Compte-rendu de la réunion de juin 2007

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Compte-rendu de la réunion de juin 2007
Compte-rendu Commission Afrique
CENTRAIDER - 2 juin 2007
COMMISSION AFRIQUE
TOURS, 2 juin 2007
« L’envoi de médicaments et la loi du 27 février 2007 :
Quel avenir pour les acteurs de la coopération
médico-pharmaceutique ? »
Intervenants : Serge Barbereau, ReMeD
Alain Buge, Pharmaciens Sans Frontières
Martine Charreau, Les blés du désert
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Cadrage de la journée
L’opportunité de traiter la problématique du don de médicament dans le cadre de la commission
Afrique permettait au réseau Centraider d’utiliser un champ de concertation suffisamment large afin de
rebondir sur l’actualité législative. Si la thématique du don de médicament concerne un espace beaucoup
plus large que le seul continent africain, la commission Afrique proposait une ouverture à toute structure
concernée par la thématique.
Le cadre légal actuel nous obligeait à avoir une approche moyen terme sur la question. En effet,
en tant que structure d’appui, de concertation, d’accompagnement et de formation, Centraider proposait
une journée de débat sur les moyens de continuer à garantir le droit à l’accès aux soins, les moyens pour
permettre aux structures locales (associations et collectivités) d’agir autrement que par l’envoi de
médicaments non utilisés.
La masse de contraintes qu’appelle la loi du 27 février 2007 interdisant la redistribution à but
solidaire ou humanitaire des médicaments non-utilisés (MNU) implique que l’on réfléchisse ensemble aux
techniques alternatives. Parce que la loi ne laisse que 18 mois pour « re-cadrer » l’action des associations
et des collectivités locales, il apparaissait nécessaire d’explorer des possibilités d’actions :
- de l’approvisionnement en médicaments génériques à la connaissance des exigences médicales par pays ;
- de l’approvisionnement des officines par l’achat d’essentiels génériques dans les centres de santé
communautaires au renforcement des capacités de recouvrement des coûts des officines de santé ;
- de la connaissance de la pharmacopée locale à l’aide à la protection de la biodiversité et au
développement de l’agriculture ;
- de la sensibilisation au développement à la prévention (eau, déchets, alimentation…)
Sans fermer le débat de fond sur le don de médicaments non-utilisés, nous avons voulu privilégier
une approche progressiste en proposant des alternatives aux MNU, en essayant de proposer des solutions,
démarche qu’il faudra nécessairement adopter dans le futur.
Il a été très vite convenu que la présentation des raisons pour lesquelles la loi interdit les envois
de MNU ne stigmatisait pas les acteurs régionaux (« petits acteurs ») mais plutôt les grandes structures de
coopération bilatérale ou multilatérale qui, par grande négligence, pénalisent aujourd’hui un grand
nombre d’associations qui ont pu faire un travail exemplaire avec des MNU. C’est pour comprendre, et
non stigmatiser, que nous aborderons les questions de l’inadaptation des MNU à certains contextes locaux.
Le débat à été relativement riche, nous nous bornerons à présenter les grandes lignes des
différentes présentations et les grandes lignes de débat évoquées pendant la journée.
D’hier à aujourd’hui : le traitement législatif du « recyclage » du médicament (Serge
Barbereau)
Le système de santé occidental, français plus particulièrement, obéit à des logiques de surconsommation, de confort, de gaspillage et de recyclage. Face à ce phénomène grandissant, un premier
texte, en 1992, oblige l’industrie pharmaceutique à éliminer les déchets d’emballages de médicaments.
Très vite, un système de récupération des médicaments non-utilisés a été mis en place par une loi de 18
janvier 1994 et la structure CYCLAMED a été créée. La récupération des MNU devait se faire par des
organismes à but non lucratif et sous la responsabilité d’un pharmacien. Les médicaments récoltés
pouvaient ainsi être distribués aux populations les plus démunies, en France et à l’international. Le
développement de cette forme de solidarité devait être accompagnée et organisée par un arsenal
administratif (décrets d’application et de cadrage) qui n’a jamais été mis en place, notamment au niveau
des conditions d’exportations, d’acheminement, de conditionnement des médicaments récoltés.
Ces initiatives, sur des apparences de solidarité et de générosité, révélaient un cynisme certain.
