1 N`GOLA N°13 Sommaire -Editorial -Dossier
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N’GOLA N°13 Sommaire -Editorial -Dossier -Activités de l'Association -Sports – Poèmes -Libre opinion EDITORIAL Le rendez-vous manqué ! Nous étions nombreux à le croire. Hélas, la paix s'éloigne. Peut-être aussi avec elle, la démocratie. Et pourtant nous devons encore croire à celle-ci. Seule issue pour nous sortir de la crise. Au départ, le pays disposait de tout pour réussir cette paix tant réclamée. L'Organisation des Nations Unies avait mis à la disposition des protagonistes les instruments nécessaires. Il suffisait de bien les utiliser et respecter les engagements écrits. Qu'est ce qui ne va pas? Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné? C'est à eux de répondre. Le pire serait d'imputer la faute aux autres. Le danger c'est de faire comme si de rien n'était. L'idéal serait le bannissement de l'égoïsme et préserver l'intérêt national. Nous n'en sommes pas encore là. Pour montrer le degré de l'intolérance entre les fils d'un même pays. Parler par exemple de la situation en Angola dans une discussion, expose l'Angolais sous les feux d'esprits partisans et susceptibles. Notre discussion devrait être constructive. Allons-nous toujours continuer à nous détester pour un rien jusqu'à ce point? Et dire qu'il suffit d'un seul geste d'amour véritable pour nous rapprocher. On voit bien que si le pays connaît la présente situation, c'est aussi par la simple raison de manque d'amour de son prochain. Les Angolais perdraient-ils la raison au point de prendre des armes pour éliminer leurs propres compatriotes sans état d'âme? Cela devrait être le stade suprême de la cruauté, du mépris des autres et de la bêtise humaine. C'est criminel. A l'heure actuelle, l'Angola vit une situation de statu quo. Vingt trois ans d'incertitudes sur l'avenir de ce pays. Le 11 novembre 1975 fut la date de l'indépendance mais aussi le détonateur. Une date que l'on aurait voulu mémoriable, grandiose, et de référence. Or, il en est rien. D'ailleurs, énumérer les rendez-vous manqués avec l'Histoire, pour faire de notre pays une terre de paix et de prospérité, serait utile. On en apprendra beaucoup. Et que les torts seront partagés. Tant nous sommes responsables de nos propres malheurs. Dans tout pays démocratique, la règle du jeu veut qu'il existe une majorité et une opposition. Ceci pour faire fonctionner les institutions démocratiques et permettre à tous de participer au débat politique. Pour accéder à la vraie démocratie, il faut que l'alternance joue pleinement. La dictature naît souvent de l'arbitraire. Surtout celle de l'accaparation de tous les pouvoirs pour un seul homme. Si en Angola nous n'en sommes pas encore là, il faut avouer que la démocratie est en panne. En refusant de se mettre à travailler ensemble, l'une ou l'autre partie trahit la confiance de son peuple. En 1992, les processus électoraux devraient permettre la répartition du pouvoir. Hélas, là encore nous avons manqué au rendez-vous. Les choses se sont précipitées rapidement. Du coup, la paix et la démocratie sont restées en panne. Les Angolais doivent réagir. Nous avons tous la responsabilité de ce qui se passe en Angola. Les politiciens, la société civile, bref tous. Un Angolais doit toujours se demander qu'est-ce qu'il peut bien faire pour son pays. Faire quelque chose pour son pays suppose de se dire si dans son domaine on peut contribuer à faire évoluer les choses. Attendre tout des politiciens est 1 une attitude de démission patriotique. Il ne suffit pas non plus de critiquer telle politique ou telle attitude pour croire que l'on se souci du pays. Celui-ci exige des actes concrets. L'égoïsme des uns et l'absence de l'esprit patriotique ont fait le reste. Le prix à payer pour retrouver le temps perdu nous coûtera très cher. Retroussons les manches, creusons dans notre imagination afin de trouver des solutions appropriées à nos problèmes. Cela prendra du temps. L'Angola ne s'en sortira pas en faisant toujours appel à l'aide des pays étrangers. Personne ne pourra raisonnablement aider notre pays si nous-même nous nous montrons incapables de dialoguer, de faire la paix des braves. Jusqu'où irons-nous dans la recherche de cette fameuse paix? A cause des mauvais calculs de certains hommes politiques le pays régresse politiquement et économiquement. A quand le décollage? Le temps presse. Le monde évolue trop vite. Suivre son évolution suppose qu'on a maîtrisé suffisamment la nouvelle donne et que l'on s'est bien préparé. On ne se développe pas en passant son temps à faire la guerre. A qui profite-t-elle d'ailleurs? Sûrement pas aux principaux intéressés, les Angolais. Les principaux vendeurs d'armes, qui sont aussi tous des pays occidentaux champions des droits de l'homme, se frottent les mains. Ils trouvent toujours quelques "fous" ambitieux dans les pays africains prêts à tuer leurs propres frères et sœurs, à trahir ou vendre leurs pays pour servir leurs intérêts et ensuite bénéficier des quelques royalties. Haïr au point de tuer leurs semblables ne leur donne pas des remords. Au contraire. Ils pensent avoir fait leur travail correctement et avoir servi leurs amis occidentaux en toute fidélité. De toutes les façons, on les repère facilement. Ce sont souvent des gens, arrivistes et très occidentalisés, (bardés des diplômes, des titres académiques, bilingues ou trilingues, vivant souvent à l'aise en Europe ou en Amérique), sans scrupules, amoureux de l'argent et des gadgets made in Occident (voitures, villas, alcools forts, femmes, aimant les soirées dansantes, la bonne chaire, l'exotisme, l'hypocrisie et l'égoïsme), des valeurs dont l'Afrique ne se reconnaisse pas du tout. D'ailleurs ce sont des gens qui finissent leurs vies en Europe ou en Amérique : on n'abandonne pas aussi facilement ses avantages et ses privilèges, n'est-ce pas? Dénoncer ce comportement ne veut pas dire être anti-ceci ou cela, jaloux ou communiste, comme le pensent certains esprits perturbés. Quand on aime son pays, son continent, on ne parle pas pour plaire. C'est la seule façon efficace de contribuer à l'évolution de son pays et de l'Afrique. Dénoncer cela est un acte militant. Celui qui parle ou écrit doit accepter les critiques et susciter les débats. C'est un devoir intellectuel. Sinon, cet individu n'est tout simplement qu'une "poubelle intellectuelle". J'évoquai précédemment le problème lié à la guerre dans notre pays. Nous savons tous qu'une guerre n'est jamais source de paix. Elle engendre plutôt les divisions et tue massivement. On ne se développe pas en se faisant la guerre. Les marchands de la mort vendent leurs armes à qui veut bien les acheter. En se rangeant dans cette logique de la haine de l'espèce humaine, les amateurs de la guerre creusent leurs propres tombes. Demain, ils seront traduits devant le tribunal de l'Histoire angolaise et devront répondre de leurs actes meurtriers, et ne resteront pas longtemps et indéfiniment impunis. Il faudrait bien qu'on leur dise et qu'ils se rendent compte du mal qu'ils font subir au pays et au peuple angolais. La guerre qui continue à sévir a réduit l'espérance de vie de toute la nation. L'Angola n'est pas une propriété privée d'un clan, d'un groupe ou d'un parti, il appartient à tous les Angolais sans distinction de races ou de cultures. En posant les mines un peu partout en Angola, les criminels ont montré leur mépris vis-à-vis de leurs peuples duquels ils se réclament. Le pays détient le triste record des mines anti-personnelles du continent. Détecter ces mines et les neutraliser nous coûtera très cher. On estime qu'en Angola près de 11 millions de mines, soit une mine par habitant! Une mine est un objet insignifiant qui ne coûte pas cher à l'achat mais détruit la vie d'un être humain. A Luanda, vitrine du pays pour nos visiteurs, par exemple, le nombre de mutilés de guerre est effarant. Les armes qui circulent actuellement partout dans le pays doivent être répertoriées et 2 réglementées. Sinon nous tomberons dans une anarchie totale et il suffirait d'une étincelle pour embraser le pays. Les erreurs ont été commises. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. L'ONU a aussi sa part de responsabilité mais que peut-elle faire de plus si les Angolais refusent systématiquement de faire la paix entre eux? Tous doivent participer à ce défi à relever : l'instauration de la paix véritable en Angola. Il est vrai aussi, que les forces occultes alimentent cette situation de crise. Alors sommes-nous à ce point aussi manipulables pour refuser de reconstruire notre beau pays? Notre véritable indépendance c'est de décider librement de notre choix pour l'avenir. Nous n'avons pas le droit de manquer encore une fois à ce rendez-vous avec le train de l'Histoire en marche. Alfonso Sadi DOSSIER REGARD SUR LA MISSION PERMANENTE DE L’ANGOLA À GENÈVE Introduction L'Angola est un pays singulier. Sa particularité c'est de ne point connaître la paix depuis son indépendance. Cette situation de non-paix a engendré des drames personnels, familiaux, des déchirures et des perturbations du tissu social, et a freiné, en définitive, l'avenir de l'Angolais. Celle-ci se ressent aussi dans l'attitude de l'Angolais et à sa façon d'appréhender ses problèmes. Politisé, par la force des événements, l'Angolais a ajouté à son mental une conception bien particulière dans ses relations avec ses compatriotes ou congénères. Parmi ces drames, l'exil a été aussi le plus déchirant. Surtout pour tous ceux qui sont nés ou grandis hors du terroir d'origine. Ballottés d'un côté par l'amour patriotique, ils se voient souvent contester cette identification. Ils sont soupçonnés, à tort, de tous les maux. Or, ces Angolais d'exil, n'ont pas tous la même sensibilité politique ou culturelle. Ceux qui ont vécu à Kinshasa le savent. Pourtant, dans leur exil, une solidarité s'est créée. On ne le dit pas souvent. Se comprenant par la douleur de cette privatisation de la terre natale et d'origine, les Angolais se montrent très Patriotes. La présence angolaise en Suisse mériterait alors toute une étude sociologique et anthropologique approfondies. Mais le présent dossier n'aborde qu'un aspect présentatif et explicatif de la nature de la représentation de la représentation officielle de l'Angola à Genève, à qui la parole est donnée. Nous espérons contacter toutes les instances officielles et représentatives du gouvernement angolais en Europe. Notamment l'Ambassade à Bonn, en Allemagne. Pour nous Angolais vivant en Suisse. Qui sont nos représentants ? Que font-ils ? Et enfin, pour ce numéro, pourquoi un tel minidossier sur la Mission Permanente Angolaise à Genève ? Avant de répondre à toutes ces questions, il nous faut clarifier certaines choses. Ce dossier a failli ne pas voir le jour. Des malentendus ont surgi à propos de notre démarche, au vu de l'évolution politique dans notre pays. Certains estimant cette situation très grave, voire explosive. Au sein de la rédaction de N'Gola, nous avons voulu maintenir le projet, en grande majorité. La publication de ce dossier a fait donc l'unanimité après discussion. Nous aurions voulu aborder un dossier aussi complet que possible. Notre dossier est sans doute moins étoffé que nous l'aurions souhaité. Néanmoins, les promesses n'ont pas été tenus. Culture de palabre oblige ? Pour nous, nous avons honoré nos promesses. Nous n'avons pas faillis à notre devoir de vous informer. L'Angola veut la démocratie et la liberté d'expression. N'Gola assumera courageusement son rôle d'être la voix des Angolais francophones en exil. Nous sommes ouverts à toutes les langues. Les lecteurs peuvent compter sur nous. A. Sadi 3 Présentation Située au premier étage d'un coquet immeuble de la rue Lausanne, à Genève, elle a tout pour plaire au visiteur. Dans un somptueux cadre convivial, les bureaux de la Mission sont aussi la vitrine de l'Angola. Un pays riche certes, mais malgré sa situation conflictuelle, tente de se moderniser et à se démocratiser. C'est cette image-là que le pays veut présenter à l'extérieur. La Mission Permanente d'Angola auprès de l'ONU est un Organe externe du Ministère des Affaires étrangères. Ses attributions sont fondamentalement orientées vers la diplomatie multilatérale. Ses principaux partenaires sont les Nations Unies, les Agences spécialisées et les Organisations Non-Gouvernementales avec le statut consultatif auprès du Conseil Economique et Social de l'Organisation des Nations Unies. Vu les circonstances, la Mission est dirigée par intérim, par un Chargé d'Affaires, à savoir, Monsieur LEOVIGILDO DA COSTA E SILVA, diplomate de carrière. Les autres diplomates affectés à la Mission Permanente, et en mission de service, sont : ROLANDO NETO (Conseiller), SOFIA PEGADO (1ère Secrétaire), MARIO DE AZEVEDO CONSTANTINO (2ème Secrétaire). N'importe qui de ces diplomates, s'occupe concrètement des dossiers précis dans le domaine des Nations Unies, des Institutions spécialisées, de Droits de l'Homme, du Désarmement, des Questions Humanitaires, des Négociations Economiques, etc. Auprès de ces institutions, de manière globale, la Mission Permanente exerce différentes fonctions d'où prime la fonction normative, telle que la participation aux forums pour l'élaboration de projets ou la révision des normes de droit international public..., informative et d'accompagnement de projets ponctuels de développement, catastrophe naturel ou de formation en collaboration avec les Nations Unies, les Agences spécialisées et les ONG. Ces activités se déroulent de manière formelle et informelle à travers des réunions des organes respectifs, des organes régionaux, des consultants, des experts qui au niveau de leurs Missions suivent les mêmes dossiers, consultations entre des représentants et non dans des rares cas, en consultations bilatérales des représentants entre eux. La Mission a un secteur administratif dont le responsable est Monsieur JOSE TANGA, cadre du Ministère des Finances, en mission de service, qui s'occupe donc de ces questions administratives. La Mission a aussi un secteur de communication, dont la responsabilité sera prochainement occupée par un cadre technique du Ministère des Affaires Etrangères. Dans le cadre de leurs activités quotidiennes de la diplomatie, le secteur administratif est secondé par un secrétariat, coordonné par Mademoiselle FERNANDA REIS, fonctionnaire du Ministère des Affaires Etrangères. Au vu du volume élevé du travail, la Mission fut obligé de recourir au recrutement du personnel local pour le secteur administratif (dactylo, organisation des archives, correspondances et réception, etc. N'Gola se réjouit de présenter à la communauté angolaise, le rôle et la fonction de sa Mission Permanente auprès des Nations Unies à Genève. Nous avons pu contacter le Chargé d'Affaires, M.LEOVIGILDO DA COSTA E SILVA, qui a bien voulu nous accorder une interview. A.Sadi Interview du Chargé d'affaires (par interim), M. Leovigildo da Costa e Silva N’gola. : En Suisse, surtout à Genève, nous avons le Consulat et la Mission. Au niveau de contact avec les Angolais, nous constatons une absence de prise de contact. Pourquoi ? M. Leogivildo da Costa e Silva. : La Mission Permanente de l'Angola ne s'occupe pas des relations bilatérales ou autres. Les relations entre l'Angola et la Suisse sont prévues en terme d'un éventuel accord bilatéral qui est certainement suivi par l'Ambassade d'Angola accréditée en Allemagne. La Mission Permanente, pour qui je suis, par la force des événements, le 4 Chargé d'affaires ad intérim, a les compétences limitées aux Nations Unies, telles que : ses institutions et programmes respectifs, ses agences spécialisées et les Organisations Non Gouvernementales(ONG), avec ses statuts consultatifs auprès de l'ECOSOC. Du fait que Genève est une ville internationale suisse, la Mission Permanente accréditée ici, je peux dire que ses relations institutionnelles avec ce pays se passent par le biais de la Mission Suisse auprès de l'ONU. N‘gola. : En quoi la Mission Permanente peut-il aider les Angolais établis en Suisse ? M. L.C.Silva. : En Suisse, l'Angola est représenté par un Consulat Honoraire, à Genève, selon les termes de l'article 23 des statuts organiques du Ministère des Affaires étrangères. N‘gola. : Pourquoi l'Angola a-t-il mis du temps pour ouvrir une Mission Permanente au sein des Institutions Internationales ? Et quel est l'apport de l'Angola au sein de ces instances internationales ? M. L.C.Silva. : Tout d'abord, les raisons sont d'ordre politico-diplomatique et économique. L'Angola confère une grande importance à l'activité politico-diplomatique, d'où se détache la participation la plus efficiente possible dans le domaine que se réfère la fonction normative