Schéma directeur pour l`aménagement éolien à l`intérieur et autour

Transcription

Schéma directeur pour l`aménagement éolien à l`intérieur et autour
Groupement d’Intérêt
Public de préfiguration
du Parc National
Parcs Nationaux
France
de
Schéma directeur
pour l’aménagement éolien
à l’intérieur et autour
du périmètre d’intervention du
GIP PN ECB
& Application aux
Parcs nationaux
Ce document a été réalisé par
Chef de projet
Mirham BLIN - ingénieur paysagiste
Contributeurs
Valentin DURINCK, Jérémi BERTHIER - géomaticiens (analyses spatiales sous SIG - OFFICE NATIONAL DES FORêts)
Julien SOUFFLOT - technicien (volet avifaunistique - LIGUE POUR LA PROTECTION DES OISEAUX)
Sous la responsabilité du GIP PN ECB (Christophe GALLEMANT, Directeur)
Ce document a été soumis à un comité technique regroupant notamment :
la DDT (Véronique GENEVEY, François-Xavier DESCHERVOIS)
les Parcs Nationaux de France (Bernard PATIN, Directeur - Adjoint)
Crédits photographiques : Office National des Forêts © - Mirham BLIN
Photographie de couverture : éolienne du parc éolien de Langres Sud
Cahier de recommandations relatif aux PNF
IV.3. Le Contexte éolien des Parcs nationaux
IV.3.1. E n
métropole ...
En vertu de leurs positions contrastées dans le territoire français, les Parcs nationaux ne disposent pas d’un gisement éolien homogène.
Même si l’évaluation du gisement éolien des secteurs montagneux nécessite des études spécifiques, les tendances générales illustrées par la Figure 106 ci-dessous permettent d’individualiser
certains contextes en métropole:
Ces tendances générales sont aujourd’hui reflétées par l’expression de la dynamique de la filière
éolienne (Cf. Figure 107 ci-contre).
Ainsi, parmi les onze parcs nationaux créés ou projetés (les Parcs nationaux de la Guadeloupe, de
la Réunion et de Guyane ont été examinés) trois sont soumis aux enjeux inhérents à la proximité
de parcs éoliens :
▪ ▪ le parc national des écrins ;
▪ ▪ le parc national des Cévennes ;
▪ ▪ le projet de parc national des Calanques.
▪ ▪ les Parcs alpins (Vanoise, Écrins et Mercantour) et pyrénéen sont a priori dotés du plus
faible gisement éolien de France métropolitaine ;
▪ ▪ le projet de Parc national de forêt feuillue de plaine dispose d’un gisement éolien faible
à modéré ;
▪ ▪ le Parc cévenol bénéficie d’un gisement éolien modéré à assez important ;
▪ ▪ les Parcs littoraux de Port-Cros et des Calanques (en projet), concernent des territoires
comptant parmi les plus ventés de France (enjeux vis-à-vis de l’éolien on- et offshore).
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Figure 106 : carte de position des Parcs nationaux de France métropolitaine par rapport au gisement éolien
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
Figure 107 : position des parcs éoliens existants ou projetés par rapport aux Parcs nationaux de France (M. BLIN d’après TheWindPower.net)
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
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Cahier de recommandations relatif aux PNF
Parc national des Écrins
▪ ▪ Caractéristiques du parc éolien
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Contexte : parc onshore
Nom du parc éolien : Pellafol
Département : 38
Commune : Pellafol
Mise en service : 2009
Quantité de machines : 2
Modèle : Leitwind LTW77-1500
Hauteur mat : 65 m
Longueur pales : 38.5 m
Hauteur totale : 103,5 m
Puissance individuelle : 1,5 MW
Puissance nominale totale : 3 MW
Stade : opérationnel
Développeur : Hostache Earl
▪ ▪ Enjeux locaux
▫ ▫ Parc distant de moins de 5 km par rapport au périmètre de l’aire d’adhésion.
▫ ▫ Parc distant de 10 km par rapport au coeur.
▫ ▫ Préserver les populations avifaunistiques patrimoniales du Parc national : Aigle
royal, Gypaète barbu, Vautour moine.
▪ ▪ Enjeux élargis
▫ ▫ Préserver les relations fonctionnelles avec les territoires connexes et avec le Parc
national des Cévennes.
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Parc national des Cévennes
▪ ▪ Caractéristiques du parc éolien
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Contexte : parc onshore
Nom du parc éolien : Lou Paou II
Département : 48
Commune : Chastel Nouvel, Rieutort de Randon
Mise en service : Quantité de machines : 1
Modèle : Enercon E82/2000
Hauteur mat : Longueur pales : Hauteur totale : Puissance individuelle : 2 MW
Puissance nominale totale : 2 MW
Stade : opérationnel
Développeur : EDF-EN
▪ ▪ Enjeux locaux
▫ ▫ Parc distant de moins de 1 km par rapport au périmètre de l’aire d’adhésion.
▫ ▫ Parc distant de 8 km par rapport au coeur.
▫ ▫ Préserver les populations avifaunistiques patrimoniales du Parc national : Aigle
royal, Circaète Jean-le-Blanc, Faucon pèlerin, Hibou Grand-duc, Vautours moine,
fauve et percnoptère, Busards cendré et Saint-Martin, Engoulevent d’Europe, Crave à
bec rouge, Grand Corbeau, Oedicnème criard...
▫ ▫ Préserver les populations chiroptérologiques du Parc national, d’une grand richesse.
▪ ▪ Enjeux élargis
▫ ▫ Préserver les relations fonctionnelles avec les territoires connexes et avec les Parcs
nationaux alpins et pyrénéen.
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Cahier de recommandations relatif aux PNF
Projet de parc national des Calanques
▪ ▪ Caractéristiques des parcs éoliens
PARC VERTIWIND
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Contexte : parc offshore
Nom du parc éolien : VertiWind
Département : Commune : Chastel Nouvel, Rieutort de Randon
Mise en service : Ø
Quantité de machines : 1
Modèle : Hauteur mat : Longueur pales : Hauteur totale : Puissance individuelle : 2 MW
Puissance nominale totale : 2 MW
Stade : dossier en cours d’instruction
▪ ▪ Enjeux locaux
▫ ▫ Parc distant de moins de 1 km par rapport au périmètre de l’aire d’adhésion.
▫ ▫ Parc distant de 8 km par rapport au coeur.
▫ ▫ > Préserver les populations avifaunistiques patrimoniales du Parc national : Aigle
royal, Circaète Jean-le-Blanc, Faucon pèlerin, Hibou Grand-duc, Vautours moine,
fauve et percnoptère, Busards cendré et Saint-Martin, Engoulevent d’Europe, Crave à
bec rouge, Grand Corbeau, Oedicnème criard...
▫ ▫ > Préserver les populations chiroptérologiques du Parc national, d’une grand richesse.
▪ ▪ Enjeux élargis
▫ ▫ Ne pas porter préjudice aux populations des espèces migratrices Afrique
Europe.
Développeur : -
PARC DU PORT AUTONOME DE MARSEILLE
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Contexte : parc onshore
Nom du parc éolien : Port autonome de Marseille
Département : 13
Commune : Fos-sur-Mer
Mise en service : 2006
Quantité de machines : 4
Modèle : Nordex N80/2500
Hauteur mat : 80 m
Longueur pales : 40 m
Hauteur totale : 120 m
Puissance individuelle : 2,5 MW
Puissance nominale totale : 10 MW
Stade : opérationnel
Développeur : CNR
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/
IV.3.2. D ans
les
DOM...
Concernant les Parcs nationaux établis des DOM (Guyane, Réunion et Guadeloupe), les données
relatives au gisement éolien, bien qu’hétérogènes, permettent d’évaluer globalement les potentialités de développement de la filières et les enjeux afférents.
Réunion
«Située dans la partie sud-ouest de l’océan Indien, l’île demeure durant la plus grande partie de
l’année sous l’influence des vents d’alizés dirigés par l’anticyclone quasi permanent, Sainte Hélène, dans l’Atlantique Sud. La direction dominante de ces vents réguliers est l’Est Sud-Est100».
«[...] La Réunion présente des atouts de développement vis-à-vis de l’énergie éolienne (l’énergie
du vent). Pour permettre la mise au “vent” de cette filière [...], la Région Réunion a mis en place
un Schéma Régional Éolien de La Réunion. Les objectifs de ce schéma sont les suivants :
▪ ▪ promouvoir un développement raisonné de l’énergie éolienne,
▪ ▪ affirmer davantage la prise en compte des composantes environnementales dans le
cadre des projets de fermes éoliennes,
▪ ▪ permettre aux porteurs de projets de fermes éoliennes de choisir les lieux d’implantation adéquats.
[...] L’analyse du potentiel éolien à La Réunion fait apparaître que 62% de la surface de l’île
est ventée et présente un potentiel éolien à 30 mètres de hauteur, avec des vitesses de vents
moyens comprises entre 6 et 7m/s.
Ces zones favorables sont les suivantes :
▪ ▪ Nord-Est de l’île entre Ste-Marie et St-Benoît,
▪ ▪ Est de l’île au niveau de Ste-Rose,
▪ ▪ Sud de l’île entre St-Pierre et St-Joseph.
Cf. Figure 108 ci-contre
Figure 108 : zonage climatique de la Réunion (M. BLIN d’après DDT)
La zone 2 (Zone au vent), correspond au territoire le plus propice au développement éolien.
Cette ceinture orientale se déploie de Saint-Pierre à Saint-Denis, en passant par Saint-Benoît.
Le régime des alizés domine le jour et se couple la nuit avec des brises thermiques.
À titre d’exemple, à Gillot, seulement 28 % des vents soufflent à une vitesse inférieure à 4 m/s ;
à Saint-Benoît, 66 % des vents soufflent à plus de 4 m/s.
Les vents moyennement forts (4m/s) à forts (>5m/s) sont orientés Sud-Est à Sud, tel que le révèle la Figure 109 ci-dessous.
À noter que la frange Est intercepte une petite partie littorale du coeur de Parc national. Le
développement éolien n’y sera pas possible.
De ce fait pour permettre le développement des fermes éoliennes dans ces zones, la considération des contraintes locales est un enjeu capital.
La prise en compte des données environnementales, des zones sensibles paysagères, des
études d’impact, notices d’impact, l’avifaune, le réseau électrique... constitue de facteurs déterminants de réussite raisonnée d’un projet de ferme éolienne.
Par ailleurs la contrainte cyclonique oblige à composer avec celle-ci en privilégiant des technologies adaptées (les éoliennes rabattables).
Le Plan Régional des Énergies Renouvelables et d’Utilisation Rationnelle de l’Énergie (PRERURE)
précise un scénario de développement de cette filière à l’horizon 2025 de 100 MW de puissance
installée»101.
Au 12 juin 2007, la Réunion dispose d’un parc éolien d’une puissance totale de 12 MW.
100 - Etude bibliographique sur le gisement solaire et éolien à la Réunion
101 - http://www.temoignages.re/le-contexte-de-developpement-de-l,22716.html
Figure 109 : ligne de flux de alizés (Météo France)
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
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Cahier de recommandations relatif aux PNF
Guyane
http://www.aquaa.fr/Le-projet-eolien-de-Matiti.html
«D’après le Conseil Régional, « la question de l’avenir énergétique de la Guyane est essentielle
en raison notamment d’une forte expansion démographique estimée à 4 % par an, qui conduira au
doublement de sa population dans les quinze prochaines années. La forte pression démographique des dix dernières années s’est accompagnée d’une croissance régulière de la consommation
des produits pétroliers, mais aussi d’une croissance de la consommation d’énergie en Guyane
[...] ».
Les perspectives de l’énergie éolienne en Guyane sont limitées géographiquement par la ressource en vent qui n’est disponible que sur la zone littorale. Cela permet toutefois d’envisager
la création de fermes éoliennes raccordées au réseau électrique interconnecté.
Les phases de prospection [...] ont permis d’identifier les sites susceptibles de recevoir une
ferme éolienne [...] : la savane Matiti à Kourou et la savane Nango à Sinnamary.
[...] Les éoliennes envisagées pour le projet Cr’Eole ont, au niveau du rotor, une hauteur de 100
mètres. Le rotor est composé de trois pales d’environ 50 mètres de longueur. [...] La puissance
électrique nominale délivrée par chacune d’elles est de 2 500 kW.
Le projet Cr’Eole consisterait en l’implantation de 5 éoliennes de 2.5 MW de puissance unitaire.
La puissance totale installée serait ainsi de 12.5 MW.