En effet, la création de CYCLAMED et les possibilités de distribution des médicaments non-utilisés aux
populations démunies permettaient aux industries pharmaceutiques d’atteindre les objectifs légaux qui
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leur incombaient sans payer de taxe pour non-respect des obligations légales (récupération, destruction
des déchets..). Cynisme politique et économique, les conséquences de ces pratiques se sont avérées
beaucoup plus larges :
- En Bosnie Herzégovine, en 1996, 17 000 T de médicaments étaient stockées car jugées localement
inutiles ou inutilisables. Même constat au Venezuela en 1999,
- Entre 1991 et 1996, sur 185 millions de boites envoyées en Croatie, le bilan est éloquent : composition
pharmacologique irrationnelle, médicaments périmés, inconnus, entamés, mal conditionnés, sans notices…
- En 1996, un incinérateur était envoyé à Mostar pour détruire des stocks de médicaments inutiles
- Plaintes de pays Africains, des médicaments envoyés en Europe de l’Est se retrouvés sur les marchés
africains…
De manière générale, on peut extraire de ces cas particuliers une suite d’arguments qui légitime
l’arrêt de l’envoi de MNU : Ne répond pas aux besoins réels locaux, Alimente un marché noir et illicite,
Court-circuite des projets locaux pérennes, Utilisation irrationnelle, Déficit de formation pour la vente et
les prescriptions…
Entre 1998 et 2000, l’ordre des pharmaciens émet des avis, conformes à ceux de l’OMS, qui
incitent l’arrêt des dons de médicaments antérieurement délivrés à des malades pour des raisons de
qualité, de traçabilité et de dangerosité. Pour toutes ces raisons (liste non exhaustive) le législateur
français à conformer son droit national avec les directives de l’OMS, elles mêmes relayées par le droit
européen.
Processus inéluctable, dû aux écarts de comportements de structures volumineuses et d’intérêts
commerciaux particuliers, l’arrêt des MNU se place dans le débat beaucoup plus complexe de la solidarité.
Ce sont, parmi les MNU, un nombre non négligeable de médicaments qui seront détruits (nouvelle
compétence de Cyclamed) qui pourraient toutefois servir à d’autres populations. Est-ce un comportement
solidaire ? S’il ne parait pas en apparence, cette disposition permet de rentrer dans l’adage « aidez-nous
à nous passer de l’aide » et de développer des outils cohérents pour promouvoir l’accès aux soins. Nous
rentrons alors dans une théorie de l’interculturalité (certes distante des réalités de terrain) qui nous
oblige à aider des populations à définir leur propre système de santé, prenant en compte toutes les
composantes sociologiques, économiques et physiologiques indispensables pour garantir une organisation
plus proche des réalités. Créer un système est plus logique que d’exporter le notre qui, force est de
constater, n’est pas un modèle de réussite !
Regard d’un médecin : médecine, médicaments et interculturalité (Martine Charreau)
L’intervention de Martine Charreau, médecin et présidente de l’association « Les blés du
dessert », a apporté un éclairage précis sur l’impact de la consommation de médicaments dans les pays du
Sud. On pourrait même parler de médicaments et interculturalité pour restituer les propos de Mme
Charreau.
Outre la constatation sur le terrain de l’inadaptation de certains médicaments aux problèmes
locaux, outre la constatation du développement d’un marché noir due à la représentation marchande que
le médicament véhicule… le regard de médecin va un peu plus loin que le seul envoi de MNU. En effet, les
pratiques médicales, africaines notamment, si on pouvait les comparer à la médecine française,
enregistreraient un retard de 3 générations. Le décalage entre la pratique médicale et les traitements
« importés » ne permet pas de faire de réels diagnostics puisque tel médicament est donné pour tel
symptôme. Cet état de fait, surtout dans les zones les plus reculées, crée deux niveaux de soins : le soin
médical appelant ses propres remèdes et le soin médicamenteux appelant la seule vigilance des
pharmaciens.
