MamaChari Cross Japan
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MamaChari Cross Japan
10h00 - 22.07.13 Tsukudo Hachimancho, Shinjuku ku, Tokyo MamaChari Cross Japan Ou l’histoire de Jitensha-san,le mamachari le plus rapide dans l’est 16h30 - 29.07.13 Machiya Guest House, Kanazawa Seishun 18 et Voiture Jitensha san ~ 520 km Tokyo c’est la bête. On y trouve tout, à n’importe quelle heure, peu importe ce que vous aimiez. Interpellé par des milliers de stimuli, il faut être, je crois, japonais pour percevoir cet environnement en une fois. Après trois mois et demi dans la bête, elle m’a épuisée. Mais ses limites sont comme des marées, quand on essaie de la quitter, on revient en son centre. Je décide donc de quitter la ville comme je quitte la maison chaque matin, à vélo. Adopté à Suginami Green Cycle, Jitensha san est un mamachari (mama= grand mère, chari= biclou), un vélo de ville pas très véloce, pas très fringant mais brave. Un weekend à Kamakura permet de tester les capacités du vélo et du coureur, estimation 25, 10km/h, avec une bonne endurance, heureusement. Aucune attente particulière. Je laisse mes valises chez un ami, acquière un Seishun 18 et un atlas, et me renseigne sur la route pour Kanazawa. J’y ai réservé à la Machiya guesthouse, une vielle maison urbaine rénovée par l’Atelier Bow Wow, dans le cadre d’une promenade de Machiyas réalisée pour l’ouverture du musée des arts du XXIe. Mon projet fait rire et inquiète mais, avec un billet de train en poche, je peux mettre un terme à mon périple à tout moment. Chaque année, une course cycliste a lieu sur les 300km qui séparent Tokyo d’Itoigawa. La route d’eau à eau, pour la première partie de mon voyage est donc tracée. 22.07 Tokyo 10h - Otsuki 23h Sortir de Tokyo Certaines expériences ne peuvent se faire qu’avec lenteur. On peut trouver au Japon des musées sur à peu près tout et parfois dans des lieux insolites. Etranges curiosités parfois, rappelant peut-être un passé plus touristique. Le trick art museum fut le premier d’une longue liste sur le bord de ma route. Une petite sieste Le début des alpes japonaises. Mais la route demeure assez douce le premier jour. C’est dans le Sentô d’une aire de repos, que je rencontre babasan. On discute, je lui raconte mon voyage. Elle s’inquiète pour moi comme de son enfant et m’offre des crèmes contre les moustiques et d’autre choses utiles. Finalement, elle propose de nous conduire (jitensha san et moi) chez son frère auquel elle rend visite et qui tient une auberge dans la montagne. Emportée par mon élan, je n’arrive pas à me reposer et continu la route de nuit, profitant de la fraîcheur et de l’absence de circulation. Je m’arrête sur une aire de repos à quelques kilomètres avant le premier long tunnel de mon voyage. Pas d’eau malheureusement, mais très beau site. ~ 100 km Après une petite pause fraîcheur et un déjeuner “vending-machine” à l’aire de repos au sortir du tunnel, la route redescend dans la vallée. 23.07 Otsuki 5h -Kobuchizawa A 5h il fait déjà grand jour, et chaud. Je vérifie encore, le tunnel de 4km devant moi est bien autorisé aux vélos. En fait, il y a deux tunnels à la suite et entre les deux une petite pluie fine. Je tiens ma gauche aussi serré que possible, concentrée sur l’état de la route devant ma roue et les camions qui me frôlent presque. Aire près de Kobuchizawa, sans commentaire. Nous traversons une région connue pour ses pêches dont le parfum m’accompagne un long moment. Cette sensation agréable compensera pour une errance dans une banlieue peu charmante où je peine trop longtemps à retrouver ma direction. ~75 km 24.07 Kobuchizawa et environs Ce jour-là, il pleut toute la journée et je me félicite d’être restée à l’auberge. Le futon est douillet et les repas délicieux. 