Rapport sur le MRKH
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Rapport sur le MRKH
Introduction.......................................................................................... 1 Problématique ...................................................................................... 4 Cadre de référence................................................................................ 8 I. Le syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser ....... 8 II. Les anomalies associées au syndrome .......................... 11 III. L’appareil féminin et sa symbolique ............................ 12 IV. Comment pallier à un désir d’enfant ? ......................... 15 V. Une image corporelle perturbée .................................. 17 VI. Le deuil : processus inévitable après une perte............ 18 VII. L’infirmier(e) face à la relation d’aide ? ..................... 22 Méthodologie ....................................................................................... 26 Analyse ................................................................................................ 28 Synthèse............................................................................. 38 Conclusion ........................................................................................... 39 Bibliographie Annexes Annexe I : Bande dessinée d’information ........................... I Annexe II : Processus de formation des orges génitaux internes II Annexe III : Aplasie utérine ............................................... III Annexe IV : Le syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser : ses trois formes ............................................................. IV Annexe V : Physiologie de l’acte sexuel chez la femme ..... V Annexe VI : Décret de compétence ................................... VI Annexe VII : Questionnaire................................................ VII Remerciements Je voudrais remercier infiniment l’association MAIA (nom grec signifiant à la fois « maman » ou « mamie », « nourrice » et « sage-femme ») pour tout le travail qu’elle réalise auprès de ces membres. Tout particulièrement une infirmière, qui a été patiente avec moi et qui a bien voulu me parler de son vécu. Cette dernière m’a réellement aidée dans l’élaboration de mon travail de fin d’étude. Merci également au Professeur PANIEL, qui m’a fait découvrir de cette pathologie. Et plus particulièrement à son confère Professeur ROUZIER, qui a bien voulu m’expliquer les différentes techniques chirurgicales qu’il pratique sur ces femmes et les retentissements psychologiques abordés ou non abordés par ses équipes soignantes. Je tiens à remercier la personne qui a corrigée les fautes d’orthographe de mon mémoire. Note aux lecteurs « Il s’agit d’un travail personnel effectué dans le cadre d’une scolarité à l’IFSI Inter-hospitalier Théodore Simon et il ne peut faire l’objet d’une publication en tout ou partie sans l’accord de son auteur et de l’IFSI » Durant ma formation en soins infirmiers, j’ai effectué des stages dans des services de chirurgie gynécologique. Au cours de l’un de ces stages, j’ai été confronté à une pathologie gynécologique qui n’a pas été exploitée en cours, LE SYNDROME DE MAYER ROKITANSKY KÜSTER HAUSER (MRKH) (Annexe I) et la souffrance morale qu’endurent ces patients. Par la suite, j’ai eu l’occasion de voir des émissions qui parlent de ce sujet avec des témoignages très bouleversants. Il existe ce syndrome chez l’homme et chez la femme. Pour l’homme ce syndrome est caractérisé par un rein unique et un testicule unique. Mon mémoire portera essentiellement sur le phénomène qui touche la femme. Le syndrome MRKH ou aplasie utérine bilatérale incomplète, se définit par une absence vaginale et un utérus rudimentaire dû à une agénésie (absence de formation d’un organe au cours du développement embryonnaire) vers la 6ème et 8ème semaine de gestation. (Annexe II). Par ailleurs, les trompes et les ovaires sont normaux. Ce syndrome touche une femme sur 4000 à 8000 naissances. Le diagnostic se fait le plus souvent, à la puberté, après une consultation gynécologique pour une aménorrhée primaire et/ou une dyspareunie (voire impossible à avoir un rapport sexuel). Ces jeunes filles ont des caractéristiques sexuels secondaires normaux et une absence de douleurs pelviennes cycliques. Il existe différents signes cliniques : Une forme typique ; Une forme atypique. Caractérisées par un développement vaginal incomplet, anomalie des trompes (hypoplasie, aplasie d’une ou des trompes), des ovaires (polykystiques, anomalies de forme ou de position des ovaires). Dans la forme atypique, on retrouve fréquemment des anomalies associées portant principalement sur le haut de l’appareil urinaire et/ou des anomalies osseuses et/ou auditives. L’association de la forme atypique et de l’aplasie utérine bilatérale incomplète est appelée « syndrome du MURCS » (aplasie müllérienne, aplasie rénale et dysplasie cervicothoracique). L’atteinte psychologique de ces femmes peut être sévère, donc il est important de pouvoir les aider à traverser certaines étapes difficiles. Dans certains services, il y a une absence de psychologue ou alors une réticence des patientes à s’entretenir avec ces dernières. Donc, il me semble que c’est le rôle de l’infirmier(e) de répondre aux attentes et aux inquiétudes de ces femmes qui souvent désespérées, et qui attendent beaucoup du personnel soignant. Par ailleurs d’après notre décret de compétence la « relation d’aide » est l’un de notre rôle propre. Origine et développement : toutefois, la reconnaissance officielle de cette compétence et de ce rôle se heurtent aujourd’hui, à plusieurs obstacles. D’une part, la durée de ces hospitalisations s’est raccourcie, sous l’effet des progrès techniques, ce qui rend les rencontres plus rares. D’autre part, la relative pénurie d’infirmier(e, dans beaucoup de services pousse à l’exécution des tâches techniques avant tout et parfois au détriment des relations. Enfin, une certaine résistance du monde médical devant un rôle nouveau, qui lui échappe et qui fait que les infirmier(e)s peuvent légitiment proclamer un savoir propre et, par-là, abandonner partiellement leur rôle délégué. (1) Au fil des mes rencontres avec ces femmes, je me suis aperçue qu’elles se faisaient hospitaliser, opérer et repartaient chez elles trop vite. A aucun moment l’infirmier(e) ne s’intéresse à l’état psychologique de cet individu, provoqué par la perturbation de l’image corporelle. Ce changement entraîne des troubles de la féminité, de l’identité personnelle et de la sexualité. Cette atteinte de l’image de soi est d’autant plus douloureuse que le corps a été surinvesti. Ce corps conçu pour être un corps de plaisir et de désir devient un corps de douleur, un corps sans maternité. Comment peut-elle construire sa vie de couple et amoureuse ? En tant que future professionnelle n’étais-je pas dans le devoir d’appliquer mon rôle propre ? De lui parler des différentes étapes du deuil, pour qu’elle puisse reconstruire sa vie. Faire le deuil de l’enfant qu’elle ne pourra jamais porter. Mon rôle est de lui évoquer toutes les opportunités qui s’offrent à elle pour devenir mère d’un enfant aimé. Après cette introduction, je vais vous exposer ma problématique avec l’annonce de ma question de recherche. Puis dans un second temps, je présenterai et étudierai les concepts importants qui permettront de bien cerner et comprendre le sujet, en 7 parties : 1. Le syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser ; 2. Les anomalies associées au syndrome ; 3. L’appareil génital féminin et sa symbolique ; (1) Lamarre, 2001, 48 pages. 