L’envoi de médicaments, MNU ou autres, crée des micro-réactions en chaîne qui ont pu être
constatées sur le terrain. La simple injection d’acide acéthylsalicylique (paracétamol) accélère le
développement d’ulcères sur des patients fragilisés par les conditions de vie imposées par leur
environnement. Plus grave encore, les systèmes immunitaires sont différents d’une zone géographique à
une autre parce que les organismes développent des protections adaptées à leur environnement. Les
médicaments que l’on fabrique se calquent sur la physionomie de notre système immunitaire, ils évoluent
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en fonction de l’évolution des microbes. Ainsi, en France, nous sommes à la troisième génération
d’antibiotiques, de par notre dépendance à ce type de médicaments, alors qu’en Afrique, des premières
générations suffiraient à éliminer des microbes bénins. Par conséquent, l’absorption d’antibiotiques de
troisième génération détériore des bactéries propres à protéger des patients de certaines infections (due
à la consommation d’eaux non-traitées par exemple), provoque d’autres maladies…on rentrerait ainsi dans
un cercle vicieux inauguré par un antibiotique.
Ces micro-phénomènes relevés par Mme Charreau pose la délicate question du médicament et de
l’interculturalité.
L’expérience de Pharmaciens Sans Frontières (Alain Buge)
La réflexion sur les MNU et le don de médicaments de manière générale, n’est pas récente chez
PSF. Le passage du « tout MNU » au « tout MEG » ne sait pas fait du jour au lendemain, mais est le résultat
d’un long processus de réflexions et de constats. Les exemples ayant pesés sur cette décision, comme
présentés en première partie, ne manquent pas : marché noir provoqué par les dons compromettant
lourdement le développement d’une politique de santé efficace conforme au souhait de chaque pays,
perversité de la dépendance aux dons, inadaptation de nos médicaments (médicaments de confort,
notices non traduites, méconnaissance des médicaments envoyés, manque de formation des pharmaciens
locaux…)
PSF a officiellement mis fin à l’utilisation des MNU en Mars 2000. Mais bien avant cette date, l’ONG, en
appliquant sans restriction les principes directeurs du don émis par l’OMS, a fortement milité pour
stopper l’envoi des MNU.
En contrepartie, le Mouvement a facilité, avec les partenaires, locaux la mise en place d’une
politique de santé pérenne en promouvant l’utilisation des Médicaments Essentiels et le développement
de centrales d’achat locales, en encourageant et facilitant le développement de centres de santé
communautaires, en créant des outils et des méthodes permettant à ces derniers le recouvrement de
leurs coûts, en militant pour que les médicaments soient accessibles partout et pour tous.
Analyse des voies alternatives à l’envoi de médicaments
ªLe médicament essentiel générique (MEG) et politique de santé
La chaîne de don, parce qu’elle induit des phénomènes de dépendance, d’attente et de
consommation irrationnelle de médicaments, compromet de manière certaines les volontés locales de
construire des politiques de santé pouvant s’inscrire sur du long terme. Aucun pays, quel qu’il soit, aussi
riche soit-il, ne peut distribuer gratuitement des médicaments. C’est pourtant ce que l’acte du don
implique puisqu’il « habitue » des populations à se soigner gratuitement – et mal !
Afin de rentrer dans des logiques plus rationnelles, les Etats du Sud mettent en place et
développent, tant bien que mal, des systèmes d’achat et de vente de médicaments essentiels génériques.
C’est l’initiative de Bamako, en 1987, qui a regroupé l’ensemble des ministres africains de la santé, qui a
privilégié cette forme d’action pour accéder à la santé primaire.
