Mission d`étude de la section laitière CDFO en Inde

Transcription

Mission d`étude de la section laitière CDFO en Inde
Mission d’étude de
la section laitière CDFO
en Inde
Du 4 au 12 novembre 2012
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 1
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 2
P AG E S
1.
2.
3.
L’Inde
agricole par M.
Grasset correspondant
Bretagne international en Inde .......................................
4
L’organisation
du
secteur
laitier
en
I nde.
Entretien avec le D r Khanna responsable de la
N AF E D ,
Fédération
Nationale
des
Coopératives
Indiennes .....................................................................
9
B O N G R AI N S A e n I n d e
Entretien avec M. Claude BERTRAND, DG de l’usine
D AB O N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
14
4.
Indian Dairy Association ...............................................
15
5.
Rencontre du National Dairy Research Institute
(NDRI)Institut National de Recherche Laitière de
l’Inde ...........................................................................
16
6.
C o o p é r a t i v e AM U L . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
21
7.
Découverte d’une ferme commerciale « Macro Dairy
Venture » ou de la vache au produit laitier ......................
23
8.
Dairy Farm Shandu..................................................
26
9.
Visite d’un point de collecte de la coopérative
laitière du Rajasthan (2 millions d’adhé rents). ..........
28
10.
Transformation du riz Basmati .................................
29
11.
Inde, le lait, une valeur sociale teintée de religion –
Article paru dans l’Eleveur laitier janvier 2013
Avec l’aimable autorisation de l’Eleveur Laitier ........
32
LL i s t e d e s p a r t i c i p a n t s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
38
12.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 3
L ’ I NDE A GR I CO L E P A R M . GR A S SE T
CORRESPONDANT BRETAGNE INTERNATIONAL
Dans ce pays qui fait 6 fois la superficie de la France et où la population vit à près de 60 % en
zone rurale, l’agriculture occupe une place centrale, tandis que se développent en parallèle des
géants des nouvelles technologies de l’information et de la communication. La forte croissance,
+ 6,9 % en 2011, soutient le développement du pays et de ses infrastructures, un élément
essentiel à la valorisation des produits agricoles pour lesquels la logistique reste un frein essentiel.
L’INDE TERRE DE LAIT________________
- Un pays immense : 3,3 M de km² (6 x la
France)
- Deuxième pays le plus peuplé : 1,2 Md (20
x la France)
 + 20 millions d’habitants par an
 31 % de la population a moins de 15
ans (18 % en France)
 60 % de la population est rurale
- Delhi :
 20 M d’habitants (1/3 de la population
française)
 400 000 habitants il y a 100 ans
- 20 villes avec plus de 1 M d’habitants
- Une république fédérale de 28 états
 La plus grande démocratie du monde
 714 M d’électeurs
- 10ème économie mondiale
- Fort taux de croissance (+6,9 % en 2011)
mais forte inflation.
- Poids de l’hindouisme
- Population végétarienne
OBJECTIFS
DU
GOUVERNEMENT
ACTUEL_____________________________
- Ouvrir un peu plus les investissements
étrangers, notamment dans le commerce
du détail, l’assurance et le transport aérien
- Réduire les dépenses et subventions
- Renforcer les infrastructures
- Conserver la croissance dans les
nouvelles technologies de l’information
- Les secteurs de la croissance :
 L’automobile
 La pharmacie
 Le commerce

Les
services
hôtellerie)
(restauration
et
L’AGRICULTURE EN INDE ______________
« Everything can wait, but not agriculture » PJ NEHRU
- 19 % du PIB
- 2/3 de la population active
- Une diversité très large
 Du petit producteur aux 1ères
exploitations mondiales
 Exploitation moyenne : 1 à 2 ha (2 ha
permettant un niveau de vie
« correct » en Inde pour une famille)
 300 exploitations laitières avec + de
100 VL
- 2 révolutions vertes permettent d’atteindre
au moins 2 récoltes par an :
 1960 : irrigation et pesticides,
 1990 : OGM et développement
irrigation.
L’AGRICULTURE
INDIENNE :
4EME
PUISSANCE AGRICOLE MONDIALE______
- 2ème surface cultivée au monde (190 M
ha)
- 1er producteur mondial de lait, épices
- 1er cheptel bovin du monde (450 millions
de têtes)
- 2ème producteur de riz, de canne à sucre,
de fruits et légumes, thé
- 3ème pour les céréales
- 1 agriculteur / 5 dans le monde est indien
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 4
LES PRODUCTIONS VEGETALES _______
- 241 millions de tonnes de céréales en
2012 contre 69 millions en 1960
- 48 % des terres sont arables
- Deux récoltes par an
Activités
Céréales
Blé
Riz
Fruits et légumes
Surface cultivée
Surface irriguée
Mécanisation
Rang mondial
3ème
2ème
2ème
1er
7ème (330 M. d’ha)
1er (60 M. d’ha)
3ème
L’ELEVAGE EN INDE __________________
Activités
Lait
Elevage (toutes bêtes
confondues)
Œufs
Poulets
Rang mondial
1er
1er
LA VIANDE EN INDE __________________
- Une population peu tournée vers la viande
 31 % de lacto-végétariens
 9 % de lacto-ovo-végétariens
 Pour des raisons :
 Religieuses (85 % d’hindous
contre 3 % de musulmans et 8 %
de chrétiens)
 La
région
(zones
côtières
consommatrices de poisson)
 Les moyens financiers (même les
indiens qui mangent de la viande,
le font très rarement, avec moins
de 30 % de consommateurs
réguliers)
- Mais :
 Une consommation moyenne de 5,5
kg/an/hab en croissance constante
(contre 40 kg en Europe)
 Une production de 10,6 M de tonnes
(viande et poisson)
5ème
18ème
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 5
L’ELEVAGE AVICOLE _________________
- Production d’œufs → 5ème producteur
mondial
 Le secteur le plus dynamique de
l’agriculture indienne
 Augmentation de la production de
8 à 10 % par an (contre 1,5 à 2 %
pour les cultures)
 Augmentation des revenus et
baisse du prix de la volaille
 Et une mise en place d’installations
modernes pour la fabrication d’œufs
en poudre ou congelés
 Mais des rentabilités inégales et une
hétérogénéité de production
 Un secteur en pleine mutation
 En 40 ans, l’aviculture de
basse-cour devient une
activité industrielle
 Des élevages passés de
500 poussins à 50 000.

Dominée par des pratiques sanitaires
parfois douteuses
 Création d’espèces hybrides
 Utilisation d’antibiotiques
 Pas
encore
de
réelle
préoccupation de protection de
l’environnement
- Production de poulet → 18ème producteur
mondial
 Production annuelle : 750 M de
tonnes (hors poulets de ponte)
 Avec les mêmes caractéristiques et
préoccupations que pour les œufs.
- L’aviculture est un des moteurs de la
croissance en Inde. Venky’s Inc est le
leader de la volaille indienne. Il investit
aussi en Europe dont en France sur un
site de production de vaccins « volaille ».
L’ELEVAGE OVIN ET CAPRIN ___________
- Une alternative d’élevage dans les régions
peu favorables
 Principalement source de viande et
de laine

Une
productivité
faible
mais
raisonnable
compte
tenu
des
conditions
- Une activité occupant 5 millions de foyers
 62 M de moutons
 125 000 chèvres
LE LAIT EN INDE _____________________
- 125 millions de tonnes
 1er pays producteur de lait
 17 % du total mondial
- 78 millions de fermes laitières
 100 fois plus qu’en U.E.
