Le Velvet de Rodolphe Burger

Transcription

Le Velvet de Rodolphe Burger
Scène Nationale
de Sète
et du
Bassin de Thau
Le Velvet
de Rodolphe Burger
©Julien Mignot
Rodolphe Burger
Julien Perraudeau
Alberto Malo
Geoffrey Burton
Black Sifichi
Joan Guillon d’EZ3kiel
Sarah Yu Zeebroek
création 2010
Calendrier
Création
18 mai 2010, Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau (34)
Concerts 2010/2011
8 octobre 2010, Festival C’est dans la vallée – Sainte-Marie-aux-Mines (68)
4 février 2011, Le Grand logis – Bruz (35)
18 février 2011, Espace Malraux, Scène Nationale de Chambéry (73)
02 avril 2011, Bibliothèque Nationale de France – Paris (Velvet Room)
26 mai 2011, Centre Georges Pompidou – Paris
Concerts 2011/2012
7 décembre 2011, ONYX - La Carrière – Saint-Herblain (44)
11 janvier 2012, Le Quartz – Scène Nationale de Brest (29)
24 janvier 2012, MC2 – Grenoble (38)
16 > 20 février 2012, Théâtre de la Cité Internationale – Paris
12 mai 2012, L’Archipel – Perpignan (66)
Sortie de l’album fin janvier 2012 - Dernière Bande Musique / L’Autre distribution
Le Velvet
de Rodolphe Burger
Spectacle créé en mai 2010
à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
Disponible en tournée
Durée du spectacle : 1h30
Compagnie Rodolphe Burger
Florence Marguerie, administratrice
06 70 91 18 42
[email protected]
Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
Yvon Tranchant, direction
Marion Fouilland, responsable productions - la Fabrique
04 67 18 68 68 / 06 07 94 32 02
[email protected]
Muriel Morvan Chargée de diffusion
04 67 18 53 33 / 06 73 62 83 67
[email protected]
Coproduction : Compagnie Rodolphe Burger,
Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau, Wart
Contact production
Antje Dieul, chargée de production
04 67 18 53 28 / 06 73 62 83 67
[email protected]
mise à jour du dossier : 18 / 10 / 2011
Production déléguée : Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
avec le soutien de
www.scenenationale-sete-bassindethau.com
©Julien Mignot
« Le Velvet n’a peut-être pas vendu beaucoup d’albums, mais chaque personne qui l’a acheté a
voulu ensuite fonder son propre groupe.» Brian Eno
Le Velvet de Rodolphe Burger
Rendre hommage au Velvet Underground aujourd’hui, c’est pour moi faire un retour sur le moment où, il
y a 30 ans exactement, j’ai décidé de « refaire » de la musique.
Sans ma découverte du Velvet Underground, assez tardive au fond, puisqu’elle date de 1976 environ, je
n’aurais sans doute jamais entrepris pour ma part de « retour » à la musique et à l’expérience de groupe
qui a débouché plus tard sur la création de Kat Onoma.
Si je peux dire, comme la petite Jenny de la chanson du Velvet, que ma vie a été une première fois
« sauvée par le rock’n roll » à l’âge de 10 ans, je peux ajouter qu’elle a été sauvée une deuxième fois, à
l’âge de 20 ans, par le Velvet Underground.
Je pensais alors avoir tourné la page du rock’n roll. D’autres musiques me passionnaient, notamment
un certain jazz radical, dont j’ai appris plus tard qu’il était la référence cachée principale de Lou Reed et
John Cale (ils n’avaient qu’à se déplacer de quelques blocks pour assister dans le Lower East Side aux
répétitions d’Ornette Coleman).
J’ai découvert avec le Velvet que le rock n’était pas seulement une histoire de teenagers. Mais qu’il
était peut-être l’art contemporain par excellence. Ce que l’histoire même du Velvet, et notamment sa
rencontre avec Andy Warhol, démontrait de façon éclatante.
Je ne peux développer tous les aspects de cette « influence » du Velvet. Ce fut bien plus qu’une influence. Ils ont fait époque, leur rôle a été séminal, fondateur, et cela leur a échappé à eux-mêmes en
grande partie, comme il se doit. Leur reformation, à laquelle j’ai assisté, ne pouvait qu’être décevante.
Leur légende les dépassait.
