Décidément - Pagesperso
Transcription
Décidément - Pagesperso
Décidément, ces dernières semaines chez Condor Entertainment, on affiche une forme olympique, après Star Cruiser, 2033, The Gundown et juste avant le très attendu «The Dylan Dog», l'éditeur français se fend d'une édition DVD et Bluray de «Fading The Cries» de Brian Metcalf qui devient pour l'occasion "Lord Of the Light". LORD OF THE LIGHT (Condor Entertainment) Jacob, jeune héros mystérieux qui appartient à la race des jeteurs de sorts, protège les objets sacrés depuis la nuit des temps. L’un d’eux disparu depuis des siècles est retrouvé par Sarah, une jeune adolescente qui ignore le pouvoir de l’objet qu’elle détient. Alors que le sombre Nécromancien lance ses hordes de créatures maléfiques à la poursuite de l’adolescente, Jacob vient à son secours et la guide à travers les souterrains secrets de la ville. Leur périple pour protéger l’objet sacré ne fait que commencer. Jusqu'ici cantonné dans les effets visuels, Brian Metcalf réalise avec «Fading The Cries» un vieux rêve, celui de réunir en 94 minutes les thèmes qui ont marqué son enfance de cinévore déviant : Zombies, Fantaisie et super héros. Un cocktail riche en fantastique qui mettra quelques années avant de caresser nos petits écrans. Le brave Brian commence en effet à travailler sur «Lord of the light» (Son titre français) à la fin des années 90. Il bricole même un teaser afin de trouver des fonds. Nous sommes en 2002, l'intérêt des investisseurs est là, mais la magie n'opère pas encore. Le projet fou de Brian va même traîner dans les cartons pendant cinq longues années pour miraculeusement trouver preneur. Pas de pluie de dollars à l'horizon mais juste de quoi mettre en boite un B-movie décent et de convoquer Thomas Ian Nicholas. Un visage connu puisque le jeune acteur dont la carrière a débuté à la télévision (dans le soap «Madame est servie» entre autres) a connu depuis quelques succès cinéma dont la série des American Pie ou encore le huitième volet de la saga «Halloween» (Halloween résurrection). Pour lui donner la réplique, un spécialiste des seconds rôles bien connu des fantasticovores : Brad Dourif que nous ne vous ferrons pas l'affront de vous présenter. Lord Of the Light commence assez fort en s'accrochant au destin de Sarah, adolescent américaine tourmentée, partie vider quelques bouteilles dans le voisinage en compagnie de sa meilleure amie. Une virée nocturne que les deux jeunes filles en fleur vont payer le prix fort en tombant sur une bande de morts vivants plutôt tactiles. Sarah est toutefois sauvée par un bien étrange personnage armé d'un sabre et dénommé Jacob. Un improbable croisement entre The Crow, Woochi le magicien des temps modernes et Michael Jackson (période Dangerous) qui lui apprend que les créatures, envoyées par un redoutable sorcier (Brad Dourif) convoitent en fait un médaillon que son oncle disparu (Thomas Ian Nicholas) lui a offert. Sur ce canevas assez classique, Brian Metcalf la joue fine et coupe son récit en deux. Nous suivrons d'un côté l'inévitable affrontement de Jacob et du Nécromancien, nous découvrirons de l'autre, le passé de l'oncle de Sarah, écrivain veuf, face au pouvoir destructeur et magique d'un vieux grimoire. bisseux et fougueux, certes très imparfait, mais nullement infréquentable. Condor ayant eu de plus la bonne idée de nous présenter la chose dans son format 2.35 d'origine (Le Zone 1 US des chez Liongates est parait-il honteusement recadré), Ecranbis signe cette chronique d'un 3/5 parce qu'elle le vaut bien. Passé du réalisateur aidant, le scénario de «Lord of the light» est aussi, voire surtout le parfait prétexte pour un déluge d'effets spéciaux numériques. D'après l'aveu de Metcalf lui même, plus de 1000 plans d'effets visuels criblent sa bobine (ce que nous n'aurons pas trop de mal à croire). Problème, le budget de la chose ne permettant pas de faire de miracles à répétition, l'étalage de CGI, d'incrustations et d'effets en tout genre manque ici un peu d'homogénéité. Dit autrement le meilleur côtoie le pire et si certains plans donnent à «Lord of the Light» des airs de superproduction hollywoodienne, d'autres le renvoient aussitôt dans le fond du panier de l'art vidéastique. On finit même par se dire que la bobine aurait gagné à se montrer graphiquement moins généreuse et l'ami Brian, plus réaliste. C'est d'autant plus dommage que la réalisation, un poil au dessus des standards de la production DTV actuelle, tient plutôt la route à l'image de ses chorégraphies de combat signées Luke LaFontaine ( Beowulf, The Green Hornet, Iron Man, Buffy Contre les vampires.) LE GRAND DEPART VERS LA LUNE Reste que le spectacle offert par «Lord Of the Light» n'inspire jamais l'ennui , mieux se hisse sans trop de problème au rang de «Serie B divertissante». Difficile dans ce contexte de comprendre le rejet quasi unanime de la presse spécialisée américaine qui semble être passée à côté des qualités artistiques de ce premier effort (Aventi) Les voies de l'édition vidéo sont impénétrables. Alors que bon nombre de péloches considérées comme cultes par la quasi totalité des cinévores déviants n'ont jamais eu droit à des éditions françaises (L'Atomic Cyborg de Sergio Martino, le RoboWar de Bruno Mattei, Yor Le chasseur du futur... la liste est désespérément longue), certains éditeurs offrent à des bobines à priori plus dispensables, ou beaucoup moins attendues, un visa pour le numérique. C'est très exactement ce qui vient de se passer pour Rocket to the Moon de Don Sharp... Une petite comédie fantastique datant de 1967 et restée jusqu'ici inédite en DVD. Le professeur Barnum et son fidèle assistant Tom Pouce fuient les Etats-unis après avoir fait faillite. Arrivés en Angleterre, ils font la connaissance du professeur Von Bullow qui leur propose de prendre part à son nouveau projet. La création d'un explosif révolutionnaire qui permettra d'envoyer un vaisseau vers la lune. Très rapidement, l'invention va faire du bruit et des hommes d'affaire malhonnêtes vont tenter de détourner cette nouvelle technique pour planifier leur grand départ vers la lune. Si le nom de Don Sharp restera à jamais associé au cinéma Bis (avec un grand B) anglais, il l'est au final surtout pour les quelques œuvres qu'il réalisa pour le compte de la Hammer comme l'excellent «Baiser du Vampire» en 1963 ou encore "Raspoutine