeur patrimoniale…), dans les habitats à haut degré de biodiversité (zones humides notamment), dans les zones inondables des cours d’eau, dans des sites AOC (hormis des délaissés parcellaires), dans les massifs boisés (hors délaissés parcellaires). Site d’emprunt de matériaux, après réhabilitation (photo Egis Environnement) Le choix des sites de dépôts situés à l’extérieur des emprises ferroviaires est réalisé en concertation avec les propriétaires des terrains concernés. Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009 Exemple de dépôt réaménagé Les mesures d’insertion des dépôts de matériaux excédentaires (suite) • des mesures compensatoires Dans le cas des dépôts définitifs effectués à l’extérieur des emprises ferroviaires avec restitution à l’activité agricole ou forestière, le réaménagement de ces dépôts est réalisé dans les règles de l’art, pour que les terrains ayant été occupés temporairement retrouvent leurs potentialités initiales. La mise en dépôts de matériaux hors des emprises du projet En 2003 (photo Egis Environnement) Les matériaux excédentaires ou de mauvaise qualité, lorsqu’ils ne peuvent être réutilisés pour les traitements paysagers, la constitution de merlons acoustiques, etc.. peuvent faire l’objet de mises en dépôts définitives. Ils sont alors soumis : • à une autorisation d’occupation temporaire (loi de 1892) avec remise en état du site (équivalent à l’état initial) pour les dépôts situés hors emprises. ; • à une autorisation d’aménagement (anciennement appelée « travaux divers et exhaussement ») lorsque qu’ils sont situés en dehors des emplacements réservés au projet des Plans Locaux d’Urbanisme. L’autorisation d’aménagement relève des articles L421 et suivant et articles R421-19-1 à R421-22 du code de l’urbanisme. Elle concerne les affouillements et exhaussements du sol dont la hauteur, s'il s'agit d'un exhaussement, ou la profondeur dans le cas d'un affouillement, excède deux mètres et qui portent sur une superficie supérieure ou égale à deux hectares. Les règlements des POS/PLU peuvent néanmoins imposer des seuils différents (plus contraignants ou non). En 2005 (photo Egis Environnement) Juin 2009 – Dossier de fin d’étape 1 PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV - Page 7 sur 24 Dossier d’incidence Natura 2000 3. Les milieux naturels Des effets directs de substitution Ces effets résultent de l'emprise du projet sur des milieux naturels ou sur des espaces qui participent au fonctionnement des écosystèmes. Ils peuvent entraîner un fléchissement local de populations végétales et animales voire un risque de disparition d'espèces végétales ou animales localement peu abondantes, Ce type d'impact peut se manifester aussi bien lors de la phase travaux que tout au long de la durée de vie de l'infrastructure (impacts permanents). Ces impacts liés à la consommation d'espace par l'emprise ferroviaire ne peuvent être supprimés et difficilement réduits dans la mesure où cette emprise a nécessairement une largeur technique minimale. Les mesures pour limiter les effets de substitution Pour limiter l’effet de substitution, plusieurs solutions peuvent être envisagées : calage fin du tracé afin d’éviter les stations botaniques à forte valeur patrimoniale, limitation au maximum de l’effet d’emprise et mise en œuvre de mesures strictes pendant la phase de chantier (planning des travaux, etc.). Par ailleurs, en fonction des impacts, des mesures compensatoires sont envisagées : reconstitution de biotope et suivi de gestion, participation à l’acquisition de biotope et rétrocession à un organisme gestionnaire, réalisation de suivis écologiques pour les espèces les plus remarquables…. Les projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagements soumis à une autorisation administrative et dont la réalisation peut affecter de façon notable un site Natura 2000 doivent faire l’objet d’une évaluation des incidences, aussi le dossier d’incidence sur les sites Natura 2000 est demandé selon les articles L.414-1 à 7 du code de l’environnement et R.214-36 à 38 du code de l’environnement. L’objectif de l’évaluation est de vérifier la compatibilité du programme ou du projet avec la conservation du site (habitats et espèces d’intérêt communautaire), en s’inscrivant dans une démarche au service d’une obligation de résultat. Agrion de Mercure (photo Egis Environnement) Dossier de demande de dérogation exceptionnelle pour déplacement et/ou destruction des espèces protégées au titre des articles L411-1 et L411-2 du code de l’environnement L’autorisation exceptionnelle de destruction et/ou déplacement d’espèces protégées au titre des articles L411-1 et 2 du code de l’environnement est demandée par le pétitionnaire en cas de découverte(s) d’espèces végétales ou animales protégées dans les emprises des travaux. Les autorisations de destruction ou de déplacement font l’objet d’une autorisation préfectorale attribuée selon des critères très limitatifs et délivrée après avis du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) et d’instances scientifiques régionales. Des effets directs de coupure des cheminements de la faune L'infrastructure fonctionne alors comme une barrière pour les déplacements de la faune sauvage et conduit à l'interruption éventuelle des flux et du brassage génétique au sein des populations en présence, voire des relations vitales (migration des batraciens pour la reproduction par exemple) et à des risques de mortalité de la faune, par collision avec le matériel roulant. L’arrêté du 19 février 2007 fixe les conditions de demande et d'instruction des dérogations définies au 4°de l'article L. 411-2 du code de l'Environnement portant sur des espèces de faune et de flore sauvages protégées. Il est précisé que la demande de dérogation devra dans un 1er temps justifier l’absence de solution alternative. Sanglier Exemple de reconstitution de biotope : mares de substitution pour amphibiens Prairie humide dans la vallée de la Glayeule (photo Egis Environnement – février (photo Egis Environnement) 2009) Page 8 sur 24 – PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009 Les mesures de réduction de l’effet de coupure Des ouvrages spécifiques permettant le franchissement de l’infrastructure sont mis en place dans les zones identifiées comme axes préférentiels de déplacement. Ces ouvrages et leur conception sont adaptés aux espèces concernées (grande faune, petite faune, mammifères semi aquatiques…). Par ailleurs, les ouvrages hydrauliques ainsi que certains passages agricoles peuvent être aménagés de façon à constituer des secteurs de franchissement supplémentaires hydrauliques. La mise en place de buses spécifiques peut densifier les possibilités de traversée là où la pression faunistique est la plus forte. Les emprises ferroviaires sont entièrement clôturées. Dans la traversée des zones boisées et secteurs de déplacement de la grande faune, les emprises sont protégées par des clôtures hautes. La réalisation de plantations, permettant d’éviter les collisions (notamment pour l’avifaune et les chiroptères : survol haut de l’infrastructure) peut être envisagée. Des effets de fragmentation des territoires habituellement occupés par la faune Les effets d'emprise et de coupure évoqués ci-avant se traduisent par une fragmentation des milieux naturels. Un grand boisement traversé par le projet se trouve ainsi remplacé par deux boisements de taille moyenne avec des effets potentiels en termes de fléchissement de la capacité d'accueil liée à la notion de surface minimale spécifique (chaque espèce a besoin d'une superficie minimale pour s'implanter et subsister dans un milieu). L'effet de fragmentation pourra donc avoir un impact en termes de capacité du milieu à accueillir les espèces les plus exigeantes et en termes de superficie de leur habitat spécifiquement au sein des milieux forestiers. La construction de l’infrastructure peut entrainer la destruction des habitats et espèces, le dérangement de la faune. De plus, il y a risque de pollution des habitats et des espèces par les hydrocarbures et les MES (matières en suspension). Les travaux de défrichement (débroussaillage, déboisement et dessouchage), correspondant au dégagement des emprises constituent la phase la plus critique vis-à-vis du milieu naturel et de la faune associée. Le principal effet temporaire du chantier est le dérangement de la faune utilisant les milieux situés à proximité des travaux avec arrêt potentiel de la fréquentation du site par les espèces les plus fragiles. L'objectif principal de la protection du milieu en phase travaux est d'éviter les impacts irréversibles. Les mesures pour limiter les effets de fragmentation Le calage fin du tracé permet de réduire les effets d’emprise et de coupure sur les espaces non fragmentés. Les mesures pour limiter l’effet de coupure peuvent être accompagnées de mesures compensatoires : acquisition de terrains et rétrocession à un organisme gestionnaire. Des effets liés aux travaux connexes au projet Passage supérieur spécifique pour la grande faune (Egis) Des effets pendant la phase travaux Les travaux connexes au projet sont : les ouvertures de sites d’emprunt, la création de sites de dépôt, les opérations d’aménagement foncier. Ces travaux peuvent conduire à la disparition d'un site et/ou d'un écosystème. Les mesures en phase travaux Les mesures suivantes sont mises en place pendant la phase travaux : • le défrichement est limité au maximum, • les sites sensibles sont délimités par un balisage spécifique : toute circulation et stationnement