Pourquoi essentiels ? Car ils répondent aux besoins les plus fréquemment exprimés. Pourquoi
génériques ? Car ils sont moins chers. Pour le cas de la Guinée, on note une volonté certaine de mettre en
place une politique de santé efficace et sur le long terme. Evidemment, les applications de terrain de
cette politique ne sont pas parfaites et c’est un créneau sur lequel les associations ou collectivités locales
peuvent se greffer, notamment au niveau des soins primaires. Les besoins sont définis, les médicaments
accessibles, le déficit opérationnel incombe essentiellement au manque de formation des gestionnaires
des centres de santé primaires qui ne gèrent pourtant que très peu de molécules par rapport à ce qui est
défini par les autorités ministérielles. Ci-dessous le schéma de la politique de santé en Guinée :
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Ministère de
la Santé
Etablissements
nationaux
spécialisés 300/400 molécules
Soins
secondaires
et tertiaires
Hôpitaux universitaires
250 molécules
Services Santé et hôpitaux districts
120/130 molécules
Centre Santé Communautaire - 50 molécules
Système
rural à
3 niveaux
de soins
primaires
Dispensaire Communautaire et poste village - 30 molécules
Unité Sanitaire de Base - 14 molécules
Le don pourrait s’intégrer dans les systèmes d’organisation ruraux mais, comme présenté plus
haut, le don ne permet pas de rentrer dans des logiques culturelles de recouvrement des coûts d’une
officine de santé, ce vers quoi doit quand même tendre tout centre de santé. Il semblerait plus logique de
développer des formations sur l’achat, la vente, la rationalisation des prescriptions, la meilleure
connaissance des effets de chaque molécule, des capacités de diagnostic… pour que le médicament soit
donné à bon escient et pour que son utilisation soit rationnelle. Evidemment, il faut participer au
lancement du centre de santé en donnant les moyens manquant pour proposer cette formation et pour
permettre de disposer d’un stock de médicaments suffisant. Si ces centres de santé sont suffisamment
opérationnels et couvrent un territoire suffisamment large, n’importe quel acteur pourra par la suite
développer des projets ayant trait à la santé en se procurant les médicaments de la Liste Nationale des
Médicaments Essentiels.
Mais force est de constater que ce travail appelle un suivi régulier et fort, que la généralisation
des centres de santé n’abolira pas nécessairement le marché noir, que la capacité d’achat de
médicaments pour n’importe quelle famille africaine reste limitée
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Règles générales pour une action efficace
Si les associations veulent participer à l’approvisionnement en produits médico-pharmaceutiques,
elles doivent respecter les règles de l’OMS, les listes de médicaments essentiels de l’OMS et/ou du pays
d’intervention si le pays en possède une, se conformer aux besoins du centre et aux stocks existants ainsi
que tenir compte des dates de péremption. Le renforcement des capacités de gestion des centres de santé
suppose une formation spécifique qui ne peut s’improviser, il s’agit là aussi d’une voie d’action qui
s’intègre dans une logique d’ensemble à long terme.
Les médicaments essentiels, qu’est ce que c’est? Ce sont les médicaments qui satisfont aux besoins de
la majorité de la population en matière de soins de santé selon l’OMS depuis 1977. La sélection des
médicaments essentiels est un processus continu qui doit tenir compte des changements de la situation
épidémiologique et de l’évolution des priorités sanitaire dans chaque pays, ainsi que des progrès de la
thérapeutique.
Liste de médicaments essentiels de l’OMS 2007 http://www.remed.org/FRENCH_EML15.pdf
Liste de médicaments essentiels par pays
http://www.remed.org/html/liste_medicaments_essentiels.html
ªLes outils de prévention et de sensibilisation
Nous avons étudié techniquement quelques outils permettant de garantir le développement de
politiques de santé locale et la nécessité de faire en sorte que les populations et les autorités locales
s’approprient ces problématiques. L’appropriation des enjeux de la santé publique par les populations
locales est un préalable nécessaire à la construction de systèmes d’organisation adaptés, elle permet aussi
de ne pas tomber dans le piège récurrent du marché noir, attractif car moins cher mais de qualité
douteuse.
En cela, les outils de préventions et de sensibilisation sont essentiels afin d’accompagner tout
changement structurel, surtout quand il s’agit du domaine sanitaire. La prévention et la sensibilisation ne
sont pas propres aux pays du Sud, l’exemple de la campagne sur la consommation des antibiotiques en
France révèle que chaque culture a besoin de ces outils. La différence réside toutefois dans les enjeux. Le
besoin de sensibilisation est plus essentiel en Afrique puisque les problématiques de santé sont plus
délicates qu’en France.
ƒ La sensibilisation
Il semble nécessaire d’accompagner de manière durable les initiatives ayant trait à la création ou au
renforcement de politiques de santé. La sensibilisation, parce qu’elle est un outil de légitimation et de
fortification, fait partie intégrante de la politique mise en place. Il s’agit en l’occurrence de faire passer
un message fort : celui de consulter des médecins, d’acheter des médicaments dans des pharmacies, de
ne pas consommer de manière inconsidérée… Voici deux exemples de campagnes de sensibilisation.