le moine fou" en 1966 dans lequel il dirige Christopher Lee. On lui doit pourtant quelques autres bobines dignes d'intérêt dont une suite de «The Fly»: "La malédiction de la mouche" ainsi que "Wishcraft" avec un Lon Chaney Jr en bout de course. Productions toutes deux estampillées Lippert. Il travaillera également régulièrement pour le producteur Harry Alan Tower pour lequel il dirige à nouveau Lee dans une paire de Fu Manchu (le masque de Fu Manchu, les 13 fiancées de Fu Manchu) et en 1967, notre «Rocket to the Moon» retitré «Le grand départ pour la lune» de ce côté de la manche. Réalisé deux avant que Neil Amstrong ne foule le sol lunaire, Rocket to the Moon s'inspire assez vaguement de «De la Terre à la Lune» de Jules Verne tout en se parant des artifices de la comédie. Le film sortit même sur les écrans américains sous le titre "Those Fantastic Flying Fools", certainement en référence à "Those Magnificent Men in Their Flying Machines", sur lequel Don Sharp dirigeait (comme c'est étrange!) la seconde équipe deux ans plus tôt. L'œuvre située, il nous faut à répondre à la fatidique question : Que reste-t-il de ce grand départ plus d'un demi siècle après sa réalisation? La réponse se doit d'être mesurée car si le charme suranné de ces quelques 95 minutes est indéniable, on ne peut pas non plus dire que le film de Don Sharp soit particulièrement réussi. Mieux, cette course à la lune, pourtant servie par un casting d'exception, ne vole pas, à vrai dire, très haut. Le faute ne revient certainement pas à Sharp qui se fend ici d'une réalisation appliquée, consciencieuse (pourrions-nous dire) mais à un scénario bien trop décousu pour garder le spectateur à l'abri des griffes de l'ennui. D'autant plus que le registre burlesque assumé pour ne pas dire revendiqué par cette farce fantastique n'arrange rien. Difficile de savoir sur l'humour a particulièrement mal vieilli ou si le mal est plus profond (comprenez plus ancien), mais nous sommes bien obligés que de constater que «Le grand Départ vers la Lune» ne fait que difficilement sourire. On se consolera avec une pléiade d'acteurs talentueux, de beaux décors, une bande originale somptueuse et le plaisir indéniable de voir resurgir du passé une œuvre quelque peu oubliée. Un butin visuel (et sonore) qui devrait suffire à attiser la curiosité des aventuriers cinéphiles, mais qui de toute évidence risque de laisser les autres les pieds sur terre.... THE GUNDOWN (Condor Entertainment) Brandt, un mercenaire escortant des prisonniers, fait étape à Dead River. Il s’y lie avec Cassey, une jeune prostituée, et avec le patron du saloon. Mais il réalise rapidement que la ville vit dans la peur: McCain, le caïd local et sa bande de gueules cassées, font régner leur loi. Lorsqu’ils s’en prennent à Cassey, Brandt sait ce qu’il lui reste à faire… Alors que l'âge d'or du Western est indiscutablement derrière nous, le genre n'a pas encore tiré sa révérence, ni sa dernière cartouche. Le Cow Boy, icône de la conquête de l'ouest, indomptable porte drapeau de la mythologie américaine , chevauche à intervalle régulier l'imaginaire populaire. Certes il est loin le temps où les échanges de pétoires écrivaient les plus belles pages du cinéma d'exploitation, du western B à la production transalpine des années 60. Reste que l'univers «Far West», véritable carte postale cinéphilique sert encore de décor à quelques productions vidéastiques, perles DTV et autres incarnations d'un cinéma bis moderne. Six ans après Ghost Rock (avec Gary Busey et Adrienne Barbeau), Dustin Rikert revient faire chanter les colts avec «The Gundown». Un petit western d'inspiration classique dans lequel apparaît furtivement (pour cause de balle perdue) l'homme qui faillit être Indiana Jones, monsieur Peter Coyote. a bobine de Rikert s'ouvre sur une prévisible croisée des destins. A ma gauche, Cole Brandt qui depuis l'assassinat de sa femme et de sa fille, arpente le désert de l'Arizona, vivant de la chasse aux hors la loi. A ma droite, les habitants de Dead River, une petite ville sous l'emprise de Travis McCain, un caïd local secondé par Dulce de la Rosa, cow girl machiavélique et sans pitié. L'arrivée de Brandt dans ce trou perdu va bien entendu changer la donne, d'autant plus que notre mercenaire a la bonne idée de s'amouracher d'une jeune et ravissante prostituée Miss May (Allison Gordon) et de s'apitoyer sur le sort de la veuve locale (Sheree J. Wilson). Ce décor sentimental planté, Rikert ne se prive pas d'emprunter le boulevard situationnel du western... Et de donner à son personnage principal la panoplie parfaite de l'impassible justicier au grand cœur. Pour l'anti conformisme, il faudra donc repasser mais notre réalisateur maîtrisant parfaitement des codes de la "cowboyerie"... La sauce ne peine pas à prendre. Oui, si "The Guntown" visite les ruelles du ciné de seconde zone, il le fait avec respect et voire une certaine élégance. Dit autrement, Rikert ne se fout pas de son spectateur et bien que son effort porte un code génétique propre à la production DTV actuelle, le Far West offert à nos délicates mirettes ne fait jamais toc. Le casting y est de toute évidence pour beaucoup. Le sieur Coyote ferme certes rapidement son parapluie mais se trouve relayé par une poignée d'acteurs de talent. William Shockley (Robocop, Show Girls, Dr Quinn) et Andrew W.Walker ( u dans le rigolo Laserhawk de Jean Pellerin et un sous Fast 'n furious titré Fast track no limit) en tête. Ajoutez quelques jolies filles pas trop farouches, une paire de gueules cassées, des dialogues souvent bien trouvés... (du moins dans la VO) et vous tenez là un bon petit divertissement pour aficionados du genre. Ballade un poil conventionnelle mais jamais tarte, ce "Gundown" ne devrait pas rester dans les annales, mais trouvera sans aucun doute dans la mémoire de l'amateur de western un terrain à conquérir, une place à prendre. Celle d'une série B sans prétention mais joliment exécutée. Une bonne surprise pour laquelle Ecranbis.com n'hésite pas à sortir un 3/5... PROJET BIOHAZARD Nous en parlions encore il y a quelques jours lors de la sortie DVD de «Making Off», l'ultra bis français connait, démocratisation de la vidéo aidant, un regain d'activité. Pour les plus anciens d'entre nous, cette nouvelle vague convoque en mémoire les souvenirs émus des Festival du Super 8 Fantastique de