La Figure 110 ci-contre révèle que, d’une manière générale, la Guyane comme la majeure partie
de l’Amérique du Sud, semble disposer d’un gisement éolien faible à modéré, contrairement à
l’arc antillais, auquel appartient la Guadeloupe.
Guadeloupe
La Guadeloupe bénéficie de multiples gisements d’énergies renouvelables : solaire, géothermie, biomasse, hydraulique et éolien.
Ces gisements sont aujourd’hui partiellement exploités. À titre d’exemple, une centrale thermique bagasse102-charbon une usine géothermique (Bouillante) sont fonctionnels.
Complémentairement, des projets ambitieux relatifs au solaire (centrales photovoltaïques), à la
géothermie sont à l’étude.
Concernant la filière éolienne, la Guadeloupe comptait en 2008 plus de 200 éoliennes103, réparties en une dizaine de parcs, lesquels occupent principalement l’Est de l’île, mais aussi les îles
de Grande-Anse, de Grand-Bourg, de Beauséjour et de la Désirade (premier site des Caraïbes à
recevoir des éoliennes, en 1992).
La Figure 111 page suivante illustre la répartition des parcs éoliens existants en 2005.
Si la Guadeloupe est dotée d’un nombre substantiel de machines, elle totalise en revanche une
puissance de production modérée (environ 30 MW, soit l’équivalent de la puissance de 15 machines utilisées en métropole). En effet, à l’instar de la Réunion, les risques cycloniques limitent
le recours aux éoliennes de grande taille, plus puissantes. Seules des éoliennes ultra-résistantes
sont assurables.
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Figure 110 : carte d’évaluation des gisements éoliens d’Amérique du Sud à 80 m de hauteur (Christina Archer, université de Stanford)
102 - Bagasse : résidu de canne à sucre
103 - http://tpe.eolienne.gr2.free.fr/guadeloupe_121.htm
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
Figure 111 : carte de situation des parcs éoliens de Guadeloupe, en 2005, par rapport au coeur de Parc national
(M. BLIN d’après cap21-antilles.over-blog.com)
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Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
Cahier de recommandations relatif aux PNF
IV.4. L’écologie de territoire : élargir ses
frontières
La protection des habitats et des espèces à haute valeur patrimoniale représente l’un des objectifs majeurs visés par les coeurs de parcs nationaux.
Complémentairement, les communes inscrites dans l’aire d’adhésion s’engagent, moyennant
l’adoption de la charte, à oeuvrer en faveur d’une solidarité écologique avec le coeur de parc
national.
Les considérations écologiques tiennent ainsi, dans le cadre d’un déploiement de la filière éolienne compatible avec les enjeux inhérents aux parcs nationaux, une importance capitale.
Il s’agit ainsi d’inscrire le développement éolien en cohérence avec les objectifs des parcs nationaux et de ne pas instaurer, en périphérie des parcs, des situations à même d’entrer en contradiction avec les pratiques mises en oeuvre pour la protection de certaines espèces.
Les espèces à vaste territoire ou opérant des transits ou des migrations, induisent ici les enjeux les plus aigus. Un risque potentiel existe à l’égard de certaines espèces phares ou emblématiques des Parcs nationaux.
IV.4.1. L a
prise en compte de la trame verte et bleue
La solidarité écologique entre l’aire d’adhésion et le coeur de parc est une disposition nécessaire
mais non suffisante.
En effet, d’une largeur moyenne de 5 à 10 km, la couronne périphérique formée l’aire d’adhésion
dévoile en réalité une certaine hétérogénéité dans sa géométrie et, par ailleurs, n’enveloppe
pas systématiquement la totalité du coeur de Parc.
Et dans le mesure où, généralement, les écosystèmes, la flore et la faune d’un Parc national
n’évoluent pas «sous cloche», «en vase clos», la préservation des espèces patrimoniales, exploitant de vastes territoires, implique la considération des territoires périphériques à haute
valeur biologique, investis de manière avérée ou potentielle par ces espèces patrimoniales.
Il s’agit ainsi, à travers les notion de réseau / système écologique et d’écologie de territoire
d’apprécier les liens fonctionnels entre le Parc national et son environnement et d’oeuvrer en
faveur de leur consolidation.
À titre d’exemple, les espèces faunistiques peuvent prospecter des espaces adjacents au parc
dans le cadre de la recherche de nourriture, de partenaire, de nouveau territoire ou lors de transits ou migrations saisonnières.
IV.4.2. L es
compléments informationnels
L’inventaire et la cartographie des cavités naturelles ou artificielles méritent d’être réalisés, en
vue de la préservation des espèces cavernicoles (Oiseaux, Chiroptères).
L’obtention de données auprès du BRGM et des associations de spéléologie permet de compléter
la base informationnelle.
Une typologie habitationnelle, établie sur Système d’Information Géographique, permet par
ailleurs de retracer les «pas japonais» constitutifs des réseaux.
Des couches thématiques falaises, grottes, éboulis, pelouses sèches, lapiaz etc. peuvent ainsi
être constituées et utilisées par la suite pour effectuer des requêtes croisées, afin de mettre en
exergue des complexes habitationnels visés par certaines espèces patrimoniales e.g..
Une hiérarchisation peut être élaborée parmi les réservoirs et les corridors, afin par exemple de
privilégier la protection de l’un d’entre eux ou de soulever la nécessité d’études plus approfondies sur certains territoires.
La pertinence de ce travail est d’autant plus importante que certains Parcs nationaux bénéficient
eux-mêmes d’une organisation en réseau, ou plutôt en réseaux, déclinés à plusieurs échelles :
▪ ▪ parcs montagnards (Alpes, Pyrénées, Cévennes)
▫ ▫ parcs alpins (Vanoise, Écrins, Mercantour)
▪ ▪ parcs littoraux (Calanques + Port Cros).
IV.4.3. L es
conséquences eu égard à politique de développe -
ment éolien
Le principe de maintenir les réservoirs de biodiversité et les corridors biologiques exempts de
projets éoliens - ou dont l’organisation tient compte des enjeux majeurs - est favorable à la préservation générale des habitats naturels, de la faune et de la flore, d’intérêt patrimonial.
Il convient également de sensibiliser les élus des communes périphériques concernées par des
enjeux écologiques importants (inhérent à l’existence d’un corridor biologique ou d’un réservoir
de biodiversité important) et convoitées par les développeurs éoliens, sur les effets potentiellement induits par la création d’un parc éolien.
Le travail s’opère ainsi deux étapes :
▪ ▪ identifier et cartographier les réservoirs de biodiversité périphériques au Parc ;
▪ ▪ identifier et cartographier les corridors biologiques (terrestres, marins et aériens) assurant la connexion entre ces réservoirs.
364
La prise en compte des périmètres d’inventaires et de protections permet de recenser de nombreux réservoirs et corridors biologiques. Les fiches associées renseignent parallèlement sur les
espèces présentes et par voie de conséquence sur les enjeux potentiels relatifs à l’éolien.
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
Il convient ainsi de :
▪ ▪ identifier les parcs éoliens situés à proximité des Parcs nationaux et juger de l’oppor-
tunité de les conforter ou de ne pas les renouveler après que leur terme d’exploitation
aura échu.
▪ ▪ proscrire l’implantation de parcs éolien au sein des réservoirs de biodiversité et au
sein des corridors biologiques.
▪ ▪ appliquer un seuil de recul minimal par rapport à ces sites, dont la largeur doit être
définie en fonction des principales espèces patrimoniales qui les exploitent.
▪ ▪ privilégier le développement éolien à l’écart de ces territoires à forts enjeux biologiques.
▪ ▪ adapter la capacité et la géométrie des parcs en fonction des enjeux identifiés.
IV.4.4. L’ intérêt d ’ une
coordination et d ’ une communication
élargies
L’émergence d’un réseau fonctionnel
Un certain nombre d’espèces avifaunistiques et chiroptérologiques patrimoniales dont disposent
les parcs nationaux évolue sur de vastes territoires (chasse, migration, transits...).
Ainsi, l’enveloppe du Parc national (coeur + AOA), ne correspondant pas nécessairement au territoire exploité par ces populations le long de l’année, la protection des espèces à vastes territoires peut échapper à la gestion du parc.
Il importe ainsi d’anticiper et d’éviter les situations antinomiques, conflictuelles, entre les politiques de développement menées au sein du Parc national et celles conduites dans les espaces mis
à profit par les espèces dont la protection représente l’un des objectifs du Parc.
Exemple du Parc national des Cévennes : trait d’union naturel entre les parcs alpins et pyrénéen, induisant des enjeux particuliers.
▪ ▪ Connexions vers l’Est :
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PNR des Monts d’Ardèche ;
PNR du Vercors (réintroduction du Gypaète barbu) > PN Ecrins ;
PNR de la Chartreuse ;
PNR du Massif des Bauges > PN Vanoise ;
PNR du Luberon ;
PNR du Verdon > PN Mercantour.
▪ ▪ Conexions vers l’Ouest :
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PNR
PNR
PNR
PNR
des Grands Causses ;
Haut Languedoc ;
Pyrénées catalanes ;
Pyrénées ariégeoises > PN Pyrénées.
La Figure 112 page suivante illustre les «pas japonais» constitués par les Parcs Naturels Régionaux
entre les Parcs nationaux de montagne de France métropolitaine.
Parallèlement, la Figure 113 témoigne de l’expression de la dynamique éolienne de part et
d’autre du Parc national des Cévennes et des enjeux que celle-ci représente à l’égard de la préservation de la faune «nomade».
Il convient ainsi de :
▪ ▪ définir une politique et d’une stratégie communes /concertées de développement
éolien, entre territoires disposant d’habitats comparables, potentiellement exploités
par une même population faunistique, intégrant les objectifs conservatoires visés ;
Plusieurs Parcs nationaux bénéficient d’un rapprochement géographique et/ou stratégique avec
des Parcs Naturels Régionaux (PNR) ou des Parcs nationaux étrangers (Jumelages).
▪ ▪ matérialiser les axes migratoires et les corridors biologiques entre les Parcs natio-
Ces jumelages constituent un cadre privilégié pour participer à l’élaboration d’une stratégie
commune et cohérente de développement éolien à l’échelle d’un territoire.
▪ ▪ juger de l’opportunité de solliciter la LPO et les associations naturalistes afin d’affi-
Exemples de jumelages susceptibles d’intervenir dans la définition de schémas directeurs de développement éolien :
▪ ▪ éviter le développement éolien au niveau des axes de liaison entre les parcs et opti-
naux et entre les Parcs Naturels Régionaux (programme commun) ;
ner ou de compléter le réseau écologique ;
▪ ▪ Parc national des Pyrénées : Parque Nacional Ordesa y Monte Perdido (Espagne) et Parc
miser l’organisation de ceux situés à proximité immédiate afin de limiter les préjudices
portés à la faune ;
▪ ▪ Parc national de la Vanoise : Parc national italien du Gran Paradiso
▪ ▪ mettre à profit les inventaires réalisés supra pour sensibiliser les communes pour les-
national du Toubkal (Maroc)
quelles se conjuguent enjeux écologiques et volonté / opportunité de développement
éolien.
Le développement de partenariats et d’actions de coopération avec les PNR permettrait que les
objectifs individuels d’une entité soient compatibles voire complémentaires ou synergiques
avec ceux des entités avec lesquelles elle entretient des liens fonctionnels et/ou paysagers.
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Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
Cahier de recommandations relatif aux PNF
Figure 112 : carte de représentation des contributions potentielles des Parcs Naturels Régionaux
aux corridors biologiques théoriques ou potentiels entre les Parcs nationaux de montagne (M. BLIN)
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Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
Figure 113 : parcs éoliens existants ou projetés entre les Parcs nationaux de montagne (M. BLIN, d’après The Wind Power)
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Cahier de recommandations relatif aux PNF
Une attention particulière à porter aux espèces patrimoniales voire emblématiques
Au regard des listes d’espèces patrimoniales relatives aux Parcs nationaux de France, il convient
d’étudier particulièrement les territoires exploités par les espèces suivantes (liste indicative) :
▪ ▪ Aigle royal
▪ ▪ Gypaète barbu
▪ ▪ ZOOM sur... le Gypaète barbu
▫ ▫ Un médiateur potentiel entre les Parcs Nationaux de montagne
Une stratégie internationale vise le renforcement de la population alpine et la création d’un corridor entre les Alpes et les Pyrénées (Projet de réintroduction du Gypaète barbu sur le territoire
du Parc naturel régional du Vercors).
