la pose des canalisations d`eau l

Transcription

la pose des canalisations d`eau l
Fonds de Formation professionnelle de la Construction
L’installateur sanitaire
La pose des
canalisations d’eau
L ’ I N S T A L L A T E U R
S
A
N
I
T
A
I
R
E
LA POSE DES CANALISATIONS D’EAU
FONDS DE
FORMATION
PROFESSIONNELLE
DE LA
CONSTRUCTION
Rue Royale 45
1000 Bruxelles
Tél. : (02) 210 03 33
Fax : (02) 210 03 99
www.laconstruction.be
1
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AVANT-PROPOS
L’élargissement du champ d’activités du Fonds de Formation professionnelle de la Construction au
secteur du Parachèvement s’est accompagné d’un partage des responsabilités entre une série de
groupes de travail : les «Sections FFC».
La section «Installations sanitaires, Matériaux synthétiques et Gaz» avait décidé, au départ, de réaliser
un manuel scolaire. Au cours de l’évolution des travaux, ce manuel a pris plutôt la forme d’un ouvrage
de référence pour la formation.
C’est ainsi qu’il ambitionne de toucher un public aussi large que possible : les élèves du secondaire,
les adultes en formation, les formateurs et, en fin de compte... les professionnels eux-mêmes.
Afin de faciliter la tâche du lecteur, nous avons subdivisé l’ouvrage en différentes brochures d’une
quarantaine de pages chacune.
Une farde spéciale de classement est disponible pour les personnes qui désirent se procurer plusieurs
brochures ou la série complète. Vous trouverez une présentation de l’ensemble de la structure de
l’ouvrage au verso de la page de couverture.
Nous espérons que cet ouvrage contribuera à rendre la formation plus homogène et sommes convaincus qu’il permettra tant aux élèves qu’aux adultes en formation de se familiariser agréablement
avec les multiples facettes du métier d’installateur sanitaire.
Nous voudrions remercier ici tous les enseignants qui ont participé à la réalisation de ce travail de
longue haleine ainsi que les firmes qui nous ont aidés à choisir les illustrations et à corriger certains
textes.
Nous voudrions mentionner tout spécialement Messieurs N. De Pue (†) (ancien président de la
F.B.I.C. - Fédération Nationale des Associations de Patrons Installateurs Sanitaires et de Chauffage
au gaz, Plombiers, Zingueurs et Ardoisiers-Couvreurs de Belgique) et G. Wouters (président honoraire
de la Verenigde Lood- en Zinkbewerkers, Antwerpen) qui ont contribué à ce projet et en ont rendu
possible la réalisation.
Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir dans votre lecture.
Stefaan Vanthourenhout,
Président du FFC.
© Fonds de Formation professionnelle de la Construction, Bruxelles, 2002.
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous les pays.
D/1999/1698/20
2
TABLE DES MATIÈRES
MODULE IV: EAU - CHAPITRE III: POSE DES CANALISATIONS
III.1. DÉBITS ............................................................................................................................
4
III.2. DÉTERMINATION DU DIAMÈTRE ..................................................................................
7
III.3. POLLUTION ....................................................................................................................
10
III.4. L’EAU CHAUDE AVEC CIRCULATEUR .........................................................................
13
III.5. NUISANCES ACOUSTIQUES .........................................................................................
15
III.6. DILATATION ....................................................................................................................
III.6.1. Conduites métalliques dans les chapes et les murs .......................................
III.6.2. Conduites synthétiques dans les chapes et les murs .....................................
III.6.3. Conduites apparentes ........................................................................................
17
18
18
19
III.7. ISOLATION CONTRE LES DÉPERDITIONS CALORIFIQUES ......................................
21
III.8. RUBANS CHAUFFANTS (ruban chauffant - ruban antigel) ........................................
