EddiE CoChran
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EddiE CoChran
Rock VIII 023 – Par Rémi Forsans www.7skymagazine.ch Eddie Cochran L’homme qui fit le rockabilly Le 16 avril 1960, alors que nous sommes en pleine tornade rock’n’roll, un taxi londonien s’encastre dans un réverbère près de Chippenham. Cet accident, en apparence anodin, est pourtant un drame pour la jeune scène rock déjà endeuillée par la disparition de Buddy Holly un an auparavant. Dans ce taxi se trouvaient alors Gene Vincent, Eddie Cochran et sa fiancée Sharon Sheeley. Eddie est transporté à l’hôpital dans un état grave. Il meurt le lendemain, à peine âgé de 21 ans. Gene et Sharon lui survivront. Le rock’n’roll perd l’une de ses plus illustres figures et Elvis perd son principal concurrent. Quand j’ai découvert l’existence d’Eddie Cochran, je n’en revenais pas. Cette voix si particulière et ce style si personnel m’ont même fait douter du choix de mon idole d’adolescence. Cette courte vie, tant comparable à celle de James Dean, m’impressionnait. Disparaître à 21 ans et laisser une telle empreinte dans la musique moderne… Whaou ! Le destin du jeune Eddie était de vivre vite et de mourir jeune… Né en 1938 dans le Minnesota, le jeune Cochran est issu d’un foyer modeste. De santé fragile, le jeune homme s’installe ensuite avec sa famille à Bell Gardens près de Los Angeles. Alors qu’il est très jeune, son frère Bill lui apprend les fondamentaux de la guitare puis, en 1951, alors lycéen, Eddie fonde un groupe avec des amis et évolue sur la scène locale. En 1954, le baccalauréat en poche, il rencontre le chanteur de country Hank Cochran qui lui propose de l’accompagner. Il arrête ses études et les deux chanteurs partent en tournée sous le nom des Cochran Brothers. Leur succès s’accroît. C’est à partir de 1956 que le duo plonge dans le rock’n’roll alors en pleine explosion musicale après l’arrivée d’Elvis. Puis en juillet de la même année, Eddie se lance seul. Il joue avec une guitare Gretsch 6120 modifiée par ses soins. le son est agressif, alternatif, unique. Hasard du destin, au même moment il est demandé par le producteur Boris Petroff pour interpréter une chanson dans le film La Blonde et moi avec Jayne Mansfield. Le 14 août 1956, il joue et chante Twenty Flight Rock dans le studio hollywoodien Fox. Sa prestation (à voir sur Youtube !) est tout simplement énorme et brutale. Son style s’impose, sa véritable carrière démarre, il a 18 ans. Ce style unique prendra pour nom le rockabilly. Il inspirera le mouvement punk rock par la suite mais sera sans nul doute une préfiguration du © All rights reserved hard rock avec ses riffs inconnus jusqu’alors. Le 8 septembre il signe avec sa première maison de disques, Liberty. Parallèlement à sa carrière musicale, Eddie reste attiré par le cinéma et joue dans Untamed Youth. Son premier classement dans les charts, il l’obtient avec Sittin’ In the Balcony. En 1957, à peine sorti de l’adolescence, il réalise le premier et seul album de sa courte vie. Singin’ to my Baby. A partir d’octobre 1957, en pleine possession de ses moyens, il entame une tournée avec Gene Vincent (Be Bop a Lula), Alis Lesley et Little Richard… qui d’ailleurs quittera cette tournée pour devenir pasteur. En 1958, deux ans avant sa disparition, Eddie sort Summertime Blues et C’mon Everybody. Le son de la guitare d’Eddie explose carrément et ces deux morceaux deviendront des hymnes du rock’n’roll, de façon indélébile. Eddie réapparaît dans le film Go Johnny Go en 1959. Buddy Holly, Ritchie Valens et The Big Bopper disparaissent dans un accident d’avion. Il est inconsolable. Durant l’été 59 il sort Somethin’ Else toujours dans ce style si pur, rageur, si endiablé, avec ce look de jeune premier à qui il ne faut pas se fier… Un must, une leçon de riff qui, à n’en pas douter, fera germer l’inspiration dans la tête de Sid Vicious ou bien même Angus Young. Début 1960, Eddie et Gene Vincent participent à un show en Angleterre et cartonnent auprès des teenagers. Leur influence sur la scène anglaise sera d’ailleurs très forte. Puis le 16 avril, Eddie, Gene et Sharon prennent ce taxi… A n’en pas douter, le destin du jeune Eddie était de vivre vite et de mourir jeune… Carrière éclair, succès éternel. www.eddiecochran.info