- Un cheptel de 300 millions de vaches
+ bufflonnes
 200 millions de vaches → 60 Mt de
lait
 100 millions de bufflonnes → 65 Mt
de lait
- 80 % des éleveurs ont 1 à 3 animaux
- Consommation de produits laitiers :
 98 kg/an/hab. en Inde
 300 kg/an/hab. en Europe
LE MARCHE LAITIER INDIEN ___________
- Le secteur informel : 70 %
- Le secteur organisé : 30 %
 15 % : privés
 15 % : coopératives
- Croissance :
 Du marché : 7 % par an
 De la production : 4 % par an
- Une volonté de gérer l’offre laitière
 Des barrières douanières
 Ajustement des importations
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 6
« OPERATION FLOOD » OU « OPERATION
ABONDANCE » _______________________
- Aide humanitaire U.E. : monétisée
 Vendue au prix « indien »
 Soutien
à
la
promotion
de
coopératives, aux investissements de
collecte et transformation
- Pilotage par National Dairy Development
Board
- Un succès : une croissance soutenue de
la production
 20 M de tonnes en 1970  125 M de
tonnes en 2012
LE SYSTEME COOPERATIF_____________
57 000 Coopératives Villageoises
172 Unions de District
IMPORTATIONS – EXPORTATIONS DE
PRODUITS LAITIERS __________________
22 Fédérations Provinciales
- 5 % des produits laitiers sont exportés
- Quelques sociétés indiennes se sont
implantées en Europe pour obtenir les
standards
- Les sociétés étrangères s’implantent en
Inde pour profiter de la croissance
LE MARCHE DU LAIT __________________
- 1 500 villes sur 5 000 ont un service de
distribution de lait avec un réseau
d’échoppes dédiées.
- 70 % du lait est livré à domicile
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 7
- Les meilleures méthodes sont connues
mais pas forcément mises en place
UNE
FAIBLE
PRODUCTIVITE
DES
VACHES_____________________________
- Le fourrage est de mauvaise qualité
- Sécheresse dans certains états
- La santé du bétail est mauvaise, et les
maladies
se
transforment
en
dégénérescence
 Rapporteurs : Pierre DEMERLE
TERRENA & Marc HERVE – TRISKALIA.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 8
–
L ’ OR G A NI SA T I ON D U SE CT E U R L A I T I E R E N I ND E
ENTRETIEN AVEC LE DR KHANNA
RESPONSABLE DE LA NAFED, FEDERATION NATIONALE DES
COOPERATIVES INDIENNES
Rencontre avec le Dr. Khanna, expert du secteur coopératif indien, ancien dirigeant d’Amul et
responsable de la NAFED (Fédération nationale des coopératives indiennes). Le Dr Khanna est
aussi l’auteur de deux ouvrages de référence : un sur le secteur de la coopération laitière indienne
(disponible auprès de Coop de France Ouest), et un sur la qualité du lait et les mammites, à
paraître.
L’Inde est une république parlementaire
fédérale. Beaucoup de domaines sont ainsi
spécifiquement gérés par chaque Etat, et les
coopératives indiennes sont au maximum à
l’échelle territoriale d’un Etat.
STRUCTURATION DE LA PRODUCTION LAITIERE ET DE LA COLLECTE EN INDE___________
a.
Fonctionnement des entreprises privées
Ce système a l’inconvénient de multiplier
les acteurs dans la chaîne du lait. Il permet
aussi aux entreprises privées de ne pas
gérer directement la collecte du lait, assez
difficile à mettre en place dans ce pays où
la production est extrêmement atomisée et
où un producteur possède en moyenne 2
animaux.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 9
b.
Fonctionnement des coopératives
laitières : le modèle Anand
En Inde, les coopératives laitières sont
structurées en trois niveaux, selon le
modèle historique dit de Anand :
I. Sociétés coopératives laitières : les
coopératives de village
Elles sont formées par des producteurs de
lait. Tout producteur peut devenir membre
d’une coopérative en achetant des parts
sociales et en s’engageant à livrer son lait
uniquement à la coopérative. Le conseil
d’administration élu est composé de 9, 11
ou 13 membres en fonction de la taille de
la coopérative. Chaque coopérative de
village a un centre de collecte où ses
membres apportent le lait 1 à 2 fois chaque
jour. Le lait est pesé et analysé suivant les
critères de paiement suivants : matière
grasse et extrait sec non gras. Le paiement
du lait se fait soit chaque jour sur la base
de la livraison précédente, soit tous les dix
jours. A la fin de l’année, une part des
profits retourne aux producteurs, le
montant étant calculé sur la base de la
quantité de lait apportée par chacun. Ces
coopératives de village ne payent pas
d’impôt sur les sociétés.
membres élus par les représentants des
coopératives de villages. Les Unions
achètent tout le lait des coopératives de
village, elles en assurent la transformation
et la commercialisation.
La plupart des Unions proposent aussi des
services aux coopératives de village et à
leurs membres : concentrés, services
vétérinaires, insémination, conseils en
nutrition… pour soutenir la croissance de la
production laitière et les marchés des
coopératives. Les Unions forment aussi les
dirigeants et les salariés des coopératives
de village.
III.
Les Fédérations d’Etat
Les Unions de coopératives de producteurs
de lait s’unissent à l’échelle d’un Etat, une
Fédération d’Etat, qui est responsable,
pour certaines, de la transformation, et de
la commercialisation des produits laitiers.
Quelques fédérations fabriquent aussi de
l’aliment du bétail et soutiennent les
activités
des
Unions.
Le
conseil
d’administration est constitué de personnes
élues parmi les conseils d’administration
des coopératives de district. En début
d'année, chaque union fixe un prix d'achat
du lait en fonction du taux de matière
grasse et de l’extrait sec non gras.
Compte tenu des fortes variations de l'offre
sur l'année, les unions procèdent à un
ajustement du prix en fin d'année selon
l'évolution annuelle des cours du ghee 1 et
de la poudre de lait ; la différence de prix
est reversée aux producteurs sous forme
de bonus qui constitue une épargne
importante en fin d'année.
II. Les Unions de district
Une Union de district est la résultante de
l’union de plusieurs sociétés coopératives
laitières, qui en sont les propriétaires. Le
conseil d’administration a 11 ou 17
1
Ghee : beurre clarifié habituellement obtenu à
partir de lait de bufflonnes, se conserve à
température ambiante.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 10
Le succès du modèle Anand s'apprécie au
travers des deux principaux objectifs de la
coopérative :
1. Assurer un prix rémunérateur du lait aux
producteurs
afin
d'encourager
la
production et générer des revenus en
milieu rural.
2. Assurer un approvisionnement régulier en
lait des villes à un prix «raisonnable», pour
que ce bien devienne accessible à toutes
les classes sociales.
En 2003, une nouvelle loi a ouvert la
possibilité aux coopératives de s’enregistrer
sous une forme juridique qui leur donne le
droit de s’étendre en dehors des frontières
d’un Etat, mais pas d’y avoir des sociétaires.
C’est un moyen pour ces entreprises
coopératives d’étendre leur rayon d’action
alors que leur territoire est pour le moment
limité à l’Etat.
Un peu d’histoire…. les coopératives
laitières en inde
Le droit coopératif a été l’objet d’intenses
débats en Inde. La première loi : Cooperative
credit Society Act, date de 1904. Depuis
1919, le droit coopératif est géré au niveau
de chaque Etat. Après l’indépendance, le
mouvement coopératif a été l’instrument du
développement socio-économique au travers
d’une
gouvernance
démocratique.