23
GROUPE DE TRAVAIL
A collaboré à l’élaboration des textes:
M. Callemin
– Rédaction:
M. Boeynaems
M. Ides
M. Uten
M. Verhoeven
– Coordination:
M. P. Becquevort
3
CHAPITRE III: POSE DES CANALISATIONS
III.1. DÉBITS
Le débit d’une conduite dépend:
• du nombre de prises d’eau à alimenter,
• du type de prises d’eau,
• de la simultanéité.
Le débit à chacune des prises d’eau est déterminé à une pression de 3 bars (300 kPa).
On trouve ces débits dans les fiches techniques des fabricants de robinets.
Exemple
Mitigeur thermostatique 1/2”
pour douche
– montage mural
– bouton de réglage avec
blocage de sécurité à 38 oC
– clapets de non-retour et filtres intégrés
– raccords S à rosace
– raccord de douche 1/2”
SOURCE: GROHE
Le tableau ci-contre reprend le débit exact à une
pression de 3 bars.
bars
l/min
1/2
1
2
3
4
5
6
11
15
21
26
30
34
37
34 350
9
13
18
22
25
28
31
34 354
9.2
12.8
8.0
11.5
18.2 22.2 25.7 28.9 31.6 bec
déverseur
16.4 20.1 23.3 26.2 29.0 pomme
de douche
Réf.
34 31034 30034 650
SOURCE: GROHE
4
Si l’on n’a pas encore choisi le robinet approprié, on peut utiliser les valeurs moyennes ci-dessous:
Prise d’eau
l/min
l/sec
Robinet de lavabo simple
10
0,17
Mitigeur de lavabo
12
0,2
Mitigeur de bidet
12
0,2
Mitigeur de baignoire
25
0,42
Mitigeur de douche
20
0,33
Robinet double service1/2”
10
0,17
Lave-linge, lave-vaisselle
10
0,17
Réservoir de chasse de W.C.
10
0,17
Robinet de chasse d’urinoir
15
0,25
Robinet de chasse de W.C.
90
1,5
Dans les logements, on tiendra également compte des coefficients de simultanéité en fonction du
nombre de prises d’eau.
Nombre de prises d’eau
1-2
Coefficient
1
3
0,7
4
0,65
5
0,6
6
0,55
7
0,5
8
0,45
5
Le DP (débit probable) = la somme des débits x le coefficient de simultanéité.
Exemple de calcul
W.C. = 10 l/min
lavabo = 12 l/min
baignoire = 25 l/min
compteur
6
Tuyau
Débit
Nombre
Coefficient
DP (l/min)
1-2
47 l/min
3
0,7
33 l/min
(0,55 l/s)
2-A
12 l/min
1
1
12 l/min
(0,20 l/s)
2-3
35 l/min
2
1
35 l/min
(0,58 l/s)
3-B
10 l/min
1
1
10 l/min
(0,17 l/s)
3-C
25 l/min
1
1
25 l/min
(0,42 l/s)
III.2. DÉTERMINATION DU DIAMÈTRE
Pour choisir le diamètre approprié, nous tiendrons compte de la vitesse de circulation maximum.
Une vitesse de circulation réduite provoque moins d’érosion et de corrosion, et limite les bruits.
La vitesse maximum dans les tuyaux métalliques est de 1,5 m/s.
Dans les tuyaux synthétiques, la vitesse peut atteindre 2,5 m/s, parce que le frottement y est moins
grand que dans les tuyaux métalliques (inox, cuivre, acier galvanisé).
Les tableaux ci-après reprennent les débits maximum à ces vitesses.