d’engin y est interdite, • les installations de chantier et stockage de produits polluants doivent être situés en dehors de toute zone sensible, • mise en place de l’assainissement provisoire au début des travaux permettant de limiter la pollution des MES vers les sites sensibles. Les mesures pour limiter les effets des travaux connexes au projet Les carrières et dépôts sont proscrits dans les sites écologiques les plus sensibles (Arrêtés de protection de biotope, stations botaniques, réserves naturelles, etc.). Les opérations d’aménagement foncier doivent, le cas échéant, prendre en compte la protection des sites naturels les plus sensibles par une concertation entre le maître d’ouvrage et les maîtres d’œuvre de l’aménagement foncier. Passage mixte hydraulique / grande faune (Egis) Juin 2009 – Dossier de fin d’étape 1 PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV - Page 9 sur 24 4. Le foncier et le bâti 4.1. L’acquisition des terres et du bâti Les impacts potentiels sur le bâti et les biens liés à la réalisation d'une infrastructure ferroviaire, sont les suivants : • l’acquisition des terres et du bâti situés dans l'emprise, • les impacts potentiels liés aux vibrations issues du passage des trains et de façon plus ponctuelle par des tirs d’explosifs en phase chantier. Les mesures appliquées en règle générale Avant la Déclaration d’Utilité Publique Les emprises du projet et l’acquisition des biens : On distingue par ailleurs les cas particuliers des bâtis (particuliers ou économiques) situés hors des emprises mais exposés à des nuisances importantes liées au projet. Après la Déclaration d’Utilité Publique, les emprises foncières précises du projet sont établies, sur la base du projet définitif. La délivrance de permis de construire dans des secteurs situés au sein des zones préférentielles de passage pressenties puis de la zone préférentielle de passage retenue (à l’intérieur de laquelle la bande soumise à enquête sera définie) reste possible durant les études préalables à l’enquête d’utilité publique. Les communes peuvent au préalable consulter Réseau ferré de France. De fait, les autorités compétentes pour la délivrance des autorisations doivent alors recueillir l’avis conforme de Réseau ferré de France sur tout projet situé dans le périmètre de prise en considération. Les riverains sont, dans le cadre de la concertation, informés, de l’évolution des études au sein des zones préférentielles de passage pressenties puis de la zone préférentielle de passage retenue, à l’intérieur de laquelle la bande soumise à enquête publique sera définie. Si un arrêté de prise en considération est pris par le préfet avant la déclaration d’utilité publique, tout propriétaire dont les biens sont situés dans le périmètre de prise en considération, peut faire une demande d’acquisition à RFF, qui a un an pour statuer. Est il possible de construire dans les zones préférentielles de passage avant l’enquête publique et la Déclaration d’Utilité Publique ? Par ailleurs, un arrêté de prise en considération peut également être pris par le préfet. Dans ce cas, il peut être sursis à statuer sur toute demande d’autorisation concernant des travaux, constructions ou installations susceptibles de compromettre la réalisation du projet. A quel moment les propriétaires sont-ils informés que leur(s) bien(s) ou leur(s) bâti(s) sont dans l’emprise foncière du projet ? Schéma du déroulement d'une acquisition pour cause d'utilité publique : Une enquête parcellaire, effectuée selon les modalités prévues par les articles R.11-19 à R.11-31 du code de l’expropriation, et organisée par les préfectures des départements concernés, présente les emprises réelles nécessaires à la réalisation du projet. Cette enquête permet notamment de recueillir les observations des propriétaires concernés et de traiter les problèmes au cas par cas. Déclaration d'utilité publique 1 Information des propriétaires et des locataires 2 Estimation de la valeur des biens à acquérir Enquête parcellaire Evaluation par le service des Domaines Aquisition à l'amiable 3 Les propriétaires font connaître leurs situations foncières (locataires, servitudes…) Offre d'achat du maître d'ouvrage Si accord, signature de l'acte notarié Aquisition Acquisition par voie judiciaire* Ordonnance d'expropriation = transfert de propriété Jugement fixant l'indemnité = prise de possession * l'acquisition à l'amiable reste possible jusqu'au jugement fixant l'indemnité Page 10 sur 24 – PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009 Le cas particulier des bâtis situés hors de l’emprise du projet Les mesures vis-à-vis des biens et du bâti situés dans les emprises du projet Les propriétaires, dont le bâti et/ou les biens fonciers se trouvent inclus dans les emprises définitives, sont indemnisés dans les conditions prévues par le code de l'expropriation. Comment se déroule l’enquête parcellaire qui définit précisément les parcelles acquises par le projet ? L’enquête parcellaire est effectuée dans les conditions prévues par les articles R.11-19 à R.11-31 du code de l’expropriation. L’indemnisation des propriétaires se décompose en : • des indemnités principales qui représentent le prix de la terre et/ou du bâtiment estimé à leur valeur vénale par l’administration des Domaines. Cette indemnité est déterminée par référence aux données du marché immobilier au vu de termes de comparaison qui doivent être suffisants en nombre et fiables qualitativement ; • des indemnités complémentaires, qui sont adaptées au contexte particulier du projet, et qui peuvent comprendre : o des indemnités de remploi : elles sont destinées à compenser les frais normalement exposés pour l’acquisition d’un bien de même nature et de valeur similaire ; o des indemnités accessoires lorsqu’elles sont justifiées. L'indemnisation résulte d'un accord amiable, ou, en cas de désaccord du propriétaire, est soumise à l'arbitrage du juge d'expropriation. L’expérience montre que près de 98% des acquisitions se déroulent à l’amiable dans le cadre de l’élaboration des grands projets ferroviaires. Elle s’adresse aux personnes, physiques ou morales, concernées par le projet en tant que propriétaire, locataire, exploitant agricole, usufruitier…Elle est destinée à leur préciser les biens que le maître d’ouvrage doit acquérir et à vérifier la nature de ces biens et leurs droits sur ces biens. Le préfet désigne, par arrêté, dans les conditions fixées au premier alinéa de l’article R.11-4 du code de l’expropriation et parmi les personnes mentionnées à l’article R.11-5 de ce même code un commissaire enquêteur ou une commission d’enquête. Pendant le délai prévu à l’article R.11-20 du code de l’expropriation (durée minimum 15 jours), les observations sur les limites des biens à exproprier sont consignées par les intéressés sur le registre d’enquête parcellaire ou adressées par écrit au maire qui les joint au registre, au commissaire enquêteur ou au président de la commission d’enquête. A l’expiration de ce délai, les registres d’enquête sont clos. Le commissaire enquêteur ou la commission d’enquête donne son avis sur l’emprise des ouvrages projetés et dresse le procèsverbal de l’opération après avoir entendu toute personne susceptible de l’éclairer dans un délai ne pouvant excéder trente jours. Le dossier est transmis, selon le lieu de l’enquête, soit au préfet soit au sous-préfet qui émet un avis et transmet le dossier au préfet. Au vu du procès-verbal et des documents annexés, le préfet, par arrêté, déclare cessibles les propriétés ou parties de propriétés dont la cession est nécessaire. Cet arrêté de cessibilité clôt l’enquête parcellaire (article R.11-28 du code de l’expropriation). Ce n’est qu’à l’issue de cette enquête parcellaire, et de l’’arrêté de cessibilité qui la clôt, que peut s’effectuer le transfert de propriété dans les modalités définies par les articles R.12-1 et suivants du code de l’expropriation. A l’issue de cette enquête parcellaire, l’acquisition des parcelles peut se réaliser. Juin 2009 – Dossier de fin d’étape 1 Les mesures vis-à-vis du bâti situé hors de l’emprise du projet Il peut être envisagé, en accord avec les propriétaires, une acquisition des habitations très fortement exposées aux nuisances de proximité. Il s’agit notamment d’habitations pour lesquelles les nuisances acoustiques sont telles que le respect de la réglementation exige la mise en place de moyens techniquement et économiquement difficiles à mettre en œuvre. Le cas particulier des bâtiments et des biens destinés aux activités économiques Les impacts potentiels sur les activités économiques sont les suivants : • acquisition des biens fonciers situés dans l'emprise (zones d’activités définies dans les documents d’urbanisme) ; • acquisition de bâtis d’activités (industrie, commerces…) localisés dans l'assiette technique du projet et nécessitant une délocalisation de l’activité ; • effets induits indirects de la délocalisation des bâtis d’activités : pour le bassin de vie et les travailleurs en particulier ; • effets potentiels liés aux vibrations ou aux ondes électromagnétiques sur des activités industrielles spécifiques utilisant du matériel de précision ; • effet de coupure (allongement des dessertes…) en exploitation ou temporaire durant le chantier. Ces impacts concernent tant les activités industrielles, commerciales, touristiques qu’agricoles ou sylvicoles (ces deux dernières font l’objet de paragraphes spécifiques). Outre les impacts négatifs présentés ci-avant, l’aménagement de l’infrastructure peut améliorer l’accessibilité