4. Comment pallier à un désir d’enfant ?; 5. Une image corporelle perturbée ; 6. Le deuil : processus inévitable après une perte ; 7. L’infirmier(e) face à la relation d’aide. Enfin pour finir, j’analyserais l’enquête .faite sur le terrain et je tenterais grâce à elle, de répondre à quelques-unes des interrogations que l’on pouvait se poser sur le sujet, tout en gardant un regard critique et professionnel. A l’issue de cette analyse, je formulerai ma conclusion. Au début de mon stage, je découvrais le MRKH pour la première fois. Différentes questions sont venues à mon esprit. J’ai réussi à répondre à ces diverses interrogations, lors de mes conversations avec ces femmes opérées. o Combien de femmes sont touchées par le syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser ? Ce syndrome a une incidence entre 1/4 000 à 1/8 000 nouveaux-nés de sexe féminin. Il est le motif de 1/20 000 consultations dans les services de gynécologie hospitalière. o La Sécurité Sociale prend-elle en charge, tous les actes que bénéficieront les jeunes femmes atteintes du MRKH ? Une demande par le médecin est faite auprès de la Sécurité Sociale. C’est le médecin qui détermine le coefficient de l’acte médical. A partir de là, la Sécu. prend en charge ou non l’opération. Les consultations faites par un spécialiste en rapport avec le syndrome seront remboursées à 100 %. o Comment le médecin fixe le prix de l’opération ou des techniques non chirurgicales ? Le prix sera fixé en fonction de la forme atypique que peut avoir la femme atteinte et du temps de l’opération. En moyenne l’opération dure 6h, et l’une des techniques non chirurgicale demande un investissement de 6 mois environ. o Qu’est ce que ces femmes peuvent-elles ressentir ? Lors de leur discours, j’ai pu constater leur mal-être ; la mauvaise représentation qu’elles pouvaient se faire d’elles même. A leur yeux, elles étaient pas vraiment des véritables femmes. Pour elles, c’était la faute de la société dans laquelle nous vivons. La société actuelle représente toujours, la femme comme un être qui porterait des enfants. Pour cela, il fallait que cette personne soit capable d’avoir une activité sexuelle « normale ». Cette différence est ressentie chez ces femmes comme un véritable handicap. Après plusieurs lectures, MARGARET RUTTER a su très bien décrire ce que ces filles pouvaient ressentir, elle dit : Les filles n’ayant pas de vagin, ou un vagin trop petit […] Lorsqu’elle atteindra l’adolescence, la fille vivra non seulement les difficultés habituelles de la croissance, mais en plus celles de son anomalie. Elle se sentira différente, monstrueuse, tout cela étant accompagné d’une grande colère. Elle commencera à douter de sa féminité et posera souvent la question "Pourquoi moi ? ". Si, en plus, la fille n’a pas d’utérus, cela signifiera qu’elle sera stérile ; on imagine le choc alors subi. (1) o Ces femmes auront-elles un jour la chance de devenir mère ? Après plusieurs documentations, j’ai appris que pour ces femmes il n’existait que deux recours pour fonder une famille : 1 L’adoption Une technique très réglementée ; 2 La gestation par autrui (mère porteuse) Une technique éthiquement encore interdite en France. o Quelles difficultés, ces femmes, peuvent-elles rencontrer dans leur vie amoureuse ? Certaines ont un vrai handicap, les rapports sexuels chez elles sont totalement impossibles. Pour les autres, ces relations sont possibles mais avec de nombreuses difficultés lors de la pénétration. Dans ce syndrome, la place d’un compagnon masculin est très importante à plusieurs niveaux : 1 Au niveau psychologique Avoir un soutien moral, un environnement familial aidant, et surtout être « narcissiser ». La manière la plus favorable pour que la femme se rende bien compte qu’elle existe, serait de se faire courtiser par un homme. Ce dernier peut être un homme différent de son compagnon ; 2 Au niveau sexuel La place de l’homme est véritablement importante car les rapports sexuels sont fondamentaux pour une évolution favorable à la suite d’un traitement ; « La sexualité n’est pas seulement un rapport sexuel, ni même juste une relation entre personnes ; il s’agit de la perception que nous avons de nous-même en tant qu’homme et en tant que femme, de notre apparence et de notre comportement ainsi que des effets que nous espérons produire en attirant ceux qui sont importants pour nous ». (2) (1) Mave Salter, 1998, page 230. (2) InterEditions, 1998, page 227 et 228. 3 Au niveau familial Une relation fusionnelle est primordiale pour passer cette épreuve douloureuse et surtout pour pouvoir entreprendre de fonder une famille. Le service de l’adoption est très rigoureux sur l’entente et la cohésion d’un couple avant de lui confier un être cher. Il est de même pour les associations de mère porteuse. o Hormis le couple, quelles sont les autres personnes touchées de près par le MRKH ? Les parents de la femme mais plus particulièrement la mère. La réaction et l’acceptation de la femme dépendra de la façon dont sa mère aura reçu et accepté la nouvelle. Si la mère pense qu’avoir des enfants est capital pour une femme, elle aura transmis cette attitude à sa fille. Les parents se sentent coupables, ils s’en veulent beaucoup, plus particulièrement la mère car elle pense qu’elle a fait, ou pris, quelque chose lorsqu’elle était enceinte, qu’elle a provoqué cette anomalie. Mais le père aussi se sent profondément coupable car il pense que c’est un gène qu’il aurait pu transmettre à sa fille. Alors que tout cela n’a toujours pas été déterminé, des études sont en cours. « Malheureusement, le droit de "l’endeuillé" de déterminer l’importance qu’il accorde à sa perte lui est souvent refusé par ses proches et même par certains professionnels ». (1) o Comment moi, future infirmière, pourrais-je aider ces femmes ? J’ai directement pensé à mon décret de compétence. Je me suis aperçue que mon rôle sur prescription, autour de ces femmes était bien effectué, mais que mon rôle propre pouvait être amélioré. Cela favoriserait une prise en charge globale. Dès la première question, je me suis rendue compte que ce syndrome avait un redoutable retentissement au point de vue psychologique. Le fait d’avoir établi une écoute auprès de ces femmes était déjà le début d’une « relation d’aide ». (1) Gaëtan Morin, 2000, page 209. Les mots « relation d’aide » sont restés en suspens dans mon esprit et la question qui me reste sans réponse est : • Qu’elle serait la meilleure prise en charge psychologique, au niveau infirmier(e), à mettre en place auprès de ces femmes pour établir un tremplin à leurs futures reconstructions psychologiques ? I. Le syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser Syndrome (1) Ensemble clinique de symptômes et/ou de signes, observable dans plusieurs états pathologiques différents et sans cause spécifique. A. Historique (2)2 En 1562, Columbus a décrit ce syndrome comme étant l’absence congénitale d’utérus et de vagin. 1. MAYER En 1829, Mr Mayer évoque le cas d’une femme décédée à 53 ans, chez qui l’autopsie révèle un vagin de petite taille avec des ovaires et des trompes normales. Près des ovaires, il y a deux bourgeons dont la structure est identique à celle d’un utérus (qui est ici absent); entre ces deux bourgeons il y a une sorte de ligament fibreux qui descend vers le vagin. 2. ROKISTANSKY En 1838, Mr Rokistansky explique, un cas similaire chez une femme de 60 ans, décédée d’un cancer gastrique. Le vagin est court, des ovaires et trompes sont normaux. Deux bourgeons d’utérus sont présents. Entre la vessie en avant et le rectum en arrière, il y a un paquet fibreux à la place habituelle de l’utérus et du vagin. 3. KÜSTER En 1910, Mr Küster est le premier à constater, le cas chez une femme vivante. C’est également le premier à considérer les symptômes et le traitement chirurgical. Le traitement se limite à enlever l’utérus rudimentaire (les cornes) en conservant les ovaires. Le traitement de l’absence de vagin n’est pas considéré à cette époque. 4. HAUSER En 1962, Mr Hauser présente, le cas d’une femme de 21 ans. Il discute l’étiopathogénie, la symptomatologie et les aspects cliniques possibles, les antécédents de la patiente, regarde les caractères sexuels secondaires et l’anatomie des organes génitaux internes, prend en compte le probléme de la sexualité et de la prise en charge psychologique. Il évoque la possibilité d’un désordre hormonal pouvant être à l’origine de cette malformation. (1) (2) Larousse, 2002, page 896. http://www.maia-asso.org. En 1970, c’est Vecchietti qui en décide de donner un nom à ce syndrome : Le syndrome de MAYER - ROKITANSKY - KÜSTER - HAUSER. B. Description Absence totale de vagin, la paroi vésicale et la paroi rectale sont accolées. L’utérus est réduit à deux cornes utérines rudimentaires pleines, reliées par un repli péritonéal. L’extrémité externe à une trompe bien développée. Le syndrome de MRKH représente 90% des absences vaginales congénitales. Il touche en moyenne une femme sur 5000 et il est le motif d’une consultation sur 20000 dans les services de gynécologie. (Annexe III). Ce syndrome comporte trois formes et ces formes détermineront le type de traitement qui sera entrepris. (Annexe IV). C. Différentes techniques permettent de rétablir une sexualité normale 1. Technique non chirurgicale a) La méthode de Frank Elle consiste en une dilatation instrumentale de la cupule vaginale d’abord faite au doigt par le médecin puis à l’aide de « bougies de Hegar » de calibre croissant pratiquée par la patiente elle-même. Elle doit se faire régulièrement. Cette méthode est possible quand la profondeur du vagin est d’un minimum de 2 cm environ. La femme doit faire cette opération une à trois fois par jour pendant 20 minutes. Elle est vue en consultation tous les 15 jours, puis tous les mois pour permettre de vérifier le bon usage du procédé, de mesurer les progrès, de soutenir la femme dans cette épreuve et de passer à une bougie de calibre supérieur. Le but est d’avoir une longueur de 8 à 10 cm, tout en sachant qu’à 6-7 cm les rapports sexuels sont possibles voire même conseillés régulièrement pour remplacer les bougies. Cette méthode dure 4 à 9 mois pour obtenir une cavité tapissée d’une muqueuse génitale sensible aux incitations hormonales. Cependant, cette méthode demande une grande participation de la patiente aussi bien sur le plan physique que moral. Cette technique est initiée quand le profil psychologique de la patiente le permet. 