Mad Movies et les années 80. Pour les plus jeunes, elle constitue une occasion de faire la nique à un cinéma de genre devenu horriblement timoré. Dans les caves de l'Ecran Bis, impossible de décrocher nos mirettes (aussi délicates soientelles) de cette production délicieusement locale. Et Après nous êtres intéressés aux zombies Toulonnais de Dead Line, nous avons reçu 2 DVD d'un jeune et prometteur réalisateur girondin, Anthony Vavasori. Voyage dans le Bis Bordelais pour un Double review... On commence très fort avec «Projet Biohazard», bobine commençant elle même très fort (Vous voyez un peu la mise en abyme?), c'est à dire par l'effeuillage intégral (il va sans dire) d'une demoiselle de passage. L'instant d'après, l'heureux compagnon de cette danseuse exotique, dont nous apprendrons le passé de mercenaire (chaudement recommandé par le Général Macumba, ça ne s'invente pas) accepte une mission à haut risque contre un petit dédommagement de 600 000 euros. On ne sait pas si c'est du vrai travail mais en tous les cas c'est un vrai salaire. Évidemment à ce tarif, la tache ne sera pas vraiment de tout repos puisque notre homme devra constituer une petit équipe capable de pénétrer dans un complexe industriel, coupé du monde suite à mystérieux accident. Sur place, ils découvriront que l'on y menait de bien curieuses expériences transformant les morts en créatures assoiffées de sang. Bien sûr pour mettre en scène son survival horrifique et sous terrain, Anthony n'a que le budget touillette à café du «Resident Evil» de Paul W. S. Anderson. C'est d'ailleurs paradoxalement tout ce qui fait son charme. Car au delà des considérations techniques et des approximations inhérentes au Z et à l'ultra bis, cette ballade morbide, une fois satellisée tient plutôt son orbite. Il faut dire qu'à défaut d'avoir les moyens de ses ambitions, le sieur Vavasori cumule une certaine maîtrise des codes du genre à un sens aigu de la débrouille. Ses quelques figurants zombifiés sont par exemple systématiquement filmés de façon à laisser croire qu'ils sont trois fois plus. Les plans du sas enfermant «EVE», une main sur le hublot sont aussi graphiquement remarquables... Double cerise (Soyons fous) sur le gâteau les effets spéciaux sont plutôt réussis et le réalisateur a la caméra baladeuse. Rien de tel qu'une paire de fesses ou une poitrine aussi refroidis soit-elles, pour mettre son spectateur en appétit. Si Projet Biohazard n'est bien sûr pas le Z de l'année, ses 50 minutes constituent pour le cinévore déviant une excellente mise en bouche, suintant la passion et le délire entre passionnés. Bref du cinéma fou comme on l'aime. SANG POUR SANG Avec «Sang pour sang», Anthony passe au long métrage et s'acoquine avec le slasher forestier. La chose s'ouvre de façon particulièrement étrange: Un travelling irréel criblé d'inserts évoquant des rites sataniques et coquins avant de finir sur une tombe de laquelle surgira un zombie. Séquence superbement chorégraphiée et visuellement amusante, la tombe laissant échapper fumée et lumière façon 80's. Plus terre à terre (façon de parler), la deuxième partie de l'introduction expose le cruel massacre (à coup de lampe solaire de jardin entre autre) d'une famille avant de céder la place à un générique tout aussi inattendu puisque visiblement constitué de film de voyages. (D'ailleurs ce ne sera pas le seul recyclage du film). Il s'agit en fait du périple égyptien de la jolie Sarah (Sarah Vavasori) qui de retour en France se voit invité à une fête champêtre. Qu'on se le dise il faudra une bonne demi heure et bon nombre de détours scénaristiques avant que «Sang pour sang» ne s'aventure véritablement dans le bois, mais une fois nos jeunes lâchés dans la nature, le spectacle se montre assez généreux. Décapitation, faucille, arc, marteau, tournevis, lame de scie circulaire, le vocabulaire meurtrier et bricoleur (l'un n'empêche pas l'autre) de notre tueur masqué n'a rien de limité. Histoire de pimenter un peu son récit champêtre et ne pas tomber dans récital pour fan de Vendredi 13, «Sang pour Sang» s'autorise même quelques détours par un fantastique bienvenu. Un souvenir égyptien (un scarabée en terre cuite) se transformera en épée sous le regard médusé de son propriétaire (ah ben merde alors !) et il se pourrait bien qu'une explication magique soit donnée à celle partie de bowling humain. Vous l'aurez sans doute compris, Mr Vavasori ne se prend pas trop la tête avec son scénario (ni avec ses dialogues). A l'image de son personnage arpentant désespérément les bois à la recherche de feuille de grande taille pour s'essuyer l'arrière train, il semble traverser son récit avec un seul objectif, mettre en image ses délires cinéphiliques et révérencieux, en ne lésinant ni sur la sang, ni sur la chair. Notons la présence au générique de Lali, ex candidate de Secret Story reconvertie dans le X par ce coquin de Dorcel. Bref, amateurs de dingueries vidéastiques, il y a dans cet ultrabis girondin de quoi manger ! du se contenter d'un budget anémique. Juste de quoi embringuer une bande de militaro-geeks dans un expérience vidéoludique en vase clos. Pas folle la guêpe, sentant que ce miel a un arrière goût de rance, notre homme a la bonne idée de faire loucher sa «Machine fantôme» sur le "Ghost movie" de compétition. Bien joué même si il faudra bien 30 minutes pour que le spectre d'une terroriste internationale ne traverse la petite lucarne arrachant le spectateur a un sieste d'anthologie. GHOST MACHINE (CTV) Disponible depuis érode aux États Unis et en Angleterre, le Ghost Machine de Chris Hartwill vient tâter de la rétine française le 22 mai prochain. Il faudra cependant faire un trait sur les visuels très «Sci fi» des éditions américaines, CTV International ayant décidé de miser sur des arguments plus militaires et virils. Une galette de test étant apparue dans notre secteur, ecranbis.com est parti en éclaireur...et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça tire pas à blanc ! Des génies en informatique ont créé un programme de simulations de combats virtuels pour l'armée britannique. Lors d'une soirée de congé, Tom et Vic, les créateurs du programme, réunissent une bande de copains dans une prison abandonnée pour tester de nouveaux paramètres et s'amuser un peu, mais il s'avère que la prison est hantée par le fantôme d'une prisonnière morte suite à