pour certaines zones (en particulier au niveau des gares), permettant ainsi de « stimuler » des zones d’activités. PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV - Page 11 sur 24 Comment sont indemnisés les propriétaires d’un bâtiment d’activité artisanale, commerciale ou industrielle ? Lors de l’enquête parcellaire, chaque problème particulier est examiné afin qu’une solution soit apportée dans le meilleur intérêt des parties. Pour le bâti et/ou les biens fonciers qui se trouvent inclus dans les emprises définitives, les Services Fiscaux des Domaines procèdent à une évaluation de leur valeur vénale. Elle est déterminée par référence aux données du marché immobilier. Le montant versé aux propriétaires correspond à la valeur vénale du bien à laquelle s’ajoutent des indemnisations liées à l’expropriation. Ces indemnisations sont effectuées dans les conditions prévues par le Code de l’Expropriation. L’indemnisation résulte d’un accord amiable, qui est recherché dans la plupart des cas. En cas de désaccord du propriétaire, elle est soumise à l’arbitrage du juge d’expropriation. Comment sont indemnisés les exploitants d’un bâtiment d’activité artisanale commerciale ou industrielle ? L’expropriation de l’activité est plus complexe car elle doit être traitée au cas pas cas, et dépend étroitement de la nature de l’activité concernée. Deux cas sont toutefois envisageables : • soit l’exploitant souhaite cesser sont activité : ce cas est délicat et doit être analysé finement par les services des Domaines, • soit l’exploitant souhaite poursuivre son activité : dans ce cas, le maître d’ouvrage prend en charge tous les frais de réinstallation à l’identique ainsi que les indemnités correspondant aux pertes d’activités durant la période de transfert, évaluées par les services fiscaux des Domaines. La démarche de recherche d’un nouveau site se fait soit directement par l’exploitant, soit par le maître d’ouvrage. Dans ce cas, la réinstallation se fait soit sur la même commune, soit sur une autre commune. Dans le cas où la délocalisation s’effectue sur la même commune, l’effet de la délocalisation est temporaire et limité à la période de transfert de l’activité. La réinstallation étant proche, l’impact pour les travailleurs, en termes de trajet domicile – travail, est également limité. Dans le cas où la délocalisation s’effectue vers une autre commune, cela induit un impact pour la commune (perte de ressource liée à la non perception de la taxe professionnelle) et un impact sur les travailleurs (modification du trajet domicile – travail). Le maître d’ouvrage, en relation avec les chefs d’entreprise et partenaires concernés (collectivités), recherche des solutions pour perturber le moins possible l’activité des entreprises et l’activité économique des communes. Page 12 sur 24 – PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009 4.2. Les vibrations En phase de travaux, les méthodes constructives dans les passages en déblai rocheux (notamment tirs de mines) peuvent, si aucune précaution n’est prise, engendrer des impacts sur le bâti et notamment générer des fissures. En phase d’exploitation, la circulation des trains sur une voie ferrée entraîne la génération de vibrations au contact de la roue et du rail. Ces vibrations peuvent engendrer un risque de dommages aux constructions qui est lié à l'absorption de l'énergie vibratoire par les bâtiments. Ce risque de dommages dépend de façon étroite, non seulement de l'amplification des vibrations (en relation avec la nature des sols notamment) et de leur fréquence, mais également de la nature et de l'état de la construction. La réglementation en matière de bruit ferroviaire (phase d’exploitation) Il n’existe pas de réglementation spécifique renvoyant aux vibrations ferroviaires (loi, décret, arrêtés,..). La seule règle imposée est la non mise en péril de la structure des bâtiments. En matière de structure de bâtiment, deux textes existent concernant les vibrations issues des établissements classés pour la protection de l'environnement (circulaire du 26-07-86 du Ministère de l'Environnement concernant les vibrations mécaniques et l'arrêté du Ministre de l'Environnement du 22-09-94 pour les tirs de mines en carrière). Dans le texte de 1986 relatif aux ICPE, les valeurs à ne pas dépasser pour une source continue, entre 30 et 100 Hz sont de 8 mm/s pour une structure existante neuve, et 4 mm/s pour une structure ancienne fragile. Ces valeurs doivent être prises comme indicatives. Elles ne tiennent pas compte de possibles facteurs d'amplification liés à la structure elle-même. Aucun autre texte national ou international ne propose des valeurs limites. En matière de gêne liée aux phénomènes vibratoires, la norme ISO 2631 mettait à disposition des valeurs qui ont disparu après mars 2000 lors d’une réactualisation. Les valeurs contenues dans la version originelle de l'Iso 2631 étaient 0.2 à 0.4 mm/s de jour, correspondant au seuil de perception des vibrations par les riverains. Les mesures pour limiter les vibrations lors des tirs de mines Conformément à la réglementation en vigueur, "les tirs de mines ne doivent pas être à l’origine de vibrations susceptibles d’engendrer dans les construction avoisinantes des vitesses particulières pondérées supérieures à 10 mm/s mesurées suivant les trois axes de la construction (…). On entend par constructions avoisinantes, les immeubles occupés ou habités par des tiers ou affectés à toute autre activité humaine et les monuments. (…)." Dans le cadre du chantier, l’utilisation des explosifs est soumise à des règles très strictes, qui sont notamment précisées dans le dossier de consultation des entreprises. Le niveau de vibration est défini par 2 seuils : • un seuil maximal conseillé, qui peut être pris en compte pour définir les charges instantanées maximales des plans de tirs, • un seuil maximal absolu, qui en cas de dépassement, entraîne un arrêt du minage, en attendant la mise au point de nouveaux plans de tirs. Des mesures de prévention sont prises : • réalisation d’études préalables avec tirs d’essais, • adaptation du plan de tir, • réalisation exclusive des tirs d’explosifs par les hommes de l’art, • afin de limiter les vibrations sur le bâti, la technique des micros retards est mise en œuvre (explosion en chaîne, mais de plus faible intensité), • mise en place de dispositifs de contrôle des vibrations (mise en place de capteurs de vibrations sur les constructions concernées) : les études et contrôles de vibrations sont assurés par un laboratoire extérieur. Des études spécifiques, qui permettent d’améliorer la connaissance des phénomènes Une étude spécifique a été réalisée par le Laboratoire des Pontset-Chaussées de Clermont-Ferrand. Elle est basée sur des mesures le long d’une ligne classique et des mesures le long de la LGV Paris/Tours. L’étude montre ainsi que les niveaux de vibrations sont plus importants pour les trains circulant sur les lignes classiques que pour ceux circulant sur des voies à grande vitesse. Ainsi, les mêmes niveaux seraient atteints, pour des sols similaires, pour des trains à grande vitesse circulant à 300 km/h que pour des trains circulant entre 100 et 150 km/h sur une voie ferrée classique. Cette différence est notamment liée au type de ballast et à la structure des remblais qui absorbent plus ou moins les vibrations. Les études montrent un amortissement des vibrations avec la distance, qui est très rapide dans les sols meubles (alluvions, limons). Dans les sols rocheux (calcaires dans le cadre de l’étude), cet amortissement, quoiqu’important, est moins rapide avec la distance. Le seuil de perception des vibrations par les riverains étant de ii l’ordre de 0,3 mm/s à l’intérieur des habitations , l’étude montre que les vibrations ne sont pas ressenties au-delà de : Les conditions techniques de réalisation des tirs peuvent faire l’objet de clauses contractuelles. En outre, un constat contradictoire (visé par le propriétaire) de l’état du bâti situé à proximité du chantier est réalisé avant et après les travaux. • 5 à 30 mètres de l’axe de la ligne dans les terrains meubles ; • 20 à 75 mètres de l’axe de la ligne dans les terrains rocheux. Les mesures pour limiter les vibrations à la source Des études sont réalisées au cas par cas pour les bâtis à proximité de la voie et en secteur sensible lors des études de détail. Des mesures de type dispositifs antivibratoires peuvent être mises en place si nécessaire (type tapis anti-vibratile). Par ailleurs, dans le cadre du bilan après mise en service, des mesures peuvent être réalisées sur les bâtis sensibles pour vérifier les niveaux résiduels. ii En prenant en compte un facteur d’amplitude de 0.5 à 2 pour intégrer l’effet potentiel de l’interface sol-structure Juin 2009 – Dossier de fin d’étape 1 PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV - Page 13 sur 24 La propagation du bruit 5. Le bruit La propagation d’un bruit dans un site donné dépend des conditions du milieu ambiant et notamment de multiples paramètres : Qu’est-ce que le bruit ? Le bruit est un ensemble de sons produits par une ou plusieurs sources, lesquelles provoquent des vibrations de l’air qui se propagent jusqu'à notre oreille. Il est dû à une variation de la pression acoustique autour de la pression atmosphérique, qui agit sur notre tympan. Le son se caractérise par trois critères : • le niveau (faible ou fort, intermittent ou continu) ; • la hauteur ou la fréquence (grave ou aiguë) ; • la perception qu’en a chaque individu (agréable ou désagréable). L’oreille