des Organisations internationales. sa fonction résulte de la nécessité urgente d'accompagner les projets de développements faits avec les agences spécialisées et aussi d'accompagner les projets ponctuels, donc ciblés, relatifs aux urgences comme l'aide humanitaire et la formation. Du point de vue économique, l'importance qu'on attribue à Genève découle fondamentalement du fait que les institutions de l'ONU et les Organisations ayant des responsabilités dans le processus de globalisation comme l'OMC, la CCI, la CNUCED, qui ont leurs sièges à Genève, et avec les responsabilités de la mise en œuvre des attributions découlant du p.3 de l'art.3ème de la Charte. N‘gola. : Quel est l'état actuel des relations entre l'Angola et la Suisse ? Ont-ils conclus des accords ? M. L.C.Silva. : L'Angola et la Suisse concluront très certainement différents accords. Divers d'entre eux vont se diriger vers des Institutions de Services et des représentants du Secteur Privé, comme mentionnés ci haut. La gestion des relations bilatérales est faite par l'Ambassade de l'Angola accréditée en Allemagne, dont l'extension, entendez par là, la compétence, comprend la Suisse. N‘gola. : Il y a beaucoup d'Angolais qui ont séjourné et travaillent en Suisse. Leurs parts de cotisations (primes d'assurance vieillesse, AVS) restent ici. C'est de l'argent à récupérer pour l'Angola. Que pensez-vous faire ? Etes-vous déjà saisi de la question ? Pourquoi cette indifférence ? M. L.C.Silva. : La question évoquée ici se situe dans le cadre des relations bilatérales dans lesquelles la Mission Permanente n'a aucune compétence. Cependant, au vu de son importance, nous comprenons que l'AVS est certainement une espèce d'épargne et un droit acquit de nos compatriotes. Nous allons nous informer sur ses principes, sa réglementation et sa gestion, conformément à la question qui nous est posée. Nous avons noté qu'une part de la structure de l'Assurance AVS n'est pas récupérée par nos compatriotes qui retournent en Angola. N‘gola. : La présence des Angolais en Suisse se caractérise particulièrement par un certain nombre de personnes, anciens demandeurs d'asile déboutés (ceux qui ont fui la guerre pour survivre à l'étranger). Issus de la diaspora de Kinshasa, la plupart, ils ont l'impression d'être délaissés par leur pays d'origine l'Angola. De plus, ils n'ont pas toujours des autorisations de séjour en Suisse. Ou alors, on les accorde un Permis précaire et temporaire N ou F. Certains ont bénéficié d'un Permis Humanitaire qui s'est transformé en Permis B, après une très longue période d'attente et d'incertitude. Bientôt la Suisse proposera d'accorder à quelques-uns d'entre eux un Permis C (séjour 5 permanent). Que comptez-vous faire pour qu'ils gardent les relations avec leur pays, l'Angola ? Et sur la plan administratif pour leurs documents, que faut-il faire ? M. L.C.Silva. : Toutes ces questions se situent dans le cadre des relations bilatérales. Ce qui n'est pas une compétence de la Mission Permanente Angolaise auprès des Nations Unies. Nous n'avons pas de Services spécialisés pour répondre à ces questions. Toutefois, nous sommes convaincus que ces questions, une fois posées au Service Consulaire de l'Ambassade d'Angola accréditée en Allemagne, nos collègues vous répondriez volontiers. La Mission Permanente d'Angola n'a aucune interférence, ni n'est jamais sollicitée n'importe quel type de participation concernant l'attribution des documents concernant les Angolais résidant ici. En accord avec l'alinéa point 2 de l'article 25 de la Constitution, tous les Citoyens Angolais sont libres de sortir et de revenir dans le territoire national. Relativement, avec la nécessité de conserver les relations avec le pays, nous sommes convaincus que cette question est plus ou moins pacifique des autres. nous pensons que l'attachement naturel au pays ne se perd pas malgré le changement temporaire de résidence à l'étranger. Le rôle de tout un chacun est de faire comprendre et transmettre aux plus jeunes de la nouvelle génération, les valeurs historiques, politico-culturelles et linguistiques de notre cher pays, dans le sens de préserver l'identité angolaise dans le pays d'accueil. (Propos recueillis par le comité de Rédaction de N'Gola, sous la direction de Alfonso Sadi) Traduction : Menga Waku A quoi servent nos représentations diplomatiques à L'étranger ? Depuis que l'Angola est indépendant, il y a désormais des diplomates à l'extérieur et dans beaucoup de pays étrangers. Malgré cela, la diaspora angolaise dans ces pays continue à souffrir pour des simples questions élémentaires telles que les démarches administratives. Or, pour les résoudre, seules nos représentants diplomatiques sont à même habilitées à le faire. Nous, Angolais de Genève, on a l'impression qu'ils ne s'occupent pas de nous. Ils sont arrivés et ont occupé leurs postes sans même chercher à connaître les Angolais qui vivent à Genève depuis des années, bien avant eux. Des exemples de l'indifférence de la Mission et du Consulat ? Des tracasseries administratives ? Il y en a plein. Pour obtenir un passeport, le prolongé ou inscrire son enfant, c'est vraiment un casse-tête pour nous. Nous avons une Ambassade en Allemagne qui s'occupe aussi des Angolais de Suisse. Pour un papier, il faut quitter la Suisse, prendre le train jusqu'à Bonn. Là-bas, on est mal accueilli surtout si vous avez un accent en portugais, au pire si vous parlez mal ou pas du tout le portugais, c'est encore pire. On met déjà en doute votre identité. A partir du moment où vous avez un nom qui n'a pas la consonance portugaise, on vous traite de "regressado". Avec une connotation péjorative. Si vous arrivez à le convaincre, on vous exige des papiers de légitimité, qui doivent venir de Luanda, ce qui est déjà difficile à obtenir. Sinon, pour vous établir un document (passeport, carte consulaire ou carte d'identité), il est exigé de fournir une photo habillé en costume-cravatte. C'est absurde! Ce n'est pas finit car parfois il faut attendre six mois voir plus pour inscrire le nom de votre enfant dans vos papiers. Payer et attendre, rien de tel pour vous donner des frustrations. Vivant en Suisse, les autorités de ce pays vous réclament des documents que seule l'Ambassade en Allemagne peut délivrer. Alors vous vous retrouver avec des papiers de séjours qui ne peuvent être renouvelés. L'ouverture d'une Mission et d'un Consulat devrait faciliter les choses au niveau d'abord de l'information et des démarches. Combien d'Angolais vivant ici ignorent les adresses de leurs représentants officiels. Tous les Angolais en Suisse ne sont pas des réfugiés et encore moins des opposants politiques. L'information ne passe pas. Pour les visites importantes de la délégation angolaise, 6 nous devons utiliser le système de bouche à oreille. Parfois même beaucoup ignorent la présence de telle ou telle personnalité en Suisse. Sommes-nous tous des Angolais ? Qui donc est plus Angolais que l'autre? Dans les Ambassades angolaises à l'étranger, surtout en Europe, les étrangers sont mieux reçus et bien servis que nous autres angolais. Nos diplomates oublieraient-ils l'Histoire de l'Angola et ses problèmes d'émigrations? Ed. Lubanzadio (collaboration : A.S.) UNITA RÉNOVÉ : Aventure ou trahison ? Dans l'histoire de l'Angola, nous connaissons trois mouvements ayant œuvrés pour la souveraineté nationale. Il s'agit du Fnla de Holden Roberto, l'Unita de Dr Jonas Savimbi M. et du Mpla. C'est une vérité historique dont personne ne peut falsifier. Les événements de ces dernières semaines nous ont appris qu'il existe en Angola deux partis d'oppositions : Unita et Unita rénové. L'histoire nous apprend pourtant que lors de la dissidence de Chipenda, le Mpla n'a jamais voulu reconnaître le mouvement de Chipenda avec le nom du Mpla. Ce même Mpla est à l'avant-garde de la campagne de reconnaissance de l'Unita rénové sur le plan international, curieusement ce qui était inacceptable hier (Mpla-Chipenda) est aujourd'hui semble-t-il la meilleure solution pour résoudre le conflit angolais. D'ailleurs, la question que tous les Angolais se posent, est : qui sont les dirigeants de l'Unita rénové? Les compagnons d'armes, sympathisants, amis et frères de longue date de Jonas Savimbi sont devenus ses ennemis aujourd'hui. En revenant sur l'histoire de l'Angola, nous constatons que ceux qui se réclament de l'Unita