Tuyau en acier galvanisé
Tuyau en cuivre
Ø
l/s
l/min
Ø
l/s
3/8”
0,18
11
12
0,12
7
1/2”
0,3
18
15
0,2
12
3/4”
0,55
33
18
0,30
18
4/4”
0,87
52
22
0,47
28
5/4”
1,52
91
28
0,74
44
6/4”
2
120
35
1,13
68
3,5
210
42
1,8
108
54
3
180
2”
Tuyau en PVC
l/min
Tuyau en PP
Ø
l/s
l/min
Ø
l/s
l/min
16
0,2
12
16
0,24
14
20
0,32
19
20
0,38
23
25
0,5
30
25
0,53
32
32
0,85
51
32
0,95
57
40
1,4
84
40
1,5
90
50
2,2
132
50
2,2
132
63
4,2
252
63
3,7
222
7
En cas d’application du système «double paroi» («tube-en-tube») à base de tuyaux en PEX (PER
– polyéthylène réticulé), on déterminera le diamètre d’une autre façon!
Chaque prise d’eau a son tuyau d’alimentation de 16 x 2,2 de diamètre.
Le collecteur est placé le plus au centre possible, afin que les chutes de pression soient limitées aux
prises d’eau.
Les conduites d’alimentation des collecteurs ou du chauffe-eau seront déterminées d’après leur débit
probable (DP).
Le choix du matériau de la conduite principale est libre, mais la préférence est accordée au plastique:
• PVC, PP et PER pour l’eau froide,
• PP et PER pour l’eau chaude jusqu’à un maximum de 60 oC,
• PER pour l’eau chaude au-delà de 60 oC.
En cas d’utilisation de tuyaux en PER, nous prendrons les débits maximum du tableau ci-dessous.
Ø x épaisseur de la paroi
l/s
l/min
20 x 2,8
0,49
29
25 x 3,5
0,79
46
32 x 4,4
1,39
83
40 x 5,5
2
120
La détermination du diamètre doit également tenir compte des conditions accessoires suivantes:
• La pression d’alimentation disponible au branchement privé (après le compteur d’eau).
Celle-ci peut varier fortement (de 2 à 8 bars). On peut s’informer à ce sujet auprès de la compagnie
de distribution d’eau ou effectuer soi-même des mesures.
• La chute de pression dans les canalisations.
Elle est proportionnelle, pour un diamètre déterminé, à la longueur de la conduite.
Les longues conduites produisent des chutes de pression tellement élevées qu’il arrive que certains appareils (douches, chauffe-eau...) ne puissent plus fonctionner convenablement.
La chute de pression est également inversement proportionnelle au diamètre à la cinquième puissance:
L
Δ p = K x ––5
D
8
où Δ p = chute de pression
K = facteur constant
L = longueur
D = diamètre
Exemple pratique: pour une consommation de 1000 litres/heure à une pression d’alimentation de
2 bars dans une conduite de 20 mètres, on obtient les pressions de sortie suivantes, selon le diamètre.
DN
Pression de sortie (bar)
35 (5/4”)
1,97
22 (3/4”)
1,78
15 (1/2”)
0 (max. 800 litres/heures)
• Les différences de niveau dans l’installation intérieure.
• À chaque étage correspond une perte de pression statique (sans prélèvement d’eau) de ± 3 m
de niveau d’eau ou 0,3 bar. Au dernier étage d’un immeuble de cinq étages, il ne reste plus,
pour une pression d’alimentation de 2,5 bars au niveau de la rue, qu’une pression de 2,5 bars –
5 x 0,3 bar = 1 bar, sans prélèvement.
Il faut donc généralement placer une installation de surpression dans les grands immeubles (voir
Chapitre II.3. Surpression).
C’est pourquoi nous vous conseillons de toujours prendre un diamètre suffisamment grand, surtout
dans le cas de pression d’alimentation faible, de grandes installations intérieures ou de différences
de niveau importantes!
Si la conduite d’alimentation est trop petite, les occupants se plaindront du manque de pression.
L’économie n’est pas conseillée dans ce cas!
9
III.3. POLLUTION
On peut polluer l’eau potable en la faisant refluer de l’installation intérieure.
En présence d’appareils sensibles, il est possible d’empêcher la pénétration de grains de sable ou
de particules de rouille en plaçant un filtre mécanique après le branchement.
Ce filtre mécanique possède un élément
filtrant amovible ou est autonettoyant par
écoulement à contre-courant.