2. Technique chirurgicale a) Dédoublement des petites lèvres Cette technique est surtout indiquée quand il y a une hypertrophie des petites lèvres. Le dédoublement des petites lèvres permet une reconstruction vaginale. Lors de l’incision de la cupule vaginale, un mandrin y est placé. Ainsi sur le plan physiologique, la petite lèvre se comporte comme un lambeau-greffe richement vascularisé qui a peu tendance à se rétracter, car elle est faite de tissu dermique. Ce procédé est totalement esthétique donnant en post-opératoire, un aspect de la vulve normale, permettant d’avoir une muqueuse rose, humide répondant très bien aux incitations hormonales. Pour que cette technique soit réalisée, il faut que les petites lèvres soient bien développées. b) Greffe cutanée C’est un morceau de peau important qui est prélevé (20 à 25 cm de long sur 10 cm de large), habituellement pris à la face interne ou postérieure des cuisses ou entre l’ombilic et le pubis et parfois sur la fesse. Il existe trois types de prélèvement : (1) La greffe mince Qui emporte l’épiderme jusqu’au niveau des papilles dermiques ;1.5 cm à 2.5 cm d’épaisseur. (2) La greffe demi-épaisseur Qui prend la membrane basale et une partie du derme. (3) La greffe en filet Qui peut être étirée 3 à 6 fois la taille initiale, ce qui permet de réduire considérablement la surface de la greffe. On drape un tuteur ou un mandrin gonflable avec la greffe et on suture les bords latéraux de manière à obtenir « une sorte de boudin ». Ce moule est ensuite introduit dans la néocavité vaginale et en gonflant la prothèse. Le mandrin est enlevé au 14ème jour pour nettoyer et apprécier la prise de la greffe. La patiente doit porter un mandrin vaginal nuit et jour pendant 3 mois puis seulement la nuit les 6 mois suivants. c) Technique de Vecchietti Introduction d’un porte-fil puis fixation d’une bille à l’extérieur de la cupule vaginale. Les deux fils qui maintiennent la bille vont exercer une traction sur la cupule, ce qui va favoriser l’allongement du vagin. En 8 à 10 jours, on obtient une cavité de 5 à 7 cm. On enlève l’appareillage et on continue par des dilatations instrumentales quotidiennes pendant 2 semaines. La technique de Vecchietti réalise, ainsi en quelques jours, ce que la méthode de Frank fait en plusieurs mois. Cette technique nécessite une longue hospitalisation de 2 semaines, qui est douloureuse. d) La colpoplastie sigmoïdienne Transplantation d’une partie de l’intestin grêle pour reconstruire le vagin. L’opération est réalisée par une double voie, abdominale et périnéale. Un mandarin est placé ou des dilatations précoces sont faites. Cette opération est la plus courante, dans le syndrome MRKH. Les avantages de cette intervention sont qu’elle procure un vagin fonctionnel en 4 à 6 semaines, et que la vulve garde un aspect normal. Mais cette opération est très douloureuse et la reprise du transit intestinal est plus longue que les autres. e) La colpoplastie péritonéale On utilise les tissus du vagin déjà existant pour procéder à sa reconstruction. L’une de ces techniques va être entreprise seulement, quand la patiente et le praticien considéreront que cette dernière ait atteinte une « maturité psycho-sexuelle ». II. Les anomalies associées au syndrome A. Définitions 1. Aplasies (1) Insuffisance ou arrêt congénital de développement d’un tissu ou d’un organe. 2. Dysplasie (1) Anomalie du développement d’un organe ou d’un tissu entraînant des lésions et un trouble du fonctionnement. 3. Aplasie Müllérienne Canaux de Müller, nom des structures présentes chez les embryons qui vont donner les trompes de Fallope et une partie du vagin. Il s’agit d’une formation tubulaire paire qui va s’atrophier chez l’homme et se transformer chez la femme en vagin, en utérus et en trompe de Fallope. 4. Aplasie rénale Agénésie ou hypoplasie rénale, rein uni ou bilatéral, rein ectopie (en fer de cheval). 5. Dysplasie cervico-thoracique Scoliose, colonne vertébrale bifide (défaut de fermeture du canal rachidien), soudure des vertèbres cervicales ou lombaires. (1) Larousse, 2002,page 43 et 77. III. L’appareil féminin et sa symbolique A. Définitions 1. Utérus (1) Organe musculaire creux de l’appareil génital féminin, destiné à accueillir l’œuf fécondé pendant son développement et à l’expulser quand il parvient à maturité. 2. Vagin (1) Conduit musculo-membraneux qui s’étend de l’utérus à la vulve chez la femme. Il mesure 8 à 12 cm de longueur. Le sommet de sa cavité est occupé par la saillie du col de l’utérus, qui est entourée d’un manchon, le cul-de-sac vaginal. Son extrémité inférieure est séparée de la vulve par une membrane, l’hymen, déchirée lors du premier rapport sexuel. Son humidité est entretenue par une substance onctueuse et blanchâtre, sécrétée par les cellules vaginales, et par le mucus provenant du col de l’utérus, la glaire cervicale. 3. Aménorrhée primaire1 C’est l’absence d’apparition des règles à l’âge habituel de la puberté (en général vers 13 ans), les causes peuvent être une malformation congénitale, une insuffisance ovarienne primitive, etc... 4. Caractéristiques sexuels secondaires Croissance mammaire, poussée de poils pubiens, caryotype féminin [46 XX chromosomes], courbes thermiques, dosages hormonaux. 5. Dyspareunie (1) Douleur survenant chez la femme pendant les rapports sexuels. La plupart du temps le mrkh est découvert au cours de l’adolescence. Cela peut perturber l’équilibre psychologique de la patiente, qui traverse déjà une période délicate dans la recherche de son identité. Cette jeune femme ne pourra jamais porter d’enfants et mis à part la prise en charge psychologique souvent nécessaire, le principal traitement qu’elle peut recevoir vise à créer un vagin artificiel par des moyens la plupart du temps invasifs. Le but étant de permettre une vie sexuelle satisfaisante. (1) Larousse, 2002, page 282, 996 et 1003. B. Symbole de la féminité 1. Stérilité (1) Incapacité à se reproduire. 2. Stérilité d’origine féminine1 La grande majorité de ces stérilités sont d’origine anatomique, biochimique (réaction immunologique) ou physique (troubles de l’ovulation). Je ne parlerai pas ici des causes organiques parfaitement expliquées par les médecins et, dans la plupart des cas, réparées, mais des femmes qui, au commencement de leur périple, entendent un mot terrible et qu’elles ne peuvent accepter, un mot qui, lorsqu’il qualifie un homme, semble lui ôter sa virilité, et qui dans certains pays, place la femme en marge de la société, voire, parfois la bannit de celle-ci. Je parlerai de la stérilité féminine. (2) 3. Plaisir sexuel « La libération de la femme oblige, depuis les années 1960 la sexualité se conjugue aussi au féminin. Le voile s’est enfin levé sur cet obscur objet de désir, sur les plaisirs charnels et les ravissements du beau sexe ». (3) Dans la sexualité, l’utérus a un rôle important afin de provoquer un plaisir à la femme. D’après les sexologues, l’utérus participe au plaisir sexuel, il s’élève au cours de la phase du plateau. Son volume augmente de 50 à 100% par vaso-congestion et subit une contraction au cours de l’orgasme. Physiologie de l’acte sexuel chez la femme (4) (Annexe V). a) Les organes génitaux de la femme sont détendus b) Le clitoris commence à se durcir et à grossir. L’utérus se redresse aussi et devient plus dur. Le conduit vaginal s’élargit et commence à se lubrifier. c) Le vagin se contracte pour exercer une pression sur le pénis, le clitoris est en érection et (1) (2) (3) (4) Larousse, 2002, page 877 et page 879. Petite bibliothèque Payot, 2004,page 9. http://www.doctissimo.fr. Könemann, 2000, page 123. l’utérus commence à vibrer. Le liquide lubrifiant s’écoule abondamment. d) Tout l’appareil génital de la femme subit les contractions propres à l’orgasme, tandis que la partie supérieure du vagin, enflée, reçoit le liquide séminal sortant du pénis, sur lequel le vagin exerce une pression. e) Les organes génitaux de la femme se décontractent progressivement et récupèrent leur état habituel. L’utérus garde le liquide séminal, bien qu’il soit normal qu’une certaine quantité en soit expulsée. Dans le mrkh l’absence d’utérus empêche l’orgasme de se réaliser complètement. « Maladie gynécologique et sexualité » constituent un sujet particulièrement tabou dans notre société car fortement lié à des sentiments de peur et de honte. Si on ne discute déjà pas beaucoup sur les maladies gynécologiques ou sur la sexualité à part, cela est encore plus difficile quand on les associe. La vie sexuelle et les dérèglements, possibles lors de la maladie sont souvent laissés pour compte. La plupart des problèmes sexuels sont liés au fait que la malade ne se trouve plus suffisamment attractive aux yeux de son conjoint et se dévalorise. C’est seulement après une période de travail de deuil sur la perte d’un « corps entièrement sain » que l’on peut faire place à des nouvelles expériences. On a besoin d’une longue période avant que les modifications sur son corps soient acceptées et que l’on retrouve l’envie d’avoir des relations sexuelles alors que dans le syndrome de Rokitansky, l’acte sexuel est essentiel après ce traitement, pour améliorer l’élasticité de la cavité vaginale. 