Le
gouvernement a adopté le mouvement
coopératif comme une politique pour le
développement économique et un facteur
d’équilibre entre le secteur privé et le secteur
public.
Avant l'Indépendance (1947) et sous
l'autorité du gouvernement colonial, les
commerçants privés détenaient le monopole
de la collecte de lait auprès des producteurs,
pour le redistribuer en ville. À côté,
coexistaient
de
petites
coopératives
«traditionnelles» et des coopératives d'État,
fermes gouvernementales à la périphérie des
grandes villes.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 11
En 1946, les producteurs du district de Kheda
dans le Gujarat, à 400 kilomètres de
Bombay, créent leur propre coopérative, la
Kheda District Cooperative Milk Producers'
Union, qui, en 1965, prendra le nom d'AMUL
(Anand Milk Union Limited), afin de se
soustraire aux abus des collecteurs privés.
Dans les faits, il s'agissait pour ces
producteurs d'aller vendre leurs produits dans
l'une des villes les plus modernes de l'Inde,
Bombay.
En 1970-1971, le Premier ministre indien,
séduit par ce modèle coopératif, souhaite
l'étendre à toute l'Inde et, six mois plus tard,
est créée la NDDB (National Dairy
Development Board), basée à Anand, sous la
présidence du Docteur V. Kurien qui y
impulsa les principes moraux et sociaux et
réussit à bâtir un organisme indépendant du
gouvernement par la prise en main de toutes
les cordes de la filière lait, y compris la
gestion des importations et exportations des
produits laitiers.
Dans le même temps, est lancé le premier
défi, « Operation Flood -phase I », dont
l'objectif est d'assurer l'approvisionnement en
lait des quatre plus grandes villes indiennes :
Delhi, Bombay, Calcutta et Madras, grâce à
la mise en place d'un réseau de coopératives
sur le territoire indien. Cette opération
marque le départ du développement de la
production laitière en Inde. Pour compléter
l’approvisionnement en lait indien, la NDDB
bénéficie de l'aide de la FAO, consistant à
recevoir un don de 126 000 tonnes de poudre
de lait écrémé et 42 000 tonnes d'huile de
beurre sur 5 ans. Ces denrées revendues sur
le marché ont généré plus de 1 milliard de
roupies. En 1979, avec l'aide financière de la
Banque mondiale et de dons de la CEE sous
forme de poudre de lait et de beurre, la
NDDB étend le réseau à toute l'Inde, connu
sous le nom de «National Milk Grid»,
permettant d'acheminer le lait par train ou
route sous forme de tankers sur plus de
2 000 kilomètres.
Dans les districts où le système coopératif
est bien implanté, certains producteurs
préfèrent vendre à des privés. Les raisons ne
sont pas toujours le prix ou le principe Anand
en soi, mais leur désaccord avec les
membres du Comité de la société ou encore
pour des questions pratiques (collecte à
domicile par les commerçants).
NDDB : NATIONAL DAIRY DEVELOPMENT
BOARD_______________________________
Le NDDB, initialement enregistré en tant que
société sous l’acte des sociétés de 1860, a
fusionné
avec
l’ancien
Indian
dairy
corporation, une entreprise créée et
enregistrée sous l’acte des sociétés de 1956,
par le « NDDB act » de 1987. La nouvelle
entité a été déclarée d’utilité publique. Le
premier président était Dr. Kurien, qui est
resté à la tête de l’institution pendant 30 ans.
Les missions du NDDB sont de :
- promouvoir, planifier et organiser des
programmes pour le développement de la
production laitière,
- promouvoir et mettre en place l’industrie
laitière,
- financer tous les schémas dans le secteur
public ou coopératif pour stimuler la
production et la promotion du lait,
- développer et préserver un cheptel à
haute production,
- adopter la stratégie des coopératives de
façon efficace,
- coopérer
avec
des
organisations
internationales,
- conduire des actions de recherche et
développement.
Le NDDB a 4 filiales en propre :
- Indian
Dairy
Machinery
Company
(productions laitières et équipement de
transformation),
- Indian Immunologicals Limited, (biologie
vétérinaire, médicaments et vaccins),
- Mother Dairy Fruit and Vegetables Ltd,
transformation et commercialisation de
produits laitiers, de fruits et légumes,
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 12
- Dhara Vegetable Oil and Foods Company
Ltd (transformation et commercialisation
d’huiles).
NAFED : NATIONAL AGRICULTURAL
COOPERATIVE
MARKETING
FEDERATION OF INDIA LTD___________
En effet, au vu du succès des opérations du
NDDB
dans
le
secteur
laitier,
le
gouvernement indien a placé sous sa
direction d’autres produits : huiles, fruits et
légumes, sel, agro-foresterie.
La Nafed est la fédération nationale de
promotion
des
coopératives
agricoles
indiennes. Elle a été créée en 1958 en tant
que coopérative et avec l’objectif de
promouvoir les coopératives et leurs produits.
Les agriculteurs sont les principaux membres
de la Nafed.
Le fait que le NDDB fasse des joints venture
est aussi dans le but de s’affranchir du
carcan bureaucratique et politique pesant sur
les coopératives.
 Rapporteure : Virginie HERVE - Fncl
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 13
B O N GR A I N SA E N I NDE
ENTRETIEN AVEC M. CLAUDE BERTRAND, DG DE L’USINE DABON
En 1996, BONGRAIN SA s’installe en Inde et créé en commun avec le groupe Dabur India, Dabon
International Private Limited. En 1997, démarre la construction de l’usine de Noïda. La marque Le
Bon est lancée en Inde en 1998, puis en 2004 élargissement de la gamme avec Le Bon Healthier
Ghee à taux allégé de 80 % en cholestérol.
La volonté de Bongrain, en arrivant en Inde, il
y a 16 ans, était de développer la production
de fromages dans la région de l’Uttar
Pradesh. Cette région est caractérisée par
une présence prédominante de lait de
bufflonne qui est peu fromageable. Aussi,
Bongrain a migré sa fabrication au Rajasthan
pour produire du paneer 2produit qui
demande peu de manipulation et qui
présente ainsi un moindre risque sanitaire,
d’autant que la fabrication exige un chauffage
du lait à 90°C.
En 1996, Bongrain s’est associé avec une
laiterie
locale
pour
sécuriser
son
approvisionnement en lait en terme de
quantité mais aussi de qualité. Un gros travail
sur la production de lait de qualité a ainsi été
engagé en commun. L’usine Bongrain
compte 150 salariés et produit 2 500 T de
produits laitiers par an.
Dans les usines, le management du
personnel est rendu difficile par un système
éducatif et de formation professionnelle peu
performant. Bongrain est confronté à un réel
problème pour recruter du personnel qualifié.
A ces difficultés s’ajoutent des problèmes de
corruption à tout niveau (fonctionnaires……).
Après ces années de présence, le constat
économique est plutôt défavorable. Bongrain
ne gagne pas d’argent en Inde, ses produits
sont directement concurrencés par les modes
de transformation et de consommation des
produits laitiers en Inde (tradition de la
transformation à domicile), mais maintien sa
présence industrielle et commerciale.
Avec cette présence en Inde, Bongrain visait
une implantation dans un pays émergent à
fort potentiel de croissance en terme de
consommation,
donc
une
ouverture
potentielle sur des volumes de produits
laitiers fabriqués en Inde ou importés des
filiales françaises de Bongrain.