Entrée
Clé
Filetage
intérieur 1
Couvercle
Eau filtrée
Logement
du filtre
Élément filtrant
en inox
max. 10 bars
t° max. 30 °C
SOURCE: WATER CARE
Eau
filtrée
Tissu
filtrant
Goulotte
d’aspiration
Arrivée d’eau
Molette de
commande du
rinçage à
contre-courant
L’eau risque de refluer, entre autres,
en présence d’une dépression dans
la canalisation d’eau, provoquée
par:
• la vidange des conduites intérieures du bâtiment;
• des variations de pression dues à
un prélèvement d’eau important
aux étages inférieurs;
• la chute de la pression dans la
canalisation principale (réparations, ruptures, etc.);
• des variations de pression dues
à un grand prélèvement local
dans le réseau de distribution.
Clapet
de rinçage
SOURCE: WATER CARE
10
Il existe également un risque de reflux lorsque l’on utilise des appareils susceptibles d’occasionner
une pression supérieure à celle du réseau de distribution.
Ce sont les pompes, groupes hydrophores, chaudières de chauffage, chaudières à vapeur, lavelinge, etc.
Pour prévenir ou empêcher le reflux, l’installation intérieure doit satisfaire aux Prescriptions techniques
de BELGAQUA (voir Chapitre I. Eau potable - 4.3. Applications domestiques).
Les prescriptions relatives à la pose et à l’utilisation de l’installation intérieure sont les suivantes:
• L’installation intérieure doit être posée dans les règles de l’art. L’abonné veille à maintenir les
canalisations en bon état. L’ensemble des appareils et protections sont toujours maintenus en bon
ordre de marche et sont aisément accessibles.
• Les matériaux utilisés ne peuvent pas altérer la qualité de l’eau potable. Ainsi, par exemple,
l’emploi de plomb est-il fortement déconseillé, de même que l’application de différents types de
métaux, afin d’éviter la corrosion.
• La stagnation de l’eau peut en diminuer la qualité et doit être évitée. Les canalisations où l’on ne
prélève pas d’eau doivent être enlevées ou vidangées régulièrement. Lorsqu’une installation intérieure est restée inutilisée un certain temps, on la vidangera avant d’utiliser son eau à des fins
alimentaires.
• L’abonné prend les mesures nécessaires pour éviter le gaspillage de l’eau potable.
• Il est interdit d’utiliser des appareils qui causent des variations de pression néfastes.
• Les conduites et les appareils sont posés convenablement et judicieusement afin de lutter contre
la propagation des vibrations ou des bruits dérangeants.
• L’installation sera, de préférence, posée de manière à pouvoir être vidangée et désaérée complètement, et de telle façon que chaque embranchement important puisse être fermé séparément.
• Les précautions nécessaires seront prises afin d’éviter que le raccordement (aux appareils accessoires tels que les compteurs d’eau, etc.) ou l’installation intérieure se dégradent ou soient endommagés sous l’effet de la température (comme: dégâts du gel, influence néfaste de sources
de chaleur externes, eau chaude, etc.).
• L’installation intérieure est mise à la terre conformément au Règlement général sur les installations électriques (RGIE). L’utilisation de l’installation intérieure comme mise à la terre est interdite.
Toutefois, le raccordement des parties conductrices de l’installation intérieure à la borne de terre
principale est autorisé, en vue d’obtenir une protection contre les chocs électriques.
• Les conduites de lutte anti-incendie raccordées à la canalisation d’eau potable sont revêtues d’une
peinture rouge de sécurité à partir du branchement (voir NBN 69).
• Si plusieurs systèmes de distribution d’eau coexistent dans le même bâtiment et qu’ils contiennent des eaux d’origines différentes, les canalisations contenant l’eau de la société de distribution
doivent être marquées clairement afin d’éviter toute confusion.