4. Femme (1) Etre humain du sexe féminin, du sexe qui met au monde des enfants Depuis des milliards d’années, le rôle de la femme est d’enfanter. Dans toutes les sociétés, la distinction entre les sexes masculin et féminin est presque par définition la première de toutes les distinctions sociales. Certaines institutions reposent en permanence sur cette séparation [...]. La séparation des individus selon leur sexe commence très tôt ; est en fonction des données que la société à un certain moment, considère comme des données physiologiques objectives : les tâches propres à la maternité et à l’éducation des enfants. (1) Encyclopédie Hachette, 1989. D’après l’explication du symbole de la femme dans notre société, je peux dire qu’au point de vue psychologique, ces femmes se sentent désemparer, ne se considèrent pas comme telle. D’après l’auteur MAVE SALTER, « la perte de l’utérus peut signifier la perte de féminité. La fonction de donner la vie est souvent la première idée que les femmes se font de la féminité. L’incapacité à porter des enfants entraîne avec elle un sentiment de perte de statut personnel d’épouse et de mère ». (1) IV. Comment pallier à un désir d’enfant ? Pour les femmes atteintes du syndrome, il existe deux possibilités pour devenir mère. A. La gestation par autrui (mère porteuse) Certaines femmes sans utérus n’ont pas d’autre solution pour avoir un enfant de leur mari, que de le faire porter par une autre. La technique est simple, la femme porteuse est inséminée avec le sperme de l’homme demandeur. A la naissance, la mère biologique remet le bébé au père biologique, cet enfant est alors adopté par la femme stérile. Interdites en France au début des années 1988 par le Comité d’éthique, les associations de mères porteuses se proposaient de mettre en relation un couple demandeur avec une femme receveuse. Ce qui a été jugé choquant dans cette pratique, c’est l’échange d’argent – on ne peut " vendre " un enfant – mais aussi l’abandon de l’enfant à la naissance par la mère qui l’a porté. (2) Dans le mrkh ces femmes ont des ovaires qui fonctionnent très bien alors, une stimulation ovarienne, prélèvement d’ovocytes par coelioscopie, fécondation in vitro avec sperme du conjoint et transfert d’embryons chez une mère porteuse est possible aux Etats-Unis. En Amérique, il existe plusieurs centres où ces techniques sont utilisées et où des couples du monde entier sont pris en charge. Plus particulièrement en Californie, il existe un centre de mères porteuses, dans lequel les couples stériles se rendent une première fois pour rencontrer psychologues, avocats et médecins, donnant au centre l’opportunité de faire partager leurs (1) (2) InterEditions, 1998, page 229. Hermann, 1990, page 114. connaissances et leurs expériences. Plusieurs couples ne savent pas avec certitude, si recourir à une mère porteuse est une bonne chose ou si l’adoption n’est pas la meilleure alternative pour eux. Cette consultation permet de débattre de toutes ces options avec des professionnels. Les couples peuvent rencontrer l’équipe qui les assistera, s’ils décident de recourir à la mère porteuse. Il faut parler des critères obligatoires : • Accepter cette mère porteuse plutôt qu’une autre, de réduction sélective des embryons ; • Du nombre de visites qu’ils souhaitent rendre à la mère porteuse avant et après la naissance ; • Du problème du" qu’en dira t’on " des amis et de la famille ; • Du volet juridique ; • En particulier la question des droits parentaux dans le pays où vivent les couples ; • Enfin est abordée la question du coût d’une grossesse. Le coût de cette technique est de 75 000$ sans compter le prix du voyage et de l’hébergement. N’oublions pas en France pour des raisons légales, morales et éthiques, ce procédé est strictement interdit, que la mère légalement est la mère qui a accouché. B. L’adoption en France Peut être une solution pour certains couples, mais le parcours imposé est long, difficile et nécessite ténacité. Tout est compliqué et les rendez-vous ainsi que les autorisations sont souvent longs à venir bien que les démarches ont été simplifiées en avril 2001 par Ségolène Royal. Il faut savoir que l’optique du couple (« nous voulons un enfant ») n’est pas celle de la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales, organisme qui donne l’autorisation d’adopter. La D.A.S.S recherche des parents pour un enfant abandonné afin de lui donner le plus de chances possibles d’une vie meilleure. Elle est" l’avocat " de l’enfant ; le médecin est souvent celui des parents. En France, il y a très peu d’enfants en état d’être adoptés, c’est-à-dire légalement abandonnés. Nombre d’enfants confiés à la D.A.S.S ont été reconnus, puis abandonnés de fait mais non légalement et ne sont donc pas adoptables. D’autres enfants, souvent pour les mêmes raisons, ne sont plus des bébés mais de jeunes enfants âgés de 5 ou 6 ans ; or la plupart des parents adoptants désirent des nourrissons. Ces enfants sont fréquemment d’origine maghrébine, ce qui constitue un obstacle pour certains couples : on préfère souvent adopter un enfant qui nous ressemble. D’autres enfants adoptables existent dans le Tiers Monde. Les associations de familles adoptantes sont les meilleures conseillères pour connaître les filières adéquates. Pour toutes ces raisons, l’adoption d’un enfant est difficile. Elle n’est cependant pas impossible et de nombreux couples ont trouvé dans cette solution leur équilibre et leur bonheur. V. Une image corporelle perturbée Dès les premières semaines de formation en soins infirmiers, un outil indispensable à l’infirmier(e) m’a été présenté, « la liste des problèmes de santé ». Dans ce dernier, nous pouvons trouver des diagnostics infirmiers. A. Définition d’un diagnostic infirmier : C'est l’énoncé d’un jugement clinique sur les réactions aux problèmes de santé présents ou potentiels aux processus de vie d’une personne, d’une famille, ou d’une collectivité. B. L’intérêt : Il sert de base pour choisir les interventions (actions) visant l’attente des résultats donc l’infirmier(e) est responsable (rôle propre). Dans le syndrome de Rokitansky, il existe un diagnostic très important « la perturbation de l’image corporelle » (1). C. Définition du diagnostic « la perturbation de l’image corporelle » : Changement dans la façon dont une personne perçoit son image corporelle. Toutes les opérations effectuées sur l’appareil génital féminin, quel que soit l’organe impliqué, ont des conséquences sur l’image que la femme a d’elle-même. Une opération s’accompagne de changements réels ou redoutés de l’apparence. (1) Extrait du Guide Pratique « Diagnostics infirmiers et interventions », 3ème édition « Lorsque les organes génitaux de la femme font apparaître des symptômes inhabituels ou qu’il subissent une intervention chirurgicale, il se produit une déformation de l’image psychologique que la femme a d’elle-même entraîne une réaction émotionnelle plus ou moins importante ». (1) VI. Le deuil : processus inévitable après une perte « Chaque être humain vit tout au long de son existence de nombreuses pertes de toute nature, comme des ruptures affectives, la mort d’êtres chers, la renonciation à des idéaux sur les plans personnels ou professionnels, la perte de capacités physiques et mentales et la perte de sa propre vie. ». (2) Définition du deuil d’après CHRISTOPHE FAURE (psychiatre et psychothérapeute) en 1995 « Le deuil humain est le processus de guérison d’une souffrance occasionnée par une perte (personne, biens, situation), qui se manifeste par un ensemble d’états physiologiques et sociaux, variables selon l’importance et les circonstances de la perte, les antécédents et les ressources de la personne qui la vit, ainsi que le soutien sur lequel elle peut compter. [A l’image de la cicatrisation d’une blessure du corps, le deuil est la cicatrisation de la blessure du cœur] ». Par cette définition, nous pouvons en conclure que le deuil d’un défunt est identique au deuil, de ces femmes atteintes du mrkh. Ce deuil sera centralisé sur la perte de l’utérus et de l’espoir d’avoir son enfant biologique. Chaque pschycologue a une opinion différente sur les étapes du deuil. JANINE PILLOT psychologue clinicienne détermine le travail de deuil par une définition simple : « Réaliser un deuil, c’est remplacer une absence effective par une présence intérieure ». 