memoire - Ballin

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memoire - Ballin

RASOLOFONIAINA Rina Anthony
MEMOIRE
THEME DU MEMOIRE
FAIRE (RE)BONDIR
LA BALLE AU PANIER
L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété :
le cas du basket-ball en France
PROMOTION 2010
MASTER COMMUNICATION
GROUPE WESFORD – 6 boulevard Gambetta – 38000 GRENOBLE
Les propos tenus dans ce document n’engagent que l’auteur.
L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
2
REMERCIEMENTS
3
Je remercie, en premier lieu, Marie-Hélène Thoraval et Cécile Muglia pour les
conseils avisés prodigués durant la direction de ce mémoire. J’aimerais aussi
remercier les proches et collègues de travail qui m’ont soutenus dans les périodes de
doutes, de baisse de régime et d’angoisse de la feuille blanche. Merci aussi à tous
les auteurs présents dans cette bibliographie qui m’ont permis, de part leurs
recherches éclairées, de développer et approfondir cette réflexion de 80 pages.
Merci encore à toutes les rencontres qui m’ont inspirées sans forcément le savoir
durant cette année de rédaction. Enfin, merci surtout à vous qui lisez ces lignes de
prendre le temps de partager de votre temps avec cette production textuelle. Vous
pourriez faire n’importe quelle autre activité mais vous êtes en train de lire ce
mémoire donc merci infiniment et bonne lecture.
4
SOMMAIRE
5
INTRODUCTION ........................................................................................................................................................... 7
Le choix du thème de recherche ............................................................................................................ 8
Le traitement du thème ........................................................................................................................... 9
Le plan d’étude ...................................................................................................................................... 10
PREMIERE PARTIE : L’IMPACT DE LA MEDIATISATION SUR LA NOTORIETE D’UN SPORT...................................................... 11
Les bases du sport business ............................................................................................................... 12
Fonctionnement global ............................................................................................................................ 12
Chiffres et repères ................................................................................................................................... 19
Le processus de médiatisation d’un sport .......................................................................................... 23
Historique de la médiatisation des sports ................................................................................................ 23
Principales étapes à l’arrivée d’un sport dans les médias ....................................................................... 27
L’impact de la médiatisation sur la notoriété du sport ...................................................................... 31
Importance des médias dans la visibilité d’un sport ................................................................................ 31
Réussites et ratés français ...................................................................................................................... 34
SECONDE PARTIE : L’IMPACT DE LA MEDIATISATION SUR LA NOTORIETE DU BASKET-BALL EN FRANCE ............................. 37
La médiatisation actuelle du basket-ball en France ........................................................................... 38
Etat des lieux de la médiatisation actuelle ............................................................................................... 38
Freins de cette médiatisation ................................................................................................................... 46
Le basket-ball français victime de son déficit de médiatisation ....................................................... 52
Notoriété du basket-ball en France.......................................................................................................... 52
Débuts de solutions pour augmenter la popularité du basket .................................................................. 55
Les bienfaits d’une notoriété augmentée pour ce sport .................................................................... 58
A court terme ........................................................................................................................................... 58
A moyen et long terme ............................................................................................................................ 59
TROISIEME PARTIE : LA CREATION D’UN OUTIL POUR MEDIATISER LE BASKET-BALL EN FRANCE........................................ 61
Les facteurs clés de succès pour médiatiser un sport collectif en France ...................................... 62
Enseignements tirés des recherches précédentes .................................................................................. 62
Illustrations des différents facteurs clés de succès .................................................................................. 63
La création d’un nouvel outil d’aide à la décision .............................................................................. 66
Méthodologie ........................................................................................................................................... 66
Matrice PEPS Medias.............................................................................................................................. 66
La validation de l’outil ........................................................................................................................... 69
Expérimentations sur différents acteurs du basket-ball français .............................................................. 69
Potentielles utilisations ............................................................................................................................ 71
CONCLUSION ........................................................................................................................................................... 73
Le basket français souffre de la médiatisation du football et du rugby ........................................... 74
L’évolution probable de la notoriété du basket-ball en France ......................................................... 76
Le basket-ball a de l’avenir en France ................................................................................................. 78
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................................ 79
ANNEXES ................................................................................................................................................................ 83
6
.
INTRODUCTION
7
LE CHOIX DU THEME DE RECHERCHE
Le thème traité par ce mémoire sera celui du sport business à travers le choix
de deux sujets en particulier : les médias et le basket-ball.
Depuis la médaille d’argent de l’équipe de France de basket-ball aux Jeux
Olympiques de Sidney face aux Etats-Unis d’Amérique en 2000, il est devenu
commun pour les amateurs de ce sport de se plaindre du manque de médiatisation
de leur sport chéri. « Performance mal vendue » pour certains, « absence de
visibilité sur les chaines hertziennes » pour d’autres ou encore « manque de moyens
mis en place par la fédération », nombreuses sont les voix qui s’élèvent contre la
gestion médiatique du deuxième sport collectif français en termes de licenciés.
La grogne ne fait qu’augmenter depuis quelques années avec la montée en
puissance du rugby. Si l’hégémonie du football en France est difficilement
contestable, avec 200 000 licenciés de moins, le sport à la balle ovale a tout de
même vu son exposition surclasser celle du basket-ball sans état d’âme. Le rugby
est ainsi devenu au fil des années le bouc-émissaire attitré des nostalgiques des
finales de championnat de France de Pro A sur France 2.
Pour résumer, l’hypothèse simplifiée est que, si le basket-ball était plus
médiatisé, il serait enfin reconnu à sa « juste valeur ». Cependant, si tout le monde à
son avis sur la question, peu nombreux sont ceux qui agrémentent leurs critiques de
solutions. Au jour d’aujourd’hui, la littérature immédiate sur le sujet de la
communication du basket-ball français est quasi-inexistante.
A travers ces
« LE PASSE DU BASKET-BALL N’A PAS
pages, nous souhaitons
SUSCITE EN FRANCE DE TRAVAUX D’AMPLEUR,
donc enfin apporter une
CONTRAIREMENT AU FOOTBALL ET AU RUGBY,
réponse à toutes les
AUTRES SPORTS COLLECTIFS MAJEURS »
hypothèses énoncées
F. ARCHAMBAULT ET L. ARTIGA DANS
précédemment via une
L’AVENTURE DES « GRANDS » HOMMES
argumentation
basée
sur des cas concrets, des concepts avérés ainsi que des analyses approfondies.
L’objectif est d’aller au-delà des vérités toutes faites grâce à un décryptage objectif
des faits.
Notre problématique sera donc : le basket-ball français souffre-t-il de la
(sur)médiatisation du football et du rugby ? L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
8
LE TRAITEMENT DU THEME
Nous avons choisi de développer ce thème sous cet angle car nous
souhaitons savoir si le temps d’antenne du basket-ball français est réellement
cannibalisé par les autres sports ou si cette discipline est tout simplement à la place
médiatique qui lui est due, point barre. A priori, cette dernière hypothèse faisant du
basket une sorte de sport de niche parait absurde car il semble avoir tous les atouts
nécessaires pour être un sport majeur en France : nombre important de licenciés,
actions de jeu spectaculaires ou encore joueurs français de notoriété internationale à
l’image de Tony Parker ou Joakim Noah. De plus, comme dit précédemment, nous
allons traiter d’un sujet qui a encore peu fait l’objet d’études scientifiques
conséquentes.
FIGURE 1. NOAH ET PARKER LORS DU STAGE DE L’EQUIPE DE FRANCE DURANT L’ETE 2009
FIBA.COM
A travers les soucis de médiatisation du basket-ball français, nous souhaitons
analyser de manière globale le cas de ces sports qui peinent à s’imposer dans le
cœur des français, tel le volley-ball ou encore le handball. C’est un cas symbolique
puisque, si nous vérifions une des hypothèses ci-dessus en réussissant à trouver
une solution à celle-ci, il paraitra aisé de dupliquer le modèle sur d’autres sports
connaissant les mêmes déboires dans le sport business actuel, car nous sommes
convaincus qu’il y a de la place pour tout le monde. L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
9
LE PLAN D’ETUDE
Nous commencerons par revenir sur l’aspect plus général de l’impact de la
médiatisation du sport sur sa notoriété afin de vérifier la pertinence et la légitimité de
cette hypothèse de base. Ensuite, nous tenterons de découvrir les raisons du déficit
de médiatisation du basket-ball en France pour ensuite envisager les bienfaits que
ce sport peut tirer d’une médiatisation accrue ainsi que la potentielle stratégie à
mener pour y arriver. Enfin, nous exposerons nos préconisations à destination de
tout organisme de basket-ball souhaitant optimiser sa présence médiatique en
France et donc sa notoriété, si notre hypothèse se vérifie, pour clôturer le diagnostic
de la problématique initiale de manière illustrée et concrète.
Afin de réunir les informations dont nous avons besoin, nous nous sommes
appuyés dans un premier temps sur la littérature existante sur le thème du sport
business et du basket-ball. Nous avons actualisé le tout grâce à une revue de presse
fournie picorée dans les médias et magazines spécialisés dans la communication, le
marketing, le sport, l’économie et, une fois de plus, le basket-ball. Afin d’avoir
toujours plus de recul et de points de vue différents sur la question, nous nous
sommes entretenus avec de nombreux professionnels de ces secteurs. Enfin, nous
avons ajouté à cela de nombreux chiffres issus d’études auxquels ont été
agrémentée des réflexions personnelles, fruits de nombreuses observations menées
sur le sujet dans notre quotidien.
Il faut noter que ce mémoire n’abordera pas la question de l’impact de la
médiatisation sur la notoriété d’autres sports que le basket-ball, ou du moins
indirectement et avec moins de profondeur par manque de place mais surtout du fait
d’une expertise moins fournie sur le sujet. De plus, l’étude et les préconisations
seront strictement limitées à la France et à ses spécificités intrinsèques à priori
difficilement duplicables ailleurs.
10
PREMIERE PARTIE
L’impact de la médiatisation sur la notoriété d’un sport
11
LES BASES DU SPORT BUSINESS
Fonctionnement global
Un sport, deux conceptions
Le sport est une discipline qui peut s’envisager sous deux paradigmes qui
seront plus tard le socle et la base de son organisation dans nos sociétés
contemporaines.
« D'ACTIVITE PHYSIQUE
D’une part, le sport peut-être pensé comme
CONÇUE A DES FINS
amateur. Dans ce cadre, sa pratique se veut
EDUCATIVES, LE SPORT SE
emprunte d’éthique et de valeurs fondamentales
TRANSFORME EN ACTIVITE
tels le fair-play, le respect de l’adversaire, le
ECONOMIQUE MAJEURE
A L'ECHELLE
respect de soi, etc. De nos jours, cette vision
INTERNATIONALE »
s’accapare à ce que certains nomment toujours
« l’esprit sportif ou la culture sportive1 ».
J.-F. BOURG ET J.-J. GOUGUET DANS
ECONOMIE DU SPORT
D’autre part, le sport peut-être envisagé
sous sa forme professionnelle. La pratique n’est ici plus désintéressée dans le sens
où les objectifs recherchés sont désormais la performance, les records, la victoire en
compétition soit, pour résumer, la supériorité explicite sur ses adversaires directs.
Deux conceptions pour deux modèles d’organisation du sport
Des idéologies que nous retrouvons derrière le sport amateur et le sport
professionnel dériveront les deux systèmes de régulation économique qui régissent
actuellement le sport sur les différents continents.
La première organisation est le système pyramidal des championnats
européens. Dans cette conception qui a pour base la philosophie tirée du sport
amateur, les ligues sportives sont ouvertes. Pour résumer, les élites d’une discipline
sportive sont en relation constante avec les niveaux de jeu plus faibles. Cette
configuration peut donc permettre à priori à un club de très bas niveau d’intégrer le
très haut niveau par le seul biais de sa performance sur le terrain. L’organisation
1
BOURG Jean‐François, GOUGUET Jean‐Jacques, Economie du sport, Paris, La Découverte, 2005 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
12
pyramidale s’articule ainsi autour d’un « système de promotion-relégation2 » à
chaque fin de saison ; le meilleur d’une catégorie se maintient ou passe au niveau
supérieur, le moins bon descend dans une catégorie inférieure. Ce modèle que l’on
trouve plutôt sur le continent européen a pour effet de concentrer les meilleurs
talents dans les meilleurs niveaux et opère une sorte de sélection naturelle entre les
clubs sportifs de haut niveau et ceux jouant dans la cour amateur. En effet, le « jeu
de la concurrence économique concentre les revenus sur les grands clubs qui
recrutent les meilleurs talents et accaparent les victoires sportives, car les ligues des
pays européens sont de plus en plus dérégulées3 ». Il faut noter que dans ce
système, l’Etat intervient en déléguant l’organisation des différentes disciplines sur
son territoire à des fédérations chargées de coordonner chaque sport, de son élite à
sa base amateur.
FIGURE 2. LE SYSTEME PYRAMIDAL DES CHAMPIONNATS EUROPEENS
ECONOMIE DU SPORT
La seconde organisation est le système fermé des ligues américaines.
Clairement conçu dans le but de développer le chiffre d’affaire et les bénéfices, ce
cadre ne se préoccupe pas du sport sous sa forme amateur et de ses belles valeurs
morales. Ici, il n’est question que de sport professionnel. Les ligues y sont fermées et
organisées en un cartel comprenant tous les clubs du championnat. Ceux-ci
négocient donc collectivement la vente et la redistribution des droits télévisés, les
termes contractuels et plafonds salariaux des salaires des joueurs. Une des
2
ANDREFF Wladimir, L’économie du sport autour de Wladimir Andreff, Paris, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, 2008 3
ANDREFF Wladimir, L’économie du sport autour de Wladimir Andreff, Paris, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, 2008 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
13
spécificités de ce système fermé concerne l’arrivée des nouveaux joueurs dans le
championnat. Les américains ont mis en place la draft qui n’a pas d’équivalent en
Europe mais que nous pourrions désigner sous l’expression d’une « liste
d’embauche planifiée4 ». Chaque année, les joueurs souhaitant intégrer une ligue
déposent leur nom. Les équipes du championnat sélectionnent ensuite tour à tour les
joueurs qu’ils souhaitent engager. Auparavant, un ordre de sélection est établi afin
que les clubs ayant obtenus les plus mauvais résultats l’année précédente puissent
choisir en priorité leurs recrues. Ce « rééquilibrage des potentiels des clubs permet
de relancer chaque année l’intérêt de la compétition et d’assurer une rotation des
équipes au plus haut niveau5 ». Ce cadre est propice au développement du chiffre
d’affaire et à l’accroissement des bénéfices des clubs qui se comportent comme de
vraies entreprises. La stabilité des ces derniers, qui n’ont pas à se soucier d’une
relégation dans une ligue inférieure même après une saison négative sur le plan
sportif, leur permet de concevoir des stratégies de développement sur la durée sans
se soucier des aléas du terrain qu’il est impossible de contrôler à 100%. Pour finir, il
ne faut pas oublier le rôle essentiel du « commissioner » de chaque ligue fermée qui
est en charge du bon fonctionnement des relations entre tous les agents de ce
système.
FIGURE 3. LE SYSTEME FERME DES LIGUES AMERICAINES
ECONOMIE DU SPORT
4
ANDREFF Wladimir, L’économie du sport autour de Wladimir Andreff, Paris, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, 2008 5
ARCHAMBAULT Fabien, ARTIAGA Loïc, FREY Pierre‐Yves, L’aventure des « grands » hommes : Etudes sur l’histoire du basket‐ball, Limoges, Presse Universitaires de Limoges, 2003 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
14
Pour mieux comprendre et évaluer les différences de ces deux systèmes de
fonctionnement, nous pouvons nous référer au très clair tableau synthétique de
Hoehn et Szymanski ci-dessous.
FIGURE 4. LE SYSTEME PYRAMIDAL FACE AU SYSTEME FERME
ECONOMIE DU SPORT
Le sport business
Le sport business serait né en Angleterre au moment de la révolution
industrielle. C’est en effet le développement du sport en tant que loisir dans les
années 1870 qui a entrainé la consommation d’articles et de services liés au sport.
Devenu concrètement un produit, le sport obéit désormais aux règles du marché, soit
la loi de l’offre et de la demande. Six marchés principaux composant le sport
business peuvent être distingués : le marché des articles et produits dérivés du sport
bien sur, mais aussi celui des joueurs, du spectacle et des évènements sportif, de la
publicité et du sponsoring, des émissions sportives et enfin celui des droits de
retransmission télévisée. Il faut noter que la Triade, soit l’Europe occidentale,
15
l’Amérique du Nord et l’Asie du Sud-est, contrôle actuellement ce secteur en
possédant en son sein 85% du flux des ventes d’articles de sport dans le monde et
des villes ayant organisées les Jeux olympiques d’été6.