rénové ont combattu le Mpla armes à la main pendant 20 ans pour le déloger du pouvoir. Le feraient-ils par aventure ou par obligation? Défendent-ils avec leurs camarades de maquis un idéal? Les dollars ont-ils eu raison de leur objectif? Comment peuvent-ils être crédibles des Angolais? Après avoir longtemps dirigés le mouvement en tant que responsables, cadres politico-militaires, officiers, et participés activement à toutes les stratégies mises en place pour combattre le pouvoir de Luanda, ils veulent se laver les mains en accusant Savimbi de "criminel de guerre". Ont-ils oublié leur part de responsabilité, s'il y a crime? Est-ce que ces soi-disant rénovateurs ont la mémoire courte pour oublier tous ceux qui ont perdu leur vie pour la même cause ou pour le même idéal qu'eux? Dans cette aventure perceuse, les Angolais sont témoins, ils sont victimes des bombes, des mines antipersonnelles, des bombardements aveugles et leurs causes (destruction d'écoles, malnutrition, destruction des hôpitaux), bref, ils sont victimes de politiciens sans âmes, sans convictions et surtout sans aucun comportement nationaliste. J'aimerai cependant attirer l'attention de mes frères dissidents qu'ils s'inspirent de la mort de Ben-Ben, de l'attentat perpétué contre Chivukuvuku, de la disparition de tous les anciens officiers de Fnla ralliés au pouvoir de Luanda, dont Noé demeure l'exemple le plus frappant. Crimes là-bas, les criminels de guerre sont de deux côtés : à Luanda et dans les maquis. L'histoire le jugera. Pour défendre les intérêts du peuple angolais, il faut être un homme intègre, honnête, de conviction, respectant ses idéaux, tenant ses promesses envers le peuple, travaillant pour le peuple et avec le peuple. Le débat est lancé. Merci d'avance pour vos réactions, vos commentaires et pourquoi pas des précisions. Eduardo Lubanzadio 7 Billet du Président La femme angolaise et l’Association des Angolais en Suisse La famille est considérée comme base structurelle de la société et l'Association est finalement formée par un collectif familial qui y adhère. Dans cette optique de réflexion, il est nécessaire que les diverses sensibilités soient suffisamment représentées pour assurer un bon équilibre entre l'Association et la communauté qui la compose du point de vue opérationnelle. Culturellement, l'Association représente pour la communauté une force, une maintenance de son patrimoine culturel donc la femme a sa part de responsabilité et elle devrait exercer une influence prépondérante en tant que mère et éducatrice de nos enfants. Nous avons toujours remarqué que les solutions préconisées au sein de notre Association sont en partie influencées par les femmes. C'est juste, je dirais même normal. Mais c'est que je regrette dans notre communauté, c'est le manque d'une représentation féminine aux organes exécutifs de notre Association et surtout le désintéressement de nos femmes aux activités envisagées par l'Association. Les efforts déployés par le Comité Exécutif en créant au sein de l'Association une "Commission Féminine des femmes angolaises" activée par le Secrétariat aux Affaires Sociales, et dirigées par les femmes prouvent la volonté de l'Association de mettre au centre de ses activités les personnes féminines afin d'assurer son avenir. Actuellement cinq femmes seulement ont pu accepter de faire partie de cette commission. Je souhaiterais inviter les femmes angolaises à s'investir un peu plus à notre Association et surtout de s'intéresser à la Commission Féminine qui est un organe permettant à nos femmes d'exercer une influence et de défendre les intérêts qui sont les leurs. Je suis convaincu que l'Association a besoin de cette approche féminine, car, à l'image de la femme angolaise, l'Association ne serait jamais laissée et affaiblie, mais soutenue et encouragée. Cette solidarité de la femme angolaise serait un fondement d'une association juste, évolutive et digne. Actuellement, une faible participation féminine ne suffit pas pour modifier une approche. L'approche de nombreuses femmes et la confrontation de ces dernières conduiront sûrement à une réflexion qui débouchera normalement sur les solutions les plus raisonnables. Rappelons que l'A.A.S. est une association d'entraide bénévole qui s'active sur le territoire helvétique. Il serait intéressant que les femmes angolaises soutiennent et participent nombreuses à cette évolution. N'oublions pas que la liberté, la démocratie et globalement, l'orientation générale de l'Association mérite cet effort des femmes angolaises. Sur ce vœu, je vous souhaite une bonne fin de l'année 1998, et de très bonnes fêtes de Noël et de Nouvel An 1999. Jean Jacques Nkosi Zassala Pour une Commission Féminine au sein de l’Association C'est en 1983 que notre Association des Angolais en Suisse a été fondée à Genève. Depuis 1993, date à laquelle l'Association a connu sa première reforme visant à modifier les structures fonctionnelles de la première instance, on peut dire qu'aujourd'hui ses efforts se dirigent vers une intégration de tout le tissu social composant la communauté angolaise en Suisse. Je crois pouvoir dire par là et sans me tromper que son souci actuel est d'associer en son sein les femmes ainsi que les enfants à collaborer étroitement afin qu'elle arrive à accomplir sa louable mission de sauvegarder la culture angolaise et de défendre les intérêts des angolais en Suisse. 8 Poursuivant son but qui est de développer auprès de chaque Angolais un esprit de responsabilité, de patriotisme et de dignité, et surtout, de promouvoir des échanges culturels avec d'autres communautés étrangères ou non. Ne nous semble-t-il pas que tout as été déjà dit sur notre Association comme entité utilitaire, comme moyen de conserver nos valeurs angolaises, pour construire l'unité angolaise en Suisse, y compris la création d'un cadre d'entraide entre Angolais de Suisse? Pour y arriver, nous avons mis sur pied un organe féminin de grande envergure pour mener à jamais ces objectifs que nous avons jugés nécessaires pour la bonne marche de notre Association. nous avons toujours remarquer que l'absence de nos femmes, ainsi que de nos enfants dans l'accomplissement de nos programmes d'action nous font toujours défaut. Sans leur participation aux activités de notre Association, il sera difficile pour nous d'aboutir aux résultats escomptés. L'opinion générale de l'homme contemporain a toujours plaidé de mettre un organe féminin au milieu de l'homme et surtout d'incorporer la, où les femmes, dans ses activités quotidiennes. Un adage de nos ancêtres, disait, qu'éduquer une femme, c'est éduquer un peuple. Certes, la transmission d'une culture n'est pas une chose facile, surtout si nous voyons la vitesse dans laquelle le monde actuel est en train de se transformer. J'ai tout simplement le soucis de m'adresser à toutes ces femmes angolaises pour qu'elles puissent savoir que l'avenir de notre Association se trouve entre leurs mains, et l'essor de transmettre notre culture à nos enfants relève en partie, de leur compétence. Il est donc question que les femmes angolaises puissent comprendre cette préoccupation afin qu'elles puissent jouer leur rôle de maman, leur devoir d'éduquer et de transmettre la culture angolaise à nos enfants. D'où, l'engagement aux activités de l'Association s'avère important. Nous avons toujours remarqué que certaines de nos femmes s'éloignent de l'Association parce qu'elles n'y ont pas trouvé de soutien et surtout l'amitié qu'elles espéraient de notre communauté. Certaines ont même de doute, et elles ont peur de s'intégrer dans ce milieu, suite aux modes et styles de comportements des autres, et surtout, la multiplication des futilités et des bavardages, souvent remarqués dans nos milieux. A toutes ces femmes, j'aimerais leur dire, du plus profond de mon être, d'avoir confiance et courage en elles-mêmes, car l'avenir appartient à nous tous. Il est souhaitable que leur participation soit effective pour permettre à notre Association d'atteindre son but. On dit : "réfléchir, c'est bon, mais se mettre à l'action pour réaliser un acte pour votre communauté serait parfait". J. J. Nkosi Zassala L’ASSOCIATION DES ANGOLAIS EN SUISSE VIENT DE FÊTER SES 15 ANS En septembre de l’année dernière, l’ A.A.S a fêté ses quinze ans d’existence. L’événement était d’une grande importance pour la vie de notre organisation. Les