3 autres psychologues ont déterminé les étapes du deuil. (1) (2) InterEditions, 1992, page 228 et 229. Gaëtan Morin, 2000, page 207. Des étapes selon FREUD : Les étapes du deuil ( 1) KÜBLER-ROSS MONBOURQUETTE TESSIER (1975) (1996) (1990) *La dénégation ou le choc initial* Etat temporaire de choc dont il se relève progressivement *Le choc du début* *Les réactions initiales* Il y a souvent présence d’un choc qui se manifeste par une forte anxiété, un sentiment de dépersonnalisation. Chez certains apparaît un mécanisme paradoxal, l’engourdissement émotif. *L’irritation, la rage et la *Le déni* *L’évitement compulsif* colère* Relève soit de l’ordre, de la Certains individus, plutôt que Quand la 1ère étape, celle du connaissance ou de l’affectivité. de recherche. L’autre, tentent refus, ne peut être entretenue, par tous les moyens de elle est remplacée par des l’oublier. sentiments d’irritation, de rage, d’envie, de ressentiment. *Le marchandage* *L’expression des émotions* *La recherche compensatoire* C’est en réalité une tentative Le deuilleur se sent submergé par L’autre n’étant plus, pour retarder les événements. tout un flot d’émotions. l’endeuillé n’accepte pas cette expérience. C’est ce qui explique la présence d’images hallucinatoires ; il le voit dans les lieux publics ou bien il est présent dans ses rêves. *La dépression* *La prise en charge des tâches *La dépression* liées au deuil* Lorsque le malade arrive près La personne vit un sentiment du terme de sa maladie et Il faut accomplir les promesses de tristesse en reconnaissant la qu’il ne peut plus prétendre faites au défunt ; exécuter perte et le fait que rien ne peut certains rites prescrits par les changer la situation. qu’elle n’existe pas. coutumes. *L’acceptation* *La recherche de sens* *La construction d’une nouvelle identité* Il ne faut pas croire que Le deuilleur doit encore l’acceptation puisse être découvrir quel sens il pourra Le travail de deuil s’accomplit, confondue avec une étape donner à sa perte et comment se la vie continue. L’endeuillé heureuse. Elle est presque poursuivra sa vie à la suite du apprend à vivre sans la présence de l’autre. vide de sentiments. décès. *Le pardon au disparu* L’échange de pardon qu’il effectuera avec le disparu lui apportera la paix. *L’héritage* S’approprier l’amour et les rêves dont on a entouré l’être aimé. (1) Gaëtan Morin, 2000, page 214. Des étapes plus précises pour FREUD (1) : 1. Les premiers moments La crise de refus ou de dénégation ; L’état de choc ; La sidération ; L’abattement ; Les pleurs, sanglots. 2. L’état dépressif, étape centrale du deuil La douleur intérieure ; Le désintérêt pour soi-même et le monde extérieur ; L’absence de projet ; Parfois l’idée même de mort existe. 3. L’état de rétablissement Se tourner vers l’avenir ; S’intéresser à de nouveaux désirs ; SUZANNE BERNARD (thérapeute) en 1990 dit : « La première étape est la résistance à la souffrance : il faut dire qu’il existe une sagesse dans cette résistance-là puisqu’elle permet à la personne de continuer à vivre, de ne pas décompenser et s’effondrer totalement. C’est un blocage au niveau des perceptions de la réalité ». (2) MICHEL HANUS (psychiatre et psychanalyste) en 1994 écrit : Les premiers moments sont marqués par un choc à l’annonce de la perte qui nous arrive, qui nous frappe. La brutalité de la perte, son caractère inattendu, inopiné et encore plus si la perte est brutale, entraîne un choc particulièrement intense. A l’annonce de la survenue brutale d’une perte, la première réaction est le refus. La première pensée est toujours " Non, ça n’est pas possible ; non, ce n’est pas vrai !". Si nous n’abandonnons pas la retenue de 1 2 Cours de l’ifsi Théodore Simon Gaëtan Morin, 2000, page 216. l’expression de nos émotions intenses dans cette circonstance, c’est que nous n’avons pas encore vraiment réalisé. (1) Le deuil peut-être comparé à une blessure vive et très douloureuse au début, puis qui s’estompe progressivement. Néanmoins une cicatrice peut faire mal, si on la sollicite exagérément ou si on appuie dessus. Voici une citation de Thomas (1988) mise en parallèle avec ce que peuvent ressentir les femmes atteintes du syndrome de Rokitansky : « Certaine reconnaissance cognitive et émotive de la réalité de la perte est nécessaire à l’expression de différentes émotions. La colère, la tristesse […]. 3 étapes capitales. La 1ère coïncide avec l’installation plus ou moins difficile dans le deuil dès l’annonce de l’événement ». (1) Ici dans le mrkh, on peut mettre en relation l’annonce du diagnostic douloureux de la stérilité ainsi que l’absence d’utérus. « La seconde est le vécu douloureux lié au fait que l’on n’abandonne pas facilement un position libidinale lorsque nous l’avons investie, surtout s’il s’agit d’un être cher ». (1) Là on peut mettre en relation la perte de l’espoir de désir d’enfant, le fait de jamais pouvoir créer un foyer, et peut être l’incapacité à avoir des relation sexuelles. « La dernière met fin au deuil et consacre le retour à la vie normale ». (1) Le parallèle là, est le processus d’adoption ou de mère porteuse voir même de résignation. 1 Gaëtan Morin, 2000, page 215. Maintenant, nous allons voir le rôle du soignant face au deuil. Stades d’acceptation de la maladie Déni Rage et colère Marchandage Dépression Enseignement Aucune efficacité Efficacité faible de l’enseignement. Dangers de déformations de l’enseignement. Interprétations erronées Enseignement efficace, surtout s’il permet l’écoute du malade. Enseignement offrant support psychologique. Moment structurant du processus de deuil. Période optimale pour l’enseignement. Acceptation Réactions fréquentes des soignants (qui ne tiennent pas compte des stades d’acceptation) Malade incapable de comprendre, idiot, bête. Ne peut pas écouter. Malade, bête, têtu, méchant, agressif, il ne veut pas écouter. Malade nerveux, mais intéressé. Essai de mettre en faute l’équipe soignante. Cherche à exploiter la non homogénéité des soignants. Malade silencieux mais attentif souvent peut capable d’appliquer les notions apprises théoriquement. « je ne vais pas m’en sortir mais il faut une réponse ». Malade modèle, intelligent, dynamique, avec lequel il est possible de dialoguer. 1 (1) Cours de l’ifsi Théodore Simon VII. L’infirmier(e) face à la relation d’aide ? A. Définition de l’infirmier(e) (2) Personne habilitée à donner des soins sur prescription médicale ou en fonction de son rôle propre. B. Décret de compétence (3) La relation d’aide figure dans le décret n° 2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier de l’article 2. (Annexe VI) C. Différentes définitions de la relation d’aide (4) La relation d’aide en soins infirmier est un moyen d’aider le patient à vivre sa maladie et ses conséquences sur la vie personnelle familiale, sociale et éventuellement professionnelle. Elle permet au patient de comprendre ce qui se passe en lui, de puiser dans ses ressources personnelles pour progresser et évoluer afin de résoudre son problème grâce à l’intervention et à la compétence en la matière de l’infirmier(e). Elle est fondée sur le développement d’une relation de confiance entre le soignant et le soigné. Pour cela, elle respecte certaines règles comme la considération positive, l’authenticité, l’empathie, l’absence de jugement. LANDRUM en 1984 a dit : Assister le patient afin de l’aider à développer des stratégies lui permettant de vivre harmonieusement avec lui-même et les autres, la nature et l’univers Pour ce faire, l’accent est mis sur l’intégration des dimensions physiques, affectives, intellectuelles, sociales et spirituelles en identifiant les forces et les faiblesses de la personne pour répondre à ces besoins et lui permettre de s’adapter au stress au cours des différentes étapes de sa vie. (1) (2) Larousse, 2002, page 478. http:/www.legifrance.gouv.fr. (4) Lamarre, 2001, page 48. (1) Cours de l’ifsi Théodore Simon (3) D. Structure de la relation d’aide Une personne en besoin d’aide ; Un aidant qui sert de facilitateur ; La manière d’être de relation ; Le contexte, l’environnement dans lequel se déroule la situation. E. Processus de la relation d’aide en 4 phases selon HILDERGARDE PEPLAU 1. La phase d’orientation Cette phase permet d’identifier et d’évaluer les besoins du patient. (Celui-ci prend conscience que l’évaluation de sa situation va d’emblée l’impliquer dans le processus à venir). 2. La phase d’identification Clarifier les idées préconçues du patient à l’égard de l’infirmier(e) et des soins infirmiers, mais de l’infirmier(e) vis-à-vis du patient dans sa capacité à gérer son problème et dans les attentes qu’il a à son égard. 3. La phase d’exploitation Phase qui révèle des sentiments contradictoires chez le patient, entre son besoin de rester indépendant dans cette situation de " crise " et son besoin d’être indépendant après la guérison ou l’hospitalisation. 