La qualité sanitaire du lait n’est pas sans
poser problème en dépit des 14 tests réalisés
par Bongrain à réception usine. Le principal
problème rencontré est la présence de
germes (condition sanitaire de production et
durée longue de refroidissement).
photo 1 : M. Claude BERTRAND
2
Paneer : fromage indien et pakistanais fabriqué à
partir de lait de bufflonne.
 Rapporteure : Florence QUIOC - Triskalia
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 14
I NDI A N DA I R Y A S SO CI A T I O N
Créée en 1948, Indian Dairy Association (IDA) est l'organe suprême de l'industrie laitière en Inde.
Ses membres sont des coopératives, collectivités, établissements privés, établissements
d'enseignement, les gouvernements et les unités du secteur public.
L'IDA a une histoire de près de six décennies. L'association est administrée par un organe
politique appelé le Comité exécutif central (CEC). Le CEC est dirigé par le président et soutenu par
deux vice-présidents et 19 membres du Comité exécutif.
OBJECTIFS___________________________
L’IDA veut assumer les fonctions que lui a
confiées le gouvernement : l’amélioration des
techniques et sciences dans les domaines de
l'élevage,
des
sciences
animales.
L'association cherche ainsi à diffuser
connaissances et idées au travers de
réunions, de conférences, de séminaires et à
développer la collaboration entre les
personnes et/ou engagées dans la
production,
la
transformation
et
la
commercialisation des produits laitiers.
ROLES______________________________
Transmission des innovations techniques et
scientifiques aux différents membres de
l’association. Un objectif atteint par
différentes publications : Journal of Dairy
Science et Indian Dairyman. Ce dernier est
périodique mensuel et se veut être un porteparole de l'industrie laitière, qui, outre la
publication d'articles scientifiques, techniques
et commerciaux, propose à ses membres des
informations les plus récentes dans l'industrie
laitière, dont le statut en matière de prix sur le
marché intérieur. Indian Journal of Dairy
Science est une revue bimestrielle, qui
couvre principalement des articles de
recherche.
Organisation de conférences, séminaires et
ateliers de discussion.
Proposition de projets de conseil tant à
l'étranger ainsi que dans le pays à la
demande du gouvernement de l'Inde.
L'IDA est enfin une institution représentative
du secteur laitier indien qui intervient de
temps en temps sur les questions politiques
comme la présentation budgétaire, la
proposition des prix de référence pour
import/export, les normes sanitaires.
 Rapporteurs : Philippe ALLANIC - AGRIAL
& Hervé LOUSSAUT – EVEN -
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 15
R E NC O NT R E D U NA T I O NA L DA I R Y
R E SE A R CH I NS T I T U T E ( N DR I)
I NS T I T U T NA T I O NA L DE R E C H E R C H E
L A I T I E R E DE L ’ I NDE
C’est une délégation nombreuse (14 chercheurs) sous la houlette du Docteur Singh, directeur
adjoint qui accueille la mission de Coop de France Ouest sur le site de la recherche laitière
indienne à Karnal dans l’Haryana (Etat du Nord-Ouest de l’Inde).
L’HISTOIRE DU NDRI D’APRES WIKIPEDIA
Le National Dairy Research Institute (NDRI),
situé à Karnal dans l’Etat du Haryana, est le
principal institut de recherche laitière. Il
bénéficie du statut d’université depuis 1989.
La qualité de l'enseignement dispensé à
l'NDRI dans le domaine de la production
laitière a très peu de parallèles en Asie,
selon Wikipedia.
A l’origine, c’était l’Imperial Institute of
Animal Husbandry and Dairying ouvert en
1923 à Bangalore sous l’occupation
britannique. Il a été élargi et rebaptisé Institut
Impérial laitiers en 1936 puis appelé National
Dairy
Research
Institute
après
l'indépendance en 1947.
Par la suite, en 1955, le siège du NDRI a été
transféré à Karnal. Les installations de
Bangalore sont ainsi devenues une station
régionale desservant les Etats du Sud. En
1964, une nouvelle antenne est ouverte à
Kalyani au Bengale occidental. Ces deux
stations régionales réalisent des travaux de
recherche & développement adaptés aux
spécificités régionales.
En 1989, le NDRI
obtient le statut
d'université ce qui
permet à l'Institut
pour renforcer ses
programmes
d'études sur le
développement
des
ressources
humaines.
photo 2 : Dr SINGH
En 1990, avec la
naissance de "Pratham», la première FIV
buffle veau du monde, NDRI franchi une
étape importante.
L’ACTION DU NDRI __________________
http://www.ndri.res.in/ndri/Design/index.html
Le NDRI a joué un rôle majeur dans le
développement de la production laitière en
Inde. Il s’agit d’un organisme de recherche,
de
développement
/
diffusion
des
connaissances
et
de
formation
de
l’encadrement du secteur laitier.
Les missions sont doubles :
En 1970, le NDRI est placé sous l’aile du
Conseil indien de la recherche agricole pour
donner une plus grande autonomie
opérationnelle à l'Institut de recherche en
fonctions de gestion.
1. Contribuer à la croissance de l’offre
laitière et améliorer la qualité du lait et
des produits laitiers à un prix abordable,
2. Améliorer l’efficacité et la rentabilité du
secteur laitier grâce à des innovations
technologiques et au développement des
ressources humaines.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 16
Les objectifs opérationnels sont nombreux,
dont les plus importants sont les suivants :
1. Améliorer le potentiel génétique des
races nationales, Sahiwal et Karan pour
les bovins et de buffles Murrah et la
disponibilité en matériel génétique de
qualité. La productivité et la fertilité du
cheptel indien est actuellement très
médiocre,
2. Améliorer l'utilisation des ressources
fourragères, essentiellement à base de
sous-produits de l’agriculture, et la qualité
des
fourrages,
notamment
en
développant la production de fourrages
verts sous forme de cultures dérobées
entre celles de céréales et de légumes,
3. Améliorer la fertilité et la lactation des
vaches laitières,
4. Développer des stratégies de production
adaptées
aux différents
contextes
climatiques,
5. Améliorer la valeur ajoutée dans la
transformation et favoriser/adapter les
fabrications de produits locaux sous
forme industrielle…
Il emploie 1 500 personnes dont 150
chercheurs,
350
techniciens,
300
administratifs et presqu’autant de personnel
d’exécution (calcul par déduction) sur un site
de 560 ha.
Recherche en amélioration génétique,
reproduction animale, techniques de traite
et management des troupeaux.
Les Actions dans le domaine de la génétique
visent à améliorer la productivité du cheptel,
donc de la production, et à réduire la taille du
cheptel national :
- Améliorer la génétique des races locales
de zébus (Sahiwal et Tharparkar) et
-
-
-
développer le croisement entre race
locale de zébus (Karan) et races
internationales (Holstein et Brown Swiss)
et la qualité génétique de la Murrah, race
locale de bufflonnes.
Des travaux sur le décryptage du génome
de bufflonnes.
Des travaux sur la transplantation
embryonnaire en bufflonnes et chèvres :
en 1991, le premier veau de bufflonne né
par transplantation,
Des travaux sur le clonage des bufflonnes
uniquement, a permis de produire des
animaux sains,
Participation aux travaux sur l’indexation
des animaux.
Les actions dans le domaine de la
technologie laitière visent à transférer le
savoir-faire de fabrications artisanales (lassi,
yaourts, fromages,) dans le domaine
industriel. Des recherches sur les ferments
qui servent à la fabrication artisanale de
desserts et en vue de leur conservation
Les actions sur la qualité du lait portent les
cellules somatiques et la résistance des
germes à la chaleur.
