CP coutumes et légendes en Polynésie
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CP coutumes et légendes en Polynésie
DOSSIER DE PRESSE 2011 COUTUMES ET LEGENDES EN POLYNESIE FRANCAISE Contact Presse DM COMMUNICATION Domini qu e Da rriga de Claire-Lise Beau renault Tel : 01 .47.00.55.03 Servi ce Communi cation Odil e Li ch on TAHITI TOURISME Tel : 01 .55.42.61 .24 Renseignements Tahiti Tourisme - 28 Bd St Germain - 75005 Paris Tél : 0 811 46 46 80 - Site : www.tahiti-tourisme.fr Dès lors que l’on prononce son nom, - Polynésie - ce pays fait naitre en chacun de nous une myriade de visions, toutes plus paradisiaques les unes que les autres, qui tiennent plus du domaine du rêve – car accompagnées d’un sentiment de l’inaccessible, même si aujourd’hui nous pouvons en quelques clicks contempler les plus beaux lagons du monde, où les couchers de soleil sont autant de feux d’artifices magiques, ou écouter en direct les rythmes des îles les plus reculées des Australes ou des Tuamotu. Oui, la Polynésie a encore une autre dimension. L’aventure polynésienne demande encore plus et elle demeure incom plète si l’on se borne à une collection de cartes postales. Il faut aussi aller vers l’essence de ce pay s fascinant, essayer de percer quelques uns de ses my stères, car il y a là un mariage subtil de traditions et de m odernité, où le culte du passé se mêle à une énergie tournée résolument vers le futur. Malgré les efforts constants des missions de toutes sortes, les influences de civilisations dites du progrès, la Polynésie a pu contre vents et marées garder une identité tangible et spirituelle bien ancrée, heureusement pour des siècles encore, puisée dans ses traditions et coutumes ancestrales, son folklore, ses langues, ses croyances, mais aussi ses mythes fondateurs, des épopées lyriques et des légendes qui restent vivaces. Il y est question de jeunes filles nobles à la peau lumineuse, luisante et aux gestes gracieux, de divinités et êtres m erveilleux, d’entités spirituelles protectrices ou malveillantes, d’ancêtres déifiés aux pouv oirs extraordinaires. Dans les m oindres faits de la vie quotidienne, où la nature est omniprésente: on aim e à raconter cette histoire fantastique, à propos du cocotier, l’arbre emblématique de la Polynésie : Hina, fille superbe et éblouissante d’un grand chef de Tahiti-nui, promise à la divinité m erveilleuse du lac Vaih īria vit avec horreur que c’était en réalité une anguille m onstrueuse : elle s’enfuit, épouvantée chez son frère le grand héros légendaire et demi dieu Māui qui réussit à capturer l’animal avec son hameçon magique, et le découpa en trois m orceaux. Il offrit la tête de l’anguille à Hina qu’il avait soigneusement enveloppée dans des feuilles de tī (cordyline) aux vertus énergisantes, lui prom ettant bienfaits et richesses, lui recommandant de ne pas poser le paquet sur le sol avant d’être arrivée chez elle. Oubliant le conseil de son frère, elle alla se baigner et déposa son précieux paquet à terre. Celle-ci s’ouvrit et engloutit la tête enveloppée: alors jaillit une plante étrange qui avait l’aspect d’une anguille dressée vers le ciel. Hina com prit alors qu’elle devait veiller sur cet arbre, miraculeux trésor, le plus généreux pour son pays et son peuple: le cocotier, dont on peut tout utiliser pour se nourrir, pour se v êtir, pour construire sa maison et se soigner – Seul à pouvoir résister à une terrible sècheresse, il permit dit–on à tous les hommes de se désaltérer, en buvant l’eau contenue dans ses fruits… Et si on observe le somm et de la noix de coco, on reconnaitra les deux yeux et la bouche de l’anguille divine de Vaih īria, ainsi, goûter à ce breuvage, c’est en quelque sorte recevoir ce baiser m erveilleux, jadis refusé par la belle Hina. Les anciens ont toujours su écouter la Mère Nature et y puiser toute une pharmacopée réparatrice et reconnue : ils nous ont appris que la sève d’un tronc de bananier arrête les hém orragies, que