humaine a une sensibilité très élevée, puisque le rapport entre le son juste audible (2.10-5 Pascal) et un son douloureux (20 Pascals) est de l’ordre de 1 000 000. L’échelle usuelle pour mesurer le bruit est une échelle logarithmique et l’on parle de niveaux de bruit exprimés en décibels A (dB(A)) où A est un filtre pondérant le son suivant la fréquence pour se rapprocher des caractéristiques de l’oreille humaine. La pondération A atténue fortement les fréquences en-deçà et au-delà de la gamme de fréquence 500 – 1 000 hertz. • l’effet de sol : la nature du sol intervient dans la propagation du son en l’absorbant ou en le renvoyant. Ainsi un sol dur et lisse réfléchira beaucoup plus d’énergie acoustique qu’un terrain meuble, de culture ou recouvert d’une végétation buissonnante. • l’effet d’obstacle : lorsqu’un obstacle matériel opaque se trouve entre la source et le récepteur, celui-ci va bénéficier d’une « zone d’ombre » dans laquelle l’énergie acoustique est atténuée par rapport à celle qui serait perçue à la même distance de la source, en l'absence de l'obstacle. Cet effet, très sensible, est à la base de la conception des écrans acoustiques. • l’effet de la distance : l’absorption du son par l’air se traduit par une perte d’énergie acoustique en fonction de la distance à la source et de la fréquence. Ainsi, un doublement de la distance par rapport à la source correspond à une diminution de 3 dB(A) au niveau du récepteur. • l’effet de la température : la vitesse de propagation augmente avec la température. La propagation des sons et leur atténuation seront donc influencées par les différentes couches de températures ou les turbulences thermiques. • l’effet du vent : la vitesse du vent se composant avec la vitesse du son, un gradient de vent produit un phénomène de réfraction qui donne lieu, soit à des affaiblissements, soit à des renforcements. Les effets du vent jouent surtout sur la distance. Une arithmétique particulière Le doublement de l’intensité sonore, dû par exemple à un doublement du trafic, ne se traduit que par une augmentation de 3 dB(A) du niveau de bruit. Si deux niveaux de bruit sont émis simultanément par deux sources sonores, et si le premier est au moins supérieur de 10 dB(A) par rapport au second, le niveau sonore résultant est égal au plus élevé des deux : le bruit le plus faible est alors masqué par le plus fort. Cette arithmétique particulière qui découle de la mesure logarithmique des émissions sonores est illustrée par les opérations ci-après : L’échelle de bruit ci-dessous traduit de manière didactique un certain nombre de bruits caractéristiques des activités humaines à proximité de la source sonore. 60 + 60 = 63 60 + 70 = 70 Les effets du vent et de la température sont simultanés et entraînent une stratification de l’atmosphère se traduisant par une modification de la propagation sonore du fait de la réfraction sur les différentes strates. • Page 14 sur 24 – PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV l’effet des végétaux : les végétaux sont trop perméables à l’air pour constituer un obstacle ayant un grand effet atténuateur. En général, ils agissent sur le son comme éléments diffusants. Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009 Le bruit ferroviaire De multiples campagnes d’essais ont permis de caractériser les sources du bruit ferroviaire. Elles proviennent essentiellement de deux phénomènes : • • le bruit de roulement qui est provoqué par le contact de la roue et du rail : à matériel identique, ce niveau croît avec la vitesse ; le bruit aérodynamique qui est dû au frottement de l'air sur les voitures (il dépend essentiellement de la forme des engins et des vitesses de circulation). Il ne devient prépondérant qu'au-delà de 350 km/h. Le bruit d'origine ferroviaire présente des caractéristiques particulières, que l'on peut décomposer en trois parties : • l'apparition du bruit, dont la vitesse de montée décroît avec la distance de l'observateur à la voie ; • le palier, qui se lisse lorsqu'on s'éloigne ; • la décroissance du bruit après le passage, qui est plus étalé que l'apparition. Le bruit émis par la circulation des véhicules ferroviaires, résultant du contact acier sur acier des roues et du rail, est très spécifique et bien localisé dans l'espace. Dans un plan perpendiculaire à la voie, sa propagation s'effectue autour d'un axe de plus fort niveau, incliné à 30° par rapport à l'horizontale, (ce que l'observateur traduit parfois par le constat que “le bruit monte”). La perception “métallique” que l'on peut noter à distance rapprochée s'atténue lorsqu'on s'éloigne de la voie. Ainsi, le bruit ferroviaire est perçu de façon tout à fait différente du bruit routier, notamment en raison de la nature du bruit émis, de son caractère intermittent et répétitif. Les protections acoustiques à mettre en œuvre contre le bruit ferroviaire doivent donc prendre en compte les caractères spécifiques du bruit mais également les spécificités relatives à l'exploitation des voies ferrées (sécurité, gabarits…). Les calculs de dimensionnement ou d'efficacité sont menés à l'aide d'outils informatiques adaptés (logiciel MITHRA module Fer par exemple, agréé par le Ministère de l'Écologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer). Juin 2009 – Dossier de fin d’étape 1 La réglementation en matière de bruit ferroviaire La réglementation en matière de bruit La réglementation est régie par le code de l’environnement (articles L.571-1 et suivants et articles R571-44 à 52) : Les indicateurs des nuisances sonores : Article R.571-44 – La conception, l’étude et la réalisation d’une infrastructure de transports terrestres nouvelle (…) sont accompagnées de mesures destinées à éviter que le fonctionnement de l’infrastructure ne crée des nuisances sonores excessives. Le maître d’ouvrage (…) est tenu de prendre les dispositions nécessaires pour que les nuisances sonores affectant les populations voisines de cette infrastructure soient limitées à des niveaux compatibles avec le mode d’occupation ou d’utilisation normale des bâtiments riverains ou des espaces traversés. La mesure instantanée (au passage d'un train par exemple), ne suffit pas pour caractériser le niveau d'exposition des riverains. Les enquêtes et études menées ces vingt dernières années dans différents pays ont montré que c'était le cumul d'énergie sonore reçue par un individu qui était l'indicateur le plus représentatif des effets du bruit sur l'homme et, en particulier, de la gêne issue du bruit de trafic. Ce cumul est traduit par le niveau énergétique équivalent noté LAeq. Le LAeq s'exprime en dB (A). (voir schéma ci-dessous) Article R.571-47 – La gêne due au bruit d’une infrastructure de transports terrestres est caractérisée par des indicateurs qui prennent en compte les nuisances sonores sur des périodes représentatives de la gêne des riverains du jour et de la nuit. Pour chacune de ces périodes, des niveaux maximaux admissibles pour la contribution sonore de l’infrastructure sont définis en fonction de la nature des locaux et du type de travaux réalisés ; ils tiennent compte de la spécificité des modes de transports et peuvent être modulés en fonction de l’usage des locaux et du niveau sonore ambiant préexistant. Article R.571-48 – Le respect des niveaux sonores maximaux autorisés est obtenu par un traitement direct de l’infrastructure ou de ses abords immédiats ; toutefois, si cette action à la source ne permet pas d’atteindre les objectifs de la réglementation dans des conditions satisfaisantes d’insertion dans l’environnement ou à des coûts de travaux raisonnables, tout ou partie des obligations est assuré par un traitement sur le bâti qui tient compte de l’usage effectif des pièces exposées au bruit. • • l’arrêté du 8 novembre 1999 plus spécifiquement relatif au bruit des infrastructures ferroviaires. qui énonce notamment les indicateurs de gêne et les seuils réglementaires à prendre en considération lors de l’aménagement d’une infrastructure ferroviaire. les circulaires et instructions du 28 février 2002 relatives à la prise en compte du bruit dans la conception, l’étude et la réalisation de nouvelles infrastructures ferroviaires ou l’aménagement d’infrastructures ferroviaires existantes. Elles précisent les modalités d’application du dispositif législatif et réglementaire de prévention des nuisances sonores pour les infrastructures de transports ferroviaires. Les périodes de référence En France, ce sont les périodes (6h - 22h) et (22h - 6h) qui ont été adoptées comme référence pour le calcul du LAeq : on parle de niveaux diurne et nocturne. Les zones d’ambiance sonore : caractérisation d’un site Conformément au code de l’environnement, une zone est d'ambiance sonore modérée si le niveau de bruit ambiant existant avant la construction de la voie nouvelle, à deux mètres en avant des façades des bâtiments, est tel que LAeq (6 h - 22 h) est inférieur à 65 dB (A) et LAeq (22 h - 6 h) est inférieur à 60 dB (A). PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV - Page 15 sur 24 Les niveaux réglementation maximum admissibles fixés par la Les impacts acoustiques d’une LGV : présentation des situations types et des facteurs d’atténuation Les seuils maximaux de bruit à ne pas dépasser sont fixés par l’article 2 de l’arrêté du 8 novembre 1999 ; ils sont modulés en fonction de la période (diurne ou nocturne), de l’usage des locaux et de l’ambiance sonore préexistante. Les niveaux maximaux admissibles pour la contribution sonore d'une ligne à grande vitesse nouvelle dédiée aux