4. La phase de résolution Elle entraîne la libération progressive du patient dans sa capacité d’autonomie. D. Technique pour établir une bonne relation d’aide Empathie de la part de l’infirmier(e) ; Acceptation et respect du patient dans ses idées ; Authenticité ou congruence de la part de l’infirmier(e) ; Immédiateté de la relation d’aide. Une relation efficace peut aboutir à un changement ou être un porte ouverte vers un changement, en quelque sorte, une première étape positive. Les effets de la relation d’aide sont, en premier lieu, l’obtention d’un soulagement émotionnel, par la parole et l’expérience de l’écoute que fait le patient. Dans un second temps, le patient peut comprendre ce qui lui arrive. (1) La relation d’aide = échange = intéraction entre l’infirmier(e), le patient, chacun contribue à la satisfaction du besoin d’aide. La relation d’aide s’inscrit dans une approche de la personne dans sa globalisation. La relation d’aide : processus dynamique, synthèse de plusieurs processus. Dans la relation d’aide, la relation a un aspect principalement du soin apporté. La relation d’aide est exercée dans différents contextes par l’infirmier(e). L’écoute active une façon d’être dans la relation F. Conditions d’une bonne écoute L’authenticité, la consiliences ; L’acceptation inconditionnelle de l’autre, le respect chaleureux ; L’empathie. 1 Lamarre, 2001, page 49. Par ces phrases nous pouvons constater que la relation d’aide soignant/soigné est primordiale pour la bonne guérison du malade, sa reconstruction de son psychisme et la bonne poursuite de sa vie. C’est pour cela que j’ai voulu accentuer mon mémoire sur la relation d’aide. A travers les différentes réponses de mes questionnaires, je vais essayer de vous démontrer que pour les femmes atteintes du syndrome de MRKH, l’infirmier(e) peut développer beaucoup plus son rôle propre. Outil utilisé : C’est le questionnaire qui m’a paru être l’outil le plus adapté pour le bon développement de ma recherche et pour avoir un regard plus critique. J’ai choisi de faire un questionnaire comportant 19 questions ouvertes et fermées, afin de pouvoir faire une étude qualitative et comparative auprès des différentes catégories de populations interrogées. Lieux choisis pour effectuer mon enquête : J’ai déposé mes questionnaires dans différents lieux (service de gynécologie, association de malade touchée par le MRKH et sur internet). Grâce à ces divers endroits j’ai pu recueillir des informations concernant une population de différente région de la France. Ainsi, je pense que ma recherche est la plus approfondie que possible. La population choisie : Quatre types de populations ont été ciblés ; chaque population a été classée par tranches d’âge (groupe) : Les adolescentes (-de 15 ans à 20 ans) Les jeunes adultes (de 21 ans à 30 ans) Les adultes (de 31 ans à 40 ans) Les autres adultes (de 41 ans à + de 45 ans) Limites et obstacle de mon enquête : Les questionnaires m’ont permis de relater une multitude d’avis sur le sujet. De cette manière, mon analyse ne porte pas que sur un nombre de cas bien précis mais bien sûr, sur des avis différents. Au départ de mon travail, j’avais choisi de réaliser un questionnaire infirmier(e) mais hélas les différents services de gynécologie où je me suis adressée ne m’ont pas dit formellement que ce n’est pas possible, mais ils ont essayé de m’en dissuader. Ils m’ont expliqué qu’ils savent que la prise en charge psychologique, pour ces femmes, est un réel problème mais que les différentes psychologues, qui sont à leurs dispositions, ne sont pas formées pour cette pathologie. Mais à aucun moment ils m’ont parlé de l’équipe soignante qui devrait avoir les compétences requises pour établir une relation d’aide. Par contre, je n’ai rencontré aucun problème pour obtenir l’autorisation de distribuer mes questionnaires. En effet, j’ai obtenu un nombre suffisant de questionnaires (31) soit 5 à 10 questionnaires par groupe, pour pouvoir faire une analyse critique et pertinente. Après avoir réalisé un questionnaire test, je me suis aperçue que certaines questions étaient mal formulées donc j’ai retravaillé certaines de celles-ci. METHODOLOGIE Outil utilisé : C’est le questionnaire qui m’a paru être l’outil le plus adapté pour le bon développement de ma recherche et pour avoir un regard plus critique. J’ai choisi de faire un questionnaire comportant 23 questions ouvertes et fermées, afin de pouvoir faire une étude qualitative et comparative auprès des différentes catégories de populations interrogées. Lieux choisis pour effectuer mon enquête : J’ai déposé mes questionnaires dans différents lieux (service de gynécologie, association de malade touchée par le MRKH et sur internet). Grâce à ces divers endroits j’ai pu recueillir des informations concernant une population de différente région de la France. Ainsi, je pense que ma recherche est la plus approfondie que possible. La population choisie : Quatre types de populations ont été ciblés ; chaque population a été classée par tranches d’âge : Les adolescentes (-de 15 ans à 20 ans) Les jeunes adultes (de 21 ans à 30 ans) Les adultes (de 31 ans à 40 ans) Les autres adultes (de 41 ans à + de 45 ans) Limites et obstacle de mon enquête : Les questionnaires m’ont permis de relater une multitude d’avis sur le sujet. De cette manière, mon analyse ne porte pas que sur un nombre de cas bien précis mais bien sûr, sur des avis différents. Au départ de mon travail, j’avais choisi de réaliser un questionnaire infirmier(e) mais hélas les différents services de gynécologie où je me suis adressée ne m’ont pas dit formellement que ce n’est pas possible, mais ils ont essayé de m’en dissuader. Ils m’ont expliqué qu’ils savent que la prise en charge psychologique, pour ces femmes, est un réel problème mais que les différentes psychologues, qui sont à leurs dispositions, ne sont pas formées pour cette pathologie. Mais à aucun moment, ils m’ont parlé de l’équipe soignante qui devrait avoir les compétences requises pour établir une relation d’aide. Par contre, je n’ai rencontré aucun problème pour obtenir l’autorisation de distribuer mes questionnaires. En effet, j’ai obtenu un nombre suffisant de questionnaires (31) soit 5 à 10 questionnaires par groupe, pour pouvoir faire une analyse critique et pertinente. (Annexe VII). Question n°1 : Quel âge avez-vous ? Nombre de personnes interrogées 7 7 7 6 6 6 5 4 3 2 1 1 1 1 1 1 0 (-) de 15 ans 21 à 25 ans 31 à 35 ans 41 à 45 ans Sans reponse Tranche d'âges La population la plus atteinte est une population assez jeune. En effet, les catégories majoritaires sont celles des adolescentes et les jeunes adultes. Sur 31 personnes interrogées, 26 personnes ont entre de 15 et 35 ans soit 84 %. 1/3 à entre 15 et 25 ans, 1/3 à entre 26 et 35 ans. Nous pouvons déduire qu’avant 15 ans, il est trop tôt pour déceler ce genre de pathologie, ce qui implique le faible nombre de personnes. On observe le même constat pour la tranche des + de 36 ans car depuis la libération sexuelle de ces 10 dernières années les femmes sont plus suivies par le gynécologue. Question n°2 : Depuis combien de temps savez-vous que vous souffrez du mrkh ? 13% 48% 23% 16% (-) de 2ans de 2 à 5 ans de 5 à 7 ans (+) de 10 ans Même si la population est assez jeune, la majorité des personnes interrogées ont découvert qu’elles étaient porteuses du syndrome il y a + de 10, mais 23% d’entre eux l’ont découvert il y a – de 5 ans. Question n°3 : 80% Comment l’avez-vous découvert ? 71% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 13% 6% 10% 3% 3% 3% 6% 0% On Par le medecinDécouvert soit Par le Diagnostiqué Diriger vers un Après la Sans réponse traitant même gynécologue dès la médecin recherche naissance spécialiste d'autre problème constate qu’il y a que 13 % qui ont été détecté par le gynécologue. médical Il y a la quasi-totalité qui a découvert leur syndrome après avoir consulté leur médecin traitant. Donc on peut en conclure que les femmes atteintes du MRKH pensent que ce syndrome est du à un problème plus médical que gynécologique. Question n°4 : Qui et comment ont vous là annoncé ? Qui vous l'a appris? La patiente l'a demandé au médecin 1 14 Le médecin l'a annoncé à la patiente 8 Le médecin l'a annoncé aux parents Nombre de personnes 0 2 4 6 8 10 12 14 Comment le médecin vous l’a t’il annoncé ? Manière dont on vous l'a annoncé 1 Ne se souvient plus 2 Réponse mensongère faite à la patiente 1 Réponse abérante 13 Annoncé froidement et brutalement 0 2 4 6 8 10 12 14 On remarque que les patientes trouvent que la manière dont on leur a annoncé la maladie ne leur convient pas. On constate également que les médecins se déchargent sur les parents pour l’annonce du diagnostic à la victime. Question n°5 : Le diagnostic s’est fait en combien de temps ? (-) de 5 ans 13% (-) de 2 ans 19% Beaucoup (+) 3% (-) de 6 mois 65% Il y à 65 % des patientes qui ont découvert qu’elles souffrent du MRKH depuis – de 6 mois. Question n°6 : 20 Combien de temps après le diagnostic avez-vous pu mettre un nom sur votre syndrome ? 