la décoction de feuilles de pamplem oussier aide à la digestion qu’un bain tiède de feuilles de « Tāmanu » nettoie et cicatrise les plaies, et aussi qu’il est inutile d’aller pêcher la langouste avant le troisième soir qui suit la nouvelle lune … Les fleurs et les plantes font partie intégrante de la vie journalière : couronnes des arrivées et des départs, coiffures de fêtes, costumes et parures de cérém onies - et plus simplem ent chaque matin on cueille quelques hibiscus pour la maison et ce m erveilleux tiare, un gardénia à l’odeur si fine reconnaissable entre toutes, qui a lui aussi son langage : porté sur l’oreille droite, cœur déjà pris, sur l’oreille gauche, cœur à prendre ! On capture ses vertus dans sa macération dans de l’huile de coco - le m onoï - dont la réputation est rien m oins que m ondiale… C’est certainement grâce aux effluves portés par le vent d’une île à l’autre, que les belles jeunes filles à marier ou tapairu séduisent les hiva, ces fameux et redoutables guerriers du Grand Océan ou Te Moana Ō Hiva. Mais connaissez-v ous le tiare ‘Apetahi ? Il ne pousse que dans un coin très spécial sur les plateaux Temēhani, sur l’île de Ra’iātea, On n’a jamais pu l’acclimater ailleurs, il est form é d’une demi corolle blanche à cinq pétales, en forme de main ouverte, c’est dit-on, celle d’une jeune femm e am oureuse en proie à un terrible chagrin, son amant parti au-delà des mers l’ayant laissée seule et sans am our. L’on dit que de désespoir, elle se jeta de la falaise et qu’à l’endroit m ême où elle tom ba, son corps enfoncé dans le sol m euble ne laissa de visible qu’une main, signe ultime à son amant perdu. Avec le tem ps, sa main devint une fleur blanche qui prit la forme d’une demi corolle que les indigènes nommèrent tiare ‘Apetahi … Alors, défense d’y toucher, elle est tapu !! SORTILEGES, MYTHES ET HISTOIRES Le panthéon polynésien est riche et structuré : à l’origine se tenait TA’AROA le créateur de toutes les choses, de tous les êtres et de tous les espaces qui com blent l’univers. Il créa de nom breuses divinités auxquelles il attribua des attributs prestigieux et confia des tâches pour m ener à bien son grand plan de création. Parmi celles-ci, il y a ‘ORO le dieu de la beauté, de l’harm onie et de la paix, TĀNE dieu du m onde céleste ou encore ĀTEA, la divinité bisexuée du m onde des hommes et des femmes, Ta’ere dieu de la culture et de la connaissance, Pere la divinité du feu, des v olcans et des forces telluriques. A leurs côtés, des dem i dieux et héros légendaires, très populaires mais v énérés avec plus ou m oins de ferveur selon les endroits, comme Hina la déesse lunaire, Māui le dem i dieu civilisateur ou encore Hiro, le demi dieu de la mém oire et de la multiplication des choses et des êtres, mais aussi illustre navigateur du Grand Océan. Ce dernier est incontestablement le plus populaire de tous - il nous a laissé une multitude de traces légendaires, toujours visibles un peu partout en Polynésie française mais aussi dans tout le triangle polynésien et bien au-delà - et autour duquel sont nées d’innom brables légendes et épopées. Il faut dire qu’il avait beaucoup plus de points communs avec le Māori, Māohi et Mā’ohi : aimant la vie, incarnant la force physique, doué, entreprenant et volontaire. Le bouillant Hiro s’est taillé une renomm ée bien établie : c’est lui qui a coupé l’île de Huahine en deux avec sa pirogue double, que l’on peut v oir du reste au fond de l’eau près du motu To’opua à Bora Bora – à Maupiti, il a dû également abandonner un vaisseau, il a eu aussi le projet de rapprocher Tahiti de l’ile de Ra’iātea, pour éviter les traversées maritimes entre les deux îles … Encore un échec mais l’aventure fut encore plus spectaculaire, lorsqu’il voulut rem orquer Mo’orea pour l’emmener à Ra’iātea : lui et ses com parses attachèrent de longues lianes à la m ontagne Rōtu’i, ils étaient presque parvenus à déplacer cette portion de Mo’orea, quand un