PN grime 111 - Joël Vacheron

Transcription

PN grime 111 - Joël Vacheron
DÉCEMBRE
LISTEN
JANVIER
11
LON DON
VI B E S
L’OBJET DU GRIME
VISITE GUIDÉE DE L’ÉMERGENCE DE CETTE SCÈNE TYPIQUEMENT
LONDONIENNE EN COMPAGNIE DE TARGET, DJ ET PRODUCTEUR DU ROLL DEEP CREW
Joël Vacheron
epuis l’émergence de la
drum’n’bass au début des
90’s, aucun style en
provenance d’Angleterre n’avait
réussi à imposer une empreinte
marquante dans le paysage
musical international. Durant ces
dix dernières années, l’influence
britannique en matière de
musique a diminué au point qu’en
2003, pour la première fois, les
ventes d’artistes américains ont
dépassé les productions anglaises.
Cette nouvelle largement médiatisée a passablement choqué un
pays où la musique est un élément
de fierté nationale presque aussi
important que la reine. C’est dans
ce contexte un peu fébrile que les
Anglais ont découvert avec
bonheur l’album Boy in da corner
de Dizzee Rascal, premier
ambassadeur d’un courant d’une
ampleur et d’une autonomie hors
du commun: le grime.
D
aucun doute se faire ressentir
dans les mois à venir. Tous basés
dans cette région, les membres de
Roll Deep, N.A.S.T.Y, More Fire
ou Boyz in da Hood sont des
superstars embryonnaires de la
scène grime. A ce titre, cette
appartenance
géographique
commune est centrale dans
l’identité de ce courant. Fidèles à
une rigoureuse street mentality,
les membres de cette scène font
référence plus à leurs quartiers, à
leurs écoles ou aux raves qu’ils ont
fréquentées qu’à leurs origines
ethniques.
Wot do u call it?
Avec ce titre interrogateur sorti
en 2003 sur XL records, Wiley se
moquait des dj’s, journalistes et
autres
commentateurs
qui
cherchaient absolument à donner
un nom au dernier courant qui
secoue la scène underground
n
“LE GRIME REFLÈTE LES
NUISANCES SONORES
DE L’ENVIRONNEMENT
URBAIN”
n
Bow, East London: Ce quartier
d’habitation
populaire
est
habituellement associé aux
règlements de compte des
gunmen locaux, mais cette vision
est sur le point d’être modifiée.
En effet, ces “estates” forment
l’épicentre d’un séisme musical
dont les répercussions vont sans
Wiley