voyageurs (vitesse de conception : 350 km/h) sont fixés aux valeurs ci-après : • • en zone d’ambiance modérée : LAeq (6h-22h) inférieur à 60dB(A) et LAeq (22h-6h) inférieur à 55dB(A), en zone d’ambiance sonore non modérée : LAeq (6h-22h) inférieur à 65dB(A) et LAeq (22h-6h) inférieur à 60dB(A), Les impacts acoustiques d’une LGV Le profil en long de la ligne a une incidence sur les niveaux de bruit Les mesures de protection : les protections à la source Les protections acoustiques à la source permettent un abattement sonore estimé à environ 10 dB(A) au pied de la protection (merlon ou écran acoustique). Il existe deux types de protection à la source : le merlon et l'écran acoustique : Dans les mêmes conditions de trafic (vitesse, nombre de train, matériel roulant), les niveaux sonores moyens (notés LAeq) varient en fonction du profil en long de la ligne (passage en remblai, au niveau du terrain naturel ou en déblai). • Ainsi, si le niveau sonore moyen atteint 61,3 dB(A) en période diurne (LAeq 6h-22h) à 50 m d’une LGV située au niveau du terrain naturel, celui-ci : • sera abaissé à 58,9 dB(A) si la ligne passe au dessus du terrain naturel, en remblai de 4 m de hauteur, • atteindra 55,7 dB(A) si la ligne passe en déblai de 4 m de profondeur. Sans mise en œuvre de protection acoustique à la source (type écrans ou merlons), le passage en déblai constitue donc un des facteurs permettant de limiter les nuisances sonores. Merlon acoustique (Egis Environnement) Comment sont calculés les niveaux sonores ? • Les niveaux sonores sont calculés à partir d'une maquette virtuelle en trois dimensions prenant en compte les paramètres suivants : Le bruit diminue avec la distance à la source d’émission • la topographie en 3 dimensions ; • la géométrie du projet en 3 dimensions ; • les emplacements réels du bâti ; Ainsi, lorsque l’on considère un niveau moyen LAeq (6h-22h) ou LAeq (22h-6h), un doublement de la distance, permet de diminuer le niveau sonore d’environ 3 dB(A). • les conditions météorologiques favorables à la propagation du bruit ; Par exemple, si le LAeq est de 60 dB(A) à 25 m de la voie, il est de 57 dB(A) à 50 m de la voie. • les trafics ferroviaires ; Selon le même principe, il est alors de 54 dB(A) à 100 m. • les vitesses de circulation ; • le type de matériel roulant. Le calcul des niveaux sonores est réalisé à l’horizon 20 ans après mise en service. la solution merlon est privilégiée en raison de ses avantages pour l'insertion paysagère et son pouvoir absorbant. La hauteur de ces protections varie entre 2 et 6 m (référence par rapport au niveau de la plate-forme) ; la solution écran est envisageable dans les secteurs pour lesquels la mise en place de merlons n’est pas toujours possible techniquement. La hauteur moyenne de ces protections est de 2 à 4 mètres. Un traitement absorbant de la face interne des écrans doit être envisagé lorsque deux écrans sont mis en vis-à-vis (ci-dessous, illustration de gauche) ou lorsqu'il existe des habitations non protégées situées en face de l'écran (ci-dessous, illustration de droite) et lorsqu'il existe une source sonore bruyante (par exemple une autoroute, la voie ferrée existante…) et des habitations de l'autre côté de l'écran (traitement absorbant de la face externe de l'écran). Pour les niveaux sonores maximums au passage d’un train (LAMax, correspondant au pic de bruit, durant quelques secondes), le doublement de la distance permet un abattement supérieur à 4 dB(A). Par exemple, si le LAMax est de 88,7 dB(A) à 50 m de la voie, il est de 85,1 dB(A) à 100 m de la voie. Il atteint 73,3 dB(A) à 500 m. Ecrans acoustiques (Egis Environnement) Page 16 sur 24 – PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009 6. L’organisation spatiale du territoire Les mesures de protection : l’isolation de façade Qu’est ce qu’une isolation de façade ? Les mesures d’accompagnement L’isolation de façade consiste à mettre en place sur l’habitation même, des éléments d’atténuation du bruit (double vitrage essentiellement, voire matériaux d’isolation murale). Quand pratique-t-on l’isolation de façade ? Les protections configurations : • • de façades sont prévues dans deux en cas de faible efficacité des protections à la source, liée à la situation topographique du récepteur (par exemple : habitations en surplomb au-dessus du projet ou situées à plus de 200 m en moyenne du projet) ; pour une habitation isolée pour laquelle le coût d'une protection à la source est disproportionné. Les effets sur l’organisation spatiale et le cadre de vie Inscrit dans un ensemble géographique élargi, l'espace communal correspond en général à une entité organisée en fonction de pôles d'habitation, de zones d'activités et d'espaces agricoles et naturels reliés et desservis par un réseau de voirie forgé au fil du temps, le tout formant un “bassin de vie”. La mise en place de l'infrastructure peut potentiellement entraîner une modification de l'organisation spatiale et du cadre de vie de certains riverains par : • la création de barrières physiques ; • la modification des habitudes dans la pratique de l'espace pour la vie courante de l'individu ou de ses proches : « effet de coupure du territoire » ; • la modification de l'environnement sonore ; • la création de relations visuelles avec la ligne. Comment est calculée l’isolation de façade ? Dans le cas où le traitement des façades est nécessaire, l’isolation acoustique standardisée pondérée contre les bruits extérieurs, DnT, A, tr, sera telle que : Ces effets sont localement variables selon : o le lieu de passage sur le territoire, notamment vis-à-vis des lieux habités, et les caractéristiques initiales de celui-ci ; o le profil en long de la ligne par rapport au niveau du sol, qui la soustrait plus ou moins au regard et la rend plus ou moins présente dans le "paysage vécu" ; o les voies de communication rétablies en l'état ou à proximité et celles rabattues (fréquence, modalités, caractéristiques). DnT, A, tr = LAeq – Obj + 25 LAeq est l’indicateur de gêne due au bruit d’une infrastructure ferroviaire et Obj la valeur maximale admissible de l’indicateur de gêne ferroviaire (60 dB pour l’indicateur diurne). DnT, A, tr est l’isolement acoustique standardisé pondéré contre les bruits extérieurs, vis-à-vis du spectre défini dans les normes en vigueur, exprimé en décibels. Ce calcul sera effectué s’il y a lieu pour les deux périodes, et la valeur d’isolement la plus élevée sera retenue. Quand l’application de cette règle conduit à procéder effectivement à des travaux d’isolation de façade, l’isolement résultant ne devra pas être inférieur à 30 dB. Juin 2009 – Dossier de fin d’étape 1 La réduction de l’effet de coupure ne relève pas d’un type de mesure spécifique, mais de multiples mesures thématiques qui visent chacune à atténuer les effets de « l’intrusion » de la ligne. Le projet doit être compatible avec les orientations des schémas directeurs ou schémas de cohérence territoriale et avec les plans locaux d’urbanisme. Le rétablissement des voies de communication (sur place ou par un itinéraire de rabattement), le traitement paysager du projet, la mise en place en cas de besoin, de protections acoustiques pour les riverains, permettent de réduire l’effet de coupure et les effets associés de modification de l’organisation des territoires. En règle générale, le nombre moyen de rétablissement est de 1 au kilomètre. Les rétablissements de voiries (voie goudronnées pour les riverains) sont définis précisément dès l’étude du tracé retenu et des principes de rétablissements agricoles sont proposés. Ces derniers sont précisés dans un deuxième temps, en tenant compte des études menées dans le cadre des aménagements fonciers. Pour les réseaux (voirie, THT, gaz…), le principe d’antériorité est respecté, c'est-à-dire que le projet respecte l’ensemble des servitudes établies avant l’acte déclaratif d’utilité publique du projet. A noter que l’effet de barrière peut être plus fortement ressenti s'il vient, en s'ajoutant à d'autres préexistants, renforcer le cloisonnement de l'espace traversé. PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV - Page 17 sur 24 7. L’agriculture Des effets liés aux prélèvements fonciers d'espaces exploités Une infrastructure ferroviaire peut toucher l'activité agricole à différents niveaux : • • • • consommation d'espaces exploités : prélèvement de terres agricoles par l'implantation de l'infrastructure ; acquisition de bâtiments d’exploitation (siège ou autres) ; modification de la structure des exploitations et des cheminements agricoles du fait de la coupure des exploitations par la voie ferrée ; Une ligne ferroviaire, et ses équipements annexes, consomment des terrains agricoles ou sylvicoles situés dans l'emprise même de l'infrastructure (impact direct). A cette réduction directe de surface, peuvent s’ajouter les délaissés inaccessibles, incultivables ou peu rentables du fait de leurs tailles trop réduites. Ces prélèvements de terres entraînent une diminution de la superficie exploitable (SAU : Surface Agricole Utile) et une perturbation potentielle du marché foncier. Cet impact est fonction : • effets induits suite à des modifications du milieu physique (contexte microclimatique, …). Les impacts générés peuvent être une conséquence directe ou indirecte, permanente ou temporaire de l'implantation de l'infrastructure dans un secteur agricole. • de la superficie : l'impact est d'autant plus fort que la surface d'exploitation est petite. En cas de prélèvement très important sur une seule et même exploitation, le