valeureux guerrier de la presqu’île de Tahiti, nommé Pai, qui se trouvait juste en face, à Punaauia (Tahiti) saisit sa lance d’une solidité exceptionnelle, la projeta avec une force inouïe : le projectile traversa le chenal, perça un trou dans l’un des sommets (c’est Mou’a Puta, la fameuse m ontagne percée, toujours visible aujourd’hui), puis la lance alla se ficher à Ra’iātea, dans une colline, qui en porte encore la trace déchiquetée - Hiro et ses gens mirent les v oiles avant l’aurore et em portèrent malgré tout un m orceau de Mo’orea, une colline pointue qu’ils installèrent à ‘Ōpoa près du très célèbre com plexe religieux polynésien de Taputapuātea où Hiro fonda un marae, dédié au dieu Oro. C’est dire que Ra’iātea est sacrée à plus d’un titre, car c’est là que l’on peut admirer le plus im portant de tous les hauts lieux de culte māori du triangle polynésien, impressionnant avec ses gigantesques dalles dressées, et ses autels de taille différente. On se doit par conséquent de visiter le célèbre com plexe religieux de Taputapuātea sur la côte est, chacune des structures ou marae qui le com pose a une consécration particulière. Sur le marae Taura’a par exemple, on célébrait certaines cérém onies d’investiture des grands chefs ou ari’i rahi, et sur le marae Hauviri, les rituels d’accueil des nouveaux arrivants, au cours desquels ils déclinaient leur généalogie … enfin on peut, encore aujourd’hui, voir une multitude de petits autels familiaux, parfois décorés d’offrandes, de fleurs, de coquillages, de sculptures anthropom orphes ou tiki/ti’i réceptacles sacrés d’abondance et de m ort: une preuve encore de la présence de traditions bien vivantes. Chacune des îles, chaque archipel possède une ou plusieurs de ces enceintes religieuses à ciel ouvert, structures côtières ou d’intérieur, où se pratiquaient parfois des sacrifices humains et où l’on inv oquait l’assistance et la protection des divinités au cours de cérém onies qui ponctuaient l’année. TI’I/TIKI, TAPU… La société polynésienne était organisée en communautés sy stémiques ou hui, regroupées géographiquement en chefferies ou va’a mata’eina’a avec un ari’i ou chef comm e représentant du pouvoir. Ces chefferies étaient à leur tour regroupées en clans politico religieux ou va’a hiva avec un ari’i nui ou grand chef comme représentant du pouv oir. Ce pouv oir ou plutôt prestige nommé « mana » que leur conférait leur statut de ari’i ou chef les rendait tapu, sacrés, et leurs proches, biens et objets fam iliers interdits aux profanes. Leur investiture se faisait en grande cérém onie sur le marae ari’i du clan, où étaient disposés plusieurs éléments religieux tels que to’o ou effigie de divinité, ti’i/tiki ou statues faites de bois ou de pierre sculptées, réceptacle sacré de vie et de m ort, unu ou planche de bois généralem ent sculptées, médium privilégié des homm es pour accéder au divin. Réceptacles sacrés de paroles secrètes, certains ti’i/tiki étaient paraît-il dotés de pouv oirs magiques et parfois même maléfiques, il fallait prendre garde de ne pas les déranger : tapu encore ! On raconte toujours cette aventure du ti’i du fare moni Pōrīnētia (Banque de Polynésie) : il se trouvait sous un très vieil arbre que l’on devait abattre, et le vigile qui faisait sa ronde le soir fut attrapé par un personnage et blessé gravement, il guérit miraculeusem ent au m oment où l’on arrêta la coupe de l’arbre : c’est alors que l’on découvrit la statue, que l’on déplaça avec mille précautions. Le tout premier film sur la Polynésie, « Tabou », (Tapu), du réalisateur allemand F.W Murnau, date de 1931 et dépeint avec finesse tous ces rites et coutumes, tourné justement sur le motu Tapu, l’un des motu les plus chantés par la tradition orale de Bora Bora. Aujourd’hui, il est courant d’apposer une pancarte « Tapu » devant son entrée de jardin pour signifier « propriété privée. » - mais qui n’a pourtant rien de sacré ! ET TŪPĀPA’U … Ne demandez pas pourquoi une