À cet effet, ces conduites doivent être peintes en vert à anneaux blancs de 10 cm de large (voir
NBN 69). Ces anneaux doivent être apposés à une distance égale à environ 10 fois le diamètre
de la conduite avec un minimum de 1 mètre.
Il est également permis d’appliquer des anneaux vert et blanc sur les distances intermédiaires
susmentionnées.
11
L’indication suivante doit être appliquée sur les prises d’eau dont l’eau n’est pas propre à la consommation:
SOURCE: A.W.W. - ANTWERPEN
• La pose de conduites dans les murs ou les planchers est régie par les prescriptions suivantes:
– il est conseillé de prévoir une gaine pour les conduites dont le diamètre nominal (DN) est inférieur ou égal à 50 mm.
En l’absence de gaine, ces conduites sont revêtues d’une protection isolante de bonne qualité;
les raccords sont réalisés à des endroits faciles d’accès;
– l’utilisation d’une gaine est obligatoire pour les conduites dont le diamètre nominal (DN) est
supérieur à 50 mm;
– la pose de conduites dans le système d’égouts est toujours interdite.
Pour éviter les problèmes de qualité après un arrêt d’utilisation, il est conseillé de placer un W.C. à
l’extrémité de l’installation intérieure (p. ex. dans la salle de bains). On obtient ainsi, chaque matin,
un renouvellement de l’eau dans les conduites.
On veillera tout particulièrement au bon usage des conduites en matériaux différents.
En effet, les transitions entre matériaux peuvent donner lieu à des phénomènes de corrosion.
Par exemple, on ne placera jamais des tuyaux en acier galvanisé après des conduites en cuivre.
De plus, les tuyaux métalliques doivent être protégés aux traversées des murs ou des planchers
(p. ex. par une bande à enrouler), afin d’éviter la corrosion.
12
III.4. L’EAU CHAUDE AVEC CIRCULATEUR
Lorsque l’on prend de l’eau chaude, il faut un certain temps avant que l’eau soit chaude au robinet.
Nous pouvons raccourcir ces temps d’attente:
•
•
•
•
en ne prenant pas un diamètre de tuyau trop grand;
en plaçant l’appareil de préparation d’eau chaude le plus près possible des prises d’eau;
en prévoyant un petit chauffe-eau près des robinets très distants;
en prévoyant, si possible, une conduite différente pour chaque prise d’eau – système «double paroi»)
(«tube-en-tube») – (25 m maximum avec un tuyau PEX de 16 x 2,2 de diamètre = 15 secondes
de temps d’attente);
• en posant un ruban chauffant sur les canalisations d’eau chaude;
• en prévoyant une conduite de circulation avec pompe; ce système est surtout appliqué dans les
immeubles à appartements à chauffe-eau central. Dans les maisons unifamiliales ce système
ne se justifie pas du point de vue économique. Il est possible d’optimiser le fonctionnement du
circulateur à l’aide d’une minuterie.
Temps d’attente acceptables
Type de prise d’eau
Temps d’attente en secondes
Mitigeur d’évier
20
Mitigeur de lavabo
30
Mitigeur de bidet
30
Mitigeur de douche
40
Mitigeur de baignoire
40
Exemple de conduite de circulation
circulateur d’eau
CHAUFFE-EAU
conduite d’eau chaude
conduite de circulation
robinet d’arrêt
clapet de non-retour
prise d’eau
13
Pour réaliser une conduite de circulation, nous tiendrons compte des directives suivantes:
• nous déterminons le diamètre de la conduite de circulation de telle manière que la vitesse de
circulation y soit inférieure à 0,7 m/s;
• le débit de cette conduite = le débit de la plus grosse prise d’eau;
• si le débit de la pompe est supérieur, nous le freinerons à l’aide d’une soupape d’étranglement
(on peut ainsi réduire le débit prédéfini de la pompe);
• nous plaçons un circulateur dont les pièces sont inoxydables;
• nous montons la pompe aussi près que possible de l’entrée du chauffe-eau;
• les embranchements vers les prises d’eau sont aussi courts que possibles;
• nous limitons la durée de fonctionnement de la pompe à l’aide d’une minuterie;
• nous isolons toute la conduite.