Aussi, un programme de réintroduction est organisé dans les Causses et dans le Vercors, lesquels
représentent des territoires-clés pour ce programme.
▪ ▪ Vautour fauve
▪ ▪ Vautour moine
Les mouvements de populations doivent permettre de meilleurs brassages génétiques, la consolidation des populations régionales, et, in fine, la diminution de la vulnérabilité de l’espèce.
▪ ▪ Percnoptère d’Égypte
«La superficie des territoires est variable. Dans les Pyrénées, elle a été estimée à 320 km²! en
moyenne, en 1998 (HEREDIA et RAZIN, 1999). Chez le Gypaète barbu, l’étendue du domaine vital
ou du territoire prospecté est toujours importante, liée principalement à sa spécialisation alimentaire. Il est composé de vastes étendues montagnardes où pastoralisme et faune sauvage se
sont maintenus.
▪ ▪ Circaète Jean-le-Blanc
▪ ▪ Faucon pèlerin
▪ ▪ Faucon crécerellette
▪ ▪ Hibou Grand-duc
▪ ▪ Crave à bec rouge
▪ ▪ Cigogne noire (couloirs migratoires pyrénéens)
▪ ▪ Engoulevent d’Europe
▪ ▪ Puffin de Méditerranée
▪ ▪ Puffin cendré
▪ ▪ espèces tropicales et équatoriales sensibles...
On distingue l’espace occupé et défendu par les couples et les trios, généralement centré sur le
site de reproduction et nommé « territoire », de celui plus étendu utilisé par le couple, partagé
souvent par plusieurs couples mitoyens, nommé « domaine vital», de celui enfin beaucoup plus
vaste et qui définit l’aire géographique utilisée conjointement par l’ensemble des Gypaètes barbus erratiques et territoriaux, appelée « aire de présence » ou « aire d’occurrence »
[...] Brown (1988) a montré, grâce au suivi télémétrique, que les oiseaux d’Afrique du Sud prospectaient régulièrement une surface de 350 à 700 km²!, et qu’ils débordaient largement sur les
domaines vitaux des couples voisins»104.
Il convient ainsi de :
▪ ▪ limiter le développement éolien au sein des couloirs préférentiels de liaison écologi-
Il convient ainsi de :
▪ ▪ cartographier les territoires de chasse observés ou potentiels ;
▪ ▪ cartographier les habitats / territoires mis à profit par l’espèce en dehors du Parc
national ;
que entre parcs.
▪ ▪ à défaut, étudier la géométrie du parc de telle sorte qu’elle soit la moins accidentogène possible.
▪ ▪ envisager les couloirs préférentiels d’accès / de connexion depuis le Parc national ;
▪ ▪ identifier les «pas japonais» majeurs entre les territoires de prédilection exploités
par les espèces.
▫ ▫ Des enjeux de préservation transfrontaliers : le Gypaète dans le Valais (Suisse)
« Des ornithologues valaisans mettent en garde contre des projets d’éoliennes envisagés sur les
cols alpins ou près de nids en altitude [...].
L’implantation de quelque 140 éoliennes actuellement discutée en Valais fait réagir l’Antenne
valaisanne de la Station ornithologique suisse. Elle craint que ces installations ne fassent de gros
dégâts parmi les oiseaux, notamment le gypaète.
Elle soutient néanmoins le développement des énergies renouvelables dans notre canton, «à
condition qu’il se fasse en harmonie avec les besoins d’une avifaune dont l’espace vital devient
de plus en plus exigu».
L’Antenne rappelle que ces nouvelles infrastructures représentent un danger potentiel pour la
faune ailée. Pour les biologistes Emmanuel Revaz et Bertrand Posse, cette problématique est à
prendre extrêmement au sérieux si l’on entend ne pas rajouter dans le paysage une importante
source de mortalité pour les oiseaux sauvages».
368
104 - Projet de réintroduction du Gypaète barbu sur le territoire du Parc naturel régional du Vercors
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
De «nombreux projets (éoliens) [...] fleurissent sur les cols alpins ou dans leurs environs directs
: Grand-Saint-Bernard, Sanetsch, Grimsel, Furka, Nufenen. Ces régions encore peu touchées par
les activités humaines représentent toutes des sites très sensibles du point de vue de la protection de l’avifaune.»
Les spécialistes soulignent deux dangers. «Premièrement, les grands cols alpins agissent comme
des entonnoirs pour la migration des oiseaux qui franchissent les Alpes, au printemps comme à
l’automne. Les parcs éoliens qui seraient installés en travers de ces goulets où le flux migratoire
est naturellement concentré depuis des millénaires représentent potentiellement de véritables
pièges pour les oiseaux de toutes tailles, surtout pour les rapaces et autres grands voiliers»,
note Emmanuel Revaz.
[...] Deuxièmement, les grands oiseaux indigènes emblématiques des Alpes risquent de voir leur
taux de mortalité grimper, selon l’Antenne. Et de citer l’aigle royal et le gypaète barbu, «ce
dernier étant en pleine phase de recolonisation de ces anciens bastions, là justement où fleurissent aujourd’hui les projets d’éoliennes». Exemple cité par Bertrand Posse : le col du Sanetsch
ou quinze à vingt éoliennes sont envisagées. «Il n’est distant que de huit kilomètres du site de
nidification de Derborence... à quelques coups d’ailes pour un rapace tel que le gypaète». À la
commune de Savièse, partenaire du projet, on indique que la problématique des volatiles n’a pas
encore été étudiée. «Il est un peu tôt pour se prononcer là-dessus. Nous en sommes à la phase
initiale, notamment la mesure des vents, pour savoir si le projet est viable», indique l’administration communale»105.
▪ ▪ ZOOM sur... le Vautour fauve en Espagne
«La mort de plusieurs Vautours fauves (Gyps fulvus) dans les secteurs d’Els Ports et de Maestrat,
dans la Province de Valence, a convaincu le Conseil de l’Environnement (Conselleria of Environment) d’ordonner l’arrêt de deux champs d’éoliennes Arriello and Folch II, situés entre
Vilafranca et Castellfort, afin que leurs impacts réels sur ces rapaces soient étudiés. Le dernier
comptage évoque en effet le chiffre de 220 vautours morts causés par les éoliennes installées
dans le secteur.
Ces deux parcs auraient perturbé les parcours de vol des nécrophages. Il ne s’agît toutefois que
d’une suspension préventive le temps qu’une étude soit menée et que la compagnie qui gère les
machines mette en place des mesures correctives.
L’ordre d’arrêt a été pris le 30 mai et n’affecte que les parcs d’El Arriello (33 éoliennes) et Folch
II (10 éoliennes) situés dans la zone éolienne 3, alors que des oiseaux morts ont aussi été trouvés
dans les zones 1 et 2 (au nord de Castellon). Au total, 273 turbines ont été installées dans la région, et 357 machines sont prévues au final. L’étude sur les causes de la mortalité des vautours
s’inscrit dans une recherche plus vaste sur l’impact des éoliennes dans la région.
Le collectif d’associations de protection de la nature Gecen, qui a lancé la requête pénale pour
enquêter sur la mort des oiseaux, s’est félicité de la fermeture préventive des installations. Mais
il souligne que la suspension de l’activité de seulement deux parcs ne suffira pas à empêcher
l’importante mortalité des vautours dans la région»106.
Il convient ainsi de :
▪ ▪ identifier les couloirs de migration préférentiels (principaux, secondaires ; exemple
dans les pyrénées : Col d’Orgambideska, voie privilégiée pour les migrateurs) ;
▪ ▪ proscrire ou limiter le développement éolien au sein de ces couloirs.
Dans un rapport de 2001, le Dr Lekuona indique avoir suivi 368 éolienne en Navarre durant un
an. La province en compte un peu moins de 1100. Il a estimé la mortalité annuelle de vautours
fauves à 409107.
Ces études ou constats démontrent que les efforts de conservation en faveur d’une espèce
peuvent être rendus vains si des projets éoliens non concertés et/ou mal conçus émergent
dans les territoires d’évolution de l’espèce.
105 - http://www.lenouvelliste.ch/fr/news/valais/eoliennes-fatales-aux-oiseaux_9-122385
106 - Sources : sfgate.com ; ornithomedia de juin 2008, in http://www.pyrenees-pireneus.com/ENVIR-eolienne-Espagne.php#3
107 - http://www.pyrenees-pireneus.com/ENVIR-Eolienne-environnement-nature-faune-rapace-oiseaux.php#1
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
369
Cahier de recommandations relatif aux PNF
▪ ▪ ZOOM sur... le Percnoptère d’Égypte
«En France, environ 80 couples territoriaux (82 couples territoriaux et 67 couples reproducteurs
en 2009) se répartissent en deux aires géographiques distinctes :
▫ ▫ les Pyrénées occidentales, qui abritent la plus forte concentration de Vautours
percnoptères (environ 75% des couples de la population) et dont les individus sont en
relation avec les populations espagnoles au sud du massif ;
▫ ▫ la région méditerranéenne (environ 25% des couples de la population) qui s’étend
du département de l’Hérault aux Alpes de Haute-Provence.
Si la population pyrénéenne constitue la frange Nord de la population ibérique, les effectifs
méditerranéens sont restés longtemps isolés suite à la disparition des couples autrefois présents
dans les Pyrénées orientales et les massifs languedociens (le Vautour percnoptère était présent
sur tout le massif pyrénéen et ses populations s’étendaient de Perpignan à Menton en occupant
toute la vallée du Rhône). Avec le cantonnement désormais assuré depuis 2007 d’un couple de
Vautour percnoptère dans les Pyrénées-Orientales, le renforcement des couples reproducteurs
dans l’Aude, l’espèce a désormais non seulement reconquit ses sites historiques du versant Nord
du massif des Pyrénées mais également sa population retrouve un continuum entre les Pyrénées
et le Sud-est méditerranéen. Cf. Figures 114 et 115)
Figure 115 : couloir migratoire emprunté par les populations françaises de Percnoptère (http://rapaces.lpo.fr)
[...] Les principales menaces
Les spécialistes constatent une baisse des effectifs du Vautour percnoptère amorcée depuis le
XXème siècle dans le Paléarctique occidental. Si, en France, les populations de Vautours percnoptères restent stables depuis environ 1970, des menaces demeurent.
La régression du vautour percnoptère, comme de nombreuses espèces, ne dépend pas d’un seul
phénomène, il s’agit d’une conjonction d’évènements et de facteurs :
▪ ▪ l’appauvrissement et la destruction de ses habitats de prédilection, provoqués par
l’abandon des activités pastorales mais également par la mutation des sols ;
▪ ▪ le changement des pratiques pastorales (ovins, caprins) entraîne une baisse de la dispo-
nibilité des carcasses d’animaux domestiques. L’arrêt de la transhumance des ovins et des
caprins en Provence vers les massifs alpins et vers le Massif central est probablement en
grande partie responsable du recul des populations provençales de Vautour percnoptère de
200 km vers le sud et de 130 km vers l’ouest ;
▪ ▪ l’apparition de produits toxiques destinés à éliminer les animaux dits « nuisibles » pour
les cultures ou susceptibles de rentrer en concurrence avec les activités humaines (rongeurs, petits et grands carnassiers) et les traitements appliqués aux troupeaux (lutte contre
les parasites externes ou internes avec des produits toxiques non-biodégradables) ; ces
produits occasionnent l’empoisonnement et la mort des jeunes vautours mais également
des adultes ;
▪ ▪ la destruction directes des œufs, des jeunes et des adultes (à des fins de collection,
chasse, poison, etc.) ; chaque année, des Vautours percnoptères sont ainsi tués dans une
grande partie de leur aire de distribution ;
▪ ▪ l’appauvrissement des réseaux alimentaires occasionne une baisse des ressources en
nourriture pour les vautours percnoptères ;
▪ ▪ la mortalité liée aux infrastructures linéaires et aux réseaux d’éoliennes (collisions
Figure 114 : répartition du Pernocptère en France métropolitaine (http://rapaces.lpo.fr)
370
ou électrocutions)»108.
108 - http://rapaces.lpo.fr/vautour-percnoptere/presentation*
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
▪ ▪ ZOOM sur... les Puffins
Cas des Chiroptères
«La LPO est engagée, jusqu’en 2012, avec 6 partenaires européens, dans un programme d’études
des oiseaux marins baptisé Future of the Atlantic Marine Environment (FAME). Ce projet, porté
à une échelle sans précédent, vise à mieux connaître les oiseaux de la zone atlantique pour
mieux gérer l’espace maritime et protéger la biodiversité. Alors que l’Europe célèbre cette semaine la pêche et que la Journée mondiale des océans approche, le programme FAME prend son
envol !