petite lam pe reste allumée toute la nuit dans un coin de la maison, sachez le, c’est pour que le tūpāpa’u (esprit défunt n’ayant pas encore rejoint le m onde des origines ou Te Pō et affleurant encore à la surface du m onde des hommes ou Te Ao qu’il vient importuner la nuit) ne vienne pas troubler v otre sommeil, rappelez-v ous le très célèbre tableau de Paul Gauguin « Manao Tupapau » où l’on v oit une jeune fille endormie et une form e som bre qui se profile au pied de son lit … un tūpāpa’u. On croit aux fantôm es ou aux revenants: les «Dames Blanches» abondent dans ce pays du rêve, on en a vu une à la CPS , la Caisse de Prév oyance Sociale, il y a quelques dizaines d’années, à la suite de l’inauguration d’une sculpture taillée par deux artistes de l’île de Pâques ! (Pour ajouter un zeste supplém entaire de mystère), la statue semblait créer d’étranges phénom ènes dans les bureaux où les ordinateurs s’allument ou s’éteignent tout seuls, sous le regard pétrifié des employés ! – on a depuis planté du miri ‘ōviri ou basilic tahitien à proximité (il aurait le pouv oir d’éloigner les tūpāpa’u et les mauvaises énergies). Une autre dame blanche a été signalée à Pā’ea (Tahiti) et qui, parait-il, prendrait le truck pour aller aux festivités du Tiurai en Juillet et qu’au m om ent où le chauffeur se retourne pour l’aborder, s’évapore comme par enchantem ent… Chacune des îles en ont plusieurs, de ces « dames mystérieuses » : il y a aussi celle qui regarde la télévision dans une salle de projection et qui a des pieds d’une longueur inouïe ! Quant à la dame Blanche de ’Atimāono, elle aurait attiré un petit garçon de cinq ans pour l’emmener vers la m er, heureusement les parents se sont aperçus de sa disparition et l’ont retrouvé sur la plage … DES ARTS ET DES TECHNIQUES FIDELES AUX TRADITIONS Les arts, les techniques et l’artisanat polynésiens sont transmis de génération en génération et chaque archipel a ses spécialités, il y en a de très belles en voici juste quelques exemples : les tapa des Marquises – étoffes réalisées à partir d’écorce préparée, battue puis décorée de m otifs traditionnels - sont très recherchés par les connaisseurs, les nacres som ptueuses gravées des Tuam otu et les noix de coco polies sont toujours d’actualité, de très belles sculptures en bois précieux reprennent les thèm es polynésiens, stylisés et m odernisés – les fameux tīfaifai, ces patchworks aux couleurs vives, qui reprennent les m otifs floraux et demandent des semaines de couture patiente, enfin le pāreu de toujours coton, légendaire, avec ses m otifs qui existe d’hibiscus traditionnels, m ême si les « fashionistas » tahitiennes les ont un peu délaissés au profit d’autres étoffes et d’autres m otifs, mais on peut prédire que la m ode reviendra ! Que dire des vanneries et tressages si variés dont les Australes en sont les spécialistes : paniers de toutes sortes, chapeaux sophistiqués que l’on porte à l’église le dimanche, nattes rondes, carrées, rectangulaires, indispensables au confort et à la décoration de la maison polynésienne ... Est-ce un hasard ? Les vahinés ont appris cet art grâce à une ogresse des îles Australes, la légende raconte qu’à Rurutū, elle attrapait les petits enfants et les dév orait jusqu’au jour où deux jeunes garçons malins arrivèrent à se libérer et permirent ainsi la capture de Hina l’ogresse. On captura la méchante et on découvrit au fond de sa grotte divers merveilleux objets de vannerie et de tressage d’une finesse éblouissante – c’était en fait une ogresse aux longs doigts de fée … On terminera par les colliers – on les appelle « les couronnes » : de fleurs lorsque vous arrivez pour vous dire ‘Ia ora na ‘e manava, bonjour et bienvenue, ou de coquillages pour vous dire nānā ‘e māuruuru, au revoir et m erci, et celles-ci vous allez les conserver … Elles portent bonheur, paraît-il. Crédit photos : X. Lancry, J. Gallecier, G. Le Bacon, P. Bachet, S.Joly, G. Boissy, T. Salmon, R. Holler,