festivités ont été présidées par M. J.J Nkosi président de notre association en présence de plusieurs invités et membres. Nous saluons pour la circonstance illustrée hôte des associations sœurs qui nous ont honorés par leur présence à savoir nos frères et sœurs de MIDI-PYRENNES, de RHONEALPES (France) , de CHARLEROI ( Belgique) , A.A.R.S. (Suisse). La cérémonie qui s’est déroulée dans la grande salle des Eaux- Vives (Genève) a eu trois moments forts: L’exposition culturelle, ainsi que des images relatant les activités de l’association, l’allocution du président et la soirée dansante. Dans son allocution de circonstance M. J.J Nkosi a donné un bref aperçu historique de l’A.A.S. tout en soulignant la grandeur et le rôle de rassemblement que joue cette œuvre ainsi 9 que sa vocation culturelle. Il a par ailleurs insisté sur l’avenir qui passe par une meilleure collaboration entre toutes les associations angolaises en Europe afin de créer des synergies entre nos associations pour mieux coordonner nos actions. ACTUALITES Pas de développement sans la paix Selon "Al-Ahram" n°215 (Hebdomadaire égyptien), les PMA (Pays les Moins Avancés) du monde, ont enregistré une croissance supérieure à la moyenne en 1997. Cette tendance plutôt réjouissante dans un monde en ébullition devrait se confirmer en 1998. Mais en raison de la vulnérabilité de leurs économies dépendantes des fluctuations de l'économie mondiale et de la conjoncture internationale leur élan risque fort d'être stoppé.. C'est ainsi qu'en 1998, la crise asiatique ainsi que la multiplication des conflits armés dans le continent africain les ont fortement affecté. Le produit brut des 48 pays les moins avancés dont l'Angola a augmenté en 1997 de 4,8% en moyenne contre 3,2% pour l'ensemble de l'économie mondiale. Au moment où une lueur d'espoir naissait dans les esprits de tous les Angolais avec la mise en place du GURN, voici que l'Angola est de nouveau rattrapé par ses vieux démons: la guerre. Le développement est, une fois de plus, hypothéqué. D'ailleurs dans son discours devant le Parlement angolais pour annoncer des mesures exceptionnelles de nature à faire face à une nouvelle situation de guerre, Monsieur José Eduardo dos Santos, le président de la République a ouvertement reconnu la dégradation de tous les indicateurs économiques: finances publiques au bord de l'asphyxie, la production intérieure en net recul, la baisse du prix du pétrole, principale ressource d'exportation aggravant la crise économique provoque, chômage, inflation, malnutrition, famine, manque d'une véritable couverture sanitaire. Comme le disait l'écrivain égyptien Naguib Mafouz en 1988, dans son discours à Stockholm, en Suède, pour la réception de son Prix Nobel : "Aujourd'hui, la grandeur d'un dirigeant civilisé devrait se mesurer à l'universalité de sa vision et à son sentiment vis à vis de tout le genre humain....L'heure est venue d'agir. L'heure est venue de mettre fin au temps des brigands et des usuriers. Nous vivons à une époque où les dirigeants sont responsables de la totalité du globe." Pour ce qui nous concerne, nos hommes politiques de tout bord doivent comprendre que le peuple le tient pour responsable de leur situation précaire endémique. 1999 sera sans aucun doute une année pénible pour l'Angola. La guerre a repris ses droits. Dans un pays où la part du budget militaire représente plus de 70% du budget de l'état, on est en droit de penser que l'économie angolaise est avant tout une "économie de guerre", reléguant toutes les structures socio-économiques au second plan. Toutes les valeurs et les principes de l'économie de développement sont inexistants. La prise de tous les pouvoirs par le président de la république, l'intensification de la guerre sur tout le territoire du pays, le silence de la communauté internationale, la dissolution de la MONUA par le Conseil de la Sécurité de l'ONU, la disparition progressive d'une administration territoriale, toutes ces données laissent présager un effondrement catastrophique de l'économie angolaise. Seules les multinationales pétrolifères et diamantifères vont une fois de plus profiter de l'aubaine qu'est "l'économie de guerre". Le marché parallèle va sans doute prendre de l'envol dans la même proportion que la corruption, qui risque de s'amplifier. Un développement "durable" a donc besoin de la paix afin de mettre en place des structures adéquates permettant la suppression des maux sociaux que sont la misère, le manque d'éducation, le chômage, ... 10 Le développement "durable" de l'Angola exige un état de paix, des dirigeants responsables en réaffirmant la primauté des valeurs humaines et de bons sens sur la seule logique du pouvoir. Faire de la politique, c'est aussi et surtout savoir sacrifier ses ambitions personnelles pour l'intérêt de la collectivité. Nous exigeons la paix maintenant pour le développement de l'Angola. Le pacte du développement doit être signé pour mettre en harmonie le peuple et ses dirigeants. Le peuple angolais est sans aucun doute prêt à le signer. Que ceux qui ont les mains sur la gâchette nous donnent les raisons d'espérer. Pedro Kiangebeni Angolais et Francophones Le 5 novembre dernier, nous étions invités par le Secrétaire général de la Francophonie, M.Boutros Boutros-Ghali, à un Symposium sur le plurilinguisme dans les organisations internationales, au Centre international des Conférences de Genève. Cette rencontre devait ramener les instances internationales de l'ONU de réfléchir sur la place de la langue française dans une Organisation dont le plurilinguisme doit être respecté. Le lieu de ce Symposium est symbolique. En effet, la Suisse reste un modèle du plurilinguisme. Coexistent différentes langues: allemand, français, italien et romanche. Donc, la Suisse est un cas qui peut inspirer d'autres pays. Comme le disait M. Boutros-Ghali, " Dans le monde moderne la pluralité des langues devient la règle pour un nombre croissant d'individus, pas seulement les plus instruits. Et lorsqu'on adopte le principe du plurilinguisme, on voit qu'il est très riche. Le plurilinguisme rejoint enfin une préoccupation de l'UNESCO qui est de créer une culture de paix." Ce qui nous amène sur le problème de l'utilisation de la langue française par des Angolais francophones dans un pays où la langue officielle est le portugais. Comment l'Angola pourra bénéficier du savoir de ces Angolais qui s'expriment en français? Parler une langue européenne tel que le français, ou le portugais, nous donne-t-il une identité ? Dans le cas de l'Angola, rappelons qu'il a été colonisé par le Portugal qui a imposé sa langue, le portugais. Durant cette période coloniale, beaucoup d'Angolais du Nord ont fui la répression vers des pays comme les deux Congo (Kinshasa et Brazzaville), pays francophones. Les parents, tout comme leurs enfants, ont appris les langues de ces pays, tout en gardant l'amour patriotique de leur pays d'origine qu'est l'Angola. Après l'indépendance, ils sont retournés afin de contribuer à son développement. Malheureusement, est-ce par manque d'information et de politique d'intégration, ou tout simplement par la manque de politique d'intégration viable qu'un amalgame était né sur leur identification ? Pour certains, à Luanda par exemple, un Angolais ne peut parler que le portugais. Sinon, c'est un étranger. Oubliant par là le fait colonial. Nous étions déjà au bord de la paix civile. Des étrangers parlant portugais ont profité de la situation pour acquérir facilement la nationalité angolaise au détriment des vrais angolais. Créant des frustrations. Les Angolais lésés ont dénoncé cette politique. La réalité historique de l'Angola devra ramener les autorités gouvernementales d'appréhender ce problème et de réfléchir pour trouver des solutions appropriées pour l'intégration de ces Angolais francophones. Il faudra donc d'abord une campagne d'information à l'échelle nationale puis internationale, ensuite créer des espaces d'études de langues étrangères des exilés, des écoles d'apprentissage de la langue portugaise pour ces Angolais, sans exclusivité. En Angola même, ou dans les pays où vive une forte communauté angolaise à l'étranger. Ceci afin d'éviter les erreurs d'autrefois. L'Angola est amené à réaliser une véritable nation tolérante, ouverte et moderne. Un pays qui doit intégrer tout le monde, toutes les couches sociales de sa population. Les