seuil de rentabilité et de viabilité de l'exploitation peut être remis en cause avec le passage de la SAU sous le seuil fixé par la Surface Minimum d'Installation (S.M.I.) ; de la configuration parcellaire : l'effet d'emprise est plus fort lorsque les terres ont fait l'objet d'un remembrement récent. Les prélèvements de terrains agricoles n'ont pas les mêmes impacts suivant les secteurs : • les secteurs géographiques ayant fait l'objet d'investissements à long terme comme l'amélioration de la productivité suite à la mise en œuvre de pratiques agro-culturales (irrigation, drainage) supportent moins bien la consommation d'espace ; • les zones de cultures spécialisées telles les zones maraîchères (sous serres) ou les secteurs arboricoles (cultures à forte valeur ajoutée) sont plus sensibles à l'insertion d'une infrastructure ferroviaire. L’acquisition de bâtiments de production Elevage ovin au pied des Monts de Blond (photo Egis Environnement – décembre 2008) Certains bâtiments d’exploitation, ou bien le siège de l’exploitation, sont susceptibles de se trouver dans les emprises techniques d’un projet. Suivant la nature du bâtiment, l’impact sur le fonctionnement de l’exploitation sera plus ou moins fort. Page 18 sur 24 – PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV A quel moment les propriétaires sont-ils informés que leur(s) bien(s) ou leur(s) bâti(s) sont dans l’emprise foncière du projet ? Les riverains sont, dans le cadre de la concertation, informés, de l’évolution des études au sein des zones préférentielles de passage pressenties puis de la zone préférentielle de passage retenue, à l’intérieur de laquelle la bande soumise à enquête publique sera définie. Après la Déclaration d’Utilité Publique, les emprises foncières précises du projet sont établies, sur la base du projet définitif. Une enquête parcellaire, organisée par les préfectures des départements concernés, présente les emprises réelles nécessaires à la réalisation du projet. Cette enquête permet notamment de recueillir les observations des propriétaires concernés et de traiter les problèmes au cas par cas. Comment se déroule l’enquête parcellaire qui définit précisément les parcelles acquises par le projet ? L’enquête parcellaire est effectuée dans les conditions prévues par les articles R.11-19 à R.11-31 du code de l’expropriation. (Voir paragraphe « le bâti et le foncier ») Comment se déroule la procédure d’expropriation pour les propriétaires et/ou les exploitants ? Lors de l’enquête parcellaire, les propriétaires doivent déclarer les exploitants agricoles des terrains concernés par le projet, conformément au code de l’expropriation. Pour les terres et/ou bâtiments agricoles situés dans les emprises, les acquisitions foncières s’effectuent dans le cadre de protocoles départementaux signés entre la direction des services fiscaux et les organisations professionnelles agricoles (Chambres d’Agriculture, Fédérations Départementales des Syndicats d’exploitants Agricoles, Centres Départementaux des Jeunes Agriculteurs, syndicats départementaux de la propriété agricole…). Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009 Aménagement foncier, les différentes possibilités : La modification de la structure des exploitations et des cheminements agricoles Comment réduire l’effet de déstructuration ? • effets de coupure des cheminements : à ces effets concernant l'exploitation agricole seule, s'ajoutent ceux liés à une coupure entre plusieurs exploitations qui peuvent coopérer et ceux liés à une coupure des exploitations d'un centre d'approvisionnement ou de vente ou d'une coopérative agricole. Les travaux de construction de la nouvelle ligne ferroviaire pourront également conduire à des interruptions provisoires des cheminements agricoles et des réseaux hydrauliques (drainage, irrigation, puits agricoles) et, pour les exploitations d'élevage, des clôtures risquent d'être supprimées avec le début des travaux nécessitant la mise en place d'autres clôtures provisoires ; morcellement des parcelles : des parcelles peuvent être morcelées (création de petites parcelles) ou peu accessibles, des délaissés peuvent être créés. Ces terrains deviennent alors difficilement exploitables. La déstructuration des unités d'exploitation par effet de coupure a des conséquences différentes selon le type d'exploitation considéré. Il sera d'autant plus fort lorsque les cultures concernées demandent des soins ou des interventions fréquentes. C'est le cas notamment des cultures maraîchères, des cultures arboricoles. Les exploitations d'élevage demandant un déplacement du troupeau, notamment les troupeaux laitiers, risquent d'être également très perturbées. Juin 2009 – Dossier de fin d’étape 1 Il est difficile de réduire les effets de la déstructuration des exploitations issus de l’effet de coupure. Toutefois, l’aménagement foncier est un moyen envisageable à terme pour réduire, voire, annuler les préjudices causés par la consommation de terres agricoles, l’effet de coupure et de déstructuration. Les articles L.123-24 et R.123-30 à 38 du code rural prévoient que, pour les aménagements linéaires de type ferroviaire notamment, « l’obligation est faite au maître d’ouvrage, dans l’acte déclaratif d’utilité publique, de remédier aux dommages causés en participant financièrement à l’exécution d’opération d’aménagement foncier visée au 2°, 5° ou 6° de l’article 121-1 et des travaux connexes ». Avec inclusion d’emprise • désorganisation des exploitations : le siège d'exploitation peut être isolé d'une partie des terres. Cet impact peut se traduire par une coupure des cheminements, par des allongements de parcours pour les animaux, par des déplacements plus fréquents, par des difficultés d'accès aux parcelles, par une modification des pratiques culturales… ; Les aides individuelles Même s’il n’y a pas d’aménagement foncier, le code rural prévoit que le maître d’ouvrage doit participer financièrement à l’installation sur des exploitations nouvelles comparables ou à la reconversion de leurs activités, des agriculteurs dont l’exploitation aurait disparu ou serait gravement déséquilibrée. Des mesures compensatoires peuvent également être mises en œuvre, telles que des indemnisations, conformément aux dispositions définies dans le code de l’expropriation (voir paragraphe « le bâti et le foncier »). Rétablissements agricoles Le rétablissement de l’ensemble des cheminements quotidiens nécessaires au fonctionnement des exploitations (tracteurs, bétail…) est assuré par rétablissement sur place (réalisation de passages agricoles spécifiques) ou par le rabattement sur d’autres voieries, en concertation avec les exploitants agricoles et les acteurs locaux. Ces rétablissements sont définis précisément dans le cadre des études d’aménagement foncier. De même, le rétablissement des réseaux hydrauliques agricoles est réalisé. Elle repose donc sur la solidarité des propriétaires dont les terres sont situées dans la zone proche de l’infrastructure nouvelle mais qui ne subissent pas de perte de terrains, vis-à-vis de ceux possédant des terres sur l’emprise du projet ferroviaire. L’association foncière qui est constituée devient l’interlocuteur du maître d’ouvrage pour l’acquisition de l’emprise. Le périmètre d’aménagement foncier est alors au moins égal à vingt fois l’emprise. Pour chaque cas où il prend possession des terrains avant la fin des opérations d’aménagement foncier, le maître d’ouvrage verse des indemnités de privation de jouissance aux ayants-droits. En outre, il finance les opérations d’aménagement foncier et de travaux connexes. Sous l’égide des Conseils Généraux, les responsables de tous les organismes agricoles et les agriculteurs concernés sont invités à collaborer à ce projet d’aménagement foncier. Les différentes modalités de l’aménagement foncier sont définies dans les articles R.123-30 et suivants du code rural. Les commissions communales peuvent opter pour trois types d’aménagement foncier (voir cicontre). Les terrains constituant l’emprise sont exclus du périmètre d’aménagement foncier. Avec exclusion d’emprise • Réorganisation foncière L’aménagement foncier s’effectue donc indépendamment de l’infrastructure, après que les terrains nécessaires à la constitution de l’assiette de l’ouvrage aient été acquis. Si un aménagement foncier avec exclusion de l’emprise est décidé, il y a alors des négociations directes avec chaque propriétaire et exploitant, situé sous l’emprise, l’aménagement foncier s’effectuant de part et d’autre de la ligne dans la limite du périmètre perturbé. Le maître d’ouvrage finance les dépenses relatives aux seules opérations d’aménagement foncier et travaux connexes à l’aménagement foncier rendu nécessaire. Pas de réorganisation La traversée de territoires agricoles par l'infrastructure ferroviaire peut induire une désorganisation spatiale du territoire agricole traversé : Cette solution consiste à prélever la surface de l’emprise sur la totalité des terres comprises dans le périmètre d’aménagement foncier au prorata des apports situés au sein du périmètre, de chaque propriétaire, y compris ceux qui ne sont pas directement touchés par l’emprise. Le maître d’ouvrage acquiert alors les terrains constituant l’emprise auprès des propriétaires concernés par voie amiable ou par expropriation et verse les indemnités dues aux propriétaires et aux exploitants. Par ailleurs, des mesures techniques permettent le maintien de l’exploitation (rétablissement de communication, voies de désenclavement…) PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV - Page 19 sur 24 Les effets sur les microclimats La construction de remblais, les plantations ou les déboisements, induits par la réalisation d’une infrastructure ferroviaire peuvent perturber les écoulements de l’air et sont donc susceptibles d’avoir des effets sur le microclimat. Par exemple, un remblai peut occasionner une diminution de la température du sol jusqu'à 3° iii Celsius en amont du remblai. 