Cet ambitieux programme de coopération transrégionale, porté à une échelle sans précédent
(du Nord de l’Ecosse aux Baléares), par 7 partenaires de 5 pays (France, Royaume-Uni, Irlande,
Espagne, Portugal) vise à mieux connaître les oiseaux de la zone atlantique (fou de Bassan, puffin des Baléares, mouette tridactyle, cormoran huppé, puffin cendré, pingouin torda, océanite
tempête), leur distribution en mer, leurs zones de repos et leurs interactions avec les activités
humaines (pêcheries, éolien...) et à comprendre les raisons de leur déclin, pour mieux gérer
l’espace maritime et protéger la biodiversité à long terme.
La LPO est chargée de la coordination du programme au niveau français : récolte, analyse et
valorisation des données issues des comptages humains et des relevés effectués par des engins
télémétriques ; recommandations et préconisations pour la désignation d’aires marines protégées ; sensibilisation des acteurs de la mer (réunions d’information, rencontres dans les ports...)
et du grand public (rencontres et documents d’information)»109.
«Les puffins, oiseaux marins, espèces emblématiques mais menacées des îles d’Hyères, font
l’objet de toutes les attentions. Un programme de recherche pluriannuel (2003-2007), financé
par Life Nature et piloté par la Ligue de Protection des Oiseaux a été mis en place en partenariat
avec le Parc national de Port-Cros et l’Institut Méditerranéen d’Écologie. Il a pour but d’enrayer
le déclin et d’assurer la pérennité des colonies du Puffin cendré Calonectris diomedea diomedea
et d’une espèce associée, le Puffin de Méditerranée Puffinus yelkouan. Le Puffin cendré fait aussi
l’objet d’un programme Life «Conservation des oiseaux marins des îles de Marseille»110.
La couronne formée par l’AOA, large de 5 à 10 km en moyenne, au sein de laquelle l’opère une
solidarité écologique avec le coeur, représente un territoire tampon entre le coeur et les communes non adhérentes, favorisant la protection des populations de Chiroptères exploitant le coeur
de parc.
La recherche des cavités naturelles ou artificielles (mise en oeuvre dans le volet relatif à la
Trame Verte et Bleue) peut constituer une base d’inventaire des colonies de Chauve-souris en
périphérie du Parc national et permettre la prise en compte des réseaux fonctionnels et des complémentarités entre les sites.
Les objectifs assignés à ce groupe taxonomique sont comparables à ceux déclinés pour l’avifaune.
Rappel
Les Chiroptères constituent un groupe taxonomique encore peu connu. Au sein d’un territoire, les connaissances relatives à la diversité et aux moeurs des espèces, ainsi qu’à l’état
des populations reste largement perfectible, notamment dans les milieux forestiers.
Il importe ainsi de ne pas sous-évaluer les enjeux se rapportant à ces espèces fragiles et vulnérables.
Il convient ainsi de :
▪ ▪ définir l’implantation définitve des machines en recourant à une étude comportementale des espèces à haute valeur patrimoniale ;
▪ ▪ veiller au respect d’interdistances des machines suffisamment importantes pour permettre la traversée du parc éolien en minimisant les risques de collision ;
▪ ▪ éviter les sites, couloirs et goulets migratoires fréquentés par les espèces sensibles.
109 - http://www.lpo.fr/communique/sauvons-les-oiseaux-de-nos-oceans
110 - www.puffin-hyeres.org & Lettre d’information des rivages de France
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
371
Cahier de recommandations relatif aux PNF
IV.5. Recommandations méthodologiques de
définition de stratégie de développement
éolien
Cette dernière partie correspond à un cahier de recommandations méthodologiques, applicable
à chaque Parc national.
Il décline l’organisation et le contenu des étapes nécessaires à l’élaboration d’un Schéma directeur pour le développement éolien en périphérie des Parcs nationaux, tel qu’élaboré par le
Bureau d’Études Bourgogne Champagne-Ardenne de l’Office National des Forêts, dans la présente
étude.
L’analyse globale du territoire se fonde sur le traitement approfondi de trois thématiques fondamentales et complémentaires :
▪ ▪ Paysage
IV.5.1. D éfinition
de la zone d ’ étude
Dans le cadre d’une étude relative au développement de l’éolien, il est pertinent de décomposer
la zone d’étude en deux périmètres :
▪ ▪ un périmètre qualifié de restreint, au sein duquel la problématique du développement
éolien est analysée : double problématique d’implantation et de perception des parcs
éoliens ; dans le cadre des Parcs nationaux français, ce périmètre correspond à l’enveloppe
de l’aire d’adhésion, incluant le ou les coeurs de parcs ;
▪ ▪ un périmètre élargi, défini comme une ceinture périphérique au périmètre restreint,
depuis laquelle l’intégration des parcs éoliens présents ou projetés dans le périmètre restreint (caractéristiques intrinsèques, covisibilités...) ou en son sein peut être évaluée :
problématiques de définition de projet paysager, d’intégration et de perception.
La considération du second périmètre s’avère indispensable dans le cadre d’une démarche d’analyse paysagère territoriale.
Cette ceinture, établie à 15 km voire 20 km111 de largeur, permet ainsi tout à la fois :
▪ ▪ de s’affranchir des limites administratives et de faire prévaloir la logique paysagère ;
▪ ▪ Patrimoine naturel & bâti
▪ ▪ d’appréhender les perceptions lointaines indispensables dans la considération des pay-
▪ ▪ Monuments Historiques
sages éoliens ;
Ainsi sont précisées les étapes suivantes :
▪ ▪ définition de la zone d’étude
▪ ▪ d’intégrer les éléments patrimoniaux connexes au périmètre restreint dans l’analyse
globale du territoire et dans la définition des enjeux soulevés par le développement de la
filière éolienne.
▪ ▪ caractérisation des enjeux paysagers
▪ ▪ caractérisation des enjeux de patrimoine naturel et bâti
▪ ▪ caractérisation des enjeux de covisibilité avec les Monuments Historiques
▪ ▪ définition des enjeux globaux
▪ ▪ identification des servitudes du territoire
L’attribution des 15 km marginaux correspond à une limite, théorique, au-delà de laquelle les
éoliennes peuvent être visibles (notamment la nuit) mais demeurent peu significatives dans les
paysages diurnes (soumis aux perceptions les plus nombreuses).
la géométrie de territoire tampon peut être adaptée (comprimée ou étirée) en fonction des enjeux soupçonnés ou des caractéristiques géomorphologiques...
▪ ▪ analyse du contexte éolien territorial
▪ ▪ définition d’une stratégie de développement éolien au sein du territoire
372
111 - La largeur de ce territoire péripéhrique peut être adaptée en fonction de la taille des éoliennes déjà implantées
ou projetées, de l’organisation actuelle des parcs et des modalités de lecture des paysages. Ceci implique d’avoir
pris connaissance rapidement, en amont de l’étude, des projets éoliens en cours et des caractéristiques physiques du
territoire.
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
IV.5.2. C aractérisation
des enjeux paysagers
Définir et caractériser les entités paysagères
▪ ▪ Dynamique des paysages 112
▪ ▪ Bloc diagramme de synthèse
Analyse paysagère multi-critères, menée à l’échelle de la zone d’étude, voire davantage, permettant de mettre en exergue le caractère, l’identité du Parc national.
Analyser les modalités de perception des paysages
Après avoir analysé la nature, la compostion et l’articulation des paysages, il convient d’examiner les modalités selon lesquelles les paysages se perçoivent.
Caractéristiques physiques
▪ ▪ Géographie
▪ ▪ Climat
▪ ▪ Perception statique
▪ ▪ Géologie
Points de vue
▪ ▪ Hydrographie
Tables de lecture
▪ ▪ Géomorphologie
▪ ▪ Mésoclimats > Habitats, Flore, Faune
▪ ▪ Ciel nocturne
Une pondération peut être réalisée entre les points de vision, selon leur importance et ainsi donner davantage d’importance à certaines aires d’influences visuelles.
Carte de l’occupation du sol (Corine Land cover 2000®©IGN2005) & Orthophotographie IGN
(BD ORTHO®©IGN2006)
Structure, articulation et composition des paysages
Identifier et analyser les unités paysagères, sous-unités paysagères et motifs paysagers du
territoire
UP + Sous-UP + Mise en valeur des motifs paysagers.
Mettre en exergue le caractère du parc
Les caractéristiques de chaque unité paysagère peuvent être retranscrites dans une fiche, dont
le contenu s’organise de la manière suivante :
▪ ▪ Déterminants géomorphologiques
▪ ▪ Organisation du territoire
▫ ▫ Structures végétales
Formes boisées
Végétation herbacée
Carte des points de vue remarquables
Calculs des aires d’influence visuelle depuis ces points de lecture statique remarquables.
▪ ▪ Potentiel éolien
Monuments / sites remarquables
▪ ▪ Perception dynamique
Réseau viaire
Sentiers
Carte du réseau viaire et des couloirs viaires principaux.
Calculs des aires d’influence visuelle depuis ces axes de lecture dynamique remarquables.
Une pondération peut être réalisée entre les axes de vision, selon leur importance et ainsi donner
davantage d’importance à certaines aires d’influences visuelles.
Ces cartes de perception seront mises à profit par la suite.
Caractériser le niveau de reconnaissance sociale des
paysages
Identification / désignation des sites emblématiques du territoire (reconnaissance nationale voire
internationale).
Identification / désignation des sites remarquables du territoire (reconnaissance départementale
voire régionale).
▫ ▫ Formes urbaines
▫ ▫ Réseaux
▪ ▪ Lecture du paysage
Pour chacun de ces sites (ponctuels ou surfaciques), opérer le calcul des champs de visibilité.
Positionner les points de calculs sur le réseau viaire dans les sites déprimés
▪ ▪ Approche socio-culturelle des paysages
Positionner les points de calculs sur les contextes dominants en cas d’absence de réseau viaire
▪ ▪ Richesses patrimoniales
112 - Documents consultables : Cartes de Cassini (XVIIIème siècle), cartes napoléoniennes (consultables aux archives
départementales), photographies aériennes du milieu du XXème siècle (IGN, accès et utilisation libres de droits)...
373
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
Cahier de recommandations relatif aux PNF
(colline, crête, sommet e.g.).
Cartographier les entités paysagères
Cartographier sous SIG à l’échelle de précision de la sous UP.
Lors qu’un territoire intéresse deux régions adjacentes, il convient de s’assurer de la parfaite
continuité et de l’homogénéité du niveau de précision entre les cartes des entités paysagères
dressées.
Se baser sur :
Dans le cas contraire,
▪ ▪ travailler les zones transitionnelles afin de gommer les frontières administratives, géné-
▪ ▪ l’Atlas régional des paysages pour établir une première délimitation ;
ralement inexistantes d’un point de vue paysager,
▪ ▪ les études paysagères locales ;
▪ ▪ s’aligner sur le niveau de précision le plus élevé cartographié dans l’une des deux régions
▪ ▪ un travail de terrain et de cartographie pour affiner, corriger les limites des entités.
En effet, si l’atlas des paysages offre un premier découpage paysager à l’échelle de la région,
cette délimitation s’avère peu fonctionnelle dans le cadre d’une telle étude. Aussi, la recherche
d’une transposition directe à l’échelle de la dition soulève plusieurs contraintes :
▪ ▪ correspondance et précision des périmètres des unités avec les composantes physiques
(redessiner un réseau des vallées bocagères au sein d’une unité de plateau e.g.)
Gommer les limites administratives permet une mise en exergue de la lisibilité du caractère du
parc, de sa structuration, de ses liens naturels, des grands ensembles physiques, naturels, viaires...
Complémentairement aux ajustements L’harmonisation de la terminologie des entités paysagères
représente une nécessité.
et paysagères (géomorphologie, structures paysagères) ;
▪ ▪ pertinence de l’échelle du découpage par rapport à la définition des enjeux : nécessité
de reconnaître à une échelle plus fine les entités paysagères afin que l’analyse de cette
thématique participe à la sectorisation du territoire vis-à-vis de ses capacités d’accueil à
l’égard de l’éolien (imbrication unités / sous-unités / variantes e.g.) ;
▪ ▪ cohérence d’échelle et de continuité avec les unités paysagères des départements
voisins (préférer ici encore une logique paysagère à une logique administrative)...
Nota
En cas de niveau de structuration complexe des paysages, opportunité d’adjoindre le niveau de «variante» paysagère,
qui offre un niveau de distinction au sein d’une même sous-UP.