14
III.5. NUISANCES ACOUSTIQUES
Les bruits gênants d’une installation peuvent avoir différentes causes.
Les bruits dans les conduites et les accessoires: ces bruits peuvent être causés par une vitesse
de circulation trop élevée, les clapets de non-retour, les robinets, des conduites mal entretenues, bref
par tous les obstacles qui augmentent la résistance.
Ce problème se pose surtout en présence de canalisations métalliques.
On limitera la vitesse de circulation de l’eau à 1,5 m/s.
Les conduites synthétiques ont une surface plus lisse; la vitesse de circulation de l’eau peut donc y
atteindre 2,5 m/s.
Les bruits produits dans les robinets: la responsabilité en incombe principalement au fabricant.
On s’efforcera d’utiliser un robinet d’arrêt produisant le moins possible de bruits de circulation.
En cas de pression d’alimentation trop élevée, on réglera le débit à l’aide de la vanne de commande.
Exemple de robinet de remplissage (réservoir de chasse des W.C.)
SOURCE:
GEBERIT - MACHELEN
Les bruits causés par les coups de bélier: les robinets à fermeture rapide provoquent des coups
de bélier parce que nous arrêtons subitement toute la masse d’eau qui a alors une vitesse de
1,5 m/s.
Nous pouvons éviter ce phénomène en choisissant des robinets à fermeture lente ou en plaçant un
atténuateur de chocs aussi près que possible du robinet.
Les raccords S pour robinets de baignoire de certaines marques possèdent un atténuateur sonore
incorporé.
15
102
Exemple d’atténuateur de coups de bélier
Ø 83
SOURCE: GROHE
Raccord S à atténuateur sonore incorporé
Ø
SOURCE: GROHE
Les bruits causés par des tuyaux fixés et serrés
Les canalisations d’eau chaude en acier et en cuivre se dilatent en chauffant; elles provoquent donc
des tensions accompagnées de nuisances acoustiques.
Nous pouvons éviter ce phénomène en plaçant les tuyaux dans une gaine à la traversée d’un mur
ou d’un plancher.
Le rattrapage de la dilatation est étudié dans la partie suivante (dilatation).
16
III.6. DILATATION
Les canalisations d’eau chaude se dilatent en chauffant et se rétractent en refroidissant.
Ces modifications dimensionnelles peuvent provoquer des dégâts.
Coefficients de dilatation des conduites destinées aux installations sanitaires
Materiau
Dilatation linéaire
en mm par m par °C
d’échauffement
mm/m °C
Dilatation pour une
hausse de température
de 30 °C pour un
tuyau de 5 m de long
ACIER
0,012
30 x 5 x 0,012 mm = 1,80 mm
CUIVRE
0,017
30 x 5 x 0,017 mm = 2,55 mm
PLOMB / ZINC
0,029
30 x 5 x 0,029 mm = 4,35 mm
PVC
0,080
30 x 5 x 0,080 mm = 12,00 mm
PPR
0,160
30 x 5 x 0,160 mm = 24,00 mm
PE (HD)
0,200
30 x 5 x 0,200 mm = 30,00 mm
17
III.6.1. CONDUITES MÉTALLIQUES DANS LES CHAPES ET LES MURS
Nous devons gainer les tronçons rectilignes des tuyaux dans un matériau imputrescible dans lequel
les conduites peuvent bouger.
Les tés et les coudes seront dotés d’une couche particulièrement épaisse de matériau compressible.
Un tuyau de cuivre de 1 m s’allongera d’environ 1 mm en présence d’eau à 60 oC!
correct : les branchements et les coudes
peuvent bouger
mauvais : la conduite encastrée
est fixée
>3m
>3m
>3m
>3m
SOURCE: WICU
SOURCE: WICU
III.6.2. CONDUITES SYNTHÉTIQUES DANS LES CHAPES ET LES MURS
Les conduites en matériaux synthétiques comme le PP doivent être parfaitement fixes dans les
chapes et les murs.