8. Les activités sylvicoles Les impacts de l’insertion d’une ligne ferroviaire sont liés : • à l’acquisition de parcelles boisées : impact variable suivant les peuplements (nature et taille donc l’âge du peuplement), • à l’effet de coupure : difficultés d’accès aux parcelles. L'effet de coupure est très sensible sur les espaces forestiers. Le fractionnement ne conduit pas seulement à former des espaces forestiers plus petits de même qualité, mais peut aussi détruire l'intégrité du massif, Par conséquent, ces phénomènes peuvent avoir des impacts sur les secteurs sensibles aux gelées (vergers…). • Les mesures pour limiter les risques de modification des microclimats Les impacts sur les microclimats d’une infrastructure de transport sont pris en compte au stade des études de projet détaillées (niveau étude d’impact et avant-projet détaillé). • En cas d’impact constaté, des mesures correctives peuvent être envisagées : plantations de haies brises vent, acquisitions de parcelles impactées, etc… aux risques de chablis : l’ouverture d’une « tranchée » au sein d’un massif boisé peut entraîner des phénomènes de chablis (mort des arbres), du fait : du dessèchement des cimes, de l’exposition soudaine au soleil des parties basses des arbres jusqu’alors protégées, aux risques d'incendie : les arbres situés à proximité immédiate du chantier sont exposés à des risques d'incendie accrus du fait de l'activité humaine, et à des blessures au niveau des racines et du tronc qui dévalorisent la qualité du bois à la vente. En outre le démarrage du chantier peut donner lieu, au droit des massifs forestiers à des déboisements précoces, de la part des propriétaires, qui ne sont pas forcément nécessaires. Les mesures vis-à-vis des forêts et des activités associées Les principales mesures mises en place sont : • le calage du tracé pour éviter le plus possible les massifs, • la réduction maximum, • des exploitations préalables : il peut être prévu des exploitations préalables des boisements avec des abattages anticipés avant le défrichement des emprises, • le rétablissement des dessertes forestières : des passages sylvicoles sont proposés si nécessaires afin de rétablir les cheminements des exploitants sylvicoles. Ces ouvrages sont dimensionnés pour assurer le passage des engins d’exploitation (grumier…). Ces ouvrages de franchissement sont étudiés par le maître d’ouvrage en concertation avec les collectivités locales, les syndicats sylvicoles et les exploitants concernés, • des plantations anticipées ainsi que la réalisation de boisements compensatoires : en application du code forestier, pour chaque département, les ratios compensatoires préconisés en cas de déboisement sont définis par arrêté. Ces ratios dépendent des surfaces concernées et de l’âge des boisements, • des aménagements forestiers, qui sont examinés par les commissions communales afin de limiter les effets de déstructuration des exploitations. Les mesures vis-à-vis du risque d’incendie Une réflexion globale sur les risques d’incendie est conduite avec les acteurs concernés afin d’identifier l’ensemble des facteurs de risques du projet en phase de construction et d’exploitation. Les services de sécurité concernés (services des Préfectures, SDIS, etc.) sont associés à la réflexion sur la mise en place des équipements particuliers de sécurité (exemples : point d’eau de lutte contre l’incendie, passage possible dans les clôtures de la ligne). Bois de Verrière (photo Egis Environnement – février 2009) des emprises techniques au Des mesures compensatoires peuvent également être mises en œuvre : • dans la mesure des disponibilités foncières, les reboisements de délaissés ou de zones sensibles sur le plan paysager sont préconisés afin de compenser totalement ou partiellement la perte de secteurs boisés. • des indemnisations, conformément aux dispositions définies dans le code de l’expropriation (voir paragraphe « le foncier et le bâti »). iii Source : Les bases de la production végétale – Tome 2 Le Climat – Soltner (1987) et simulations réalisées dans le cadre de la LGV Est (traversée de la Champagne) Page 20 sur 24 – PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009 9. Le patrimoine archéologique Les mesures d’insertion à proximité du patrimoine bâti La principale mesure consiste à éviter la traversée des périmètres de protection des monuments classés et inscrits au titre des Monuments Historiques. L’impact sur le patrimoine archéologique est difficile à quantifier sans investigation lourde (sondages de reconnaissance, etc…). Les sites connus ou pour lesquels des indices existent en surface peuvent être détruits. Des sites préservés peuvent exister sous une grande épaisseur de terrain et sont donc invisibles depuis la surface. La démarche d’analyse des impacts archéologiques est donc une démarche progressive. Les impacts potentiels du projet correspondent à la mise au jour de vestiges archéologiques enfouis au droit des excavations et déblais. Ces impacts sont généralement positifs, car ils permettent d’enrichir la connaissance des occupations anciennes. Dolmen, sur la commune de Berneuil (photo Egis Environnement – décembre 2008) Les mesures d’insertion relèvent en premier lieu d’une adaptation de la géométrie du projet lors des études de tracé, avec l’appui d’un paysagiste et en étroite concertation avec les administrations compétentes. 10. Le patrimoine bâti protégé La réglementation en matière d’archéologie Le patrimoine archéologique est protégé par le code du patrimoine, livre V. Celui-ci prévoit que tout maître d’ouvrage public ou privé prendra en charge les fouilles archéologiques préventives nécessaires sur son chantier (article L.523-8). Ces opérations sont confiées à un établissement public à caractère administratif, ou à un opérateur privé agréé (conformément aux articles L.522-7 et L.522-8), après signature d’une convention. Par ailleurs, l’article L.524-2 instaure une redevance unique, à tout maître d’ouvrage dont le chantier est supérieur à 3000 m² et susceptible d’affecter le patrimoine enfoui. Cette redevance, dont le montant est fixé à l’article L.524-7, finance les diagnostics et l’exploitation des recherches. Si des fouilles de sauvegarde apparaissent nécessaires au terme de ce diagnostic, il convient également de financer les fouilles de sauvetage. Celles-ci peuvent alors être réalisées par l’INRAP ou tout autre prestataire agrée par le Ministère de la Culture, conformément à l’article L.531-14 du code du Patrimoine. Dans tous les cas, la traversée des périmètres de protection et le passage dans le champ de visibilité des monuments historiques nécessite la mise en place de mesures d'insertion paysagère spécifiques définies en concertation avec le Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine et l’Architecte des Bâtiments de France lors des études d’Avant-Projet Détaillé. Des dispositifs d’intégration visuelle complémentaires sous forme de plantations, de merlons ou de modelages de terrain peuvent être proposés pour les sites les plus sensibles. Une nouvelle infrastructure ne remet pas en cause l’intégrité des monuments ou des sites mais elle peut modifier le paysage visuel et sonore et donc leurs abords. La réglementation relative au patrimoine bâti protégé Les abords des monuments historiques font l’objet d’un périmètre de protection de 500 m de rayon défini à l’article L.621-2 du Code du Patrimoine. Dans tous les cas, la traversée de périmètres de protection par le projet doit faire l’objet d’un avis de l'Architecte des Bâtiments de France. Le passage au sein du périmètre d’une ZPPAUP – Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager – (les ZPPAUP une fois approuvées se substituent aux monuments historiques et aux sites (inscrits et classés) et visent par ailleurs la protection du patrimoine archéologique) doit également faire l’objet d’un avis de l'Architecte des Bâtiments de France. Les travaux de construction et de démolition sont quant à eux soumis à l’avis conforme de l'Architecte des Bâtiments de France. Château de la Forge, classé monument historique (photo Egis Environnement – décembre 2008) Juin 2009 – Dossier de fin d’étape 1 PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV - Page 21 sur 24 11. Les sites protégés 12. Le tourisme et les loisirs Les activités récréatives de plein air se caractérisent principalement par : La réglementation relative aux sites protégés • des circulations le long d'itinéraires (chemins de randonnée, routes touristiques…) ; Faisant le pendant à la législation relative aux monuments historiques (voir encadré précédent), la loi du 2 mai 1930 (articles L.341-1 à 22 du code de l’environnement), conduit à la définition de périmètres de protection compte tenu de l’intérêt paysager, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque d’un site naturel. • des hébergements camping…) ; • des équipements ponctuels (terrains de sport, centre équestre…) ; Elle distingue deux niveaux de protection : les sites classés et les sites inscrits à l’inventaire supplémentaire. Les protections anciennes concernent plutôt de grands espaces. L’emplacement