RASSEMBLEMENT EMPT TULLE 56 / 59 , les 26 et 27 septembre

Transcription

RASSEMBLEMENT EMPT TULLE 56 / 59 , les 26 et 27 septembre
RASSEMBLEMENT EMPT TULLE 56 / 59 , les 26 et 27 septembre 2015
On m'avait dit : « Faudrait arriver à la centaine ! ». Alors, j'ai relancé encore une fois, mon
vieil ami dijonnais : « Allo... Ah, bonjour madame. Je suis un ancien enfant de troupe. Puis-je
parler au colonel ? Elle m'a envoyé sur les roses : Non, monsieur, le colonel a tiré un trait sur cette
période de sa vie - Ah bon ?- Oui, il a été négativement impacté par ce qu'il a vécu là-bas - Mais
nous sommes tous…impactés, madame. Et c'est pour ça, qu'on se rassemble ! - Au revoir monsieur,
vous n'êtes pas drôle ! »
Selon une bonne habitude, les plus impatients sont sur place dès le vendredi et le premier
repas hors programme - mais quand même un petit peu programmé, pour 50 couverts ! - reste un
sympathique échauffement avant les réjouissances du week-end.
Au Rapport du samedi matin, place de la Poste, sous le soleil, nous sommes la centaine
espérée. Chemisettes et lunettes noires...Anne-Marie et Paulette, protégées par les parasols,
distribuent les badges 2015, les mots gentils et les sourires complices. Avec la 5ème édition, on est
presque dans la routine, nos épouses ou compagnes sont également heureuses de se retrouver et
d'échanger. En pensant au prochain rassemblement, en 2017, on a élargi le recrutement, et c'est bien
parti: nous avons parmi nous des jeunots de la dernière promo, entrés en 1963 et aussi un Ancien
entré, lui, en 1942, et qui fait seul, les voyages Strasbourg-Tulle-Strasbourg, en utilisant trains et
voitures de location ! Bravo Jean Pierre, nous étions heureux pour toi, et avec toi.
C'est une chance et un vrai bonheur de lancer la fête comme ça, en plein air, sur une terrasse
de café, à deux pas du cinoche Eden, là où nous sommes passés et repassés des centaines de fois, en
rangs par six au pas cadencé, ou en badaud endimanché, désespérément seul ou amoureusement
accompagné... C'est encore un peu chez nous, cette ville aux trois casernes qui nous hébergeaient
gratis et nous apprenaient des choses de la Vie...A la dure ? Oui, peut-être...
Après le premier joyeux repas, les uns sont partis pour une visite de Gimel. Une des plus
belles choses à découvrir, c'est la route qui mène à Gimel. Huit kilomètres à travers des bois pétants
de santé. De not' temps, en partant de Lovy, à pinces, avec la capote et les croquenots, c'était un
autre ressenti ! Je dois dire que nous n'allions pas jusqu'à Gimel. Les scouts, oui peut-être, mais sur
une journée, jeudi ou dimanche. La visite du village, commentée par une dame passionnée et
délicieuse fut très appréciée. L'église du 15ème siècle et son Trésor, la Chapelle des Pénitents
Blancs et le Château aussi, mais avec de l'imagination, en le reconstruisant avec les pierres et les
moellons qui ont fait les maisons d'aujourd'hui. Et bien sûr, au-delà du petit pont mignon, les
Cascades...Je n'étais pas dans ce groupe mais je connais et j'aime ce village. Sur la place où je laisse
la voiture, je fais toujours le tour du Monument aux dizaines de Morts, et je salue ces hommes,
costauds et durs à la tâche, qu'on avait probablement sélectionnés et regroupés pour « les
missions difficiles », celles dont on ne revient pas...
J'avais choisi la visite du quartier de La Barrussie, avec le guide érudit que nous connaissons
bien et apprécions. C'est le vieux quartier de Tulle, chargé d'Histoire, et aussi d'histoires... Par
exemple, celles qui ont notre âge et qui se racontent en français et en allemand...Alors, on marque
un temps de mémoire et de reconnaissance devant la stèle des jeunes gens assassinés, puis on fait un
demi-tour sur soi, pour retrouver notre hosto de jeunesse. Autour de moi, chacun évoque sa
bronchite, son entorse, sa primo-infection, son appendicite, son otite, son souffle au cœur... ! Au
secours ! Je me sens très seul, en six ans d'EMPT, j'ai jamais mis les pieds dans cet hosto !
En fin d'après-midi, c'est le moment du retour à Marbot. Là-haut, sous les fenêtres du
réfectoire, des salles de classes et du bureau de l'inoubliable lieutenant Platane et devant la
Monument à nos Morts, on rassemble et on recolle les morceaux. Les camarades des promos 62 et
63 sont là, ainsi que le président Alain Baudel, nous ont rejoints pour la minute de silence et le
dépôt de gerbe.
Les temps sont durs, y a plus de sous ni d'euros, et le Conseil Départemental ne peut pas
nous recevoir comme les autres années. Alors, retour à la salle Latreille pour le cocktail et les
discours. Jacques a pris la parole et rappelé ce qui nous rassemblera toujours, et nous a ravis en
sortant de son sac à souvenirs : une bâtarde ! Pour nous, c'est la bâtarde de Proust ( pardon,
Marcel! ) Pour nous, c'est le début de notre apprentissage de pousse-lime à Lovy : deux demijournées par semaine, dans les sombres ateliers des frères Audrerie, Cachalot l'aîné et Baleineau le
cadet . On n'a pas oublié. Merci Jacques, pour ce doux rappel !
Puis le Président Baudel a stigmatisé la difficulté de faire vivre notre Association vieillissante. La
création de sections d'écoles, sections dites transverses, devraient attirer les jeunes des lycées de la
Défense. Il a eu raison de répéter sa belle devise : « Se rassembler, s'entraider, se souvenir », et nous
donne rendez-vous en 2017.
La journée s'achevait avec un grand repas de fête, les militaires disent « repas amélioré »,
avec en point d'orgue, un florilège de chants des Pyrénées qui a épaté l'assemblée . Bravo aux
camarades Darrius et Tadieu …
Dimanche matin, nous étions invités à une belle exposition de broderie au Point de Tulle, et
à une dégustation-vente de produits du terroir, avec en vedette, les champignons bien sûr. A
quelques mètres de là, notre ami Guy dédicaçait ses premiers romans, « Fils » et « Le Masque des
Mots ». Deux heures de signatures et d'échanges ont dû légitimement ravir notre copain écrivain.
Bonne lecture et bon voyage avec les personnages et les lieux choisis par Guy...
Le déjeuner du dimanche est toujours coloré d'un peu d'amertume car on n'a pas pu parler et
échanger comme on l'avait souhaité. Faudra attendre deux ans, avec la perspective d'un plus grand
rassemblement associant le Congrès Annuel de tous les AET, et la commémoration du 50ème
anniversaire de la fermeture de notre EMPT.
Tout est possible, car l'équipe d'organisation est formidable ! Bravo à Daniel et Paulette, à
Guy et Anne-Marie, à René, à André et à Jacques. Je suis souvent à leurs côtés et je peux
témoigner : tout est discuté, tout est décidé, dans la bonne humeur, avec le souci permanent de
satisfaire le plus grand nombre et de faire plaisir...C'est un gros investissement de leur part, en
temps et en énergie...Encore, merci à tous et toutes.
François Léveillé ( 57 Tu 63 )

Documents pareils