francophones et les autres. Nos langues nationales devraient être revalorisées. On évitera ainsi l'implosion du pays. Alfonso Sadi 11 Problèmes d’Asile et de refoulement des Angolais Politique d'Asile en Suisse : la barque est pleine, on refoule ! La Communauté angolaise de Genève, tout comme celle de la Suisse entière, est très peu connue. Bien qu'homogène, elle a un statut particulier, notamment en ce qui concerne le traitement de leurs dossiers sur le séjour dans le territoire helvétique. Parmi elle, on trouve des jeunes requérants d'asile, des étudiants, des travailleurs immigrés, des rares réfugiés politiques des années soixante et quatre-vingt, des exilés, des fonctionnaires et des diplomates. Les premiers de cette catégorie, c'est-à-dire les requérants, sont les plus exposés. Fuyant un pays en guerre ou une situation politique instable, ces Angolais sont pour la plupart des jeunes hommes ou femmes valides qui ont pu atterrir en Suisse dans l'espoir d'y vivre normalement, temporairement, en attendant une amélioration de la situation dans leur pays d'origine, l'Angola. Le problème en est que ces demandeurs d'asile ne sont pas reconnus comme tels. Rares sont ceux dont leurs statuts sont acceptés. Si on les compare aux autres requérants éthiopiens, érythréens, bosniaques, turcs ou kosovars. Souvent, on met en doute leurs déclarations, leurs identités(papiers), voire même leurs personnes ! Soit, on les confond avec les Congolais (ex-zaïrois), parce qu'ils s'expriment en français ou en lingala, voire même un portugais approximatif, soit parce que leurs arguments manquent de cohérence. Ce qui crée un choc psychologique insurmontable, et des frustrations. Certains ont "portugalisé" leur nouvelle culture adoptive acquise lors du séjour à Luanda(ou en Angola, pour les regressados*), dans l'espoir de mieux "passer pour des vrais angolais" ! Plutôt que d'assumer sa vraie culture africaine. Une situation à la limite du tragi-comique, voire, de l'aliénation mentale ! Imaginez une personne qui fuit la misère dans l'espoir de trouver un refuge et qui se voit jeter dehors ! Les autorités suisses expédient leurs dossiers avec des préjugés et cela crée des nouveaux drames personnels. Sont-ils bien défendus en Suisse ? Bien sûr qu'il existe des organismes de défense et d'aide aux requérants d'asile, mais ceux-ci sont toujours combattus par les autorités cantonales qui les jugent trop partiaux. En Suisse, c'est l'Office fédéral des réfugiés à Berne qui décident. Souvent en se basant sur les rapports établis par des Cantons. Les réponses sont souvent négatives. Très peu de recours aboutissent. Ces dernières années on refoule des Angolais pour des motifs souvent discutables. On évoque parfois qu'un requérant coûte cher au Canton et à la Confédération. "Vous savez, c'est nous les contribuables suisses qui payent ces gens-là", nous dit une confédérée. C'est vrai pour un requérant qui reste longtemps à l'Assistance. Mais on oublie de dire qu'en le privant des papiers pour l'aider à trouver un emploi, celui-ci n'a d'autre choix que l'attente, souvent longue et incertaine. Ainsi, on prive des cerveaux, bras valides, de travailler et contribuer à l'économie suisse. En un mot, on refuse son intégration ! Autrement dit, on crée une situation qu'on dénonce et qu'on critique paradoxalement. La Suisse appliquerait-elle la politique de la barque est pleine ? Ce qui est sûr, c'est que les décisions négatives après procédures complètes restent nombreuses et aboutissent au refoulement du candidat à l'asile. Actuellement ce sont les Angolais qui en sont victimes. A.Sadi *Angolais nés ou ayant grandis à Kinshasa, parlant le plus souvent le lingala ou le français. 12 Asile et droit de l'homme angolais Le refus du fait accomplit Fidèle à sa vocation statutaire de défense des intérêts des Angolais en Suisse, et de droits de l'homme en Angola, l'Association des Angolais en Suisse a organisé deux manifestations successives en date du 19 et 31 mars. La première a eu lieu à Genève devant le Palais des Nations Unies. La seconde s'est déroulée à Berne, la capitale de la Suisse, devant le Palais Fédéral. Pourquoi manifester ? Ces deux actes solennels sont, le cri de l'écœurement et de désolation, adressé, pour le premier, aux Responsables politiques angolais qui, par leur attitude inhumaine prennent toute la nation angolaise en otage. Les uns, pour satisfaire leur goût de conserver le pouvoir, et les autres, leur volonté d'arracher atout prix le pouvoir, quitte à sacrifier des vies humaines. Par ce geste, l'Association des Angolais en Suisse, (AAS.), dénonce par la même occasion l'échec de Nations Unies en Angola. Organisation pourtant créée pour assurer la paix dans le monde. Cette paix que les Nations Unies n'ont pas su donner au peuple angolais. Par ailleurs, l'AAS refuse d'admettre le fait accompli des autorités fédérales quant à la situation des requérants d'asile angolais, à qui on retire systématiquement l'admission provisoire qu'on leur avait accordée. Pourtant personne n'ignore dans les cabinets fédéraux, de la dramatique situation que traverse notre pays. Refouler les Angolais aujourd'hui équivaut à un crime contre l'humanité, en exposant des hommes, femmes et des enfants, à la mort. Certes, le droit (loi sur l'asile) donne aux autorités tous les pouvoirs mais le droit humanitaire oblige également toute autorité d'agir avec appréhension et bon sens. Ce qui est valable pour les bosniaques, les albanais doit l'être aussi pour les angolais et autres communautés. Nous refusons la politique de poids et deux mesures. Pedro Kiangebeni A paz que o povo chama* Genève, vendredi 19 Mars 1999, devant la Place des Nations, plus de deux cents Angolais, femmes, hommes, enfants réunis clament leurs désarrois, crient leurs colères et douleurs face à la guerre qui détruisent et mutilent leur pays. Pourquoi cette manifestation et pourquoi devant le Palais des Nations?. Le but c'est de prendre à témoin l'opinion internationale sur notre volonté du refus de cette guerre qui dure longtemps et aussi pour dénoncer la main mise de certains groupes internationaux. Cette guerre n'est pas fortuite, elle répond aux besoins de ceux -là qui prônent et veulent ériger la mondialisation en une idéologie. Nous Angolais, disons basta à cette nouvelle guerre ridicule, qui nous ruinent, nous affaiblient, et nous rend bêtes. Triste record pour l'Angola, le pays qui a le nombre des mines anti-personnel sur son sous-sol. Il faudrait trente ans pour tout éradiquer. Les mutilés de guerre, le seuil de pauvreté, dont les paramètres d'analyse n'ont plus aucune valeur d'application dans ce pays. Nous savons que pour ELF,Exxon,Coca-Cola, Dee Beers et autres. Des noms tels que, Soyo,Cabinda, Caxito, Lunda et Luanda, sont beaucoup plus important que les vies humaines en Angola. Exploités, pillés et il en restera des miettes pour les autochtones. L'ONU durant dix ans a été l'ombre de lui-même en Angola. Ses missions au nom moins évocateurs tels que, UNAVEM I, II, MONUA n'ont fait qu'entériner des faits accomplis: la continuation de la guerre. L'ONU, avec ses agents commués en affairistes, n'a pas été capable d'anticiper la guerre. Se contentant de faire des déclarations de presse inutiles, qui ne servaient qu'à alimenter des discussions de chancelleries à New-York, Londres, Genève et ailleurs. 13 Aujourd'hui elle quitte l'Angola par la petite porte. Pourtant, hier elle était arrivée en grande pompe avec des beaux discours et de parade militaire. Maintenant, le Kosovo est beaucoup plus intéressant, plus proche, en plein Ex- Yougoslavie que l'Angola lointain, et dont les vies humaines n'ont pas la même valeur. "Entre irmâo nâo se faz à guerra"*. Chers belligérants, pensons-y. Arrêtons la guerre! Il y a une évidence, la guerre nous mènera à rien. Elle ne va que nous ruiner, nous retarder et nous conduira à une destruction collective et nul ne sortira vainqueur. Songeons à la paix. " A paz que o povo Chama so a paz mas nada ....."* Menga Waku . *(La paix que réclamme le peuple angolais!) *("Entre frères, on ne se fait pas la guerre.