la torture subie aux mains d'un soldat. C'est alors que les participants se font assassiner un par un... Les bonnes idées ne meurent jamais! Plus de dix après David Cronenberg et les frères Wachowski, la série B anglaise dégaine à son tour la carte de la réalité virtuelle. La comparaison s’arrête sans surprise ici. De toute évidence pour son premier film, Chris Hartwill a Le fantôme et le chaland réveillé, "Ghost Machine" tourne langoureusement en rond dans les couloirs d'une prison désaffectée... L'intrigue sent le fond de Rangers, mais il faut concéder à Hartwill un talent certain pour se contenter de peu... Un coup de chaîne par là, une main coupée par ci... Un peu de lap dance, une milf à forte poitrine et une fausse blonde dont la nudité se résumera à l'exposition d'un dos (sacrilège) au demeurant superbe. On est certes plus proche de la décharge de sport élec que de la réanimation au défibrillateur, mais ce FPS fantastico-filmique a au moins le mérite de ne pas faire mourir d'ennui. La chose s’améliore même en cours de route, s'accordant quelques effets numériques assez convaincants et une certaine virtuosité dans l'art du cache misère. Pas trop mal éclairé, scopé, Ghost Machine fait même oublier le goût prononcé de son géniteur pour la «ShakyCam» et le cadrage flottant. Rayon gueule d'amour, il faut se contenter de l’australienne Rachael Taylor, déjà vue dans Transphormers, Spirits, Grey's Anatomy ou encore le très sous-estimé Man-thing de Brett Leonard. Rachael, seul rayon de soleil et de féminité dans un casting très (pour ne pas dire trop) testostéroné. Bref, si Ghost Machine ne risque pas d'imprimer la mémoire du cinéphile, la chose parvient (on ne sait pas trop comment) à tirer son épingle du jeu. Dis autrement, on en attendait tellement rien que le peu que nous y avions trouvé nous a suffi. Dans ces conditions, difficile de refuser à cette effort anglais un 6/10 mérité et une petite recommandation de l'Ecranbis. Artus Films nous avait annoncé une année 2012 riche en galettes et le moins que l'on puisse dire c'est que la promesse est tenue. Alors que des bruits de couloir annoncent la sortie de plusieurs Franco à l'automne prochain, une salve de gothiques italiens vient de tomber sur nos platines. Des disques qui seront officiellement disponibles le 5 juin mais que vous pouvez déjà acquérir sur le site de l'éditeur. Ecranbis.com ouvre le bal en vous parlant « L'effroyable secret du docteur Hichcock... L'EFFROYABLE SECRET DU DOCTEUR HICHCOCK 1962, alors qu'il vient d'envoyer Maciste en enfer (Maciste all’inferno), Riccardo Freda retrouve le «nom d'emprunt» sous lequel il a signé Les vampires (à deux mains avec Mario Bava) pour le premier volet d'un vrai faux diptyque: «L'orribile secreto del Dr Hichcock». Un effort résolument «Hammerisant» auquel il répondra l'année suivante avec «Le spectre du professeur Hichcock ». Empressons-nous d'ajouter que «Lo spettro», son titre original, n'est pas une suite de «L'orribile secreto» et ce bien que nous y retrouverons la sublime Barbara Steele, quelques seringues perdues et un étrange scientifique portant le nom d'Hichcock. Un patronyme qui fait de l'œil à un réalisateur anglo-américain pour répondre au cinéma britannique, ne tenons-nous pas là une aussi curieuse qu'involontaire définition du cinéma horrifico gothique italien... Quelque part entre génie et mercantilisme ? Le scénariste Ernesto Gastaldi dont la carrière donnera le vertige à tout cinéphile un tant soit peu éduqué (2019 après la chute de New York, Atomic Cyborg, L'orgie des vampires, Le corps et le fouet, La queue du scorpion, L'étrange vice de Miss Wardh, La vierge de Nuremberg, Mon nom est personne…) sort ici courageusement des pincettes pour porter à l'écran les discutables orientations sexuelles d'un médecin Londonien. Bernard Hichcock a en effet un penchant certain pour la chevauchée de défuntes. On savait déjà la chair faible, on apprend ici que certains l'aiment froide. Aussi le soir venu et les invités reconduits, il organise avec Margherita, sa jeune femme consentante, quelques parties de corps à corps à la lumière de bougies funéraires. Pour parfaire l'illusion, rien de tel que l'injection d'un anesthésiant «fait maison». Sa blonde endormie et totalement offerte, Hichcock peut s'adonner à son vice, le corps inanimé de son amoureuse dans les bras. Mais un soir, certainement dans le but de jouer les prolongations (et peut être même qui sait les penalties...), notre bon docteur a la mauvaise idée de doubler les doses. Erreur fatale pour la belle qui ne tarde pas à vaciller et fermer son parapluie pour de bon. Fou de tristesse, ivre de rage et certainement très conscient qu'il ne sera pas aisé de retrouver une partenaire pour se genre de coquinerie, Hichcock quitte son manoir. Il en trouvera toute fois une en la personne de Barbara Steele qui depuis son éblouissante prestation dans «Le masque du démon» arpente les couloirs du cinéma d'épouvante. Ignorant tout des pratiques scandaleuses de son nouveau Jules, la belle brune au regard abyssal accepte de partager sa vie, mieux d'habiter son inquiétante demeure. Il semble toute fois que le spectre de la première femme du docteur n'ait pas encore définitivement quitté les lieux. Si quelque chose saute aux yeux dans ce cet «Effroyable secret du Docteur Hichcock» c'est bien la maîtrise de technique de Riccardo Freda qui expédie en 12 jours le tournage ce qui est aujourd'hui unanimement considéré comme un classique du cinéma gothique transalpin. La légende raconte également que le film ne fut pas tourné en Studio mais dans une villa que Freda transforme littéralement en écrin (sombre et brumeux, il va sans dire) pour une Barbara Steele belle à mourir... Point intéressant, si l'esthétisme de ces 84 minutes évoquent clairement les productions horrifiques de la Hammer, le récit, lui, une fois expurgé de son vocabulaire nécrophilique, se montre étrangement timoré. Le film de Freda ne s'autorise finalement qu'une danse langoureuse avec le fantastique et les apparitions spectrales de Margherita y trouveront une explication (presque) rationnelle. Inutile de réveiller Dracula, semble nous dire Riccardo, l'âme humaine n'est elle pas assez monstrueuse ? Au rayon des curiosités, on retiendra un pauvre chat noir qui passe l'essentiel du film à se retrouver parachuté dans le cadre par un technicien. Le pauvre félin ignorant visiblement qu'il vient de rentrer dans l'histoire du cinéma de genre par la grande porte. Mais le plus surprenant reste le personnage de Margherita campé par la jeune Maria Teresa Vianello qui réapparaît dans le film 12 ans plus tard sous les traits d'une sexa belliqueuse à la voix grinçante. N'est ce pas là révéler à des millions de spectatrices apeurées, l'effroyable secret de ce fou d'Hichcock : Mesdames, sachez-le, les années de chagrin comptent triple... le bourreau. Ecranbis.com a sorti sa plus belle cagoule pour un tour de piste mortel... 