Obtention de la carte des entités paysagères
Ainsi, au découpage d’échelle régionale proposé par l’Atlas des paysages s’adjoignent :
▪ ▪ une étude bibliographique des composantes physiques et d’occupation des sols à l’échelle départementale, moyennant une analyse de fonds cartographiques (photographies aériennes : BD ORTHO®©IGN 2003, cartes de relief : BD ALTI®©IGN 2000, études géomorphologiques...) ;
▪ ▪ une recherche des unités paysagères des départements adjacents, afin d’assurer une
cohérence, tant à l’égard de la continuité entre les paysages d’un département à un autre,
qu’à l’égard de la précision de la définition des contours ;
▪ ▪ une analyse paysagère de terrain indispensable à l’identification des structures paysagères, à la compréhension de leur articulation et leurs modalités de lecture, au repérage des
composantes identitaires ou encore à l’appropriation des ambiances...
Ces travaux bibliographiques s’accompagnent d’une étude de terrain, afin de :
▪ ▪ valider / préciser la nature et la composition des structures paysagères qui avaient été
pressenties par l’étude des fonds cartographiques ;
▪ ▪ appréhender la diversité des palettes chromatiques, texturales, volumiques des paysages ;
▪ ▪ étudier l’environnement des éléments de patrimoine remarquable ;
▪ ▪ caractériser les modalités de perception et de lecture des paysages ;
▪ ▪ estimer plus précisément la dynamique évolutive des paysages ;
▪ ▪ valider / préciser la délimitation des entités paysagères (unités, sous-unités...).
374
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
Caractérisation du niveau de compatibilité des entités
paysagères avec l’accueil d’éoliennes
Au vu de l’espace concerné par la zone d’étude, il est décidé d’apprécier le niveau de compatibilité des paysages à l’échelle de la sous-unité paysagère et, le cas échéant, à celle des variantes.
Le niveau de compatibilité des entités paysagères avec l’accueil d’ouvrages éoliens est défini
moyennant la considération de quatre critères :
▪ ▪ amplitude du relief ;
▪ ▪ structure et échelle des paysages ;
▪ ▪ artificialisation des paysages ;
▪ ▪ valeur patrimoniale & touristique des paysages.
position sensiblement plus fine. L’adjonction d’éoliennes au sein de tels paysages est à même
d’affecter la perception de leur structure, via un contraste d’échelle.
▪ ▪ Artificialisation des paysages
Les actions humaines marquent continuellement les paysages. Certains aménagements ou certaines pratiques peuvent participer à la réussite de l’implantation d’un projet éolien, via une
harmonie symbolique, cognitive : paysages à caractère anthropique, comportant infrastructures
routières ou industrielles de taille considérable, mais aussi paysages de cultures intensives...
A contrario, l’implantation d’éoliennes au sein de paysages pourvus d’une connotation naturelle
forte et évidente et/ou d’un caractère traditionnel, est susceptible de conduire à des scènes
«anachroniques», à même de réduire l’acceptation sociale du projet éolien (e.g. covisibilité parc
éolien / paysage de bocage traditionnel préservé dans une petite vallée encaissée).
▪ ▪ Potentiel patrimonial & touristique des paysages
▪ ▪ Amplitude du relief
L’analyse des composantes géomorphologiques de la Haute-Marne met en exergue une structuration lithologique en «empilement d’assiettes», inclinée vers le Nord-Ouest. L’érosion différentielle des matériaux géologiques est ainsi à l’origine de puissants contreforts : les cuestas (du
Nord au Sud : Côte de Moselle, Côte de Meuse, Côte des Bars).
Aussi, le réseau hydrographique entaille frontalement les plateaux et sculpte un ensemble de
vallées plus ou moins encaissées (Marne, Rognon...), tout en isolant au devant d’étroites lanières
de plateaux et des buttes (Bassigny, Vingeanne, Vallée Châtillonnaise notamment).
Ailleurs, les têtes de bassin versant ainsi que les plateaux offrent une géomorphologie davantage
marquée par des ondulations, plus ou moins expressives.
Ces considérations permettent de qualifier une amplitude verticale de forte pour des dénivelées
supérieures à 100 m environ (e.g. Côte de Moselle : 100 / 120 m ; Côte de Meuse : 90 / 130 m ;
Côte des Bars : 100 / 160 m ; vallée de la Marne à Froncles : 140 m ; vallée du Rognon à Bourdonssur-Rognon : 100 m...).
De tels éléments topographiques participent hautement à la diversification, à la valeur et à
l’identité des paysages haut-marnais ; ils constituent généralement des limites naturelles entre
entités paysagères (unités ou sous-unités).
L’implantation d’éoliennes sur de tels reliefs, visibles depuis les points bas, est donc à même de
réduire sensiblement la perception de leur amplitude et d’affecter leur valeur patrimoniale et
identitaire.
Chaque territoire dispose de richesses patrimoniales (patrimoine naturel, architectural, urbanistique, historique...) plus ou moins connues et reconnues.
De tels éléments de patrimoine peuvent être appréciés autant pour leurs qualités intrinsèques
(valeur architecturale, historique...), que pour celles de leur cadre physique (visuel, acoustique...) et/ou spirituel.
La négligence ou non considération de tels éléments patrimoniaux, appréciés par les populations
locales et/ou de visiteurs, peut être à l’origine de covisibilités particulièrement sensibles, à
même de porter préjudice tant aux sites en eux-mêmes qu’au projet éolien (e.g. covisibilité parc
éolien / château médiéval ou village pittoresque sur éperon rocheux).
Il convient de souligner que la reconnaissance sociale d’un site, d’un monument ou encore d’un
paysage fait nécessairement appel à une dimension subjective, relevant de l’affectif.
Aussi, dans le cadre de cette étude, à défaut de pouvoir mener une enquête approfondie sur le
niveau d’appropriation affective des populations locales (et encore moins des populations touristiques) à l’égard des éléments de patrimoine, le degré de reconnaissance sociale de chaque
entité paysagère a été approché moyennant le recensement des monuments ou des sites connus
ou reconnus à l’échelle du locale, départementale ou plus, étayé par la distribution quantitative
et qualitative113 des monuments historiques.
▪ ▪ Structure et échelle des paysages
La notion d’échelle fait référence à la taille d’un objet connu.
Les paysages de grandes cultures des plateaux offrent des distances de perception importantes
(échelle hectométrique à kilométrique) et des angles de vue panoramiques ; les vastes étendues
de terre ou d’herbes permettent d’apprécier la dimension des parcelles (échelle hectométrique).
L’implantation d’éoliennes dans de tels paysages est à même de se réaliser de manière harmonieuse, au regard de leurs dimensions respectives : «le cadre est aux dimensions de l’objet».
En revanche, les paysages traditionnels de bocage, particulièrement dans les vallées encaissées,
ou les fines mosaïques pelouses / fruticées des versants secs disposent d’une échelle de com-
113 Une hiérarchisation des monuments historiques a été établie par le SDAP, afin de distinguer leur niveau de reconnaissance sociale (local, départemental, régional, national, international)
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
375
Cahier de recommandations relatif aux PNF
L’évaluation du potentiel patrimonial et touristique des entités paysagères prend notamment en
considération :
Tableau 27 : matrice d’évaluation des combinaisons
▪ ▪ la hiérarchisation des monuments historiques établie par le STAP ;
▪ ▪ la désignation de sites emblématiques et remarquables ;
▪ ▪ la présence et la distribution spatiale de zones naturelles à haute valeur biologique
(ZNIEFF I & II, ZICO, ZPS, ZSC, APB, RN, PN)
Évaluation globale des entités paysagères
Le niveau global de compatibilité de chaque entité paysagère est qualifié selon un gradient établi
sur 4 niveaux.
▪ ▪ Entité plutôt compatible : l’installation d’éoliennes est envisageable sous réserve de
respecter des principes de bonne insertion paysagère et de définir des secteurs favorables
au regroupement d’éoliennes. Certaines de ces entités peuvent toutefois héberger des sites
méritant une vigilance particulière lors de l’analyse paysagère inhérente au projet éolien.
▪ ▪ Entité à compatibilité variable : l’implantation d’éoliennes peut être envisagée sous
réserve d’études paysagères approfondies. La compatibilité est qualifiée de variable soit
lorsque le niveau est homogène et moyen à l’échelle de l’entité paysagère, soit lorsque
l’entité présente des potentialités d’accueil contrastées selon ses secteurs.
▪ ▪ Entité plutôt incompatible : l’installation d’éoliennes est plutôt déconseillée.
▪ ▪ Territoire incompatible : niveau réservé aux aires d’influence visuelle des sites emblé-
matiques, pour lesquels des covisibilités avec des éoliennes sont fortement déconseillées.
Évaluation de la compatibilité des entités paysagères à
l’égard de l’éolien
Afin d’évaluer le niveau global de compatibilité de chaque unité vis-à-vis de l’éolien, il est répondu par O (oui), N (non) ou ~ (valeur nuancée), aux quatre postulats suivants :
▪ ▪ «paysages dotés d’une faible amplitude»
Réponse aux 4 critères
N
N
N
N
Bilan
N
N
Plutôt incompatible
N
N
O
Plutôt incompatible
N
O
O
Compatibilité variable
N
O
O
O
Plutôt compatible
N
N
N
~
Plutôt incompatible
N
N
~
~
Plutôt incompatible
N
~
~
~
Plutôt incompatible
N
N
O
~
Compatibilité variable
N
O
O
~
Compatibilité variable
N
O
~
~
Compatibilité variable
O
O
O
O
Plutôt compatible
O
O
O
~
Plutôt compatible
O
O
~
~
Plutôt compatible
O
~
~
~
Plutôt compatible
~
~
~
~
Compatibilité variable
Pour chaque entité paysagère examinée (Unité Paysagère ou Sous-Unité Paysagère, voire Variante
paysagère), l’appréciation du niveau de compatibilité de chacun des critères doit faire l’objet
d’un argumentaire.
Un tableau permet de synthétiser lisiblement les principes d’appréciation des niveaux de compatibilité de chacun des entités paysagères vis-à-vis de l’éolien.
Obtention de la carte de compatibilité des entités paysagères avec l’accueil d’éoliennes.
Cette carte ne présente pas les secteurs compatibles ou non avec le développement de la
filière éolienne.
Elle constitue en revanche la base de l’élaboration d’une carte des enjeux paysagers.
▪ ▪ «paysages à grande échelle114»
▪ ▪ «paysages à forte connotation artificielle / anthropique / moderne»
▪ ▪ «paysages disposant d’un faible potentiel patrimonial et touristique»
Le choix d’une pondération équivalente pour chacun des quatre critères traduit le fait qu’aucun
d’entre eux ne s’impose par rapport aux autres, quelle que soit l’entité paysagère examinée.
Cf. Tableau 26 ci-contre.
376
À titre d’exemple, les vallées disposent souvent de composantes paysagères plutôt incompatibles
avec l’accueil d’éoliennes. Et dans la mesure où les vallées ne sont pas directement visées par les
développeurs éoliens (gisement éolien plus faible que sur les plateaux et les reliefs), les enjeux
de préservation des paysages se situent donc moins dans les vallées proprement dites qu’au niveau des entités paysagères connexes, particulièrement sur les marges des plateaux ou les crêtes
qui les cintrent.
114 La qualification des échelles porte souvent à confusion : ici, un paysage à grande échelle doit être compris comme
un paysage dont les composantes affichent de grandes dimensions (paysages de grandes cultures, de grands massifs
forestiers...), même si, en toute rigueur, une grande échelle désigne un rapport 1 / x grand, avec donc une valeur de
x faible (échelle adaptée aux éléments de petite dimension).
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
Traduction du niveau de compatibilité en niveau d’enjeux
Principes de traduction
Entité paysagère «plutôt compatible» : présence d’enjeux.
Entité paysagère à «compatibilité variable» : présence d’enjeux importants.
Les espaces disposant des composantes paysagères «plutôt incompatibles» induisent des niveaux
d’enjeux paysagers supérieurs à ceux dotés de composantes paysagères «plutôt compatibles»
avec le développement éolien.
Dans un premier temps, il convient de s’intéresser aux territoires dont les composantes paysagères sont identifiées comme «plutôt incompatibles».
Entité paysagère «plutôt incompatible» dotée d’un gisement éolien : présence d’enjeux exceptionnels.
Entité paysagère «plutôt incompatible» dépourvue de gisement éolien : présence d’enjeux majeurs.