J’ai longtemps différé de rendre un hommage explicite au Velvet. Le groupe Kat Onoma, sans renier cette
influence, était surtout désireux de s’en affranchir, et regrettait qu’on ne souligne pas assez tout ce qui
le démarquait musicalement du Velvet.
C’est à Prague, et pas par hasard, à l’Akropolis, que j’ai éprouvé pour la première fois le désir de « reprendre » le Velvet et que j’ai pris la liberté de le faire.
C’est à l’écoute de l’enregistrement « live » de ce concert-hommage à l’Akropolis qu’Yvon Tranchant,
directeur de la Scène Nationale de Sète, m’a proposé de développer sérieusement la chose et de donner
« ma » version du Velvet. Il n’était plus temps de dire non.
Rodolphe Burger
L’équipe
musique : Rodolphe Burger, Julien Perraudeau, Alberto Malo, Geoffrey Burton, Joan Guillon
chant : Rodolphe Burger, Black Sifichi, Sarah Yu Zeebroek
lumières : Christophe Olivier
son : Philippe Dubich
retour son : Julien Hulard
backline : Ludovic Millet
©Julien Mignot
régie : Muriel Morvan
Rodolphe Burger
guitare, chant
Un univers musical en constante expansion : entre rock mutant, boucles de mélancolie obsessionnelles,
jungle de samples, électronique acide ou lunaire et poésie contemporaine, impossible de ranger l’œuvre de
Rodolphe Burger dans une seule boîte.
Né en 1957 à Colmar, il fonde au début des années 80 le groupe Kat Onoma, dont il est le leader, au chant
et à la guitare radioactive, et signe de beaux instants discographiques entre 1986 et 2004. En solo (ChevalMouvement, 1993) ou dans les différents projets qu’il initie sur disque et sur scène, Rodolphe Burger est un
artiste en mouvement. Il est aussi producteur et met en son les projets aventureux d’auteurs-compositeurs,
tels Alain Bashung et Jacques Higelin, d’instrumentistes virtuoses, comme Erik Truffaz, James Blood Ulmer,
Erik Marchand et Yves Dormoy, ainsi que de chanteuses singulières, Françoise Hardy et Jeanne Balibar.
Il est le fondateur du festival C’est dans la Vallée à Sainte-Marie-aux-Mines. Nourri de références à la
littérature, à la poésie, au voyage, à l’Amérique des villes et des marges, le groupe rock mutant et atypique
Kat Onoma tranche immédiatement, tant par son esthétique rigoureuse que par la personnalité de son
leader, Rodolphe Burger, à l’époque prof de philo en rupture de ban. Succès immédiat. Le groupe signera,
au fil d’un exigeant parcours de dix-huit ans, sept albums, tous traversés de cette beauté sombre et
intérieure.
Cet artiste jette des passerelles entre les styles musicaux, mais aussi entre les disciplines, pour le cinéma
avec le poète Pierre Alferi (composition de ciné-poèmes), la danse avec les chorégraphes Mathilde Monnier
et Loïc Touzé, le théâtre avec le metteur en scène Ludovic Lagarde (directeur de la Comédie de Reims),
la littérature avec l’écrivain Olivier Cadiot, l’illustration, comme récemment avec les dessinateurs Philippe
Dupuy et Charles Berberian, l’architecture et l’urbanisme (sonorisation du tramway de Strasbourg).
Un compagnonnage entre Rodolphe Burger et la Scène Nationale de Sète du Bassin de Thau a vu naître
plusieurs projets, actuellement en tournées : Concert dessiné en 2008, le Cantique des cantiques &
Hommage à Mahmoud Darwich en 2010 et Le Velvet de Rodolphe Burger en 2010.
Actuellement Rodolphe Burger prépare un projet franco-allemand avec l’écrivain et dramaturge Olivier
Cadiot intitulé Psychopharmaka.
Julien Perraudeau
basse, clavier
Alors qu’il poursuit des études d’ingénieur du son au CNSM de Paris, Julien Perraudeau rencontre Rémy
Galichet avec qui il crée le groupe Diving With Andy, où il est batteur, bassiste, guitariste et réalisateur.
Ensemble, ils réaliseront entre autres l’album de Dorval Celle que vous croyez et le projet multi-artistes d’Un
Siècle à L’autre.
