TÊTE MONUMENTALE MOAI (SCULPTURE DE L`ÎLE DE PÂQUES
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TÊTE MONUMENTALE MOAI (SCULPTURE DE L`ÎLE DE PÂQUES
TÊTE MONUMENTALE MOAI (SCULPTURE DE L'ÎLE DE PÂQUES) XI-XVe siècle, tuf basaltique hauteur 1,70 m Paris, musée du Quai-Branly ARTS PREMIERS OCÉANIQUES Que savons-nous exactement des moai, les statues de l'île de Pâques ? Tout de même un peu plus que Jacob Roggeveen, qui découvrit cette île du Pacifique en 1722. Ces têtes monumentales, pouvant atteindre 1c) mètres de hauteur et peser plus de 20 tonnes, proliféraient depuis le XVe siècle et correspondent à l'âge d'or de l'île de Pâques, quand celle-ci comptait environ quinze mille habitants. Voyez ce géant de pierre, à la tête énorme, aux traits étirés et anguleux. Il en reste encore un millier comme lui de nos jours. Sculpté dans la pierre volcanique, il représentait un dieu, ou un éminent ancêtre, et on l'avait dressé face au village qu'il était censé protéger. Hélas ! les batailles faisaient rage entre les différents clans. Selon la légende, ce sont les Longues Oreilles qui avaient initié le culte des moai ; or ils furent massacrés par les Petites Oreilles. Lesquels, pour marquer leur victoire, renversèrent les têtes monumentales face contre terre. Une fois les Longues Oreilles exterminés, on cessa de fabriquer des moai. C'est pourquoi l'on peut voir aujourd'hui encore, dans le volcan où ils étaient sculptés, des dizaines d'outils à l'abandon, et même quelques statues inachevées. Et l'on oublia, par la même occasion, comment et pourquoi on les avait érigées. Les statues de l'île de Pâques restent donc une énigme. Une énigme d'une sombre beauté. Les Moai, habitants de l'île de Pâques, ou Rapa Nui en maori, ne sont pas destinés à une activité particulière. C'est le grand chef de la tribu qui, chaque année, décide du métier que chacun va exercer: pêcheurs, paysans ou ouvriers dans la carrière de moai. Ces derniers taillent alors la pierre sur les pentes du volcan Rano Ranuku. Au bout d'un an, certains abandonnent leurs oeuvres inachevées. Les autres acheminent leur géant de plusieurs tonnes jusqu'à la côte, en le dressant sur une luge de bois ou en le basculant de tronc en tronc à l'aide de cordes — nul ne le sait aujourd'hui —, et les hissent sur le sanctuaire (ahu).