Communication /information des éleveurs
Les actions dans ce domaine sont multiples
et rayonnent sur toute l’Inde via un réseau
national
de
diffusion
intégrant
les
coopératives, les privés, des associations,
des fermiers, des centres de développement
délocalisés.
- Participation à des foires agricoles :
information et démonstration,
- Formation de femmes en milieu rural,
- Réunion d’information avec des supports
vidéo et des émissions télévisées,
- Des transferts de connaissances via des
émissions TV avec 2 heures de
programme agricole par jour, des foires et
des journaux.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 17
Il existe dans les différents Etats des centres
de diffusion de l’Inde dont les activités et les
messages sont adaptés aux spécificités
régionales.
Action de formation
Le NDRI forme les cadres (ingénieurs,
techniciens)
pour
le
secteur
laitier
(administration,
transformateurs).
Ils
dispensent
des
diplômes
niveau
ingénieur/master/doctorat. Il intègre des
étudiants de toute l’Inde mais aussi d’Afrique
et d’Asie et développe le e-learning.
VISITE DE L’ATELIER DE TECHNOLOGIE
LAITIERE_____________________________
Bâtiment
surdimensionné,
équipement
ancien et vétuste servant essentiellement à
la formation de techniciens de la
transformation laitière :
- Un outil de séchage du lait composé de
deux cylindres très chauds et très
proches qui tournent en sens opposé : le
lait tombe dans la rigole formée par les
deux cylindres et à leur contact se
transforme en une fine pellicule (procédé
Hatmaker)
- Une baratte très ancienne,
- Un outil de fabrication de fromages
(cheddar),
- Un outil de fabrication de glaces.
3 000 litres transformés quotidiennement
proviennent de la ferme laitière. L’atelier est
sous démarche HACCP.
En plus de l’aspect formation, cette halle
technologique permet l’élaboration de
produits appelés à des développements
industriels : comme un biscuit enrichi en fer
et en produits laitiers destiné à contribuer à
améliorer l’équilibre nutritionnel d’une
population essentiellement végétarienne.
STATION D’ELEVAGE_________________
Le NDRI dispose à Karnal d’une station
d’élevage qui compte 2 000 femelles :
bufflonnes, chèvres et vaches. Le cheptel de
zébus comprend des vaches de races
indigènes (Sahiwal et Tharparkar) et races
croisées, deux souches hybrides à haut
rendement (Karan suisses et Karan Fries)
développées à l'institut. Le cheptel de
bufflonnes est de race pure Murrah, très
productive. Et le troupeau de chèvres réunit
des croisées à savoir Alpine x Beetal et
Saanen x Beetal.
En plus d’élever un troupeau de
reproducteurs, le troupeau laitier sert de
support à des travaux de recherche et
d’expérimentation,
La production moyenne par vache varie
entre 13 et 14 litres de lait par jour et entre
3 500 et 4 000 kg par an.
L’objectif de la station est d’améliorer par le
croisement la résistance des animaux au
parasitisme et à la température, leur fertilité
et leur longévité, d’augmenter le nombre de
lactations de 4/5 à 6 lactations. L’objectif est
de ne pas dépasser 62% de sang de race
Holstein pour conserver suffisamment de
rusticité. C’est un modèle d’élevage laitier
durable auquel travaille le NDRI.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 18
La productivité des vaches croisées s’établit
autour de 4 200 kg. Objectif : atteindre 5 000
kg. Volonté de développer le croisement
avec Holstein dans les régions qui disposent
de ressources fourragères. La Jersiaise est
privilégiée dans les régions côtières à faible
disponibilité fourragère.
D’autre part, la station améliore les
performances de la Murrah,
race de
bufflonne la plus répandue dans le pays et
exportée dans tout le monde. Animal
rustique, résistant au parasitisme, qui
valorise bien la cellulose très présente dans
les sous-produits des cultures. Plus efficace
que les zébus. Or, manque de fourrages de
qualité. Principal problème : panne de
fertilité après deux lactations d’où une
improductivité des animaux une année sur 2.
Toutefois la bufflonne ne fait pas l’objet
d’interdits religieux ce qui soutient son
développement dans les élevages.
Un des lots de vaches du NDRI
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 19
Performance du troupeau laitier élevé à Karnal par le NDRI
Races
Sahiwal
Tharpark Karan
ar
Swiss
Karan
Fries
Murrah
Age adulte (mois)
25,5
26,0
23,7
22,2
32,7
Age au 1er vêlage (mois)
35,4
42,4
34,6
34,2
44,1
Production/lactation (kg)
2266
2334
3602
3585
2258
Durée de lactation (jours)
297
330
324
320
303
Rendement à 305 jours (kg)
2141
2104
3316
3393
2012
Durée de tarissement (jours)
101
114
85
108
122
Durée inter vêlages (jours)
391
410
404
402
419
Best rendement à 305 jours
(kg)
4560
2894
7096
8338
4520
Service période (jours)
107
136
117
123
113
Nombre d’inséminations
conception
2,19
1,94
2,11
2,1
1,95
Wet average (Kg)
7,7
7,3
11,3
11,7
7,5
Herd Average (kg)
5,6
5,2
9,0
9,4
5,2
TB du lait %
5,1
5,3
4,2
4,1
7,65
MS sans TB %
9,2
9,1
9,2
8,9
9,98
Meilleure production
journalière (kg)
23,0
19,5
44,0
46,5
22,5
Toutes les fermes commerciales, mais aussi
les tout petits élevages recourent à
l’insémination qui est réalisée par des
vétérinaires fonctionnaires présents dans les
dispensaires (services décentralisés) du
ministère de l’agriculture. Des ONG réalisent
aussi l’insémination artificielle.
Les éleveurs, notamment de zébus, sont
réticents à l’utilisation d’antibiotiques. Ils
veulent des solutions alternatives à base de
plantes selon la tradition ayruvédique.
 Rapporteurs : Gérard YOU – Institut de
l’Elevage & Hubert LERICHE – Maîtres
Laitiers du Cotentin.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 20
C O O PE R A T I V E A M U L
Amul est une coopérative laitière indienne, basée à Anand dans l'État du Gujarat, en Inde. Le mot
Amul est dérivé du mot sanscrit Amulya qui signifie « valeur inestimable ». Le terme AMUL est
également parfois traduit par l’acronyme officieux : Anand Milk Union Limited.
Créée en 1946, elle est aussi une marque
gérée par un organisme coopératif, le Gujarat
Cooperative Ltd Milk Marketing Federation
(GCMMF), qui est aujourd'hui détenue
conjointement par 3,03 millions producteurs
de lait dans le Gujarat.
usines laitières. La plus grande usine de la
coopérative peut traiter 2,5 millions de litres
de lait par jour et celle en cours de
démarrage atteindra 3 millions de litres par
jour, soit près de 1 milliard de litres sur un
seul site.
Amul a participé et développé ce qui a été
appelée « Révolution blanche de l'Inde »
pour faire de ce pays le premier producteur
mondial de lait et produits laitiers.
Le modèle Amul est une structure à trois
niveaux de coopération. Cette structure se
compose d'une coopérative laitière de village
affiliée à une coopérative laitière de secteur,
qui à son tour est adhérente à une
coopérative laitière nationale. Il est connu
comme le «modèle Amul» ou «modèle Anand
des coopératives laitières.
Dans ce développement national, Amul est
devenue la plus grande marque de produits
laitiers en Inde et a également commencé
son développement sur des marchés
étrangers.
Dr Verghese Kurien a été le président
fondateur de l'GCMMF pendant plus de 30
ans (1973-2006). Une grande partie de la
réussite du modèle AMUL lui est imputée.