En 2008, il devient le bassiste/pianiste du nouveau trio de Rodolphe Burger et entame avec lui de
nombreuses collaborations, dont l’enregistrement de l’album Coup de Foudre de Jacques Higelin, en 2010,
en tant qu’ingénieur du son et pianiste.
Il accompagne actuellement la chanteuse « L » sur scène, et on le retrouve régulièrement aux côtés de
Jacques Higelin, Erik Truffaz, James Blood Ulmer, Erik Marchand, Mehdi Haddab ...
Alberto Malo
batterie
Après avoir étudié au M.I. de Los Angeles, Alberto Malo se produit sur scène et/ou en studio auprès
d’artistes de renom tels que Tricky, Principles of Geometry, Poni Hoax, Jacques Higelin, Erik Truffaz, Tété,
Sophie Hunger, Mocky, Taylor Savvy, Ben Sidran, Joakim & the Ectoplasmics, Diving with Andy, Malcolm
Braff, Marcello Giuliani, Yaya Ouattara Duba Dew, Skin, Nya, Léo Tardin Grandpianoramax.
Geoffrey Burton
guitare
Membre à temps complet du groupe The Hong Kong Dong, il a eu sa révélation à l’âge de deux ans, en
écoutant Sympathy for the Devil des Stones, qui tournait sur la platine de son père. Il a pris une guitare dans
les mains pour la première fois à l’âge de quatorze ans et a commencé à jouer dans des groupes à l’âge de
17 ans, pour devenir musicien professionnel à 21 ans (après avoir été le seul d’un groupe de 40 à ne pas
avoir été accepté au conservatoire de Ghent).
Certains de ceux avec qui il a partagé une scène ou un studio : The Hong Kong Dong, Bashung, Cali, Misia,
Iggy Pop, Jacques Higelin, Grace Jones, Arno, Malia, Polar, Adamo, Daguerre, Olivia Ruiz, Axelle Red, Karin
Clercq, Stéphane Eicher, Tom Wolf, Yasmine, Spencer the Rover, Mambo Chillum.
Joan Guillon
claviers, machines, accordéon
Originaire de Tours, Joan Guillon fait partie du groupe EZ3kiel (claviers, machines, guitare et samples). Les
trois membres du groupe développent à leurs débuts un trip hop orienté dub et jungle, et se montrent aussi
créatifs sur le plan musical que sur le plan visuel. Le travail artistique s’axe dès le début sur la recherche
d’une symbiose entre image et son ayant pour but de créer des ambiances
et des émotions de troubles et d’ivresse.
La composition du groupe a été à géométrie variable et le cœur de son identité musicale s’est affirmé
avec le temps. La recherche musicale s’en trouva réorientée vers un désir d’alliance des instruments et
des nouvelles technologies. L’état d’esprit musical du groupe demeure cependant très fidèle à celui de ses
débuts. Il persiste à utiliser des sons et chants issus du répertoire traditionnel, et s’évertue à marier ces
éléments entre eux mais aussi par et avec des outils contemporains. En cela, EZ3kiel est un groupe dont le
travail est représentatif de la mouvance de fusion entre art et technologies
qui se développe au XXIème siècle en Occident.
Black Sifichi
chant
Black Sifichi poète «Spoken Word», originaire de New York, marque la scène de la musique électronique
en France et Grande-Bretagne par des textes sur la société, la vie urbaine, la politique, l’amour, la guerre,
largement teintés d’humour noir. Il est l’auteur et l’interprète des textes de nombreux albums dont l’hommage
à William S. Burroughs Unsavoury Products du groupe mythique The Black Dog. Il intervient régulièrement
sur les albums de Norscq, Lena, Brain Damage, UHT, et les labels Optical Sound, Jarring Effects, Sounds
Around. Il assure la voix de la performance de Blue avec Simon Fisher Turner. Reconnu par la revue
Mouvement comme l’une des voix les plus importantes de la scène slam,
il est comparé à Lydia Lunch, Tricky, Ken Nordine.
Il est aussi DJ et producteur de l’émission Audiometric - diffusée depuis 10 ans à Paris sur Aligre FM et 4
autres villes en France - Nantes, Marseille, Montpellier, Limoges.