Le financement du sport : des pratiquants à la télévision
Avant la Première Guerre mondiale en 1914, le sport est principalement
financé par ses pratiquants.
Quand le sport sort du cadre pure de l’affrontement sur le terrain et commence
à mettre en place des structures et une organisation propres à en faire un vrai
spectacle, le public et les spectateurs prennent le pas en tant que premier financeur.
Nous sommes à cette époque aux alentours des années 1980.
Cette transition, au niveau du financement, des acteurs même du sport à ses
spectateurs a permis par la suite aux médias retransmettant les évènements sportifs
de prendre le relais en tant que première source de recette. Le développement des
médias de masse fait désormais du téléspectateur le principal financeur des
compétitions sportives dans les économies développées. Si les droits reversés par
ce média pour la diffusion du spectacle sportif ont évidemment servi de levier au
sport, il ne faut pas négliger son impact indirect par l’exposition qu’il lui a amené sur
tous les continents. C’est ce dernier facteur qui a engendré l’inflation des revenus en
sponsoring et en vente des produits dérivés7.
Grâce à la télé, les entreprises regardent le sport avec plus d’intérêt
Comme nous l’avons vu précédemment, le sport de compétition s’est structuré
autour de l’idée de spectacle aux alentours des années 1980. Le déclencheur de ce
mouvement peut se situer au moment des Jeux olympiques d’été de Los Angeles en
1984. C’était une des premières illustrations concrète du sport business à l’échelle
mondiale avec la privatisation de son financement, l’exploitation commerciale des
symboles olympiques et la création d’un programme mondial de marketing des
Jeux8. L’évènement diffusé sur toute la planète réunira 2,5 milliards de
téléspectateurs répartis sur 131 pays.
6
BOURG Jean‐François, GOUGUET Jean‐Jacques, Economie du sport, Paris, La Découverte, 2005 ARCHAMBAULT Fabien, ARTIAGA Loïc, FREY Pierre‐Yves, L’aventure des « grands » hommes : Etudes sur l’histoire du basket‐ball, Limoges, Presse Universitaires de Limoges, 2003 8
BOURG Jean‐François, GOUGUET Jean‐Jacques, Economie du sport, Paris, La Découverte, 2005 7
16
Une telle capacité de captation du public a évidemment fait l’objet de
convoitises. L’internationalisation du sport a parfaitement coïncidé avec les dessins
de conquêtes mondiales des firmes multinationales « qu’elles appartiennent à la
filière sportive (Nike ou Adidas par exemple) ou à celle des produits de grande
consommation (Coca cola, Mc Donald’s entre autres) qui intègrent désormais le
sport dans la mise en œuvre de leurs stratégies9 ». Au jour d’aujourd’hui, même dans
l’abondance d’images et de programmes auxquels nous sommes soumis, la
retransmission en direct d’évènements sportifs majeurs reste l’une des rares formes
de programmation capable de réunir toute la planète au même endroit, au même
moment, devants les mêmes messages. A certaines périodes de l’année, estivales
notamment, il devient même compliqué de
« LE 6 FEVRIER 2005,
s’informer sur autre chose que le sport et ce
LORS DE LA DIFFUSION
qui tourne autour.
DANS VINGT-QUATRE
LANGUES DU SUPERBOWL,
Pour essayer de toucher un maximum
FINALE DU CHAMPIONNAT
de ce public, les entreprises s’engagent dans
DES ETATS-UNIS DE
deux grands types d’investissements au
FOOTBALL AMERICAIN,
niveau
des
organismes
sportifs
:
COCA COLA, PEPSI,
l’investissement direct et le sponsoring.
MC DONALD’S ET NIKE ONT
ACHETE DES DIZAINES
Quand elles investissent directement
D’ESPACES PUBLICITAIRES
dans un club, la plupart du temps elles en en
AVEC POUR OBJECTIF DE
deviennent propriétaire. L’objectif d’une
CONQUERIR DE NOUVELLES
société est alors d’utiliser ce vecteur sportif
PARTS D’UN MARCHE D’UN
comme moyen de communication interne ou
MILLIARD DE
externe voir, tout simplement, de s’en servir
TELESPECTATEURS,
comme un nouvel atout pour générer des
CONSOMMATEURS
bénéfices. En effet, nous assistons de plus en
POTENTIELS REPARTIS
plus à la mise en place de stratégies
DANS 212 PAYS »
d’intégration verticale ayant pour objectif de
toujours mieux maitriser l’incertitude régnant
ECONOMIE DU SPORT
dans l’industrie du spectacle sportif. Ayant la
plupart du temps des activités recouvrant les domaines de la télévision, de la radio,
de la presse, du cinéma, de l’édition ou du multimédia, ces puissantes sociétés
produisent, diffusent et commercialisent les images des évènements et les produits
dérivés afin de trouver la rentabilité la plus forte possible10.
Quand par contre elles se lancent dans le sponsoring, nous pouvons
clairement parler d’une technique de communication dans le sens où l’aide financière
9
BOURG Jean‐François, GOUGUET Jean‐Jacques, Economie du sport, Paris, La Découverte, 2005 BOURG Jean‐François, GOUGUET Jean‐Jacques, Economie du sport, Paris, La Découverte, 2005 10
17
que l’entreprise apporte à l’acteur sportif pour associer son nom au sien « a les
mêmes objectifs que la publicité : notoriété élevée, image valorisante,
déclanchement de l’achat mais aussi promotion du produit, animation du réseau de
vente11 ».
L’idée général du rapprochement d’une entreprise avec des athlètes, clubs,
ligues ou encore évènements sportifs est d’y associer son image de marque.
Plusieurs adéquations sont possibles : au niveau des cibles car elles évoluent sur le
même marché ou partagent le même type de client, au niveau des valeurs et de
l’image car l’acteur sportif est aussi dynamique qu’elle par exemple ou au niveau des
compétences, ce qui est le cas pour les équipementiers de sports12.
Les entreprises sont les vrais dirigeants du sport moderne
Jusqu’à la période charnière des années 1980, le pouvoir de régulation et la
charge du développement du sport mondial appartenait encore au Comité
International Olympique et aux fédérations internationales. Avec un sport business à
son paroxysme, le nouveau directoire du sport apparait désormais se situer du côté
de la vingtaine de multinationales de la Triade omniprésentes sur les marché du
sport : « une douzaine
« CONFORMEMENT AU PRINCIPE QUI VEUT QUE
de sponsors non sportifs
CELUI QUI PAIE DETIENT LE POUVOIR, LES VRAIS
(Coca
Cola,
Mc
MAITRES DU SPORTS MONDIAL SONT LES
Donald’s, Visa, Xerox,
PDG DE NEWS CORP, DISNEY-ABC, NBC, TIMECanon, Philip Morris…),
WARNER, NIKE, IMG, COCA COLA, ADIDAS. LE
une demi-douzaine de
PRESIDENT DU CIO, JACQUES ROGGE,
diffuseurs (ABC, CBS,
N’APPARAIT JAMAIS DANS LES
NBC, Fox, TBS, UER),
VINGT PREMIERES PLACES. »
cinq fabricants d’articles
de sport (Nike, Adidas,
ECONOMIE DU SPORT
Reebok, Asics, Mizuno),
deux agences de marketing (IMG, Sportfive13) ». Ces dernières impactent le monde
sportif grâce à d’importants chiffres d’affaires et parts de marché sur ce secteur.
Elles possèdent désormais un statut de « partenaire obligé » pour le mouvement
sportif. A titre d’exemple, en 2004, les trois premiers fournisseurs de chaussures de
sport présents dans cette liste détenaient 59% des ventes mondiales. Nous pouvons
aussi citer l’exemple des onze sponsors officiels des Jeux olympiques et de son
11
ANDREFF Wladimir, Le sport et la télévision : relations économiques, pluralité d'intérêts et sources d'ambiguïtés, Paris, Dalloz, 1991 12
BIEVRE Francis, Comment optimiser la communication du club afin de capter plus d’entreprises partenaires ?, Grenoble, Ecole Supérieure de Commerce de Grenoble, 2009 13
18
diffuseur NBC, évidemment présents eux aussi dans cette liste, qui contribuent pour
plus de 50% au financement de cet évènement mondial14. Ces derniers chiffres ne
sont que des exemples parmi tant d’autre du poids économique et humain qu’à
désormais le sport business dans nos sociétés.
Chiffres et repères
Les sportifs dans le monde
FIGURE 5. LES SPORTS POSSEDANT LE PLUS DE FEDERATIONS DANS LE MONDE
ECONOMIE DU SPORT
Actuellement nous recensons autour de 150 000 professionnels du sport dans
le monde. En France, ils sont autour de 60 000. Ramené au nombre de licenciés,
cela ramène à la très faible proportion de 4 sportifs professionnels pour un total de
10 000 sportifs tout statuts confondus15.
Le chiffre d’affaire du sport au niveau mondial
En 2004, le chiffre d’affaire du sport business au niveau mondial était estimé à
plus de 1 000 milliards d’euros. L’impact marchand du sport business va au-delà des
six marchés principaux que nous avons vu précédemment puisqu’il a des
14
15
BOURG Jean‐François, GOUGUET Jean‐Jacques, Economie du sport, Paris, La Découverte, 2005 BOURG Jean‐François, GOUGUET Jean‐Jacques, Economie du sport, Paris, La Découverte, 2005 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
19
résonnances sur des secteurs aussi divers que le bâtiment via la construction de
stades, la diététique via le suivi des athlètes ou encore l’enseignement à travers tous
les professeurs faisant découvrir le badminton ou le saut en hauteur à leurs élèves.
Aujourd’hui, l’activité économique liée au sport représente environ 2% du PIB dans
les pays développés contre environ seulement 0,5% en 197016.
FIGURE 6. LE POIDS FINANCIER DU SPORT DANS LE MONDE
ECONOMIE DU SPORT
En France, le poids économique du sport, hors bénévolat, était évalué à
1,77% du PIB soit 30,4 milliards d’euros en 200517. Répartie, cette somme doit à
50% aux dépenses des ménages, 30% à celles des collectivités, 10% à celles de
l’Etat et 10% à celles des entreprises.
Le sport génère beaucoup d’argent, mais pas pour tout le monde
Si les sports majoritaires ont sensiblement le même nombre de fédérations
dans le monde, soit aux alentours de 200, ils n’ont pas tous les mêmes budgets.
Pour reprendre l’exemple de la France, en comparant les 200 clubs de l’élite
des sports collectifs, de très nettes disparités apparaissent. En effet, « le chiffre
d’affaires moyen d’un club de football de Ligue 1 est cinq fois supérieur, pour un
même niveau de compétition, à celui du rugby, dix fois supérieur à celui d’un club de
basket et trois fois à celui d’un club de handball18 ».
16
BOURG Jean‐François, GOUGUET Jean‐Jacques, Economie du sport, Paris, La Découverte, 2005 INSEE/MINISTERE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS, 2010 18
20
FIGURE 7. L’HEGEMONIE DU FOOTBALL AU NIVEAU FINANCIER EN FRANCE
ECONOMIE DU SPORT
Au niveau de l’audience aussi, les sports sont inégaux
Cependant les inégalités que nous
retrouvons dans les budgets alloués aux
différents sports se retrouvent aussi au
niveau de l’audience médiatique des
différents sports. Si quasiment tous les
journaux ont leur chronique sportive, voir
lui consacrent leur première page lors de
grands évènements sportifs, tous les
sports n’ont pas droit à la même
exposition.
« EN EUROPE, L’AUDIENCE
RECUEILLIE PAR LES PRINCIPAUX
MATCHS DE FOOTBALL APPARAIT
DANS CHAQUE PAYS PARMI LES 20
MEILLEURS SCORES CHAQUE
ANNEE (EN MOYENNE DE 3 A 6
MATCHS). PEU DE GENRES
TELEVISUELS PEUVENT
FEDERER DE TELS PUBLICS »
ECONOMIE DU SPORT
En effet, à la fin des années 1970,
des études ont été mené sur les programmes de TF1 et Antenne 2. Si l’étude fait état
d’un taux d’écoute général moyen de 4% pour les émissions sportives, ce qui est un
score honorable, elle montre aussi que les onze sports à plus forte audience ont
représenté environ 80% de toutes leurs retransmissions sportives. Ces onze sports
sont le tennis, le football, le cyclisme, le rugby, l’automobile, le patinage, l’athlétisme,
le ski, la gymnastique, le basket-ball et l’équitation19.
19
ANDREFF Wladimir, Le sport et la télévision : relations économiques, pluralité d'intérêts et sources d'ambiguïtés, Paris, Dalloz, 1991 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
21
FIGURE 8. LE FOOTBALL, LE TENNIS ET LE CYCLISME SONT DEPUIS TOUJOURS LES PLUS REGARDES
LE SPORT ET LA TELEVISION
Pourquoi certains sports ont la faveur des médias et d’autres non ? C’est ce
que nous allons essayer de découvrir dans les parties qui vont suivre.
22
LE PROCESSUS DE MEDIATISATION D’UN SPORT
Historique de la médiatisation des sports
Années 1900 : les premières compétitions internationales dans la presse
Le sport spectacle apparait aux alentours des années 1850. Les premières
traces sportives dans les médias datent de la fin du XIXème siècle aux Etats-Unis. Les
premiers à créer une rubrique sportive sont les journaux populaires de l’époque,
rapidement imités ensuite par la presse classique20.
FIGURE 9. UN DES PREMIERS TRAITEMENT MEDIATIQUE DU SPORT DANS LA PRESSE ECRITE
LIBRARY OF CONGRESS PRINTS AND PHOTOGRAPHS DIVISION
Toujours aux Etats-Unis, nous retrouvons une autre trace de traitement
médiatique sportif en 1889 avec le match de boxe opposant John L. Sullivan à Jake
Kilrain le 8 Juillet de cette même année. Ce match est historique car il est le dernier
20
ARCHAMBAULT Fabien, ARTIAGA Loïc, BOSC Gérard, Double jeu : histoire du basket‐ball entre France et Amériques, Paris, Vuibert, 2007 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
23
match de boxe pour le titre champion poids lourds à se livrer mains nues. A l’époque,
l’engouement est tel que les paris sur la victoire du premier ou du second se
multiplient aux quatre coins du pays. Cette ferveur a pour effet collatéral la
multiplication des journaux sportifs qui voient leurs tirages croitre rapidement pour
accompagner ce mouvement qui attirera un public important. Cette interaction
positive entre les dimensions médiatiques et commerciales sera à la base de la
vision américaine du sport business quelques années plus tard. Les journaux
américains voyant le bénéfice qu’ils pouvaient tirer de ce type d’évènements se
mirent à organiser eux-mêmes des compétitions sportives en tout genres. Leur but
est de recréer le mécanisme faisant recette observé à l’occasion de ce combat de
boxe historique. Du côté des entrepreneurs privés, dont les producteurs de cigarettes
figuraient en bonne place à l’époque, on s’aperçoit du potentiel du sport à réunir un
public important et captif. Pour l’anecdote, John L. Sullivan remporte le match et
« 208 000 mots d’articles sportifs passent par le télégraphe21 ».
En cette fin de XIXème siècle, les compétitions internationales se multiplient
avec, pêle-mêle, le tennis à Wimbledon en 1877, les Jeux olympiques en 1877 ou
encore du cyclisme avec le Tour de France en 1903. A cette époque, seule la presse
relate pour l’instant les exploits de sportifs sous une forme désintéressée, faisant
prévaloir la portée morale et les valeurs de la discipline sportive. Nous trouvons les
premières traces de média sportif en France avec la création en 1903 de L’Auto,
ancêtre de L’Equipe, et son lectorat « constitué d’un public d’initiés22 ».
Années 1940 : les Jeux olympiques dans le monde entier grâce à la radio
Si dans les années 1930, la télévision commence à se faire une place au
niveau de la diffusion sportive aux Etats-Unis, il faudra attendre les années 1960
pour la voir réellement apparaitre en Europe et les années 1970 pour qu’elle
commencer à se développer convenablement. Encore public de 1949 à 1984, la
télévision française a échappé aux mécanismes de l’économie de marché à l’instar
de ses voisins européens23.
En attendant, la radio reste le média principal pour diffuser rapidement une
information au plus grand nombre. 59 pays participeront aux Jeux olympiques d’été
de Londres en 1948. L’évènement sera retransmis mondialement grâce à la radio.
Cette diffusion quasi-universelle sera un des points de départ de la transition entre le
déclin des valeurs de morale et d’éducation fondant la première période de
21
DURAND Christophe, HELLEU Boris, RAVENEL Loïc, Le basket professionnel français : approche stratégique et géomarketing, Voiron, Presses Universitaires du Sport, 2005 22
24
mondialisation du début des années 1900 et « le développement d’une dynamique
mondiale et marchande24 ».