25.07 Kobuchizawa - Kisaki Il commence à pleuvoir dès qu’on a rejoint la route. Je finis par acheter un kway au premier combini croisé, peu avant la fin de l’averse. Il me servira plus tard. Amai saké et quelques spécialités à Omisogi Jinja. Bruine et brouillard. Après des heures de route dans la chaleur étouffante, quand on n’en peut plus du tout et que l’on croise un panneau annonçant une pente à 6%, au milieu de la forêt alors que la nuit tombe, on a tout ce qu’il faut pour chanter super bien du Brel. Que je ne suis pas toujours sûre de comprendre d’ailleurs. Kawai sécurité, ils ont défilés pendant un moment, tel un étrange dessin animé de bord de route. Le ranch d’une amie de babasan à Kobuchizawa Journée de repos On croise plein d’endroits qui ont l’air intéressants, de part et d’autre de la route, mais sans avoir la force de faire un détour. Continuer tout droit. Pour aller où? Je me contente de regarder les panneaux. Tenir le paysage Promenade à vélo autour des lacs et bonne surprise pour le petit-déjeuner. Passager clandestin après la pause de midi. Repas et sieste Dormi dans un petit sentô au lac Kisaki après avoir vu les “hanabi” lancer par une classe de collégiens. ~102 km Un musée régional et juste en face une brocante. J’ai l’impression de retrouver les mêmes objets d’un côté et de l’autre et me demande lequel s’est installé en premier. 26.07 Kisaki - Itoigawa La route redescend et, avec bonheur, les kilomètres défilent rapidement. Je croise quelques complexes abandonnés assez communs. Et puis, juste devant est l’océan. Je retrouve le numéro de l’onsen de la nuit dernière. J’y ai bien oublié pull et écharpe que le vent marin rappelle à ma mémoire. On me propose de me les envoyer, alors je donne la seule adresse certaine sur ma route. Bien que l’on puisse récupérer du courrier dans tous En visitant sur une colline les combini. un musée préhistorique, je découvre avec plaisir avoir suivi une ancienne route Jomon pour le commerce du jade. Itoigawa se trouve sur la côte de Jade, où les gens viennent ramasser des cailloux sur les plages. L’on ne trouve plus de jade depuis longtemps, mais des brochures détaillant Un peu en dehors d’Itoigawa l’équipement idéal et les autres il y a un grand onsen, le seul qui reste. Une fois rafraîchie, roches que l’on peut trouver. je découvre une salle à tatamis où des voyageurs de toutes sortes passent la nuit, enfermés jusqu’au matin dans le complexe de l’onsen. Incomparable ramen au sortir d’Itoigawa. Parée pour la route. Coincée entre les vagues de la montagne et celles de la mer, la route magnifique et difficile est fortement dénivelée et ponctuée de tunnels. ~68km 27.07 Itoigawa - Ecchumiyazagi Visite d’Itoigawa et environs Alors que je regarde la pluie à l’abri du porche d’un temple, deux autres visiteurs arrivent. Je leur tends la boîte de caramels au beurre salé que je suis en train de manger, à défaut de nourriture plus substantielle, ils calent merveilleusement le ventre, et l’on discute un moment. Ils connaissent bien la région, et avant de continuer m’offrent, très japonais, un pot de piment, spécialité de la région. Comme je n’ai pas de tente, Naoki-san me laisse, avec un clin d’oeil, passer la nuit dans la salle de jeux de son camping. Je visite, de nuit, les bains d’une bourgade de pêcheurs où plane l’étrangeté. ~ 27km 28.07 Ecchumiyazagi - Shin Minato Je quitte le camping avec des recommandations: je vais paraîtil croiser une source célèbre. Niyûzan : quand je pense avoir mal compris, je la trouve à un arrêt de bus. Il y a des tasses à disposition et je vois plusieurs personnes