Les campagnes de sensibilisation doivent prendre en compte un certain nombre d’éléments culturels afin
que le message que l’on veut véhiculer ait un impact (langue, façon de s’exprimer, zones
multiculturelles…). Toutefois la sensibilisation peut se faire par d’autres moyens que des affiches : dans
les écoles, auprès des associations de femmes, en parlant à ses partenaires…
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ƒ La prévention
Si la sensibilisation est un élément structurant dans les politiques de santé, faut-il être complet dans
la démarche d’accompagnement en proposant des outils de prévention. Gardons en mémoire que la
prévention est encore le meilleur moyen pour ne pas être confronté aux problématiques des
médicaments, c’est aussi le moyen de faire des économies, un moyen pour apprendre des gestes
élémentaires.
La prévention doit alors toucher, comme la sensibilisation, le plus grand nombre, soit par le biais
d’affiche soit par le biais d’actions isolées entre deux partenaires en état de coopération. On a pu
remarquer que les modes de vie et de consommation influaient lourdement sur la santé. Déchets,
propreté des aliments, traitement de l’eau, séparation des hommes et des animaux, hygiène…. Il s’agit de
faire un travail de fond permettant de changer les représentations culturelles que ces secteurs engendrent
(ex : à Mopti, Mali, les déchets sont utilisés comme remblais pour empêcher les inondations pendant
l’hivernage) et en proposant des moyens pour améliorer ces conditions de vies (ramassage des déchets,
création de parcs pour les animaux, pastilles de javel pour l’eau…). Le seul fait de développer une
agriculture diverse et riche (légumes, fruits) permet, presque mathématiquement, de redonner un capital
vitamine suffisant à des organismes atteints par des carences. Ce capital vitamine renforce les capacités
de protection contre des infections souvent majeures.
ªLa pharmacopée traditionnelle
La pharmacopée locale traditionnelle peut constituer
une autre forme d’alternative à l’envoi de
médicaments. Les techniques médicales locales et les
traitements par les plantes permettent de guérir
certaines maladies. Il parait nécessaire, dans le cadre
d’un montage de projet dans ce domaine, de mesurer à
priori l’efficacité des plantes et des techniques
utilisées, de voir quelles pathologies sont traitées, de
combler ce qui n’est pas guéri par d’autres techniques…
Cette pharmacopée à l’avantage de respecter les
techniques médicales locales, de prolonger des
traditions, de proposer une médecine adaptée aux
spécificités culturelles.
La médecine par les plantes oblige les acteurs coopérants à bien connaître les propriétés de
chaque plante et les possibles effets secondaires qu’elles peuvent produire en cas de maladie
préexistante. Dans l’hypothèse d’une coopération dans ce domaine, il est possible que le but soit de
développer des traitements par les plantes. Faut-il ainsi créer des conditions propres à garantir la culture
des plantes, et ainsi œuvrer pour la biodiversité ?
Règles générales pour une action efficace
Les associations pourraient avoir pour ligne de conduite : la prévention (moustiquaires), la
sensibilisation des populations au respect des règles d’hygiène et à l’intérêt présenté par leur Centre de
Santé, en facilitant par exemple son accès aux plus démunis par la création de micro-économies (zone
maraîchères ou petits jardins, culture de plantes traditionnelles). Ce type d’action pragmatique permet
de construire un environnement favorable au développement d’un système pérenne, solide et efficace de
santé publique.
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CONCLUSION
Evidemment, les alternatives à l’envoi de MNU ne sont pas toutes directement liées à la santé…et
nombre d’associations ne possèdent pas les capacités nécessaires pour œuvrer dans le domaine agricole
par exemple. Si elles se sont engagées dans le domaine de la santé, c’est probablement qu’elles avaient
des compétences en la matière. Ces pistes là ne peuvent pas être des initiatives isolées puisqu’elles
proposent d’agir sur des grands ensembles. Ces perspectives obligent les acteurs locaux (associations,
collectivités locales, établissements publics voire industries pharmaceutiques..) à travailler ensemble,
à définir ce que chacun peut créer pour le projet… pour que les efforts de chacun aillent dans le
même sens : créer un système de santé adapté localement et efficace.
Principes directeurs du don de médicaments
La loi interdit d’envoyer des MNU, elle n’interdit pas d’envoyer des médicaments. Il est fort
probable que nombre d’acteurs continuent à faire du don de médicaments, achetés en France ou dans le
pays d’intervention. Dans ce cas là, quelques règles de base sont à prendre en considération.