19 18 16 14 12 10 8 8 6 4 3 2 0 0 (-) de 6 mois (+) d'1 an (+) de 2 ans Beaucoup (+) Il semblerait qu’une fois le diagnostic fait, le syndrome est nommé de suite. Malheureusement il y à 8 personnes sur 31 qui ont attendu + de 5 ans pour le nommer. Question n°7 : Quelle(s) technique(s) utilisez-vous pour pallier à ce déficit ? Nombre de personnes 12 10 10 8 7 6 5 4 1 Techniques utilisées 2 2 2 1 1 1 1 0 La métho de de Dédo ublement Greffe cutanée Frank des petites lèvres Technique de La co lpo plastie La co lpo plastie Vecchietti sigmo ïdienne périto néale P as enco re déterminé Hyménecto mie Clivage avec po se de mandrin Ne sais pas Il n’y a pas réellement de méthode « miracle » pour pallier à ce déficit, la technique est propre à chaque individu. Question n°8 : Si vous avez subi une opération, quel était le temps de votre hospitalisation ? Temps d'hospitalisation 12 10 8 6 12 6 4 6 2 1 0 1 3 5 jours 7 jours 1 10 jours 1 14 jours 4 semaines Nombre de personnes 6 semaines 2 mois Personne pas hospitalisé Cela dépend réellement de l’individu et de la technique employée. Il y a aussi un facteur important qui est l’année de l’opération. On sait qu’aujourd’hui les hospitalisations sont de plus en plus courtes. Les questions 9, 10 et 11 ont été regroupées pour réaliser une analyse commune. Question n°9 : Est-ce que le médecin qui vous a annoncé le diagnostic, vous a soutenue au point de vue psychologique ? Oui 30% Non 70% Question n°10 : L’équipe soignante était-elle particulièrement attentive à votre état psychologique ? 7% 73% 20% Oui Non Personne pas concernée Question n°11 : Avez-vous été suivie par un psychologue de l’hôpital ? 84% 3% 13% Oui Non Personne pas concernée D’une manière générale que ce soit le médecin, l’équipe soignante ou le psychologue, les patientes estiment que l’état psychologique est délaissé. Question n°12 : 12 Si non, pourquoi ? Nombre de personnes 10 8 6 4 2 0 Réaction face au psychologue Pas assez confiance Pas envie Pas proposer Sans réponse On remarque que le suivi psychologique n’est pas systématiquement proposé alors qu’il le devrait. L’équipe soignante ne favorise pas cette démarche. Question n°13 D’après vous ont-ils mis en place une relation d’écoute, de soutien, de relation d’aide au niveau de votre mal-être (état psychologique) ? 10% 73% 17% Oui Non Sans réponse La majorité des personnes atteintes du MRKH (soit 73 %) pense qu’il n’y a pas de relation d’écoute, de soutien et de relation d’aide au niveau de l’équipe soignante et des psychologues de l’hôpital, quand il y en a un affecté. Pour une meilleure analyse les questions 14 et 15 ont été traité simultanément. Question n°14 Quelles remarques pouvez-vous faire au point de vue de l’attention que vous ont porté les infirmier(e)s ? Question n°15 Quelles suggestions pouvez-vous leur faire pour améliorer les futures hospitalisations des femmes atteintes du mrkh ? J’ai posé 2 questions ouvertes qui ne m’ont pas permis de réaliser de graphique, donc voici les réponses les plus répétitives à ces 2 questions : 50 % des infirmier(e)s sont désinvesti(e)s dans leur profession, à cause du manque de personnel ; Les patientes aimeraient que les infirmier(e)s ont une remise à niveau au point de vue du relationnel ; Lors de l’annonce du diagnostic, le médecin explique le syndrome avec un vocabulaire trop médical, la patiente ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive ; Une réponse est revenue beaucoup plus que les autres : il est vrai que savoir le diagnostic très tôt avant l’adolescence peut être très perturbant. Les jeunes filles sont hospitalisées dans un service d’enfant alors que les conséquences de cette hospitalisation sont des conséquences d’adolescente voir d’adultes (vie sexuelle, stérilité,…) Question n°16 Avez-vous pris la décision de fonder une famille avec des enfants ? 23 6 Oui Non Malgré la maladie, la vie reprend le dessus et ces femmes ont envie de s’en sortir et gardent espoir. Question n°17 Si oui, quel moyen avez-vous choisi ? Ne sais pas encore 17% L’adoption 46% La gestation par autrui 37% Il y 46 % pour l’adoption et 37 % pour la gestation par autrui. Ce graphique prouve que la femme même si elle ne peut enfanter, elle garde son instinct de maternité, à savoir d’élever un enfant. Pour se faire, elle milite pour faciliter l’adoption et légaliser la gestation par autrui. Question n°18 Connaissez-vous l’association MAIA ? Non 8% Oui 92% La renommée de l’association MAIA est conséquente puisque la majeure partie de personnes interrogées la connaisse. Question n°19 Si oui, comment ? Nombre de personnes 21 25 20 15 5 10 3 2 5 Découverte de M AIA 0 Sur conseils de Proposer par votre médecin des amis spécialiste Par Internet Ne peut pas répondre Vue que l’information du médecin est succincte, ces femmes qui sont demandeuses d’explications, effectuent des recherches via-internet. SYNTHESE D’un manière générale on constate que la pathologie est décelée assez tôt chez les jeunes (maintenant depuis 10 ans à peu près), cependant chez les + de 36 ans le phénomène est – flagrant. Au niveau psychologique que ce soit le médecin, l’équipe soignante ou le psychologue, la relation d’aide n’est pas bien établie. Il est vrai que lors de notre formation, l’empathie est un point primordial de la relation d’aide, mais cette empathie a trop été mise en avant, la place humaine a été reléguée. Ces professionnels manquent de diplomatie pour accompagner le patient. Pour traiter cette pathologie plusieurs méthodes existent, aucune n’est privilégiée. On remarque également que les femmes touchées par le MRKH ont besoin d’informations pour comprendre et accepter leur mal-être. A la suite de ce questionnaire on remarque que ces femmes désirent se battre et veulent garder une part de féminité, à savoir, materner et éduquer un enfant. CONCLUSION : Dans le cadre du syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser, aucune étude et démarche n’a été entreprise pour aider ces femmes à accepter leur état. Alors que, l’on peut estimer que ce syndrome touche en France, 3500 à 7500 femmes. Nous savons que beaucoup de pathologies gynécologiques font partie d’un réel problème de santé publique. Plusieurs plans ont été mis en action pour pallier à cela. Exemple « le plan cancer » pour assurer une meilleure prise en charge psychologique après diagnostic. Donc, nous pouvons rapprocher ce syndrome à une pathologique gynécologique « lambda ». Depuis une dizaine d’années, les répercutions psychologiques sont de plus en plus prises en compte ; cette recherche a permis d’approfondir sur le thème de la relation d’aide. Etablir une relation d’écoute est primordiale pour soutenir ces femmes et ce travail est peut être le début d’une nouvelle approche, que pourra organiser les équipes soignantes de gynécologie. Ce travail ne représente qu’une infime étape et demande à être poursuivi par l’évaluation des actions proposées. Dès mon premier questionnaire test, une remarque m’a été formulée sous forme de question : « Nous avons toutes choisies des métiers dans le relationnel et/ou dans la social : institutrice, psychologue, infirmière, assistante sociale, ... a votre avis pourquoi ? » Il m’a semblé intéressant d’aborder la question sur la profession. Donc à ce moment là, j’ai recontacté les personnes questionnées et j’ai intégré ce paramètre dans mon analyse. Je me suis aussi orientée vers l’association MAIA, qui a appuyée la sujétion qu’on m’avait faite en m’affirmant : qu’il y a 70% de ces femmes qui ont une profession relative à la relation d’aide. Les femmes ont été confrontées dans leur vie à fréquenter le milieu hospitalier et à demander une relation d’aide qui n’a pas été effectué . Donc, la plupart des personnes touchées par ce syndrome ont intégré une profession où la relation d’aide est essentielle pour palier à celle qu’elles n’ont pas eu. Les différents intervenants médicaux et paramédicaux ont été formés pour établir une relation d’aide. Nous savons que dans cette dernière, l’empathie est un facteur primordial. Mais cette empathie a été oubliée. Les patients ont constaté que l’infirmier(e) n’a pas eu de formation sur ce syndrome. Elles ont remarqué aussi qu’ils/elles ne connaissent pas les techniques entreprises donc sousestiment la partie « douleur et psychologique ». Ils/elles se focalisent sur le syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser, nom difficile à retenir et à prononcer, alors qu’ils/elles devraient l’aborder comme une mastectomie ou une hystérectomie. Nous savons que les atteintes de ce syndrome et de ces deux pathologies sont identiques (perturbation de l’image corporelle, processus inévitable d’une perte : deuil). Les patientes proposent pour améliorer les futures hospitalisations : Une formation tous les 5 ans sur la relation d’aide pour acquérir les nouvelles connaissances ; ainsi que l’évolution des processus d’adoption et de la gestation par autrui ; Plus de personnels pour que les infirmier(e)s soient plus à l’écoute, plus humaines donc plus disponibles ; Plus de dialogue avec la patiente pour expliquer comment elle peut devenir mère ; La réalisation d’une consultation individuelle et/ou familiale, une fois par mois par une infirmier(e), pour établir une relation d’écoute et de suivi ; Le syndrome