Sarah Yu Zeebroek
chant
C’est sur un bateau le long de la côte Ostendaise que Sarah Yu Zeebroek fut jetée dans ce monde.
La vie n’était pas simple pour la fille d’un pêcheur ostendais et sa concubine chinoise. Chaque jour pouvait
tourner à la tempête. Faisant ses premiers dessins dans le sable mouillé, Sarah n’avait pas de difficultés
à comprendre la magie de la création. Sur cette plage, elle comprenait que chaque dessin n’était qu’une
captation d’un moment défini. A 18 ans, elle part à Amsterdam pour prendre des cours au Rietveld Academy,
pour revenir en Belgique deux ans plus tard et finir ses études à la faculté d’illustration de Saint-Lucas à
Gand. Depuis, elle a fait des expositions de ses œuvres dans différentes galeries d’art à Gand, Anvers,
Amsterdam et Luzern. Maintenent elle fait partie du groupe Hong Kong Dong où elle chante et joue de la
guitare et claviers et dont le premier album sortira début 2011.
©Julien Mignot
La presse
« C’est à New-York, entre 1966 et 1969, que le Velvet Underground enregistre l’essentiel de son répertoire. Lou Reed, John Cale, Sterling Morrison et Moe Tucker jouent souvent dans des conditions rudimentaires et dans la plus grande indifférence, hormis pour Andy Warhol. Leurs textes abordent des thèmes
déviants et marginaux, le fruit de leur vie au quotidien dans les arrières cours à New-York et surtout au
sein de la Factory de Warhol : sadomasochisme, sexualité transformiste, fétichisme, dépendance aux
drogues dures. Ce n’est qu’après la fin du groupe que son influence sur l’univers du rock commencera à
rayonner. « Le Velvet n’a peut-être pas vendu beaucoup d’albums, conclura Brian Eno, le producteur de
Bowie, mais chaque personne qui l’a acheté a voulu ensuite fonder son propre groupe. »
Pour sa dernière Carte Blanche – un hommage au Velvet – Rodolphe Burger a offert au public de la
Scène Nationale un concert moins pensé et plus instinctif que les précédents, d’une inspiration nettement plus rock. Pour l’occasion, la scène du Théâtre Molière a été mise à nu. Voûtes en briques, claies
en bois à la verticale, batteries de projos. Un environnement visuel d’entrepôt, idéal pour ressusciter les
ombres du Velvet, petit groupe fauché qui jouait parfois en pleine rue sur des couvercles de poubelles.
Pour ce retour vers l’univers torturé du Velvet, tantôt bruitiste, tantôt chatoyant, Burger a privilégié les
morceaux les plus emblématiques du groupe : Venus in furs, Pale Blue Eyes, Waiting for my man, All
Tomorrow’s parties… L’essentiel du célèbre album à la banane voulu par Andy Warhol en 1966 (mais
aussi ceux qui suivent) va y passer. Les comptines noires du Velvet revues et corrigées par Burger et son
rock technoïde, une approche qui refuse de trancher entre les guitares et les machines.
Rodolphe Burger est un prodigieux créateur d’ambiances, de mises de scène sonores fascinantes. A
la section cordes, il est secondé par Geoffrey Burton, le guitariste d’Arno et Stephan Eicher. Présence
classieuse en costume noir et chemise rouge. Sara Yu Zeebroek, la chanteuse, assure les parties vocales
dévolues à Nico et à Maureen Tucker du Velvet.
Fidèles aux originaux, les reprises sont parfois totalement détournées : Venus in furs mute en ballade
nordique crépusculaire. Accompagnée d’un accordéon, elle devient un chant mélancolique pour marins
perdus. Pour la reprise de Sunday Morning, Burger s’octroie une pause sucrée proche de l’extase. Et
pour l’assaut final, il dégaine un dernier classique, le mythique Rock’n Roll.