1648, John Stuart, dit le bourreau sanguinaire est condamné à mort pour avoir torturé jusqu'au dernier souffle des dizaines de victimes innocentes. Je reviendrai, je reviendrai, s'écria-til avant d'être sympathiquement poinçonné dans sa dernière demeure: Une vierge de fer. Sa dépouille promise à la putréfaction dans les sous-terrains de son château va néanmoins avoir, quelques 300 années plus tard, un peu de visite. Pour les besoins d'un fotoromanzi eroticohorrifique, Daniel Park, éditeur de son état investit les lieux accompagné par son équipe technique et quelques acteurs. Ils croient le château désert mais ne vont pas tarder à faire connaissance avec son actuel propriétaire. Un bourgeois glacial et un tantinet excentrique (si peu!) qui les invite à quitter le château sur le champs, avant de se raviser, reconnaissant dans le groupe, celle qui fut jadis sa promise. La belle Edith... Alors que notre petit monde s'affaire à la mise en scène de scènettes coquines et morbides, de curieux évènements se produisent. En pleine séance photo, Perry se trouve par accident empalé. Raoul parti remplir la gourde (Comprenez visiter les catacombes avec Suzy) disparait. Le bourreau rouge a-t-il trouvé le moyen de revenir dans le monde des vivants et de terminer sa mission meurtrière ? Mystère ... mystère... Même si, doit-on l'avouer, l'identité de ce bourreau écarlate et bondissant n'aura rien au final de très surnaturel. Nous apprendrons en effet qu'il ne s'agit que du propriétaire du château, ce dernier persuadé d'être la réincarnation du tortionnaire ayant visiblement décidé de remettre la cagoule à la mode. VIERGES POUR BOURREAU LE Amis Cinévores, vidéo fétichistes et autres collectionneurs déviants: Soyez sur vos gardes. Artus Films est en embuscade dans les profondeurs cryptiques du cinéma fantasticogothique transalpin et ne tire pas à blanc. Après «L'effroyable secret du Dr Hichcok» et «l'Orgie des Vampires», l'éditeur sudiste met les doigts dans le culte en éditant «Il Boia Scarlatto» devenu chez nous, peuple de France, Vierge (avec ou sans S, on vous laisse trancher) pour Tourné dans la foulée du «Cimetière des morts vivant» avec le lequel il fut exploité en double programme, notre «Bloody Pit Of Horror» (Son titre américain) peine d'abord à trouver son souffle. Scénario très classique, personnages stéréotypés(L'éditeur au morlingue en peau d'hérisson), acting approximatif et humour malvenu. Bref 30 minutes durant lesquelles c'est bien son spectateur que Pupillo torture. Fort heureusement, le calvaire est de courte durée et Massimo compose pour son super héros maléfique et notre plaisir oculaire une véritable symphonie du supplice, un torture porn avant l'heure dans lequel les jeunes filles seront sévèrement punies, ligotées, lacérées ou promises à la pierrade humaine. De l'eau (glacée) a depuis coulé sous les ponts et les châtiments ici exposés sembleront sans doute (y compris dans cette version intégrale) gentillets. Mais qu'on se le dise, il y a encore dans cette folie colorée et orgiesque de quoi délecter l'aventurier des bobines perdues. On retiendra la magnifique scène attachant la belle et exotique Kinogo à un terrible piège de cordes (façon toile d'araignée) ou celle du carrousel, à priori charcutée dans le montage américain, laissant furtivement apparaître (Oh my god ! Quel choc!) un téton. Restons dans les basses considérations charnelles et étonnons-nous du curieux titrage française promettant vierge (parfois au singulier, parfois au pluriel) pour le bourreau. En effet Dans «Il Boia Scarlatto», les filles ont les yeux qui crient braguette et ont visiblement perdu leur innocence il y a longtemps. Peu importe puisque ce spectacle coloré et excessif tient sa promesse (Le bourreau voit en effet rouge) et son lot de jolies filles en mauvaise postures. Bonne nouvelle, l'édition Artus dont nous parlons aujourd'hui propose de découvrir le film dans ce qui semble être la version uncut italienne (83 minutes env), au format d'origine (1.85) et avec une qualité d'image superbe. Le disque embarque la piste italienne bien sûr, mais également un doublage français. Notons que certains passages ne sont pas doublés. Pas grand chose à redire si ce n'est un très légère désynchro (autour de 1h05, sur deux répliques). Dans la cave au bonus, un diaporama, les bandes annonces des autres titres de la collection et un somptueux entretien avec Alain Petit titré « Des Vierges pour Massimo ». On en redemande ! L'ORGIE DES VAMPIRES Pour cette toisième plongée dans la collection «Les Chefs-d'oeuvres du gothique» d'Artus films, Ecranbis.com se penche sur le cas Renato Polselli et plus précisément sur «Il mostro dell'opera» devenu, histoire d'émoustiller le public français : L'orgie des vampires. Au programme, bataillon de jeunes filles en fleur, défilé de nuisettes et ratounes à l'air. A table ! Parfois taxé d'Ed Wood Italien, ce qui vous en conviendrez dit à peu près tout et son contraire, Renato Polselli réalise au début des années 60 deux espiègles «vampireries» sur des scénarios presque analogues. Alors que «l'Amante Del Vampiro» enferme un troupe de danseuses dans un château, «L'orgie des vampires» invite elle nos petits rats sur les planches d'un théâtre qui pourrait bien (à en croire le titre original) être un opéra. Pour des raisons obscures, ce dernier métrage ne connut qu'une exploitation anecdotique, en Italie en 1964 pour commencer puis en France durant l'été 1969. Autant le dire, nous voilà face à une authentique pièce de collection que les cinéphiles du monde entier risquent nous envier, le film de Polselli étant pratiquement invisible depuis sa sortie (si l'on met de côté la circulation d'une cassette vidéo bootleg enregistrée sur la RAI). La rareté de la bobine considérée, il faut