1- médicaments répondant à des besoins exprimés et adaptés à l'épidémiologie locale
2- médicaments appartenant à la liste médicaments essentiels
3- présentation, dosage, formes analogues aux médicaments habituellement utilisés
4- sources d’achats fiables
5- pas de MNU
6- 1 an minimum avant la date péremption
7- étiquetage minimal (DCI) en langue comprise localement
8- conditionnés en tenant compte des règles de conservation de certains médicaments
9- règles de colisage ad hoc
10- bénéficiaires prévenus à l'avance
11- déclaration de valeur au prix de gros générique
12- coûts de transport et entreposage à charge du donateur sauf accord contraire.
Quelques outils pour continuer à agir…
Dans des cas précis, des kits de 1ère urgence dont le contenu a été défini par l’OMS et ses
partenaires sont fournis par des centrales spécialisées en médicaments essentiels. Chaque kit contient le
nécessaire pour soigner 10 000 personnes pendant 3 mois. Dans un cadre de post-urgence, il convient de
vérifier auprès des comités de coordination et du Ministère de la santé, quels sont les médicaments
habituellement utilisés par les professionnels de santé du pays et quels sont leurs fournisseurs afin de ne
pas introduire des médicaments inconnus des médecins, infirmiers et patients.
A consulter …
Centrale Humanitaire Médico Pharmaceutique (Clermont-Ferrand) http://www.chmp.org/
Centrales d’achat africaines http://www.remed.org/html/centrales_d_achat__afrique.html
L’Association des centrales d’achats des médicaments essentiels ACAME
Aicha Guindo Yattassaye, PPM Pharmacie Populaire du Mali, Avenue Moussa Travelé BP 277 Bamako,
Tel. : (223) 222 50 59/222 50 93 Fax : (223) 222 90 34 mail : [email protected]
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A lire…
MALLART GUIMERA Louis
Médecine et pharmacopée Evuzok
Nanterre, Société d'ethnologie, 1977
Premiers résultats d'une recherche portant sur les représentations
religieuses et magiques chez les Evuzok du sud Cameroun (groupe Béti)
s'articulant avec les concepts de maladie et de guérison (recherche
menée en 1969-70 sous la direction de Denise Paulme). Avec la
présentation d'un long cahier de recettes d'un guérisseur Evuzok (original
reproduit en annexe III).
Disponible chez l'éditeur prix public France 15,00 €
Revue « Santé Tropicale »
Extrait –« Le Rwanda prône l'objectif de " l'A.C.A.M.E. " : les médicaments génériques d'abord !
Au Rwanda comme dans divers autres pays en voie de développement, on enregistre un désordre dans le
domaine de la distribution des médicaments : vente illégale, automédication, etc.
Malgré les mesures strictes du gouvernement rwandais à travers le ministère de la santé, et les cris tous
azimuts, nous rencontrons encore des boutiques transformées en " comptoirs pharmaceutiques " partout.
Ceci continue à encourager les mauvaises habitudes d'automédication et toutes les conséquences qui en
découlent.
Une autre habitude qui favorise l'automédication au Rwanda c'est la livraison des médicaments sans
prescription médicale, une habitude commune à presque tous les comptoirs pharmaceutiques agréés.
Certains agents des ces comptoirs s'arrogent même le droit de faire des consultations médicales dans leurs
comptoirs, allant ainsi bien au delà des conseils médicaux que tout pharmacien est obligé de dispenser.
Parmi les médicaments qui font l'objet d'un commerce illégal nous citons entre autres les corticoïdes
connus sous le nom de "cosmétiques" : Diprosalic®, Betneval®, etc. A coté de ce désordre, un problème
épineux d'accès aux soins de santé sévit au Rwanda.
Proposer des médicaments efficaces à prix abordable est donc l'un des moyens de résoudre le
problème d'accès aux soins de santé et de décourager ces pratiques d'automédication.
C'est dans cette optique qu'une cinquième assemblée Générale de l'Association africaine des Centrales
d'Achat de Médicaments Essentiels Génériques (ACAME) s'est tenue au Rwanda du 03 au 07 juin 2002. Pour
les préparatifs, la CAMERWA (Centrale d'Achat de Médicaments Essentiels au Rwanda) a tenu le 17 avril
2002, une conférence de presse avec des journalistes tant de presse publique que privée à son siège à
Kacyiru. Dans son entretien avec la presse, le Directeur de la CAMERWA, M. Ernest RWAGASANA a rappelé
les efforts du gouvernement rwandais dans la promotion des médicaments génériques, à travers la
CAMERWA.