Deux configurations peuvent intervenir :
▪ ▪ l’entité dont la structure paysagère est qualifiée de «plutôt incompatible» avec le développement éolien bénéficie d’un gisement éolien intéressant ; la délimitation est pertinente et reste inchangée.
▪ ▪ l’entité dont la structure paysagère est qualifiée de «plutôt incompatible» avec le dé-
veloppement éolien ne bénéficie pas d’un gisement éolien intéressant, contrairement aux
entités qui la jouxtent ; la délimitation doit être étendue.
Pour illustrer cette idée, certains de ces territoires peuvent correspondre à des vallées remarquables : ambiances singulières, riche patrimoine bâti, témoignages des activités socio-économiques traditionnelles...
Dans la mesure où les vallées constituent souvent des axes de communication privilégiés et
concentrent également de nombreux villages ou agglomérations, leurs paysages sont particulièrement soumis à perception.
Aussi, dans le cadre de la problématique de développement éolien, ces territoires, disposant d’un
moindre gisement éolien, font peu ou pas l’objet de prospections de la part des développeurs.
En revanche, les crêtes, collines, ou marges de plateaux qui les jouxtent disposent d’un gisement
éolien susceptible de retenir l’intérêt des développeurs éoliens (phénomène d’accélération du
vent au niveau des reliefs), d’autant que leurs composantes paysagères peuvent parfois être qualifiées de «plutôt compatibles» avec l’accueil d’aérogénérateurs.
Ainsi, ce n’est donc pas dans les vallées mais bien en périphérie immédiate, que se concentrent
les enjeux relatifs à l’éolien.
Il convient ainsi d’étendre le niveau d’incompatibilité aux marges de ces territoires dont les
structures paysagères supporteraient difficilement l’implantation d’éoliennes, moyennant l’instauration de seuils de recul.
Se pose alors la question de la définition de ce seuil de recul.
En cas d’entité paysagère saillante (sommet, col, crête, colline) définie comme plutôt incompatible avec l’accueil d’ouvrages éoliens, le calcul d’aire d’influence visuelle permet de situer les
espaces au sein desquels cette entité est perceptible.
Au sein de ces espaces de perception, il convient alors d’extraire les points et les séquences de
perception, afin d’y réaliser de nouveaux calculs d’aires d’influence visuelle.
Ces calculs délivreront les espaces situées en premier plan et en arrière-plan par rapport à
l’entité saillante et correspondront ainsi aux plans paysagers au sein desquels l’implantation
d’éoliennes porterait potentiellement préjudice au caractère et à la préservation des valeurs
paysagères de l’entité «plutôt incompatible».
▪ ▪ Définition des seuils de recul
Il est opportun de définir une «ceinture tampon» (= seuil de recul) en marge du périmètre des entités paysagères «plutôt incompatibles», afin d’assurer la préservation de leur identité et de leurs
valeurs patrimoniales (dimensions historique, architecturale, socio-économique, symbolique...).
En outre, afin de transcrire la diminution de la prégnance des éoliennes avec leur éloignement,
un gradient d’enjeux peu être recherché, moyennant la définition de paliers de recul.
Pour cela, une stratégie d’échantillonnage doit être mise en oeuvre au sein du territoire d’étude,
afin d’appréhender et de comprendre l’amplitude et la géométrie des aires d’influence visuelle
offertes depuis les vallées.
De cette manière, les limites de ces zones-tampon, pragmatiques et argumentées, peuvent être
fixées après analyse de cas concrets au sein de la zone d’étude.
La stratégie d’échantillonnage doit permettre d’évaluer la diversité des profils géomorphologiques transversaux et longitudinaux, idéalement depuis les têtes de bassin versant jusqu’aux
vallées élargies.
Les points échantillonnés doivent être d’autant plus nombreuses que l’organisation géomorphologique du territoire est complexe et fantasque.
En chacun de ces points, une analyse spatiale révèle les aires d’influence visuelle pour un objet
virtuel de 125 mètres, placé n’importe où dans le territoire d’étude (altitude du point de visée =
niveau du sol, voire 1.60 m ; altitude du point visé = niveau du sol + 125 m, soit la hauteur d’une
éolienne virtuellement placée en tout point du territoire)115.
Ce type de calcul permet donc, pour chacun des points considérés, de statuer sur la visibilité
d’une éolienne de 125 mètres hypothétiquement placée sur un relief adjacent à la vallée.
Complémentairement aux aires d’influence visuelle produites, des coupes associées permettent
de comprendre la géométrie des champs de vision.
Il convient en effet d’analyser la géométrie de chaque aire influence visuelle et de calculer les
distances de perception récurrentes par rapport au point de visée.
Les distances minimales, moyennes et maximales de perception sont intéressantes pour définir
les paliers de reculs.
Il s’agit ensuite de confronter ces valeurs d’un point à un autre et d’une vallée à une autre.
En cas d’écarts importants d’une vallée à une autre, des valeurs seuils propres à chaque vallée
peuvent être retenues.
115 - Selon les données dont dispose le prestataire, il est possible de prendre en compte la végétation, en incrémentant le MNT d’une hauteur moyenne ou spécifique aux peuplements forestiers (recours aux couches de données IFN).
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
377
Cahier de recommandations relatif aux PNF
À titre d’exemple, trois seuils de recul peuvent être définis de manière objective :
▫ ▫ 1,5 km : présence d’enjeux exceptionnels ;
▫ ▫ 4 km : présence d’enjeux majeurs ;
▫ ▫ 9 km : présence d’enjeux.
Nota
Ces valeurs correspondent aux distantes horizontales entre observateur et différentes limites de visibilité.
Dans la mesure où les voies de communication ou les villages, depuis lesquels sont principalement perçus / évalués les
paysages occupent des positions diverses dans les profils transversaux des vallées (route à pied de coteau rive gauche,
village en bord de rivière etc...), il est proposé d’appliquer ces valeurs de recul aux périmètres des entités paysagères
«plutôt incompatibles» avec le développement éolien.
Par ailleurs, afin de mieux cerner les configurations de covisibilités entre élément de patrimoine
et ouvrage éolien, la variation de l’angle vertical occupé par chacune de ces composantes paysagères peut être calculée et confrontée par la suite aux angles verticaux représentés par les
éoliennes situées aux valeurs seuil établies précédemment.
Inclure ces seuils de recul sur la carte de compatibilité des entités paysagères.
Retenir le niveau de sensibilité le plus élevé entre entité et ceintures.
Par exemple, si une ceinture d’enjeux majeurs se superpose à une entité dotée d’enjeux importants, retenir le niveau d’enjeux majeurs ; si une ceinture d’enjeux majeurs se superpose à une
entité dotée d’enjeux exceptionnels, retenir le niveau d’enjeux exceptionnels.
378
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
IV.5.3. C aractérisation
des enjeux de patrimoine naturel et
bâti
La hiérarchisation se décline en quatre niveaux, tel que l’illustre le Tableau 27 ci-dessous.
Cette analyse thématique se décline en trois sous-thématiques :
▪ ▪ définition des enjeux relatifs aux périmètres d’inventaires et de protection ;
▪ ▪ définition des enjeux relatifs à l’avifaune ;
▪ ▪ définition des enjeux relatifs à la chiroptérofaune.
Tableau 28 : attribution du niveau d’enjeux d’un territoire
Définition des enjeux relatifs aux périmètres d’inventaires et de protection
▪ ▪ Recueil des données
▪ ▪ Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APB) ;
▪ ▪ Réserves Naturelles Nationales, Régionales, Volontaires (RN) ;
▪ ▪ Réserve Biologique Intégrale (RBI) ;
▪ ▪ Réserve Biologique Dirigée (RBD) ;
en fonction de la présence d’éléments de patrimoine naturel et bâti
Espaces naturels
Autres sites
Correspondance enjeux
Non recensé
Non recensé
Présence d’enjeux
ZNIEFF II
Ø
Présence d’enjeux importants
ZNIEFF I, ZICO, ZPS, ZSC, PNR
SI
Présence d’enjeux très importants
RN, APB, PN
SC, ZPPAUP
Présence d’enjeux majeurs
▪ ▪ Résultats : carte des enjeux de patrimoine naturel et bâti
Les données ont été recueillies auprès de différents services : DREAL, STAP, DDT, ONF.
Les espaces protégés sont intégralement répertoriés :
Cette méthodologie permis l’obtention d’une carte des enjeux inhérents aux périmètre d’inventaires et de protection.
Nota
Il peut être opportun de récapituler ces éléments de patrimoine naturel ou bâti par entité paysagère en annexe de
l’étude.
▪ ▪ sites du réseau européen Natura 2000, relevant de deux Directives :
▫ ▫ Habitats-Faune-Flore : Zone Spéciale de Conservation (ZSC) ;
▫ ▫ Oiseaux : Zone de Protection Spéciale (ZPS) ;
▪ ▪ Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF de types I & II) ;
▪ ▪ Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) ;
▪ ▪ Parc Naturel Régional (PNR).
Les autres sites intégrés à cette thématique du patrimoine naturel et bâti sont les suivants :
▪ ▪ site inscrit (SI) et site classé (SC) ;
▪ ▪ Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP).
▪ ▪ Traitement des données
Ces espaces à haute valeur patrimoniale ont fait l’objet d’un classement en fonction des enjeux
qu’ils sous-tendent à l’égard du développement éolien.
Dans cette logique, parmi les ZNIEFF II ont été distinguées celles induisant des enjeux avifaunistiques et/ou chiroptérologiques remarquables :
▪ ▪ ZNIEFF II «a» (avec ce type d’enjeux) ;
▪ ▪ ZNIEFF II «s» (sans ce type d’enjeux).
379
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
Cahier de recommandations relatif aux PNF
Définition des enjeux relatifs à l’avifaune
Adapter ces déclinaisons en fonction des espèces et des gradients d’enjeux révélés par des études locales.
▪ ▪ Recueil des données
Données factuelles.
Partenaires : LPO, associations, autres Parcs, y compris étrangers...
Identifier les espèces patrimoniales présentes sur le territoire (espèces communautaires notamment, figurant sur l’Annexe I de la Directive Oiseaux, mais aussi LRR...) ou le traversant lors des
migrations.
Traduire les sensibilités en niveaux d’enjeux en tenant compte des différences inter-spécifiques
inhérentes :
▫ ▫ aux niveaux de sensibilité différents vis-à-vis de l’éolien ;
▫ ▫ à la valeur patrimoniale de l’espèce.
Traduction des niveaux de sensibilité en niveaux d’enjeux
Qualifier leur niveau de vulnérabilité à l’égard de l’éolien
Obtention de la carte des enjeux inhérents aux couloirs de migration / transits à Chiroptères
Retenir les espèces à la fois dotées d’une très haute valeur patrimoniale et d’une sensibilité plus
ou moins aiguë à l’égard de l’éolien.
▪ ▪ Traitement des données relatives aux espèces nicheuses
Cartographier sous SIG les sites de nidification.
Adjoindre les territoires de chasse potentiels ou réels (suivi balise argos e.g.)
Traduire le gradient théorique de sensibilité décroissante avec l’éloignement par rapport au
nid.
Établir ce gradient sur 2 ou 3 rayons différents :
5 km autour du nid : présence d’une sensibilité majeure
10 km autour du nid : présence d’une sensibilité très importante
15 km autour du nid : présence d’une sensibilité importante
Adapter la quantité et le rayon / éloignement de ces couronnes en fonction des espèces et des
territoires de chasse investis.
Il est intéressant de pouvoir dresser une carte d’enjeux par espèce ; ces cartes seront mises à
profit pour opérer la sectorisation du territoire en fonction des problématiques auxquelles doit
répondre de développement éolien).
Traduction des niveau de sensibilité en niveaux d’enjeux.
Parallèlement, pour un même rayon, traduire les différents inter-spécifiques inhérentes :
▫ ▫ aux niveaux de sensibilité différents vis-à-vis de l’éolien ;
▫ ▫ à la valeur patrimoniale de l’espèce.
▪ ▪ Synthèse des enjeux avifaunistiques
Compilation des enjeux inhérents aux espèces nicheuses et aux couloirs de migration.
Choix d’une pondération également entre les deux cartes d’enjeux nicheurs / migrateurs.
Les valeurs d’enjeux affectées restent ainsi inchangées.
Afin de ne pas obtenir une sectorisation trop complexe, la synthèse s’opère ainsi :
Sous SIG, retenir le niveau d’enjeux le plus élevé correspondant aux cartographies des enjeux des
espèces nicheuses et couloirs de migration.