avouer que son récit n'a lui rien de très exceptionnel. Bien qu'avertis par le gardien de la terrible malédiction qui plane sur les lieux, un chorégraphe et sa troupe posent leur valise sur la scène d'un théâtre lugubre. Une résidence qui va rapidement virer à l'épreuve cauchemardesque puisque la danseuse principale, Lily (Julia dans la version italienne) que notre vampire finira par appeler Laura (de la part du scénariste de Mon nom est personne, rien ne nous étonne plus) est assailli par de sinistres pensées. Les coulisses tortueuses et les couloirs labyrinthiques de la propriété lui semblent familier. Rien de plus normal, puisque nous apprendrons que la jeune femme est la réincarnation de Laura l'amante défunte d'une créature de la nuit. Le ricanant Stéphane qui depuis qu'il fut enterré vivant par le mari de la belle, hante les lieux en compagnie d'un harem de vampirettes en sous vêtement. (Ah tu parles d'une damnation !). Oui, l'originalité de «l'orgie des vampires» est à chercher ailleurs. Et de la même façon que son scénario ratisse large (Un peu de Bram Stocker, un peu du Fantôme de l'opéra, un peu du portrait de Dorian Gray), le film de Polselli ressemble à un formidable fourre tout, un bricolage filmique partant dans tous les sens, échappant souvent à toute logique narrative. Après son étonnante scène onirique introductive mettant en scène notre héroïne en nuisette poursuivie par un vampire armé d'un fourche, nous aurons droit à une longue, très longue mise en place ponctuée d' improbables scènes musicales dansées et de flirts incessants. Notons qu'une bonne partie de ces scènes semblent avoir été amputée du montage français et se retrouve donc ici (Artus ayant fait le choix de présenter une copie la plus complète possible) non doublées. Il faudra ainsi compter une bonne demi heure pour que Stephane, le vampire qui avait une dent contre Laura, traverse à nouveau le cadre. Une fois lancée notre orgie qui n'en n'est pas vraiment une, quoique l'ami Renatto ne se prive ici d'aucun excès, libère sa substantifique moelle. Bien que le spectacle caressant nos rétines n'ait ni queue ni tête, il délivre quelques réjouissantes séquences qui marqueront, à ne point en douter, la mémoire du cinéphile au fer rouge. Nous aurons ainsi droit à une délicieuse tournante vampirique dans laquelle une fraîche victime passe d'un dentier à l'autre, offerte à un régiment de suceuses culottées et enchaînées. Au royaume des morts comme dans celui des vivants, seul le maître jouit sans entrave... Tel est sans doute le message. Que dire de la surréaliste scène de chorégraphie hystérique ? Un Panique au dancing avant l'heure. La danse comme ultime échappatoire à la saignée. Autre perle visuelle, une vampirette accrochée au mur, servant d'établi en tenant une fourche entre ses canines. Il fallait oser. Mais Polselli ira encore plus loin, laissant présager un peu de sa future filmographie. Il fait en quelque sorte de l'orgie du vampire un poème saphique et libertin. L'époque ne permet par encore que les filles s'effeuillent ou que les lèvres s'effleurent, mais sous les nuisettes, il fait déjà chaud. Bien sûr , l'orgie des vampires n'est en rien une pierre blanche sur le chemin fantastique transalpin, mais il n'en reste pas moins une curiosité souvent drôle, parfois stupéfiante. Un petit trésor pelliculé à savourer entre initiés pour le plaisir de yeux et de l'esprit. En un mot: Indispensable. 12€90 et pas une goutte de sang (ou d'autre chose) de plus... PUBLICITE A paraître ( OCTOBRE 2012) 7€ THE HUNTERS (BAC VIDEO) Dans un mystérieux pays anglo-saxon, Le Saint, jeune recrue (d'origine française) de la police locale et sa nouvelle conquête se retrouvent malgré eux dans un ancien fort caché dans les bois. Ils vont vite regretter leur venue car une sympathique bande de monsieurs tout le monde transforme chaque week end le lieu en réserve de chasse. Et leurs proies ne sont pas que des animaux... Il suffit parfois d'un rien ou du moins pas grand chose pour déclencher la ferveur du critique dit spécialisé. Les chaudes ambiances festivalières, les joies de l'open bar ou, pour citer le grand Michel (Sardou il va de soit), «un courant d'air ... deux seins sous un pullover» et voilà qu'une projection à priori banale se transforme en un indélébile souvenir cinéphilique. Pierre blanche pelliculée qu'il conviendra de convoquer en mémoire dès les valises posées sur le sol parisien, si possible encore sous l'emprise de l'alcool. Aussi il n'est pas rare d'assister après quelques manifestations dont nous tairons le nom, à de véritables envolées lyriques, concours de celui qui enjolivera le plus et autres dérapages éditoriaux. Dans la plupart des cas, la sortie DVD des dits nouveaux Graal du cinéma de genre a l'avantage de remettre les pendules à l'heure. Il arrive également que 90 mn parviennent, on se sait trop comment au résultat strictement inverse. En parcourant les quelques échos qui nous sont parvenus de la clôture de Gerardmer et plus précisément de la projection de «The Hunters», comme la poignée de reviews assassins (et on pèse nos mots) qui jonchent le web, aucun doute ne se semble possible. Chris Briant est parvenu à atteindre le fond du fond... Pourtant, sur le papier, «The Hunters» a tout pour plaire: un premier film, de genre qui plus est, un petit budget tourné en Lorraine, qui parvient à se payer, on ne sait pas trop comment, le luxe d'un casting et d'une équipe internationale comme les services d'un Mark Snow pour la bande originale. Son visionnage permet de mieux comprendre pourquoi et comment ces quelques 90 minutes ont instantanément fait prendre la mouche aux pistoleros du stylo... Il faut dire que son réalisateur, à priori débutant, a eu la fort mauvaise idée de s'y octroyer le rôle principal, celui d'un ancien militaire devenu flic et dénommé «Le saint». Rôle pour lequel notre ami peine, concédons-le, à convaincre et prend surtout le risque de faire passer son effort pour un trip égocentrique délirant . Et pendant que Chris fait son show, la réalisation solidement harnachée au siège éjectable de l'art téléfilmique, pique dangereusement du nez, s'autorisant même quelques incartades dans un amateurisme embarrassant. Y a t-il un pilote dans l'avion? "Oui oui il boit du champagne avec les passagers en première classe" semble nous répondre Dianna Agron (devenu