Le PMU met un pied au Brésil

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Le PMU met un pied au Brésil
19/10/2015
Le PMU met un pied au Brésil, Industrie & Services
LUNDI 19
OCTOBRE
2015
INDUSTRIE & SERVICES
Lundi 19 Octobre 2015
Le PMU met un pied au Brésil
DAVID BARROUX / RÉDACTEUR EN CHEF | LE 19/10 À 07:00
L'hippodrome de Rio a été dessiné par le même architecte que celui de Longchamp dans les années 1920. « C'est grand comme Longchamp, beau
comme Chantilly », explique un Français. - Photo Manfred Linke/LAIF-REA
L'organisateur de paris hippiques veut doubler son activité
internationale d'ici à 2020.
Il s'allie avec le Jockey Club de Rio pour s'ouvrir le marché brésilien.
La France importe des footballeurs brésiliens mais c'est son savoir­faire dans le domaine hippique qu'elle
exporte au Brésil. Hier, à Rio, au pied du célèbre Corcovado dont le « Christ rédempteur » surplombe la
plage de Copacabana, le PMU a signé un accord stratégique avec le Jockey Club Brasileiro, un club créé
à la fin du XIXe siècle. Confronté à un recul du marché français des paris sur les courses de chevaux et à
la concurrence d'acteurs en ligne, le PMU va chercher des relais de croissance à l'étranger. Après avoir
misé sur l'Allemagne et la Belgique, c'est vers le Brésil que le roi du tiercé se tourne.
C'est en choisissant la voie du partenariat que le PMU compte se développer sur place. Concrètement, le
PMU qui a monté une structure brésilienne va apporter son savoir­faire au Jockey Club de Rio qui pourra
s'appuyer sur cette alliance pour tenter de redynamiser son activité. Fort de son expérience, le PMU va
prendre en charge la captation et la diffusion des courses en espérant qu'un meilleur rendu audiovisuel
contribuera à attirer de nouveaux parieurs. Le PMU va aussi moderniser la cinquantaine de points de
vente et étendre le réseau. Il lancera aussi une nouvelle application numérique pour que les Brésiliens qui
jouent déjà par téléphone puissent aussi jouer via leur smartphone. « Le Brésil est un pays de courses
mais dont la filière hippique est faiblement développée. Nous pouvons doubler ou tripler l'activité à Rio »,
estime Xavier Hurstel, le PDG du PMU.
Dans un pays fédéral, l'accord ne peut porter que sur l'Etat de Rio. Mais la région compte tout de même
18 millions d'habitants (soit 10 % de la population nationale) et une réussite à Rio pourrait ouvrir au
groupe français d'autres perspectives dans le reste du pays, voire ailleurs en Amérique latine.
Ces premiers pas au Brésil peuvent sembler mineurs puisque le produit brut des jeux à Rio est inférieur à
50 millions de reals mais si les sommes triplent, cela pourrait finir par représenter quelques dizaines de
http://www.lesechos.fr/journal20151019/lec2_industrie_et_services/021413230887­le­pmu­met­un­pied­au­bresil­1166759.php#
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millions d'euros de recettes supplémentaires. Chaque année, le PMU récolte un peu plus de 9 milliards
d'euros de paris sur les courses de chevaux, ce qui représente un produit brut de jeu (ce qui reste au
PMU une fois les gains reversés) de 2,4 milliards. Mais le marché français a reculé de 6,3 % l'an dernier
et seule la croissance de l'international, qui a bondi de 14 % à 727 millions de paris, a permis de limiter la
casse. Tous les paris en provenance du Brésil sont donc bons à prendre. Dès l'année prochaine, le PMU
entend faire parier les Brésiliens sur les courses françaises.
Sur la scène internationale, le PMU mène une stratégie de « collier de perles ». Avec des acquisitions ­
en Belgique en 2013 et en Allemagne l'été dernier en prenant la majorité du premier opérateur de paris
(German Tote) ­ et via la multiplication des partenariats B to B, le groupe envisage de croître. En
apportant son expertise et en partageant les recettes issues de la croissance qu'il contribuera à générer,
le PMU peut croître sans mobiliser trop de capitaux ou en travaillant avec des groupes qui ne cherchent
pas à céder leurs actifs. Mises bout à bout. « C'est aussi plus rentable », souligne Xavier Hurstel, car la
revente à l'international de courses françaises déjà amorties coûte peu. « Notre objectif en 2020 c'est que
10 % de notre marge nette vienne de l'export contre 3 à 4 % aujourd'hui », explique le patron du PMU. David Barroux, Les Echos
A Rio
@DavidBarroux
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