Natation - US - Bousquet a vécu le rêve américain

Natation - US - Bousquet a vécu le rêve américain
11/6/12 12:35 PM
Le 05/11/2012 à 15:00:00 | Mis à jour le 05/11/2012 18:47:49
Natation - US :
Bousquet a vécu le rêve américain
Frédérick Bousquet est revenu en France en juin dernier, près de 10 ans après son départ pour
Auburn. Il nous raconte ce que lui a apporté son expérience américaine.
Frédérick Bousquet et Romain Barnier, ici en 2004, ont nagé ensemble à Auburn. (L'Equipe)
«Pourquoi et comment êtes-vous parti aux Etats-Unis ?
Sur les conseils et les encouragements de Romain Barnier et Lionel Moreau, avec
lesquels j'évoluais à Antibes depuis trois ans. Ils pensaient que j'avais le profil type
pour intégrer leur université d'Auburn, réputée pour avoir un bon programme axé sur
le sprint. Le départ s'est effectué en août 2002.
Quelles furent vos impressions ?
La barrière de la langue fut le premier gros choc pour moi, j'avais juste le niveau bac.
Romain et Lionel m'ont servi de grands frères. J'ai emménagé avec eux. Aux
entraînements, ils me traduisaient les directives des entraîneurs. Quand j'avais besoin
de dire quelque chose, ils le disaient pour moi. Ils ont été d'une patience incroyable. Si
je leur parlais en français, ils ne me répondaient pas. En janvier, j'ai commencé les
cours, un bachelor en business international. Puis une spécialité management. Le
deuxième choc, ce fut les étendues, les espaces.
Aviez-vous une bourse ?
Pas à 100%, elles sont réservées aux gros sports comme le basket ou le foot US,
mais j'avais les cours et les livres payés. Pour la vie de tous les jours, le loyer, la
nourriture, je me débrouillais.
Racontez-nous vos premiers pas.
J'ai été impressionné par les
«Je suis parti aux Etats-Unis
nageur, j'y suis devenu athlète»
infrastructures et apeuré par la taille
du groupe. Je me suis retrouvé face
à 7 ou 8 entraîneurs, puis avec 50 nageurs au bord du bassin. Je me suis dit c'est
mort, je vais me retrouver perdu dans une ligne. Je sortais du Pôle France d'Antibes,
on était à l'époque 5-6 pour un entraîneur. Finalement, les coaches sont plus présents
au bord du bassin. Mes préjugés étaient faux.
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INFOS
Frédérick Bousquet
Spécialité: 50 et 100 m
nage libre, 100m papillon
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Quelles différences y a-t-il au niveau de l'entraînement ?
On les voit hors de l'eau. Je suis parti aux Etats-Unis nageur, j'y suis devenu athlète.
En France, j'avais deux séances de musculation dans la semaine. Là, on était passé à
trois séances, plus structurées, avec un réel entraîneur de musculation. La deuxième
différence était dans l'eau. Contrairement à ce qu'on faisait en France, où on sait
qu'on va faire tel kilométrage, presque un peu en fonctionnaire, là on ne comptait pas.
On faisait un travail sur plein d'axes différents, une série de jambes, on sortait,
derrière on alternait une série de tractions et on nageait derrière, une coupure en
milieu d'entraînement pour faire un débriefing du début de la séance, ou nous
expliquer un détail technique.
Et au niveau technique ?
Il y avait déjà de très bons techniciens en France. Mais là-bas, il y avait plus de
moyens. Je me suis retrouvé pour la première fois avec une caméra sous-marine,
montée sur des rails pour suivre le nageur tout au long du bassin.
Pourquoi êtes-vous rentré en
France à une époque ?
«On se tirait les uns les autres
http://www.lequipe.fr/Natation/Actualites/Bousquet-a-vecu-le-reve-americain/322973
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En mars 2005, j'ai fini mon cursus
universitaire. Si tu n'es pas étudiant,
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vers le haut»
tu n'as pas forcément le droit de t'entraîner avec le groupe tous les jours, je n'avais
plus la même implication de la part des entraîneurs. En mars 2006, je suis rentré à
Marseille (pris en main par Romain Barnier). Ça a été assez intense au niveau des
entraînements mais on n'arrivait pas forcément à trouver des solutions. Au même
moment, Brett (Hawke) a rejoint l'université d'Auburn, pour y mettre en place une belle
cellule de sprinteurs. Romain m'a conseillé de repartir, à un an des qualifications
olympiques. C'était un peu à contre-coeur.
D'où votre retour à Auburn.
Oui, en juillet 2007. Brett entraînait Cesar (Cielo), Targett, le Croate Puninski, très fort
en papillon et surtout en petit bassin, George Bovell... Et comme on était étrangers, il
y avait une bonne connexion entre nous. On se tirait les uns les autres vers le haut, et
Brett nous proposait des séances plus poussées, plus réfléchies.
Ce fut dur de quitter Auburn en juin dernier ?
Oui car on laisse beaucoup de souvenirs, de gens qu'on a aimés. Mais j'arrivais au
bout d'un cycle, nos entraînements, avec et grâce aux autres nageurs, avaient atteint
un tel niveau d'intensité et d'application, et Brett avait une telle implication dans nos
entraînements, que lorsqu'il a été promu entraîneur en chef, on a vite compris qu'il
aurait beaucoup moins de temps pour le groupe des sprinteurs. Et petit à petit, les uns
puis les autres sont partis.»
A. Q.
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