depuis héroïne de la série Glee), réalisant en cours de route que son french trip est en train de virer au torpille carrière. La belle lance même à intervalle régulier à la caméra des regards de femme en détresse … Sortez moi de là je suis une célébrité! Fort heureusement la face caché de cet astre DTV est un peu plus reluisante et bien que cette énième chasse à l'homme soit plus bancale que bestiale, on ne s'y ennuie pas une seconde. Inexplicablement, seront tentés d'ajouter les mauvaises langues ? Et bien non, car il faut tout de même reconnaître au sieur Briant d'avoir torché sans grands moyens une œuvre DTV aux normes. (D'ailleurs LionsGate a distribué le film en vidéo aux États Unis). Pas de quoi rentrer dans la mémoire des cinéphiles de l'extrême par la grande porte, mais espéreront qu'en dépit du peu d'encouragements reçus, Chris puisse transformer ce premier pas maladroit en point de départ. C'est en tous cas tout le mal que l'on lui souhaite. DEAD SEASON En ce de doux mois de juin, à l'heure où le cinévore moyen se prend à rêver aux plages de sable blanc et autres lieux paradisiaques que la crise l'empêche de fréquenter, Emylia paye sa tranche d'évasion vidéastique. Pour un peu moins de 15€ ( 20 si vous voyagez en classe H.D.), vous aurez droit à un séjour de 90 minutes sur les côtes ensoleillées de Puerto Rico sans risque de tourista, le jet lag en moins, l'invasion de zombies en plus. Ah les vacances en morte saison, y'a pas à dire, c'est aussi économique... que mortel. Le preview de DEAD SEASON qui pointera le bout de son macchabée en décomposition le 5 juin prochain (DVD et Bluray), c'est sur Ecranbis.com. Attention Spoilers inside ! Non, nous n'avions pas spécialement entendu parler de «Dead Season» avant de le voir apparaître il y a quelques mois dans le line up rutilant d'Emylia. Une production indépendante, tournée en 2009 en deux petites semaines sur l'île de Viesques au large des cotes de Puerto Rico. Derrière la caméra, Loren Semmens, le producteur exécutif d'une des sensations horrifiques de l'année (The Woman) et Adam Deyoe, jeune réalisateur dont l'un des précédents efforts «Yeti : A love Story» improbable croisement entre Brokeback Mountain et King Kong a été distribué aux États Unis par la Troma. Voilà de quoi aiguiser la curiosité du cinéphile aventureux surtout que la chose dotée d'un budget de 350 000$ a été entièrement shootée au Canon EOS 7D. Le moins que l'on puisse dire c'est que le résultat confirme tout le bien que l'on pense des modes vidéos embarqués sur boîtier reflex. Mais nous nous perdons pas dans les considérations techniques… Retour vers notre destination finale... Une île coupée du monde où il fait aussi bon vivre... que calancher. Qu'on se le dise, bien que la jaquette nous laisse entrevoir un survival touristique tropical (un couple sévèrement outillé sur fond de palmiers sauvages, ça ne trompe pas ma petite dame), Dead Season est avant tout un effort post apocalypto pandémique débarrassé en quelques minutes de tout vocabulaire urbain. La vision crépusculaire de l'humanité offerte à nos mirettes ne passera donc pas, pour une fois, par les traditionnelles rues désertes balayées par le vent et autres ruines encore fumantes. En deux plans trois mouvements, le temps en fait de présenter ses personnages, Elvis, un médecin urgentiste à la recherche de sa femme et Twitter, jolie rouquine dure à cuire, Deyoe largue les amarres. Un bol d'air marin pour le sous genre … Même si la croisière ne s'amuse pas vraiment. Le petit protégé de Twitter, malheureusement contaminé et promis à un transformation imminente se verra même débarqué de façon peu courtoise (une balle dans la tête et va dire bonjour aux poissons !). Dans Dead Season on sait parler aux enfants ! Arrivés sur place, l'ambiance ne sera guère meilleure, un paquebot hollandais s'étant échoué à quelques centaines de mètres de la plage, nos deux tourtereaux vont découvrir que cette île fantastique n'a pas échappé à la diaspora zombiesque. Mieux, le lieu étant une ancienne base de l'armée américaine (encore eux!), la quasi totalité de la flore est contaminée par des restants d'uranium appauvri. Comme si cela ne suffisait pas, une bande de survivants les attendent de pied ferme. Remboursez, semblons-nous lire dans les yeux d'Elvis et Twitter, bâillonnés et sévèrement interrogés par un chef de clan aussi avenant qu'Audrey Pulvar ! Il sera bien entendu trop tard et l'assimilation restera la seule porte ouverte. L'île tu l'aimes ou tu la quittes... A ce moment précis, notre «Dead Season» du jour prend un curieux virage, Elvis et Twitter déjà pas très rassurés par leur nouveaux meilleurs amis commencent à reluquer l'assiette d'un air suspicieux. Mais d'où peuvent bien provenir ces délicieuses gourmandises à la viande grillée qui leur sont servies jour après jour. Le suspens gastronomique sera de courte durée et nos héros vont faire une peu ragoûtante découverte. Sachez que la viande en question n'est si Casher, ni Halal ni même à vrai dire très catholique. La portée «Romeresque» du message saute alors aux yeux et l'on cherche en vain le peu d'humanité qui traverse encore cette réorganisation sociale de fortune tout en se demandant qui mange quoi ou pire qui mange qui ? Bien que quelques dollars de plus n'auraient sans doute pas été de trop, Adam Deyoe, aidé par un cast à la hauteur, s'en sort plutôt pas mal. Finalement plus centré sur son récit et la psyché de ses personnages que sur ses effusions gore, Dead Season a surtout la bonne idée d'éviter tout blablatages superflus. Bref voilà un petit plaisir vidéastique low cost mais honnête (l'un empêche pas l'autre) qui devrait donc sans trop de problème se trouver un public du côté des "DTVvores" bisseux. Si avec ça, vous ne passez pas de bonnes vacances.... 