GCMMF est la plus grande organisation de
commercialisation de produits laitiers en
Inde. Au cours des cinq dernières décennies
et demie, les coopératives laitières du
Gujarat ont créé un réseau économique qui
relie plus de 3,1 millions de producteurs de
lait de village avec des millions de
consommateurs en Inde. Ces coopératives
collectent en moyenne 9.4 millions de litres
de lait par jour à partir de leurs producteurs
adhérents, plus de 70% d'entre eux sont de
petits agriculteurs.
Le chiffre d'affaires de GCMMF (AMUL) en
2010-11 était de 30 milliards de Rps, soit
l’équivalent de 1,78 milliards US $. Elle
commercialise les produits collectés par les
coopératives laitières de secteur dans 30
ROLE DE LA COOPERATIVE LAITIERE DE
VILLAGE ____________________________
- Fournir des services de première
nécessité aux adhérents comme les soins
vétérinaires, les services d'insémination
artificielle, la vente d’aliment pour bétail, la
vente de semences fourragères et de
fourrage, etc…
ROLE
DE
LA
COOPERATIVE
DE
SECTEUR ___________________________
- Collecte de lait sur un secteur depuis les
villages vers les usines.
- Fourniture de services de base dans les
domaines des soins vétérinaires, les
services d'insémination artificielle, la vente
d’aliment pour bétail, la vente de
semences fourragères et de fourrage,
etc…
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 21
- Formation
sur
le
développement
coopératif, les techniques d'élevage et
l'industrie laitière aux producteurs de lait et
de
mener
le
développement
de
compétences spécialisées et de formation
de perfectionnement en management pour
le personnel et les membres du Comité de
secteur.
s’est déployé dans toute l’Inde pour créer au
total plus de 190 usines de transformation
laitière réparties dans toute l'Inde.
La production laitière du pays a triplé entre
les années 1971 à 1996. La consommation
de lait par habitant a doublé, passant de
111g par jour en 1973 à 222 g par jour en
2000. Ainsi, ces coopératives ont donc joué
un rôle déterminant dans le développement
économique de la société rurale de l'Inde.
Ces coopératives laitières ont aussi participé
au développement du statut social et
économique de la femme.
ROLE
DE
LA
COOPERATIVE
NATIONALE__________________________
- Elaboration des politiques de prix pour le
lait
- Développement industriel
- Commercialisation des produits laitiers
fabriqués.
- Arbitrage entre les coopératives de
secteur et animation de l’organisation
nationale.
Aujourd'hui,
il
existe
environ
176
coopératives laitières de secteur ayant un
effectif
total
d'environ
13
millions
d'agriculteurs adhérents. Ce modèle Amul
AMUL est également le plus grand
exportateur
de produits
laitiers
du
pays.
Les
produits
AMUL sont
disponibles
aujourd'hui
dans plus de
40 pays du monde. AMUL exporte une
grande variété de produits qui incluent
paneer, lait UHT, beurre clarifié (ghee). Les
principaux marchés sont les USA, et les pays
d'Afrique, la région du Golfe, et les voisins de
la SAARC, Singapour, les Philippines, la
Thaïlande, le Japon et la Chine.
La marque Amul est portée par une
mascotte : bébé Amul » : c’est une fille
potelée généralement vêtue de robe à pois.
Elle a d'abord été utilisée pour le beurre Amul
mais ces dernières années on la retrouve
aussi pour les autres produits, comme le lait
et le ghee.
http://www.amul.com/
 Rapporteurs : Philippe ALLANIC – AGRIAL
& Christophe MIAULT - TERRENA
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 22
D E C OU V E R T E D’ U N E FE R M E C O M M E R CI A L E
« M A CR O D A IR Y V E NT U R E »
O U DE L A V A CH E A U PR OD U I T L A I T I E R
L’exploitation visitée est la plus importante en Inde. Il y a 9 exploitations de ce type en Inde : celleci est la principale. Depuis 4 ans apparaissent en Inde des fermes commerciales de plus de 10
vaches. L’exploitation visitée présente l’intérêt de produire le lait, de le transformer via une usine
sur site, d’assurer le débouché commercial. L’énergie est également produite sur place. Le lait est
transformé dans l’usine en yaourt, cottage cheese, butter oil, beurre. L’objectif est de développer
les produits à valeur ajoutée où la qualité sanitaire est valorisée.
QUELQUES CHIFFRES CLEF___________
1 200 animaux  génisses et vaches
800 adultes et suite
Nota : les 9 fermes commerciales  6 000
Têtes
3 traites par jour – ce modèle est peu
représentatif 10 fermes de ce type en Inde.
Capacité 150 000 L mais pour les
9 exploitations avec objectif 20 000 vaches.
Visite élevage :
- 150 veaux
- vêlage = 25/j
- vache croisée = 100 %
- Ration :
 25 % paille
 70 % ensilage
 7 kg concentré
HISTORIQUE ET OBJECTIFS___________
Le propriétaire de la ferme est un expert en
médecine qui a vécu 40 ans en Angleterre.
De nationalité anglaise, il est revenu en Inde
il y a 10 ans et a acheté un hôtel à Ludhiana
puis a "construit" la ferme il y a 4 ans.
- Aucune aide de l’état
- Objectif produire des yaourts aromatisés,
du fromage, avec plus de valeur ajoutée et
de s’attaquer au marché au delà de Delhi.
Les clients ciblés sont Wallmart, Métro et
autres grossistes.
Pour M. SINGH, le directeur de l’exploitation,
la ferme a également une vocation sociale :
aide des femmes du milieu rural et femmes
qui n’ont pas de terre, pas d’argent pour
acheter des animaux.
Ces femmes viennent travailler sur un
système temps partiel = 4 H/J sur 5 jours puis
1 jour de congé.
Ce système est un levier du développement
rural : amélioration du niveau de vie et de
l’alimentation, scolarisation des enfants.
LES PROBLEMES RENCONTRES_______
La ferme visitée rencontre des problèmes
liés :
- au manque de qualité des animaux : pas
de standardisation (les gens vendent les
mauvais et gardent les bons),
- au déficit de personnes compétentes pour
diriger l’exploitation,
- à un système d’exploitation pas adapté :
petites parcelles et peu de mécanisation.
La mise en route conjointe de la ferme et de
la transformation a été complexe. Il aurait
fallu 5 ans pour stabiliser la production de la
ferme laitière, à partir d’animaux de qualité
hétérogène.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 23
ORGANISATION_______________________
EQUIPEMENT DE LA FERME____________
Du fait des difficultés à disposer de personnel
compétent, le responsable d’exploitation est
Hollandais : il a longtemps travaillé en
Hollande et dans d’autres pays laitiers.
3 traites par jour :
machine à traire = 20
postes X 2
Simple équipement avec décrochage
Utilisation de lavettes.
Les vaches sont bouclées (1 boucle)
Un tank à lait
4 équipes se succèdent :
5H – 9H
9H – 13H
13H - 17H
17H – 22 H
Compteur de germes. Le niveau est le même
que celui des fermes aux USA : 15 000
germes par ml.
Fonction des femmes sur l’exploitation :
racler, donner le fourrage.
Fonction des hommes sur l’exploitation :
traitement, sécurité, fonction sociale.
La direction de l’exploitation laitière a mis en
place un système de contrats avec
agriculteurs pour la production de fourrage.
photo 4 : broyage du maïs
Utilisation d’antibiotique.
Pas d’utilisation d’hormones / bufflonnes.