L’allongement du matériau sera absorbé par le fait que le diamètre intérieur est un peu plus petit.
ATTENTION! Si le tuyau n’est pas noyé assez profondément, il causera des dégâts.
Ces dégâts surviennent également en cas de fixation trop faible.
La température doit être limitée à 60 °C dans les tuyaux en PP.
Il n’y a pas de limitation pour les tuyaux en PER (PEX).
18
III.6.3. CONDUITES APPARENTES
Il est interdit d’empêcher la dilatation des conduites apparentes en acier ou en cuivre.
Les modifications dimensionnelles sont rendues possibles par l’application de boucles ou de lyres
de dilatation.
coude d’expansion
lyre de dilatation
L5
L6
L1
L2
dilatation L2-L1
dilatation L6-L5
collier coulissant
L3
collier fixe
L4
dilatation L4-L3
La dilatation des tuyaux en PP peut se déterminer à l’aide du diagramme suivant
température
Δ t oC
dilatation
Ex. • tuyau de 6 m de long,
• hausse de température de 40 °C,
• dilatation = 43 mm.
Δ 1 mm
SOURCE: COPRAX
19
Ces distances fixes sont reprises dans
le diagramme ci-contre, en fonction de la
température de service et du diamètre du
distance entre les fixations en cm
La dilatation des conduites montantes (dans les gaines techniques par exemple) est telle qu’il vaut
mieux fixer le tuyau à des distances fixes.
diamètre du tuyau en mm
SOURCE: COPRAX
Si nous ne parvenons pas à résoudre le problème avec un coude ou une lyre d’expansion, nous
poserons des compensateurs axiaux.
compensateur axial
SOURCE: WICU
Comme ces compensateurs ne peuvent absorber que les
modifications longitudinales, il faut éviter tous les autres
mouvements.
Ce n’est possible que par un bon guidage et un bon soutien.
suspension
coulissante
pièce de dilatation
point fixe
collier pour tubes
A
SOURCE: WICU
Avant de poser un compensateur, on commencera par l’étirer de la moitié de la distance à absorber.
La longueur maximum de tuyau par compensateur est limitée à 10 mètres.
20
III.7. ISOLATION CONTRE LES DÉPERDITIONS CALORIFIQUES
Le transport d’eau chaude dans les canalisations peut provoquer d’importantes déperditions de
chaleur:
• une conduite d’eau chaude dégage de la chaleur dans l’environnement par rayonnement;
• l’air entourant le tuyau chauffe par convection; c’est pourquoi une canalisation d’eau chaude
refroidira énormément dans un local sujet aux courants d’air;
• l’eau chaude dégagera de la chaleur (énergie coûteuse) par conduction dans le plancher et dans
le mur où la conduite a été placée sans protection.
L’isolation des canalisations d’eau chaude est donc absolument indispensable.
Dans le système «double paroi» («tube-en-tube»), la couche d’air comprise entre le tube et la gaine
de protection constitue déjà une excellente isolation; toute isolation supplémentaire est donc superflue
(pose encastrée uniquement).
Avec les tuyaux en PP, on isolera les conduites à pose apparente.
On ne peut pas isoler un tuyau encastré sous peine de rencontrer des problèmes de dilatation.
La conductivité thermique du PP est 2000 fois inférieure à celle du cuivre! Il n’est pas vraiment nécessaire de placer une isolation supplémentaire.
Coefficients de conductivité thermique:
• PP
=
0,24 W/mK
• acier
=
49
W/mK
• cuivre =
390
W/mK
Les canalisations d’eau chaude en acier ou en cuivre seront isolées, après la pose, à l’aide de:
• revêtements en P.U.,
• coquilles ou matelas en laine de roche.
Il existe des tuyaux de cuivre isolés d’usine.