`) *"La paix, c'est ce que le peuple réclame, pas autre chose..." OPINION La paix, c’est pour les autres? Voici bientôt 23 ans que l'Angola accéda à l'indépendance. Avant cette date fatidique du 11 novembre 1975, il y avait trois mouvements de libération qui combattaient le colonialisme portugais : le Front national de libération de l'Angola (Fnla), le Mouvement populaire de libération de l'Angola (Mpla) et l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita). Chaque mouvement devrait diriger le pays pendant trois mois. Les deux mouvements Fnla et Unita avaient rempli leurs devoirs. Viendra le tour du Mpla. Avant la proclamation de l'indépendance, les dirigeants du Mpla ce sont arrangés avec les Soviétiques (ex-URSS), plus les Cubains, avec la complicité du Parti communiste portugais, pour faire venir les Cubains et proclamés l'indépendance par la force, sans passer par les urnes. Un gouvernement est autoproclamé. Depuis cette date du 11 novembre 1975 jusqu'à présent l'Angola n'a connu que la guerre. Les Angolais n'ont jamais connu la paix, car la présente situation est à l'inverse de toutes les espérances. Comment peut-on admettre que les pays comme la Russie ou le Cuba, qui n'arrivent pas à instaurer la paix chez eux puissent la faire chez les autres? En 1991, lors d'un coup d'Etat aux îles de Sao Tomé et Principe, le gouvernement de Luanda avait envoyé deux mille soldats angolais pour remettre le président déchu Manuel Trovada, au pouvoir. En 1997, le même gouvernement est allé porter secours au Congo Brazzaville en proie à une guerre civile. En Guinée-Bissau, c'est encore l'Angola qui sert de médiateur. En1998, les troupes angolaises sont intervenues en République Démocratique du Congo du président Laurent Désiré Kabila. Dans toutes ces interventions, on constate que l'Angola mobilise des matériels impressionnants. La question que l'on se pose est de savoir si l'on arrive à apporter la paix chez les voisins, pourquoi ne le fait-il pas chez lui? La paix ne seraitelle valable que pour les autres? Sommes-nous réellement dirigés par des Angolais authentiques? Sur le plan économique, l'Angola accumule une dette extérieure de 11 milliards de dollars. 70% de dépense sont pour l'armement. Pendant ce temps le peuple meurt de faim. Est-ce nécessaire d'avoir autant d'armes ? Une quantité raisonnable suffirait pour assurer la sécurité nationale. La richesse est importante et il est inacceptable de voir qu'on est en train de brader le pays. Les grandes puissances ne s'intéressent qu'aux richesses minières et naturelles des pays économiquement pauvres. Aujourd'hui, la question que l'on se pose est de savoir si l'Angola a besoin de la paix? Eduardo Lubanzadio 14 L’ONU face aux criminels de guerre En tenant compte de l'existence du Tribunal Pénale de La Haye, on voit que certaines personnes accusées de crimes contre l'humanité ne sont toujours pas traduits devant cette haute Cour. Espérons seulement que l'ONU pèse de tout son poids pour ramener ces criminels de répondre de leurs actes. Il existe des moyens légaux pour cela. L'Organisation des nations unies a le plein pouvoir et d'autorité concernant les sanctions contre ces gens-là, si l'on se base sur le Traité de Rome. Tous les signataires de ce Traité doivent collaborer pour que son application soit effective. La création d'une Cour Criminelle Internationale (CCI), a été signé le 18 juillet 1998 à Rome, en Italie, en présence du Secrétaire Général de l'ONU, le Ghanéen, Monsieur Kofi Annan et des autres représentants de plus de 120 pays du monde entier. Cette Cour devra traiter les crimes revêtant d'une portée internationale(Génocides, Crimes de guerre, Crime contre l'humanité, etc.), une fois définis comme tels. La Communauté internationale espère que celle-ci appliquera les peines d'une façon juste, égalitaire pour tous, et que la CCI aura accès à tous les moyens pour faire face à ces E. Dias Mabanza nombreux criminels. L’Afrique d’hier et d’aujourd’hui Quelle sera la situation de l’Afrique de demain ? Pour répondre à cette question, remontons d'abord l'histoire de la colonisation. Début de l'histoire de l'Afrique avant l'époque de la colonisation : les débarquements des explorateurs, des colons, le vol dès la découverte des civilisations africaines. Suivie des ces effets dévastateurs : pillages, razzias, commerces sauvages, destructions de la nature africaine, guerres tribales encouragées, esclavages, colonisation et enfin indépendances nominales sans effets réels. Le monde était divisé en deux blocs : le système capitaliste et le système communiste. La guerre froide a duré plusieurs décennies. Les deux Grands, les Etats-Unis et l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques partageaient le monde au gré de leurs intérêts respectifs. Des pays se sont vus satellisés. Les idéologies des uns combattaient celles des autres. La haine fut installée. Les divisions et les meurtres ont été encouragés. Les pays d'Afrique, de l'Amérique latine, de l'Asie sont devenus les jouets des Américains et des Soviétiques. L'Europe qui s'est bien organisée (la future Europe de Schengen, de Machstritsch, de l'Union Européenne, de l'Euro), entre dans la scène qu'elle n'a d'ailleurs jamais quittée. Il y avait des Super-puissances, des puissances moyennes et de l'autre côté des pays en voie de développement, qui sont tous pauvres. Des roitelets sont ainsi installés à la tête de ces derniers pays. La misère s'est ajoutée à ce joli tableau. Puis, vint la fin de la guerre froide, le triomphe du capitalisme, la mondialisation. La dictature des Fonds Monétaire International (FMI) et des commerces mondiaux. En Afrique, ce fut l'heure de la démocratisation, du multipartisme, du rétablissement du droit des pays riches sur les pays pauvres. L'ONU n'a plus le monopole de contrôle des actions dans le monde. Certains conflits sont directement réglés par des pays comme les Etats-Unis, la France et l'Angleterre. Le reste du monde doit subir cette nouvelle donne. Entre-temps l'URSS démantelée, démembrée, est réduite à la seule Russie désormais impuissante. La Chine se démène mais trop tard. Le Japon et l'Allemagne se contentent de fructifier leurs économies. L'Afrique reste à la traîne. Bien qu'il existe une Organisation de l'Unité Africaine, son rôle est plutôt folklorique, donc inefficace. Les vraies décisions se prennent à New York, Paris ou Londres. 15 L'Afrique reste la cible pour les marchands d'armes, des firmes multinationales et tous ceux qui veulent faire des affaires faciles dans ce continent dépourvus de tout. Pour demain, l'Afrique demande la participation de tous les Africains. L'avenir est en nous ? E.D.Mabanza et A.Sadi Sports Vernier Tam-Tam : De l’apprentissage à la maturité Après deux ans d'apprentissage en 5e ligue de l'Association genevoise de Football, Vernier TAM-TAM, l'équipe de l'Association des Angolais en Suisse a débuté sa troisième saison de compétition avec plus de sagesse et de sérieux. Contrairement à ce qui s'était passé lors de l'édition 1997-1998, en ayant gagné ses six premières rencontres avant de s'effondrer totalement durant la seconde moitié du championnat, notre équipe a commencé la nouvelle saison timidement par une défaite avant de faire match nul au second. Dès lors que la machine s'est mise à tourner, elle a multiplié les victoires pour terminer le premier tour au deuxième rang de son groupe à un point du leader (ACACIAS). Ce qui augure des bonnes raisons de croire à une possible ascension en division supérieure. Les adversaires sont largement à sa portée. L'équipe a son destin entre ses mains. Les joueurs, encadrement technique et comité de gestion ont tous une ambition commune : l'accession en 4ème ligue. Certes c'est un pari difficile à gagner mais il ne fait aucun doute qu'avec l'expérience acquise l'an dernier, le collectif à notre disposition, la volonté commune de gravir un échelon tous les espoirs sont permis. Seule fausse les difficultés financières de l'équipe. Malgré les multiples efforts du comité de Gestion de trouver l'argent nécessaire. Notre sollicitation auprès du Président José E. dos Santos n'a pas donné le résultat escompté. Ce qui pourtant aurait été apprécié et perçu par la communauté angolaise de Suisse comme un signe d'encouragement et surtout d'attention envers cette communauté qui se demande si un regard du pays est aussi tourné vers elle. C'est donc un défi pour tout angolais de Suisse de se sentir concerné par l'équipe. C'est une cause patriotique qui mérite l'engagement de tous. Le comité de Gestion lance par ailleurs un appel urgent pour prendre fait et cause au financement de Vernier TAM-TAM