Reflets Actuels Reims Decembre 2014-1

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Reflets Actuels Reims Decembre 2014-1
INTERVIEW Reflets actuels
Léo Cohen-Paperman
Avec Gérard Delenclos
Parisien et décidément amoureux de la province... Il est
Rémois d’adoption et metteur en scène depuis toujours.
Il a commencé son métier très jeune et avant son entrée
au Conservatoire national supérieur d’art dramatique.
26 ans et déjà dix ans de théâtre. Il signe la mise
en scène de la pièce Le Crocodile de Dostoïevski.
Création à Revin le 5 décembre, puis tournée à Troyes
le 13 janvier et Épernay le 20 janvier.
Le trait principal de votre caractère ?
Je suis conciliant. La vérité ne vient
pas forcément de nous. Les autres ont
bien des choses à nous apprendre pour
peu qu’on les mette en confiance. Les
comédiens ont un apport non négligeable
à mes mises en scène. Je ne sais pas tout
et donc j’apprends avec les autres.
et le moins beau et faire la part des
choses avec optimisme, malgré tout.
Qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous ?
Que j’essaie de parler au public.
Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?
Ceux qui réduisent l’existence à leur
propre vision simpliste. Le monde est
beaucoup plus vaste que les aigreurs
des uns et des autres.
Un rêve à réaliser ?
Avoir un théâtre à moi. Et pourquoi pas ici,
en Champagne-Ardenne.
Votre première qualité ?
L’honnêteté intellectuelle. J’aurais préféré
que l’on dise de moi que je suis un génie
créateur. A défaut, je veux bien être
honnête.
Qu’est-ce que vous ne pardonnez pas
aux autres ?
L’intransigeance et la rancœur, deux
défauts qui vont souvent de pair.
Votre premier défaut ?
La jalousie, qu’elle soit amoureuse ou
dans la vie courante. Je m’inquiète
devant certaines réussites qui ne
m’appartiennent pas. Ce n’est pas
classe, mais j’assume.
Pour vous, le bonheur, c'est quoi ?
Une femme, des enfants et un théâtre…
Etes-vous heureux en ce moment ?
Oui, parce que je vais me marier.
Et parce que j’ai beaucoup de projets
professionnels qui me passionnent. Mais,
il m’arrive de ne pas comprendre pourquoi
trop de gens n’aiment ni leur ville ni la
région qu’ils habitent. Moi, je suis très
heureux ici.
Votre occupation préférée ?
J’adore regarder les matchs de football.
Je lis beaucoup et j’aime cuisiner.
Vous êtes travail ou loisirs ?
Le travail d’abord, comme une obsession.
Mais je sais aussi savourer les moments
à ne rien faire.
Qu’est-ce qui vous passionne ?
Les contradictions de notre monde.
Une curiosité insaisissable, belle et
incohérente. Il faut savoir capter le beau
Un livre ?
Les Illusions perdues de Balzac.
Une œuvre que j’aimerais bien adapter
au théâtre.
Un film ?
L’Exercice de l’Etat de Pierre Schoeller.
Une musique ?
La Jeune fille et la mort de Franz
Schubert.
De quoi êtes-vous fier ?
De survivre à ce que j’entreprends. Même
si, évidemment, le chemin est encore long.
De savoir ne pas me compliquer la vie.
Je ne serai jamais Shakespeare, même
si je m’y évertue.
Une couleur ?
Le bleu. Bien des bleus me fascinent.
Le bleu à Rome.
Votre plus grand regret ?
Trop jeune encore pour comptabiliser ce
genre de sentiment… Peut-être n’être pas
un grand scientifique… Mais cela doit être
aussi très compliqué.
Un plat ?
Le risotto, sous toutes ses formes.
Ce que vous préférez dans votre métier ?
La première répétition et la fin de la
première représentation d’un spectacle.
Quand tout est encore possible et quand,
dans la salle, quelque chose a intéressé
quelqu’un.
Comment recevez-vous les critiques ?
Mal, comme tout le monde je suppose.
Je regrette que certaines critiques se
contentent du dossier de presse et peu
ou pas de ressenti personnel. Internet est,
de ce point de vue, plus intéressant que
beaucoup de grands quotidiens.
26 z Reflets actuels z numéro 58 z décembre 2014 z www.refletsactuels.fr
Un animal ?
Le chat. J’en ai un depuis peu.
Un beau souvenir ?
Roméo et Juliette, un spectacle monté
pour notre festival en Anjou, avec notre
troupe du Nouveau Théâtre Populaire.
Avec beaucoup d’émotion, de la scène à
la salle.
Comment voyez-vous l’avenir ?
L’avenir me fait peur. Mais je crois que
je suis en train de dormir. Je dois me
tromper.
Si c’était à refaire ?
Je referais le même chemin.
Votre devise dans la vie ?
« Ensemble ! ». Nous ne serons peut-être
jamais tous ensemble et je le regrette.

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