Années 1980 : le sport télévisé n’est rien d’autre que de l’information
La démocratisation des postes de télévision dans les années 1970 fera passer
l’impact des manifestations sportives à un niveau supérieur. Les spectateurs
pouvaient lire le sport à
« LE BUT PREMIER, DONC, N’EST PAS POUR
distance,
l’entendre ;
ils
EUX DE SERVIR LE PUBLIC. CE N’EST PAS
peuvent désormais le voir. Le
POUR LES UNS DE JOUER LES QUATRIEMES
public
touché
par
un
POUVOIRS EN VUE D’AMELIORER
évènement sportif se compose
LA SOCIETE, NI POUR LES AUTRES
désormais des spectateurs
D’ENSEIGNER DE HAUTES VALEURS
auxquels nous pouvons ajouter
HUMAINES, TELS LE DEPASSEMENT DE SOI,
les téléspectateurs.
L’ESPRIT DEQUIPE OU LE RESPECT DES
REGLES ET DE L’ADVERSAIRE. IL S’AGIT
L’ouverture des canaux
DANS LES DEUX CAS DE CONQUERIR LE
télévisuels au privé en France
PUBLIC LE PLUS GRAND POSSIBLE AFIN
lors de l’année 1984 fait sortir
DE LE VENDRE A DES ANNONCEURS »
le sport de son statut de bien et
C. DURAND, B. HELLEU ET L. RAVENEL DANS
service public. Le sport à la
LE BASKET PROFESSIONNEL FRANÇAIS
télévision, qui n’était qu’un
sujet d’information de plus, entre désormais dans une logique différente. Le succès
de l’audience des retransmissions sportives accroitra la concurrence entre les
chaines, désormais privées et en recherche de rentabilité, qui souhaitent toutes
accueillir ces aspirateurs à téléspectateurs en leur sein. Cela profitera aux budgets
des ligues et des clubs puisque les droits de retransmissions télévisuels ainsi que le
prix des espaces publicitaires autour des compétitions, profitant de ces surenchères,
exploseront à cette période. A noter que c’est l’apparition du secteur privé dans le
monde télévisuel qui permettra par la suite la création de chaines câblées, satellite et
à péage du type Canal+.
24
25
FIGURE 10. EN 35 ANS LE VOLUME HORAIRE DU SPORT TELEVISE A ETE MULTIPLIE PAR PLUS DE 200
ECONOMIE DU SPORT
Années 2010 : le numérique sera l’avenir de la diffusion du sport
Dans notre civilisation de l’image, les chaines de télévision, les radios et les
publications de la presse traitant du sport sont désormais abondantes. Le marché
semble saturé mais l’apparition des technologies numériques et les possibilités de
transmettre très bientôt des informations, des images et du son de qualité à travers
le réseau téléphonique devraient nous faire entrer de nouveau dans une nouvelle ère
de diffusion du sport. En effet, la démocratisation de la diffusion et de la réception
d’informations pourrait, à terme, rendre les diffuseurs traditionnels obsolètes et
permettre aux ligues et clubs de contourner ces derniers pour maitriser la diffusion
de leur contenu eux-mêmes. A ce jour, « seuls les difficultés techniques de contrôles
des données envoyées sur le réseau freinent les décisions stratégiques25 ».
Nous allons donc voir, dans la partie suivante, comment sont prises ces
décisions stratégiques pour mieux comprendre les étapes permettant à un sport
donnée d’être traité à la télévision, à la radio, dans la presse ou encore sur internet.
25
DURAND Christophe, HELLEU Boris, RAVENEL Loïc, Le basket professionnel français : approche stratégique et géomarketing, Voiron, Presses Universitaires du Sport, 2005 : approche stratégique et géomarketing L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
26
Principales étapes à l’arrivée d’un sport dans les médias
Les mécanismes amenant un sport à être retransmis médiatiquement
Tout commence avec la négociation des droits médiatiques. Si dans le secteur
de la radio, de la presse ou de l’internet cela se pratique encore peu, le secteur
télévisuel, meilleur vitrine médiatique dans le sens où elle propose son
(contrairement à la presse
« LES MEDIAS NE S’INTERESSENT PAS
écrite),
image
AU SPORT EN SOI. C’EST SIMPLEMENT UN
(contrairement à la radio)
MOYEN DE FAIRE DES PROFITS… POUR LA
et accessibilité planétaire
TELEVISION ET LA RADIO, LE SPORT ATTIRE
(contrairement à internet
LES CONSOMMATEURS DEVANT LEUR POSTE
encore peu accessible
AFIN QU’ILS ECOUTENT ET REGARDENT LA
dans certaines zones du
PUBLICITE ; EN FAIT, LA TELEVISION ET LA
RADIO LOUENT AUX ANNONCEURS
monde), a créé des règles
L’ATTENTION DE LEUR PUBLIC »
d’accessibilité particulières,
Généralement, les chaines
G. SAGE DANS
L’AVENTURE
DES
«
GRANDS
» HOMMES
de télévisions et les
regroupements de clubs,
les ligues ou les fédérations négocient afin d’essayer de définir la relation gagnantgagnant optimale.
Le marché de la diffusion médiatique du sport a trois principaux acteurs : les
médias évidemment mais aussi les organismes sportifs et enfin les
lecteurs/auditeurs/téléspectateurs. Ces trois acteurs évoluent sur deux marchés : le
marché des émissions et le marché des retransmissions. Comme dit précédemment,
c’est dans le secteur de la télévision que les mécanismes énoncés ultérieurement
ont cours en majorité, les autres médias se greffant en général autour de ces
négociations principales sans y être impliqués directement. Sur le marché des
émissions, les médias sont les offreurs diffusant les sports en réponse aux
demandes des lecteurs/auditeurs/téléspectateurs friands de ce type d’émissions. A
contrario, sur le marché des retransmissions, les médias se retrouvent demandeurs
de spectacle sportif. Les offreurs deviennent les organisateurs d’évènements et de
compétitions sportives. Sur le premier marché se forme le prix de l’émission sportive,
sur le second le montant des droits télévisuels26. Les médias ont donc réussi à
devenir le point de passage obligé pour tout sport souhaitant être diffusé à un public
beaucoup plus large que son enceinte ou son stade.
26
27
FIGURE 11. LA TELE EST LE PASSAGE OBLIGE DU SPORT QUI TOUCHE UN LARGE AUDITOIRE
Nous pouvons ensuite subdiviser le marché des retransmissions sportives afin
de mieux comprendre les rapports de force entre l’offre et la demande qui ont cours
de nos jours. Au final, le montant des droits télévisuels reversés dépendra donc de
l’ascendant et l’attractivité de l’offreur sur le demandeur et vice-versa. Cela peut
expliquer que certains sports, très demandés, puissent faire monter les enchères
entre les chaines de télévision. Cela peut aussi expliquer pourquoi certains sports se
voient reverser de petites sommes pour l’octroi de leurs droits quand il n’y a pas
foule au niveau des diffuseurs pour mettre la discipline à l’antenne.
FIGURE 12. LE MONOPOLE POUR LE FOOTBALL, LE MONOPOLE CONTRARIE POUR LE BASKET-BALL
ECONOMIE DU SPORT
28
Le cas des sports qui se retrouvent sur les chaines de télé payantes
Quand un programme n’est plus estimé « rentable », les chaines hertziennes,
répondant au dictat de l’audience, ont tendance à l’écarter de sa grille, qu’elles soient
privés ou publiques. C’est ce qui est arrivé à certains sports. Heureusement pour
eux, la télévision à péage à pris le relais.
Nous devons à ces dernières l’accroissement de l’offre sportive disponible en
France. Avant d’aller plus loin, précisons les deux stratégies concurrentielles mises
en place par ces acteurs : le péage par canal et le péage par programme27. Si le
premier donne accès à l’ensemble de ses programmes moyennant le paiement d’un
abonnement, le second système se fait à la demande et à l’unité de la vision de
chaque programme voulu.
De nos jours, l’accès payant représente quasiment 95% du volume horaire de
l’offre sportive en France quand elle n’en représentait que 66% en 198828. Ces
nouvelles fenêtres d’exposition ont multiplié l’offre de sport télévisé disponible en
permettant à certains sports rejetés par le hertzien de continuer à garder une relative
exposition. En effet, ce type de chaines utilise très souvent tel ou tel sport comme un
produit d’appel différenciateur pour engranger les abonnés.
FIGURE 13. CANAL+ S’EST SERVI DE LA NBA POUR VEHICULER UNE IMAGE DE DYNAMISME
CANALPLUS.FR
27
28
BOURG Jean‐François, GOUGUET Jean‐Jacques, Economie du sport, Paris, La Découverte, 2005 BOURG Jean‐François, GOUGUET Jean‐Jacques, Economie du sport, Paris, La Découverte, 2005 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
29
Le temps d’antenne d’un sport a aussi ses logiques propres
Une chaine de télévision cherche à « maximiser le rapport entre l’audience et
la diffusion (ou si l’on préfère le taux d’écoute par unité d’antenne)29 ». En gros, le
but est de proposer le sport réunissant le plus de monde, le plus longtemps possible,
le plus de fois possibles. Ainsi la durée d’une émission est pondérée par la fraction
des téléspectateurs l’ayant suivi, ce qui détermine donc le taux d’écoute. A titre
d’exemple, une émission sportive de 60 minutes avec une audience effective de 30%
compterait ainsi pour 18 minutes30. De ce taux d’écoute dépend le temps d’antenne
d’un sport.
L’audience, nerf de la guerre du temps d’antenne d’un sport, répond à
plusieurs dimensions : prix et cout du programme, quantité de compétition
disponible, image du sport. Cependant, si sur le dernier point l’audience se base sur
la notoriété existante du sport, elle est aussi un des facteurs qui la construit ; nous
développerons ce dernier point dans la partie suivante.
29
30
L’IMPACT DE LA MEDIATISATION SUR LA NOTORIETE DU SPORT
Importance des médias dans la visibilité d’un sport
Les médias font la promotion du sport
FIGURE 14. LA TELEVISION EST L’ARBITRE DES SPORTS MODERNES
Nous avons vu précédemment que les médias étaient devenus les principaux
financeurs du spectacle sportif. Au-delà de l’aspect financier pur, ils fonctionnent
aussi comme des accélérateurs de notoriété. Ils donnent une possibilité d’accès
direct à telle ou telle discipline à des individus ne pouvant avoir accès à un spectacle
sportif, pour des raisons géographiques, financières ou autre. En montrant et
sublimant ce que le sport a de plus spectaculaire à travers les exploits, les records et
l’esthétique des ralentis, la télévision provoque des comportements d’identification,
d’imitation et de propagation de la pratique sportive31.
31
31
De plus, les médias
ne se contentent pas
d’annoncer les résultats
sportifs, ils font connaitre le
sport en suscitant et
entrainant l’intérêt pour
celui-ci32.
« LA PUBLICITE POUR EVIAN CI-DESSUS VA
FAIRE VENDRE DES BOISSONS ; ELLE EST
AUSSI UNE PUBLICITE POUR LE SPORT ET
FERA VENDRE DES LICENCES, DES ARTICLES
DE SPORT ET QUELQUES ACCESSOIRES »
ECONOMIE DU SPORT
Ce qu’il se passe quand un sport n’est pas promu
Dans Le sport français face au sport « business », Daniel Watrin a cette
formule simple qui résume assez bien la situation : « sans visibilité, il n’y a pas de
notoriété, donc pas de sponsors33 ». Les sports qui ne bénéficient pas d’un temps
d’antenne suffisant auront beaucoup de mal à signer des contrats avec des
partenaires commerciaux et à obtenir des ressources financières34. En effet,
l’assurance de la présence des caméras et des journalistes à une manifestation
sportive est une garantie pour les organisateurs d’avoir l’appui de sponsors en quête
de visibilité. La présence de la télévision est un des premiers arguments mis en
avant pour vendre un évènement35.
Les sports médiatisés parviennent ainsi à une relative autonomie budgétaire
grâce à l’audience qu’ils génèrent. En effet, ils sont en mesure de compter sur leurs
droits télévisuels qui explosent car les chaines se battent pour les porter à l’écran.
Les sports peu médiatisés, à contrario, sont dans l’incapacité de produire des
ressources financières propres pour assurer leur développement. Ils sont alors
forcés, en France notamment, de s’appuyer sur le soutien logistique et financier des
collectivités publiques. De plus, c’est un cercle vicieux puisque moins ils sont
exposés, moins ils obtiennent de revenus télévisuels pour se développer et donc ils
touchent et intéressent moins la population, faisant moins d’audience. De ce fait, les
chaines de télévisions les exposent moins et ainsi de suite.
32
ARCHAMBAULT Fabien, ARTIAGA Loïc, BOSC Gérard, Double jeu : histoire du basket‐ball entre France et Amériques, Paris, Vuibert, 2007 33
WATRIN Daniel, Le sport français face au sport « business », Paris, Amphora, 1998 34
PUTANIER Delphine, L’avènement du sport business et ses dérives, Lyon, Université Lumière Lyon 2, 2000 35
32
FIGURE 15. FOOT, RUGBY, VOLLEY ET HOCKEY SONT LES PRIORITES EN RHONE-ALPES
COMMENT OPTIMISER LA COMMUNICATION DU CLUB AFIN DE CAPTER PLUS D’ENTREPRISES ?
La dictature de l’image hiérarchise les sports
Nous venons de voir que l’exposition médiatique impacte les gains. A terme,
nous verrons que ces retombées, positives ou négatives, construisent les
représentations des différentes disciplines sportives dans l’opinion publique.
Bien qu’ayant contribué de manière décisive à l’économie des spectacles
sportifs leaders, les médias et la télévision en particulier ont constitué un « facteur
majeur de discrimination entre les
« C’EST DANS L’INEGALITE
disciplines en favorisant l’émergence
ENTRE LES SPORTS QUE SE
d’un modèle du « tout ou rien »36 ». La
REALISE LA DETERMINATION
promotion qu’opère la télévision va
DE LA PRATIQUE SPORTIVE PAR
différencier la notoriété des disciplines
L’INTERVENTION DE LA TV »
sportives et influencer de façon
W. ANDREFF DANS
différentielle les pratiques sportives37.
36
ARCHAMBAULT Fabien, ARTIAGA Loïc, FREY Pierre‐Yves, L’aventure des « grands » hommes : Etudes sur l’histoire du basket‐ball, Limoges, Presse Universitaires de Limoges, 2003 37
33
Réussites et ratés français
Certains sports sont surmédiatisés, d’autres sous-médiatisés
Si la logique était respectée, les sports les plus pratiqués devraient être les
plus exposés médiatiquement car ils seraient les plus demandés. Nous savons très
bien qu’il n’en est rien après la lecture des trente dernières pages qui précèdent.
Le rugby ou le sport automobile par exemple comptent relativement peu de
pratiquants. Cela ne les empêche pas de jouir d’un temps d’antenne très
conséquent.
En
« AUJOURD’HUI, LES SPORTS SONT EN
France notamment,
CONCURRENCE, POUR TOUCHER LE GRAND PUBLIC,
la télévision reste
IL FAUT UN SPECTACLE DE TRES HAUT NIVEAU »
très attachée à
R. BAURIAUD DANS
certains sports en
BASKETNEWS N°501
déclin comme le
cyclisme ou la gymnastique, « soit en raison de liaisons déjà anciennes et
financières dans le premier cas, soit pour des raisons probablement de spectaculaire
et d’esthétique dans le second38 ».
A l’inverse, d’autres sports ont beaucoup de licenciés mais n’ont pas été jugés
très attractifs dans les médias. C’est le cas de la natation, du tennis de table et du
volley-ball notamment.
Néanmoins, n’assombrissons pas trop le tableau puisque, pour la plupart des
sports, nous notons tout de même une assez bonne relation entre leur audience et
leur pratique39.
Quelques réussites françaises
Le football, évidemment, est la plus belle réussite médiatique française. Dans
l’hexagone, c’est le sport collectif qui possède le plus de pratiquants, les meilleures
audiences et les plus gros budgets pour ses clubs. L’impact et la notoriété de cette
discipline ont même largement dépassé le cadre purement sportif au lendemain
d’une certaine victoire d’été en 1998. Les innombrables sondages réalisés quelques
38
34
jours après cette victoire en Coupe du monde ont montrés, chiffres à l’appui, que ce
match de football avait redonné le moral à tout un pays. La médiatisation de ce
simple évènement sportif était tellement exceptionnelle qu’il a relégué tout les
informations qui ne s’y attachaient pas au second plan.
Le tennis est un autre exemple de réussite médiatique en France avec le
tournoi de Roland-Garros. L’évènement est un « modèle de commercialisation du
sport dans son organisation40 ». Cette manifestation finance en grande partie à elle
seule
la
Fédération
Française
de
Tennis.
Dans
notre
époque
d’hyperprofessionnalisation des sports, c’est un des seuls tournois d’envergure à
maintenir un lien affirmé entre la sphère professionnelle et le monde amateur.