Tuyau en cuivre, longueurs NBN P12-101
selon DIN 1786, protection anticorrosion
DVGW et RAL
Mousse rigide de
polyisocyanate (PUR)
avec gaine extérieure en PVC rigide
Ces marquages garantissent
la conformité et la résistance
au feu
SOURCE: WICU
La finition des coudes et des tés est réalisée avec des pièces de formes spéciales. Les différentes
pièces sont assemblées à l’aide de colle et de ruban adhésif en PVC.
21
Post-isolation dans le cas d’un branchement avec réduction.
Assemblage en té avec réduction
Assemblage en té terminé
SOURCE: WICU
On isolera également les canalisations d’eau froide apparentes dans les locaux humides et froids
afin d’éviter la condensation.
L’isolation doit être imperméable à la vapeur d’eau.
Les conduites situées dans les locaux exposés au gel seront isolées mais cette précaution est insuffisante en cas de périodes de gel prolongé ou rigoureux. C’est pourquoi il est préférable de placer
un ruban chauffant sous l’isolation.
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III.8. RUBANS CHAUFFANTS (ruban chauffant – ruban antigel)
Un ruban chauffant se compose de deux conducteurs parallèles séparés par un élément chauffant
autorégulant en matière synthétique.
On trouve deux types de rubans chauffants dans le commerce.
Le ruban chauffant autorégulant permet de maintenir une conduite d’eau chaude à une température
de 45 °C à 55 °C.
Le ruban est placé contre le tuyau à l’aide d’une bande adhésive.
Un kit d’extrémité et un manchon de dilatation sont appliqués à l’extrémité.
Le raccordement du ruban est exécuté de façon étanche dans une boîte de dérivation.
Le tuyau et le ruban sont entièrement isolés.
Le ruban chauffant est autorégulant: en cas de hausse de la température, la résistance augmentera;
il passera moins de courant et l’émission de chaleur diminuera.
En cas de chauffage à 50 °C, la longueur maximum de conduction peut atteindre 115 mètres
(puissance du courant 4 ampères).
La longueur totale du ruban est égale à la longueur totale du tuyau à chauffer + 0,3 m par raccordement + 1 m par assemblage en T et le ruban nécessaire pour les robinets, brides, etc.
Structure d’un ruban chauffant
SOURCE: RAYCHEM - KESSEL-LO
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Outre le ruban chauffant, il existe aussi un ruban antigel.
Ce ruban permet de maintenir en permanence la température du tuyau à 5 °C, même si la température ambiante est de –15 °C.
Ici aussi, on appliquera une isolation supplémentaire autour du tuyau.
SOURCE: RAYCHEM - KESSEL-LO
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Manuels
L’installateur sanitaire
•• Les manuels disponibles
•• Dessin: les conventions, normes, symboles et
définitions
•• La pose des canalisations d’eau
•• Dessin: lecture de plans appliquée à l’installateur
sanitaire
•• La préparation de l’eau chaude sanitaire
•• Les tuyaux en plomb
•• Les tuyaux en cuivre
•• Les tuyaux en fonte
•• Les tuyaux en acier
•• Les matières plastiques: généralités
•• La robinetterie sanitaire
•• Les canalisations d’incendie et les sprinklers
•• L’évacuation des eaux
•• Gaz : De l’origine à la distribution - L’installation
intérieure
•• La combustion des gaz
•• Les tuyaux en PVC-U, PVC-C
•• Gaz : Les appareils domestiques – La ventilation
et les cheminées
•• Les tuyaux en PE, PER et double paroi
•• Les appareils sanitaires
•• Les tuyaux en PP-R et double paroi
•• Les technologies annexes
•• Les tuyaux en ABS, PB
•• L’électricité pour l’installateur sanitaire
•• Les tuyaux en grès
•• La chimie et la physique pour l’installateur
sanitaire
•• La préparation de l’eau potable – Le traitement
de l’eau et la surpression
Fonds de Formation professionnelle de la Construction