Ex : un espace concerné à la fois par un enjeu majeur pour les espèces nicheuses et d’un enjeu
important pour les couloirs de migration, bénéficie d’un enjeu majeur.
Un logique additive induirait en effet de multiples combinaisons, qui seraient à même d’affecter
la lisibilité de la carte et de suggérer un niveau de précision qu’il n’est pas souhaitable d’atteindre à cette étape d’analyse.
Obtention de la carte des enjeux avifaunistiques.
Parallèlement rédiger des fiches espèces, précisant les statuts de protection, les enjeux de
conservation, les menaces, les recommandations vis-à-vis du développement éolien.
▪ ▪ Traitement des données relatives aux couloirs de migration
Digitaliser les couloirs de migration sur SIG
Hiérarchiser l’importance des couloirs :
Couloirs principaux : présence d’une sensibilité majeure
Couloirs secondaires : présence d’une sensibilité importante
Couloirs occasionnels : présence d’une sensibilité
380
etc.
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
▪ ▪ Traitement des données relatives aux couloirs de migrations et de transits
Définition des enjeux relatifs aux Chiroptères
▪ ▪ Recueil des données
Digitaliser les couloirs de migration sur SIG
Données factuelles.
Partenaires : Associations locales, SFEPM, Eurobats, autres Parcs, y compris étrangers, BRGM (inventaires des cavités naturelles ou artificielles)...
Hiérarchiser l’importance des couloirs :
Couloirs principaux : sensibilité majeure
Identifier toutes les espèces présentes sur le territoire ou le traversant lors des migrations /
transits.
Couloirs secondaires : sensibilité importante
Caractériser le statut de protection / menace de chaque espèce (Annexes de la Directive Habitats-Faune-Flore, LRR Mammifères...).
etc.
Qualifier leur niveau de vulnérabilité à l’égard de l’éolien.
Adapter ces déclinaisons en fonction des espèces et des gradients d’enjeux révélés par des études locales.
Couloirs occasionnels : sensibilité
Références bibliographiques (publications Eurobats e.g.)
En vertu des menaces qui pèsent aujourd’hui sur les populations de Chiroptères, il peut être opportun d’inclure l’ensemble des espèces exploitant le territoire
Traduire les sensibilités en niveaux d’enjeux en tenant compte des différences inter-spécifiques
inhérentes :
▪ ▪ aux niveaux de sensibilité différents vis-à-vis de l’éolien ;
▪ ▪ à la valeur patrimoniale de l’espèce.
▪ ▪ Traitement des données relatives aux sites
Identifier et cartographier :
Traduction des niveaux de sensibilité en niveaux d’enjeux.
▫ ▫ sites de reproduction ;
▫ ▫ sites d’hibernation.
Obtention de la carte des enjeux inhérents aux couloirs de migration / transits à Chiroptères.
Adjoindre les territoires de chasse potentiels.
▪ ▪ Synthèse des enjeux chiroptérologiques
Traduire le gradient théorique de sensibilité décroissante avec l’éloignement par rapport au
nid.
Compilation des enjeux inhérents aux sites et aux couloirs de migration.
Établir ce gradient sur 2 ou 3 rayons différents .
Choix d’une pondération également entre les deux cartes sites et migrations / transits.
À titre d’exemple :
Les valeurs d’enjeux affectées restent ainsi inchangées.
2 km autour du nid : présence d’une sensibilité majeure
4 km autour du nid : présence d’une sensibilité très importante
Afin de ne pas obtenir une sectorisation trop complexe, la synthèse s’opère ainsi :
10 km autour du nid : présence d’une sensibilité importante
sous SIG, retenir le niveau d’enjeux le plus élevé correspondant aux cartographies des enjeux des
sites et migration / transits.
Adapter la quantité et le rayon / éloignement de ces couronnes en fonction des espèces et des
territoires de chasse investis (ex : Minioptère de Schreibers exploitant un territoire de chasse
étendu au-delà de 15 km par rapport au site).
Traduction des niveaux de sensibilité en niveaux d’enjeux.
Obtention de la carte des enjeux inhérents aux sites à Chiroptères
Ex : un espace concerné à la fois par un enjeu majeur pour les sites et d’un enjeu important pour
les couloirs de migration/transits, bénéficie d’un enjeu majeur.
Un logique additive induirait en effet de multiples combinaisons, qui seraient à même d’affecter
la lisibilité de la carte et de suggérer un niveau de précision qu’il n’est pas souhaitable d’atteindre à cette étape d’analyse.
Obtention de la carte des enjeux chiroptérologiques.
Nota
Les Chiroptères représentent un groupe peu connu.
381
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
Cahier de recommandations relatif aux PNF
Définition des enjeux de patrimoine naturel et bâti
La compilation des cartes d’enjeux relatives aux sous-thématiques nécessite la traduction des
niveaux d’enjeux en coefficients, selon le modèle présenté dans le Tableau 29 ci-dessous.
Tableau 29 : principe de traduction des niveaux d’enjeux en coefficients
Qualification des niveaux d’enjeux
Coefficients correspondants
Présence d’enjeux
1
Présence d’enjeux importants
2
Présence d’enjeux très importants
3
Présence d’enjeux majeurs
4
Présence d’enjeux exceptionnels
5
Compiler sous SIG les trois cartes d’enjeux sous-thématiques obtenus précédemment.
Le principe d’une même pondération peut être retenu.
Toutefois, si la prédominance de l’une des trois sous-thématiques est évident, il peut y avoir lieu
de lui affecter une pondération spéciale.
Le principe de l’affectation de la valeur la plus élevée est ici encore retenu.
382
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
IV.5.4. C aractérisation
M onuments H istoriques
des enjeux de covisibilités avec les
L’analyse menée dans le cadre de cette thématique constitue une approche qualitative et quantitative sur les covisibilités potentielles entre Monuments Historiques et ouvrages éoliens.
Aussi, l’ampleur de la zone d’étude et la multitude d’édifices inscrits ou classés n’autorisent pas
une étude détaillée de chaque Monument Historique.
Ainsi, en aucun cas la carte produite dans ce volet ne peut prétendre à se soustraire à une
analyse fine et détaillée des contextes physique, historique, socio-culturel ou encore spirituels propre à chaque Monument Historique concerné par un projet éolien.
▪ ▪ Traitement des données
Après obtention de la liste hiérarchisée, chaque Monument Historique a été intégré à un Système
d’Information Géographique, afin de procéder aux analyses spatiales permettant d’identifier les
secteurs au sein desquels toute éolienne de 125 mètres serait visible depuis un Monument.
Aussi, conformément au rayon du périmètre élargi, les champs de visibilité ont été calculés pour
des distances inférieures ou égales à 15 km (distance au-delà de laquelle la perception d’une
éolienne de 125 mètres ou moins n’est plus réellement significative dans un paysage).
La Figure 116 ci-dessous illustre le principe de calcul d’un champ de visibilité depuis un Monument Historique.
▪ ▪ Recueil des données
L’ensemble des Monuments Historiques présents dans les périmètres restreint et élargi de la zone
d’étude doit être répertorié.
Dans la mesure du possible, obtenir les MH situés 15 km au-delà de la limite de l’étude, afin de
ne pas sous-estimer les enjeux de covisibilité avec les territoires environnants.
Donc inclure les MH situés dans une couronne de 30 km de rayon en périphérie du Parc national.
Les coordonnées géographiques (coordonnées X et Y en projection Lambert II étendu) de chaque
édifice sont collectées.
La liste de Monuments Historiques est ensuite soumise au personnel du STAP du ou des départements concernés116 afin que celui-ci y opère une hiérarchisation «qualitative» selon un gradient
établi en 3 classes :
▪ ▪ Classe 1 : édifices très intéressants (reconnaissance locale) ;
▪ ▪ Classe 2 : édifices importants (reconnaissance départementale) ;
▪ ▪ Classe 3 : édifices majeurs (reconnaissance régionale, nationale ou internationale).
L’objet de cette étape est en effet d’appréhender l’importance et la reconnaissance sociale de
chacun des Monuments Historiques et d’envisager leur sensibilité eu égard à la problématique du
développement éolien.
Il convient d’insister sur le fait que cette hiérarchisation est construite :
▪ ▪ dans une problématique (étude du développement de l’éolien autour des Parcs nationaux) ;
▪ ▪ un contexte géographique (périmètre de la zone d’étude) ;
Figure 116 : représentation schématique du principe de calcul d’un champ de visibilité depuis un Monument Historique
▪ ▪ un cadre temporel (date de réalisation de l’étude) donnés.
Nota
Par conséquent, il est opportun que toute utilisation de cette liste hiérarchisée hors du cadre
de cette étude fasse l’objet d’une validation / actualisation auprès des STAP concernés.
Par ailleurs, en ne prenant en compte la végétation et les bâtiments, ces calculs renseignent sur les champs de visibilité maximums (caractère pertinent dans le cadre d’un écran végétal non pérenne entre Monument Historique et
arc éolien).
116 - La collecte des Monuments Historiques des départements voisins est souvent délicate dans le cadre des délais
imposés par les études de développement éolien. Il convient ainsi d’anticiper d’éventuelles contributions des STAP
voisins.
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
383
Cahier de recommandations relatif aux PNF
L’analyse spatiale permet de retranscrire des notions qualitatives et quantitatives à l’égard des
enjeux de covisibilité des Monuments Historiques avec des éoliennes.
Un tableau de correspondance intègre en effet les données «qualitatives» fournies par le SDAP et
des données quantitatives, inhérentes au nombre de Monuments Historiques concernés par une
covisibilité avec une éolienne.
Le Tableau 27 et la Figure 17 ci-dessous illustrent les correspondances adoptées dans le cadre
de cette étude.
Carte des enjeux de covisibilité avec les Monuments
Historiques
Calculer l’aire d’influence visuelle de chaque Monument Historique et la confronter avec celles
des autres.
L’outil SIG permet l’obtention d’une carte d’enjeux de covisibilité entre Monuments Historiques
et parcs éoliens potentiels, en tenant à la fois compte de la valeur patrimoniale des édifices
concernés et de leur quantité.
Tableau 30 : attribution du niveau d’enjeux d’un territoire
Limites
en fonction de la classe et du nombre de MH concerné par la covisibilité d’une éolienne
Ces aires d’influences renseigne sur les enjeux potentiels.
Classe MH
Nombre de MH
concerné par
la covisibilité
d’une même éolienne
1
2
3
Correspondance enjeux
1
0
0
Présence d’enjeux
2 ou 3
1
0
Présence d’enjeux importants
4 et +
2 ou 3
1
Présence d’enjeux très importants
4 et +
2 ou 3
Présence d’enjeux majeurs
4 et +
Présence d’enjeux exceptionnels
Ils peuvent être vérifiés en cas de présence de parc éolien installé dans la zone d’étude.
Calculs établis à partir d’un modèle numérique de terrain
Définition du MNT : 25m.
Ecarts entre perceptions théoriques et perceptions réelles potentiellement plus importants dans
les régions très escarpées, au sein desquelles les interpolations mises à profit par le MNT peuvent
biaiser les calculs.
En contexte de plaine ou de petites collines, ces calculs sont en revanche très représentatifs des
configurations réelles.
Perspectives d’amélioration
Prendre en compte la diminution de l’impact des covisibilités avec l’éloignement des éoliennes.
Croiser aire d’influence visuelle de MH : visée à 0 m.
Amélioration de la définition du MNT, notamment à proximité des édifices.
Figure 117 : illustration du principe d’attribution du niveau d’enjeux d’un territoire
en fonction de la classe et du nombre de MH concerné par la covisibilité d’une éolienne
384
Schéma directeur pour l’aménagement éolien à l’intérieur et autour du périmètre d’intervention du GIP PN ECB & Application aux Parcs Nationaux - ONF BE BCA - 2011
IV.5.5. S ynthèse
Aussi, afin d’améliorer la lisibilité et la compréhension de la carte produite selon la méthodologie
expliquée supra, une seconde carte des enjeux globaux a été élaborée en agrégeant les niveaux
d’enjeux selon les modalités illustrées dans le Tableau 29 ci-dessous.
des enjeux
La définition des enjeux globaux sur le territoire d’étude s’opère via la compilation des cartes
d’enjeux thématiques obtenues précédemment :
Tableau 29 : qualification des niveaux d’enjeux en fonction de leurs classes
▪ ▪ carte des enjeux paysagers ;
Classes d’enjeux agrégées
Qualification du niveau d’enjeux
▪ ▪ carte des enjeux relatifs au patrimoine naturel et bâti ;
niveaux d’enjeux 3-6
présence d’enjeux
▪ ▪ carte des enjeux de (co)visibilité des Monuments Historiques avec des éoliennes.
niveaux d’enjeux 7-9
présence d’enjeux importants
Il est proposé qu’aucune des trois thématiques ne soit privilégiée par rapport à une autre.