en versant vos dons au CCP 12-12583-3. L'œuvre est importante au sein de notre communauté. Elle est à la fois, une œuvre sportive, mais aussi social par son action d'encadrement de la jeunesse et enfin culturelle par la promotion des valeurs culturelles africaines par le comportement, la solidarité, le respect d'autrui et l'engagement patriotique. Las combinaison des talents, de la discipline et de l'ambition ouvrira les portes de la 4ème ligue à notre club de prédilection. Les joueurs à vous de conformer au second tour. Pedro KIANGEBENI Portraits de nos deux entraîneurs Comme promis dans notre précédent numéro de N’GOLA, nous vous présentons les portraits de nos entraîneurs. Le * tandem * qui dirige l’équipe de l’Association des Angolais en Suisse VERNIER IV est à la fois complice et complémentaire. M. Manzambi Kuya *DEMS* et M. Filho *FILIPE* ont suivi chacun un parcours différant mais poursuivent un destin commun, Celui de donner une identité footbalistique à cette jeunesse angolaise et africaine en général dans cette ville de Genève cosmopolite. Leur engagement et leur dévouement leur donne raison. L’équipe multiplie les performances. Faites connaissance avec ces deux personnages dont la passion du football a pu réunir pour le bien de toute notre communauté. 16 Fidèle parmi les fidèles, M. Manzambi Kuya, très connu sous l’appellation de * DEMS * est un fidèle parmi les fidèles du sport angolais en Suisse. Déjà dans les années 80, il a été l’un des joueurs fondateur de la première équipe angolaise de Genève. Mais sa passion du football ne commence pas en cette période. Tout petit déjà comme tous les jeunes de son âge il a attrapé le virus du football, sport-roi en Afrique. Il a donc fait son apprentissage sur les cours des quartiers et celles des écoles. Cependant sa passion du sport en général l’amènera dans l’univers des arts martiaux plus particulièrement les judo. Raison pour laquelle il est le premier responsable de la préparation physique et psychologique de l’équipe. Ce passage dans cet univers lui a donné un atout supplémentaire dans l’encadrement des jeunes “c'est la maîtrise de soi ” une qualité indéniable pour mieux faire ce métier parfois ingrat d’entraîneur. Dems a fait ses premiers pas en tant qu’entraîneur dans l’équipe africaine de Genève qui participe chaque année aux tournois consacrés à commémorer les indépendances de la R.D.C et de l’Angola. Ainsi quand on lui demande pourquoi un engagement sans faille dans cette équipe de Vernier IV? Sa réponse est souvent toute simple. “ C’est pour permettre à ces jeunes angolais et autres de s’épanouir dans un environnement parfois difficile et leur donner une chance de progresser en leur créant une ouverture dans le milieu du football qui s’avère être un cercle très fermé. C’est sans doute une marque de générosité et patriotisme qui mérite d’être soulignée. De toute évidence, après avoir suivi plusieurs séminaires animés par des imminentes personnalités dans le monde du football (Gérard Rouiller, Michel Hidalgo et tant d’autres). M. Dems a décroché son premier certificat d’entraîneur au printemps dernier. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à œuvrer bénévolement pour notre chère équipe avec une légitime ambition, “ l’accession en 4e ligue ”. C’est ce qui serait une bonne récompense pour tant d’efforts consentis. Dems vit le football avec passion bien sûr, mais surtout avec beaucoup de cœur et de volonté pour que la famille de VERNIER TAM TAM soit une référence d’intégration du football africain en Suisse. Comme son compère Dems, M. Filipe Filho est aussi un ancien de la fameuse équipe angolaise des années 82-86 dans laquelle il a étalé ses qualités footbalistiques . Tout jeune il fut remarqué par plusieurs entraîneurs des équipes juniors de son quartier d’enfance à Kinshasa. Mais c’est à Luanda qu’il explose. Après avoir fait un bref passage dans l’équipe de CRUZ-VERMELHA de Luanda 2e division, c’est avec ESTRELA de l’Angola (club avec lequel il a connu la gloire). Filipe fut l'un des joueurs de ESTRELA qui ont défié toutes les grandes formations angolaises de l'époque à savoir 1er de AGOSTO, PETRO, ATLETICO, notamment dans le cadre de Taça de ANGOLA (coupe de l'ANGOLA). Sa carrière de footballeur s'est brusquement arrêtée en quittant l'Angola pour s'installer à Genève. N'ayant pas oublié sa passion, Filipe n'a pas hésité à intégrer la première équipe angolaise de Genève. A ce titre il garde un contact avec le football, sport dans lequel il évoluera à haut niveau. Avec Estrela de l'Angola, Filipe a senti l'odeur de la 1ère division angolaise avant que ce club soit victime des contradictions politiques du pays. Mais en fait qu'est ce qui fait rouler Filipe pour Vernier IV alors que sa participation comme son ami Dems à plusieurs séminaires dirigés par des grands noms du football mondial dans le cadre de la Fédération genevoise de football tout comme l'obtention récemment de son premier certificat d'entraîneur lui ouvrant d'autres horizons plus intéressants notamment sur le plan financier ? A cette question il répond très généreusement "C'est ma manière de vivre fraternellement dans la communauté en faisant profiter les jeunes de mon expérience". Certes Filipe a le don d'être très convivial, peu bavard mais efficace dans le contact humain. C'est donc une force tranquille. Il excelle particulièrement dans les relations humaines. Pour preuve, il n'hésita pas à amener son ami italien Max de s'intégrer dans une équipe quasi-africaine. Quel panache ! Sa 17 qualité principale est cette volonté de vouloir bien faire, de réussir ses objectifs avec séreinité et faire play . Pedro KIANGEBENI Poèmes 2000 Ans d'Amour pour l'Angola Angolais, aujourd'hui est un jour, grand. C'est le jour où le monde accueille parmi les nations l'An 2000, Angola, notre mère, et surtout Angola notre enfant, l'enfant de nos veilles, de nos souffrances, de nos combats. Camarades et frères de combat, que chacune de nos blessures se transforme en mamelle ! Que chacune de nos pensées. chacune de nos espérances soit rameau à brasser à neuf, l'air ! Pour l'Angola ! tenez. Je l'élève au dessus de ma tête ; Je le ramène sur mon épaule. Trois fois je lui crachote au visage Je le dépose par terre et vous demande à vous en : vérité, connaissez-vous cet enfant ? et vous répondez tous : C'est l'Angola, notre Roi ! Je voudrais être toucan, bel oiseau, pour être à travers le ciel, annonceur, à races et langues que Angola nous est né, notre roi, Angola, qu'il vive Angola, tard né, qu'il suive l'épervier ! Angola, tard né, qu'il clôture la palabre ! Camarades, tout est à faire, ou tout est à refaire. Pour l'Angola ! Nous reprendrons les unes après les autres, toutes les lois, l'une après l'autre toutes les parties du vieil édifice, et du pied à la tête, pour l'Angola. Tout ce qui est courbé sera redressé, tout ce qui est dressé sera rehaussé Pour l'Angola ! Je demande l'union de tous Je demande le dévouement de tous ! pour l'Angola Dieu ! Lausanne, le 1.02.99 Bunga Joao "Jeannos" Une petite graine Une personne est venue dans les prés Elle tenait une petite graine Et elle l’a planté Sans avoir de haine Le jour d’après elle est revenue La graine était toujours là, la journée Mais quand la personne l’a vu... La graine avait changée La graine était transformée Elle avait une tige et des pétales 18 La personne s’est délassée Quand la personne est partie peut-être que quelqu’un est venu ouvrir ses pétales? En tout cas on sait que la graine est devenue une petite fleur. Jennifer NKIDIAKA (11 ans) Votre avenir Que vous réserve votre avenir? Une bonne santé et de bonheur ou le contraire, Cela dépend de vous Si vous changez votre vie ne sera pas Comme le passé, ou vous avez vécu des choses Très dur, dans le temps. Chaque minute compte dans votre vie Pensez aux enfants qui sont de différents pays Qui crèvent de faim. Leur seul pouvoir C'est la nourriture, l'eau Et qu'on leur apporte un peu d'amour Et de chaleur humaine. Si nous ne commençons pas à réagir les choses s'aggraveront de plus en plus Il n'y aura plus de guerres rien que de l'amour Guérissons le monde ensembles Formons une grande chaîne aussi serrée Pour que la guerre de chaque pays comme : l'Afrique, la Yougoslavie ou autres arrête de nous détruire Car l'avenir de chaque enfant compte aussi. Marie-Laure Constantin Kitoko, 12 ans et demi. 19