venir avec des bidons. Elle est effectivement délicieuse. Une bouteille pour la route, une autre en souvenir. Bloqués par l’eau. Mais en face j’entends de la musique. Le pont n’est pas accessible aux vélos et il me faudrait des heures pour contourner la baie. Je pédale doucement et découvre un groupe d’étudiants qui attendent là. Il n’y a aucune indication visible mais je m’attarde quand même un peu avec espoir, un ferry arrive peu après. Traversé une ville où se prépare un matsuri. Mais j’aimerais aller plus loin avant de m’arrêter pour la nuit. Au final, j’aurais quand même droit à un matsuri Musée des racines submergées. L’explication en ce soir. dessin. Et en vrai ça donne ça, des sortes de monstres marins dormants dans des piscines. Et il y avait plein de jeux à faire. Fatigue La fête finie, je suis la foule, puis un petit groupe prometteur, jusqu’au sentô. Roulé une grande partie de la nuit, mais après m’être perdue pour la deuxième fois je m’arrête pour le reste de la nuit dans une station de route. Écrans géants et tout le confort. Mais la place étant déjà prise, je décide de dormir dehors. Je regarde avec envie d’autres personnes comme moi, arrêter pour la nuit, dormir dans leur voiture. Je ne peux pas dormir sur mon vélo. Je me choisis un banc à l’écart derrière la station face au petit jardin d’un petit musée. ~120 km 29.07 Shin Minato Kanazawa Trempée et fatiguée, je m’arrête à une station vers 7h du matin. Magasins fermés et le ashi-sentô n’est pas encore allumé. En attendant, je me promène en chaise roulante, regarde des dessins animés sur Internet par tranche de 10min et essaie d’allumer les ordinateurs en canon pour éviter les coupures.Ces aires de repos comme les netcafés sont un concentré de confort urbain. Canapé pour dormir, douches, machine à laver, ordinateurs écrans géants diffusant l’état des routes en direct et au moins une chaîne à feuilletons, vending machines, chargeurs de téléphone, appareil pour la tension, restaurants, magasins, sentô, fauteuil massant... On peut y vivre. Trop chaud dans le sac, trop de moustique sans le sac, nous partons à l’aurore. Faux espoir, une dernière ligne droite victorieuse de peu de kilomètres mais les éléments s’en mêlent. Pluie battante et vent contraire toute la journée. 1er plan, les pieds dans l’eau chaude jusqu’aux genoux Un vent très fort s’obstine en proue et l’on peine pour ne pas faire de la marche arrière. Je prends la mauvaise sortie juste avant Kanazawa. Confirmation au combini, c’est le retour sur la grande route pour prendre le tunnel ou se faire la montagne à vélo. Juste avant le tunnel, je me fais prendre en “stop”. Ma salvation: une fillette de 5 ans et sa maman qui m’ont aperçu au combini. (“ Qu’est ce qu’on fait, on la prend?” “Oui”, merci brave enfant.) Le vélo est un problème, mais je ne peux pas me résigner à l’abandonner si près de notre but, je décline en les rassurant. Mais non, ça pousse, ça tire et ça coince, Jitensha san et moi nous serrons ensemble à l’arrière avec notre mauvaise conscience pour nos roues sales et nos habits trempés. Dernière étape, le Musée des arts du XXIe de Sanaa. Lavée, changée, réchauffée, je flâne et me repose pour de bon. Je ne réfléchis pas trop, il est bon d’être juste bien. Contact la Machiya gueshouse. La Machiya guesthouse est aussi un magnifique lieu de détente. A peine dans le salon qui donne sur la rue, avec une tasse de thé, que le facteur arrive. Mon pull et mon écharpe juste à temps pour la soirée! ~ 44km Jitenscha san est resté à la Machiya Guest House de Kanazawa. La route continue. all photographs with softbank prepaid mobil phone Kilométrage net (sans les détours). © MamaChari Cross Japan