Nous pouvons aussi citer le sport automobile dont nous vous parlions plus tôt
avec la Formule 1 qui enregistre aujourd’hui encore une moyenne de plus de 4
millions de téléspectateurs en France41.
L’athlétisme s’en sort aussi plutôt bien car des sportifs évoluant dans des
disciplines plutôt méconnues arrivent à sortir leur épingle du jeu en portant des
coups de projecteur réguliers sur leur discipline. Cela a été le cas de Tony Estanguet
en canoë par exemple. Il faut dire que les médailles d’or aident bien le processus.
Enfin, le rugby, à qui l’on prédisait il y a encore quelques années les affres
télévisuelles du basket42, est très bien portant. En se
« LE HAND S’EST
positionnant comme un sport proche de ses
PRIS LES PIEDS
concitoyens, le sport que certains appellent « rugby des
DANS LE TAPIS EN
villages » est perçu comme une réponse à l’avancée de
ORGANISANT SA
l’argent dans le sport43.
COUPE DE LA
LIGUE A MIAMI,
MAIS A EU LE
MERITE DE
TENTER UN GROS
Quelques ratés français
COUP
MEDIATIQUE »
Le handball, bien que très actif pour redorer son
R. LEROY DANS
blason, ne peut encore être classé dans les champions
REVERSE N°24
médiatiques français. Même en ayant réussi un triplé
40
DURAND Christophe, HELLEU Boris, RAVENEL Loïc, Le basket professionnel français : approche stratégique et géomarketing, Voiron, Presses Universitaires du Sport, 2005 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
35
historique récemment en faisant de la France le seul pays champion olympique,
champion du monde et champion d’Europe, ce sport n’est pas encore au niveau
médiatique du football ou du rugby. Cependant, avec ses nombreuses victoires
nationales, le hand parait être un des mieux placés pour passer dans la catégorie
des sports à audience importante.
Une petite pensée pour le badminton et ses 110 000 licenciés dont quasiment
personne, même hors des médias, ne parle.
Le volley-ball lui n’existe au niveau médiatique que durant le week-end de
finale du championnat de France ainsi que lors du Final Four de Champion’s League
féminine. Le reste du temps, il retombe dans un anonymat total malgré des résultats
honorables de ses équipes en coupe d’Europe. Un des facteurs qui peu expliquer
cette relative non-existence est la disparation de la presse spécialisée affilié à ce
sport dans notre pays. En effet, « les journalistes, souvent affectés à plusieurs
sports, lisent la presse spécialisée qui leur sert de « boites à idées »44 » car ils ne
peuvent suivre toutes les disciplines avec la même assiduité. Le décès de la presse
spécialisé du volley-ball a tué ses sources de « veille technologique ».
Nous conclurons cette partie avec le cas du basket-ball. Là où le football a
réussi à exploiter une finale de rêve France contre Brésil, le basket-ball et son
équivalent France contre Etats-Unis n’est pas parvenu au même résultat. Certes nos
basketteurs n’ont pas gagné. Certes le match était diffusé après minuit. Mais tout de
même, les retombées furent très pauvres et on assista ni à une hausse du moral des
ménages, ni à une explosion de la place de ce sport dans les médias. Il garde sa
place de « cinquième rubrique derrière le football, le tennis, le cyclisme et le
rugby45 ». C’est donc ce dernier paradoxe que nous allons décrypter dans les pages
qui vont suivre.
44
45
BASKETNEWS N°501, Paris, Tomar Presse SARL, 2010 MILOCH Damien, Tony Parker : Biographie d’un champion, Saint‐Victor‐d’Epine, City, 2009 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
36
SECONDE PARTIE
L’impact de la médiatisation sur la notoriété du basket-ball en France
37
LA MEDIATISATION ACTUELLE DU BASKET-BALL EN FRANCE
Etat des lieux de la médiatisation actuelle
La communication du basket-ball est orchestrée par la FFBB en France
La Fédération Française de Basket-ball est une association qui a une
délégation du Ministère de la Santé et des Sports pour gérer le basket-ball sur le
territoire
français.
Comptant
« GERER L’ELITE ET LA BASE,
actuellement
une
soixantaine
ASSOCIER DANS UN MEME ELAN DES
d’employées, elle a une mission de
STRUCTURES AUX REALITES
service public pour la balle orange.
SOUVENT ANTINOMIQUES ; TELLES
Elle gère les équipes de France, le
SONT LES MISSIONS D’UNE
Centre fédéral qui forme les
FEDERATION SPORTIVE QUI A POUR
internationaux
de
demain,
les
OBJECTIF DE DEVELOPPER LA
PRATIQUE DE SES LICENCIES ET DE
championnats amateurs nationaux,
PERMETTRE A SES ELEMENTS LES
régionaux et départementaux, les
PLUS TALENTUEUX DE S’EXPRIMER
arbitres, la Coupe de France, les
AU PLUS HAUT NIVEAU
relations internationales et avec les
PROFESSIONNEL, AU SEIN DES
institutions,
etc.46
Seuls
les
EQUIPE DE FRANCE, NOTAMMENT,
championnats
professionnels
VITRINES DE NOTRE SPORT ET
masculins et féminins français ne
DE NOTRE SYSTEME DE FORMATION.
sont pas organisés par la FFBB.
DU MINI BASKET AUX COUPES
C’est la Ligue Nationale de Basket et
D’EUROPE, DU BASKET DE RUE
la Ligue Féminine de Basket qui s’en
A CELUI DES CLUBS, LA FFBB EST
chargent.
ENGAGEE SUR TOUS LES FRONTS »
Y. MAININI DANS
La communication de ce sport
LE BASKET PROFESSIONNEL FRANÇAIS
qui compte 4 500 clubs et 456 036
licenciés47 en France est orchestrée par le département Communication-MarketingPresse de la FFBB. Composé de responsables de communication, de chefs de
produits et d’un service presse, le département s’occupe de la communication
interne et externe, de la promotion de ce sport sur le territoire, de son image et de sa
charte graphique, du merchandising, de la création d’évènements, des relations
presse avec les médias, de l’entretien au quotidien du site internet de la fédération,
46
47
REVERSE N°8, Paris, Les éditions REVERSE, 2007 FFBB, 2010 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
38
de la communication à travers les nouvelles technologies en général et des relations
avec les partenaires ainsi que les sponsors hors club professionnels de la LNB.
Un petit mot tout de même pour finir sur la LNB qui organisation les
championnats professionnels de Pro A et de Pro B. Créé en 1987, elle ne compte
pas plus de cinq permanents contrairement à son homologue espagnol qui s’appuie
sur une cinquantaine de personnes ou encore, plus proche d’elle géographiquement,
à la Ligue Nationale de Rugby qui compte déjà quinze salariés48. La LNB gère son
marketing, sa communication et ses évènements en autonomie.
Trois grandes époques dans la médiatisation du basket-ball
Nous pouvons distinguer trois grandes périodes concernant l’apparition de la
balle au panier dans les médias français. Cela commence en 1987, date de création
de la LNB, avec « la période des
« L’EXPOSITION UNIVERSELLE ET
rêves de grandeur, vite étouffés en
LES JEUX OLYMPIQUES QUI OUVRENT
1994 par une « ghettoïsation »
LE SIECLE A PARIS PRESENTENT
télévisuelle progressive ; quant au
TOUS LES SPORTS : BASE-BALL,
retour du basket sur France
FOOTBALL, RUGBY, HOCKEY, WATERTélévisions et à l’arrivée sur Pathé
POLO ET MEME COURSES AUX
Sport en 1999, ils pourraient bien
ANES (!)… MAIS PAS LE BASKET.
INCONNU… IL FAUDRA ATTENDRE
constituer, avec quelques années de
PLUS DE VINGT ANS POUR QUE LE
recul, les « derniers soubresauts »
BASKET-BALL MONTRE SON NEZ A
précédant la mort clinique du basket
LA FENETRE MEDIATIQUE »
télévisé49 ».
S. CHAVINIER DANS
Avant la première grande
DOUBLE JEU
époque, la première trace médiatique
du basket-ball date de 1898. C’est sous la plume de l’athlète Paul Fields que le
basket sort de son anonymat médiatique avec le premier article de presse traitant ce
sport. L’article est reproduit à l’identique dans la presse écrite par le biais des
périodiques La Vie au grand air, Le Petit Troyen, Le Petit Journal et L’illustré
national. Le jeu y est présenté aux lecteurs comme « se pratiquant à six contre six
avec un terrain approximatif sur lequel apparait toutefois l’aire des lancers francs,
d’invention très récente aux Etats-Unis (1897), mais avec des règles évasives et des
gravures de joueurs lançant, tirant ou remettant en jeu comme au football… ou se
48
39
disputant la balle comme au rugby50 ». A la même époque, nous pouvons aussi
trouver d’autres traces du basket-ball dans le magazine La Vie au Grand Air ou dans
la revue Femina. Montrant des écolières anglaises pratiquant ce sport ou encore
« des dames en longues jupes noires et chapeaux (!) lancer une balle vers un
anneau fixé à un poteau51 », ces représentations peuvent expliquer l’image
de « sport de fille » qu’à eu ce sport sur notre territoire à ses débuts. En 1913, le
basket-ball est mentionné dans le journal fédéral pour le recommander aux
patronages ne pratiquant pas le football52. En 1919, La Vie au Grand Air publie de
nouveau sur le basket-ball avec deux pages consacrées à ce sport. Dans les années
1920, l’information sportive passe à la radio puis à la télévision au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale53.
En 1970, nous sommes toujours avant la première grande époque
mentionnée précédemment mais il faut noter cette date car elle voit l’apparition du
premier périodique basket avec L’Equipe Basket Magazine. En 1974 ce dernier est
rejoint par Basket Hebdo et Basket Hebdomadaire puis la lettre Micro Basket en
1976. En 1982, alors que L’Equipe Basket Magazine, Basket Hebdo, Basket
Hebdomadaire et Micro Basket ont déjà cessé de paraitre, Maxi Basket est créé54.
Déjà peu exposé médiatiquement, la FFBB n’hésite pas à payer la télévision en 1985
pour que son Tournoi de Noël soit diffusé dans la petite lucarne55.
1987 arrive et le premier contrat du basket-ball avec la télévision public est
signé. Il prévoit une quinzaine de rencontres de championnat par saison en direct sur
Antenne 2 à l’époque. Le basket-ball est vu comme le sport des jeunes du prochain
millénaire. En 1988, on a même droit sur TF1 à la retransmission du Final Four du
championnat de basket-ball universitaire américain National Collegiate Athletic
Association, plus connu sous le nom de NCAA. Le match Limoges-Badalone diffusé
la même année est suivi par 2 millions de téléspectateurs malgré une diffusion après
minuit56. La venue de Michael Jordan à Paris en 1990 montrera aux décideurs la
popularité du basket américain. Surfant sur ce mouvement, trois nouveaux
magazines se créent l’année suivante : Mondial Basket, 5 Majeur et Basket. En 1990
le basket sur le hertzien fait toujours de l’audience et réunit 1,5 à 2 millions de
50
BASKETNEWS N°501, Paris, Tomar Presse SARL, 2010 55
BASKETNEWS N°501, Paris, Tomar Presse SARL, 2010 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
40
téléspectateurs pour 20% de parts de marché57. En plus de ces belles audiences, la
balle au panier finit en apothéose avec la finale du championnat d’Europe de 1993
qui voit les français s’imposer face aux italiens de Trévise devant 4,95 millions de
téléspectateurs pour 29,3% de part de marché
« EN VINGT ANS, LA PRESSE
en première partie de soirée sur le réseau
SPECIALISEE DANS LE
58
France Télévisions . Bien que programmé à la
BASKET-BALL S’EST
hâte la veille, le score obtenu par cette
COMPLETEMENT
rencontre fut remarquable.
TRANSFORMEE. LES
MAGAZINES SE SONT
A partir de 1994, nous rentrons dans la
MULTIPLIES : LEUR
période
qualifiée
de
« ghettoïsation
NOMBRE A BONDI, D’UN
télévisuelle » pour le basket français.
SEUL TITRE EN 1982 A CINQ
AUJOURD’HUI, EN PASSANT
PAR UNE DIZAINE AU MILIEU
DES ANNEES 90. »
Ghettoïsation télévisuelle
F. REBILLARD DANS
Nous sommes donc en 1994 et le basketL’AVENTURE DES « GRANDS » HOMMES
ball quitte petit à petit les chaines gratuites pour
être « bringuebalés d’une chaine à péage à l’autre (Canal+, Canal Vert, TV Sport,
Eurosport, Pathé Sport)59 ». Cependant, malgré la récession du marché, un nouveau
magazine basket voit le jour en 1996 avec un Basket Hebdo différent de celui de
1974 et un complément appelé Le Mag.
Le 1er Octobre 2000, l’équipe de France s’incline face aux Etats-Unis 85-75
dans la finale basket-ball des Jeux olympiques de 2000 se déroulant à Sidney.
400 000 personnes s’étaient levées pour voir le match à quatre heures du matin,
« un score plus qu’honorable pour un tel horaire, mais sans commune mesure avec
ce qu’une retransmission en première partie de soirée sur une chaine hertzienne eut
laissé espérer, si l’on en croit les résultats historiques réalisés dans les grandes
occasions par les équipes françaises de sport collectif ces dernières années60 ». La
même année, la publication Le Mag s’arrête suite à un différent avec l’éditeur
quelques mois avant cette finale et BasketNews nait donc quelques temps après la
médaille d’argent des Bleus.
L’année suivante, les quatre retransmissions de matchs de la saison 20012002 de Pro A sur le réseau hertzien enregistrent une audience moyenne de moins
57
41
de 600 000 téléspectateurs pour 7,3% de part de marché, soit le tiers des résultats
obtenus au début des années 199061. La finale de Pro A opposant Pau à LyonVilleurbanne ne parvient pas à réunir 500 000 téléspectateurs durant le dimanche de
Juin 2002 où elle fut diffusée. Avec 5,3% de part de marché ce jour là, ce résultat a
constitué un score historiquement bas pour la chaine sur cette tranche horaire. Entre
1999 et 2002, ce sport a perdu la moitié de ses téléspectateurs62.
En 2002, le groupe France Télévisions se retire des diffuseurs de Pro A. Ce
sont 685 000 euros de droits télévisés qui s’envolent des caisses de la LNB63 mais
Pathé Sport se rebaptise en Sport+ et propose 520 000 euros pour les deux saisons
qui suivent. Le contrat précédent totalisait 1,68 millions d’euros. C’est donc une
réelle régression mais, à défaut d’une offre concurrente, « la LNB n’a pu qu’accepter
la proposition de la nouvelle chaine sportive de Canal+, revenant à diviser par cinq
les droits du championnat de France64 ». 25 rencontres de championnat sont
retransmises mais dans « une chaine reçue en France par 2,8 millions de foyers
abonnées au câble ou au satellite, le basket français passe en deçà du seuil
acceptable de visibilité télévisuelle susceptible de majorer ses autres ressources65 ».
FIGURE 16. LA DESCENTE AUX ENFERS MEDIATIQUE DU CHAMPIONNAT DE FRANCE DE PRO A
L’AVENTURE DES « GRANDS » HOMMES
61
42
Et Tony Parker arriva…
Tony Parker arrive dans le plus célèbre des championnats de basket-ball en
2001. Deux ans plus tard, il gagne son premier titre NBA avec son équipe des San
Antonio Spurs. Lorsqu’il éclot, les médias français le propulsent nouvelle icône du
sport français. Tout le monde gagne ou pense avoir quelque chose à gagner dans
l’engouement médiatique autour de ce joueur « jeune, disponible, plutôt mignon, sain
et cool (il joue au basket)66 ». A la suite de son sacre NBA, un des symboles du
début de relance du basket se matérialise dans la multiplication par trois de la
surface allouée à la NBA au sein du quotidien sportif de référence L’Equipe. La
machine médiatique est lancée puisque Le Monde mais aussi « France soir, Le
Figaro, le JDD, mais aussi VSD, Paris Match, France Inter, RTL et France Info
abordent un sport auparavant anecdotique67 ». Dans la foulée, un nouveau magazine
orienté basket de rue et NBA très proche des valeurs de la « génération TP (surnom
de Tony Parker) » sort sous le nom de Triple Double en 2004. Le joueur français se
lance même en radio sur RMC pour une heure hebdomadaire avec l’émission
éponyme Tony Parker show. Les médias sportifs et grands publics s’intéressent
désormais au basket-ball certes, mais cela n’a pas forcément d’impact sur le basketball français.