A titre d’exemple, selon ce principe d’égale pondération entre les trois thématiques, un niveau
d’enjeux exceptionnel concernant le paysage égale un niveau d’enjeux exceptionnel concernant
une covisibilité Monument Historique / éolienne.
La thématique relative aux Monuments Historiques, qui décline les niveaux d’enjeux les plus
nombreux, constitue la référence pour la mise en correspondance des coefficients attribués aux
niveaux d’enjeux au sein de chacune des thématiques, comme l’illustre le Tableau 28 ci-dessous.
Tableau 31 : modalités d’attribution des coefficients des niveaux d’enjeux en fonction de leur qualification
Qualification des niveaux d’enjeux
Coefficients correspondants
Absence d’enjeu
0
Présence d’enjeux
1
Présence d’enjeux importants
2
Présence d’enjeux très importants
3
Présence d’enjeux majeurs
4
Présence d’enjeux exceptionnels
5
De la sorte, un territoire doté d’un niveau d’enjeux égal à 15 dispose du niveau d’enjeux maximum, chacune des trois thématiques induisant sur un même espace un niveau d’enjeux qualifié
d’«exceptionnel».
Nota
La lecture de la carte des enjeux globaux ne doit en rien dispenser d’une approche thématique. Les quatre cartes
d’enjeux produites dans le cadre de cette phase sont d’une grande complémentarité. Un «allez-retour» entre la carte
des enjeux globaux et chacune des trois cartes thématiques permet à la fois de cerner les espaces à enjeux globaux
les plus faibles et de connaître, au sein de ces espaces identifiés, la(les) thématique(s) induisant les enjeux les plus
élevés et sur lesquels devront se concentrer les efforts de réflexion relatifs au projet éolien (emplacement, organisation spatiale, taille des machines, mesures compensatoires...)
niveaux d’enjeux 10-12
présence d’enjeux majeurs
niveaux d’enjeux 13-15
présence d’enjeux exceptionnels
Ces regroupements peuvent faire l’objet d’ajustements, en fonction notamment du niveau minimal d’enjeux présent dans la dition.
Ex : gradient d’enjeux de 7 à 15. Cf. Tableau 30 ci-dessous
Tableau 30 : qattribution du niveau d’enjeux d’un territoire
en fonction de la présence d’éléments de patrimoine naturel et bâti
Classes d’enjeux agrégées
Qualification du niveau d’enjeux
niveaux d’enjeux 7-8
présence d’enjeux
niveaux d’enjeux 9-10
présence d’enjeux importants
niveaux d’enjeux 11-12
présence d’enjeux majeurs
niveaux d’enjeux 13-15
présence d’enjeux exceptionnels
▪ ▪ Résultats : carte des enjeux globaux
L’examen de cette carte permet d’apprécier les variations des niveaux d’enjeux globaux du territoire vis-à-vis du développement l’éolien.
Sans induire nécessairement des interdictions, cette carte de territoire permet d’envisager le
niveau de difficulté que devront surmonter les développeurs éoliens potentiels.
Les secteurs dotés des moindres niveaux d’enjeux permettent théoriquement un développement
éolien plus aisément compatible avec les caractéristiques générales du territoire.
La considération de cette carte permet ainsi d’estimer le niveau de réussite problable d’un projet éolien d’une part, son niveau d’acceptation par les populations locales et le public d’autre
part.
La seule lecture de cette carte ne peut se faire sans celle des cartes thématiques à partir desquelles elle a été construite. Elle renseigne en effet sur un niveau d’enjeux quantitatif et non
qualitatif. Une étape supplémentaire devra intégrer la nature des enjeux : la sectorisation.
À cette carte mérite d’être superposée la couche relative aux peuplements forestiers, dans la
mesure où l’implantation d’éoliennes en forêt est fortement déconseillée en vertu de leur richesse biologique et des populations avifaunistiques et chiroptérologiques qu’elles hébergent.
En effet, il n’est pas improbable que certaines portions de territoires forestiers correspondent à
tout ou partie des secteurs dotés des moindres enjeux globaux.
Par ailleurs, l’adjonction des servitudes permet de vérifier la disponibilité des secteurs identifiés
comme potentiellement compatibles avec le développement éolien.
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Cahier de recommandations relatif aux PNF
IV.5.6. I dentification
des servitudes du territoire
IV.5.7. A nalyse des parcs éoliens ,
ZDE situés dans la zone d ’ étude
▪ ▪ réseaux de transports d’énergie :
▫ ▫ oléoducs,
▫ ▫ gazoducs,
▫ ▫ électricité ;
P arcs
et de
Objectifs
Les espaces et structures répertoriées et induisant des servitudes, sont de diverses natures :
▪ ▪ périmètres de captage d’eau potable ;
des projets de
Conforter ou limiter le développement éolien à partir des noyaux ou couloirs éoliens existants ou
projetés.
Anticiper les évolutions de la filière éolienne.
Promouvoir les projets les plus pertinents.
Mettre en exergue le caractère aigu des enjeux auxquels s’exposent certains projets éoliens.
▪ ▪ dispositifs radioélectriques :
▫ ▫ PT1 : protection contre les perturbations électromagnétiques ,
▫ ▫ PT2 : protection contre les obstacles ;
▪ ▪ stations météorologiques ;
Principes méthodologiques
▪ ▪ espaces et installations militaires :
▫ ▫ radar,
▫ ▫ zones d’évolution de drones,
▫ ▫ couloirs de vol à basse altitude.
Nota
Les servitudes recensées ne représentent pas nécessairement des contraintes absolues à l’égard du développement
éolien. En d’autres termes, elles ne sous-tendent pas nécessairement l’interdiction d’éoliennes au sein des espaces
auxquels elles s’appliquent.
Dans certaines configurations, les restrictions concernent les hauteurs maximales des machines ou les modalités de
balisage (certains couloirs de vols e.g.).
Il appartiendra ainsi au développeur éolien de composer son projet en fonction des contraintes absolues et des renseignements / autorisations qu’il aura obtenues auprès des services compétents.
Analyser la dynamique de développement éolien à l’échelle du territoire et même au-delà (échelle départementale voire régionale), puis analyser les parcs et projets situés dans la zone d’étude
de manière individuelle.
Calculs des aires d’influence visuelle des parcs existants (connaissance de l’emplacement des
machines et de leur taille).
nombre d’éoliennes visibles par parc.
nombre d’éoliennes visibles en un point du territoire (tous parcs confondus).
Appréciation de l’impact individuel et cumulé des parcs > problématique du mitage et de la saturation.
Préservation des corridors biologiques, couloirs migratoires...
Opportunité de prendre en compte le couvert végétal.
Identifier les parcs existants ou en projet.
Les projets de ZDE.
Se rapprocher des DDT concernant l’obtention de ces données exogènes.
Analyse chaque parc, projet de parc ou de ZDE (Cf. suggestion de grille d’analyse ci-contre)
Résultats
Carte des projets éoliens et ZDE.
Aborder les problématiques de développement éolien à l’échelle de macro-territoires et analyser
les phénomènes de mitage et de saturation existants, initiés, ou potentiels.
Connaissance des atouts et des contraintes des parcs, projets de parcs et de ZDE, à même d’encourager le développement éolien ou, au contraire, d’envisager de ne pas remplacer le parc
après le terme de son cycle de vie (20 à 30 ans).
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IV.5.8. D éfinition d ’ une
Suggestion de trame d’analyse
stratégie de développement de la
filière éolienne au sein du territoire
Données géographiques & physiques
▪ ▪ Carte de localisation
Objectifs
▪ ▪ Communes concernées
▪ ▪ Gisement éolien
Développeur éolien
Mettre à profit les territoires dotés des moindres niveaux d’enjeux pour le développement de la
filière éolienne, en tenant compte des différentes problématiques existantes et de l’expression
de la dynamique éolienne.
Avancement du projet
Caractéristiques du parc
▪ ▪ Nombre, taille et puissance des machines
▪ ▪ Géométrie du parc - Projet paysager
Analyse des enjeux
Utiliser la carte des enjeux globaux établie précédemment, version détaillée et simplifiée, ainsi
que les cartes thématiques produites aux étapes précédentes (y compris les cartes d’enjeux relatives aux espèces avifaunistiques).
Sectoriser le territoire afin d’identifier des secteurs homogènes à l’égard de leur niveau d’enjeux
globaux et des problématiques auxquelles doit répondre un potentiel développement éolien.
Il s’agit d’une opération délicate et, suivant les contextes, assez chronophage. Cette carte représente une étape clé de la définition de la stratégie de développement éolien.
▪ ▪ Enjeux inhérents au paysage
▫▫
▫▫
▫▫
▫▫
Principes méthodologiques
Niveau d’enjeux renseigné sur la carte thématique
Unité(s) paysagère(s) concernée(s)
Site(s) emblématique(s) ou remarquable(s) concerné(s)
Interactions visuelles avec d’autres parcs
▪ ▪ Enjeux inhérents au patrimoine naturel et bâti
▫ ▫ Niveau d’enjeux renseigné sur la carte thématique
▪ ▪ Enjeux inhérents aux Monuments Historiques
▫ ▫ Niveau d’enjeux renseigné sur la carte thématique
▫ ▫ Monuments historiques les plus proches et offrant des covisibilités avec le parc
Ex : enjeu de préservation d’une espèce
enjeu de covisibilité depuis un site remarquable
enjeux de préservation de motifs ou structures paysagères emblématiques...
Ainsi, au sein de secteurs globalement homogènes au regard de leurs niveaux d’enjeux et/ou des
problématiques soulevées, des recommandations pourront être délivrées.
Les recommandations concerneront :
▪ ▪ les potentialités de contribution au développement de la filière éolienne de chaque
secteur ;
▪ ▪ les modalités organisationnelles des parcs hypothétiques, au sein des secteurs jugés
compatibles avec le développement éolien.
Édifices très intéressants
Édifices importants
La sectorisation du territoire d’étude intègre ces données utilisées pour la production de la carte
des enjeux globaux et y adjoint :
Édifices majeurs
▪ ▪ les problématiques de préservation / perception des sites emblématiques et remarqua-
Synthèse
bles ;
▪ ▪ les logiques de perception et d’évolution dans le territoire via les polarités et flux ;
▪ ▪ les sites et projets éoliens.
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Résultats
Obtention de la carte sectorisée.
Analyse de chaque secteur selon la trame suivante :
▪ ▪ enjeux et problématiques majeurs identifiés
▪ ▪ contexte éolien
▪ ▪ éléments de réponse aux enjeux & problématiques identifiés
▪ ▪ potentiel de contribution au développement éolien
Identification des secteurs les plus à même de contribuer au développement de la filière éolienne.
Si plusieurs secteurs sont identifiés comme compatibles, la définition d’une hiérarchisation /
phase de développement est opportune.
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bibliographie
Ouvrages consultés - Liste non exhaustive
Sites Internet consultés (2011) - liste non exhaustive
www.ademe.fr
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des sorties et des flux de visites des Franciliens, 2000, 40 p.
www.sfepm.org
GRANET A.-M., M. DOBRE, Les citadins et la forêt en France, in Rev. For. Fr. LXI - 5-2009, 14 p.
OFFICE NATIONAL DES FORÊTS - BE BCA - M. BLIN, Schéma directeur pour l’aménagement éolien
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www.insee.fr
OFFICE NATIONAL DES FORÊTS - BE BCA - M. BLIN, P. ARNAL, Document d’Objectifs Site NATURA
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www.tourisme-champagne-ardenne.com
OFFICE NATIONAL DES FORÊTS - BE BCA - M. BLIN, P. ARNAL, Document d’Objectifs Site NATURA
2000 n°32, FR 2100277, MARAIS TUFEUX DU PLATEAU DE LANGRES, 2010, 89 p.
PATIN T. La foêt, lieu unique de vie ? Enquête exploratoire entre Champagne et Bourgogne - Mémoire - mai 2011, 111 pages.
www.paysages.net
www.jhm.fr
www.tourisme-hautemarne.com
www.tourisme-langres.com
www.lieux-insolites.fr
Cf. références de certaines figures.
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Bureau d’Etudes Bourgogne Champagne-Ardenne
Centre forestier de Blanchefontaine
52200 LANGRES
Tel : 03 25 88 28 80
Fax : 03 25 88 28 81