d’un site doit être reporté au document d’urbanisme de la commune concernée en qualité de servitude d’utilité publique opposable au tiers (code de l’urbanisme art. R.126-1). • des zones de fréquentation diffuse (bois, abords des cours d'eau, plans d'eau…). touristiques (gîtes, hôtels, Effet de coupure et altération des sites pour les circulations le long d’itinéraires et les zones de fréquentation diffuse Le recoupement des itinéraires pédestres de randonnée peut être particulièrement dommageable surtout pour ceux qui assurent des liaisons, raccordements et circuits irremplaçables. Les mesures d’insertion au niveau des sites protégés L’évitement des prioritairement. sites inscrits ou classés est recherché La traversée d’un site classé par un projet d’infrastructure nécessite une autorisation spéciale du Ministère de l'Écologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer, après avis de la commission départementale (ou supérieure) des sites et paysages. L'impact direct de cet effet de coupure est différent selon que la plate-forme est en remblai ou en déblai. En effet il se conjugue avec un impact visuel qui peut altérer la valeur du site. Château de Nieul, site classé (photo Egis Environnement – décembre 2008) • en remblai : l'effet est plus sensible dans les vallées ou vallons qui sont le plus souvent des axes de passage traditionnels. L'impression de discontinuité produite par un remblai transversal à la vallée est particulièrement ressentie par les promeneurs et randonneurs. En plaine ou plateau, à vue(s) dégagée(s), la coupure du remblai introduit, en outre, une rupture de profondeur de champ visuel et diminue par conséquent la qualité de ces sites pour leurs visiteurs. • en déblai : l'effet visuel disparaît pratiquement en terrain plat mais ressurgit en zones vallonnées, avec la succession des talus en remblai et déblai perceptibles sur les flancs de collines. La traversée d’un site inscrit nécessite, quant à elle, une autorisation préfectorale après avis de la commission départementale des sites et paysages. Les mesures d’insertion du projet, relèvent en premier lieu d’une adaptation de la géométrie du projet lors des études de tracé, avec l’appui d’un paysagiste et en étroite concertation avec les acteurs compétents (DIREN, commission des sites, Architecte des Bâtiments de France…). Des dispositifs d’intégration visuelle complémentaires sous forme de plantations, de merlons ou de modelages de terrain peuvent être proposés pour les sites les plus sensibles. L’insertion fine du projet à proximité de ces sites et la mise en place de mesures d'insertions paysagères spécifiques est également réalisée en étroite concertation avec les acteurs compétents. Gîte de France, commune d’Ambazac (photo Egis Environnement – décembre 2008) Page 22 sur 24 – PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009 Effet de coupure, modification du cadre et nuisances acoustiques au droit d’équipements ponctuels Les équipements ponctuels sont parfois attachés aux voies et circuits dont il vient d'être question ; c'est le cas des gîtes d'étape, de certains centres équestres, des aires de pique-nique pour randonneurs, etc. Leur présence renforce l'intérêt d'assurer la continuité des itinéraires. La plupart des équipements pour l'exercice des activités de sport et de loisirs de plein air sont cependant indépendants de ces réseaux. Leur taille est très variable selon qu’il s’agit d’une aire de jeu en forêt ou d’une base de plein air et de loisirs ou encore d’un complexe sportif. Ces équipements sont sensibles : • aux effets de coupure : difficultés d’accès rendant le lieu moins attractif, risque d’enclavement (entre la plate-forme, une autoroute ou une voie d'eau) ; • aux diverses nuisances et en particulier aux nuisances sonores ; • à l'altération du caractère des sites proches qui valorise l’équipement. 13. Le paysage Une nouvelle infrastructure introduit un élément nouveau dans les paysages traversés : une emprise rectiligne dont les contraintes techniques ne permettent pas de " se coller au terrain naturel" à l'exception des rares zones plates. Un ensemble de mesures peuvent alors être combinées, adaptation de la géométrie du projet, traitement en strates géologique apparentes des déblais, risbermes, plantations, architecture adaptée des ouvrages. Les principaux impacts sur le paysage résultent notamment des prélèvements directs de l'infrastructure sur les structures bâties ou végétales, de la disparition pour le riverain ou l'usager de vues intéressantes et de l'apparition de nouvelles structures en contradiction avec l'échelle, la nature ou l'ambiance des sites traversés. Ainsi, ce type d’infrastructure crée des coupures visuelles, physiques mais aussi parfois psychologiques (modifications du cadre de vie). Les impacts généraux d'une infrastructure ferroviaire sur les paysages peuvent être directs (plate-forme, protections acoustiques) ou indirects (remembrement, développement urbain, réaménagement des délaissés …). L'impact des remblais, des déblais sur la morphologie naturelle des sites Les impacts sur le tourisme et les loisirs : les principales mesures L’évitement des itinéraires touristiques majeurs, ainsi que l’évitement des communes fortement tournées vers les activités de tourisme et loisirs est recherché. Par ailleurs, les principales mesures mises en place sont : • le calage fin du tracé de manière à s’écarter au maximum des installations touristiques, • l’optimisation du projet en profil en long (passage en déblai), • le rétablissement des itinéraires touristiques et de randonnée, • la réalisation d’aménagements paysagers (voir ci-après), • la mise en place de protections acoustiques, conformément à la réglementation (voir paragraphe « Le bruit »). Des mesures compensatoires peuvent également être mises en œuvre (ex : déplacement d’équipement…). Juin 2009 – Dossier de fin d’étape 1 Les contraintes liées à tout projet de ligne nouvelle nécessitent des créations de remblais, de déblais et d'ouvrages d'art dans les secteurs à relief. Vallée du Vincou au sud de Bellac (photo Egis Environnement – février 2009) Ces travaux de terrassements sont plus ou moins importants selon la géomorphologie rencontrée. Leur hauteur ou profondeur peut atteindre une trentaine de mètres pour les déblais et une vingtaine de mètres pour les remblais. L'impact de ces nouveaux remblais et déblais dans le paysage est à moduler en fonction des situations rencontrées. Sur un relief relativement plat, le projet apparaîtra peu malgré la présence d’un léger remblai. Un habillage végétal approprié suffira à en assurer la discrétion. La traversée d’un relief ondulé occasionne une succession de déblais et remblais de faible amplitude, dont la perception reste généralement locale (une colline cache l’autre). Leur insertion passe en premier lieu par le respect des formes existantes du relief, en recréant par exemple ses arrondis. Le relief prononcé occasionne les terrassements et ouvrages d’art les plus importants, a priori les plus visibles dans les couloirs de vallées offrant des perspectives longues, ou depuis les points de vue du relief. Commune de Nantiat (photo Egis Environnement – février 2009) PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV - Page 23 sur 24 Les mesures d’insertion paysagère L'impact sur les espaces L'impact du projet dépend de la concordance d'échelle entre le projet et les espaces traversés. Une typologie d'échelle peut être distinguée dans les différentes entités paysagères rencontrées. Ces différents types d'espaces ne subiront pas le même effet du projet lorsqu'ils se trouvent en terrain au relief ondulé ou prononcé. Les mesures d’insertion d’une ligne nouvelle comprennent notamment : • un calage fin du tracé, afin de s’insérer au mieux dans le paysage existant, • le modelage des terrassements : adoucissement des hauts de talus, des merlons acoustiques, • la recherche d’un maintien des continuités avec les éléments structurants du paysage, • le traitement architectural des ouvrages d’art et des écrans acoustiques, • la réalisation de plantations adaptées (essences, structures des plantations, adaptation à la trame existante – espace ouvert, cloisonné, forestier - …). L'impact sur le paysage quotidien des habitants La proximité et la visibilité sont des critères déterminants pour le niveau d'impact du projet sur le paysage quotidien des habitants des fermes, hameaux et villages ou des secteurs périurbains. Ces derniers sont distingués en raison de leur complexité. En effet, toute modification importante représentera dans ces secteurs des impacts lourds. Les possibilités de découverte depuis le train L’insertion paysagère du projet fait l’objet d’études fines à l’avancement du projet. Elles sont menées en concertation avec les DIREN, les communes concernées… Commune de Saint-Julien-les Combes (photo Egis Environnement – décembre 2008) La création d'une ligne à grande vitesse peut aussi participer à la découverte des régions traversées. Cependant, seules les ouvertures longues, du fait de la vitesse, peuvent être prises en considération pour la perception depuis le train. Exemples d’aménagements paysagers sur la LGV SEA – Bordeaux / Angoulême Etant noté que les objectifs d’insertion du projet et le respect les paysages quotidiens des riverains prévalent. (Egis Environnement) : Vallée de la Gartempe au sud de Saulgé (photo Egis Environnement – décembre 2008) Page 24 sur 24 – PT B8 - Les mesures d’accompagnement et d’insertion d’une LGV Dossier de fin d’étape 1 - Juin 2009