12/20 Interview du réalisateur : Adam Deyoe Mes amis, concocter le numéro de Juin d'Ecranbis n'aura pas été de tout repos. Pour tout vous dire, nous ne savions pas, il y a quelques jours encore si nous pourrions y publier la chronique de «Dead Season». Critique en retard, changement de couverture, nous avons eu la totale... Mais dans l'urgence du bouclage (On a dit début juin, ça sera début juin !), nous avons réussi à décrocher en plein week-end, un interview de son réalisateur, Adam Deyoe. Welcome to zombie paradise... Ecranbis: Bonjour Adam, parlons un peu de «Dead season» qui sort en DVD et Bluray le 5 juin dans notre petit et obscur pays. D'ailleurs, pourquoi ce titre «Saison morte»? Adam Deyoe: L'essentiel du film se passe sur une île du triangle des Bermudes. Pendant l'automne, ces coins sont pratiquement désertés par les touristes, à cause du temps, du vent ou de la pluie. On voulait donc jouer là dessus, sur l'idée du hors saison ou de la saison morte. Après, il y a aussi un rapport avec l'idée de la «Hunting season» (Saison de chasse), comme tu as pu le voir dans le film, ils chassent les morts, et pas seulement d'ailleurs... Et puis nous étions obligé d'avoir le mot «Dead» dans le titre, tu ne crois pas ? Ecranbis: Oui, bien sûr ;) Je dois dire pour nos lecteurs que Dead Season n'est pas du tout une énième Zombicomédie mais une vision sérieuse pour ne pas dire sombre de la thématique. Bref ce n'est pas «les morts vivants à la plage»... Comment t'es venue l'idée du script ? Adam Deyoe: Oui c'est plutôt sérieux. Il faut dire que mes précédents films étaient justement des comédies horrifiques et que j'avais vraiment envie de m'essayer à autre chose. Tout a commencé lorsque j'ai écrit une histoire qui se passait sur une île déserte. C'était un film drôle et il n'y avait même des zombies dedans. On a ramassé un peu d'argent, fixé une date de tournage et on s'est rendu sur les lieux du tournage pour faire un repérage. On s'est retrouvé sur l' île de Vieques simplement parce que nous avions la possibilité d'y rester gracieusement grâce à John Cameron Mitchell. Sur place, on a vu tout ce que le coin avait à offrir: Bâtiments abandonnés, bunkers militaires, hôtel en ruine perdu dans la jungle, tunnels. Alors je me suis assis sur la plage et je me suis dit: Et pourquoi on ne tournerait pas un film post apocalyptique à la place? On a donc viré le script originel pour en écrire un autre qui nous permettrait d'utiliser les décors que nous avions vus. Le côté sérieux du film vient d'ailleurs en grande partie de ce qu'on a avons trouvé sur place. L'île de Vieques est un très bel endroit mais elle a aussi une histoire très sombre et en porte les cicatrices. C'était assez intéressant de parler d'un monde qui s'écroule sous nos yeux dans un endroit où il s'écroule vraiment. Quoiqu'il en soit, un mois après les repérages, on a commencé à tourner. Ecranbis: Le film est co-écrit et produit d'ailleurs par Loren Summer (Le producteurs d'une des sensations de l'année The Woman) . Comment as-tu travaillé avec lui? Adam Deyoe: Nous étions au lycée ensemble mais il avait quelques années de plus que moi et nous nous connaissions pas encore. Je l'ai finalement rencontré à Los Angeles des années plus tard alors que je cherchais du travail. En fait «The Woman» a été tourné après Dead Season mais avec notre petit budget, cela nous a pris beaucoup plus de temps pour le finir. Loren et moi nous avons travaillé sur beaucoup de projets ensemble et espérons continuer à le faire... Ecranbis: Je crois que Dead Season n'est pas ton premier film de zombie et que tu as (en plus !) rencontré George A Romero? Tu peux nous en dire plus là dessus? Adam Deyoe: Oui techniquement c'est mon 3e film de morts vivants! Mon premier date de 2003 et s'appelait «The Mental Dead». Je l'ai fait alors que j'étais au lycée. Ça m'a coûté la bagatelle de 80 dollars (65 euros). C'était marrant à faire mais le résultat n'était pas très bon. Peu après George A Romero est venu dans mon école pour parler de l'écriture de scénarios. J'ai pu discuter avec lui et je lui ai donné une copie de mon film. Quelques jours plus tard, il a appelé chez moi pour me dire qu'il avait beaucoup aimé. J'ai manqué l'appel, évidement puisque j'étais en cours mais j'ai enregistré le message et je l'ai encore sur mon ordinateur! J'ai pu entrer en contact avec lui plusieurs fois par la suite. A chaque fois il se souvenait de moi. C'est quelqu'un d'extra, nature... vraiment un modèle. J'ai aussi fait un truc (avec des sortes de zombies) qui s'appelait: «Street Team Massacre» mais c'était plus une infection à la «28 jours plus tard». C'était une comédie dans laquelle les boissons énergétiques rendaient les gens dingues au point de se manger entre eux. Je l'ai fait en 2006, mais ça devrait sortir en DVD dans les prochains mois. Ecranbis: Un point technique. Dead season a été le premier film tourné avec un Canon EOS 7D? Adam Deyoe: Oui c'est amusant de dire que c'est le premier film tourné avec le 7D alors qu'il ne sort que maintenant. Mais c'était vraiment le cas. On va donc dire que ce n'est pas le premier film terminé avec le 7D ;) On l'a choisi essentiellement pour des raisons de budget et par crainte de problèmes techniques. Ces boîtiers sont bon marché et la qualité est correcte. On a pu s'en payer deux et nous avions donc la possibilité en cas de soucis de remplacer l'un par l'autre. Si nous avions tourné à la RED, comme c'était initialement prévu, ça nous aurait pas mal ralenti et en cas de problème technique, cela aurait été galère. Nous étions sur une île du triangle des Bermudes. Il nous aurait fallu prendre l'avion pour Miami ou San Juan puis revenir ...Il n'était pas possible de faire autrement. Ecranbis: Le film sort chez nous dans quelques jours , vous l'avez vendu ailleurs? Adam Deyoe: Oui ! Il va sortir aux États-Unis le 5 Juillet en VOD, Blu-Ray et DVD le 31 Juillet. Il sera également édité dans de nombreux autres pays, comme le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Canada et le Japon! Ecranbis : Après Dead Season, qu'est ce que tu as dans tes cartons? Adam Deyoe: Je veux faire plus de 100 films! Je commence un tournage la semaine prochaine. C'est quelque chose de très diffèrent de Dead Season, c'est un film sur la danse qui va s'appeler «1 Chance 2 Dance». Le cinéma d'horreur reste mon genre de prédilection, celui que je connais le mieux également. Mais je prendrai tous les projets que je trouve amusants, qui me feront tourner et me permettront de m'améliorer. Je travaille par exemple sur deux films d'animation à Budapest. C'est un projet qui m'excite pas mal. Je suis aussi en poste sur un drame qui implique un ami à moi qui est atteint de Trisomie 21 et je donne un coup de main sur un Slasher. Et puis si Dead Season marche bien, j'en ferai une suite! Mai 2012 – ECRANBIS.COM Rédaction et conception : la team Ecranbis contact : [email protected]