FIGURE 17. PARKER ET LES JOURNALISTES QUELQUES MINUTES APRES SON PREMIER TITRE NBA
BASKET-BALL.COM
66
67
MILOCH Damien, Tony Parker : Biographie d’un champion, Saint‐Victor‐d’Epine, City, 2009 MILOCH Damien, Tony Parker : Biographie d’un champion, Saint‐Victor‐d’Epine, City, 2009 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
43
La médiatisation du basket en 2010
La Pro A revient sur le basket hertzien à travers sa finale opposant Strasbourg
à Nancy en 2005. Ce dimanche après-midi sur France 3, l’audience peine à atteindre
les 400 000 spectateurs68. C’est la dernière fois que l’on verra de la Pro A sur une
chaine gratuite.
Même Tony Parker se retire puisque le Tony Parker show s’arrête en Avril
2007 après trois saisons pleines. Le relais radiophonique sera pris le week-end sur
RMC par une chronique hebdomadaire de moins d’une heure qui s’appelle
aujourd’hui Le RDV Basket. En Novembre 2007, une autre émission ayant la
vocation de prendre le relais de la couverture du basket dans son ensemble, de deux
heures à ses débuts et passée à une heure désormais, se lance dans la région
grenobloise et sur internet sous le nom de Ballin’.
Si le basket français se porte mal en France à la télévision, il est de même
pour le basket américain. En Décembre 2008, la chaine NBA TV qui prenait le
créneau nocturne de Sport+ en fin de soirée pour diffuser des matchs NBA s’arrête
car le groupe qui diffusait la chaine n’a pas souhaité continuer à payer pour
conserver les droits de diffusion du championnat américain. Nous apprendrons plus
tard que selon eux, ce produit d’appel « ne constitue pas un vecteur d’abonnement
suffisamment fort69 ». C’est le type d’arguments qui sont avancés par ceux qui
pensent que le basket-ball n’est désormais qu’un sport de niche incapable de réunir
une audience suffisamment large pour le réseau hertzien.
Nous retrouverons bien une trace de basket sur le réseau hertzien en 2009
avec la finale de championnat d’Europe remportée par l’équipe de France féminine
mais cela reste anecdotique. La radio voit aussi un nouvel arrivant dans le traitement
du basket-ball avec l’émission Carrément basket qui se lance sur la webradio RTLL’Equipe.
Désormais en 2010, les médias français diffusant régulièrement du basket-ball
se compose de 9 publications en presse écrite (L’Equipe, BasketNews America,
Maxi Basket, BasketNews, Reverse, Mondial Basket, 5 Majeur et LNB News), 4
chaines de télévision (Sport+, Canal+, Orange sports et L’Equipe TV), 3 émissions
radios (Ballin’, Carrément Basket et Le RDV Basket) et une multitude de sites web et
de blogs (BasketSession.com, Basket USA, BasketNews.net, Au rebond, etc.).
68
69
BASKETNEWS N°501, Paris, Tomar Presse SARL, 2010 MILOCH Damien, Tony Parker : Biographie d’un champion, Saint‐Victor‐d’Epine, City, 2009 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
44
FIGURE 18. DES COUVERTURES POUR CHAQUE PUBLIC DE CE SPORT AUX GOUTS ECLECTIQUES
BASKETNEWS N°501
Basket-ball 2.0
Si nous avons abordé avec exhaustivité les médias traditionnels dans ces
pages, nous avons encore peu parlé d’internet. Devant le peu de retour du réseau
hertzien, le FFBB s’est essayée à la diffusion par internet lors de la finale de la
Coupe de France 2006. Plus 50 0000 personnes s’étaient connectés70. Le chiffre est
tout à fait honorable pour une diffusion internet mais ridicule à l’échelle des
retransmissions télévisées, même si la
« AUJOURD’HUI, LE BASKET,
télévision ne fait pas beaucoup plus avec une
SON PUBLIC PEUT LE VOIR »
audience actuellement revendiquée de 90 000
R. BAURIAUD DANS
téléspectateurs pour Sport+ à chaque match de
BASKETNEWS N°501
Pro A le vendredi soir. Avec le marché de la
presse qui subit depuis 2003 des baisses récurrentes de 20 à 30% par an71 et une
télévision public qui n’est pas séduite par le basket-ball, internet parait être le relais
médiatique de premier choix pour toucher un large public rapidement et avec une
logistique peu couteuse. Un rapide tour sur la toile suffit à constater l’effervescence
des discussions et commentaires sur les sites web, blogs et forums consacrés à la
70
71
REVERSE N°8, Paris, Les éditions REVERSE, 2007 BASKETNEWS N°501, Paris, Tomar Presse SARL, 2010 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
45
balle orange. Le site web de la FFBB enregistre d’ailleurs 400 000 visiteurs uniques
par mois et 20 millions de pages vues, ce qui le place dans les dix sites de sport
ayant la meilleure audience72. C’est surement de ce côté-là qu’il va y avoir une carte
à jouer des les années à venir pour ce sport au public jeune et habitué à ce média.
Reste à savoir comment mettre en place un modèle rentable permettant un bon
retour sur investissement. Pour l’instant, personne n’a vraiment trouvé.
Plan B : politique évènementielle
Devant ses soucis pour faire passer le basket-ball sur la télévision publique et
les médias généralistes classiques, la FFBB s’est rabattue sur une politique de
communication évènementielle. Des évènements ciblés au cours de l’année comme
le All-star game LNB, la Semaine des As ou encore la finale du championnat de Pro
A « permettent d’avoir une ouverture médiatique sur les grands médias nationaux et
les télés qui ne viennent pas forcément au quotidien dans les salles73 ». Faute de
mieux ?
Freins de cette médiatisation
Quelques résistances culturelles
« QUAND CERTAINS COACHS, OU
CERTAINS JOUEURS, OU MEME
CERTAINS JOURNALISTES,
PARLENT ET DISCUTENT AU
MICRO ET QU'ON TE PARLE D'UNE
DEFENSE DE ZONE ET QUE LE
POST UP A PAS MARCHE PARCE
QUE IL A FAIT UNE BOITE ET QUE
DERRIERE, LA PRESS TOUT
TERRAIN A PAS MARCHE PARCE
QUE DERRIERE L'ARCEAU LE
SHOOT OUVERT EST PAS RENTRE
ET QUE DANS LA RAQUETTE,
ON A PAS SU TENIR LES
REBONDEURS EXTERIEURS,
C'EST DU CHINOIS »
Le manque de culture basket qui
règne en général en France fait du tord à
la discipline. En Mai dernier se déroulait à
Paris le Final Four de l’Euroleague, soit la
phase finale du championnat d’Europe des
clubs, un des plus gros évènements
mondiaux au niveau de ce sport. La
presse nationale a ignoré l’évènement,
F. GIUSEPPI DANS
préférant mettre au premier plan la finale
BALLIN’
de la coupe franco-britannique opposant
Biarritz à Toulouse en rugby74. Une des hypothèses avancées serait que le basket
n’a jamais vraiment été un sport majeur sur la capitale. Malheureusement, ceux qui
72
BASKETNEWS N°501, Paris, Tomar Presse SARL, 2010 BASKETNEWS N°501, Paris, Tomar Presse SARL, 2010 74
46
font l’information nationale sont les journalistes parisiens alors que le basket-ball est
très bien traité dans la presse quotidienne régionale, dans les bastions forts du
basket-ball75.
« COMMENT UN
SPORT COMPTANT
Dans le même ordre d’idée, le basket-ball ne facilite
500.000 LICENCIES
pas les choses de son côté. De la NBA à la LNB en
ET A PEU PRES
passant par les championnats FIBA ou Euroleague, les
AUTANT DE
règles, les durées des quarts-temps ou encore les terrains
PERSONNES
de jeu diffèrent. Même dans son propre public, le basketDIFFERENTES SE
ball sous toutes ses subtilités n’est pas forcément bien
RENDANT, CHAQUE
intégré. Chez le téléspectateur lambda, l’image est encore
SAISON, AU
plus brouillée, rendant la compréhension du jeu encore
SPECTACLE DU
76
plus délicate que ce qu’elle n’est déjà . Là où les principes
BASKET PRO ET
PRES D’UN MILLION
du football s’assimilent assez aisément, les règles du
DE PRATIQUANTS
basket-ball ne sautent pas aux yeux du premier venu.
SUR LES
De plus, une part du public ne se reconnait pas dans
PLAYGROUNDS,
77
un basket que certains qualifient de « sport de Blacks ».
PEUT-IL SOUFFRIR
A CE POINT DE LA
Associé au hip-hop et à tout le bling-bling que cette culture
COMPARAISON
connote dans les esprits, certains français ne se retrouvent
AVEC D’AUTRES ?
et ne s’identifient pas dans ces valeurs qui, a contrario,
LE PROBLEME,
connaissent une adhésion logiquement plus importante
C’EST QUE CES
chez les basketteurs de rue fréquentant les playgrounds.
PRES DE DEUX
MILLIONS
DE FANS
Un basket, des basketteurs
S’EPARPILLENT
OU NE SE
Le basket-ball est une des seules disciplines à
COTOIENT PAS »
connaitre des dissensions internes de ce niveau. Entre le
P.-O. MATIGOT DANS
basket-ball américain, le basket-ball français, le basket de
BASKETNEWS N°501
rue ou encore le basket européen, différentes cultures se
sont crées autour du basket-ball et elles ne sont pas forcément compatibles.
Ces problèmes d’intercommunication se retrouvent d’ailleurs au sein même
des sphères de décisions du basket-ball français : il existe ainsi de dissensions entre
« basket pro et basket amateur, univers parisien de la LNB et prisme plus local ou
régional avec lequel les clubs pros envisagent les problèmes78 ».
75
MILOCH Damien, Tony Parker : Biographie d’un champion, Saint‐Victor‐d’Epine, City, 2009 78
47
De plus, les publics du basket sont larges et il est « impossible d’intéresser un
mini-poussin et un dirigeant de 55 ans à un même contenu79 ».
Le(s) public(s) du basket ne se mobilise(nt) pas pour leur sport
Une des raisons principales de
« CERTES, LA CHAINE CRYPTEE
l’échec du basket-ball sur les chaines
RECHERCHE PRIORITAIREMENT
publiques réside dans son incapacité à
LA SATISFACTION QUALITATIVE
rassembler un public assez important pour
DE SES ABONNEES, MAIS UN
PROGRAMME QUI NE PARVIENT
séduire ces médias. Désormais, un
PAS A EN REUNIR UNE
programme non satisfaisant en matière
PROPORTION SUFFISANTE OU A
d’audience n’a plus sa place, que soit sur le
CONSTITUER UN PRODUIT
réseau hertzien ou câblé. Si certains
D’APPEL ATTRACTIF POUR EN
parlent du basket-ball comme un sport de
CONQUERIR DE NOUVEAUX,
niche, c’est parce qu’il peut toujours
SEMBLE CONDAMNE, COMME
constituer un produit d’appel ciblé pour
L’ONT DEMONTRE LES
certaines chaines thématiques mais, à
MESAVENTURES DU BASKET»
l’heure actuelle, il n’a pas une audience
F. BOLOTNY DANS
assez large pour intéresser TF1 ou France
L’AVENTURE DES GRANDS HOMMES
2. Ce phénomène n’est pas propre à la
France puisque ses voisins européens connaissent les mêmes déboires.
FIGURE 19. DES AUDIENCES EN CHUTE LIBRE DEPUIS 1993
L’AVENTURE DES GRANDS HOMMES
Le basket-ball n’a pas encore réussi à mobiliser l’ensemble de ses 500 000
licenciés autour d’un événement majeur comme ont déjà su le faire l’ensemble des
79
48
licenciés du rugby qui viennent grossir les rangs du grand public à chaque affiche du
ballon ovale80.
Un autre facteur négatif avancé serait celui de l’âge du public du basket-ball. A
priori plutôt concentré sur les adolescents et les jeunes adultes, il regarderait moins
la télévision et serait moins casanier que les adultes et les retraités plus
consommateurs de télévision81.
Le basket-ball français n’est que dans le sport-compétition
En France, le traitement du basket-ball dans les médias se fait selon deux
axes : français et américain, compétition et loisir. Si l’angle sport-compétition à
toujours existé en France, c’est l’arrivée du basket américain avec la NBA qui amené
l’angle sport-loisir. Généralement, dans le traitement médiatique des sports, les
aspects de compétition et de loisir sont
« ON A UN DIFFERENTIEL D’IMAGE
distingués. La NBA a réussi à faire
TROP IMPORTANT AVEC LA NBA »
coexister les deux simultanément,
R. BAURIAUD DANS
rendant le basket français obsolète. Le
BASKETNEWS N°501
basket américain a en effet réussi à
amplifier sa dimension spectaculaire par le biais d’un nombre important de caméras,
de la recherche d’angles originaux, de l’utilisation stratégique des ralentis pour
sublimer l’exploit athlétique ou encore de la dramatisation de la mise en scène82.
Cela a facilité sa médiatisation en tant que spectacle car même le grand public
étranger aux notions basket-ball peut apprécier le divertissement apporté par la NBA.
A contrario, le basket français ne parvient pas pour l’instant à avoir un traitement
médiatique qui sorte du prisme du sport-compétition et reste donc cantonné à son
fidèle public d’initiés. A titre d’illustration, on peu citer la tentative de Maxi-Basket,
magazine pro-basket français, qui tenta d’injecter un peu de NBA et donc de sportspectacle dans sa ligne éditoriale afin de tenter de capter les fans de ce type de
basket. Devant la réaction de son lectorat habituel, la rédaction fit marche arrière
quelques mois plus tard en annonçant une nouvelle formule avec « plus de basket
français »83.
Un de leviers utilisé par la NBA pour montrer son dynamise et son attractivité
fut aussi la mise en valeur de ses salles combles et survoltées. Le Directeur
marketing du club de Malaga en Espagne le dit explicitement : « pour attirer la
80
49
télévision, il n’y a pas de miracle, il faut une grande salle, belle et pleine […], quand
tu as ça, la télé vient automatiquement, car le spectacle est beau84 ». Si des projets
sont en cours de construction, la Pro A n’a à l’heure actuelle ni ce type de structures,
ni ce type d’affluences bondées constamment.
FIGURE 20. LES 18 000 PLACES COMBLES DU TD GARDEN LORS DE LA FINALE NBA 2010
CANALPLUS.FR
Enfin, le basket français doit aussi ce déficit d’image avec la basket américain
à son relatif manque de moyens comparé à son voisin d’outre-Atlantique. Il n’y a pas
si longtemps, certaines équipes de Pro A
« LA COMM’ DU BASKET
n’avaient
pas
encore
le
chargé
de
FRANÇAIS EST RESTEE
communication devenu indispensable dans
BLOQUE 20 ANS EN ARRIERE,
notre société d’image. Plus globalement, le haut
A L’HEURE DU MINITEL ET
niveau qui sortait tout juste du fonctionnement
DES CONNEXIONS MODEM »
associatif n’était pas encore très familier avec
R. LEROY DANS
ces notions de communication et de marketing.
REVERSE N°24
Les français ne s’imposent pas au niveau international
La communication et le marketing ne font pas tout. A un moment donné, les
résultats du terrain prévaudront toujours, quelque soit l’emballage qui sera mis
autour. Pour mettre la main sur un résultat international significatif, il faut remonter à
1993 avec le titre de champion d’Europe de Limoges. Sans surprise, rappelons que
la bonne performance sportive a fait écho à la bonne performance médiatique de
l’évènement qui a réuni 4,95 millions de téléspectateurs pour 29,3% de part de
marché en première partie de soirée sur France Télévisions. Certes l’équipe de
France féminine a elle aussi remporté un titre européen en 2009. Cependant, cela
n’aura jamais sur le basket français, sans jugement de valeur aucun, la raisonnante
84
50
d’un titre olympique de l’équipe de France masculine ou de la victoire d’un club de
Pro A en Euroleague.
Richard Dacoury, justement joueur dans cette équipe de Limoges victorieuse
en 1993, disait récemment qu’en France, « le basket n’existe nulle part
médiatiquement. Sur le plan européen, aujourd’hui, on n’est plus des faire-valoir85 ».
Quand à l’équipe nationale, les Bleus ont eut beau en 2005 obtenir une nouvelle
médaille, de bronze cette fois-ci, à l’Euro 2005, aucune chaine grand public n’a
retransmis l’évènement resté cantonné à la chaine à péage Sport+. En s’appuyant
sur des tests de notoriété, nous pouvons par exemple constater que ce qui
différencie Tony Parker du cercle fermé des sportifs ultraconnus à forte notoriété,
c’est son palmarès sans première place au plus haut niveau avec les Bleus86.
85
86
REVERSE N°8, Paris, Les éditions REVERSE, 2007 MILOCH Damien, Tony Parker : Biographie d’un champion, Saint‐Victor‐d’Epine, City, 2009 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
51
LE BASKET-BALL FRANÇAIS VICTIME DE SON DEFICIT DE MEDIATISATION
Notoriété du basket-ball en France
Au début, c’était un sport de fille
Le basket-ball s’est implanté en France via trois phases successives : celle de
la diffusion avec les membres américains des YMCA qui introduisent ce sport en
France, celle de l’acculturation de ce sport par le biais de l’Eglise catholique et enfin
celle de la réappropriation ainsi que de la réinterprétation à la culture française qui a
suivie.