On termine le concert les tympans en compote, les groupies se ruent sur la scène du vieux théâtre et se
mettent à danser. Ovation pour Burger et ses musiciens, de la part d’un public ravi, toutes générations
confondues. La saison de la Scène nationale s’achève sur un grand coup de tonnerre. Pour cette dernière
Carte Blanche, Burger a laissé exploser une facette plus rock de sa personnalité. Un concert proche de
l’os – moins de littérature et de cérébralité – où Burger abat sa dernière carte. La carte maîtresse. »
Gianni Segalotti - L’Hérault du jour, 21 mai 2010
Véritable hommage au groupe qui l’a inspiré à refaire de la musique, Rodolphe Burger, accompagné de
six talentueux musiciens, a enchanté Beaubourg au son des classiques du Velvet Underground. C’est une
sensation d’harmonie qui envahit le public à son entrée dans la grande salle du Centre George Pompidou;
les lumières sont tamisées, la salle est embrumée et seul un faisceau de lumière éclaire le fond de la
scène. Plus la salle se remplit, plus la fumée se dissipe et une table basse apparaît. Quatre personnes
sont attablées, cigarettes à la bouche et bières à la main. Le public s’impatiente, commence à taper des
mains pour appeler le groupe sur scène. C’est alors que Rodolphe Burger à la stature plus qu’imposante
se lève en premier, attrape sa guitare, suivi de près de ses six musiciens : Julien Perraudeau (multiinstrumentaliste du groupe Diving With Andy), Arnaud Dieterlen (batteur de Miossec), Geoffrey Burton
(guitariste de The Hong Kong Dong), Joan Guillon (claviers et accordéon du groupe EZ3kiel ), Black
Sifichi (photographe, poetry-reader, vidéaste et artiste-multimédia ) et Sarah Yu Zeebroek (chanteuse et
guitariste de The Hong Kong Dong).
« We’re gonna have a Real Good Time Together » clame Rodolphe Burger dans la première chanson de
cette soirée hommage au Velvet Underground, groupe mythique de rock mené par Lou Reed, dont les
thèmes des textes (drogue, sadomasochisme, homosexualité) et la musique ont influencé des générations
de musiciens (David Bowie, Dépêche Mode) ainsi que le punk-rock des années 1970.
L’acoustique de la Grande Salle est cristalline, les musiciens maîtrisant leurs instruments autant qu’ils
sont en symbiose avec le lieu. Ils enchaînent avec un Rock and Roll, toujours dans la veine des Velvet,
interprétant les titres avec un formidable respect ‘french touch’ pour le groupe. La voix grave de Rodolphe
Burger emplit la salle; il s’amuse même d’un parlé-chanté à la Lou Reed – style qu’il explore dans ses
propres chansons et textes parlés.
Une poésie, un onirisme musical se dégage de l’endroit. Le jeu de lumières rajoute à l’expérience, scène
éclairée tantôt d’un bleu électrique, tantôt d’un rouge sang. Rodolphe Burger, placé au centre de ses
musiciens sur un tabouret qui lui permet de se retourner aisément, agit comme un chef d’orchestre,
décidant d’une improvisation, rallongeant une mélodie au besoin, observant attentivement les réactions
du public. Les classiques de Velvet Underground sont revisités et la formation éphémère enchaîne avec
Sunday Morning, Sweet Jane et I’ll be your mirror. Quelques interludes de l’artiste américain Black
Sifichi viennent ponctuer le concert; il lit et vit des textes de fiction sur des mélodies de Burger, parfois
tellement recouvertes par la musique que les mots disparaissent, parfois prenant tout leur sens quand
les instruments se taisent.
« Rendre hommage au Velvet Underground aujourd’hui c’est pour moi faire un retour sur le moment où, il
y a 30 ans exactement, j’ai décide de ‘refaire’ de la musique » explique Rodolphe Burger à propos de son
choix de reprendre les titres du groupe, « j’ai découvert avec les Velvet que le rock n’était pas seulement
une histoire de ‘teenagers’. Mais qu’il était peut-être l’art contemporain par excellence ». Pale Blue Eyes,
Stephanie Says, Venus in Furs et I’m Waiting for the Man concluent le concert. Les musiciens vont boire
une bière et fumer une cigarette sous les applaudissements de la salle, toujours à la table éclairée par
le faisceau. Le public se lève, descend et danse devant la scène, tape des mains en rythme, se chauffe
enfin, contaminé par la bonne humeur et le talent des chansons jouées. Un véritable hommage de
Rodolphe Burger aux Velvet Underground, tout en détail, poésie et talent. De la musique à l’état pur.
Moriane Morellec - http://toutelaculture.com, 30 mai 2011
©Julien Mignot