Pour ceux qui ne le savent pas, l'ACAME a été créée le 19 juillet 1996 par les responsables des Centrales
d'Achat de Médicaments Essentiels Génériques de cinq pays : Le Burkina Faso, représenté par M. POTHIN
PODA, le Mali représenté par M. MOHAMED DICKO, le Niger, représenté par M. MAHAMANE SEKOU, le
Sénégal par M. MAMADOU N'GOM et le Tchad par M. SALIM HASSANE.. Le Siège de l'Association est à
Ouagadougou.
Cette cinquième assemblée s'est révélée particulière : le premier thème à étudier a été "la
disponibilisation des antirétroviraux génériques à moindre coût ".
Ensuite cette assemblée a réuni 17 directeurs des centrales d'achats venant de 16 pays membre, 16
directeurs de la pharmacie et du médicament et autres directeurs du domaine qui ont bien voulu
participer surtout ceux des pays voisins sans oublier d'autres partenaires des centrales d'achats
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(Organisations bi ou multilatérales, fournisseurs, surtout ceux qui représentaient les firmes
pharmaceutiques productrices des antirétroviraux génériques,...).
Les conclusions intéressantes de cette réunion peuvent être consultées auprès de la CAMERWA en
attendant l'autorisation de les mettre en ligne sur le web.
>par Marc TWAGIRUMUKIZA »
www.santetropicale.com
Nous remercions tous les participants à ce débat sur un sujet de fond et d’actualité, et en particulier
tous les intervenants qui ont tour à tour, livré leurs expériences de terrain et matières à réflexion.
Nous déplorons cependant, l’absence de « Pharmacie Internationale » et de « Tulipe », deux
associations de terrain dont la contribution aurait pourtant été très utile !
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Participants à la journée
Nom
Structure
Mail
Tel
Frédéric Tricot
Centraider
[email protected]
02 54 80 23 09
Sylvain Davila
Centraider
[email protected]
02 54 80 23 09
[email protected]
06 87 08 35 21
[email protected]
02 47 27 75 28
[email protected]
04 73 36 64 11
[email protected]
02 47 28 92 62
[email protected]
06 25 75 12 64
[email protected]
02 47 65 72 07
[email protected]
02 47 51 05 71
[email protected]
06 73 18 70 73
[email protected]
02 54 97 51 29
Les blés du désert
Martine Charreau
Alain Buge
Pharmaciens sans
frontières
Serge Barbereau
ReMED
Jean-Claude Marquet
GREF
Lucie Velasco
JAV
Philippe Neveux
Roger Gaudaire
Pharmaciens Sans
frontières
Mission enfants
2000
Thiedel Camara
Dunia Solidarité
Chantal Gauthier
NIRINA
Yolaine Galopin
Yvette Gamana
NIRINA
Aide au
développement des
pygmées de
Centrafrique
[email protected]
06 22 25 27 09
02 38 80 07 58
Pierre Mélot
Mairie de Gien
[email protected]
02 38 29 80 00
Marie Claude Bolzon
Réseau Afrique 37
[email protected]
02 47 27 43 28
[email protected]
[email protected]
02 47 20 39 90
[email protected]
02 47 66 42 46
Association
Jean Claude Borderon prévention
information
conseils pour les
maladies
infectieuses
Mamadou Touré
Association Utile
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Elisabeth Germain-Le
Garrec
Afrique 37
Amis de Nafadji
Paul Destruel
Afrique 37
Amis de
Messaména
Annette Deketlaere
Entente Gien Cameruon
Sylvie Moussanang
ADIBE
02 47 64 43 02
Madeleine Thiennet
ADIBE
02 47 61 63 88
Marie Claude Saunier
UTILE
02 47 39 60 66
Liliane Tolinoret
NIRINA
Nasatalina Mobiri
Aide au
développement des
pygmées de
Centrafrique
Maryse Menanteau
Amis de Nafadji
Francis Menanteau
Amis de Nafadji
Maryvonne Courcoux
Berry Faso
Tourraine
Daniel Auclert
Berry Faso
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