Les bouses partent en camion, sont
transférées sur un autre site, séchées puis
retour sur l’exploitation pour être utilisées
comme combustible.
photo 3 Bottes de maïs avant broyage
Les
contrats d’ensilage prévoient la
fourniture
de
semences,
de
l’accompagnement en terme de savoir faire.
Les fourrages utilisés pour l’alimentation sont
du maïs, millet, avoine…
Toutes les céréales sont payées à un prix
différent. Le paiement est réalisé au poids et
pas en fonction de la matière sèche.
Il existe 2 prix pour le maïs : un prix avec épi
et un sans épi.
Présence de panneaux solaires pour chauffer
l’eau nécessaire à l’élevage.
1 unité de production de vapeur et d’eau
chaude + 2 générateurs en cas de panne
d’électricité, un phénomène encore fréquent
en Inde.
La ferme pratique la transplantation
embryonnaire pour améliorer la génétique.
Mais les meilleurs reproducteurs
sont
sensibles et fragiles.
Les bufflonnes laitières produisent un lait plus
riche en MG et sont plus résistantes.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 24
Le lait étant payé sur la matière grasse et les
bufflonnes plus résistantes, les efforts seront
orientés vers le
développement de la
bufflonne et des croisements.
- nutrition, en sachant qu’il pourrait y avoir
rapidement de la concurrence entre
l’alimentation humaine et animale.
INFORMATIONS DE MARCHE____________
Le lait vendu est standardisé à 4,5 % de MG
en poche d’½ l ou en bouteille d’1 l. Il est
vendu 43 roupies le litre par Macro Dairy
Venture alors qu’un lait à 4,5 standardisé est
vendu par Amul à 33 roupies / litre. Macro
Dairy Venture place ses produits sur le haut
de gamme et travaille à la segmentation des
marchés.
Un prix différent est appliqué entre le lait
d’été et le lait d’hiver du fait qu’il y a moins de
lait en hiver.
L’UNITE DE TRANSFORMATION_________
Cette année les producteurs ont moins gagné
en raison de la hausse du prix des intrants.
La consommation continue à augmenter et
les gens s’intéressent de plus en plus à la
qualité du lait et pas seulement à la matière
grasse.
DEVENIR
DU
MODELE
FERME
COMMERCIALE ________________________
Le modèle ne représentera pas plus de 10 %
de la production de lait.
La production traditionnelle du lait en Inde est
amenée à perdurer du fait de la petite taille
des parcelles et des habitudes de production
et de consommation, mais aussi de son fort
rôle social et religieux.
Selon les représentants de la ferme
commerciale
rencontrée,
2
facteurs
permettront d’augmenter la productivité de
lait par vache :
- la génétique
Fabrication de :
- lait liquide
- yaourt
- butter oil
- ghee
- beurre
- cottage cheese
Un pipeline transfère le
directement à la salle
pasteurisation.
lait
de
du tank
réception
L’usine présente des équipements identiques
à ceux dont nous disposons en France, des
salles de fabrication cloisonnées dédiées à
un type de produit. Le niveau d’hygiène, de
propreté identique à ceux des usines
française.
L’usine contrôle les productions dans un
laboratoire interne (chimie et bactériologie)
www.mdvl.in
 Rapporteurs : Florence QUIOC
TRISKALIA & Rémi PELHATE – AGRIAL.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 25
–
D A I R Y FA R M S H A N DU
La ferme des frères SHANDU, située à 30 km de Ludhiana dans la riche région du Penjab, au nord
de l'Inde est une ferme spécialisée laitière. Gérée par 2 frères elle compte 75 VL sur un troupeau
de 150 animaux. Un troupeau très performant techniquement. Les plus hautes productrices sont
annoncées à 17000 kg/an, le niveau reconnu internationalement en 2012. Cet élevage a vendu un
mâle pour un centre d'insémination américain (ABS). C'est une grande fierté pour les éleveurs.
SUPERFICIE _________________________
BATIMENT ___________________________
4 ha autour de la ferme en propriété. Cette
petite surface en propriété les a dirigés vers
le lait.
Des infrastructures neuves et bien agencées
autour d'une allée centrale où les vaches
peuvent consommer aisément la ration
distribuée à l'aide d'une mélangeuse à vis
verticale.
25 ha en location à l'année. Ces terres en
fermage coûtent 30 000 roupies / 70 acres,
Chaque année, le prix suit l'inflation (10 %)
La terre à louer est facile à trouver.
Le climat indien dans cette région permet de
faire au moins 2 récoltes / an.
ROTATION___________________________
Les cultures ne sont pas mises en place par
les frères Shandu, ils délèguent ces travaux
pour être pleinement autour des animaux. La
rotation est la suivante : blé, riz, maïs
ensilage. Ils pratiquent aussi les dérobées qui
permettent d'avoir un fourrage vert pour les
animaux.
CHEPTEL ____________________________
150 animaux dont 75 vl de race holstein
croisée jersiais. Après avoir commencé avec
10 vaches, en 1997, ils ont cherché à
accroître
le
cheptel
en
nombre et en
qualité,
pour
cela ils ont eu
recours
aux
achats
de
semence
étrangère
et
aussi utilisé la
semence sexée. Ils comptent augmenter le
cheptel jusqu'à 200 animaux.
Pour la saison très chaude, des ventilateurs
et brumisateurs ont été disposés.
Les vaches couchent à même le sol avec un
peu de paille de riz et peuvent circuler sur un
parcours
extérieur.
Dans
le
projet
d'accroissement du cheptel, ils envisagent de
mettre des logettes.
RATION _____________________________
Ils utilisent du maïs fourrage produit sur les
terres en fermage mais aussi acheté
directement à d'autres agriculteurs. Pour
l'équilibre de la ration, ils mélangent de la
paille broyée avec les concentrés (20 roupies
le kilo) avec en plus du fourrage vert au gré
des disponibilités.
Pour les conseils autour de l'élevage ils font
appel à un consultant privé.
MATERIEL ET EQUIPEMENT____________
Pour mélanger et distribuer la ration, ils
utilisent un bol mélangeur DELAVAL. La traite
est effectuée dans une salle de traite 2X6 en
épi de la même marque. Elle est équipée de
décrochage, identification et compteurs à lait
pour un contrôle journalier.
Cette exploitation possède une ensileuse
portée 1 rang et aussi un chauffe eau solaire,
des équipements qui semblent assez avantgardistes.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 26
PRODUCTION LAITIERE________________
Une production de 700 000 litres par an qui
est collectée par la coopérative du Penjab :
VERKA où les frères Shandu sont
sociétaires. Ils possèdent 10 000 roupies de
capital social (100 rps la part)
Le prix du lait est de 23 roupies le litre.
Ce prix est jugé satisfaisant par les éleveurs
mais néanmoins ils comptent quitter la
coopérative pour valoriser encore mieux leur
lait.
La production totale de leur exploitation
amène un pouvoir de négociation qu'ils
semblent juger intéressant, d'ailleurs tous les
industriels privés leur font des offres, mais
par exemple NESTLE paye moins cher que
la coopérative VERKA.
GESTION DES EFFLUENTS_____________
La ferme ne valorise pas les effluents solides
en «galette de bouse » mais alimente un
digesteur qui fait du biogaz dans le village
voisin. Les effluents liquides sont épandus
sur les terres ainsi que le digestat du
méthaniseur.
FORMATION__________________________
Le jeune éleveur a suivi une formation d'Etat
au Penjab Dairy Associated.