Arrivé en France après des sports déjà installés et déjà engagés dans une
dynamique d’institutionnalisation, le basket-ball a du faire face à ces disciplines déjà
établis à son arrivée dans l’hexagone.
De ce fait, après la Seconde Guerre mondiale, le basket-ball était jugé comme
étant un « sport de gonzesse » car la pratique sportive masculine se résumait à
l’époque exclusivement au football ou au rugby.
Maintenant, le basket n’est plus le deuxième sport collectif de France
Actuellement, le basket-ball représente la quatrième fédération française
unisport avec 456 036 licenciés dont 60% de moins de 18 ans et un peu moins de
40% de femmes87, ce qui en fait le premier sport d’équipe féminin. En France, le
nombre total de joueurs de basket occasionnels ou réguliers de 8 ans et plus
s’élèveraient à plus de 4,5 millions de personnes88.
Malgré ces très bonnes statistiques, le basket-ball a perdu dans les années
1990 sa place de deuxième sport collectif derrière le football au profit du rugby, au
niveau notoriété entendons-nous.
Au niveau géographique, les trois grandes zones de diffusion du basket en
France sont la région Pays-de-la-Loire, le Lyonnais et le pôle Sud-ouest. Entre 1969
et 2000, tous les départements ont vu leur pratique augmenter de manière
87
88
FFBB, 2010 REVERSE N°8, Paris, Les éditions REVERSE, 2007 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
52
constante. Cependant, cette évolution peut aussi être perçue négativement dans le
sens où elle montre l’incapacité du basket à sortir de ses terres traditionnelles89.
La NBA a changé la représentation de la balle orange en France
En popularisant son approche basket-spectacle particulière, la NBA a changé
la donne et l’image de ce sport dans l’opinion publique française comme nous
l’avons évoqué précédemment. Le constat est
« EST-CE QU’ON A DES
simple : si les footballeurs hexagonaux ont pour
JOUEURS QUI FONT REVER
modèle Zinedine Zidane ou Franck Ribéry, les
LES JEUNES DANS LE
basketteurs français feront eux majoritairement
CHAMPIONNAT DE
référence à Michael Jordan ou LeBron James.
FRANCE ? J’EN DOUTE…
CA ME FAIT PEUR DE ME
Tout n’est néanmoins pas noir puisque la
RENDRE COMPTE QUE
France exporte de plus en plus de joueurs dans
PERSONNE PARMI LE
le championnat américain. Tony Parker, pour
GRAND PUBLIC NE
revenir une fois de plus à lui, se classe en
CONNAIT UN JOUEUR DU
quatrième position des sportifs les plus cités
CHAMPIONNAT DE FRANCE
directement derrière Zinedine Zidane, Thierry
DANS LA RUE »
Henry et Laure Manaudou mais devant Franck
R. DACOURY DANS
Ribery, Rafael Nadal ou encore David Beckham.
REVERSE N°20
En France, TP est le produit médiatique ayant la
plus forte notoriété dans le basket-ball français. Pour le moment, il est une
« locomotive qui semble avancer bien trop vite pour le reste des wagons90 ».
Le basket, une culture au-delà d’un sport
Le terme « basket » est rentré dans la vie courante. Nous ne parlons plus de
« chaussures de basket » mais seulement de « basket » pour parler des chaussures
de sport de manière générique là où auparavant nous parlions de « tennis ». Plus
généralement, les expressions reprenant ce terme véhiculent certaines notions
proches de la recherche de bien-être, un certain mode de vie avec par exemple
« être à côté de ses baskets », « bien dans ses baskets » ou encore « lâche-moi les
baskets »91.
89
MILOCH Damien, Tony Parker : Biographie d’un champion, Saint‐Victor‐d’Epine, City, 2009 91
53
Dérivée de l’impact de la NBA et de ses joueurs à son arrivée en France, le
basket-ball est aujourd’hui communément associé à la culture noire américaine
comme nous l’avions évoqué précédemment. Bien que le football français ait ouvert
la voie de l’arrêt Bosman permettant la multiplication par deux du nombre
d’étrangers, bien que le rugby français ait attiré de nombreux joueurs de
l’hémisphère Sud sur le territoire, ces sports paraissent dans l’inconscient collectif
moins déterritorialisés que le basket français : « les nouveaux publics du basket, plus
urbains, montrent dans les années 1990 leur adhésion à des modèles différents de
celui proposé par le monde fédéral92 ».
Une image poussiéreuse
Le 26 Janvier 2010, L’Equipe publie un
sondage au titre très cru : « le basket français
est-il ringard ? ». Le panel constitué de plus de
26 000 personnes répondra « oui » à 71%.
Si la formulation est plutôt dure sur la
forme, le basket-ball reste un sport important
dans ce journal puisqu’un minimum d’une page
par jour lui est consacré quotidiennement.
Respecté dans le microcosme sportif, c’est au
niveau du grand public que la notoriété de la
balle au panier pêche vraiment.
« LA LIGUE NATIONALE [...]
VEHICULE DE SALLE EN
SALLE UNE IMAGE
VIEILLOTTE, CELLE D'UN
SPORT DE CLOCHERS QUI A
MANQUE UN VIRAGE AU
CHANGEMENT DE
MILLENAIRE ET QUI
N'INTERESSE QUE SES
CHAPELLES, NOMBREUSES
CERTES (450 000 LICENCIES)
SUR LE TERRITOIRE, MAIS
PEU DYNAMIQUES »
J. DESCHUYTENEER DANS
REVERSE N°20
Les initiés n’ont en effet aucun mal à
s’informer sur leur sport, notamment grâce à la démocratisation de l’information
offerte par internet. Cependant, les « français amateurs de sport qui ne possèdent
pas d’abonnement à la télé payante – et ils sont nombreux – n’ont jamais vu jouer
Tony Parker93 ». C’est avec ce type d’exemple simple que nous pouvons ressentir
l’impact négatif du déficit de médiatisation du basket-ball français dans les grands
médias.
Pour résumer la notoriété actuelle du basket-ball en France, nous pouvons
dire que, par rapport à ses deux principaux concurrents que sont le football ou le
rugby, le basket-ball français est dans une situation d’entre-deux94. Si le football est
92
54
dans les esprits présent sur tout le territoire national, le rugby revendique lui une
image de sport plus proche des régions, notamment la région Sud-ouest. Le basketball français se cherche encore entre identification à quelques régions distinctes à la
manière du rugby et présence homogène sur tout le territoire à la manière du
football.
Débuts de solutions pour augmenter la popularité du basket
Des messages adaptés à ses publics
Nous l’avons vu plus tôt, une communication
unique et uniformisée ne peut fonctionner dans la
configuration actuelle. Dans le numéro 501 de
BasketNews, la rédaction pense que « la
communication globale de notre sport doit se faire à
deux vitesses, en dissociant masse et haut niveau. Le
basket ne peut effectivement exister qu’en ménageant
ses deux courants ».
Ne pas négliger le basket féminin
« LE BASKET EST LE
SEUL SPORT UNIVERSEL
QUI EST DIVISE DE
L'INTERIEUR.
C'EST-A-DIRE QU'IL Y A
BEAUCOUP DE GENS QUI
AIMENT LA NBA ET QUI
DETESTENT LE BASKET
FRANÇAIS OU QUI LE
PRENNE DE TRES HAUT.
ET A L'INVERSE, IL Y
A DES GENS QUI
ADORENT LE BASKET
FRANÇAIS ET QUI
DETESTENT LA NBA ET
POUR EUX C'EST UN
CHAMPIONNAT DE
MARKETING QUI SE
PASSE AU BOUT DU
MONDE, QUI NE LES
INTERESSE PAS ET ÇA
NUIT AU BASKET PARCE
QUE CA N'EXISTE PAS
DANS LES AUTRES
SPORTS »
Si le basket masculin est celui qui a le plus
d’impact au niveau de l’opinion public, un peu moins
de la moitié des licenciés de la FFBB sont des
basketteuses. Les instances ne peuvent se passer
d’un tel vivier de potentielles meneuses d’opinions.
Dans Double jeu : histoire du basket-ball entre France
et Amériques, Françoise Hache-Bissette constate « la
très faible représentation de basketteuses dans ces
ouvrages pour la jeunesse, comme si le basket était
par essence un sport masculin. Peu présentes dans
les fictions, les filles y endossent souvent, au mieux,
P. LEGENDRE DANS
le rôle de supportrices de l’équipe de leur petit ami.
BALLIN’
Vision bien réductrice de cette activité qui ne
concorde guère avec la réalité de la FFBB, où les filles représentent 40% des
effectifs des moins de 18 ans et où les résultats des équipes de France féminines
55
n’ont rien à envier à leurs homologues masculins. Machistes, les auteurs et éditeurs
pour la jeunesse ? Ou, plus vraisemblablement, prisonniers de représentations
convenues et dépassées, confortées par les médias télévisés, tant américains que
français ? ».
FIGURE 21. LA CELEBRATION DU TITRE EUROPEEN DE L’EQUIPE DE FRANCE FEMININE EN 2009
TONYPARKERCAMP.FR
Décrocher des résultats internationaux pour exister dans les médias
Depuis le temps que les journalistes, observateurs et dirigeants le martèlent, il
est temps de mettre en place les structures et l’organisation qui permettront enfin à la
France de briguer les premières places dans les compétitions face aux autres
nations. Dans le numéro 20 de Reverse, le commentateur télévisé de Sport+ David
Cozette affirme qu’il « n’y a qu’avec l’équipe de France et l’Euroleague qu’on peut
toucher le grand public. Le problème, c’est que l’EdF, ce n’est qu’une fois par an,
donc il faut exister tout le reste de l’année. Et ça ne peut être que l’Euroleague. Tant
qu’on n’aura pas de club français qui existe en Euroleague, on n’existera pas
médiatiquement ».
56
Augmenter le côté spectaculaire du basket-ball français
Pour intéresser le grand public non initié ou déjà acquis à la cause de la balle
au panier, le basket-ball doit démocratiser sa pratique. Dans L’avènement du sport
business et ses dérives, Delphine Putanier explique que « la télévision étant en
compétition économique permanente, le souci majeur des chaînes est de gagner des
parts de marché. […] Le problème est que ce public ne contient qu’une infime
minorité de connaisseurs (environ 5% en ce qui concerne l’athlétisme), d’où sa
désignation par le terme « grand public », par opposition au public spécialisé. […]
Ainsi, le grand public n’a-t-il qu’une vague idée, voir aucune idée du tout, de ce que
représente la réalisation d’une performance de niveau mondial. […] Puisque les
retransmissions sportives se destinent au grand public, seul le spectacle doit être
garanti. […] En multipliant le nombre de personnes touchées par l’évènement sportif,
les médias imposent l’impératif du spectacle, car il leur est nécessaire de fidéliser le
grand public ».
57
LES BIENFAITS D’UNE NOTORIETE AUGMENTEE POUR CE SPORT
A court terme
L’intérêt des médias
Si nous avons vu plus tôt que les médias créent la notoriété, un accroissement
de la notoriété permet dans le sens inverse un meilleur accès aux médias ; c’est un
cercle
vertueux.
En
« EN EQUIPE DE FRANCE, ON S’EST
devenant une star, Tony
EGALEMENT APERÇU DE CET ECLAIRAGE
Parker a ainsi ouvert de
NOUVEAU, CAR DES NOUVEAUX MEDIAS, LA
nouveaux
horizons
PRESSE NATIONALE, LA PRESSE PEOPLE, LES
médiatiques
au
basket
TELES, ET LE GRAND PUBLIC ONT
français. Nulle doute qu’une
COMMENCE A S’INTERESSER A NOUS.
équipe
de
France
C’ETAIT QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU.
AUJORUD’HUI, VOTRE BOULANGERE OU LA
championne olympique se
PHARMACIENNE NE CONNAIT PEUT-ETRE
verra offrir l’accès à des
PAS GRAND CHOSE AU BASKET,
plateaux
télés
comme
MAIS ELLE SAIT QUI EST TONY PARKER »
jamais
auparavant
par
exemple.
R. BAURIAUD DANS
REVERSE N°20
Plus de licenciés à la FFBB
Après le premier titre NBA du français des San Antonio Spurs en 2003, les
licenciés ont augmenté de 40 000. Une meilleure reconnaissance du sport est
susceptible de susciter l’adhésion de non-pratiquants conquis par une discipline
qu’ils ne connaissaient pas auparavant ou qu’ils découvriraient sous un nouveau
jour.
Une vente accrue des produits dérivés
L’effet Tony Parker ne s’est pas arrêté à l’intérêt des médias people et à une
augmentation des licenciés, il a aussi relancé la vente de maillots de l’équipe
nationale à lui tout seul. Si les produits dérivés des clubs de basket ou de l’équipe
nationale sont difficiles à se procure à l’heure actuelle, une pression des demandeurs
58
suffirait à changer cela et à développer un marché des produits dérivés du basketball français encore peu développé.
A moyen et long terme
Une demande d’évènements basket accrue
Sur le long terme, une notoriété en hausse du basket-ball stimulera la
demande de spectacle sportif. A l’heure actuelle, nous pouvons compter les
évènements d’envergures sur les doigts de la main.
Des stades remplis
Contrairement à l’idée reçue répandue selon laquelle la médiatisation d’un
sport viderait les stades, c’est le processus inverse que nous observons. A la
question posée à un panel de téléspectateurs leur demandant : « les effets entrepris
par les chaînes de télévision concernant le football vous incitent-ils à aller voir les
matchs au stade ?95 », 70% répondent « plus souvent qu’avant », 15% « aussi
souvent qu’avant » et 15% « moins souvent qu’avant ». Quand on sait que de
nombreux projets pour la construction de grands stades de basket sont en cours un
peu partout en France, ce facteur n’est pas négligeable.
Plus de soutien des collectivités
Les collectivités apportent leur soutien à un sport pour assouvir trois objectifs :
communication externe, communication interne et retombées économiques dans la
ville. Leurs fonds n’étant pas illimités, une augmentation de la notoriété du basketball le rendrait plus séduisant et serait à même de répondre à ces besoins d’image
valorisante, d’animation au sein de la ville ainsi que d’impact sur les commerces en
relation et à proximité des complexes sportifs.
95
59
Un nivellement des clubs par le haut
Tous les clubs n’ont pas les mêmes attractivités, budgets et objectifs. Il est
évident que sur la durée, certains se démarqueront du lot et d’autres seront moins
sollicités. Même si tous ne pourront suivre le
« AUJOURD’HUI UN CLUB
rythme, ils bénéficieront tous à terme de
COMME GUEUGNON AU
retombées indirectes du fait de l’attrait global du
FOOT EN LIGUE 2, IL
championnat dans lequel ils seront.
BENIFICIE DU FAIT QU’IL Y
Des joueurs mieux payés
Les nouvelles ressources financières
obtenues par le sport et sa nouvelle notoriété
profiteront aux sportifs vedettes encore plus
médiatisés.
AIT UNE LIGUE 1 QUI TIRE
660 MILLIONS D’EUROS
EN DROIT TELE. ON A
BESOIN DE LOCOMOTIVES
ET CHACUN VA EN
TOUCHER LES
DIVIDENDES A SON
ECHELLE »
O. VEYRAT DANS
REVERSE N°20
60
TROISIEME PARTIE
La création d’un outil pour médiatiser le basket-ball en France
61
LES FACTEURS CLES DE SUCCES POUR MEDIATISER UN SPORT COLLECTIF EN FRANCE
Enseignements tirés des recherches précédentes
Une locomotive sportive qui rassemble et fédère une communauté
Il est nécessaire pour un acteur du sport collectif souhaitant accroitre sa
médiatisation de concentrer ses efforts sur un « champion » sans éparpiller ses
efforts dans tous les sens. Un club, une équipe ou autre ne sont rien d’autre qu’un
catalyseur de l’âme collective d’une ville, d’un quartier voire d’un pays. La locomotive
sportive servira d’élément d’identification qui sublimera l’image de cette
communauté.
Une ou des personnes physiques représentant la locomotive sportive
Un ou des hommes providentiels sont les meilleurs vecteurs de
communication envers le public. Choisis avec parcimonie, ces personnalités
emblématiques permettent de personnifier la relation avec la locomotive sportive afin
de faire le lien avec celle-ci, dans les médias notamment.
Des résultats significatifs de la locomotive sportive
Un public ne reste pas fidèle à son équipe si sa passion n’est pas
récompensée par des bons résultats. La locomotive doit s’illustrer au plus haut
niveau de la sphère dans lequel elle évolue pour assoir durablement sa légitimité et
son attractivité.