doit être plus médiatisé, connu surtout par tous ; Rassurer les patientes sur leur sexualité, mais aussi le conjoint/conjointe s’il y a ; Ne pas soigner les femmes atteintes du syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser dans des services de maternité ; Elles désirent être considérées comme des véritables femmes ; A la fin de leurs hospitalisations, l’infirmier(e) doit être en mesure de proposer à la patiente des adresses d’association, de forum et de site d’internet ; Lors de l’hospitalisation, les patientes aimeraient que les infirmier(e)s organisent des réunions entre patientes atteintes du MRKH ; Il reste beaucoup de choses à faire dans ce domaine pour améliorer le suivi psychologique. Ce syndrome doit être connu par toute la population et en particulier par les étudiant(e)s infirmier(e)s et étudiant(e)s en médecine. Pourquoi une relation d’aide serait difficile à établir pour une pathologie gynécologie, moins connue et qui n’est pas abordée en cours, telle que le syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser ? Alors que d’autres pathologies gynécologiques sont traitées en cours, avec toutes les bases pour gérer ces paramètres. LIVRES : CHALIFOUR Jacques - L’intervention thérapeutique vol 2 stratégies d’intervention Gaëtan Morin, Montréal, 2000, 291 pages. JERONYMIDES Elisabeth - Elles aussi deviendront mères _ Des femmes qui se sentent stériles - Petite bibliothèque Payot, Paris, 2004, 178 pages. Docteur KERVASDOUE Anne - Questions de femmes - Odile Jacob, Paris, 1989, 650 pages. SALTER Mave - Altération de l’image corporelle _ le rôle de l’infirmière - InterEditions, 1992, 274 pages. BUHLER M. et PAPIERNIK E. - La Stérilité - Hermann, Paris, 1990. MANOUKIAN A. et MASSEBEUF A. - La relation soignant soigné - Lamarre, RueilMalmaison, 2001, 173 pages. DICTIONNAIRES, ENCYCLOPEDIES : LACROUX Jean-Pierre - Encyclopédie Hachette - Librairie Hachette, Paris, 1989, 14 tomes. Docteur MORINYves - Dictionnaire Petit Larousse de la médecine - Larousse, Montréal, 2002, 1087 pages. OUVRAGE : CAMUS Erick - Nouveaux cahiers de l’infirmière _ soins infirmiers en maternité et aux personnes atteintes d’affections gynécologiques - Masson, Paris, 2003, 278 pages. Docteur PAEZ Antonio - Connaître la sexualité humaine - Könemann, Barcelone, 2000, 171 pages. DOCUMENTS DE L’IFSI THEODORE SIMON : Extrait du Guide Pratique « Diagnostics infirmiers et interventions », 3ème édition SITE INTERNET : http://www.doctissimo.fr - La sexualité au féminin http://www.legifrance.gouv.fr - décret n° 2002-194 du 11 février 2002, J.O. n° 40 du 16 février 2002 http://www.maia-asso.org http://perso.wanadoo.fr/college-gyneco.cvl http://gfmer.ch/Cours/Amenorrhees_cause_uterovaginale.htm http://forum.medecine-medias.com AUTRES SOURCES DOCUMENTAIRES / Emission de télévision - Savoir Plus Santé _ Sexe, réparer les anomalies - France 2, Présenter par BROOMHEAD Laurent et AURENCHE Sophie projeté le 31 mai 2003. Emission de télévision - Ca Se Discute – France 2, présenter par DELARUE Jean-Luc. GAZETTE CAMBORIEUX Laure - Gazette de MAIA _ n° 9 - Avril 2006, 6 pages. ANNEXES ANNEXE IIII (II) Könemann, 2000, page 25 I I Masson, 2003, page 94 ANNEXE III ANNEXE IVIV (IV) Association MAIA, plaquette d’information destiné aux professionnels. ANNEXE V Physiologie de l’acte sexuel chez la femme Première phase Deuxième phase Troisième phase Quatrième phase II Cinquième phase II Könemann, 2000, page 123 ANNEXE VI Décret de compétence (VI) http:/www.legifrance.gouv.fr VI ANNEXE VII QUESTIONNAIRE Actuellement étudiante infirmière en 3ème, je réalise mon travail de fin d’étude sur le thème du SYNDROME DE MAYER ROKITANSKY KÜSTER HAUSER, plus précisément sur la prise en charge psychologique établi par l’infirmier(e). C’est dans ce cadre que je me permets de solliciter votre avis par le biais du questionnaire cidessous. Dans mes questions je nommerais le syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser le MRKH. Celui-ci est bien évidement anonyme, merci de bien vouloir y répondre : 1. Quel âge avez-vous ? - de 15 ans de 21 à 25 ans de 31 à 35 ans de 41 à 45 ans 2. Depuis combien de temps savez-vous que vous souffrez du mrkh ? - de 2 ans de 2 à 5 ans de 5 à 7 ans + de 10 ans 3. Comment l’avez-vous découvert ? Diagnostiqué dès la naissance Par le médecin traitant Diriger vers un médecin spécialiste Par le gynécologue Après la recherche d’autre problème médical Découvert soit même (Internet, revues, livre sur des anomalies gynécologique) Autres : ______________________________________________________________ 4. Qui et comment ont vous là annoncé ? 5. Le diagnostic s’est fait en combien de temps ? - de 6 mois - de 2 ans - de 5 ans beaucoup plus 6. Combien de temps après le diagnostic avez-vous pu mettre un nom sur votre syndrome ? - de 6 mois + d’1 an + de 2 ans beaucoup plus 7. Quelle(s) technique(s) utilisez-vous pour pallier à ce déficit ? La méthode de Frank. Dédoublement des petites lèvres. Greffe cutanée. Technique de Vecchietti. La colpoplastie sigmoïdienne. La colpoplastie péritonéale. Autres : ______________________________________________________________ 8. Si vous avez subi une opération, quel était le temps de votre hospitalisation ? 5 jours 7 jours 14 jours 1 mois Autres : 9. Est-ce que le médecin qui vous a annoncé le diagnostic, vous à soutenue au point de vu psychologique ? Oui Non 10. L’équipe soignante était-elle particulièrement attentive à votre état psychologique ? Oui Non 11. Avez-vous été suivie par un psychologue de l’hôpital ? Oui Non 12. Si non, pourquoi ? Pas assez confiance Pas envie 13. D’après vous ont-ils mis en place une relation d’écoute, de soutien, de relation d’aide au niveau de votre mal-être (état psychologique) ? Oui Non 14. Quelles remarques pouvez-vous faire au point de vue de l’attention que vous ont porté les infirmier(e)s ? 15. Quelles suggestions pouvez-vous leur faire pour améliorer les futures hospitalisations des femmes atteintes du mrkh ? 16. Avez-vous pris la décision de fonder une famille avec des enfants ? Oui Non 17. Si oui, quel moyen avez-vous choisi ? L’adoption La gestation par autrui 18. Connaissez-vous l’association MAIA ? Oui 19. Si oui, comment ? Sur conseils de votre médecin spécialiste. Mise en contact par des amis. Par Internet. Non Témoignage bouleversant Je te remercie de traiter de ce sujet car nous sommes tellement isolées, presque honteuses (enfin moi en tout cas) que je ne sais pas comment te dire combien ça me/nous touche quand quelqu’un s’intéresse à nous (pas seulement au niveau clinique mais aussi et surtout psychologique). Pour résumer mon parcours, je peux simplement te dire que j’ai porté la prothèse rigide en verre (d’abord avec des ficelles puis avec une gaine bien serrée) pendant 15 ans après mon opération. Ma vie affective a été très perturbée, je ne savais plus trop faire la différence entre « amour » affectif et « nécessité » médicale. Ma relation au corps aussi a été modifiée : je me suis très introvertie à l’adolescence à en rester des journées entières à m’isoler dans ma chambre, sans amis et sans en parler. J’ai développé une cyphose * car je me renfermais sur moi-même, ayant même peur des autres. J’ai été trahie, car on a dévoilé mon secret à d’autres personnes sans me demander mon avis et mon consentement. On m’a jugée comme une curiosité familiale . . . (cousines, tantes, copains des cousines à qui elles avaient raconté ma malformation par simple voyeurisme . . .). Vu que je portais cet attirail 24 heures sur 24, j’ai pensé de nombreuses fois au suicide. Mais j’ai tenu bon, je tiens encore bon. Depuis 4, 5 ans je suis libérée de la prothèse et fait des dilatations un soir sur deux (quand j’en ai encore le courage). J’ai été opérée à l’âge de 19 ans (1990) par le professeur qui n’était pas réputé pour ce genre d’opération. J’ai servi d’expérimentation et comme j’étais peu informée, j’ai fait totalement confiance. L’information ne circulait pas comme aujourd’hui sur internet que presque tout le monde a. Ce professeur ne m’avait jamais parlé de dilatations. A chaque visite je lui demandais : « estce qu’il y a une autre solution pour ne plus porter cette prothèse ? » et à chaque fois il me répondait « si, des rapport sexuels ». Ma relation à l’homme a été alors faussée. Je devenais dépendante de lui ou d’un objet. Puis je me rendais compte que même si j’avais un copain je devais quand même garder la prothèse jour et nuit car mon vagin se refermait. Mon vagin se refermait de plus en plus vite au fil des années. Les prothèses souples en mousse qu’on me proposait, mon corps les rejetaient. J’ai fait alors des crises répétitives de « grossesses nerveuse ». Tous les 2 à 3 jours, mon ventre se met à gonfler et beaucoup de personnes pensent que je suis enceinte. Mais quand ils me revoient le lendemain, je suis plate, très plate. Cela me rendait malade, je l’appelais « aérophagie ». . . Mme X. * : Déformation de la colonnes vertébrale, anormalement convexe en arrière.