FINANCEMENT________________________
Pour son installation, il a bénéficié d'aide à la
construction de leur bâtiment à hauteur de
50 % dans le cadre du programme national
d'installation.
CONDUITE D'ELEVAGE________________
Pas de problème particulier dans le troupeau
sinon les mammites pendant la période de
mousson.
Les vaches ne font pas plus de quatre
lactations, après elles sont mises en retraite
car le statut d'animal sacré interdit de tuer les
vaches en fin de carrière.
Cette visite nous démontre un vrai
dynamisme, un potentiel important mais qui,
au vu de la grande masse des exploitations
indiennes semble encore bien atypique.
 Rapporteurs : Hubert LERICHE – Maîtres
Laitiers du Cotentin – Régis LEVALLOIS –
Agrial.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 27
U N P OI NT DE C O L L E CT E D E L A
C O O PE R A T I V E L A I T I E R E DU R A J A ST HA N
(2 MILLIONS D’ADHERENTS)
PRESENTATION ______________________
- 300 livreurs venant 2 fois par jour pour
une collecte totale d’environ 2 200
litres/jour
- Collecte mélangée de lait de vaches et de
bufflonnes
- Equipements :
 Une balance électronique reliée à
l’ordinateur
 Un analyseur (MG et SNF Solid Non
Fat / extrait sec non gras)
 Un ordinateur avec imprimante pour
les tickets de livraison
 Un groupe électrogène
- Tickets de livraison :
 Litrage
 MG et SNF
 Prix au litre
 Valeur de la livraison
- Zone de collecte : environ 2 km autour du
centre
- Usine de transformation : à 60 km
- Horaires d’ouverture du centre de collecte
 Le soir de 16h30 à 19 h
 Le matin de 6 h à 9 h
- Le responsable du centre de collecte : un
salarié de la coopérative rémunéré à
environ 400 €/mois et aussi éleveur
- Activités annexes du centre de collecte :
 Vente d’aliments du bétail
 Vente de lait à des particuliers, car
perçu sans problème de qualité
(analyse de la composition = qualité)
 Rapporteurs : Pierre DEMERLE
TERRENA & Marc HERVE -TRISKALIA
photo 5 : exemple de
ticket de livraison
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 28
-
T R A N SF OR M A T I O N
D U R I Z BA SM A T I A L ’ U SI NE S HR I L A L
M A HA L A DE L H I
Créée en 1907 SHRI LAL MAHAL est passée d’entreprise familiale au statut de groupe
international et l’un des principaux exportateurs indiens de riz basmati.
Le riz constitue la base de l’alimentation en
Inde. La production indienne de riz se situe
entre 80 et 110 millions de tonnes par an
(102 750 Mt en 2012, avec un rendement
estimé en moyenne à 4.33t/ha). En Inde, il y
a au minimum deux récoltes de riz par an,
voire 4 dans certaines régions. La culture du
riz est très dépendante de la qualité de la
mousson.
Les achats de la récolte de riz s’effectuent
sur des marchés auprès de négociants ou
directement de producteurs venus y vendre
leur production (photo ci-contre). La paille de
riz est utilisée comme fourrage.
Le kg de riz haut de gamme (Basmati) peutêtre vendu aux consommateurs jusque 160
roupies/kg (2,27€/kg), tandis que le prix du kg
pour le riz subventionné dans le cadre des
programmes d’accès à la nourriture pour tous
est de 2 roupies (0,03€), pour une qualité
moindre.
La récolte de riz se fait encore beaucoup à la
main, même si les moissonneuses-batteuses
se développent fortement. Les pertes postrécolte sont de l’ordre de 40%, en cause : le
stockage,
le manque d’infrastructures
appropriées, le transport…
photo 6 : le process de transformation du riz
Le produit riz se retrouve sous trois formes :
paddy, décortiqué et usiné.
Le paddy est le riz sous sa forme brute et ne
peut être consommé tel quel. Il doit subir un
certain nombre de traitements pour devenir le
riz tel que nous le connaissons. Le process
de transformation du riz consiste à enlever le
son du paddy, à trier et à polir le grain de riz.
La première étape du process consiste en
une stérilisation vapeur du paddy. Ensuite,
les grains sont séchés pour faire descendre
le taux d’humidité à 12 %.
Puis les grains passent par une trieuse
cribleuse pour ôter les petits cailloux qui
pourraient être mêlés aux grains.
Ensuite vient l’étape de décorticage. Les
machines utilisées sont des décortiqueuses à
meules en pierre. Environ 10 % du paddy doit
passer deux fois cette étape.
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 29
Dans l’usine de Shri Lal Mahal de Delhi, le
son est récupéré et brûlé pour fournir de
l’énergie et alimenter l’usine en électricité.
Ensuite vient l’étape de polissage dont la
qualité est vérifiée par une trieuse optique.
Les grains non conformes retournent au
polissage.
Les derniers sous-produits, le son sous forme
de poudre et les résidus du polissage, sont
utilisés en alimentation animale.
Le riz est ensuite trié en fonction de la
longueur des grains, ce qui détermine la
qualité finale des lots. Ils sont ensuite
ensachés et expédiés immédiatement sur le
marché.
 Rapporteur : Virginie HERVE – FNCL &
Hervé MALIN - AGRIAL
RIZ BASMATI : le riz basmati est un riz à long grain dont le nom signifie « reine du
parfum ». Pour développer ses arômes il est vieilli durant un an après la moisson avant de
rentrer dans la chaîne de transformation. Les grains de riz basmati sont des grains longs
et fins, qui restent fins à la cuisson et qui ne collent pas. Son prix peut fluctuer fortement
selon la qualité de la récolte qui elle dépend fortement de la qualité de la moisson.
photo 7 : Une qualité "internationale"
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 30
INDE
LE LAIT, UNE VALEUR SOCIALE TEINTEE DE RELIGION
- Article paru dans l’Eleveur Laitier - Janvier 2013 –
(avec l’aimable autorisation de l’Eleveur Laitier)
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 31
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 32
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 33
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 34
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 35
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 – page 36
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L ISTE DE S PARTICIPAN TS
Entreprises
Noms Participants -Fonction
Triskalia
(Groupe Laïta)
 Marc HERVE - Président filière lait
 Florence QUIOC – Directrice production bovine
CL Ploudaniel
(Groupe Laïta)
 Hervé LOUSSAUT – Administrateur
Agrial





Terrena
(Groupe Laïta)
 Pierre DEMERLE – Directeur du service production laitière
 Christophe MIAULT – Président filière lait
Maîtres laitiers du Cotentin
 Hubert LERICHE – Vice-Président
Fédération
nationale
coopératives laitières
Philippe ALLANIC – Directeur branche lait
Jean Pierre BOURBAN - Administrateur
Régis LEVALLOIS - Administrateur
Hervé MALIN - Administrateur
Rémi PELHATE – Président filière lait
des  Virginie HERVE – Chargée de mission
L’éleveur laitier
 Pascale LE CANN – Journaliste agricole
Institut de l’Elevage
 Gérard YOU - Agro-économiste (spécialiste de la conjoncture
laitière)
Coop de France-Ouest
 Isabelle LESAGE - Chef service lait CDFO
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Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 39
Edité par :
Coop de France Ouest
Atalante Champeaux – CS 14226
35042 Rennes cedex
Mars 2013
N° SIRET : 482 880 820 00022
Date de parution et dépôt légal : en cours
Impression : Coop de France Ouest
N° ISBN : en cours
Prix : 5 € TTC
Section Laitière – Rapport mission d’étude en Inde du 4 au 12 novembre 2012 page 40

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