Des traces des résultats
Si on ne peut faire partager les achèvements, réussites et performances d’un
acteur sportif, impossible d’espérer obtenir des retombées médiatiques de ces
dernières. Il faut donc s’assurer de mettre à disposition le maximum de données afin
que les médias aient tous les éléments disponibles pour exploiter les résultats de la
locomotive : montages vidéos, statistiques en tout genre, logos, photographies, etc.
62
Ce sont les traces d’un évènement qui l’inscrivent durablement dans l’histoire et
permettent de le commémorer.
Du sport spectacle
Il faut impérativement sortir du pur cadre compétitif pour espérer susciter
l’intérêt d’un maximum de public, initié ou non. Plus l’audience estimée du spectacle
proposé sera importante, plus elle attirera les médias.
Illustrations des différents facteurs clés de succès
Une locomotive sportive qui rassemble et fédère une communauté
« L’équipe de France au championnat du Monde, même sans Tony, ça excite
les gens. Au Japon, c’était sur Canal + Premium et ils avaient été très agréablement
surpris par les chiffres d’audience. Les équipes nationales, dans n’importe quel sport,
dès qu’il y a un enjeu fort, ça marche96 » disait David Cozette à propos des
championnats du Monde de basket-ball de 2006.
FIGURE 22. L’EQUIPE DE FRANCE A L’ETE 2006 APRES SA VICTOIRE FACE A LA SUISSE
EUROSPORT.FR
96
REVERSE N°20, Paris, Les éditions REVERSE, 2009 L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
63
Une ou des personnes physiques représentant la locomotive sportive
Kadour Ziani fut l’un des membres fondateurs de la troupe de dunkeurs
française Slam Nation qui a sillonné le monde à travers des shows sur tous les
continents. Toujours disponible et prêt à donner de sa personne, il a représenté, et
représente toujours, une vision de l’art du dunk à la française auprès de la
communauté du basket.
FIGURE 23. ZIANI LORS D’UN EVENEMENT COMMEMORANT LES DEBUTS DE LA SLAM NATION
K1X.COM
Des résultats significatifs de la locomotive sportive
Quinze ans après la victoire de Limoges en coupe d’Europe, les fans de la
première heure se remémorent encore la seule victoire de l’histoire d’un club français
au plus haut niveau européen. En 2008, des passionnés ont mis en ligne une base
de données nommées EncycloCsP retraçant l’histoire du club à travers ses
entraineurs et joueurs mythiques. La performance de cette équipe a traversé les
temps et sert encore de référence à l’heure actuelle, presque vingt ans plus tard.
FIGURE 24. LA CELEBRATION DU TITRE EUROPEEN UN SOIR DE 1993
MEMOSPORT.FR
64
Des traces des résultats
Le club de Pro A de Poitiers Basket 86 a su créer une vraie histoire autour de
son club à travers la série Vis mon match présentant les coulisses de la vie du club
et des joueurs. En ayant suivi la progression du club du niveau de Nationale 1 à la
Pro B puis la Pro A, le service communication du club a produit des supports de
qualité permettant de propager leur notoriété hors de leur localité en touchant un
public physiquement inatteignable autrement.
FIGURE 25. L’IMMORTALISATION D’UN INSTANT DE VICTOIRE DANS LE CLUB DE POITIERS
VISMONMATCH.COM
Du sport spectacle
Le Quai 54 est ce qu’il se fait de mieux en Europe en termes d’évènement
mixant compétition et animations extra-sportives de qualité. Nous y retrouvons autant
des célébrités que des joueurs amateurs, des enfants, des couples ou encore des
passionnés de beau basket. L’évènement est comble chaque année.
FIGURE 26. UN EXTRAIT DE L’AFFICHE DE PROMOTION DE L’EDITION 2009 DU QUAI 54
SHOES-UP.COM L’impact de la médiatisation d’un sport sur sa notoriété : le cas du basket-ball en France
65
LA CREATION D’UN NOUVEL OUTIL D’AIDE A LA DECISION
Méthodologie
Cinq étapes
Afin d’aider les organismes de basket-ball à
médiatiser leur sport en France, nous avons élaboré un
outil se basant sur le fruit des recherches des pages
précédentes.
Après avoir étudié attentivement la médiatisation
des sports en France, nous avons fait ressortir cinq
facteurs redondants dans les sports collectifs ayant
réussi leur médiatisation. Ces facteurs clés de succès
servent de pilier à l’outil que nous avons développé
pour appuyer les décideurs dans leurs choix
stratégiques sur des problématiques de médiatisation
relatif à un sport collectif.
L’utilisation de la matrice PEPS Médias, soit
Prisme d’Evaluation du Potentiel d’un Sport à intéresser
les Médias, se fait en cinq étapes : diagnostic,
évaluation, visualisation, interprétation et enfin actions.
Matrice PEPS Medias
Diagnostic
« DERRIERE UNE
APPROCHE TRES
PROFESSIONNELLE,
LES EXPERTS DE
L’OVALIE ONT SU
RAFLER LA MISE,
ET ILS SONT
TOUJOURS LA ! AINSI
NAIT LE COMPLEXE
VIS-A-VIS DES AUTRES
DISCIPLINES QUI
BLOQUE PLUS QU’IL
NE MOTIVE. « LE
RUGBY NOUS
BOUFFE », OUI, C’EST
BIEN, MAIS APRES ?
SE COMPARER AUX
AUTRES, EST-CE LA
SOLUTION, SURTOUT
QUAND LES
CONTEXTES DE
PRATIQUE ET
D’IMPLANTATION
SONT DIFFERENTS ?
DIRE SANS CESSE
QUE LE FOOT EST EN
POSITION D’ULTRA
MONOPOLE, N’EST CE
PAS TOURNER EN
ROND ? PLUTOT QUE
DE COMPLEXER, NE
FAUDRAIT-IL PAS
INNOVER ?»
R. LEROY DANS
L’objectif est dans cette phase d’identifier les
REVERSE N°24
atouts et faiblesses de l’objet étudié selon le prisme des
cinq facteurs clés de succès définis en amont : potentiel fédérateur de la locomotive
sportive, potentiel médiatique du(es) représentant(s), potentiel de résultats
significatifs, potentiel de traçabilité des résultats et potentiel spectaculaire.
66
Evaluation
Après avoir diagnostiqué le potentiel de l’objet étudié dans chacun des
facteurs clés de succès, il faut attribuer une note sur 10 aux cinq items afin de
compléter cette première étape.
NOM DE L’OBJET ETUDIE
NOTE SUR 10
ATOUTS
FAIBLESSES
Potentiel fédérateur de
la locomotive sportive
Potentiel médiatique
du(es) représentant(s)
Potentiel de
résultats significatifs
Potentiel de
traçabilité des résultats
Potentiel
spectaculaire
..
FIGURE 27. LE TABLEAU DE DIAGNOSTIC A REMPLIR DE LA MATRICE PEPS MEDIAS
FAIRE (RE)BONDIR LA BALLE AU PANIER
Visualisation
Une fois le tableau de diagnostic la matrice PEPS Médias rempli, on rentre les
données dans la matrice présenté sous la forme d’un graphique en radar. Cela
permet d’avoir une expression claire des points forts et points à améliorer pour
rendre l’objet étudié le plus séduisant pour les médias. L’objectif sera évidemment
67
d’obtenir les notes les plus proches de 10 afin d’obtenir l’étendue la plus grande dans
le graphique.
potentiel fédérateur de la locomotive sportive
potentiel de résultats significatifs potentiel de traçabilité des résultats
potentiel médiatique du(es) représentant(s)
potentiel spectaculaire
FIGURE 28. LE GRAPHIQUE EN RADAR DE BASE DE LA MATRICE PEPS MEDIAS
FAIRE (RE)BONDIR LA BALLE AU PANIER
Interprétation
Il faut ensuite utiliser le tableau et le graphique en radar de la matrice PEPS
Médias pour déterminer les facteurs clés prioritaires à développer. L’utilisation
conjointe des deux outils doit servir à appuyer et justifier les prises de décisions qui
seront prises dans la dernière phase.
Actions
Cette phase est plus libre que les précédentes car elle est à moduler suivant
l’objet étudié, les moyens disponibles, les contraintes existantes, le calendrier, les
ressources et le budget disponible. Afin de faciliter la compréhension, l’utilité et
l’homologation de cet outil expérimental, nous allons le tester dans les pages qui
suivent.
68
LA VALIDATION DE L’OUTIL
Expérimentations sur différents acteurs du basket-ball français
Nando de Colo
Nando de Colo est un joueur de basket-ball français évoluant actuellement
dans la première ligue professionnelle espagnole pour la ville de Valence.
Sélectionné en équipe de France, il a terminé meilleur joueur français de Pro A en
2008 lorsqu’il jouait à Cholet.
L’interprétation du PEPS Médias du joueur en annexe montre qu’il dispose
d’une base équilibrée pour intéresser les médias. Cependant chacun des facteurs
clés de succès méritent un développement pour augmenter le capital médiatique du
joueur. Une des principales actions à mettre en œuvre sera, tout simplement, de
faire connaitre le joueur afin de faire découvrir son parcours et sa personnalité au
grand public. S’il dispose d’une certaine notoriété localement, une bonne prestation
avec les Bleus qui conduirait à un résultat en compétition internationale aux
prochains Championnat du Monde 2010 en Turquie ou aux Jeux olympiques de
Londres en 2012 serait un réel accélérateur de notoriété pour lui.
FIGURE 29. NANDO DE COLO VETU DU MAILLOT DE L’EQUIPE DE FRANCE
SPORTWEEK.FR
Basketball network
Créée en 2006, Basketball network est une association qui a pour vocation de
rassembler tous les passionnés français de basket-ball en les réunissant dans des
évènements prestigieux.
69
En étudiant le PEPS Médias de Basketball network nous nous apercevons
que le principal point d’amélioration à apporter, dans l’éventualité où ils
souhaiteraient augmenter leur attrait médiatique, réside dans leur communication. En
effet, le manque de disponibilité de traces concernant leurs réalisations et les
carences de leurs supports de communication nuisent au potentiel médiatique de
l’association. Pour remédier à cela, une stratégie de communication en cohérence
avec leur image et leur vocation, le développement du site web, la mise à disposition
de photos et témoignages ainsi qu’un soupçon de relations presse peuvent être
envisagées comme des actions à moyen terme.
FIGURE 30. LA PAGE D’ACCUEIL DU SITE DE L’ASSOCIATION BASKETBALL NETWORK
BASKETBALL-NETWORK.COM
Paris Levallois
Le Paris Levallois est le plus important club de basket professionnel de la
capitale. Il est né de la fusion du Paris Basket Racing visant à augmenter les moyens
de leur structure. Cette saison 2009-2010 fut leur première saison en Pro A.
A contrario des précédents acteurs analysés, le PEPS Médias de ce club
montre une bonne gestion des supports de communication et du spectacle proposé.
La seule carence notable qui pourrait faire passer cette structure à l’étape supérieure
réside dans son absence de visage notable et identifié représentant le club. Les
effectifs de l’équipe étant instables d’une année sur l’autre, l’un de leur axe
stratégique de développement, dans une stratégie de conquête des médias, serait la
signature d’un joueur à forte notoriété sur un gros contrat à plusieurs années. Celuici aurait la lourde tache d’être la face de l’équipe, le joueur emblématique qui ferait
passer le Paris Levallois dans une autre dimension médiatique et, si la logique suit,
leur faire gagner plus de match par son talent.
70
FIGURE 31. DAVID NOEL, LA NOUVELLE RECRUE PHARE DU PL POUR LA SAISON 2010-2011
PARIS-LEVALLOIS.COM
Nord Isère Streetball
Comme son nom l’indique, le Nord Isère Streetball est un tournoi de basket de
rue se déroulant dans la région Rhône-Alpes. La première édition de ce tournoi de
trois contre trois s’est déroule le 29 Mai 2010 dans la ville de Saint-Savin.
Du fait de la jeunesse de cet évènement, il est normal de voir que son PEPS
Médias est le moins développé de tous les différents acteurs du basket que nous
avons étudié dans ce chapitre. Cependant, s’il fallait prioriser les investissements de
moyens pour la prochaine édition, un effort certain sur la communication avant,
pendant et après l’évènement sera à faire. Cela aura pour double effet de faire
connaitre l’évènement et donc de ramener du public. Les actions à court terme
envisagées pourraient être la création d’un site web fonctionnel racontant la dernière
édition et faisant partager des photos de l’évènement ainsi que des vidéos, Ce serait
déjà une très bonne base pour accroitre l’attrait médiatique de ce tournoi qui gagne à
être connu.
FIGURE 32. LE FLYER DE LA PREMIERE EDITION DU NORS ISERE STREETBALL
FACEBOOK.COM
71
Potentielles utilisations
Dans le but de mettre à jour certains freins de médiatisation
Au vues des dernières expérimentations, nous voyons que la matrice PEPS
Médias est un outil efficace pour mettre le doigt sur les carences d’un acteur du sport
collectif, le basket-ball dans notre cas, dans sa quête d’apparition dans les médias ;
cet instrument permet de répondre à des problématiques de recherche
d’accroissement de notoriété par la télévision, la presse écrite, la radio ou encore
internet.
Intégré dans des plans de communication
Au sein d’un plan de communication, la matrice PEPS Médias peut-être
utilisée comme un outil d’aide à la décision au moment de l’étape de la stratégie des
moyens pour optimiser les choix qui seront pris pour atteindre les objectifs.
Pour aider les petites structures à établir des priorités
Un club amateur ou un tournoi de quartier ne disposant pas des mêmes
moyens que les grosses structures, il se doit de concentrer ses moyens vers des
actions peu nombreuses produisant le résultat optimal. Cette adéquation, la matrice
PEPS Médias peut les aider à y parvenir en identifiant rapidement les zones
d’ombres de son accession aux médias du coin.
Pour comparer des sports collectifs
Une collectivité souhaitant investir dans le sport pourrait se servir de cet outil
pour comparer les différentes structures de sa localité et ainsi justifier et légitimer la
distribution de ses subventions par le fait que tel ou tel sport lui permettra d’obtenir
une meilleure reconnaissance qu’un autre.
Pour résumer, toutes les hypothèses précédentes ne sont que des exemples
non exhaustifs de ce que nous pouvons faire de cet outil simple à mobiliser. Si nous
l’avons ici utilisé principalement pour le cas du basket-ball, nul doute qu’il doit
pouvoir s’adapter à la problématique d’autres sports comme le handball ou le volleyball.
72
CONCLUSION
73
LE BASKET FRANÇAIS SOUFFRE DE LA MEDIATISATION DU FOOTBALL ET DU RUGBY
Pour rappel, notre problématique de départ était la suivante : le basket-ball
souffre-t-il de la (sur)médiatisation du football et du rugby ?
Par
l’apport
des
recherches
précédentes, nous pouvons dire que la
notoriété du basket-ball en France est
impacté par la médiatisation du football et
du rugby dans le sens où, les audiences
des deux sports précédents étant
supérieures à celles de la balle au panier,
elles régulent le temps d’antenne du
basket-ball qui ne peut à l’heure actuelle
les concurrencer sur ce terrain et reste
donc cantonné aux chaines payantes
pour une visibilité nuisant clairement à sa
reconnaissance dans l’hexagone.
Une des périodes symboliques de
cette « ghettoïsation télévisuelle » du
basket-ball au profit du rugby pourrait se
situer lors de la saison 1995-1996. Le
basket-ball français entamait la deuxième
saison de son contrat avec Canal+ et le
rugby
venait
tout
juste
de
se
professionnaliser. La LNB n’ayant pas
l’adhésion unanime des clubs quand au
déplacement d’horaires des matchs pour
les faire coller aux créneaux télévisuels,
les
différentes
programmations
de
rencontres
étaient
systématiquement
déterminées
trop
tardivement
pour
permettre aux magazines d’annoncer les
matchs dans leurs colonnes. De ce fait,
« enfermé dans une stricte logique d’offre,
ignorant les attentes de la demande, la
LNB a ainsi, malgré elle, réunit tous les
« LE RUGBY C'EST UN SPORT
DE PATRONS. LE CHAMPIONNAT
DE FRANCE DE RUGBY, LE
TOP 14, C'EST LE TOP 14
ORANGE. ORANGE A MIS
DES SOUS SUR LE RUGBY.
ORANGE INVESTIT SUR LES
ANTENNES RADIO POUR
ENCADRER DES RENDEZ-VOUS
AU RUGBY DONC L'ECONOMIE
PRIME SUR L'EDITORIAL,
DONC LES ANTENNES VONT
PRIVILEGIER LES RENDEZ-VOUS
QUI SONT SPONSORISES, QUI
SONT FINANCES. LA, LE
BASKET A BEAUCOUP
DE TRAVAIL A FAIRE A
LA RADIO, MAIS SUR LES
AUTRES SUPPORTS AUSSI,
POUR ARRIVER A TROUVER
DES INVESTISSEURS, DES
MECENES, DES SPONSORS QUI
DISENT : « NOUS ON VA
METTRE 20 000 EUROS SUR
RMC POUR AVOIR TOUS LES
JEUDIS A 18H CINQ MINUTES DE
BASKET. ON APPARAITRA.
NOTRE MARQUE C'EST LE
BASKET DONC ON EST COLLE AU
BASKET DONC ON ARRIVE
AVEC DE L'ARGENT POUR
QU'ON PARLE BASKET
SUR CETTE ANTENNE » »
F. GIUSEPPI DANS
BALLIN’
74
ingrédients d’un cocktail explosif, ne pouvant que déboucher sur une situation
d’échec, face à des clubs professionnels de rugby qui, à cette époque, avançaient
groupés derrière leur président emblématique, Serge Blanco97 ». Le résultat est
qu’au cours de leurs deux saisons d’alternance à l’antenne, le rugby français voyait
avec succès ses meilleures affiches réunir près de 500 000 téléspectateurs les
samedis en début d’après-midi et récoltait une audience supérieure en moyenne de
moitié au basket-ball français. Le football français évolue lui dans des autres sphères
puisqu’il réunit environ 2 millions de téléspectateurs lors de ses directs. Il était à
l’époque reproché à Canal+ « de « casser le produit » en ne communiquant pas sur
le basket au bénéfice du rugby, bénéficiant de multiples bandes annonces à
l’antenne. Sauf que ce type de communication à la charge des chaines fait
généralement l’objet de clauses spécifiques dans les contrats télévisuels, ce qui
requiert une négociation et donc une véritable réflexion stratégique en amont98 ». Ce
type de réflexion stratégique, le rugby a su la mener en créant dès 1985 la société
Rugby-France-Promotion en charge d’exploiter l’image de l’équipe de France. Les
clubs professionnels français de rugby se répartissent une enveloppe télévisuelle
quasiment quarante fois supérieur à celles des clubs de la LNB99.
Cependant, nous ne pouvons pas parler de surmédiatisation du football et du
rugby puisque nous avons vu que les chaines de télévision font des calculs très
rationnels ayant pour simple base le potentiel maximum d’audience que le
programme peut générer. A l’heure actuelle, le football et le rugby ont donc juste de
meilleurs arguments à faire valoir que le basket-ball et lui passent devant. En gros,
ce n’est pas le « trop plein » des deux premiers sports à la télévision qui font le « pas
assez » du dernier cité.
97
75
L’EVOLUTION PROBABLE DE LA NOTORIETE DU BASKET-BALL EN FRANCE
Aujourd’hui, il n’est pas aisé de positionner le basket-ball. Vu comme le sport
de l’an 2000 au début des années 1990, vingt ans plus tard il n’a jamais inquiété le
football pour la place de sport préféré du pays dans le cœur des français. Désormais
derrière le rugby, il se fait bousculer sur notre territoire par des challengers comme le
handball ou le volley, qu’il domine aujourd’hui moins nettement qu’hier100. A l’orée du
XXIème siècle, deux épilogues paraissent possibles.
Le premier épilogue verrait souffler un vent nouveau sur le basket-ball en
France. La FFBB décide de tripler le budget consacré à la communication et lance
des opérations séduction à travers toute la France à destination des différents
publics du basket. Tony Parker et Joakim Noah intègrent finalement l’équipe de
France qui, au terme d’une finale en double prolongation, bat l’équipe des Etats-Unis
sur un tir au buzzer de Boris Diaw sur la tête de LeBron James. Les champs Elysées
sont bondés et Carla Bruni-Sarkozy révèle dans Paris Match son amour secret pour
le basket-ball qu’elle pratique en fait en cachette depuis une dizaine d’années pour
garder la ligne. Voyant l’engouement populaire, TF1 et M6 se lancent dans une
guerre sans merci pour acquérir l’exclusivité des droits de retransmissions des
prochains matchs de l’équipe de France et France Télévisions déprogramme Côté
Jardin et Hercule Poirot pour passer de la Pro A le samedi après-midi. Les marques
et équipementiers de sports décident de réinvestir de nouveau dans des évènements
basket l’été et de nombreux tournois de grosse envergure fleurissent sur les
playgrounds de toute la France. C’est le renouveau du basket de rue. Les joueurs du
club de l’ASVEL surfent d’ailleurs sur la vague et, pour fêter le premier titre
Euroleague de leur histoire, réalisent un calendrier subtilement nommé Le basket de
nu qui se vend comme des petits pains.
Le second épilogue verrait l’immobilisme du début des années 2000 persister.
La Pro A continuerait à être une sorte de championnat de passage et de transition du
basket-ball européen, entre des américains qui ne restent qu’une saison pour
montrer qu’ils savent enchainer les paniers comme des machines afin de récupérer
des contrats plus juteux dans les pays plus riches, des jeunes français qui signent un
petit contrat en sortie de centre de formation avant de le casser pour se présenter à
la draft NBA et tous les autres qui sont soit trop vieux soit pas assez forts pour jouer
ailleurs. L’absence d’identification des français à ces joueurs de championnat dont
100
76
nous n’avons même pas le temps de mémoriser le visage nuirait à terme sur le Allstar game qui s’arrêterait au bout de quelques années à force de devoir supporter
des manifestations sans public à Bercy. Dans la foulée, les agents de Tony Parker et
Joakim Noah feraient savoir à la FFBB qu’ils ne joueront plus pour l’équipe de
France dans les années à venir car le premier va avoir des enfants et le second se
lance dans la musique pour réaliser un album avec son père. Les Bleus privés de
ces deux cadres seraient éliminés dès le premier tour aux Championnat du Monde
2010 et ne se qualifieraient pas pour les Jeux olympiques 2012. Canal+ décide alors
que le lien entre le basket et la France est rompue. Devant le montant exorbitant des
droits demandés par la NBA pour pouvoir diffuser leurs matchs, ils se retirent et
George Eddy devient chroniqueur dans La Matinale. Plus personne ne veut entendre
parler du basket-ball qui disparait même des chaines à péages et devient comme le
pentabond pour les adolescents ; un sport dont on n’entend parler que pendant les
cours d’EPS.
Heureusement pour le basket-ball, la première hypothèse, bien qu’idyllique à
souhait, parait beaucoup plus proche de la réalité même si au final la notoriété du
basket-ball devrait évoluer dans un mix de ces deux épilogues. Espérons juste que
l’idée du calendrier ne soit pas reprise.
FIGURE 33. L’EQUIPE DE FRANCE VICTORIEUSE SUR SES TERRES DANS LA SALLE COMBLE DE PAU
MONDIAL-INFOS.FR
77
LE BASKET-BALL A DE L’AVENIR EN FRANCE
Le PEPS Médias du basket-ball en France en annexe montre que ce sport a
tout ce qu’il faut pour exploser dans notre pays à moyen terme avec notamment
l’évènement planétaire que seront les
« EN FRANCE, LE FOOT EST ROI,
Jeux olympiques 2012. Une médaille d’or
CERTES, MAIS LE RUGBY A SU
de
nos
Bleus
débloquerait
de
S’IMPLANTER PARTOUT ET LE
nombreuses situations pour ce sport qui,
CYCLISME TIENT MALGRE UNE
en toute objectivité, le mérite.
REPUTATION SULFUREUSE. LE
BASKET DOIT BIEN POUVOIR
De plus, nous pouvons observer
SE FAIRE SA PLACE, NON ?»
une réelle volonté de la FFBB d’organiser
R. LEROY DANS
un évènement basket-ball sur nos terres.
REVERSE N°24
Le Championnat du Monde 2010 est
passé tout prêt d’être organisé en France avant de se voir attribuer à la Turquie. Les
bienfaits d’une victoire de l’équipe de France devant son public en France ?
Rappelons-nous du 12 Juillet 1998…
Pour terminer ce mémoire, nous finirons sur une petite histoire : il était une
fois une ligue de basket-ball dont les matchs étaient retransmis de façon irrégulière
sur les réseaux de télévision nationaux. Ceux qui avaient l’honneur de passer
l’étaient en différé, hors des heures de grande écoute. Finales du championnat ou
pas, le traitement était le même. Les gens commençaient à se demander si ce sport
était adapté à la télévision. Seulement, en l’espace de dix ans, ce championnat
devint « une entreprise de un milliards de dollars, intégré, innovante, diversifiée,
centrée sur le divertissement et le marketing, et dont l’avenir était sans limite101 ».
Cette ligue existe encore aujourd’hui et s’appelle la NBA.
101
78
BIBLIOGRAPHIE
79
SUPPORTS ECRITS & AUDIOVISUELS
Ouvrages
ANDREFF Wladimir, Le sport et la télévision : relations économiques, pluralité
d'intérêts et sources d'ambiguïtés, Paris, Dalloz, 1991.
ARCHAMBAULT Fabien, ARTIAGA Loïc, BOSC Gérard, Double jeu : histoire
du basket-ball entre France et Amériques, Paris, Vuibert, 2007.
ARCHAMBAULT Fabien, ARTIAGA Loïc, FREY Pierre-Yves, L’aventure des
« grands » hommes : Etudes sur l’histoire du basket-ball, Limoges, Presse
Universitaires de Limoges, 2003.
BOURG Jean-François, GOUGUET Jean-Jacques, Economie du sport, Paris,
La Découverte, 2005.
DURAND Christophe, HELLEU Boris, RAVENEL Loïc, Le basket
professionnel français : approche stratégique et géomarketing, Voiron, Presses
Universitaires du Sport, 2005.
MILOCH Damien, Tony Parker : Biographie d’un champion, Saint-Victord’Epine, City, 2009.
WATRIN Daniel, Le sport français face au sport « business », Paris, Amphora,
1998.
Travaux scolaires
ANDREFF Wladimir, L’économie du sport autour de Wladimir Andreff, Paris,
Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, 2008.
BIEVRE Francis, Comment optimiser la communication du club afin de capter
plus d’entreprises partenaires ?, Grenoble, Ecole Supérieure de Commerce de
Grenoble, 2009.
80
PUTANIER Delphine, L’avènement du sport business et ses dérives, Lyon,
Université Lumière Lyon 2, 2000.
Presse écrite
BASKETNEWS N°501, Paris, Tomar Presse SARL, 2010.
REVERSE N°8, Paris, Les éditions REVERSE, 2007.
L’EQUIPE DU 26 JANVIER 2010, Paris, Amaury, 2010.
Radio
BALLIN’ DU 3 FEVRIER 2008, Grenoble, New’s FM, 2008.
BALLIN’ DU 7 DECEMBRE 2009, Grenoble, New’s FM, 2009.
Sources officielles
FFBB, 2010.
INSEE/MINISTERE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS, 2010.
LIBRARY OF CONGRESS SPRINTS AND PHOTOGRAPHS DIVISION, 1889.
81
Sites web
BASKET-BALL.COM, 2010.
BASKETBALL-NETWORK.COM, 2010.
CANALPLUS.FR, 2010.
EUROSPORT.FR, 2010.
FACEBOOK.COM, 2010.
K1X.COM, 2010.
MEMOSPORT.FR, 2010.
MONDIAL-INFOS.FR, 2010.
PARISLEVALLOIS.COM, 2010.
SHOES-UP.COM, 2010.
TONYPARKERCAMP.FR, 2010.
VISMONMATCH.COM, 2010.
WIKIPEDIA, 2010.
82
ANNEXES
83
NANDO DE COLO
NOTE SUR 10
ATOUTS
FAIBLESSES
Potentiel fédérateur de la
locomotive sportive :
Nando de Colo
- fort ancrage du côté
de Cholet où il a été
formé et a gagné des
titres
- pas encore
forcément identifié
en France par le
grand public
4
du(es) représentant(s) :
Nando de Colo
- personnalité ouverte
et sympathique
- bon utilisateur des
réseaux sociaux 2.0
- pas réellement
perçu dans l’opinion
public comme
quelqu’un de très
ouvert
5
Potentiel de
résultats significatifs :
Equipe de France
- tout gagné en Pro A
- bonne saison
Espagne et Eurocup
- drafté en NBA
- pas de résultats
significatifs avec
l’Equipe de France
encore
5
Potentiel de
traçabilité des résultats :
Nouveau site web
- nouveau site web à
venir
- existence pages
Facebook et Youtube
- site web pour
toucher plus large
audience pas
encore en ligne
4
Potentiel
spectaculaire :
Jeu sur le terrain
- a un jeu avec des
gestes spectaculaires
- bon scoreur
- relative difficulté
d’accès à ses
images et highlights
disponibles
6
4
potentiel de résultats significatifs 5
5
4
6
potentiel de traçabilité des résultats
84
BASKETBALL NETWORK
NOTE SUR 10
ATOUTS
FAIBLESSES
La Nuit du Basket
- déjà deux éditions
se sont déroulées
- plus de 2 000
contacts potentiels
pertinents identifiés
- difficulté à faire
venir amateurs et
professionnels
- lieu excentré du
centre de Paris
4
Philippe Morin
- très gros réseau
relationnel
- réalisations et
compétences lui
apportent légitimité
- pas forcément
identifié par les non
initiés
6
Potentiel de
Nuit du Basket
- des grands noms
sont déjà venus :
Boris Diaw, Jacques
Monclar, etc.
- la dernière édition
a ressemblé moins
de monde que la
précédente
7
Potentiel de
Site web
- un site web et une
page Facebook
- site web plutôt
modeste et
relativement pauvre
en contenu
2
Potentiel
spectaculaire :
Nuit du Basket
- un cadre, un diner et
des servies haut de
gamme
- support de
communication pas
encore à la hauteur
du cadre
6
4
potentiel de résultats 7
significatifs 6
2
6
85
PARIS LEVALLOIS
NOTE SUR 10
ATOUTS
FAIBLESSES
Paris Levallois
- seul grand club de
basket de la région
- représente la
capitale
- journalistes
généralistes
parisiens ne sont
pas très « basket »
7
Andrew Albicy
- mis en avant sur site
web du club
- meilleur espoir de
Pro A 2009-2010
- parisien qui joue
dans sa ville
- pas vraiment de
joueur leader
identifié
- Andrew pas
encore leader dans
le jeu de son équipe
3
Potentiel de
Champion de Pro A
- se sont qualifiés en
playoffs cette année
pour leur première
saison en Pro A
- pas encore effectif
potentiel champion
- ne jouent pas au
niveau européen
5
Potentiel de
Site web
- un site web très
moderne avec des
sujets vidéos et du
contenu
- risque de
surabondance
d’infos et de
services
8
Potentiel
spectaculaire :
Match à domicile
- de nombreuses
animations durant les
matchs
- niveau de
spectacle du jeu
proposé sur le
terrain aléatoire
6
7
2
6
potentiel de traçabilité 8
des résultats
86
NORD ISERE STREETBALL
NOTE SUR 10
ATOUTS
FAIBLESSES
Nord Isère Streetball
- seul tournoi
streetball de trois
contre trois en
Rhône-Alpes
- se déroule dans
une ville peu
connue et peu
urbaine
6
Roderich Heidt
- organisateur du
tournoi
- charisme naturel
- encore peu connu
et identifié hors de
sa localité
4
Potentiel de
Le public
- la première édition a
ramené environ 200
personnes
- audience pas au
niveau des gros
évènements
d’envergure
3
Potentiel de
Page Facebook
- page Facebook
réunis participants,
vidéos, photos, etc.
- pas d’existence de
site web ou autre
support recensant
données sur
l’évènement
2
Potentiel
spectaculaire :
Jeu pendant le tournoi
- match de gala
réunissant meilleur
joueur
- pas de réels
joueurs ou parrains
célèbres venus à la
première édition
4
6
3
2
5
87
BASKET-BALL EN FRANCE
NOTE SUR 10
ATOUTS
FAIBLESSES
Equipe de France homme
- l’équipe représente
la nation sur
l’échiquier mondial
- n’a pas remporté
de titres depuis un
moment
7
du(es) représentant(s :
Tony Parker/Joakim Noah
- un des sportifs les
plus connus et le fils
d’une des
personnalités préféré
des français
- jouent et vivent
aux Etats-Unis
- jamais certains
d’être disponibles
les étés
9
Potentiel de
Jeux olympiques
- prochaine édition
2012 en Angleterre,
près de chez nous
- qualification pas
encore acquise
8
Potentiel de
Site web FFBB
- un des sites web
sportifs les plus
visités
- site à l’architecture
plutôt terne
manquant de
dynamisme
6
Potentiel
spectaculaire :
All-star game LNB
- fait salle comble
chaque année à
Bercy, réuni public
très large
- joueurs choisis
dans le match pas
toujours connus du
grand public
7
7
potentiel médiatique 9
du(es) représentant(s)
potentiel de résultats 9
significatifs 6
7
88

memoire - Ballin

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